Vingt animaux, représentants six nouvelles espèces, viennent d’arriver au parc animalier suisse.
« Regardez cette couleur. Et cette façon dont il s’agrippe avec sa queue. Ce n’est pas merveilleux ?» A 60 ans, le directeur du Tropiquarium de Servion, Philippe Morel, n’a rien perdu de sa capacité d’émerveillement. Derrière la vitre, pourtant, le varan bleu est, lui, totalement impassible.
« Vous vous rendez compte? Cette espèce n’a été découverte qu’en 2001 sur une île de Nouvelle-Guinée. Le zoo de Zurich a été le premier à obtenir une reproduction en captivité. C’est donc une belle reconnaissance d’avoir pu recevoir un des premiers couples. »
En matière d’émerveillement, le directeur ne sait d’ailleurs plus très bien où donner de la tête. Car, en quelques jours, c’est une vingtaine d’animaux, ambassadeurs de six nouvelles espèces, qui ont débarqué dans le parc animalier joratois. « La construction du dôme l’an passé pour accueillir les varans de Komodo et nos crocodiles du Siam a libéré des espaces et nous a incités à repenser l’organisation du bâtiment principal », explique Philippe Morel. Les travaux terminés, les nouveaux occupants ont pu emménager.
Taille adulte dans vingt ans
Beaucoup moins rares que les varans bleus, deux bébés caïmans à lunettes, nés au printemps passé, ont ainsi pris possession du grand terrarium donnant sur la cafétéria. Leur nom provient de la présence d’un os reliant leurs arcades sourcilières et formant ainsi une sorte de monture de lunettes naturelle. Egalement offerts par le zoo de Zurich, ils devraient pouvoir se reproduire dans environ trois ans, mais n’atteindront leur taille adulte que dans une vingtaine d’années.
Cette lenteur contraste avec la croissance très rapide attendue pour les quatre bébés caméléons panthères venant également d’arriver. « Ils vont passer de 15 à 60 cm en neuf mois, explique le directeur. Ils en profiteront pour prendre les couleurs extraordinaires faisant leur réputation. »
Bébé manchot hors du nid
Ajoutez encore le groupe de treize crapauds du désert offerts par le zoo de Berne, le couple de téjus d’Argentine (un gros lézard massif aux couleurs rougeoyantes) et plusieurs variétés de dendrobates (des mini grenouilles aux couleurs vives) et vous obtenez pour le directeur, son équipe et tous les visiteurs un véritable Noël avant l’heure.
Mais ce n’est pas tout : la semaine passée, un bébé manchot du Cap a quitté pour la première fois le nid familial. Presque aussi gros que ses parents, mais arborant encore un pelage gris uni, il découvre les joies de la baignade et des galipettes aquatiques sans surveillance parentale.
En parlant de galipettes, le couple de varans de Komodo arrivé l’été passé devrait être à nouveau réuni ces prochaines semaines, dans l’espoir d’un accouplement. « Nous avons dû les séparer, car le mâle (ndlr: qui a déjà doublé de poids et affiche désormais près de 65 kg) harcelait la femelle. Mais, comme elle devrait bientôt de nouveau être réceptive, nous tenterons un rapprochement sous haute surveillance. »
La perspective de naissances émerveille déjà le directeur.
Source : 24 Heures.