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Messagepar GPN » Jeudi 15 Mars 2018 9:30

Le début donne envie, mais effectivement c'est la folie des grandeurs. J'attends le reste des installations :)

Cependant, je vois ton parc de la Nature mais je vois auSsi beaucoup d'artificialisation (grands bâtiments, bâtiments de la boutique à chauffer excessivement, grands écran demandant du coltan et beaucoup d'énergie nucléaire...

Certes, un parc n'est jamais neutre en émission carbone, c'est impossible. Mais là je trouve que c'est dans l'excès. Je ne pense pas arriver (et je ne suis pas le seul je pense) à me reconnecter à la nature dans un parc si artificiel.
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Messagepar abel » Jeudi 15 Mars 2018 9:43

Il est vrai que pour l'instant c'est très artificiel... mais peut-être que la suite le sera moins !
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Messagepar zoobeauval25 » Jeudi 15 Mars 2018 11:49

Attention:

"Natura", non parce que le parc est "naturel" (il y aura un peu de faux rochers, de numérique, etc), mais parce que son but est bien de montrer toutes les merveilles de la nature (animaux, végétaux etc).
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Messagepar Thibaut » Jeudi 15 Mars 2018 12:11

Tu pourrais lier les énergies avec les végétaux, présenter les énergies verts. Pour les enfants le top serait un jeu grandeur nature. Je me souviens des jeux manuels en étant gosse à la cité des sciences; je suis sur qu'il y a quelque chose à faire la dedans. Manipuler des algues, des petites expériences etc...
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Messagepar zoobeauval25 » Jeudi 15 Mars 2018 12:14

Pour les énergies avec les végétaux, il y aura ça aussi, mais j'aborderai le chapitre "écologie" dans la dernière partie, celle exposant des détails sur le parc.
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Messagepar okapi » Jeudi 15 Mars 2018 18:05

Dématérialiser la nature pour montrer la nature... C'est un peu bizarre comme concept, tant la nature, a priori, devrait se suffire à elle-même et ne pas s'artificialiser pour être comprise, mais attendons la suite!
L'atmosphère du Rainforest Café était vraiment moite et humide quand tu l'as visité? Quand on sait à quel point les américains sont sensibles à la climatisation, ça paraît un peu paradoxal!
Je suis curieux de découvrir comment tu vas aborder la question, centrale visiblement pour toi, de la conservation dans ton parc et surtout de la place que tu vas donner aux élevages conservatoires.
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Messagepar zoobeauval25 » Jeudi 15 Mars 2018 18:44

A vrai dire, c'était il y a longtemps, et je ne me souviens plus si le rainforest cafe était climatisé comme le font (trop) les américains...
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Messagepar okapi » Jeudi 15 Mars 2018 18:59

Bon, allez, fin du suspense: tous les lieux publics en Floride sont considérés comme des sas de décompression face à la chaleur humide qui sévit dans l'état à partir de mars, donc ils sont évidemment climatisés et pas un américain n'entrerait dans une boutique non réfrigérée, surtout après un parcours sous un soleil écrasant! J'ai vu des gens renoncer à leur restaurant favori en juillet à New York pour cause de clim défaillante!
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Messagepar GPN » Vendredi 16 Mars 2018 11:04

zoobeauval25 a écrit:Attention:

"Natura", non parce que le parc est "naturel" (il y aura un peu de faux rochers, de numérique, etc), mais parce que son but est bien de montrer toutes les merveilles de la nature (animaux, végétaux etc).


Comme le dit Okapi, je pense que la Nature se suffit à elle même. Les gens ont besoin de cette reconnexion et le parc zoologique me paraît l'un des dernières endroits prisés du public où la nature peut être restituée dans sa réalité. Notamment la nature locale :)
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Messagepar zoobeauval25 » Samedi 17 Mars 2018 9:54

La suite :wink:

A gauche, le chemin nous mène vers le monde indonésien. Il faut savoir que les zones du parc seront de plus en plus extraordinaire au fil de notre visite. Celle-ci a pour but de sensibiliser les visiteurs à la déforestation (chaque zone du parc sensibilisant les visiteurs à un problème écologique ou à des rapports entre les hommes et les animaux). La visite a été créée comme un voyage à la découverte du monde et des solutions que l'on pourrait apporter aux menaces qui pèsent sur la nature. Ce monde présente la beauté et la fragilité d'une des régions du monde les plus incroyables et inhospitalières (pour l'homme). Avant d'entrer dans la serre, nous pourrons lire les consignes de la serre (ne pas donner à manger aux animaux, ne pas abîmer les végétaux…), sur un panneau dans un îlot de végétation planté de nombreux arbres, arbustes et buissons, à droite, et observer les principaux habitants du lac indonésien par une extension du chemin, en bois, sur pilotis sur le lac, avec encore une fois, beaucoup de pédagogie. Sur la porte de la serre, au-dessus d'une photo de calao est marqué « serre des oiseaux chanteurs », le nom de la serre.
Enfin, nous entrons dans le tunnel en faux rochers.
Le chemin est long, parmi les chants des oiseaux et les cris d'autres animaux, enregistrés dans les forêts de Sumatra et Bornéo, le tunnel est donc tout en faux rochers, où sont accrochées des racines. À noter qu'une partie du tunnel est sur pilotis sur le lac indonésien. Pour éviter qu'il ne soit une nuisance visuelle, celui-ci est camouflé par de nombreux végétaux, notamment d'épaisses haies de bambous. Au milieu du tunnel, une grande salle permet d'observer les faux gavials de Malaisie en vision sous-marine par une immense baie vitrée de 9 mètres de long sur 2,5 mètres de haut. Rappelons que le faux gavial de Malaisie est une espèce menacée dans son milieu naturel, avec un effectif estimé à environ 2500 individus. À Natura, les faux-gavials cohabitent dans le bassin avec de nombreux poissons, qui animent la structure : Leptobarbus hoevenii, Osphronemus goramy, Balantiocheilos melanopterus, Barbonymus schwanenfeldii, Gyrinocheilus aymonieri, Leptobarbus hoevenii, Chromobotia macracanthus. Le sol du bassin descend doucement jusqu'à son point le plus profond au niveau de cette baie vitrée, offrant des variations de profondeurs aux animaux. À droite de la grande baie vitrée encastrée dans les faux rochers, une autre, beaucoup plus petite, et elle aussi encastrée dans les faux rochers, permet une vision sous-marine des rares tortues emydes peintes de Bornéo, très rares en captivité, en voie d'extinction dans leur milieu naturel.
Là encore, le bassin est muni de nombreuses variations de profondeurs. Tout autour de ces bassins, divers dispositifs et panneaux pédagogiques permettent d'en savoir plus sur les différents crocodiliens et leurs différences, et sur la famille des reptiles.
Le tunnel continue, et brusquement, nous arrivons dans la serre, sur une grande esplanade en pierre de lave sculptée de Bali, parmi la végétation et les statues. Ces dernières sont en pierre de lave, ramenées de Bali et de Java, elles représentent des divinités locales, et sont particulièrement impressionnantes. La végétation de la serre pousse sur celles-ci et sur l'esplanade, parfois même sur d'immenses arbres aux racines spectaculaires, donnant l'impression d'un temple perdu dans la jungle.

Architecture de la serre

La serre est inspirée dans sa conception de la « Regenwaldhaus », de Schönbrunn (Vienne).
« Ma » serre indonésienne est elle aussi construite à flanc de colline. Ainsi, pour en maximiser la luminosité, et pour l'intégrer dans le paysage, elle n'a pas vraiment de toit, mais un immense pan de mur incurvé, entièrement fait de panneaux de verre. De plus, certains panneaux sont doublés d'un filet quasi transparent, et sont amovibles, afin de donner un peu plus d'air aux plantes, et éviter qu'elles n'étouffent. La serre a une superficie de 5580m2.
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vue de l'intérieur de la serre du toit/mur incurvé.
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vue extérieure

Climat

Il règne dans la serre le même climat que dans les forêts de Bornéo et Sumatra. Celui-ci est généré le plus écologiquement possible par un grand bâtiment technique sous la colline.

Animaux en liberté et végétaux

Les êtres vivants animent la serre : les végétaux choisis sont strictement indonésiens, et son originaires de Bornéo et Sumatra. Ils ont été plantés à l'ouverture de la serre, puis se sont développés d'eux mêmes au fil des années, et ont créé un véritable écosystème, comme cela se fait dans les plus grandes serres, notamment en Europe dans « Masoala », à Zürich, « Gondwanaland », plus récente, à Leipzig, et surtout dans le « Bush », au Burger's zoo d'Arnhem au Pays-Bas.
Les nids d'oiseaux, et même des autres animaux, sont faits de manière naturelle par leurs occupants, avec ce qu'ils trouvent dans la serre, néanmoins, les soigneurs peuvent parfois disposer eux-mêmes certains matériaux que les animaux ne trouveraient pas dans la serre. Certains végétaux, les plus rares, sont conservés et « reproduits » dans la zone de coulisses.
Les animaux, eux, permettent une véritable immersion pour les visiteurs, et sont ambassadeurs de leurs « cousins », de leur milieu naturel : là aussi, ils participent à la création d'un véritable écosystème reconstitué. Tous sont originaires de Bornéo et Sumatra, comme le veut la thématique de la serre et de la zone, sauf une exception : les martins de Rothschild, originaires de Bali. Le parc a tenu à accueillir ce si bel oiseau, si rare dans son milieu naturel…
Pour les mammifères, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des écureuils de Prévost, perchés sur une branche. Ceux-ci disposent également d'une volière d'isolement totalement invisible, car cachée au cœur de la végétation, bien garnie de branchages et structures en bois.
Il y a également (et surtout), des gibbons à mains blanches, en liberté. Certains végétaux sont d'ailleurs protégés pour éviter qu'ils ne soient détruits par cette espèce. Certains arbres leurs sont d'ailleurs inaccessibles afin de les réserver à la reproduction des oiseaux. Néanmoins, les gibbons bénéficient ici de très bonnes conditions de vie. On trouve également des renards volants d'Asie, en liberté.
Les oiseaux sont très nombreux en liberté, et emplissent l'atmosphère de leurs chants : en plus des martins de Bali, on trouve des Calaos rhinocéros, des Eurylaime de Whitehead, des Pirolles à queues courtes (rarissimes), des oiseaux bleus des fées, des Zostérops pygmées, des Ptilopes jambou, des faisans nobles de Bornéo, des argus géants, des mainates religieux, des mesias, des Souimangas de Temmink, des roulouls couronnés, des Corrylis à têtes bleues, des bulbuls écaillés, des shamas à croupion blanc, des Ptilopes Porphyres, des Eperonniers à Queues Bronzées, des Garrulaxes bicolores et des zostérops orientaux.
Au fil du temps, chaque espèce va s'approprier un lieu de la serre, et va ainsi participer à la création d'une balade magique pour les visiteurs. Beaucoup de ces espèces sont très rares, et le parc les reproduit également en coulisses.
Le but est de sensibiliser les visiteurs à la fragilité des oiseaux indonésiens, menacés notamment par le trafic animal. C'est aussi un des rares endroits hors d'Indonésie (voire le seul), où sont présentés en liberté les pirolles à queues courtes.
On aura également peut-être la chance d'observer un des reptiles et amphibiens en liberté : des Tjictjacs, des agames aux yeux bleus, des gonocephalus borneensis, des Sphenomorphus Cyanolaemus et des Chalcorana raniceps et grenouilles volantes de Wallace.
Des papillons volent en liberté parmi les visiteurs : des Troides brookiana, des Troides helena orientis et des Delias hyparete.
Habituellement en parc zoologique, le cycle de vie des papillons est expliqué au travers d'un espace clos pour présenter les chenilles des papillons. À Natura, celles-ci se développent de manière plus naturelle, sur les branches des arbres. Ainsi, les visiteurs peuvent assister à une éclosion de papillon de manière plus naturelle.
Il y a donc en tout 32 espèces en liberté dans la serre ! Certaines pourraient être retirées en cas de problèmes de cohabitation, et d'autres pourraient arriver au fil du temps… Toutes se reproduisent de manière naturelle dans l'ensemble de la serre, et créent un véritable écosystème.

Chemin de visite :

Après ce « temple », les visiteurs peuvent emprunter un large chemin épousant le dénivelé, qui passe à travers la végétation. Mais le plus intéressant dans cette serre, ce sont les petites allées au sol de forêt, qui traversent la végétation, et mènent parfois à des structures très étonnantes : par exemple, un pont suspendu entouré d'un filet de cordes à 12 mètres de haut, ou un pont de bois fait de planches suspendues sur l'eau, ou encore un faux tronc d'arbre couché, à l'intérieur duquel les visiteurs découvriront des terrariums hébergeant les animaux les plus étranges et fascinants :
des serpents ratiers verts à queue rouge, des dendrelaphis formosus, des Ahaetulla Nasuta, des Dendrelaphis Striatus,pythons malais et des stars : des cobras royaux et des crotales des bambous (eh oui ! Le parc accueille des serpents venimeux!), classés « Vulnérables », sur la liste rouge de l'UICN. Le parc accueille également des pythons réticulés.
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Burger's Bush : Burger's zoo d'Arnhem, Pays-Bas : Pont suspendu sur l'eau, à traverser !
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Tiergarten Schönbrunn : Vienne. Pont suspendu entouré d'un filet de cordes.
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Burger's Bush : Burger's zoo d'Arnhem, Pays-Bas : petit chemin au cœur de la serre.

Dans la serre, adossée au mur contre l'entrée de celle-ci, une partie de la structure est couverte par un filet transparent, ainsi, on ne voit pas que cette partie est séparée du reste. On y accède par le grand chemin de visite, par un mini tunnel en faux rochers qui fait office de sas. En liberté dans « la volière », on trouve des Renards volants d'Asie. Celles-ci animent donc la structure. Nous nous retrouvons sur une petite place qui donne (sans séparations visibles), sur le bassin des faux-gavials de Malaisie vu d'au-dessus.
À gauche, une immense cascade se jette dans un petit bassin qui sert d'isolement pour les poissons cohabitant avec les faux-gavials. Une passerelle surplombe la plage de ces derniers, qui est en fait une île sur le bassin. Celle-ci est bien végétalisée, dotée de quelques rochers, et permet aux faux-gavials de se reposer et d'évoluer au sol. Ils passent tout de même la majeure partie de leur temps dans l'eau. La passerelle, qui permet d'ailleurs une grande proximité avec les faux-gavials et la cascade, mène à un chemin. À droite, nous pouvons toujours observer la plage et le bassin des crocodiliens, tandis qu'à gauche, nous observons d'abord une zone végétalisée, puis le bassin des tortues emydes peintes de Bornéo du dessus ainsi que leur plage. À noter qu'à l'arrière de la cascade, une zone non-visible des visiteurs sert à isoler des individus gavials en cas de besoin.
En effet, le parc souhaite reproduire ses individus.
Enfin, nous empruntons une autre passerelle qui surplombe cette fois le bassin des faux-gavials, pour arriver dans un chemin dans la végétation qui mène à un tunnel de sortie tout en faux rochers.
Le chemin de visite nous invite à sortir provisoirement de la serre, et mène à la partie extérieure du monde indonésien.
Imaginez : Nous sommes au début de notre visite, au matin, les visiteurs auront la chance d'entendre les gibbons « chanter », et de réellement s'immerger dans la jungle…

Pédagogie :

La pédagogie est beaucoup mise en place dans la serre : Il peut s'agir de panneaux colorés attractifs dans la végétation, d'observatoires, ou de dispositifs plus importants, par exemple, des circuits « pieds nus », dans la jungle, des écrans, ou des kiosques pédagogiques (j'y reviendrais plus tard).
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différents types de pédagogie de la serre (zoolex), Masoala, Zoo de Zürich.

Nous sortons donc de la serre par un tunnel en métal où pousse la végétation grimpante. Les bruits de la jungle nous suivent toujours jusqu'à la sortie où nous nous retrouvons sur une place en bois ornée de statues balinaises, en bois également. Le lac indonésien se découvre devant nous. Il ne s'agit pas vraiment d'un lac, mais d'une immense rivière artificielle aux nombreuses petites îles
(la superficie maximum de celles-ci étant 500m2), très forestier, avec de nombreux arbres centenaires, buissons, et de grandes mares de boue. Le tout nous donne l'impression d'une forêt inondée exotique. Nous observons alors les habitants de ces îles : il s'agit d'un groupe d'orang outans de Sumatra, une des espèces de grands singes (gorilles, chimpanzés, orang outans, Bonobos, gibbons, siamangs) les plus menacées, l'espèce étant « en danger critique d'extinction ». Le parc a préféré accueillir cette sous-espèce plutôt que celle de Bornéo car elle est plus menacée. Ici, Natura a voulu offrir aux grands singes roux un territoire des plus naturels et réfléchis. Les orang outans ont donc accès à toutes les îles, y compris les plus petites. Le parc a voulu encourager les orang outans à rester en hauteur, et à vivre en hauteur, comme dans la nature. Ainsi, le sol de chacune de ces îles est densément végétalisé, tandis que de grands arbres (centenaires notamment), se déploient et offrent aux orang outans un territoire particulièrement naturel.
Pour compléter, un important réseau de structures en bois -ou plutôt en herbe dans le cas présent-, a été mis en place. Pourquoi « en herbe » ? Parce que la majeure partie de ce réseau a été fait en bambous. Ces herbes ont de nombreux avantages : elles permettent aux animaux de « plier » ces structures sans les casser, et de sauter d'arbre en arbre, comme quand les orang outans plient des branches d'arbres dans leurs milieu naturel. De plus, ce moyen est particulièrement solide et écologique. Ce système permettra également que les individus s'isolent si besoin, sans l'aide de l'homme. D'habitude, en captivité, les soigneurs disposent les « nids » des orang outans, qui sont artificiels.
À Natura, les orang outans ont réappris à la fabriquer eux-mêmes avec les éléments qu'ils trouvent dans leurs espaces extérieurs, ce qui les occupera longtemps.
À la fin du printemps, l'été, et au début de l'automne, les orang outans n'ont pas accès à leur maison. Ainsi, ils sont obligés de sortir. En effet, de nombreux grands singes passent pour moi, trop de temps à l'intérieur…
Dans cette installation, les orang outans de Sumatra cohabitent avec des gibbons molochs, ou gibbon cendré de Java. Il s'agit donc de la deuxième exception de cette zone, normalement consacrée à Sumatra et Bornéo, puisque ces gibbons ne vivent qu'à Java. Mais le parc espère reproduire cette espèce classée « en danger » dans son milieu naturel, et restant assez rare en captivité (cette espèce n'est pas encore présente en France).
Les gibbons peuvent aisément s'isoler des orang outans grâce au système mis en place par le parc. Toutefois, les soigneurs ont la possibilité d'isoler une ou plusieurs des îles.
En effet, elles sont toutes reliées entre elles par des cordages, qui, avec le temps, ressembleront à des lianes. Cela permet de voir les gibbons pratiquer la brachiation (se suspendre et avancer à une liane), et d'observer les animaux de très près. Les visiteurs découvrent cette zone par une large passerelle en bois, et au-dessus de nous, nous pouvons voir les gibbons et les orang outans passer d'île en île, pour retourner dans la « jungle », de la même manière qu'à Singapour ou à Rhenen au Pays-Bas.
Image
parc national de Gunung Leuser à Sumatra, c'est ce qu'a voulu reconstituer le parc, mais avec de la nature européenne. (http://les-grands-singes.eklablog.com/p ... a112994888)

Deux autres espèces d'animaux sont visibles dans cet espace : tout d'abord, des siamangs, animeront cette zone de leurs « chants ». Ils habitent un archipel d'îles similaires à celles des orang outans. Les siamangs disposent de leur propre maison inspirée de celles construites par le peuple Batak, et construite sur le même modèle. À l'intérieur, les siamangs bénéficient de plusieurs grandes loges très hautes, qui leur permettent d'exercer leurs comportements naturels.
« L'autre espèce » est un groupe de sangliers à barbe de Bornéo. Cette espèce est très rare en parcs zoologiques (2 parcs en Europe), et si le parc ne pouvait en obtenir, ils seraient remplacés par des sangliers des Visayas, beaucoup plus courants en captivité, mais ne vivant ni à Sumatra, ni à Bornéo. La sous-espèce de sangliers à barbe de parc est celle de Bornéo, la sous-espèce de Sumatra n'étant pas présente en Europe. L'espèce est classée « Vulnérable », dans son milieu naturel, et la présence de cet animal à Natura a un but précis : Rendre ce lac artificiel plus naturel. Les sangliers habitent les rives de ce lac, ainsi que les cours d'eau qui ne sont pas profonds partout. Ainsi, les sangliers vont créer des mares de boue, des troncs d'arbres vont être ajoutés, afin de créer un espace plus naturel et sauvage. Les sangliers n'ont toutefois pas accès aux îles des orang outans, gibbons et siamangs et pour éviter qu'ils ne détruisent tout, un grand enclos a été créé juste à côté du lac, visible des visiteurs par l'esplanade en bois. Celui-ci est doté d'un bassin et recouvert d'une épaisse couche de copeaux de bois. L'enclos devrait devenir plus naturel avec le temps. Un mur de rochers et végétaux se découpe derrière l'enclos. Nous passons en fait au cœur de celui-ci en passant donc dans une petite forêt indonésienne reconstituée cette fois à l'extérieur. Nous débouchons ensuite sur un long pont en bois de 5 mètres de large, bordé de lanternes indonésiennes, qui surplombe une lagune de filtration de l'eau du « lac des orang outans » (filtration par des plantes), et mène à la maison des orang outans.
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Une maison Batak (https://fr.dreamstime.com/photo-stock-m ... ge45932715).

La pédagogie dans cet espace est beaucoup appliquée, avec une thématique précise :
les points communs entre les orang outans et les hommes. Une autre particularité est aussi la mise en place d'écrans qui diffusent en direct des images de la forêt indonésienne. Les visiteurs peuvent noter ce qu'ils voient sur un carnet mis en place pour cela.

La maison des orang outans : Il s'agit de deux pavillons qui se relient en créant une sorte de « 8 », sur 1600m2, dont 1200m2 consacrés aux animaux. Les pavillons ont été créés sur le modèle de pagodes indonésiennes, avec des toits en palmes artificielles et dotés de lucarnes pour éclairer judicieusement l'intérieur. À l'extérieur, le parc encourageait les orang outans à vivre en hauteur. Ici, c'est l'inverse : les orang outans sont encouragés à vivre au sol. Nous arrivons dans la maison par une grande porte indonésienne en bois sculptée, venue de Timor, puis nous pouvons directement observer la première loge des orang outans et gibbons par de grandes baies vitrées. Afin de ne pas gêner l'observation et la photographie, les baies vitrées sont peu nombreuses, mais très grandes, et inclinées pour éviter les reflets.
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shéma de la situation. (Photo de l'orang outan : https://fr.wikipedia.org/wiki/Orang-outan, silhouette de l'homme : https://fr.123rf.com/photo_11752723_un- ... nd-bl.html)

Les loges sont recouvertes d'une couche de copeaux de bois d'1 mètre 20 de haut : feuilles mortes, branchages, copeaux de bois, paille… Les animaux ont ici droit une grande diversité de substrats. De grandes structures en bois montent jusqu'au « sommet » le plus élevé du toit (à 18 mètres de hauteur), et des cordages descendent profondément du toit au sol, mais le but du parc était ici de vraiment développer la vie familiale des orang outans au sol. Un grand travail d'éthologie est ainsi mis en place à Natura pour observer les comportements des orang outans en hauteur et au sol. Les « nids » des primates, dont j'ai parlé plus haut, sont là aussi faits par les orang outans grâce à des matériaux naturels que les soigneurs disposent sur le sol de l'enclos, l'hiver. Au début de l'Automne et du Printemps, lorsque les grands singes roux ont accès à leur maison et à leur espace extérieur, ils composent leurs nids avec ce qu'ils ont trouvé à l'extérieur, ce qui les incite également à sortir.
À l'intérieur, les orang outans bénéficient donc de deux grandes loges de 600m2 chacune, parfaitement identiques. Elles sont également dotées de nombreux enrichissements comme des distributeurs de nourriture, et parfois de la neige, en hiver. Les orang outans cohabitent toujours à l'intérieur avec les gibbons molochs, mais ces derniers peuvent être isolés dans une des deux loges, ou dans les coulisses de la partie plus adaptée aux soigneurs, si besoin. À savoir que le parc pratique le training (entraînement), sur tous ces grands singes, comme cela se développe dans certains parcs zoologiques actuellement. Les murs de la maison qui sont du côté des loges des orang outans sont intégralement vitrés afin de développer la luminosité dans les loges. L'orientation de la maison, au nord, permet de ne pas avoir le soleil en face, et de ne plus pouvoir observer les loges et ses habitants.
Les murs du côté des visiteurs sont tapissés de pédagogie. Avant tout, les chemins sont très grands, avec parfois des excroissances littéralement « dans » les loges des orang outans, dotés de bancs, qui permettent de s'immerger dans leur vie quotidienne. Les loges des primates sont également totalement insonorisées, afin que les visiteurs ne dérangent pas les animaux, de plus, de la musique indonésienne est diffusée dans les couloirs de visite, ce qui oblige les visiteurs à garder le silence, et à contempler les animaux comme il se doit.
La pédagogie est variée, mais elle a un but précis : sensibiliser les visiteurs à la déforestation. On peut donc voir des images provenant d’Indonésie, des photos de produits contenant de l'huile de Palme, mais surtout les conséquences que cela a sur le visiteur, et comment améliorer la situation.
On en apprend également beaucoup sur les mœurs des orang outans et des gibbons.
En fin de visite du bâtiment, une grande frise peinte à la main retrace un peu la vie des orang outans.
Mais au niveau de la pédagogie, on trouve surtout un kiosque en bois à proximité du « lac indonésien » : Il s'agit d'un kiosque entièrement pédagogique avec des panneaux, des écrans (sur des projets de conservation soutenus par les parcs (pas forcément Natura)), des bancs, et surtout, un grand « espace tactile », qui expose les menaces qui pèsent sur l'animal en question, ce que le parc fait pour le protéger, ce que les populations locales font pour le protéger, et ce que le visiteur peut faire pour le protéger. Le but est de montrer que les efforts entrepris ne sont pas vains, et que chacun peut y mettre du sien. Ces kiosques pédagogiques sont également dotés de boites à dons (sous formes de « tourbillon »).

Après cette maison, nous arrivons dans une clairière, où un village typiquement indonésien a été construit. Il a été créé sur le modèle des villages authentiques de Bornéo et Sumatra, et plonge vraiment les visiteurs en Indonésie, l'Indonésie ancienne, encore peuplée par les anciennes peuplades et par la forêt. D'étonnantes statues en bois et en pierre mènent aux divers habitations qui ont chacune un rôle particulier. On trouvera dans ce village :
- Des maisons traditionnelles mêlant culture et pédagogie sur les contacts entre ces peuples et la nature.
- Un bloc sanitaire toujours dépaysant.
- Un point de restauration « Le chat bai de Bornéo », comme le félin, si rare et si peu connu du même nom, proposant une restauration rapide typiquement indonésienne dans un ambiance très exotique et spirituelle avec ses tableaux sculptées, ses statues et des lamelles de bambous suspendues au plafond de palmes artificielles. Même les tables et chaises sont sculptées et exotiques. Ici, on ne mange qu'à l'extérieur, mais à l'abri du vent ou de la pluie.
À noter que tous les points de restauration du parc, sauf un, sont végétariens ou végan. Le parc ayant estimé que le rôle d'un parc zoologique n'était pas de servir des animaux aux visiteurs (ce n'est que mon avis).
Là encore, la pédagogie est très appliquée, et de manière très attractive. Elle n'est pas faite comme une propagande, mais plutôt comme un encouragement, et montre les dangers que représentent les menaces des animaux sur les visiteurs. Dans ce point, la pédagogie est surtout sur l'huile de palme. Ce point a également la particularité d'être la crêperie du parc, en servant des crêpes du monde entier. Cet aliment étant utilisé dans presque toute les cultures.
- Une aire de jeu pour enfants, là aussi très exotique et sculptée.
- Une « maison de l'artisanat indonésien », présentant cette fois l'art des artisans de toute l'Indonésie : Sumatra, Bornéo, mais aussi Sumba, Sulawesi, Bali, Lombok, Java, et autres petites îles (l'Indonésie étant composée de 13 466 îles!). Certains objets sont d'ailleurs à vendre, ou sont faits devant les yeux des visiteurs.
- Divers maisons pédagogiques sur l'Indonésie (les 13 466 îles, qui sont d'ailleurs répertoriés pour les visiteurs), expliquant les menaces sur ces différents milieux naturels.
- Un bassin rectangulaire en pierre de lave de Bali où le parc a réussi a planter des lotus. Des carpes Koi y vivent. Ce bassin, en plus d'être décoratif, permettra avec le temps d'accueillir naturellement quelques amphibiens européens…

Après cette pause dans notre périple dans la forêt, nous nous éloignons du village. Nous découvrons alors la mini-ferme indonésienne : elle héberge des bantengs, un magnifique bovidé asiatique « en danger » dans la nature, mais qui a été domestiqué par l'homme et introduit en Australie, mais aussi des coqs et poules Bankivas, des porcs du Vietnam (autre exception de la zone à moins de trouver une autre espèce plus indonésienne) et des chèvres domestiques. Cette mini-ferme est composée de deux enclos très simples : le plus grand est herbeux planté de grands arbres et doté d'un grand bassin naturel. Les barrières sont également simples, en bois mais restant discrètes, ainsi qu'un filet à l'arrière (j'y reviendrais plus tard). Il s'agit de l'enclos des bantengs, qui partagent leur maison avec les chèvres. Cette maison est d'ailleurs dotée de grands préparcs herbeux destinés à permettre à l'herbe de l'espace des bantengs de se reconstituer tout en permettant aux bovidés de sortir. Ces préparcs sont également dotés de bassins. Tous les enclos de la mini-ferme sont dotés d'abris typiquement indonésiens, tout comme la maison qui a été créée sur le modèle de l'artisanat de ces îles, avec pour seule modification, la mise en place d'un toit vitré afin d'offrir une lumière naturelle aux animaux. Les chèvres bénéficient d'un enclos à elles, mais peuvent cohabiter avec les bantengs en passant par les poteaux de bois qui séparent leur enclos de celui des bovidés : ils sont assez larges pour les chèvres, mais pas assez pour les bantengs. Les soigneurs peuvent toutefois condamner ce passage (provisoirement ou non), si besoin. Les cochons bénéficient d'un enclos « à eux », avec une grande variété de substrats (herbe, terre, sable, copeaux de bois…).
Les coqs bankivas bénéficient des trois enclos et d'un poulailler en bois. Tous les animaux de cet espace se partagent la même maison.
Nous nous dirigeons ensuite à droite pour nous retrouver devant un grand espace en dénivelé. Il s'agit du premier enclos des tigres de Sumatra.
Le tigre de Sumatra est la plus petite, mais aussi la plus rare des sous-espèces de tigres.
Il ne resterai plus qu'environ 500 individus vivant uniquement à Sumatra. C'est d'ailleurs la dernière espèce de tigre indonésienne puisque les tigres de Bali et de Java sont aujourd'hui disparus.
À Natura, ce superbe animal bénéficie de 3 enclos :
Un enclos pentu, mais avec plusieurs zones plates, un peu comme des gradins ou des rizières. Les visiteurs sont séparés des félins par un grand fossé qui se termine en un bassin rectangulaire créé comme un canal où la végétation reprend ses droits (des lotus y ont été plantés). Le territoire a été planté de nombreux végétaux comme un champ appartenant aux paysans, et est doté de plusieurs grands arbres et de zones herbeuses ouvertes. Cet espace est directement inspiré de celui des tigres de Sumatra du Burger's zoo dans « Rimba ». Créé en 2008, la végétation y a petit a petit repris ses droits :
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enclos des tigres de Sumatra dans « Rimba » au Burger's zoo d'Arnhem, Pays-Bas.

Le deuxième enclos est bien plus sauvage : il s'agit d'une véritable forêt européenne laissée libre pour les félins, mais également dotée d'une petite clairière herbeuse agrémentée de nombreux rochers.
Le but d'avoir créé ces deux enclos (qui sont d'ailleurs reliables), est de séparer mâle et femelle et ainsi respecter les mœurs solitaires de ces animaux. Mais surtout, ces enclos sont régulièrement échangés entre les individus, qui laissent chacun leurs odeurs, leurs traces, et éveillent l'instinct naturel des tigres. Les deux enclos sont particulièrement enrichis par les soigneurs : des rochers chauffants et des grottes là aussi chauffées et visibles des visiteurs permettent aux tigres de sortir longtemps. Un des enrichissements est d'ailleurs très particulier : un grand tronc d'arbre artificiel sur lequel est suspendu la nourriture. Les tigres sont donc obligés de grimper pour manger, ce qui les oblige donc à fournir un effort : https://www.facebook.com/chesterzoo1/vi ... nref=story Cet enrichissement est déjà mis en place dans « Island » au Chester zoo.
Un autre enrichissement est mis en place dans le premier enclos : un simple filet sépare les bantengs des tigres, ce qui éveille également les sens des animaux et permet une étonnante et impressionnante vision pour les visiteurs. Les soigneurs introduisent également des poissons dans les bassins des félins, ce qui les encourage à pêcher.

Vous l'aurez sans doute remarqué : les deux enclos sont différents : l'un reconstitue un champ en bordure d'un village, l'autre une forêt indonésienne. Vous comprendrez mieux si je vous dit que l'installation s'appelle « Des tigres et des hommes » : Ces espaces ont été créés pour montrer les conflits entre les hommes et les animaux : les tigres, contraints d'aller trouver leur nourriture dans les villages suite à la rareté de leurs proies naturelles à cause de la déforestation, sont tués.
Les visiteurs peuvent observer les deux enclos par deux manières différentes : le premier est visible par le chemin de visite, et le second par un affût en bois qui imite les constructions faites par les villageois pour surveiller la venue de certains animaux, notamment des éléphants, et les empêcher de détruire leurs champs ou de manger leurs animaux. Le territoire forestier est ici visible par deux niveaux : au sol, sous la maison, par une grande et unique baie vitrée, et en hauteur, dans l'observatoire.
Ce qui vaut le coup dans cet espace, c'est la pédagogie : une frise représente la vie des tigres, tandis que des écrans retranscrivent des programmes de conservation à Sumatra. Abrités dans des kiosques, des boîtiers permettent de découvrir par le toucher les différents proies des tigres (par les peaux et pelages), on peut également en apprendre plus sur les différentes espèces de tigres, entendre la différence entre le rugissement (« cri » du lion) et le feulement (« cri » du tigre). Des panneaux tout le long du chemin permettent d'en savoir toujours plus sur le remarquable animal qu'est le tigre. Mais surtout la pédagogie se trouve dans la maison où a été reconstitué un camp d'explorateurs, avec des cartes, d'autres cartes où les visiteurs peuvent eux-même pister des individus précis de tigres, des colliers émetteurs, et une exposition permanente et passionnante : « des tigres et des hommes », expliquant (toujours en plusieurs langues), les relations entre les hommes et les tigres.
Enfin, un 4x4 de brousse permet d'en apprendre encore plus sur la vie de la jungle et des tigres.
Toute la pédagogie de cet espace est inspirée de celle de « Tiger Mountain » du Bronx zoo.
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Quelques exemples de pédagogie dans « des tigres et des hommes » (Bronx zoo, Tiger Montain (zoolex)).

On trouve également un dernier enclos à tigres : Il s'agit en fait d'une volière de 500m2 destinée à héberger les jeunes individus du parc avant leur départ vers d'autres parcs zoologiques. Actuellement, la reproduction des tigres de Sumatra en parcs zoologiques a été stoppée car il y a trop de tigres de Sumatra en Europe. Cette volière pourra donc héberger des individus en surplus avant leur départ vers d'autres institutions. Nous observons cette volière par un discret observatoire en bois au toit couvert de palmes artificielles, avec une baie vitrée donnant sur l'intérieur de la volière. La faible superficie a été compensée par de nombreux agrès en bois encourageant les tigres a évoluer en hauteur. Les jeunes tigres bénéficient de leur propre maison (pouvant accueillir jusqu'à 6 tigres), dont le mur visible des visiteurs est couvert d'un grillage où pousse la végétation grimpante.

Avant de quitter ce complexe, une dernière volière toute en longueur et très densément végétalisée héberge des chats de Temminck (quasi-menacée), espèce relativement rare en parcs zoologique, qui symbolise une autre espèce de félin bien plus rare, mais non-présente en captivité : le chat bai de Bornéo, un félin très proche du chat de Temminck.

Après le complexe des tigres, nous poussons une porte et repassons dans un sas en faux rochers où sont diffusés les bruits de la jungle. Nous passons un rideau de corde et nous revoilà dans la serre indonésienne. Dès notre entrée, nous pouvons observer, à gauche, le premier enclos intérieur des tigres. Les félins bénéficient, les jours frais, de deux enclos intérieurs végétalisés. Comme pour la volière d'isolement des jeunes, un parcours aérien a été développé afin de maximiser le volume que les tigres peuvent utiliser. Les deux loges sont dotés d'une zone de repli en hauteur. Les tigres y accèdent par leurs parcours aériens. Parfois, les soigneurs ne disposent la nourriture qu'ici, afin d'obliger les tigres à utiliser leurs parcours aériens. Là aussi, les deux loges sont enrichies, dotées notamment de murs troués où les soigneurs cachent la nourriture. Comme à l'extérieur, les deux loges sont régulièrement échangées entre les individus. Chaque loge est dotée d'un petit bassin. L'été, le printemps et l'automne, les tigres n'ont pas accès à leurs loges intérieures. Nous observons donc, à gauche, la première loge des tigres par le système de « cordes de harpe », il s'agit de fins barreaux métalliques encore peu utilisés en France mais très développés dans le reste de l'Europe, qui permettent une observation bien plus discrète et aisée qu'un grillage ou une baie vitrée.
Les loges des tigres plus adaptées aux soigneurs se trouvent dans un discret bâtiment adossé à la serre. Un couloir de contention permet aux soigneurs de diriger les tigres vers les enclos intérieurs ou extérieurs. Ce couloir permet également aux tigres d'accéder à leurs espaces extérieurs sans passer par les loges ou les enclos intérieurs.
Nous sommes ensuite invités à emprunter une passerelle en bois qui monte petit à petit au-dessus de la végétation. Celle-ci est également accessible par le chemin principal de visite de la serre. Nous montons petit à petit, et nous pouvons observer l'espace intérieur des tigres du dessus par un filet léger. Celui-ci n'est pas visible « d'en bas ». Puis, une grande esplanade en bois permet d'observer l'espace suivant : Il s'agit d'un double enclos qui héberge le plus grand animal de la serre : Il s'agit d'un couple de tapirs malais, un animal classé « en danger » sur la liste rouge de l'UICN. Ceux-ci vient donc dans ce double enclos de la serre où a lieu une cohabitation originale avec des binturongs de Bornéo, eux classés « vulnérables ». Cette cohabitation entre deux animaux qui n'ont rien à voir étonnera les visiteurs, et proposera un véritable enrichissement pour les deux espèces. De plus, les binturongs peuvent partager les loges intérieures "en coulisses" des tigres qui font partie du même secteur.
La sécurité de l'espace empêche les gibbons ou encore les écureuils de Prévost d'entrer.
L'enclos a été particulièrement réfléchi pour proposer de nombreux enrichissements aux tapirs : les murs sont en faux rochers et en végétation, et sont troués afin que les soigneurs puissent cacher de la nourriture. Les parois sont (évidemment) trop raides pour que les binturongs puissent les escalader. Le sol de l'enclos a été créé comme une véritable prairie tropicale, plantée de nombreux végétaux donc certains toxiques pour les tapirs, et d'autres plantés pour que les tapirs les mangent. Toutefois, un grillage a été posé juste en-dessus du sol, et « emprisonne » les racines des végétaux. Ainsi, ils peuvent repousser à l'abri des tapirs malais qui, eux, peuvent utiliser leur odorat pour trouver les plantes comestibles pour eux. Exactement comme dans leur milieu naturel.
On peut se questionner sur la justesse de ne loger les tapirs qu'en intérieur. J'ai remarqué que, dans nos climats européens, les tapirs malais passaient très peu de temps à l'extérieur, mais un enclos extérieur pourrait éventuellement réalisé à Natura, dans l'avenir.
De nombreux arbres aux nombreuses branches garantissent aux binturongs un univers d'évolution en hauteur complexe et naturel. Certains arbres sont protégés des tapirs afin que ces derniers ne les détruisent pas. La séparation a été faite grâce à des bambous dans le sol, dont l'écartement est assez large pour que les binturongs passent entre les bambous, mais est bien trop petit pour les tapirs malais. Les binturongs disposent également d'une volière d'isolement discrète mais visible depuis la passerelle, celle-ci est bien garnie d'arbres et de troncs. Les coulisses des tapirs se trouvent derrière les murs en faux rochers. Il s'agit de petites loges dotés de bassins, qui sont plus adaptés aux soigneurs (pour le training notamment). Les enclos (qui peuvent n'en faire qu'un seul), sont également dotés tout deux de grands bassins alimentés par des mini-cascades.
La forte végétation au sol (avec une grande variété de substrats : végétation, herbe, terre, copeaux de bois…) garantie aux tapirs malais une certaine intimité, même si la passerelle monte petit à petit et nous mène à un escalier s'enroulant autour d'un ascenseur. Celui-ci monte en colimaçon jusqu'à 25 mètres de hauteur (la serre en fait 30). D'un belvédère en bois, dans la végétation, nous observons la vie dans la forêt indonésienne d'en haut. Un couple de gibbons passe d'arbres en arbres, un calao prend son envol… La vision est d'une beauté incroyable, et permet une pause agréable avant la suite de la visite. L'accès à ce belvédère a été créé comme une imitation d'un arbre. Les points d'observation sont les branches et l'escalier et l'ascenseur sont dans une sorte d'immense filet où pousse petit à petit la végétation grimpante. L'homme est en cage, les animaux en liberté.
Après ce point de vue, nous sortons directement par le point d'observation le plus haut de cet espace (l'espace a été pensé pour que certaines zones ne donnent pas de visibilité sur la serre pour les personnes ayant le vertige), nous passons dans un sas en faux rochers pour ensuite nous retrouver brusquement dans une autre serre, beaucoup plus petite que la précédente. La première partie, la plus petite, est végétalisée avec des végétaux indonésiens, mais la seconde est une zone comme en travaux avec de très nombreux troncs au sol, de la terre et des pelleteuses. La dernière partie est une plantation de palmiers à huile. Cet espace a pour but de sensibiliser les visiteurs à la déforestation. La pédagogie est ici bien mise en œuvre sur la passerelle métallique où nous évoluons.
Comme je l'ai dit plus haut, la grande serre indonésienne est construite à flanc de colline. Sous cette colline, on trouvera des zones de coulisses pour la température de la serre, l'arrosage des plantes (des pluies artificielles sont parfois déclenchées dans la serre. Dans les forêts équatoriales, les pluies sont rares, l'eau reste sous forme condensée à « la surface des arbres ». Néanmoins, ce système a été créé afin d'arroser les plantes plus facilement. Ce système peut également être déclenchée en cas d'incendie), et autres détails techniques. Contre la serre, une zone d'élevage noyée dans la végétation a également été créée pour la reproduction des animaux les plus rares hébergés dans la serre.

Puis nous empruntons un nouveau tunnel en faux rochers qui nous emmènera vers le prochain monde : l'Afrique. Un monde bien plus vaste, entièrement consacré à la conservation des espèces menacées du continent noir.
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Re: Créations

Messagepar lagirafedu25 » Samedi 17 Mars 2018 16:45

J'avais pas encore émis mon avis depuis le commencement de ta création, mais je dois te dire que si ce zoo existait, je ferais tout mon possible pour allé le visiter ! Tout est vraiment très attirant, la pédagogie est extraordinaire, je crois que c'est le fait que ça fasse très futuriste qui m'attire beaucoup. Tu as dû passer énormément de temps sur ce projet et je ne peux qu'en être admiratif. Seul point noir : les gibbons en liberté dans la serre au contact des visiteurs. C'est peut-être une espèce de primate très mignonne en apparence mis ils peuvent vraiment être dangereux du fait de leurs longs bras avec lesquels ils peuvent donner des gifles et surtout leurs canines.
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Re: Créations

Messagepar zoobeauval25 » Samedi 17 Mars 2018 17:17

Merci beaucoup ! Ton message me fait énormément plaisir !

Pour les gibbons, c'est un de mes rêves en parcs zoologiques. En me promenant dans le Burger's Bush, l'été dernier, j'étais admiratif de la reconstitution de forêts tropicales et du volume accordé aux animaux et je me suis dit que des gibbons en liberté dans un ensemble similaire serait extraordinaire.
Je ne sais pas si ils seraient si agressifs: à Singapour, les orang outans sont en liberté (en tout cas dans une bonne partie du parc), et, encore mieux: un énorme travail de sensibilisation des visiteurs est fait grâce à ça. Je dirais: à tester dans un parc...

Comme je l'ai dit, j'ai créé ce parc de la fin de l'été à Noël. Donc, oui, énormément de temps, mais le plus difficile fut surtout d'écrire tout cela. D'ailleurs si ça peut rassurer certains membres, tous les mondes ne seront pas aussi longs à lire. C'est juste que c'était le premier, et que je n'avais pas encore l'habitude :wink: .
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Re: Créations

Messagepar lagirafedu25 » Dimanche 18 Mars 2018 8:38

Hâte de lire la partie africaine !!
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Re: Créations

Messagepar JEROME31 » Dimanche 18 Mars 2018 9:29

Mettre Calao, pirolle et même le mainate en cohabitation avec tes autres espèces n'est pas une bonne idée. Tu auras de la prédation venant de leur part.... Oeufs, oisillons et même adultes pourraient sans difficultés servir d'amuse bouche.
Autre chose, faisan + éperonnier, même sur 5000 m², risque de te causer des problèmes. Ils se battent facilement entre eux pour maîtriser un territoire.
Quand aux renards volants, je ne pense pas dire de bêtises sur le fait que la législation française refuse qu'ils soient en contact directe avec le public.
Pour le gibbon, risque de morsure etc... Législation à étudier !!
Pour les Papillons, attention, prédation des oiseaux.
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Re: Créations

Messagepar JEROME31 » Dimanche 18 Mars 2018 10:09

Les écureuils de Prévost en liberté, attention aussi... Stress pour les oiseaux.
Environ 5600m² de serre pour tapir, binturong, gavial, oiseaux, gibbon, terras + loges de nuit pour les tigres, n'as tu pas peur que se soit trop petit ?
je n'ai pas compris quelle était la surface globale des îles pour les orang outans et gibbons. Le tout 500m²?
Je n'ai pas su trouver les surfaces des enclos exts des tigres, tu as une idée ? pour les Temminck aussi d'ailleurs.
Un simple filet de séparation avec les bantengs. En acier j'espère... :D
Tu as une idée sur la surface globale de ton zoo ? Ça va être immense non ?
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