Le baron de la drogue possédait quatre hippopotames dans son zoo personnel. À sa mort, ils sont abandonnés à leur sort. Ils se sont tellement bien adaptés qu’aujourd'hui ils sont une cinquantaine et un danger pour les habitants de la région.
Au début des années 80, le violent et sanguinaire Pablo Escobar fait construire un zoo pour son fils. Il fait venir 2.000 animaux pour peupler sa propriété de 3.000 hectares. Parmi les bestioles se trouvent des éléphants, une girafe et quatre hippopotames. Une des hypothèses avancées (mais non vérifiées) pour expliquer cette lubie serait que le roi de la cocaïne aurait constitué son zoo pour éloigner les chiens anti-drogue de sa propriété grâce à l’odeur des excréments des animaux sauvages. Lorsque le narcotrafiquant meurt sous les balles de l’armée colombienne en 1993 , tous les animaux sont replacés dans les zoos colombiens à l’exception des hippopotames qui sont laissés sur place. Vingt ans plus tard, ils forment une horde d’une cinquantaine d’individus.
En 2006, un premier hippopotame quitte la propriété laissée à l’abandon pour rejoindre les rives du Cocorná, un affluent du fleuve Magdalena. Sa recherche d’un nouveau territoire cause de nombreux dégâts. Les animaux pouvant sortir comme bon leur semble de la propriété, les autorités colombiennes doivent désormais faire face à une surpopulation d’hippopotames africains. Ces animaux, parmi les plus dangereux d’Afrique, tuent entre 100 et 200 personnes par an dans le monde. Avec une mâchoire qui exerce une pression d’une tonne par centimètre carré, l’hippopotame peut se montrer très violent lorsqu’il s’agit de défendre son territoire. À titre informatif : en cas d’attaque, la seule solution préconisée est de courir autour d’un arbre jusqu’à ce que l’animal se fatigue. Si elle peut être dangereuse, la bête a aussi un impact non négligeable sur l’environnement et l’écosystème local puisqu’elle engloutit jusqu’à 70 kilos de verdure par jour.
Les autorités colombiennes sont face à une impasse, car la présence de ces hippopotames est un véritable casse-tête. Il n’y a nul endroit où ils pourraient être déplacés. Castrer les animaux pourrait être une solution, car cela les rendrait moins agressifs et il ne pourrait plus se reproduire. Sauf qu’il est très compliqué de réaliser une telle opération sur des animaux sauvages d’une telle ampleur et très agressifs. Surtout au regard de leur nombre. La piste de l’extermination des animaux est parfois évoquée, mais devant le tollé provoqué par la première exécution d’un hippopotame fugueur, les autorités hésitent. Pour l’instant, les petits sont placés dans des zoos colombiens.
Source : Le Vif.