Nouveautés 2016 à Mulhouse

[Philippe]

L’année des pandas roux et des plantes géantes

Après une année 2014 exceptionnelle (400 000 visiteurs et l’ouverture de l’Espace Grand Nord), le parc zoologique et botanique de Mulhouse a connu un léger repli en 2015, avec 382 000 entrées. Mais cela reste la 2e meilleure année de l’histoire de ce parc qui multiplie les projets. Pour 2016, un espace asiatique, un jardin de plantes géantes et une salle de séminaire.

Il demeure largement en tête des sites touristiques du Haut-Rhin et bon troisième en Alsace, où il devance la Montagne des singes. Si le parc zoologique et botanique de Mulhouse n’a pas battu un nouveau record en 2015, son directeur, le docteur vétérinaire Brice Lefaux, se dit pourtant très content des chiffres de cette année. 382.000 entrées, c’est, souligne-t-il, « la deuxième meilleure année dans toute l’histoire du parc ». Rappelons qu’en 2013, le zoo avait accueilli 340 000 visiteurs.

On est donc resté largement au dessus en 2015, où l’Espace Grand Nord, ouvert en avril 2014 a continué à attirer au-delà du département – même si la part des locaux demeure importante (60 % des visiteurs sont issus de l’agglomération mulhousienne, ou M2A). « Nous avons eu beaucoup de Vosgiens cette année et 20 % de Bas-Rhinois en plus » , précise Brice Lefaux.

La part des entrées payantes (194.000, soit environ la moitié du total) continue de progresser du fait de l’augmentation de la zone de chalandise. Les entrées gratuites sont en effet essentiellement le fait d’habitants de M2A (scolaires et personnes âgées de l’agglo, abonnées…).
Au niveau des scolaires, ajoute Brice Lefaux, « nous avons de plus en plus de collégiens et de lycéens qui viennent au parc pour des projets de haut niveau avec notre équipe pédagogique ». Une reconnaissance de l’excellence du zoo dans ce domaine. Quant à la part des étrangers – Allemands et Suisses essentiellement –, elle augmente mais demeure faible, car « on ne fait aucune publicité au-delà des frontières, explique le directeur. Pour cela, il nous faudrait un bon parking et une bonne restauration. »
Ces deux points faibles du zoo font justement partie du master plan élaboré pour le parc par M2A. Côté restauration, on annonce déjà du nouveau. Quant au parking, « on va commencer dès cette année avec le réaménagement de zones existantes pour gagner une centaine de places » , précise le directeur.

Trois jeunes pandas mâles

Si 2015 n’avait vu aucune véritable nouveauté en termes d’aménagement, il n’en sera pas de même pour 2016, où plusieurs projets, plus modestes certes que l’Espace Grand Nord, vont s’achever.
Le premier est un nouvel espace asiatique, en cours d’aménagement dans l’ancien enclos des guépards. Les vedettes en seront des pandas roux, petite espèce arboricole et dévoreuse de bambous, en danger critique d’extinction. De la taille d’un gros chat, le panda roux vit dans les contreforts de l’Himalaya. Mulhouse accueillera trois représentants d’une sous-espèce originaire du versant indien de cette chaîne de montagnes. Trois jeunes mâles, dont deux frères, pour commencer. « Mais après, on souhaite avoir un couple. »
Ces pandas miniatures cohabiteront avec les muntjacs, petits cervidés déjà présents au zoo et avec des loutres naines, « une famille ou un couple » , qui seront donc de retour à Mulhouse. Une cascade et un bassin seront aménagés pour les loutres et le public aura la possibilité de les voir évoluer en aquavision.
Pour les pandas roux, des agrès dans les arbres leur permettront de se sentir à l’aise. Coût de l’opération : 225.000 €, ouverture prévue en juin.

167 variétés de plantes XXL

À peu près à même période, le public pourra découvrir le nouveau jardin des plantes géantes, dont les plantations ont commencé en octobre dernier. Des plantes particulièrement hautes ou dotées de feuilles ou de fleurs hors normes, de 167 variétés différentes (dont le fameux lys de l’Himalaya) toutes adaptées à notre climat continental, seront rassemblées dans un espace de 13 ares.
Il sera bordé par un jardin d’hellébores ou roses de Noël, fleurissant à la fin de l’hiver. D’un coût de 115.000 € avec un mécénat important d’Anna Compost et des Amis du zoo, ce nouveau jardin devrait atteindre son plein développement dans deux ans mais, dès ce printemps, il devrait valoir le coup d’œil.

Enfin, autre élément de développement, dès la fin de l’été, le zoo devrait pouvoir devenir aussi un lieu de tourisme d’affaire. Installée en face de l’enclos des ours polaires, une petite salle de séminaire (80 places assises, 100 debout) pourra accueillir des conférences, des cocktails, des workshops… D’un coût de 294.000 € avec le mécénat de Wehr, Barrisol et ErDF, cette salle sera aménagée, comme il se doit, dans une ambiance Grand Nord…
Tout cela laisse entrevoir une bonne année 2016 au zoo de Mulhouse, qui espère bien ainsi repasser la barre des 400.000 visiteurs.

Un nouvel espace de restauration : Le Chalet gourmand
Tous les amoureux du zoo de Mulhouse le savent : parcourir les allées du parc botanique et zoologique creuse l’estomac. Jusqu’à présent, en plus du restaurant gastronomique L’Auberge du zoo, un petit cabanon près des jeux d’enfants permettait de se dépanner en sucrerie et boisson.
Dès le mois de février tout change : une nouvelle structure de quatre conteneurs décorés et aménagés va donner naissance à un véritable pôle de restauration avec du snacking sucré-sâlé chaud et froid (hamburgers, crêpes, frites, rösti…), des boissons, des glaces et une belle terrasse de 60 places.
Nom de cet espace de restauration qui fonctionnera avec en permanence deux personnes : Le Chalet gourmand.

Brice Lefaux, le directeur du parc mulhousien, devant le futur enclos asiatique qui, outre des pandas roux, accueillera des muntjacs et des loutres naines.

Le repas des otaries est toujours un moment fort au zoo de Mulhouse mais depuis la mort, en juillet dernier, de Sannon, l’énorme mâle vedette du parc, Mulhouse est toujours en attente d’un nouveau mâle pour ses trois femelles.

Les premières plantations du jardin des plantes géantes ont été faites en octobre dernier. À admirer dès la fin de ce printemps.

Source : L'Alsace.

[abel]

"Le Chalet gourmand s’installe au zoo
Début février, un nouveau service de restauration va s’installer au cœur du zoo. Philippe Lebran (Saveurs d’Aveyron, le Chalet gourmand) transforme actuellement avec son équipe quatre conteneurs en cuisine pour satisfaire les milliers de visiteurs du parc zoologique et botanique de Mulhouse.

Tous ceux qui connaissent Philippe Lebran, le patron de Saveurs d’Aveyron et du Chalet gourmand qu’on voit sur toutes les foires et marchés du grand Est, savent que ce garçon a en moyenne trois idées à la minute. Lors de notre dernière rencontre aux Journées d’octobre (c’est lui qui s’occupe, entre autres, de l’animation de la place centrale), il nous annonçait l’ouverture d’un bar à rhum à Mulhouse (notre édition du 11 octobre 2015). Projet reporté… pour cause de gros dossier sur un lieu mythique, en l’occurrence le parc zoologique et botanique de Mulhouse.

« Oui, mais sur ce coup-là, ce n’est pas de ma faute. On est venu me chercher ! », s’excuse presque l’entrepreneur dont les locaux de stockage de matériel sont installés à Burnhaupt-le-Haut. L’affaire s’est faite en trois coups de cuillère en bois dans le chaudron en cuivre de l’Aligot de L’Aubrac. Ou presque. « En fait, on est venu me voir au Chalet gourmand pendant le marché de Noël de Mulhouse. Les responsables du zoo ont été emballés par le conteneur décoré, placé devant le Chalet gourmand. Ils m’ont demandé si ça m’intéressait de reprendre la concession en bas du zoo. »

Un timing hyperserré
Notre Aveyronnais de naissance mais Alsacien de cœur n’est pas du genre à se défiler devant l’obstacle, même si le timing est hyperserré. « Normalement, en début d’année, c’est la période calme, avant la reprise des foires » , détaille ce patron de restauration événementielle qui, cette année, n’a pas vraiment pu profiter de la trêve des confiseurs. Le marché de Noël de Mulhouse remballé ( « On a très bien travaillé, excepté les premiers jours » ), il a fallu remettre son équipe au travail pour être prêt, début février, au zoo. « On a annulé la foire de Besançon et on décale le projet bar à rhum. Mais sinon, on devrait être prêt » , poursuit Philippe Lebran qui attendait encore, lors de notre passage, la livraison d’un quatrième conteneur maritime. « On va bosser comme on sait le faire, avec de la déco sympa, des produits frais et une équipe dynamique » , soit proposer durant les horaires d’ouverture du zoo un espace restauration classique (glaces, boissons…) mais aussi des jus de fruits frais (smoothies), des hamburgers à la française, des crêpes sucrées-salées, des salades… Grâce à une licence, des boissons alcoolisées (bière et vin uniquement) pourront être également servies sur une terrasse d’une soixantaine de places.

Le Chalet gourmand décliné
« Pour nous, c’est un gros challenge. On aura en permanence deux personnes sur le site. Et on prépare une décoration sur le thème des anciens squares, avec des objets chinés dans toute la France lors de nos différents salons et foires. »

De ce côté-là, ceux qui ont fréquenté le Chalet gourmand au marché de Noël de Mulhouse savent que le bonhomme ne parle pas en l’air et sait tenir ses promesses. Et puis ses locaux à Burnhaupt-le-Haut ressemblent à une incroyable caverne d’Ali Baba avec du mobilier ancien, rigolo, décalé, baroque… L’investissement pour l’entrepreneur est de 150 000 €, et Anne Schmitt, une de ses employées, sera responsable de la structure baptisée Chalet gourmand. « Aujourd’hui, c’est clairement notre deuxième marque, plus spécifiquement mulhousienne, à côté de Saveurs d’Aveyron sur les foires et salons. » On retrouvera deux autres Chalet gourmand éphémères à FestiVitas du 5 au 7 février et à la Fête de la roue du 26 au 28 février.

Avec près de 400 000 visiteurs par an et le savoir-faire de Philippe Lebran en matière d’animation des équipes, le Chalet gourmand du zoo pourrait vite devenir un nouveau lieu incontournable du parc mulhousien."

Source: L'Alsace.

[bastet_75]

Je n'ai pas bien suivi, lorsqu'ils parlent de la concession en bas du parc, ils parlent du restaurant/cafétéria (atroce) déjà existant ?

[okapi]

Reprendre la concession, c'est effectivement remplacer le vieux par du neuf, à la fois en termes d'infrastructures que de produits offerts. Les containers aménagés et la terrasse seront le nouvel espace de restauration/convivialité du zoo.

[bastet_75]

Merci pour cette précision !

C'est plutôt un bon point. On sent que le parc renforce ses services pour générer plus de recettes

[okapi]

C'est sûr qu'il était temps! Un parc de cette importance, avec ses ambitions, sans un point de restauration avec un vrai caractère, comme devraient l'être tous les zoos à leurs niveaux respectifs, ce n'était pas très juste. Je ne sais pas ce qu'il en est de la boutique, mais c'est aussi un marqueur fort pour un parc public digne de ce nom.

[bastet_75]

La boutique a été intégrée au bâtiment de la nouvelle entrée. De mémoire les sélections sont assez riches et intéressantes, on parle plutôt de produits éthiques. Evidemment il s'agit essentiellement de souvenirs pour les visiteurs.

En effet il était temps, d'un autre côté le parc a mis du temps à s'éveiller complètement !

[nigousse68]

Je trouve la boutique vraiment sympa et bien que n'étant pas touriste j'y fais régulièrement des achats notamment les confitures que je vous conseille qui sont fabriquées localement, la confiture de Sesi ( sa photo est sur le pot) fraises-myrtilles est super.Je me réjouis de l'arrivée de ce point restauration qui manquait cruellement!

[okapi]

C'est très juste de relayer la diffusion des produits régionaux de qualité, mais une boutique de zoo, avant d'être une épicerie, c'est aussi et surtout un espace de diffusion de connaissances zoologiques. Même si nous savons tous que les livres se vendent peu, je pense que c'est une des missions du zoo, et a fortiori un zoo public, de contribuer à la diffusion des ouvrages au minimum sur les animaux qu'ils détiennent et sur le zoo en général y compris en langues étrangères. Une librairie de zoo bien conçue, avec la diffusion internet, pourrait aussi devenir une interface utile pour amateurs et étudiants.

[Philippe]

Les pandas roux attendent leur enclos

Leur joli minois s’étale en grand sur les « sucettes » un peu partout en ville. Eh bien voilà, cette fois, ils (ou plutôt elles) sont là. Les pandas roux, trois jeunes femelles, sont bien arrivés au zoo de Mulhouse mais leur enclos n’étant pas achevé, leur quarantaine se prolonge un peu. Nous avons quand même pu faire connaissance. Pour le public, rendez-vous dans une quinzaine de jours.

Elles sont bien planquées en coulisses, dans les enclos de quarantaine, quelque part à l’arrière du domaine des zèbres. En nous voyant pénétrer dans leur espace, deux se coincent immédiatement dans le recoin le plus éloigné de la cage, le plus haut possible, mais l’une d’entre elles, curieuse, tourne tout de même son museau rayé vers le photographe.

Look de raton laveur en technicolor, les voilà les jolies rouquines ! Nées au zoo de Copenhague il y a un peu moins d’un an, ces femelles pandas roux sont arrivées au zoo de Mulhouse il y a une dizaine de jours et s’acclimatent doucement. « On vérifie qu’elles n’ont pas de bactéries ou de parasites et on les habitue à la nourriture » , explique Brice Lefaux, le directeur du zoo, en faisant les présentations. « C’est une portée de trois, ce qui est assez rare. À Copenhague, ils ne leur ont pas donné de nom et on va attendre un peu de voir le tempérament de chacune pour leur en donner un. » L’une semble donc un peu plus délurée que ses sœurs mais d’une manière générale, il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’agitation dans l’enclos. Le panda roux est un gros dormeur. Il est très joueur quand il est petit, mais après il passe le plus gros de son temps à roupiller, souligne Brice Lefaux. Et pour cause, la digestion l’occupe beaucoup !
Un carnivore végétarien

Outre sa bonne bouille et son nom très « vendeur », la caractéristique de cette espèce qui fait son apparition au zoo de Mulhouse, c’est en effet son régime alimentaire constitué, comme pour le célèbre panda géant, essentiellement de bambou. Une très grande quantité de bambou… Cela rendait son élevage en zoo compliqué. « Et puis dans les années 1990, on a développé un système de croquettes à base de poudre de bambou reconstituée » , explique Brice Lefaux. Depuis, accueillir des pandas roux est devenu plus simple.
À Mulhouse, ces croquettes constituent donc la base de l’alimentation des trois sœurs, mais elles ont aussi droit à du bambou frais, des fruits, des légumes et également des œufs, un peu de viande… Car, étonnamment, le panda roux est un carnivore devenu végétarien, sans doute par manque de proies. « C’est assez fortiche en termes d’adaptation, remarque Brice Lefaux. Mais ils restent prédateurs, ils sont capables de chasser des petits oiseaux, des petits rongeurs, y compris en zoo. »

Trois espèces asiatiques, un même espace

Pour l’instant, ces trois p’tites nouvelles n’en ont pas trop la possibilité, mais d’ici une quinzaine de jours, elles pourront découvrir un univers plus vaste et adapté à leurs besoins : à l’endroit où se trouvaient autrefois les guépards, un enclos en cours d’achèvement, qui bénéficie du cadre de bambou adéquat - même si ce n’est pas celui qu’elles mangeront -, d’arbres et de l’ombre qui leur convient. Les sœurs pandas resteront ensemble à Mulhouse « au moins un an ou deux ». « Après, on demandera un mâle » , précise Brice Lefaux.

Dans cet enclos rénové, elles cohabiteront avec les représentants de deux autres espèces d’origine asiatique, comme elles. C’est la grande originalité du projet mulhousien. Les pandas auront donc pour voisines des loutres naines, espèce qui fut présente au zoo jusqu’au démarrage des travaux de l’Espace grand Nord et qui sera donc de retour. Débarqué du zoo de Copenhague, le mâle est déjà là, en quarantaine. La femelle arrivera d’Amnéville la semaine prochaine.
« L’idée, c’est de former une famille. Au niveau éducatif, c’est intéressant d’avoir un exemple de mustélidé » , remarque le directeur du zoo. À ces carnivores amphibies s’ajouteront des herbivores, trois muntjacs. Ces petits cervidés, également d’origine asiatique, sont déjà présents au zoo, actuellement hébergés dans le secteur des grues.
« On sait déjà que la cohabitation panda-loutre se passe bien, que muntjac et panda, ça marche aussi, loutre et muntjac idem » , souligne Brice Lefaux. Pas de raison donc pour que le « ménage à trois » se passe mal ! L’introduction de tout ce petit monde dans l’enclos commun se fera progressivement, dans la semaine du 13 juin.

Source : L'Alsace.

[nigousse68]

J'y étais il y a une semaine et l'enclos était vraiment très loin d'être achevé, l'inauguration est prévue le 17 juin.

[bastet_75]

La photo présentée ici date un peu, la récente publication Facebook du parc montre un enclos beaucoup plus avancé

[Philippe]

Des plantes géantes poussent au zoo de Mulhouse

Avis aux amateurs de botanique. Un nouvel espace a été créé au Parc zoologique et botanique de Mulhouse. C'est un Jardin des plantes géantes qui accueille sur plus de 1.300 m² des espèces parmi les plus grandes du monde.


Cette idée de massif a germé dans la tête de Luc Gallé il y a trois. Il rassemble 167 espèces de vivaces en provenance d'Amérique du Nord, du pourtour méditerranéen ou des contreforts de l'Himalaya. Il faudra encore attendre deux ou trois ans pour que les plantes atteignent leur taille adulte.

Source (avec reportage vidéo) : http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 14909.html

[Philippe]

Le zoo de Mulhouse s'affiche aussi sur le réseau de tramway local et met en avant ses nouveaux pensionnaires :

Source : page Facebook du parc zoologique et botanique de Mulhouse (photos Hélène Baumann).

[Philippe]

Coloc’asiatique pour les pandas roux

Dim, Bao et Sum, trois jeunes femelles pandas roux, ont découvert mercredi 15 juin 2016 leur enclos au zoo de Mulhouse. Dans cet espace très naturel, les charmantes représentantes de cette espèce nouvelle à Mulhouse cohabitent avec d’autres animaux originaires, comme elles, d’Asie : des muntjacs (petits cervidés) et des loutres naines. Une première pour le parc.

Elles se sont fait prier les rouquines alors que la pluie redoublait hier matin au zoo de Mulhouse. Un temps à ne pas mettre un panda roux dehors… À moins que ce ne soit l’armada d’appareils photos et de parapluies postés devant l’enclos qui les aient effrayées. Au bout d’un moment, l’une d’elles a tout de même pointé son museau par la petite fenêtre du nid aménagé dans un gros tronc d’arbre. Pendant que ses deux sœurs restaient bien planquées, la téméraire s’est enhardie, un pas, puis deux, se lançant finalement dans l’exploration de son nouveau cadre de vie. Elle a même tenté une percée jusqu’à l’entrée de la loge des loutres naines lesquelles restaient frileusement au bord de leur bassin intérieur. Seuls les muntjacs, semblaient faire fi de la pluie et du public, se baladant tranquillement au fond de l’espace.

La cohabitation pour divertir et stimuler

Hier matin, c’est « un enclos en 3D » , que la presse et le public étaient invités à découvrir au parc zoologique et botanique de Mulhouse : de grands arbres reliés entre eux par des branchages pour les pandas roux, deux bassins et une cascade pour les loutres, une mini-forêt d’arbustes en arrière-plan pour les muntjacs.

« Notre idée, c’est de rassembler plusieurs espèces d’une même région pour montrer que c’est un ensemble qui est en danger, la forêt en Asie du Sud-Est. Tout en participant à des programmes de conservation en zoo pour les loutres et les pandas roux, cela nous permet de sensibiliser sur les menaces qui pèsent dans leur milieu naturel », explique Brice Lefaux, le directeur du parc.

Des cohabitations entre espèces se font déjà ailleurs, et même à Mulhouse où l’enclos australien, par exemple, rassemble wallabies des rochers et kangourous. Mais là, le challenge est nouveau : il s‘agit de faire cohabiter un petit herbivore, le muntjac, un carnivore devenu végétarien, le panda roux (gros dévoreur de bambou), et un petit carnivore prédateur, la loutre naine. « On peut imaginer différentes réactions, mais outre le message sur l’écosystème, pour les animaux, l’intérêt c’est d’avoir du mouvement dans l’enclos, c’est un divertissement, des stimuli, cela fait partie de l’enrichissement dans un zoo, détaille Brice Lefaux. Il y a juste au moment des naissances qu’il faudra faire attention. Si un bébé muntjac naît, on ne le laissera pas dans l’enclos… »

« Un fort capital de sympathie »

Après le très lourd investissement de l’Espace Grand Nord, ouvert en 2014, le zoo de Mulhouse géré par M2A (Mulhouse Alsace agglomération) poursuit avec ce nouvel enclos sa politique de rénovation et d’accueil de nouvelles espèces. D’une façon nettement plus modeste cette fois. D’une surface d’environ 500 m2 , plus un bâtiment de 80 m2 pour les trois espèces, ce nouvel enclos a été réalisé en quelques mois par les techniciens du parc pour l’essentiel, et son coût n’est « que » de 215 000 €, mais l’esprit ayant présidé à sa réalisation est le même.

Certes, comme l’a concédé hier Brice Lefaux, « nous voulons plus de visiteurs pour assurer nos missions et rechercher un équilibre financier » , mais en accueillant des pandas roux, il ne s’agit pas « de faire un coup d’éclat ». Assez répandu en parcs zoologiques mais en danger dans la nature (le pourtour himalayen où il vit à moyenne altitude), ce petit mammifère au pelage flamboyant (Firefox, c’est lui !) bénéficie d’un « fort capital de sympathie » et attire les regards. « Mais nous recherchons surtout des animaux qui ont besoin de nous en termes de conservation », assure Brice Lefaux. D’où l’accueil de cette portée de trois sœurs nées au zoo de Copenhague il y a un an et qui avaient besoin d’un lieu d’hébergement. « Mais d’ici quelques années, on aura un mâle. » Et donc, potentiellement, des naissances…

Originaire des plaines du Sud-Est asiatique, la loutre naine fait, elle, son retour au zoo, où l’espèce était présente jusqu’au démarrage des travaux de l’Espace Grand Nord. Il s’agit là d’un jeune couple venu pour l’un du zoo de Copenhague, pour l’autre d’Amnéville. Cervidés asiatiques miniatures, les muntjacs (un couple et un jeune) sont eux présents au zoo depuis trois ans. Dans ce nouvel espace, chaque “coloc’” devrait trouver sa place… et les visiteurs matière à observer.

Manteau flamboyant, collants noirs et museau rayé : était-ce Dim, Bao ou Sum ? C’était en tout cas la plus téméraire des trois sœurs pandas roux et la seule à s’être montrée hier matin pour l’ouverture de l’enclos asiatique au zoo de Mulhouse.

Source : L'Alsace.