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Messagepar Therabu » Lundi 13 Janvier 2020 17:53

Je profite d'être arrivé quasiment à la fin de la visite pour redonner une vue globale du Tierpark.
L'un des problèmes actuellement identifié au Tierpark est son accessibilité, son gigantisme qui le rend insuffisamment accessible aux familles par exemple. De plus, la multitude des chemins et l'absence d'un sens de visite repousse les ardeurs même des visiteurs les plus motivés.
Un sens de visite est donc désormais proposé aux visiteurs avec des raccourcis si l'on souhaite écourter la visite.
En plus des cabines déjà évoquées plus tôt qui permettent de gagner le point culminant du zoo et de la zone Himalaya, deux autres circuits sont envisagés. Le premier est un circuit terrestre, fonctionnant avec un petit train électrique sur roues, assez traditionnel, permettant de relier des points stratégiques du parc.
Ci-dessus, en mauve, vous pouvez voir le circuit effectué par ce moyen de transport.
Les hexagones roses, représentent quant à eux les différents points de restauration du parc, avec deux restaurants principaux inchangés, le premier, situé proche de l'entrée du parc avec le chateau dans la perspective historique du Tierpark et le second, agrandi pour offrir des perspectives sur les plaines des rhinocéros indiens et des buffles nains.
Un troisième restaurant est prévu au niveau des plaines africaines afin de pouvoir déjeuner face aux habitants de la savane tandis qu'un autre espace plus petit propose des plats d'inspiration sud-américaine dans la zone consacrée au Choco.

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Le troisième et dernier "circuit" non pédestre proposé aux visiteurs est aussi le plus ambitieux. Il implique de créer un réseau de canaux ou d'aménager ceux déjà existants visant à séparer les visiteurs des animaux, pour construire un "safari bateau" en extérieur, à l'image de l'attraction proposée par "Islands de Chester. Dans sa version la plus ambitieuse, le safari bateau englobe les trois zones principales du "monde de l'eau", à savoir Dzangha Sanga, Zapata et le Teraï. Le parcours commencerait alors depuis la serre cubaine et les embarcations passeraient successivement devant la plaine de cohabitation entre buffles, potamochères et mandrills, un enclos pour grue africaine, puis passerait sous le passage des piétons pour déboucher à proximité du pavillon Teraï. Il slalomerait alors le long des roseaux en longeant les plaines des rhinocéros et cervidés avant de revenir par chenaux déjà existant dans le sous bois (bassin des pélicans notamment) pour rattraper les chenaux de l'île aux entelles et revenir vers la "gare de départ", soit en longeant la volière des flamants et pélicans soit en la traversant si cela est techniquement réalisable.
Une version moins ambitieuse consisterait simplement à proposer un petit tour entre les enclos des buffles, une île à primates et la grande volière.

Avec l’hôtellerie et la restauration, ces parcours non-pédestres visent à enrichir une visite pédestre classique qui peut s'avérer redondante pour des visiteurs non avertis, et ce malgré les éléments thématiques rappelant les différentes zones et les espèces présentées.

En dessous de la zone Chaco se trouve l'ancienne zone des cervidés. Il s'agit de deux blocs de quatre enclos tous similaires, tout en longueur et entourés de hautes grilles dans le sous-bois. Il se situent dans la perspective relliant le "Terassen Caffe" au château et font partie de l'histoire du parc. Bien que plus inclus dans le voyage autour du monde proposé aux visiteurs, il est possible encore d'y voir des animaux car ces installations ne sont pas désuètes pour l'élevage des cervidés. L'ensemble des cervidés qui y étaient présents sont soit partis (wapiti de Tule), soit relogés au Tierpark (maral de l'Altaï, wapiti du Manitoba/des Rocheuses, sambar, cerf pseudaxis, cerf de Barbarie et cerf de Bactriane) ou relogés au zoo (rusa de Java). Toutefois, les daims de Mésopotamie et cerf-cochon de Bawean, ont eux aussi été déplacés et ces installations pourraient être fusionnées pour favoriser l'élevage de ces deux espèces menacées tout en illustrant les installations précédentes et la tradition d'élevage des cervidés.

Chili

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Les deux dernières zones, achevant la visite, permettent de finir ce tour du monde avec la découverte de deux éco-systèmes encore non abordés : les côtes du Pacifique et le désert central d'Australie.

Un renfoncement dans l'enceinte du parc abrite une des installations les plus sinistres du parc. Il s'agit de la vieille maison des ours malais qui heureusement ne sera bientôt plus en service. Deux trois enclos à ciel ouvert sont construits aux alentours pour des cigognes et grues.
L'ambition est de raser entièrement cette zone et de couvrir de faux rocher le mur d'enceinte qui entoure ce rectangle sur trois cotés. Le dernier coté, orienté vers le reste du parc est un filet métallique qui se prolonge pour former une grande volière. Dans un paysage de falaises rocheuses plongeant directement dans un bassin équipée d'un dispositif à vagues, les visiteurs évoluent sur un chemin longeant le panorama côtier. On peut alors voir une cinquantaine de manchots de Humboldt batifoler dans l'eau, tandis que d’impressionnants pélicans thages se lissent les ailes en surplomb. Autour des visiteurs, les sternes incas rivalisent d'agilité avec les mouettes atricilles et les mouettes à tête grise. Les sarcelles à bec jaune barbotent dans le bassin, les ibis à tête noire volettent entre la grève et la falaise tandis que le cri des goélands gris rappelle aux berlinois qu'ils sont ici dans un écosystème côtier. Enfin, un petit groupe de perruches de Patagonie semble incongru aux visiteurs dans ce cadre qui est pourtant un de leur milieux de prédilection.

J'ai volontairement choisi de limiter cette zone a une seule et unique installation. Il aurait pu être envisagé de présenter des otaries ou des charognards à proximité mais je ne pense pas que cela soit nécessaire après la quantité d'animaux que le visiteur a pu observer mais faire l'impasse sur un joli groupe de manchots me semblait dommage, d'autant plus que le Tierpark abrite encore de nombreux autres oiseaux marins qui peuvent être mixés.

Simpson Desert

Comment parler de tour du monde sans explorer le cinquième continent ? A proximité de la sortie du parc, une dernière zone de superficie limitée s'étend entre quelques bâtiments remaniés. Il s'agit de l'ancien quartier des reptiles composé de la maison des tortues géantes, une petite serre circulaire, de la ferme aux serpents qui a du être fermée en raison de son insalubrité et la maison des crocodiles, une longue serre ) moitié enterrée datant de plusieurs dizaines d'années et abritant encore de nos jours des enclos à crocodiliens.

Le premier enclos de la zone borde la serre circulaire des tortues. Les traditionnels kangourous roux se répartissent l'espace avec leurs cousins plus rares les wallaroos. Puis en s’enfonçant le long du sentier de terre rouge, on parvient dans un premier bâtiment, l'ex-ferme aux serpent. Refait de fond en comble, une partie de l'espace est devenu un nocturama. Dans cet espace, plusieurs trésors de la collection berlinoise ont été déplacés. L'élevage de kowaris du zoo en fait partie tout comme les echidnés de l'ancienne maison des pachydermes font partie du casting. Une volière accueille les drôles de podarges gris tandis qu'un autre enclos végétalisé et plongé dans un éclairage diffus abrite des souris du Spinifex, récemment importées et déjà reproduites par d'autres parcs européens en cohabitation avec des grands-bandicoot lapin. Quelques invertébrés pourront compléter cette expérience de la nuit dans le désert aride de Simpson
La seconde pièce du bâtiment qui abritait des serpents venimeux est désormais dédiée à une exposition baptisée "Australie : Terre des dragons" qui présente de nombreux varans des déserts australiens. Nombre d'entre eux sont déjà présents dans les collections de l'aquarium de Berlin :
- Varanus gilleni
- Varanus tristis orientalis
- Varanus giganteus ou si non-accessible varanus varius
- Varanus acanthurus
- Varanus panoptes
- Varanus gouldi


Nous ressortons à l'air libre et bordons une petite volière discrète équipée d'un bassin. Ce bassin est habité par des stictonettes tachetées, des canards à oreillons roses et des tadornes australiens, tous peu répandus en captivité, alors que l'espace au dessus est animé par des perruches multicolores (Psephotellus varius).

L'installation qui clôturera est la maison des crocodiles bien que son nom soit désormais usurpé étant donné l'absence de crocodiliens. Juste avant de rentrer, une petite volière grillagée déjà existante et connectée à l'intérieur abrite une autre icone de la faune australienne, les kookaburas à ailes bleues et curieux cassican flûteur pour une combinaison sonore !
Actuellement, après une volée de marche et le sas d'entrée, les visiteurs évoluent directement sur une passerelle située à trois mètres du sol et surplombant d'abord des tortues d'eau douce puis les différents enclos à crocodiliens. Désormais les visiteurs descendent jusqu'au niveau du sol et marchent au fond d'une sorte de cuvette rocheuse. Ceux ayant déjà traversé la maison africaine de Rotterdam où vivent damans, oréotragues à l'époque, et crocodiles du Nil peuvent se faire une idée du paysage recréé. Entre les rochers, le sentier zigzague pour regagner l'autre extrémité du bâtiment. Quelques volières et terrariums sont disposés dans des coins de la serre pour les espèces les plus fragiles mais la majorité de l'espace est à la disposition des animaux vivant ici en liberté.

De nombreuses perruches occupent cet espace. Bien sûr, le grand groupe de perruches ondulées est le plus visible mais le cacatoés rosalbin et les calopsittes élégantes attirent tout autant l’œil avec leurs cris peu mélodieux. La perruche à collier jaune (Barnardius zonarius) et la perruche splendide (Neophema splendida) complètent ce tableau coloré et bruyant tandis que cacatoés de Leadbetter et cacatoés de Banks évoluent chacun dans une grande volière séparée du public pour des raisons de sécurité. En plus des psittacidés, des colombes lophotes, des géopélies diamant et des colombines lumachelle représentent l'ordre des pigeons tandis que les passereaux sont représentés par des groupes de diamant peint (Emblema pictum), de diamants mandarins (Taeniopygia guttata) et de diamants de Bichenov (Taeniopygia bichenovi) venant déguster les graines de millet disponibles à la vente dans la main des visiteurs.

Dans le faux rocher, les terrariums désertiques permettent de présenter de nombreux serpents adaptés à ces zones désertiques. Les espèces prévues sont le python de Ramsay (Aspidites ramsayi), le python de Bredl (Morelia bredli), le python-tapis du Nord-Ouest (Morelia spilota variegata), tous déjà présents au parc ou dans les coulisses mais aussi le terrible taipan du désert (Oxyuranus microlepidotus). Les lézards sont aussi au rendez-vous avec le scinque rugueux (Tiliqua rugosa), le scinque de Stokes (Egernia stokesii), Pogona henrylawsoni , Tympanocryptis tetraporophora, le gekko à queue lisse (Nephrurus levis).

Fin
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Lundi 13 Janvier 2020 18:17

Et je m'aperçois avoir oublié un détail que je trouve important dans cette serre du désert australien : en plus des perroquets en liberté, une autre attraction de la zone est la présence de petrogales des rochers qui sautent de rochers en rochers et qui peuvent surprendre les visiteurs en traversant le sentier au dernier moment.
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Vendredi 17 Janvier 2020 16:10

Processus de réflexion

Avant de vous présenter ce que j'ai imaginé au zoo, je vais expliquer rapidement comment j'en suis arrivé là, ce qui est à mon avis au moins aussi intéressant que le résultat.

Les faiblesses identifiées dans le cadre du masterplan sont les suivantes :
- Peu de bâtiments/de pavillons permettant d'abriter les visiteurs et de structurer la visite. De vastes zones du parc ne contiennent pas de bâtiment visitable
- Parc zoologique immense et multiplicité des sentiers. Non seulement le parc est grand mais il faut en plus effectuer des boucles ou repasser à certains endroits pour tout voir.
- Redondance des présentations, notamment des ongulés, faisans et rapaces. Il n'a quasiment pas de cohabitation et quand c'est le cas, mélangeant deux animaux plutôt proches.
- Collection riche mais n'incluant pas certains groupes d'animaux populaires (pinnipèdes, assez peu de primates et surtout pas d'anthropoïdes). A l'inverse, la collection d'ongulés du TP est pléthorique.

Hormis la modernisation des conditions de vie des animaux et l'organisation géographique souhaitée accompagnée d'une scénarisation de la visite pour amener les gens "en voyage", les axes suivants sont donc retenus :
- Création d'un sens de visite unique et de moyens de transports alternatifs.
- Réhabilitation des pavillons existants et construction d'un troisième grand ensemble à l'opposé des deux autres, afin d'offrir un temps de visite "couvert" plus important et garder de l'attractivité tout au long de l'année.
- Varier les types de présentations tout en appliquant des principes de présentation modernes (enclos d'immersion, volières pour tous les oiseaux volants, cohabitation entre différents genre d'animaux).
- Présenter un plan de collection plus équilibré, conservant les "stars" déjà présents (éléphant, girafe, rhinocéros, ours polaire, lamantin, grands félins), compléter par ceux absents (anthropoïde, pinnipède) tout en conservant certaines spécificités historiques (nombreux ongulés, animaux domestiques, rapaces et grands oiseaux).

Le meilleur moyen d'entamer un masterplan est d'apprécier l'existant : ce qui peut facilement être réutilisé, notamment au niveau des bâtiments déjà construits, et concernant l'environnement.
Pour les bâtiments, les deux immenses pavillons sur lesquels il était nécessaire de plancher en priorité était la fauverie et la maison des pachydermes.

L'ABH comporte également une serre tropicale. Il n'y avait à mes yeux pas d'autre destination plus pertinente que d'orienter le bâtiment vers les forêts du sud-est asiatique car c'est là que se trouvent les plus fortes diversités de carnivores de toute taille, et notamment des espèces menacées qu'il serait difficile de présenter ailleurs.
La maison des pachydermes pouvait quant à elle être convertie en quelque chose de complètement différent que sa première destination (une serre tropicale par exemple avec de grands espaces de liberté ou bien d'immenses enclos intérieurs pour diverses espèces comme des lamantins ou des gorilles). Toutefois, il était difficile d'envisager le Berlin sans éléphant, et des deux parcs, c'est le plus adapté pour accueillir les énormes animaux. Exigeante en termes d'espace, les espaces adaptés à la construction d'une grande installation à éléphants ne sont pas légion. J'ai éliminé les plateaux des chameaux car ils sont protégés et on ne pourrait y construire un grand bâtiment.
Il restait alors la zone située entre la maison des singes et la faisanderie ou les abords de la maison des pachydermes. Plus grande et plus dénudée, elle me semblait plus adapté à la construction de l'installation, d'autant plus que ce choix permet de conserver l'installation actuelle d'une autre grande espèce à proximité : les girafes.

Etant donné la difficulté à se procurer des éléphants d'Afrique, j'ai envisagé un instant que les deux parcs berlinois se concentrent sur l'élevage de l'éléphant d'Asie. Cette option était intéressante et amenait à envisager une grande zone asiatique comprenant les espèces présentées dans la zone Teraï. Néanmoins, avec la contrainte que je me suis donné de faire des zones géographiques cohérentes, les sites pour accueillir les girafes, rhinocéros noirs et autres espèces des savanes africaines devenaient rares. Je suis donc resté fidèle au projet initial d'accueillir des éléphants africains au Tierpark Berlin.

Parmi les autres installations qui devaient être conservées tel qu'elles le sont aujourd'hui car relativement récentes ou bien en raison de leur classification, il faut aussi énumérer :
- La maison des primates
- Les enclos récemment rénovés des pécaris du Chaco, l'enclos d'immersion des makis-varis ou des bisons américains.
- Les plateaux des camélidés, le jardin japonais et la faisanderie
- Les enclos historiques des cervidés

Concernant l'environnement du Tierpark, il offre un potentiel incroyable. Les 130 hectares du parc alternent entre des zones de bois matures, les prairies ou de larges plateaux sableux. Par contre le parc est presque entérinement plat hormis l'extension au fond du parc et il n'y a pas de grande pièce d'eau.
Quelques zones de forêt semblent classées. J'ai pris le parti qu'il était alors impossible d'y bâtir des bâtiments ou de construire des enceintes "en dur". Par contre grillager ces parcelles n'est pas prohibé.
A l'origine, les tigres de Sibérie se voyaient octroyer de grandes parcelles de forêts de hêtre inutilisées plutôt qu'un réaménagement de la fosse des ours. C'est une option plus favorable aux animaux mais j'ai douté de sa faisabilité et ait donc conservé une option conservatrice. Par contre, contenir des élans et des porte-muscs ne me semble pas aller frontalement à l'encontre de la classification de la zone.

Evidemment, la faune montagnarde ne pouvait être présentée à un autre endroit que sur la grande butte au fond du parc.
Le dernier grand défi était d'identifier une zone pouvant accueillir des grands singes et la faune de forêt tropicale vivant à leurs cotés. Il n'était pas question de construire une installation sur une zone sans grands arbres car le but de ce parc est aussi de présenter les animaux dans des conditions naturelles et les forêts de piquet ne peuvent procurer l'expérience de visite recherchée. La grande zone allant de la faisanderie jusqu'à la maison des singes est avant tout caractérisé par deux grands plateaux sableux mais les enclos à proximité de l'enceinte du parc sont sous le couvert de grands arbres. Pour envisager cet espace comme zone pour anthropoïdes, il s'agissait alors d'optimiser au maximum la couverture forestière. C'est pourquoi les bâtiments sont construits sur l'empreinte des plateaux des équidés et que les enclos s'alignent le long de la bordure du parc afin de maximiser la présence de grands arbres à disposition des grands singes.
Ayant déjà une forte dominante eurasiatique, j'ai plutôt orienté le choix vers les espèces africaines. Il y a eu deux versions : celles que vous connaissez avec deux groupes de gorilles et les chimpanzés, mais une autre comprenait deux grands territoires pour bonobos et des okapis.
C'est là où les contraintes du zoo de Berlin, de plus faible superficie sont rentrées en ligne de compte et cloîtrer les gorilles sur les petits territoires du zoo me semblait dommage (même si c'est le logo du zoo !). Les bonobos peuvent valoriser plus facilement le volume, sont moins destructeurs et nécessitent moins de nouvelles places pour le programme d'élevage.

J'ajouterais enfin que l'Australie ne constitue pas à mes yeux une priorité de conservation pour les zoos européens (même si les événements récents ont illustré qu'ils peuvent jouer un rôle). Surtout, les espèces intéressantes que l'on ne croise pas partout sont avant tout de petites espèces nécessitant des bâtiments. L'ancien quartier des reptiles avec ses trois bâtiments semblait alors parfaitement adapté même si la thématique malgache a été envisagée aussi.
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Messagepar orycterope » Samedi 18 Janvier 2020 8:26

Quel travail Therabu !

Je ne connais pas assez les zoos de Berlin pour juger du projet en soi, mais merci de nous faire partager ton raisonnement très intéressant, qui permet de comprendre pourquoi tu as mis tel ou tels espèces.
Le document présentant le masterplan prévu par le zoo de Berlin ressemble t'il a cela, avec des justifications pédagogiques, historiques, conservatoires...?
On peut regretter que les "zones" ou masterplan réalisés par nos zoos français ne soit justifiées et expliquées de la manière dont tu le fais, afin de rendre transparent le processus de construction...
Cependant, trop souvent, l'intérêt économique ou l'opportunité d'accueillir une espèce doit primer sur une conception réflechie en profondeur...
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Samedi 18 Janvier 2020 9:50

JulesDomalain a écrit:Le document présentant le masterplan prévu par le zoo de Berlin ressemble t'il a cela, avec des justifications pédagogiques, historiques, conservatoires...?


Je t'invite vraiment à aller voir le document, le diagnostic global est fort intéressant.
Par contre le choix des espèces s'arrête à quelques espèces emblématiques sans aller dans le détail ni dans les contraintes d'élevage.
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Lundi 20 Janvier 2020 19:32

Zoo Berlin

Le contexte du Zoo de Berlin est bien différent du Tierpark. Le parc urbain n'est pas vraiment petit (35 hectares tout de même) mais définitivement pas aussi grand. Il est aussi bien plus vieux, 1844 contre 1954, et contient plusieurs bâtiments historiques classés. Surtout, le parc est bien plus dense, offrant l'une des plus grande collection du monde incluant presque tous les types d'animaux présents en captivité. Il n'existe pas de sens de visite mais le parc est structuré par divers pavillons thématiques qui répondent principalement à une classification biologique (maison des primates, des carnivores, secteur des ours, bovins, suidés, maison des oiseaux...).

Le projet que je présente tente d'effectuer une synthèse entre le passé en réutilisant massivement les installations du parc, et le futur, en proposant une expérience de visite différente et surtout une mise à jour du plan de collection et des espaces dédiés aux animaux, notamment aux plus exigeants d'entre eux qui ne bénéficient pas actuellement de conditions de captivité exemplaires. L'organisation du parc suit en grande partie une logique bio-géographique mais certains pavillons tel que l'aquarium, la maison des oiseaux et la faisanderie continuent de présenter des espèces du monde entier.

11 véritables zones sont envisagées. Dans l'ordre prévu par la visite, il s'agit des suivantes:
- Cœur de l'Amazonie
- Gunung Leuser à Sumatra
- Patagonie
- Kirindy Mitea au sud de Madagascar
- Papouasie-Nouvelle Guinée
- Forêt de Gir
- L'archipel des Visayas aux Philippines
- Parc national de la Salonga au Congo
- Ujung-Kulon à Java
- La bande sahélienne
et enfin une dernière zone baptisée Yang-Tsé

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La circulation est moins une préoccupation au zoo qu'au Tierpark et étant donné la configuration du parc, il est difficile d'envisager un sens de visite sans devoir tourner plusieurs fois autours des divers "blocs".
Plutôt que de suivre le cheminement chronologique, je vais cette fois détailler les zones en fonction du degré d'intervention nécessaire par rapport aux infrastructures actuelles.

Sahel

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La zone Sahel nécessite à vrai dire presque aucune intervention hormis de la signalétique. La vieille maison des antilopes est toujours aussi belle mais reste aussi adaptée pour l'accueil de quelques girafes et autres herbivores. Un bachelor group de girafes nubiennes (rothschildi ou antiquorum) peut évoluer sur le plateau principal en compagnie de gazelles de Mhorr qui proviennent du Tierpark. Les enclos latéraux, sont occupés par un petit groupe d'addaxs, eux aussi provenant du parc frère, et deux dromadaires, merveilles d'adaptation aux environnements désertiques. Enfin, le plus petit enclos au sol herbeux et qui accueille pour l'instant des gerenuks, permet de présenter des tortues sillonnées en extérieur pendant une bonne partie de l'année.

Deux vues de l'ensemble actuel

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Intérieur (source Zoochat @Maguari)

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Extérieur (source : site du zoo de Berlin)

Papouasie Nouvelle-Guinée

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Là aussi, peu de changements nécessaires hormis les mouvements d'animaux et un petit peu d'aménagements esthétiques pour signaler la spécificité de la zone papoue.
Tout en haut du zoo, une partie de la faisanderie serait convertie pour illustrer l'incroyable diversité de l'avifaune de cette grande île.
Une dizaine de volières connectées à un bâtiment permettrait de présenter des coucous présageurs de Nouvelle Guinée, goura couronné, le dernier manucode de Keraudren qui pourrait par la suite être remplacé par quelques paradisers d'une espèce reproduite par des confrères européens, des gallicolombes à poitrine d'or, des otidiphaps nobles, de nombreuses ptilopes dont le parc est un spécialiste (à front doré, à ventre orange, perlée) ainsi que des microglosses et quelques loriquets dans des volières métalliques. Bien d'autres espèces seraient envisageables pour une collection comme Berlin donc je m'arrêterais ici dans le listing qui dépend forcément de la disponibilité d'individus dans les circuits d'élevage.
La colonie de flamants andins que Berlin reproduisait de temps à autre vivait également dans cette partie du zoo. Bien qu'appartenant à des espèces menacées, les résultats de reproduction n'ont pas permis de pérenniser l'élevage de ces oiseaux en Europe. Leur volière ainsi que celle attenante a été revue de fond en comble. fortement végétalisée elle accueille des thylogales au sol tandis que des dendrolagues de Goodfellow, initialement prévus au Tierpark, atterrissent ici, avec deux grandes volières extérieures pour chaque individu. Il est à noter que les marsupiaux sont difficilement visibles en hiver car comme à Krefeld, leurs loges intérieures restent invisibles du public. Enfin, le plus gros animal de l'île, un oiseau, constitue la dernière présentation. Un couple de casoars à casque bénéficie d'un double-enclos en longueur visible depuis un affût doublé de fils d'acier comme à Zlin.

Le reste de la faisanderie reste orienté vers la présentation de divers oiseaux du monde entier tout comme la grande maison des oiseaux.

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Volière des flamants, reconvertie pour les dendrolagues (source Zoochat @zoogirafe)

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Enclos actuel des casoars en hiver

Visayas

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La dernière zone facilement rénovable concerne les Visayas. Située au cœur du zoo, elle s'articule autour de deux installations spécifiques : la zone des oiseaux de proie et la maison des suidés.
Cette dernière est une très vieille bâtisse, toujours en fonction, bordée d'innombrables petits enclos. Encore aujourd'hui, 4 espèces (plus deux autres à proximité mais dans des bâtiments différents!) y vivent encore dans des conditions insuffisantes, dont un immense groupe de pécaris à lèvres blanches. Ces animaux sont relogés au Tierpark dans des conditions plus dignes, tout comme les potamochères. Le parc ne réussit pas la reproduction des babiroussas et les animaux sont envoyés dans un autre centre de reproduction afin de libérer tout l'espace pour l'élevage des sangliers des Visayas. Cette espèce fortement menacée se reproduit bien en captivité et les parcs volontaires pour en accueillir ne sont pas suffisants. Les nombreux enclos permettent de détenir divers individus et de gérer facilement leur population.

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(Source : Zoopassion)

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Configuration actuelle de la maison des suidés

Une logique semblable est appliqué aux cerfs du Prince Alfred, déjà présents au zoo. Deux enclos attenants où vivent pour l'instant buffles nains et sangliers à barbe, pourraient ainsi leur être dédié sans nécessiter beaucoup d'interventions.

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Source Zoochat @twilighter

Enfin, le dernier complexe rénové concerne les oiseaux de proie. Cette partie a été remise au goût du jour récemment et comprends quelques volières pénétrables où vivent des hiboux. D'autres volières plus grandes abritent de grands vautours ou des aigles.
Ce complexe vise à accueillir quelques espèces résistantes de la faune des Philippines. Il y a en effet des loges pour presque toutes les volières mais elles ne sont pas immenses et pas visibles du public. En plus de civettes des Philippines qui s'acclimateront très bien dans ce type de volumes, des cigognes épiscopales, classées vulnérables tout comme le canard des Philippines pourront y évoluer. Des milans de Brahme représentent les rapaces diurnes même s'il n'est pas totalement interdit de rêver d'un couple d'aigles des singes (bien que je doute de l'intérêt d'un tel import d'un point de vue de la conservation).
Dans de plus petits volumes, on peut imaginer des petits-ducs de Luçon, des tarictics des Visayas avec des stournes de Panay, des carpophages pauline et des cacatoés des Philippines, classés quant à eux comme en danger critique d'extinction. La faisabilité de présenter des tragules de Balabac au sol pourra aussi être étudiée mais la liste des occupants de la zone reste relativement ouverte.

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Avant rénovation (Source Zoochat @Baldur)

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La zone après rénovation (source site du zoo)
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Re: Créations

Messagepar zoobeauval25 » Lundi 20 Janvier 2020 23:08

Et bien, bravo Therabu !

J'ai peu donné mon avis sur le Tierpark, car je le connais très peu. Mais cela n'est pas la cas du zoo !
C'est une très bonne idée de consacrer la magnifique maison des herbivores au Sahel, choix j'imagine conduit par le désir de présenter des girafes ? Je regrette une petite chose : n'aurait-il pas été possible de ne créer qu'une seule plaine, faisant cohabiter girafes, gazelles et addax ? Pour la possibilité des cohabitations, je m'interroge, et en ce qui concerne la reproduction de ces animaux, je ne sais pas si elle pourrait en être affectée...

Enfin, j'apprécie énormément les deux autres zones, mais avec un seul regret : le manque de reptiles, d'amphibiens et de poissons...
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Mardi 21 Janvier 2020 11:58

Merci zoobeauval25

zoobeauval25 a écrit:C'est une très bonne idée de consacrer la magnifique maison des herbivores au Sahel, choix j'imagine conduit par le désir de présenter des girafes ? Je regrette une petite chose : n'aurait-il pas été possible de ne créer qu'une seule plaine, faisant cohabiter girafes, gazelles et addax ?


Evidemment, il était difficile de se séparer des girafes tout comme de détourner la fonction de ce splendide bâtiment. De plus, malgré son âge, je trouve que l'installation
correspond toujours aux standards actuels. Oui il serait possible de joindre les plateaux entre eux mais je me méfie des addaxs en cohabitation. J'ai vu les antilopes ne pas se laisser impressionner par les girafes à Planckendael. Avec leurs cornes et sur des surfaces qui restent tout de même celles d'un zoo de ville, cela pourrait conduire à des incidents avec les girafes ou avec la progéniture des fragiles gazelles.

Pour la possibilité des cohabitations, je m'interroge, et en ce qui concerne la reproduction de ces animaux, je ne sais pas si elle pourrait en être affectée...


De quelles cohabitations parles-tu ?

Enfin, j'apprécie énormément les deux autres zones, mais avec un seul regret : le manque de reptiles, d'amphibiens et de poissons...


Tu soulèves un point intéressant. Actuellement, la quasi-totalité du cheptel de ces classes est présente au sein de l'aqua-vivarium. Il est prévu dans les nouveaux bâtiments d'introduire quelques vivariums mais la majorité de la collection doit rester à l'aquarium, pour des raisons économiques (la construction coûte cher et cela pourrait impacter la fréquentation de l'aqua-vivarium) et d'optimisation de l'espace.

Aujourd'hui nous allons entrer un peu plus dans le vif du sujet avec des modifications plus structurelles de certains ensembles sans pour autant relever de chantiers pharaoniques.

Je vais tout d'abord traiter des trois enclos jaunes situés à la sortie de l'extension. En reprenant le pont, sur notre droite, une série de plateaux à herbivores typiques de Berlin s'organisent autour de différentes étables. L'une d'entre elles est plus grande et visible que les autres. Il s'agit de la maison des zèbres à l'architecture mauresque.

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@Funkygibbon

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@lintworm

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@ronnienl

Il n'est évidemment pas question de toucher à ce bâtiment. D'ailleurs les enclos alentours ne sont pas non plus modifiés. Mais l'ensemble des espèces actuellement présentes sont transférées car jugées peu intéressantes à conserver (zèbres de plaines, gemsbok, élands du Cap...). Faute d'espace et de liberté suffisante pour développer une thématique de manière satisfaisante, ces enclos servent d'espace de "déversement", avant ou après les transferts, afin d'isoler des individus... Toutefois, l'âne de Somalie, espèce sérieusement menacée et qui était élevée au Tierpark de manière régulière a trouvé ici une place dans l'ancien enclos des zèbres de Grévy. Un des petits enclos sur le coté pourrait aussi accueillir des gazelles dorcas, provenant elles aussi des régions désertiques, menacées, et faisant l'objet de programmes d'élevage captif. Plutôt que d'être présentés dans la maison des girafes, on pourrait aussi y voir les dromadaires.

Patagonie

La zone patagonienne s'articule autour du complexe marin qui abrite actuellement les otaries, phoques et manchots du zoo. Il est très simple de thématiser la zone en remplaçant les lions de mer de Californie, otaries à fourrure du Cap et veaux-marins par des otaries de Patagonie ou des otaries à fourrure. Les pinnipèdes auraient trois enclos dont le plus grand équipé d'une piscine à vagues. Le dôme des manchots subantarctiques reste le même tout comme l'immense volière des condors.
Enfin, le dernier enclos du complexe des zèbres accueillerait quelques guanacos et nandous de Darwin afin de compléter l'aperçu de cette terre éloignée.

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@magpiegoose

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@yaron87
Volière des condors

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@lintworm
Bassin des otaries de Californie

Une version plus ambitieuse vise à refonder l'ensemble dans une sorte de panorama sud-américain. L'idée est que les visiteurs déambulent dans un enclos de contact au milieu des manchots et des maras dans un environnement de bord de mer aride. Depuis ce chemin ou depuis un belvédère, on peut alors voir en arrière-plan les guanacos et nandous de Darwin et les lions de mer au centre de la perspective. Un tunnel rocheux s'enfonce sous terre et sépare les enclos des manchots et otaries de sorte qu'il permet d'observer en vision sous-marine chacune des espèces avant de déboucher dans la bâtiment réfrigéré des manchots subantarctiques.

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@patrick87

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@lintworm
Perspective actuelle avec les enclos des herbivores africains et le complexe marin en arrière-plan.

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Vous excuserez l'aspect enfantin du croquis effectué sous Paint mais qui donne une illustration du concept.
Le schéma laisse penser à des manchots du genre Spheniscus mais je trouverais intéressant que la présentation concerne plutôt une colonie de manchots papous, et en hiver, les manchots royaux et gorfous sauteurs déjà présents au parc. Le climat hivernal berlinois doit autoriser ce genre d'initiative.

Quoi qu'il en soit, le complexe marin de Berlin est loin d'être horrible et la rénovation coûteuse de cette zone (bassins, visions sous-marines et dôme réfrigéré des manchots à agrandir) ne constitue pas une priorité. Toutefois, la captivité des pinnipèdes me semble être une question difficile que peu de zoos adressent de manière satisfaisante à l'heure actuelle. En plus de l'expérience améliorée pour les visiteurs, la rénovation de la zone permettrait l'approfondissement significatif des bassins, leur "naturalisation" avec des fonds moins homogènes, et l’agrandissement de la colonie de manchots, facteur important dans la reproduction de ces animaux.

Kirindy Mitea

A la sortie du bâtiment des manchots, se dressent deux grandes volières. Celle de droite accueille les condors des Andes tandis qu'un sentier pénètre dans la seconde. Cette volière accueille nombre d'oiseaux, sans véritable cohérence géographique. On y trouve des hoccos, des ibis, des anatidés, cigognes...
Le type d'oiseaux hébergé ne change pas beaucoup puisque ce sont principalement des échassiers des mangroves côtières de Madagascar qui s'approprient désormais la volière. La colonie de flamants nains est agrandie et cohabite avec des bec-ouverts africains, des ibis huppés et deux espèces menacées venant de Walsrode : le crabier malgache et l'ibis de Bernier. La sarcelle de Bernier, la sarcelle hottentote et le canard à bec rouge font occupent aussi les bassins.
Une idée très ambitieuse serait de présenter également un couple de lémuriens en cohabitation avec les oiseaux. Le Tierpark présente de rares Eulemur collaris mais la possibilité de faire cohabiter les lémuriens et les oiseaux dans une installation pénétrable d'un zoo à forte fréquentation paraît constituer beaucoup de contraintes.

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@Maguari

L'installation suivante accueille des lycaons. Il s'agit d'un enclos en longueur, bien végétalisé et séparé d'une douve étroite doublée d'un fil électrique. L'espace est définitivement insuffisant pour une meute de lycaons. La rénovation de l'enclos introduit un sentier qui s'immisce depuis la volière précédente dans l'enclos tout en restant sur l'un des bords de l'installation. De nombreux arbres morts sont plantés à la verticale tout comme quelques plantations rappelant les forêts séches de Madagascar. Sans grande originalité, le territoire d'immersion au milieu des makis cattas reste une des attractions favorites des visiteurs de zoos sans oublier que l'animal est menacé et est un ambassadeur de la crise écologique que traverse l'île rouge. Pour en témoigner, des tortues radiées de Madagascar, au bord de l'extinction évoluent avec les inoffensifs lémuriens même si elles ne sont visibles qu'aux beaux jours.

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@Maguari

Nous regagnons alors l'allée principale et continuons de longer le territoire des lémuriens. Leur bâtiment est construit à l’extrémité de la semi-île. De l'autre coté de la maison, une volière déjà existante est connectée et elles aussi repaysagée pour rappeler la forêt séche. Un couple de grands-ducs vit actuellement dedans mais devrait faire place aux bokibokys ou galidies à dix bandes, un petit carnivore endémique de cette région de Madagascar et menacé. Berlin a importé les premiers spécimens et tente de developer une population de cet eupléridé tout en apprenant à connaître sa biologie. Il me semble que des actions de conservation in-situ sont aussi soutenues par l'institution.

Un restaurant et une aire de jeu se situent à la fin de cette zone malgache. Une fosse arboré présente des coatis, peut être que d'autres lémuriens pourraient y être présentés en couvrant d'un filet si l'option cohabitation avec les cattas, galidies ou les oiseaux n'est pas possible.

Gir

On ne présente plus la forêt de Gir, dernier refuge du lion d'Asie et exemple d'une cohabitation complexe entre grands carnivores et éleveurs. Le projet de zone indienne du zoo de Berlin occupe deux complexes distincts séparés par une aire de jeu déjà existante.
Le bloc des ours, qui comprend suite aux dernière rénovations quatre fosses principales, deux plus petites de séparation et l'enclos des loups, est reconverti en fauverie. Il est à noter que cet espace sert déjà d'espace de secours au zoo pour héberger quelques carnivores lors des travaux de la maison des carnivores. Le complexe des bovidés sauvages est quant à lui conservé en l'état, presque sans modification des enclos, mais thématisé pour les visiteurs afin de donner l'impression de visiter une ferme Maldharis, cette thnie semi-nomade qui doit accepter la prédation des lions.

La zone des bovidés accueille dans des enclos à la superficie vraiment insuffisante de nombreux troupeaux reproducteurs (le plus grand groupe de gaurs d'Europe, bantengs, anoas, buffles d'Europe, watusis, deux espèces de bisons). Ces installations ne me semblent définitivement plus adaptées à présenter les bovidés sauvages mais leur valeur historique conduit à les maintenir. Chaque enclos est bordé d'une étable rappelant plus ou moins l'architecture du pays d'origine de l'animal. Ainsi, les buffles, chèvres indiennes, gayals et zébus du Tierpark peuvent être déplacés dans ces installations même s'il est probable que la diversité présente dans le futur soit moindre pour des raisons de consanguinité.

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Buffles domestiques

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Bantengs
@gulogulogulo

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@Kiang
Enclos des gaurs

En reliant l'enclos des loups avec la fosse des ours polaires, 3000 mètres carrés peuvent être dégagés pour la présentation d'un famille de lions asiatiques. Ce n'est pas gigantesque mais pour un zoo urbain, c'est une superficie convenable, plus de deux fois supérieure à celle planifiée dans la fauverie actuelle. Cela nécessite toutefois de modifier les clôtures et de combler les fossés qui servaient de bassins aux ours polaires. Conserver les ours polaires au zoo de Berlin me semblait définitivement pas faisable selon les standards modernes des zoos tandis que le Tierpark développait un complexe de reproduction adapté. D'un point de vue de la conservation, la perte d'une meute de loups de l'Arctique n'est pas non plus sensible.
Un sol sableux et des plantations d'accacias et autres arbres des zones séches suffiraient à évoquer le Gujarat en complément des affleurements rocheux om les lions pourraient se prélasser.

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@baldur

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@snowleopard

Le petit enclos de séparation des ours polaires, jusqu'à trois ours on vécut dedans (!) et où fut présenté Knut, serait quant à lui recouvert d'un filet et observable soit par une vitre ou des filins d'acier dressés verticalement. Les chats rubigineux auraient tout le loisir de se cacher et d'évoluer en hauteur parmi les nombreuses branches installées.

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@baldur

Les deux plus petites des fosses à ours restantes, subissent elles aussi une modification semblable. Différentes espèces d'ours tropicaux ont vécu ici mais c'est désormais des léopards qui évoluent ici au milieu des rochers, buissons xérophiles, et troncs d'arbres rajoutés. La sous espèce indienne n'est pas envisagée ici, plutôt celle provenant de Perse ou du Sri-Lanka selon les priorités du programme d'élevage. Cette "anomalie" de sous espèce est d'ailleurs aussi vrai pour les petits chats rubigineux, issus de la sous-espèce du Sri-Lanka.

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@lintworm
Installation transformée pour les léopards.

Enfin, peu de modifications structurelles sont apportées aux dernières enceintes. L'une d'elle est entourée de hauts murs de plexiglas et accueille déjà des ours lippus, un couple reproducteur. L'installation attenante, séparée par un fossé et qui abritait encore récemment des ours bruns puis un vieil ours à collier leur est aussi dédié, soit pour donner plus d'espace, soit pour multiplier les opportunités d'élevage. Le curieux ursidé bénéficie toutefois d'aménagements intérieurs des enclos afin d'intégrer esthétiquement l'installation au complexe rénové mais aussi pour illustrer le comportement alimentaire improbable de l'espèce et éventuellement présenter une espèce de primates en cohabitation, soit des macaques à toque de Ceylan, une espèce détenue dans la vieille singerie mais dont la présentation va s'achever en Europe, faute de naissances et de diversité génétique , malgré un statut "en danger" ou bien des entelles Hanuman, plus emblématiques du Gujarat mais non menacés ou encore des rhésus, comme à Leipzig.

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@lintworm

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@gulogulogulo
Enclos principal et secondaire des ours lippus
Therabu
 
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Mercredi 22 Janvier 2020 12:46

Lomani

Le nom de la zone fait référence à une rivière coulant depuis les hauts plateaux du centre du continent africain avant de se jeter dans le fleuve Congo. Ses rives sont l'un des rares endroits d'Afrique centrale encore conservés où bonobos et okapis cohabitent aux cotés d'une myriade d'autres espèces uniques comme le paon du Congo ou le cercopithèque dryas.

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L'entrée dans cette partie du parc est marquée par l'un des bâtiments les plus emblématiques du parc. Le dôme des hippopotames a été construit en 1996 il me semble, et exhibe les deux espèces d'hippopotames dans des bassins intérieurs avec vision sous-marine entourés d'une végétation tropicale. ces espaces intérieurs étaient lors de leur inauguration relativement révolutionnaires. Ils sont couplés à un enclos extérieur mais de plus faible superficie.
Le complexe des hippopotames présente la bordure marécageuse de la forêt.

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L'installation des hippopotames pygmées semble trop petite même si des loges en coulisses doublent la surface à disposition des animaux. Il m'est difficile de dire si leur loge vitrée pourrait être facilement reconverti pour un petit crocodilien, des crocodiles nains par exemple ou bien de jeunes faux-gavials africains.
Les deux enclos extérieurs, l'un qui abrite les hippopotames pygmées, et l'autre qui accueillait des phacochères et plus récemment un anoa sont couverts de filets pour abriter une partie de la collection aviaire du zoo. Un couple de grues royales occupe le sol de cette volière marécageuse. Les autres oiseaux de cette installation sont des anserelles naines, des vanneaux à ailes blanches, des râles à bec jaune, des coucals à sourcils blancs, des martins-pêcheurs africains (à poitrine bleue ou à tête grise) et des choucadors de Rüppel. La possibilité d'avoir des bec-en-sabot à cet endroit est bien sur envisagée mais leur disponibilité est trop limitée pour être certaine.

L'installation intérieure des hippopotames communs est quant à elle peu impactée. En revanche, l'enclos extérieur, bien trop petit à mes yeux pour quatre à cinq pachydermes doit être agrandi. L'enclos est presque dépourvu de bassin extérieur alors qu'une jolie pièce d'eau entourée de roseaux borde leur installation. L'actuel chemin est donc détruit pour laisser les mastodontes accéder à la pièce d'eau. Des poteaux métalliques dépassant légèrement de la surface délimitent leur espace de manière discrète. Ainsi, si la proximité avec les hippopotames est amoindrie en extérieur (elle est déjà impressionnante à l'intérieur !), les chevaux de la rivière comme ils sont nommés en allemand profitent aux beaux jours d'une vaste pièce d'eau naturelle, procurant aux visiteurs une vision plus fidèle de la nature. La présence d'un petit groupe de cobes lechwe accentue cette impression. Les antilopes des zones lacustres ont remplacé les nyalas, pas vraiment inféodés à ces milieux. Des troncs d'arbres morts permettent aux antilopes de se retirer si elles le souhaitent. Le cobe lechwe austral est classé vulnérable par l'UICN et certaines de ces sous-espèces, notamment la plus septentrionale d'entre elles, le cobe d'Upemba, sont gravement en danger d'extinction.

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@kiang

Le sentier maintenant coupé, il forme un cul-de-sac au niveau d'une grande hutte d'observation (matérialisée par un rond marron sur le plan ci-dessus). Totalement entourée d'eau, elle donne l'opportunité d'observer toute une foule d'animaux évoluer autour de soi. Sur notre droite, nous avons donc la pelouse extérieure des hippopotames et cobes qui plonge vers la pièce d'eau déjà existante. Celle-çi entoure une île arborée elle aussi existante. Actuellement équipée d'une cabane, j'y ai vu à la fois des moutons de la mini-ferme avoisinante tout comme des grues couronnées éjointées. La clôture des hippopotames n'englobe pas cette partie mais il est alors possible d'observer des rares mangabeys à ventre doré évoluer dans les frondaisons de cette installation.

Les plateaux des camélidés, totalement inutiles dans un tel zoo, se situent sur notre gauche et totalisent tout de même une surface de 4000 mètres carrés. Les canaux sont agrandis et naturalisés pour faire naître un chapelet d'îles. Les arbres sont conservés autant que possible et un nouveau bâtiment est bâti à l'arrière du territoire, là où figurait l'étable des camélidés, pour accueillir trois espèces de primates. C'est en effet là que logent les mangabeys à ventre doré mais également un groupe de colobes d'Angola et un couple de cercopithèques de Hamlyn. Une option encore plus ambitieuse serait d'imaginer un seul territoire naturel où cohabiteraient les colobes, cercopithèques et des porcs à pinceaux le long d'une berge de rivière reconstituée.

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@maguari

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@kiang

En revenant sur nos pas quelques dizaines de mètres nous atteignons la maison des rhinocéros. Le bâtiment est déjà condamné à la démolition. Une nouvelle pagode, rappelant l'ancienne maison des éléphants est en projet pour 2020/2021 pour accueillir des rhinocéros indiens. Bien que la référence historique soit intéressante, l'espace reste limité pour s'investir dans l'élevage et la présentation de rhinocéros indiens. Je préfère continuer dans la logique bio-géographique et le bassin du Congo. Encore récemment, la maison abritait deux rhinocéros noirs, trois rhinocéros indiens, un tapir de Baird et deux tapirs terrestres ! Inutile de préciser que l'espace n'est pas au rendez-vous mais les extérieurs ont au moins une vertu : la végétation environnante. Les enclos sont entièrement situés sous un couvert forestier dense qui va ici être exploité au profit des okapis.

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@zoogirafe

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@maguari

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@lintworm

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@baldur

Ainsi, deux ou trois enclos pourront facilement être recréé sous le couvert forestier, facteur essentiel au bien être des discrets girafidés. Evidemment, des céphalophes vivant en cohabitation sont envisageables, bien que le céphalophe du Natal, le plus courant en captivité, en partie grâce à la maîtrise de Berlin ne vive pas dans cette région. Leur bâtiment visitable permet d'observer une loge intérieure "naturalisée" à la manière de ce qui est fait à Magdebourg pour les tapirs. Dans cette loge intérieure bordée de végétation, on peut aussi envisager la présentation d'irrisors moqueurs ou de touracos de Ross en liberté au milieu des visiteurs et quelques terrariums. A l'arrière du bâtiment, une zone de coulisses (en gris) est masquée par des rideaux de bambous. La sortie du bâtiment débouche immédiatement face à la Lowentör, une des deux entrées principales. C'est sur cette place que se trouve également la plus grande boutique de souvenirs du parc.

Sur notre gauche se dresse l'imposant rocher des caprins mais celui-çi n'est pas inclus dans notre découverte de la zone Lomani. Celle-çi s'étend et s'achève de l'autre coté de la place avec la reconversion de la maison des éléphants en une installation à bonobos.

Le plateau principal des éléphants, mesurant environ 2700m² se situe devant nous tout comme leur maison de 1200 mètres carrés. Toutefois, cet espace vide ne semble pas prédisposé à l'accueil des grands singes.

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@baldur

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@lintworm

Avant d'entrer dans le bâtiment par ce qui fût l'une des entrées de service sur le flanc, il sera possible d'observer une installation entourée de hauts murs alternant avec des filets métalliques qui recouvrent également l'installation. Cette grande volière aménagé de nombreux agrès sert d'installation secondaire au grand groupe de bonobos. Elle peut également, selon les besoins des deux parcs, héberger temporairement des grands singes en instance de d'arrivée ou de départ. L'installation principale sera observable dans un second temps, après avoir traversé le bâtiment.

L'imposant volume de la maison des éléphants permet de construire des installations intérieures généreuses aux bonobos. Plusieurs grandes loges permettent de moduler le groupe comme à la VDS. Le changement est énorme pour les anthropoïdes qui vivaient pour l'instant dans une volière basse et de faible superficie accolée à la singerie. Ces nouvelles installations permettent d'accueillir sensiblement plus d'animaux et de respecter la structure sociale de fusion-scission. L'autre espèce marquante hébergée dans le bâtiment est le faux-gavial africain, bien que les individus détenus en captivité en Europe fassent partie de la l'espèce nominale d'Afrique de l'Ouest, les populations d'Afrique centrale ayant été récemment splittées. A proximité de leur bassin, une petite volière permet de présenter des jacanas africains sautant de nénuphars en nénuphars tandis que des euplectes ignicolores animent les roseaux. Bengalis, zébrés, sénégalis enflammés et cordon-bleu cohabitent également avec eux. Quelques aquariums sont également ajoutés pour de spoissons primitifs adfricains tel que les protoptères et les poissons-éléphants de genre Mormyridae. De petits rongeurs comme les rats-coton du Nil sont aussi hébergés dans ce bâtiment aux coté d'un de leur plus dangereux prédateur : une vipère rhinocéros. Les zones végétalisées non inclues dans les installations précédemment décrites sont quant à elles exploitées par une vaste colonie de chauve-souris constituées de roussettes paillées, de roussettes d'Egypte et d'incroyables hyspignates monstrueux. En fin de journée, le nourrissage des chiroptères par un soigneur est une animation fabuleuse pour le public.

En ressortant du bâtiment, deux volières dressées contre les parois du bâtiment ont été inclues au projet. Reliées des espaces chauffés, elles peuvent aussi bien accueillir des primates ou bien de grands oiseaux comme des palmistes africains ou des calaos. La priorité semble toutefois d'en faire des volières d'élevage pour le paon du Congo.

Mais très vite,l'attention des visiteurs est détournée des curieux oiseaux pour se porter sur les vitres permettant l'observation de l'installation principale des bonobos. Un vaste espace a été clôturé à travers de hauts-murs de faux rocher sur trois cotés. Les grands singes peuvent désormais évoluer sur une grande langue de terre recouvrant la moitié du plateau principal des éléphants, le plateau secondaire destiné au mâle, et peut être encore plus important, l'enclos des flamants roses et l'ensemble des anciennes allées ombragées qui séparaient les pachydermes du lac. Cette extension permet aux bonobos d'explorer la cime de plusieurs grands arbres pendant que le public bénéficie de divers point d'observation de part et d'autres du lac.

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@kiang
Actuel installation des flamants roses
Therabu
 
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Jeudi 23 Janvier 2020 11:14

Ujong Kulon

Directement après avoir dépassé le territoire des bonobos et le bâtiment administratif sur notre droite, nous entrons dans le secteur de l'ancienne singerie. Ce vaste bâtiment tout en longueur constitue à mes yeux le principal point noir du parc.
Les quatre espèces d'anthropoïdes y sont hébergées à une extrémité sur des surfaces restreintes. Les bonobos vivent dans une cage basse où ils ne sont que 5 tandis que quelques vieux chimpanzés sont présentés sans reproduction dans une volière plus conséquente. Deux familles d'orang-outans de Sumatra occupent deux volières récemment rénovées et un petit groupe reproducteur de gorilles évolue sur une petite île fermée par le lac. Enfin, Fatou, la plus vieille gorille du monde bénéficie de son propre plateau extérieur.

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@Baldur

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@kiang
île des gorilles

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@lintworm

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@maguari
Orang-outans de Sumatra

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Bonobo
@Magpiegoose

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Chimpanzé
@Magpiegoose

Les intérieurs sont de grandes loges vitrées. Pas très hautes de plafond et encore moins d'aspect naturelles, elles sont dans mes souvenirs relativement spacieuses, ce qui est nécessaire pendant l'hiver berlinois. Bien que peu reluisante, cette partie est la plus adaptée du bâtiment. Les autres singes n'ont pas cette chance, à l'exception des callitrichidés qui ont eux de petites cages extérieures situées en hauteur sur le toit du bâtiment. En effet, tous les singes de taille "moyenne", au sens large, vivent dans une grande galerie de loges intérieures donnant sur de petites cages. Vivent ici capucins, macaques, atèles, mandrills, hurleurs... une collection impressionnante mais vraiment mal logée.

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@Maguari

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@Lintworm
Installations pour singes "moyens"

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@Funkygibbon
Installation des callitrichidés

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@Maguari
Installation récemment rajoutée pour des langurs de Java

La zone autour de la Singerie est marquée par une abondance de bâtiments à proximité qui empêche d'étendre les installations de manière significative et la proximité avec la ville et le mur d'enceinte. Le thème de Java, rarement vu dans les parcs zoologiques a été sélectionné pour être développé. Cette île surpeuplé fait face à des problèmes écologiques graves dus à la disparition de la majorité des écosystèmes. Plusieurs priorités d'élevage des zoos en Europe concernent des espèces ou sous-espèces javanaises et des actions de conservation poussées sont mises en place, notamment les programmes de réintroduction de gibbons, langurs avec Aspinall, concernant le banteng avec le zoo de Chester, les oiseaux chanteurs avec le centre de Cikananga et l'import récent des rares pirolles de Java, le sanglier verruqueux et bien évidemment, le rhinocéros le plus rare au monde, isolé à l'extrémité de l'île, sur la péninsule volcanique d'Ujon-Kulong.

En reprenant notre visite fictive au niveau des bonobos, nous empruntons une passerelle surélevée qui enjambe un lit de rivière asséché et encaissé. Le lit de rivière s'ouvre ensuite sur une vaste clairière tout en longueur, adossée à l'enceinte du zoo. Cet enclos d'environ 3000 mètres carrés créé ex-nihilo entre les bosquets de grands arbres permet de déménager le groupe reproducteur de bantengs de Java. Une cohabitation est tentée avec le petit groupe de cerfs rusas de Java en provenance du Tierpark ou bien, un groupe de sangliers verruqueux de Java (Sus verruscosus). Un programme d'élevage est actuellement en train de se monter dans les zoos indonésiens et avec le succès constaté par l'import des sangliers des Visayas au début des années 2000, une initiative semblable pourrait être développée. Les ongulés peuvent s'ébattre dans cet espace ouvert entouré de végétation protégée et peuvent même aller s'abreuver et se rafraîchir dans une petite portion du lac aux flamants.
Une étable adaptée est construite pour les grands bovidés, là où figurait auparavant une un grand rocher circulaire qui était divisé en deux pour des macaques ouandérous et une colonie de hamadryas. La structure de la fosse de ces derniers est conservée et remaniée pour construire un bassin naturel et une berge végétalisée. Cet endroit permettra la présentation d'une famille de loutres, soit des loutres cendrées, soit des loutres à pelage lisse.

En revenant vers le bâtiment, je vous propose désormais de découvrir la reconversion des installations des grands singes. Depuis les berges du lac, il est possible d'admirer au loin les chahuts des bonobos tandis qu'ua premier plan, la demi-île des gorilles exhibe désormais une famille de gibbons cendrés. De hautes structures de bois ont été érigées et reliées par des cordes afin d'atteindre un petit îlot touffu fournissant des possibilités d'escalade plus naturelles encore. Ce vaste espace pour les gibbons est complété de l'ex volière des bonobos, parfaite pour autoriser la sortie des animaux durant les quelques heures de soleil hivernal ou pour séparer un jeune individu chassé de son groupe.

De l'autre coté, les volières métalliques construites pour abriter les grands singes sont conservées. Le plateau secondaire des gorilles est lui aussi recouvert d'un filet et entouré de murs percés de baies vitrées par intervalles. Trois grandes volières s'alignent donc devant les visiteurs et permettent de développer l'élevage du léopard de Java, une sous espèce en danger critique d'extinction qui vivote pour l'instant en Europe faute de sang neuf. Un partenariat avec les zoos indonésiens et un véritable investissement de la part des zoos européens permettrait de constituer une population de secours pour la plus petite des sous-espèce de grand félin. A l'intérieur, deux enclos naturalistiques, à l'image de ce qu'a produit Chester pour ses jaguars, complètent l'installation qui peut donc attribuer un territoire personnel à cinq animaux différents.

Dans la même logique, plusieurs cages qui servaient à la présentation des familles de singes sont végétalisées pour rappeler les forêts tourbeuses de java (peat swamp forest). C'est le domaine de prédilection du chat pêcheur qui profite également de deux volières extérieures et d'enclos intérieurs. Bien que devenant relativement commune en parc zoologique, le chat pécheur est classé en danger selon l'UICN et il me semble qu'il manque de parcs pour placer la progéniture. Ces capacités d'accueil sont donc les bienvenues. A proximité, trois volières sont conservées et modifiées pour l'élevage d'espèces d'oiseaux menacées : la pirolle de Java, le martin à ailes noires (Acridotheres melanopterus
), le bulbul bimaculé (Pycnonotus bimaculatus), ptilope jambu (Ramphiculus jambu) et le garrulax à front roux de Java (Garrulax rufifrons). Si quelques spécimens sont présentés ici au public pour alerter sur la disparition des oiseaux chanteurs d'Indonésie, d'autres couples sont conservés en coulisses pour la reproduction ou dans les faisanderies des deux parcs.
Enfin, face aux léopard, une volière existante qui accueille actuellement une variété d'oiseaux aquatiques sans thématique claire a été entièrement dédiée à la reproduction d'un couple de marabout chevelu.

Il est alors possible de rentrer dans le bâtiment rebaptisé la maison de Java pour découvrir les installations intérieures des animaux. Après avoir vu le coté gauche de l’installation, on ressort brièvement de l'autre coté, face aux girafes. On peut donc voir de ce coté la volière des gibbons ainsi que trois hautes volières nouvellement construites à la place des petites installations pour écureuils et callitrichidés. Ces volières sont construites sur deux étages, une partie du toit du bâtiment étant inclus. Cette hauteur permet de donner plus de profondeur aux installations et de procurer un sentiment de tranquillité et de sécurité nécessaire à la reproduction des grands oiseaux y vivant. La première de ces installations accueille un couple de kétupas malais tandis que les deux autres sont destinées aux calaos-rhinocéros de Java, le plus grand des calaos asiatiques.

Nous revenons immédiatement à l'intérieur de la maison javanaise, face aux loges des oiseaux chanteurs et des chats pécheurs. Au milieu de l'allée des visiteurs, un vaste espace ouvert recréant une étendue de mangrove au sol vaseux rend les visiteurs incrédules face au ballet incessant des périophtalmes. Juste à coté, une loge vitrée où vivait des paresseux et des titis abrite désormais une petite communauté d'oiseaux de la mangrove comme des martin-pêcheur à collier blanc et des grives de Doherty et des passereaux plus petits comme le bengali rouge, le diamant azuvert, le capucin damier, le padda de Java et le diamant mandarin.
Lors de la conception, la possibilité de présenter des faux-gavials asiatiques, eux aussi présents sur la péninsule d'Ujon-Kulong avec des tortues d'eau douce aquatique a été envisagé mais l'installation nécessite un espace significatif qui n'est pas forcément disponible. Par contre, la présentation de boigas des mangroves et le curieux achrocorde de Java ou serpent verruqueux.
En effet, l'extrémité droite de la maison javanaise est occupée aussi par les quartiers intérieurs des langurs de Java, qui vivent toujours dans leur grande volière donnant sur l'allée centrale du zoo, et les nombreux oiseaux de la grande volière.

La sortie du bâtiment s'effectue en effet à travers une nouvelle porte aménagée à l'extrémité du bâtiment. Elle débouche directement dans une vaste volière tendue sur un bout de lac aux berges touffues. Cette installation que le visiteur traverse sur une passerelle ne bois présente diverses espèces asiatiques menacées par la disparition des zones humides dans l'archipel indonésien, notamment des vasières côtières, importantes pour le repos et l'alimentation des oiseaux migrateurs :
- Pélican à bec tacheté
- Cormoran-pie
- Crabier de Java
- Blongios nain
- Bihoreau cannelle
- Tantale cendré
- Paon vert de Java
- Ibis à tête noire
- Dendrocygne de Java
- Courlis cendré
- Chevalier gambette
- Géopélie zébrée
- Nicobar à camail
- Carpophage bicolore
- Ptilope turgris
Therabu
 
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Jeudi 23 Janvier 2020 18:08

Amazonie

La Fauverie du zoo de Berlin est actuellement fermée pour rénovation. Les petites cages extérieures qui la bordaient ont été détruites. Il ne reste plus que les deux plateaux occupant chacun un coté de l'installation. La rénovation actuelle vise à rénover entièrement les cages latérales pour en faire des installations plus adaptées et esthétiques pour l'élevage des carnivores, notamment des grands félins. Les lions et tigres continueront de bénéficier des plateaux végétalisés tandis que jaguars et léopards sont prévus sur les cotés des bâtiments aux cotés de nombreux autres petits carnivores.
A mon avis, ce projet est réellement anachronique avec des installations à la superficie insuffisantes pour la plupart des habitants. Les tigres ne bénéficient que de 900 mètres carrés dont une grande partie occupée par un fossé en eau tout comme la troupe de lions, hébergée sur à peine plus de 1000m². Quant aux autres grands félins, les cages ne devraient pas dépasser les 100m² en raison de la distribution des allées.



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@lintworm

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@baldur
Cages détruites pour rénovation

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Plateau des lions
@baldur

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@Swedish zoo fan
Plateau des tigres

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Nous avons vu plus tôt que les lions de la sous espèce asiatique étaient transférés à la place des loups et ours blancs sur une superficie trois fois plus importante. Les tigres, de la sous-espèce de Sumatra auront eux aussi leur installation d'une superficie multipliée par plus de trois dans la zone de Sumatra.
Le plus grand des plateaux va servir à présenter le jaguar. Le félin qui aime se baigner et chasser le long des berges des rivières profitera ici d'un territoire proche de son milieu naturel avec plusieurs troncs d'arbres tombés au dessus de l'eau d'où le roi des Amériques pourra surveiller son territoire. A l'arrière, une volière secondaire, pas forcément visible du public est prévue pour un second individu.
De l'autre coté, le plateau des tigres est peu modifié aussi et constitue une installation adaptée à l'accueil d'un couple de loutres géantes. Les visiteurs n'auront pas de vision sous-marine en extérieur sur les grands mustélidés qui vivent dans la pièce d'eau parsemée de branchages et de nénuphars géants. Plutôt que d'aller à contre-courant de l'histoire en maintenant des grands félins dans de petites cages, les cages latérales accueillent des tamarins bicolores, des ouïstitis pygmées, des sakis à barbe ou à face pâle et un petit groupe de saïmiris communs. Au sol, des agoutis partagent l'installation avec eux. Les petits primates bénéficient aussi de jolis espaces intérieurs rappelant la forêt tropicale d'Amérique du Sud.
De l'autre coté du bâtiment, les volières sont elles destinées à quelques psittacidés. Les hôtes sont les caïques à tête blanches, les amazones à diadème, la perruche guarouba et la conure à ventre rouge. Moins connus que leurs cousins les aras, toutes ces espèces sont identifiées comme menacées, notamment par la progression du front agricole au Brésil.
Les toucans, représentés par l'araçari à collier et le toucan vitellin (ou à bec rouge) partagent avec eux la capacité à évoquer l'Amazonie mais aussi le besoin d'avoir de grands arbres pour nicher. L'agami trompette ou le motmot houtouc pourront éventuellement compléter le panel d'oiseaux amazoniens.
Enfin pour clôturer les présentations extérieures, des chiens des buissons évoluent quant à eux dans l'ancien enclos du panda géant Bao-Bao.

A l'intérieur, tous ces habitants bénéficient de loges chauffées, pour la plupart visibles des visiteurs. Deux véritables changements sont effectués à l'intérieur du bâtiment. Tout d'abord, les loutres géantes sont cette fois visibles sous l'eau à travers des grandes vitres qui délimitent leur bassin intérieur. En fonction de l'espace à disposition, divers bacs pour poissons amazoniens peuvent être envisagés dont les traditionnels piranhas dont se nourrissent les loutres.
De plus, le renfoncement qui séparait les deux ailes de la maison des carnivores a été couvert d'un toit transparent aux vertus isolantes efficaces. Une mini-serre tropicale est ainsi formée. C'est en déambulant au milieu des broméliacés, fougères et palmiers que les visiteurs découvrent les joyaux de la forêt. C'est le domaine du paresseux didactyle qui est le plus souvent caché dans la végétation. De nombreux oiseaux colorés de l'Amazonie, déjà présents dans les collections berlinoises, sont aussi rassemblés ici :
- pénélope à gorge bleue (ou hocco alector si possible)
- Caurale soleil
- Jacana noir
- cotinga de Cayenne
- dacnis à coiffe bleue
- Organiste téité
- Calliste septicolore
- Tersine hirondelle
- Manakin à tête jaune
- Guit-guit saï
- Cassique cul-rouge
La possibilité d'ajouter d'autres oiseaux extraordinaire est bien évidemment ouverte, des coracines chauves par exemple, mais ne paraît pas essentielle tellement la collection berlinoise est déjà riche.

Le sous-sol de la maison des fauves est aujourd'hui un nocturama à la riche collection d'animaux nocturnes, notamment des oryctéropes, des galagos, loris et aye-aye il y a encore pas si longtemps, vampires, kinkajous... Toutefois comme souvent dans ce genre d'installation, les animaux n'ont pas beaucoup d'espace.
Comme vous pouvez le deviner, les espèces non sud-américaines ont déménagé pour offrir de plus grands espaces et une expérience plus proche de la nature dans le nocturama. Ainsi, quand cela est possible, les vitres sont enlevées et remplacées par des filins d'acier et de la végétation factice donnant l'impression aux visiteurs qu'il marche de nuit dans la forêt amazonienne.
L'enclos principal, celui qui était occupé par des oryctéropes et galagos abrite désormais des pacas, des coendous et des douroucoulis. Des kinkajous profitent de leur propres loges tandis qu'un vivarium important abrite des anacondas verts avec des rainettes kunawalu, puis plus loin la matamata. Enfin une vaste pièce est dédiée à la présentation de chiroptères sud-américains, à savoir des vampires communs, des glossophages de Pallas et des fer-de-lance à lunettes.

En revenant à l'étage supérieur, j'achèverais cette présentation de la maison amazonienne avec quelques terrariums et bassins ornant le centre du bâtiment où vivent Platemys platycephala, Podocnemis unifilis, Typhlonectes compressicauda, Atelopus spumarius, Pipa parva, Callimedusa tomopterna, Dendropsophus leucophyllatus, Adelphobates galactonotus et Ranitomeya ventrimaculata.
Therabu
 
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Vendredi 24 Janvier 2020 12:59

Tout d'abord, une image du plan d'eau piquée à @lintworm sur la galerie de Zoochat qui montre le plan d'eau où sera construit la grande volière des échassiers de Java.

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Yang-Tsé

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La zone Yang-Tsé propose un voyage le long du mythique fleuve chinois, depuis entre les hauteurs du Sichuan et les lacs et deltas intérieurs de l'Anhui.
Le voyage commence devant le grand rocher des ongulés montagnards. Il est constitué de quatre enclos. Au premier plan, une double fosse aménagée dans le rocher destiné à des marmottes. A l'arrière-plan, le point culminant du zoo est formé par un amoncellement rocheux très pentu offrant de belles opportunités d'escalade. Actuellement, un grand groupe de bouquetins de Sibérie y vit. Partis au Tierpark, le groupe est remplacé par des bharals du Sichuan. Les takins du Sichuan, continuent quant à eux de profiter de l'enclos principal. Enfin, le plus petit des trois enclos qui abrite des thars de l'Himalaya est remanié, notamment avec la plantation de quelques arbres protégés. Les arbres sont le lieu de vie de pandas roux tandis que quelques gorals occupent le sol rocheux de
l'installation. C'est en tout cas ainsi que je l'ai imaginé la première fois. Toutefois, à la réflexion, je me dis que ces enclos n'ont pas la superficie suffisante et qu'il serait tout simplement plus courageux de casser les murs séparant chaque installation pour ouvrir un bel espace rocheux de 2500m² pour les takins en cohabitation avec les bharals.

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@kiang, enclos des takins

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Enclos des thars

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Rocher des bouquetins et fosses des marmottes
@lintworm

Après le complexe des animaux montagnards, nous bordons désormais le complexe des pandas géants qui reste intouché. Puis nous entrons dans le secteur des cervidés qui occupe tout une partie du centre du zoo. Dans cette zone densément arborée, de nombreux enclos de taille moyenne forment une mosaïques d'habitats allant de l'enclos forestier au paddock sableux. De nombreux bâtiments à l'architecture unique sont disséminés pour abriter les cervidés. presque dix espèces, dont certaines peu courantes, sont toujours hébergées dans cette zone dont des hydropotes, porte-musc, rennes des forêts, daims de Mésopotamie ou cerfs de Virginie.

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@kiang
Maison des muntjack

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@Lintworm

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@magpiegoose

L'ancien enclos des porte-muscs qui donne sur l'allée principale abrite désormais des élaphodes de Michie en cohabitation avec des pandas roux.
La rotonde des muntjacks est couverte d'une filet circulaire. La volière ainsi formée permet de présenter dans deux volières séparées des communautés aviaires évoluant dans les forêts de bambous de centre de la Chine. On peut donc y voir d'un coté des tragopans de Cabot, des torquéoles de Gingi, garrulax hoamy et léiothrix jaune tandis que la seconde volière abrite quant à elle des éperonniers de Germain, Dryonastes berthemyi, garrulax ocellé et étourneau rosé.

Les plus petits enclos à cervidés qui accueillait notamment hydropotes et poudous sont aussi couverts de filets à larges mailles discrètement posés. Ces installations présentent des cigognes orientales avec des faisans d'Eliott et des grues blanches de Sibérie en compagnie de fuligules de Baer, de canards à faucilles et de harles de Chine. Les deux grands échassiers tout comme les anatidés sont tous classés comme espèces menacées. Évoluant le long de la East Asian flyway, cette autoroute de migration pour les oiseaux allant de l'Australie jusqu'à la Corée et l’extrême est de la Russie, ils témoignent des difficultés rencontrées par les oiseaux migrateurs pour se reposer et se nourrir. Ils illustrent aussi les nécessités de coopération entre états pour sauver des espèces aux effectifs réduits comme les bécasseaux spatule ou les spatules à face noire mais évoluant sur un continent entier au cours de leurs migrations saisonnières.
Le lac de Poyang, alimenté par le fleuve bleu est d'ailleurs l'un des principaux sites d'hivernage pour certains de ces oiseaux y compris 95% des grues blanches de Sibérie.

Enfin le bloc principal constitué des divers enclos à cervidés est conservé en l'état à l'exception de quelques grillages démontés pour connecter les enclos. Tous connectés entre eux, les enclos de superficie moyenne des cervidés et la pièce d'eau bordée de végétation qui sert actuellement d'enclos à des grues couronnés et des marabouts sont entièrement dédiés à une cohabitation d'habitants des zones humides. Les milus, ou cerfs du Pére David sont les plus grands habitants de la zone. Ils partagent l'espace avec un grand groupe d'hydropotes de Chine, des oies cygnoïdes, des sarcelles élégantes et des grues à cou blanc.

J'ai envisagé de créer un pavillon pour des alligators de Chine et des salamandres géantes mais cela me semblerait dénaturer l'ambiance de la zone et la distinction avec l'aquarium.
Un enclos estival pour les crocodiliens est peut être plus facilement envisageable.

C'est avec ce grand enclos de cohabitation que s'achève le voyage chinois le long du Yang-Tsé.

Sumatra

La zone Sumatra est la plus grande et ambitieuse zone du parc. Non pas qu'elle abrite le plus d'espèce mais parce qu'elle abrite parmi les plus difficiles à héberger et implique la construction des deux bâtiments majeurs de ce masterplan. La zone n'a pas besoin d'être complétée en une seule fois car elle est constituée de divers chantiers qui peuvent être séparés.

A la sortie du pavillon amazonien/ancienne fauverie, les visiteurs déambulent le long du Neptuneteich, une grande pièce d'eau traversée par un pont. qui permet de connecter le restaurant principal du zoo et l'aquarium. Comme vous pouvez le voir sur ces clichés, ses berges sont bordées de nombreux grands arbres.

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De nos jours, cette extrémité du parc est peu visitée par les visiteurs et pour cause, la boucle autour du lac ne comprend qu'un enclos pour des hippotragues noirs et des dik-diks de Kirk. Le couvert forestier fournit du potentiel mais la zone est difficile à aménager car étroite et coincée contre l'enceinte extérieure. L'ambition est de consacrer tout la berge pour une petite famille d'orang-outans, un couple ou trois adultes au maximum et un couple de siamangs. L'installation serait séparée en deux avec une première partie qui ferait office d'enclos principal (3500m² environ accessibles aux singes). Une partie de la végétation présente y serait protégée par des fils électriques tandis que de nombreuses structures artificielles serait mises à disposition des anthropoïdes (troncs mobiles, structures faits de lances incendies, filets et paniers en hauteur). Le second territoire, accessible à travers un tunnel grillagé, déboucherait sur une semi-île, bordée par le lac sur deux cotés et le mur d'enceinte de l'autre. Cet enclos estival de plus de 2000 m² ne serait ouvert aux grands singes qu'une moitié de l'année afin de permettre à la végétation de se régénérer suffisamment. Un îlot arboré est aussi connecté à cet ensemble à travers de longues lianes factices utilisées par les deux espèces.

Les visiteurs effectuent une boucle depuis le restaurant pour observer le nouveau territoire des anthropoïdes. Tout d'abord ils évolueront sur une passerelle de bois puis après avoir bordé le territoire naturel, il reviendront longer l'installation plus classique avant de regagner la nouvelle maison des anthropoïdes. Tout comme avec les bonobos de l'autre coté du parc, ou les gorilles et chimpanzés au Tierpark, la vision souhaitée par la direction est de montrer des anthropoïdes évoluant en hauteur, si possible de vrais arbres, simplement séparé par une pièce d'eau. Même si la vision peut être lointaine, la force évocatrice de cette vision a un pouvoir de sensibilisation très important.
Le nouveau bâtiment traversant a nécessité la démolition de la maison des okapis et celle des rhinocéros noirs. La plus grande partie est occupé par les hautes loges des orang-outans, visibles depuis un chemin en mezzanine, et largement éclairée par la lumière naturelle. Cela reste l'endroit où les orang-outans passent le plus de temps en raison des températures et l'aménagement intérieur est donc primordial. Une des inspirations principale est l'installation intérieure d'Islands à Chester.
En empruntant une pente douce, il est possible d'observer une loge à la végétation et au sol naturel tout en longueur. C'est l'espace de présentation intérieur des tigres de Sumatra. Les félins ont accès à l'extérieur à un grand enclos séparable en deux. Les clôtures des enclos des okapis et bongos ont évidemment du être revues, mais l'aménagement interne fût minimal avec juste quelques plantations au niveau du sol, des bambous masquant les clôtures. Le bassin faisant office de séparation entre visiteurs et ongulés peut servir aux tigres à se rafraîchir.

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@kiang

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@ronnienl

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@twilighter

A la sortie du bâtiment, il sera possible d'observer de nouveau l'enclos des tigres sous un nouvel angle. De l'autre coté, c'est l'une de leur proie potentielle qui est présentée. Un plateau entouré d'eau d'environ 1000m² hérité du zoo actuel a été couvert d'un filet métallique soutenu par un poteau central imitant un arbre de la forêt tropicale. Cette installation est connectée à un bâtiment déjà existant où vit un mâle tapir malais. Un tunnel grillagé débouche quant à lui depuis la maison des orang-outans. Il dessert la loge non-visible d'un petit groupe de macaques à queue de cochon qui offrent avec le périssodactyle une cohabitation étonnante.
La femelle tapir bénéficie elle de son propre enclos dans la continuité où elle pourra élever en toute tranquillité son jeune. L'enclos, d'assez faible superficie est souvent oublié des passants attirés par le pont et de nouvelles plantations protégées par des troncs d'arbres morts permettent d'offrir l'intimité et le couvert végétal nécessaire à cet animal discret de la forêt.

Enfin la dernière installation que je vous présenterais dans ce projet de masterplan berlinois concerne les éléphants.
Une extension d'un peu plus de deux hectares est connectée au reste du parc par un pont enjambant un canal de la Spree. C'est à mes yeux, le seul site du zoo qui puisse dignement accueillir une installation à éléphants. J'ajouterais que les enclos à ongulés qui s'y trouvent n'apportent pas une grande valeur ajoutée à la visite du parc.
Etant donné la surface, les deux hectares incluant un cheminement visiteur, le bâtiment, les nécessaires zones de coulisses pour le stockage de la nourriture et le maniement des caisses de transports, j'ai plutôt envisagé une installation spécifique pour les mâles éléphants d'Asie. Un second enclos, non visible, est à disposition pour isoler un ou des individus. L'accueil d'un groupe reproducteur implique à mon avis trop de contraintes pour cette surface, notamment pour l'enclos du mâle reproducteur, trop souvent confiné dans un petit bunker. Ainsi, un vieux mâle non utilisé pour la reproduction et des jeunes "en formation" sont ici présentés.
Pour donner une inspiration, il s'agirait d'une installation semblable à celle d'Heidelberg mais deux à trois fois plus vastes, aussi bien en intérieur qu'en extérieur.

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Les caractéristiques de l'élevage moderne d'éléphants en captivité sont ici présents, c'est à dire une grande diversité de points de nourrissage disséminés à travers l'enclos, un bain de boue et un bassin à l'extérieur, de nombreuses possibilités de grattage, une douche automatique à l'intérieur, des murs de training...
Mais la caractéristique unique de cette installation est d'intégrer une cohabitation avec des gibbons à mains blanches.
Un système d’îlots de végétation surélevés de cinq à six mètres parsèment une partie de l'enclos. Des treillis de végétation grimpante et des cordes relient les îlots entre eux pour que les gibbons, des individus en surnombre, puissent profiter d'un espace important, très en hauteur.
Des fils électriques préviennent que les gibbons ne descendent dans l'enclos des éléphants pour leur propre santé.
Le principe semble fonctionné à Wroclaw, où les gibbons à bonnet évoluent juste au dessus des rhinocéros indiens comme on peut le voir sur cette vidéo ou bien la photo suivante :



Image@Pawel_PL

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Croquis sur Paint du concept imaginé pour l'extension des éléphants.

Une sorte de pont-levis permet aux soigneurs d'accéder à l’îlot principal des gibbons pour la distribution de nourriture depuis le toit de la maison des éléphants. Les gros talus permettent également d'y accrocher divers dispositifs incitant les éléphants à se nourrir en hauteur ou bien peuvent être perçés de trous pour que la recherche de nourriture occupe les éléphants. L'intérieur du bâtiment présentera évidemment la loge des gibbons, une installation intérieure pour des callosciures de Prevost ainsi que quelques vivariums pour un python réticulé, gonocephalus chamaeleontinus, des gekkos volants et des racophores de Reinwardt, nyctixalus pictus ou bien dasia vittata. Enfin une volière adossée au bâtiment pourra éventuellement présenter des faisans de Salvadori, garrulaxs de Sumatra et des ptilopes porphyres.

Fin
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Re: Créations

Messagepar GPN » Vendredi 24 Janvier 2020 19:04

J'adore l'idée des gibbons et des éléphants :idea: :idea: :idea: :idea: ! Bravo !! :D :D :D
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Re: Créations

Messagepar zoobeauval25 » Vendredi 24 Janvier 2020 21:54

Très grand et beau travail Therabu ! Vraiment, un grand bravo pour toutes ces idées. J'ai une petite préférence pour le projet du Tierpark, mais celui du zoo est également vraiment très bien. Cependant... J'aimerais y ajouter quelques critiques.

Ce projet est très juste, réellement. L'on y ressent une grande connaissance du parc ainsi que des priorités actuelles des programmes européens (je serais bien incapable de créer un zoo en tenant compte !). Les animaux y bénéficieraient indéniablement de très bonne conditions de vie, et ces parcs seraient certainement très renommés dans toute l'Europe.
Mais j'ai envie de dire : pour de telles institutions, si grandes, si exceptionnelles, si anciennes aussi et si excitantes à rénover, c'est tout ?

En fait, je vois dans ce projet un grand manque de spectaculaire, et finalement, que penserait le visiteur de sa visite ? "J'ai adoré les pandas mais j'ai préféré Leipzig". C'est pour cela aussi que je préfère le projet que tu as créé pour le Tierpark, mais au zoo, je trouve que les installations manquent de cachet. Elles sont très justes, sans doute très belles, mais où est l'émerveillement ? Un zoo, c'est aussi faire que les visiteurs s'émerveillent devant le spectacle de la nature, mais ici, ces installations le permettent-elles vraiment ?
Et quitte à créer un très grand projet pour ce parc, pourquoi ne pas rénover en profondeur au lieu de simplement effleurer les installations actuelles ?
Où sont les serres immenses, les volières géantes, les bassins gargantuesques et les grandes plaines ? Ou alors les forêts immenses, les bâtiments d'interprétation extrêmement complets, les perspectives paysagères ? Pour le meilleur et pour le pire, le visiteur de Berlin en 2020, tout comme celui de Hagenbeck dans les années 1930, veut aller au spectacle. Offrons-lui un spectacle !
Même les bâtiments de la zone asiatiques, finalement, je les trouve relativement petits et limités : selon moi, des reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés auraient été une réelle avancée (l'Aquarium pouvait continuer de présenter des espèces marines...). Imaginons de grands ponts suspendus à l'extérieur entre une véritable forêt vierge habitée par des orangs outans, éléphants, gibbons, tapirs, avec un chemin continuant à l'intérieur dans une magnifique serre tropicale... Le tout plus original que ça bien-sûr !

Mais bon : ce n'est que mon commentaire, et j'apprécie tout de même beaucoup ces très belles créations (même si par exemple, je préfère celle que tu as fait pour Paris). C'est aussi que je conçois mes créations d'une manière totalement différente, totalement irréaliste avec la folie des grandeurs, et j'admire cela aussi : la capacité à pouvoir créer un projet complètement réaliste pour des parcs de si grande ampleurs !

Encore bravo pour ton projet.
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Re: Créations

Messagepar Therabu » Samedi 25 Janvier 2020 12:44

Merci à vous deux, contents de voir que vous avez lu.

Pour répondre à zoobeauval25, je comprends ton point de vue et peut être que j'ai manqué ici d'ambition ou voulu trop m'assurer de son réalisme (ce qui est recherché de ma part).
Il faut aussi souligner que derrière ce réaménagement du zoo, c'est qu'il y a justement un second parc berlinois, bien plus adapté au développement de toutes ces choses là, qui offre tout ce dont tu attends d'un zoo moderne avec l'aspect d'immersion et d’expérience très poussé que certains rapprochent du concept de parc d'attraction.

Le zoo de Berlin est quant à lui un monument historique, rempli de bâtiments classés et révélateur d'un parc plus organisé comme un musée qu'un parc d'attraction. En dehors de l'impossibilité légale de tout casser, la complémentarité des deux parcs permet de conserver l'organisation, l'âme et le caractère propre au zoo de Berlin. J'estime donc qu'il y en a pour tous les goûts, l'important étant que la détention des animaux soit au plus proche de leurs besoins et serve la conservation des espèces. Le piège serait justement de développer deux produits semblables qui ne se distingueraient que par leur collection.

Pour faire un parallèle, peut être te réjouirais-tu que toute la Ménagerie soit rasée au profit d'une serre géante mais ce serait une véritable perte sur le long terme. On pourra construire des serres dans tous les parcs du monde mais nous ne construirons plus jamais ces témoins de l'histoire des parcs zoologiques.

Enfin, concernant le c'est tout ? J'estime aussi que le spectaculaire et le bien ne sont pas forcément corrélés, le simple aussi a des vertus. Alors pourquoi balancer des millions d'euros, qui proviennent du contribuable, et qui peuvent surtout être utilisé à d'autres causes pour construire des gadjets qui seront un jour dépassés ?
Le spectacle de la nature, ce n'est pas que des visions sous-marines et des complexes à l'architecture éloquente. C'est aussi des choses simples comme des singes dans les arbres, des bovidés et des loutres qui se baignent dans des plans d'eau naturels ou de petits oiseaux qui se nourrissent à un mètre de nous sans être effarouchés.
Pour finir avec le "c'est tout", une visite de ce zoo de Berlin permet tout de même d'observer une quantité phénoménale d'espèces dans de bonnes conditions (ce qui est pas toujours le cas des animaux de Leipzig à moins que l'on considère l'espace comme un facteur secondaire). Si ce n'est pas les espèces, on a aussi des espaces peu souvent vus, comme le dôme antarctique des manchots et des otaries dans une grande piscine à vagues, une aquavision pour hippopotames, des cohabitations inattendues, un nocturama, une serre tropicale où tous les oiseaux sont en liberté, une mangrove reconstituée, deux grandes volières d'immersion et quelques territoires où les visiteurs déambulent au milieu des animaux (lémuriens, manchots, oiseaux).

Ce qui est intéressant avec ces projets de création de zoo, c'est que cela nous force à dévoiler nos aspirations et opinions personnelles. En ce qui me concerne, je ne crois pas que le gigantisme de structures artificielles soit l'unique voie tracé pour le futur des parcs zoologiques modernes.
Therabu
 
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