Malgré une baisse de fréquentation en 2016, le parc zoologique et botanique de Mulhouse (68) poursuit sa politique de rénovation. En attendant le grand projet d’espace africain, 2017 verra la transformation de l’arène des macaques en un espace arboré abritant deux espèces de singes d’Amazonie. On attend aussi de nouvelles panthères. Et ce n’est pas tout…
Difficile pour un zoo d’échapper aux aléas climatiques. Le printemps pluvieux et frais que nous avons connu l’an passé a porté un coup dur au parc zoologique et botanique de Mulhouse, qui connaît normalement en cette période de l’année une belle fréquentation. « Les mois de mars, mai et juin ont été particulièrement mauvais. En juin on était quasiment à -20 % par rapport à 2015 » , indique Brice Lefaux, le directeur du parc. Heureusement, la conjonction de l’arrivée d’un trio de pandas roux, en juin, et du retour d’un temps plus clément a permis au zoo de remonter la pente, sans toutefois atteindre les chiffres de 2015 – et a fortiori ceux de 2014 (357.071 visiteurs en 2016, soit une baisse d’environ 6 % par rapport à 2015 et ses 381.174 entrées).
« Mais nous sommes contents, car en juillet et août, nous avons eu beaucoup de monde. Le public local était là, mais aussi celui des Bas-Rhinois et des Francs-Comtois, de plus en plus nombreux », précise le directeur. Les campagnes d’affichage, menées à Strasbourg, Colmar, Belfort, Montbéliard et Saint-Louis semblent donc porter leurs fruits.
« Et puis, pour nous, ajoute Brice Lefaux, ça a été une année très dense, avec l’ouverture de l’enclos asiatique [où cohabitent pandas roux, loutres naines et muntjacs], le jardin des plantes géantes, mais aussi la salle de séminaires. Le zoo continue de se rénover, de s’embellir, et ça marche ! » , assure-t-il, en insistant aussi sur le caractère botanique du parc « qu’il faut entretenir ».
Singes titis et ouistitis
Si 2016 fut l’année des pandas roux, 2017 sera celle… des singes titis. En attendant le grand projet de plaine africaine avec girafes, rhinocéros, hippopotames nains, dont le premier coup de pioche reste prévu en 2018 pour les 150 ans du parc, 2017 sera encore une année de projets plus modestes. Modestes en termes de coût, mais emblématiques, au moins pour l’un d’entre eux. C’est en effet une véritable « verrue » du zoo qui va disparaître cette année. Construite à la fin des années 1960 dans le style tout béton cher à cette époque, l’arène des macaques, vide depuis longtemps déjà, va être complètement transformée en un espace baptisé « Petite Amazonie ».
Cette mini-forêt rassemblera des singes titis (Callicebus) – « de grosses boules de poils avec des très longues queues, qui se perchent dans les arbres » – et des ouistitis argentés, une espèce déjà présente au zoo. Deux primates d’Amazonie, ce qui permettra au zoo de sensibiliser le public à leur écosystème en danger. « Les singes titis sont menacés, souligne Brice Lefaux, et nous allons adhérer au Proyecto Mono Tocon » – une ONG péruvienne pour la conservation du très rare Callibebus œnanthe. Le zoo de Mulhouse ne sait pas encore s’il accueillera un couple ou deux mâles mais quoi qu’il en soit, ceux-ci pourront s’épanouir dans un espace qui sera complètement « renaturalisé ».
« La structure de béton sera détruite, on remplira en partie de terre, on plantera trois tilleuls et énormément de végétaux… » De nombreux agrès viendront agrémenter l’espace. Les travaux, d’un coût de près de 200.000 €, devraient débuter « d’ici deux mois et demi » pour accueillir les hôtes de l’enclos « en mai ou juin ».
Mais les singes titis ne seront pas les seuls nouveaux venus au parc qui accueillera aussi, « en mars ou avril » , des panthères nébuleuses (ou longibandes). Des félins de taille moyenne, au pelage très particulier, originaires d’Asie du Sud-Est. « Nous aurons vraisemblablement un couple qui remplacera nos panthères de Perse, toutes les deux décédées, précise Brice Lefaux. Nous réaménagerons l’enclos avec des plateformes, car c’est une espèce qui aime grimper… »
Du changement à l’Auberge
D’autres projets encore sont dans les tuyaux du zoo. Grâce à GRDF, mécène du parc, un parcours pédagogique sera aménagé dans le bâtiment des tamarins. Un autre parcours pédagogique, mais dans la partie la plus forestière du parc, et consacré à la faune locale – celle qui « squatte » au zoo – verra aussi le jour cette année dans le cadre de la campagne Hop’là natur – lancée l’année dernière, elle se poursuit en 2017. Et l’on prépare le retour du tapir malais pour 2018.
Et puis, parce que pour attirer le public le parc doit aussi améliorer la qualité de son accueil à tous les niveaux, le parking sera réaménagé avec un tracé de places en épis « pour gagner de la place et sécuriser ». Enfin, last but not least – car la visite du zoo, ça creuse ! –, après le lieu de restauration rapide en container ouvert l’an dernier près de la place de jeu, l’Auberge du zoo, le grand restaurant accolé au parc, va changer de gérant et de concept. « L’idée sera de proposer quelque chose de simple mais de qualitatif, avec des produits locaux » , annonce Brice Lefaux. Pour rester dans l’esprit de développement durable cher au zoo de Mulhouse.
