Le Zoo de La Flèche entre dans le groupe Looping.

[Vinch]

Le groupe Looping devient actionnaire majoritaire du zoo de la Flèche

Depuis l’ouverture de son Safari Lodge en avril 2013, le Zoo de La Flèche, situé dans la Sarthe, rencontre un véritable succès. / © DR

C'est acté : le zoo de la Flèche intègre le leader européen des parcs de loisirs régionaux, le groupe Looping. Objectif : pouvoir réaliser toujours plus d'investissements.

Le zoo de la Flèche ne s'est jamais aussi bien porté, et a encore réalisé un record de fréquentation cette année. Mais pour que ça dure, la direction a opté pour une nouvelle stratégie : intégrer le groupe Looping, qui possède déjà treize sites de loisirs dans six pays d'Europe.

Depuis quelques années, le parc animalier s'est construit une belle notoriété, grâce notamment à l'émission "Une saison au zoo" diffusée sur France 4 depuis 2014. La construction de lodges et la proposition de nouveaux services comme "soigneur d'un jour" a permis au zoo d'attirer plus de 440 000 visiteurs cette année.

Gagnant-gagnant

Et la direction compte continuer dans ce sens, en créant un complexe hôtelier et une clinique vétérinaire à l'intérieur même du parc. Le groupe Looping a senti la bonne affaire, et décidé de devenir actionnaire majoritaire.

Une aubaine pour la direction du zoo, car le groupe européen prévoit d'y investir plus de dix millions d'euros d'ici 2020. Et promet de laisser au parc son autonomie. Si les accords sont respectés, c'est un mariage où tout le monde est gagnant.

source: http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 65871.html

[okapi]

C'est très symbolique finalement: l'un des premiers zoos privés, et donc commerciaux, de France est devenu un pur produit de consommation, rentable et donc vendable, un peu comme une entreprise qui est cédée régulièrement en fonction de sa croissance. C'est l'entrée du zoo comme concept économique dans une nouvelle sphère/ère financière. Il est loin le temps des aventuriers, épris de voyages et d'animaux qui créaient leur petit business dans un coin de province avec l'espoir qu'il leur permettrait de nourrir leur famille et de prendre du plaisir à montrer leurs bêtes... Aujourd'hui, on réduit le nombre de parfums des glaces pour gagner du temps et on devient hôtelier pour engranger du fric sur des postes connexes, mais qui sont finalement très loin du but initial... Le prochain pourrait vraiment être Beauval, développé sur les mêmes lignes de force et qui a tout pour séduire un groupe de parcs de loisirs, ne serait-ce que pour une belle augmentation de capital et des investissements en conséquence...

[abel]

Sauf que, pour le coup, Beauval c'est vraiment une histoire de famille, et je ne suis pas sûr que la famille Delord ait envie de tout céder à un groupe. Ils y seront peut-être obligés en revanche dans quelques années si la fréquentation chute un peu... Stéphane Da Cunha explique bien dans l'article de Ouest-France partagé par Vinch que son parc est pris dans un "engrenage", une véritable fuite en avant qui fait que, selon lui, le parc a besoin de se développer et d'investir, d'où le rachat par Looping. La Flèche passe définitivement dans la catégorie parc d'attractions.

[Antoine]

Merci Vinch pour les nouveaux articles !

Bon, malheureusement, ils prévoient bien d'investir des millions. Espérons que de la parole aux actes...

[Vinch]

Du coup, il n'y aura bientôt plus de fuite en avant pour La Flèche, car les millions viendront du propriétaire lui-même: le groupe Looping, et non des banques. Ce sera plus confortable comme situation, tant que le parc continue à rapporter sans ralentir.

[okapi]

Beauval aussi est lancé dans une sacrée fuite en avant! et sérieusement surveillé par ses banquiers! L'entrée dans un grand groupe est aussi un moyen de soulager certains investissements, sans pour autant perdre la majorité de contrôle. Et Beauval est également un parc d'attractions, beaucoup plus vaste que La Flèche, mais sur des modes de fonctionnement très proches: parc de chambres, spectacles, démultiplication des points de restauration et de vente, nouveautés tape à l'oeil...

[david]

L avenir des zoos va-t-elle passer par le rattachement à des grands groupes pour assurer le développement et la pérennité ?
Cela risque de devenir compliqué pour les zoos indépendants de suivre....

[Vinch]

À propos de groupes, saviez-vous que Sauveur Ferrara est à la tête d'un groupe qu'il
A créé: Santé Actions, qui est propriétaire de nombreuses cliniques psychiatriques, liniques de chirurgie, maisons de retraitres médicalisées, etc...
Il est donc richissime, il s'est déjà rendu propriétaire de 3 zoos. Il pourrait ne pas s'arrêter là et créer un autre groupe holding, s'il réussit son pari d'assurer un avenir durable à ses trois premières acquisitions.

[okapi]

Ce qui est sûr, c'est que l'union fait la force et que des regroupements sont toujours profitables pour mutualiser les ressources. L'idée, c'est de permettre à des parcs de pouvoir augmenter leurs investissements et donc leur rayonnement pour gagner plus d'argent, investir davantage, rayonner encore plus, gagner plus d'argent, etc. Donc, en vertu de la loi de l'offre et de la demande, il est certain que des parcs isolés, ralentis dans leur développement, vont souffrir de la concurrence: le public, il va toujours vers le plus gros, le plus beau, etc. A terme, les petits seront délaissés, victimes de leur taille et de leur carence de développement. On peut le regretter, mais ça risque fort d'être un principe d'évolution pour les années à venir...

[abel]

A voir... Il y aura toujours des gens pour préférer ce qui est plus petit et familial à ce qui est grand et bondé. Pas sûr que l'un et l'autre soient incompatibles: ce n'est pas parce que des groupes de zoos se constituent, ou que des zoos intègrent des groupes d'attractions, que les zoos indépendants ne resteront pas. Pour Beauval, ça va vraiment dépendre de la suite des événements: il est possible qu'à un moment la situation financière du lieu ne laisse pas trop le choix aux dirigeants mais on n'en est pas encore là, et à l'heure qu'il est, je vois mal Beauval se fondre dans un grand groupe.

[Vinch]

Pourquoi pas ? Je ne pense pas que ça ferait peur au groupe Looping, et encore moins aux groupes Parques reunidos et Aspro-Ocio, plus puissants encore.

[abel]

Aux groupes, ça leur plairait sans doute, mais à Beauval, pas sûr, puisqu'il semblerait que les Delord, surtout Françoise Delord, tiennent beaucoup au côté "entreprise familiale". mais je peux me tromper.

[furylion]

Pourquoi plusieurs zoos (avec des valeurs de protection des animaux) ne s'associeraient pas pour créer un groupe ?
Comme l'a dit Okapi, ça permettrait une mutualisation des moyens et des efforts.

[Vinch]

C'est plus que certain, Abel, que les Lajunias tiennent à ce que l'entreprise reste dans la famille, mais, tu vois, Beauval est devenue lui-même une grosse holding regroupant activités zoologiques, hôtelières, de restauration. Ce n'est plus si familial et, de plus, on a vu dans un fil de discussion antérieur qu'ils n'arrivent pas à bien rentabiliser, malgré de sacrés coups de poker comme les pandas. Beauval reste aux mains des banques pour olusieurs décennies. On verra comment ça fonctionnera pour le futur dôme, mais je reste dubitatif et je suis plutôt tenté de croire que Beauval intéresserait déjà des gros groupes.
Finalement, pour rester indépendant, un parc zoologique aurait plus intérêt à rester "petit" et à modérer ses ambitions pour ne pas risquer de mettre la clef sous la porte et se faire absorber par un groupe.
Vous me direz, la Flèche était en bonne santé et progressait, mais il était encore dans la fuite en avant, aux mains de ses créanciers.

[abel]

Oui, tu as peut-être raison. Rester petit, en effet, pourrait être un solution pour les parcs (en plus, personnellement, je préfère ce type de structures). Après, il faut préciser ce qu'on appelle un petit parc: Doué, le CERZA, le Parc des Félins sont-ils des grands ou petits parcs ?