ZooParc de Beauval, 2020: Le Dôme équatorial

[zoovenirs]

mais qui est aussi l'un des plus maladroits dans sa manière d'éblouir son public en jouant la carte du toc et de l'attraction,

Au contraire, je crois que tout cela ébloui quand même un peu et ça attire pas mal de monde, non. Et s'ils décidaient de le faire bien, on pourrait dépassé les 2 000 000 de visiteurs

pensent-ils au système de va-et-vient au fait? La pente est-elle suffisante ? et ils parlent quand même de mettre en place des lignes à haute tension.

Pour ce qui est de la pente, elle est de 8.50 m entre les deux gares. Je me rappelle pas, mais je suis sûr (presque) que c'est un va-et-vient.
Les lignes hautes tensions sont celles qui traversent déjà le parc sur des pylônes et qui devront être enfouies pour des raisons de sécurité.

[zoobeauval25]

Je ne me rappelle jamais, mais il me semble que la serre des gorilles et des lamantins, le bassin des lamantins, et la maison des éléphants sont chauffés à l'aide de l'eau chaude.
Pour le reste c'est l'usine de méthanisation ("connectée" d'ailleurs à la filtration du bassin des hippopotames). Donc, oui, je pense que c'est tout à fait possible. Mais c'est à confirmer.

[Vinch]

Que faut-il pour faire de l'eau chaude ?

[abel]

Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'eau chaude ?

Pour l'énergie à Beauval, il y a plein d'infos dans ce document fort intéressant que j'ai posté il y a quelques jours dans un autre sujet: https://s3.eu-central-1.amazonaws.com/z ... urable.pdf

Pour résumer, il y a 300 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit du bâtiment des éléphants de Beauval, et pour l'usine de méthanisation, l'électricité produite est revendue à EDF et permet l'alimentation annuelle de 3000 foyers (l'équivalent de Saint-Aignan). La chaleur produite permet elle de chauffer le bâtiment des éléphants et la serre des gorilles et lamantins. Le reste est en énergie "classique".
Notons tout de même que 50% des déchets permettant le fonctionnement de l'unité de méthanisation sont fournis par les agriculteurs locaux, l'autre moitié étant fournie directement par le ZooParc.

[Vinch]

Merci Abel pour ces précisions.
On peut dire beaucoup de mal de Beauval, mais là, je trouve qu'il peut faire office d'exemple envers les autres parcs zoologiques, et même pour l'élevage agricole, pour la production d'énergie renouvelable et durable. Donc, là, bravo !

[zoobeauval25]

EN IMAGES. En 2020, le parc zoologique de Beauval (Loir-et-Cher) fêtera ses 40 ans en s'offrant un gigantesque cadeau : un dôme bioclimatique de plus de 8.000 m² capable d'accueillir des dragons de Komodo, hippopotames et lamantins ! Un ouvrage hors norme dont la construction vient de débuter sous l'égide de l'architecte Daniel Boitte et de l'entreprise CMF. Découverte.

Depuis quelques semaines les ouvriers s'activent au cœur du ZooParc de Beauval (Saint-Aignan-sur-Cher) pour construire une structure de très grandes dimensions : une serre tropicale géante qui prendra la forme d'un dôme. Daniel Boitte, l'architecte qui a déjà signé deux hôtels du parc ainsi que l'amphithéâtre et un espace de restauration, indique : "Ce magnifique projet symbolise notre planète par une demi-sphère coupée au niveau de l'équateur. Il comporte à la fois une formidable valorisation de la faune et des espaces des zones équatoriales sur trois continents, et de nombreux défis technologiques".

C'est à l'entreprise CMF qu'a été confiée la mission de construire la charpente métallique et la couverture de ce dôme géant. Ses proportions seront impressionnantes : plus de 100 mètres de diamètre, plus de 38 mètres de hauteur, superficie de 8.000 m² au sol (le double de la serre tropicale du zoo de Vincennes) et surface utile de 13.855 m², en comptant les espaces intérieurs dont un restaurant panoramique. Il est prévu que le biodôme puisse accueillir simultanément 3.000 visiteurs, au plus près des animaux exotiques qui y évolueront. Parmi les espèces sélectionnées pour y résider figurent les impressionnants dragons de Komodo, les placides lamantins et les énormes hippopotames.

Une charpente de 1.000 tonnes

Afin de parvenir à créer une enceinte climatique stable et sécurisée, le bureau d'études & développement interne de CMF s'est tourné vers le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et le Centre de la technique industrielle pour la construction métallique (CTICM) pour valider les solutions retenues. Car la charpente représente, à elle seule, 1.000 tonnes d'acier. Pour assurer le suivi, l'entreprise précise avoir créé un pôle dédié de trois personnes pour collaborer avec le cabinet d'architecture Boitte.

Le terrain sur lequel sera implanté le dôme tropical présente une déclivité importante, nécessitant d'importants travaux de terrassement. Autre contrainte du chantier : celle de le mener en site occupé, avec des pics d'affluence et la cohabitation avec des espèces animales délicates. CFM note que les opérations de levage de modules, par exemple, seront impossibles durant les spectacles des oiseaux qui se déroulent à proximité dans une volière, ceci afin de ne pas effaroucher les bêtes. Pour simplifier les travaux, une partie des éléments sera pré-montée en usine puis préassemblée sur site pour former des demi-arches en profils treillis et des blocs vitrés. L'entreprise annonce : "Ces installations permettront une cadence de grutage optimale par l'une des plus grandes grues d'Europe en termes de capacité de levage : 11 tonnes à 60 mètres de portée". Il faut préciser que certaines facettes de la coupole représenteront une surface de 100 m² pour un poids de près de 10 tonnes ! Et la couronne centrale, positionnée à la jonction des 48 demi-arches, servira de clef de voûte à l'ensemble de l'édifice.

La couverture sera réalisée avec des profilés aluminium à rupture de pont thermique de la gamme Ecoklima. Des double-vitrages aux caractéristiques de transmission lumineuse et d'apport solaire différents seront installés en fonction de l'orientation sur le dôme et des aménagements requis. La verrière intègrera un système d'aération naturelle par brassage d'air, assuré par des déstratificateurs voués à garantir le confort des visiteurs, des animaux et des plantes, tout en garantissant une faible consommation énergétique. Rappelons que le ZooParc de Beauval est engagé de longue date dans une démarche d'efficacité, puisqu'il s'est équipé, en 2014, d'une unité de méthanisation destinée à valoriser les déjections des 4600 (en fait, maintenant, c'est 10 000 ) animaux des lieux.

Les aménagements intérieurs comprendront une vingtaine de bassins chauffés et diverses cascades afin de recréer tout un biotope équatorial. Des volières "en toile d'araignée" accrochées à la charpente métallique constitueront un support à la végétation afin de reconstituer une forêt tropicale et offrir un certain degré de liberté à la faune. Le ZooParc insiste : "Tous ces environnements particulièrement soignés sont impérativement conçus pour assurer le bien-être des espèces animales hébergées".

Il est prévu que le dôme bioclimatique soit inauguré en 2020, pour les 40 ans du parc. Ce dernier reçoit désormais plus de 1,3 million de visiteurs par an, un chiffre en constante progression, notamment depuis l'arrivée de pandas géants en 2012. Le zoo devance même d'autres attractions touristiques notables de la région Centre-Val-de-Loire, comme les châteaux de Chambord et Chenonceau. Nul doute que la gigantesque serre tropicale viendra encore attirer de nouveaux visiteurs.

Fiche technique du dôme :

Maître d'ouvrage : Rodolphe Delord
Maître d'œuvre : Boitte Architecture
Dimensions : 100 mètres de diamètre ; 8.000 m² au sol
Entreprise : CMF Groupe
Assemblage : 48 demi-arches de 55 mètres de long ; 144 facettes vitrées en six niveaux de couverture
Systèmes climatiques : circuit de chauffage à basse température au sol pour les plages et espaces de circulation ; circuit haute température avec aérothermes pour assurer une température homogène ; brumisation haute pression pour humidifier certaines zones ; gestion du climat pilotée automatiquement en relation avec une station météo

Source: http://www.batiactu.com/edito/un-biodom ... -51321.php

[Vinch]

Combien de millions d'euros ça va coûter ? Il manque ces chiffres !!!!
Par ailleurs, le parc "désormais plus de 1,3 million de visiteurs par an".
Au risque de me répéter et de passer pour un incorrigible médisant, le mot désormais est, àmha, sans doute de trop.
Les fréquentations peuvent très largement fluctuer, et je pense très sérieusement que tôt ou tard, ça va inévitablement redescendre pour se stabiliser au niveau des 700.000. L'effet panda ne peut pas durer éternellement.
Par ailleurs, ont-ils évalué le coût d'entretien de leur future serre ? C'est normalement quelque chose d'énorme annuellement.
Enfin, nous verrons bien.

[emil19]

En faisant 5 minutes de recherches et un calcul en coin de table :
- la méthanisation semble être donnée pour 250 kW électrique, 300 m² de panneaux ça donne environ 30 kW
- J'ai trouver un chiffre de 750 kW pour une télécabine (ça fait 8 moteurs de berlines moyennes à pleine puissance, ça me semble amplement suffisant)... mais elle ne sera pas utilisée en permanence (pas la nuit par exemple) et pas souvent à pleine charge.

Du coup, entre la production électrique et la consommation de leur future cabine, je dirais que ça peut s'équilibrer et la chaleur produite en cogénération avec la méthanisation c'est du bonus.

Par contre le chauffage de la future serre ne doit pas être négligeable .... (mais pour Masoala que beaucoup ici applaudissent, c'est pareil)

Par ailleurs, que dire du raisonnement de certains quant à la part nucléaire dans l'électricité des parcs (et leur part dans la transition énergétique) pour un parc comme La Vallée des singes qui a fortement milité contre un parc éolien (nous en avions parlés à l'époque dans des postes sur lzdlm) et pour lequel il n'y a, me semble t'il, ni méthanisation, ni panneaux solaires ? (J'aime bien visiter La Vallée, mais)

[emil19]

Beauval donne sa production annuelle d'électricité, donc c'est encore plus facile :
- ça donne 210 kW de puissance moyenne en production (la méthanisation n'est pas utilisé à 100% apparement)
- avec la cabine que j'ai indiqué, fonctionnant 30 % du temps et à 70 % de sa charge max. (je pense que je maximise pas mal la conso avec ces chiffres) ça donnerait une moyenne de consommation de cet équipement de l'ordre de 160 kW.

Les ordres de grandeur restent proches.

[Vinch]

Émilien, pense aussi aux caisses enregistreuses, les baraques à frites, les hôtels, les chauffages de tous les bâtiments, les habitations sur place... Pense également qu'ils souhaitent arriver à transporter jusqu'à 1000 personnes par heure avec leur téléphérique. Du coup, penses-tu que tes calculs sont justes ? Par ailleurs il me semble que les moteurs ne sint pas dûr les cabines mais au niveau des gares.

[zoobeauval25]

Le dôme va coûter 25 millions d'euros. C'est énorme, évidemment, mais comparé à d'autres serres, c'est finalement assez peu...

[raphaël]

Je reste convaincu du contraire Vinch, regardons les faits rationnellement : Beauval est devenu un énorme zoo à échelle nationale et internationale. Il est connu dans toute l'Europe par les personnes intéressées par les zoos.
700 000 visiteurs, cela ferait vraiment une fréquentation très basse pour un zoo de cette taille. Regardons les autres grands zoos européens, ceux qui ont aussi des pandas, des koalas, des grandes serres tropicales, des lamantins, des gorilles ou des hôtels. 1 million de visiteurs, cela semble largement acquis pour l'avenir.
A niveau national, Beauval écrase médiatiquement tout le monde. On ne compte plus les célébrités qui y passent et les émissions, de Michel Cymès à Mac Legsy, de Sarkozy à Brigitte Macron. Interroge tes proches et les personnes non averties : pour tout le monde désormais, s'il y a un seul zoo à visiter en France, c'est Beauval. Ma famille ici dans le Sud Ouest, mes cousins dans le Var, tous ont entendu parler de Beauval et y sont allés ou envisagent de le faire sur quelques jours. Les gens vont à Beauval comme on va à Disney ou au Parc Astérix, c'est le cadeau de toute la famille. Et ça reste bien moins cher... Comparez les, allez, 30 euros par personne pour visiter le Zooparc comparé à la cinquantaine voire centaine d'euros qu'il faut raquer pour visiter les grands parcs d'attraction. Donc je pense pas que ça retombe avant un moment, il y aura encore des nouveautés, encore des bébés pandas ou autres pour entretenir la flamme.

Là où c'est plus délicat, c'est de voir à quel point la fréquentation suivra les investissements. On est à 1.5 million cette année pour le Zooparc. Deux millions l'an prochain avec bébé panda ? Pourquoi pas ! Et avec la serre géante aussi. Mais ensuite ? 2.5 ? 3 ? 10 millions ? Il y aura bien un plafond de verre, et j'espère que la famille Delord l'anticipe au lieu de s'écraser dessus.
Remarquez, avec la serre, Beauval semble aussi vouloir développer l'accueil de séminaires, de conférences, de réunions d'entreprise, et donc partir dans quelque chose de moins fluctuant qu'une fréquentation liée à la météo.

[Thibaut]

Tu as tout à fait raison Raphaël en qui concerne Beauval. Si d'un point de vue animalier c'est forcément critiquable, au niveau de la communication on frôle la perfection, vu le monde qu'il y a en communication et le côté commercial de Beauval, il doit y avoir une armée de gestionnaires. Donc je pense que c'est quand même plutôt calculé.

[Vinch]

ça aura augmenté avec le bébé panda, mais je ne pense vraiment pas que les 2 millions seront atteints un jour. Je reste convaincu que la fréquentation sera en dents de scie et qu'à la longue, elle baissera très nettement pour atteindre cette vitesse de croisière de 700.000. Des pics de fréquentations pourraient être atteints s'il y a une nouvelle naissance de panda, ou plusieurs naissances simultanées d'éléphants, mais je ne pens epas que ce sera ce dôme et ce téléphérique qui attireront du monde en plus.
Le tarif est actuellement à 29 euros pour un adulte, mais je pense qu'ils l'augmenteront nettement, et sans doute avant que le dôme soit complètement terminé. Ils auront plus intérêt à le faire, de même qu'à développer le côté hôtellerie et restauration étoilée, et autres activités annexes, pour que ça continue à bien rapporter.
Peut-être que je me trompe complètement, mais comme je le disais déjà: on verra bien.
Quelques autres zoos sont connus à l'échelle européenne, tout autant que Beauval, mais n'ont pas la même fréquentation, nous sommes bien d'accord.
Par ailleurs, à ma connaissance, il n'y a pas beaucoup de zoos millionnaires en Europe qui proposent également des chambres d'hôtels. Le Burger's Zoo qui fait bon an mal an plus de 1 millions de visiteurs ne possède pas d'hôtels.

[okapi]

Je crois aussi comme Vinch qu'il y aura à plus ou moins court terme un plafond de verre et que la moyenne effleurera plus ou moins le million, mais les opérations de diversification en cours tendraient à prouver que la famille prépare l'avenir en créant des poches de public captif. Le dôme va permettre de lisser le flux estival/hivernal et le parc va sans doute communiquer sur des formules plus collectives qu'individuelles pour alimenter une machine toujours plus gourmande. Le téléphérique, le dôme, versant séminaire et restaurant, les hôtels, n'ont pas grand chose à voir avec les animaux, mais ces structures préparent le terrain à une autre commercialisation du parc.
Pour ce qui est du statut "international", un amateur américain de parcs zoologiques ne va pas vraiment être bluffé à Beauval, un allemand ou un hollandais non plus... Comme de toute façon le public est très largement franco-français, ce n'est pas très grave, mais si on devait comparer avec raison avec de grandes maisons réellement placées internationalement, je pense sincèrement que Beauval ne fait pas le poids.
En termes de communication, je suis loin de penser que c'est "parfait": le parc gère une communication bien rodée, mais sans esprit ni anticipation. Ce n'est pas un zoo qui a toujours un coup d'avance, mais plutôt un coup de retard. C'est une gestion globale de père de famille, on assure ce qui fonctionne, mais on n'essaie jamais d'innover. En gros, c'est un zoo qui me fait penser au mode de gestion des cirques traditionnels: quand le gouffre s'ouvre, ou s'ouvrira, c'est, ou ce sera, trop tard pour réagir...