Emmanuel le Grelle: "C'est devenu une drogue"Le directeur de la Vallée des singes à Romagne voue une passion intacte pour son parc qui fête ses vingt ans et devrait accueillir des orang-outans à terme.
La Vallée des Singes a vu le jour en moins de deux ans. Aujourd'hui, ce ne serait impossible en si peu de temps. Le parc animalier de Romagne souffle ses vingt bougies en 2018 et Emmanuel le Grelle, son patron, n'en revient pas des risques qu'il a pris à l'époque. L'insouciance de la trentaine peut-être...
«Pour venir ici, raconte-t-il, j'avais démissionné, en 1996, de mon boulot de directeur de la Forêt des singes de Rocamadour. Je ne le referai sûrement pas aujourd'hui. On m'avait donné un poste de salarié au Château des Aigles. Il fallait bien manger...»
"Nous serons les seuls à détenir toutes les espèces de grands singes"Cet anniversaire sera fêté sans tambour ni trompette. Un nouveau bâtiment pour les ouistitis et les tamarins, un espace aménagé pour présenter les arts animaliers, « beaucoup d'artistes nous suivent », ou encore la Primates Run le 3 juin, une course d'obstacles de 9 km organisée par le Conservatoire pour la protection des primates.
C'est tout? « A terme, nous accueillerons des orangs-outangs, la seule espèce de grands singes que nous n'avons pas encore, dévoile du bout des lèvres Emmanuel le Grelle. Nous serons les seuls à réunir toutes les espèces de grands singes. »
Et ça va durer car ce n'est pas demain que des bonobos seront visibles ailleurs. « Ils ont été un levier important de développement car, à leur arrivée, on a enregistré 20 ou 30.000 visiteurs supplémentaires. Déjà, on avait doublé l'affluence en 2004 grâce aux chimpanzés. »
C'est tout? « Pour se diversifier et toucher un plus large public, on va voir l'arrivée de nouvelles espèces qui ne seront pas des primates, mais pas avant 2019 », avance encore celui qui orchestre également le Parc de la Belle à Magné et le musée du Vieux Cormenier à Champniers.
Expérience humaineAujourd'hui, la Vallée des Singes s'étend sur 16 hectares, héberge près de 450 singes, emploie une trentaine de collaborateurs et a accueilli 198.000 visiteurs en 2017.
Un exploit dans ce coin du Sud Vienne éloigné des grands axes routiers et situé en zone blanche. « On reste un parc novateur par sa philosophie et l'espace qu'on offre aux animaux. Et pour moi, c'est une vraie expérience humaine avec une équipe de salariés passionnés. »
Derrière la vitre, on scrute le ciel. D'un gris désespérant. « J'aime pas cette période hivernale, soupire Emmanuel le Grelle. J'aime bien quand mes animaux sont dehors dans les arbres, les chercher dans la végétation ». Encore un peu de patience. Le maître des lieux l'assure: « Le parc, c'est devenu une drogue ».
Source:
http://www.centre-presse.fr/article-579 ... U.facebookIl y a une petite erreur: La Vallée des Singes sera le seul parc en France à avoir toutes les espèces de grands singes (si l'on ne compte pas les gibbons et les siamangs). En Europe et dans le monde, d'autres parcs ont 4 espèces de grands singes, comme Leipzig.