Les Zoos dans le Monde

par **raphaël** » Samedi 13 Mai 2006 15:39

J'ai toujours pensé que les guépards étaient rares en zoos du fait de leur taux faible de reproduction.

Or, à part Doué ou la Palmyre qui les fait reproduire, j'ai vu des guépards à : Sigean, La Flèche, Planète Sauvage, Champrépus, Jurques, Lunaret...

Est-ce que ces parcs les reproduisent , car vu leur faible natalité, ils devraient être mieux gérés ?

par Ju » Samedi 13 Mai 2006 16:50

Il y a une faible natalité certe, mais c'est de moins en moins le cas car la "solution" a été trouvé, il s'agit donc de séparer mâles est femelles hors de la saison de repro.

Mais le véritable problème n'est pas la natalité mais la consanguinité. Effectivement le patrimoine génétique de cette espèce est très faible, ce qui menace les populations captives mais aussi les sauvages.

par **didier** » Samedi 13 Mai 2006 18:52

Lors de mes visites , il n'y avait que des mâles à CHAMPREPUS et JURQUES , et il n'y avait qu'un seul individu à PLANETE SAUVAGE .
Pour les 2 premiers cela remonte à 4 ou 5 ans , les choses ont-elles changé ?

par **roro** » Samedi 13 Mai 2006 19:10

Il y a pas mal de guepards a PEAUGRES avec une naissance il n'y a pas longtemps.

par **isabelle** » Samedi 13 Mai 2006 19:59

en effet 3 petits sont nés à peaugres l'été dernier, mais les problémes de consanguinité dont parlaient Ju sont très souvent la cause des décès des jeunes, on m'a expliqué ( que les spécialistes me corrigent si je me trompe) qu'il y a plusieurs milliers d'années que les guépards étaient au bord de l'extinction, et qu'il ne restait que peu d'individus et que leurs descendant présentent encore des traces de consanguinité qui font que cette espèce a du mal à retrouver une population stable.

par **grievous** » Samedi 13 Mai 2006 22:28

Oui tu as raison je ne peux par contre pas argumenter plus que ca :lol:

par **grievous** » Samedi 13 Mai 2006 22:34

reflexion faite je vais rajouter quelquechose.

Les guepards presentent une faible diversité génétique et donc une consanguinité importante que se soit en captivité ou dans la nature.
La consanguinité serait a l'origine de la faible resistance de cette espece aux agents infectieux ,mais egalement de la sterilité des males.

Ceci est bienentendu aggravé par le morcellement des populations sauvages .

D'apres " les outils de la genetique moleculaire au service de la sauvegarde et de la reproduction du guépard" conference de Jean-Yves Routier au Congres Yaboumba PARIS 2006 ( basé sur les etudes du CRESAM)

par **Le Fossa** » Dimanche 14 Mai 2006 13:50

isabelle a écrit:en effet 3 petits sont nés à peaugres l'été dernier, mais les problémes de consanguinité dont parlaient Ju sont très souvent la cause des décès des jeunes, on m'a expliqué ( que les spécialistes me corrigent si je me trompe) qu'il y a plusieurs milliers d'années que les guépards étaient au bord de l'extinction, et qu'il ne restait que peu d'individus et que leurs descendant présentent encore des traces de consanguinité qui font que cette espèce a du mal à retrouver une population stable.

grievous a écrit:reflexion faite je vais rajouter quelquechose.
Les guepards presentent une faible diversité génétique et donc une consanguinité importante que se soit en captivité ou dans la nature.
La consanguinité serait a l'origine de la faible resistance de cette espece aux agents infectieux ,mais egalement de la sterilité des males.
Ceci est bienentendu aggravé par le morcellement des populations sauvages .
D'apres " les outils de la genetique moleculaire au service de la sauvegarde et de la reproduction du guépard" conference de Jean-Yves Routier au Congres Yaboumba PARIS 2006 ( basé sur les etudes du CRESAM)

Il y a quelques dizaines de milliers d'années, les Guépards représentaient une espèce en voie de d'extinction. On n'y trouvait que des petites populations relictuelles en Afrique, en Asie et au moyen-orient (correspondant aux trois sous-espèces de guépards).

C'est un phénomène qui était dû à des causes tout à fait naturelles, l'être humain n'étant pas bien dangereux à ces temps préhistoriques.

Ces causes devaient être d'origine climatiques (réchauffement ou refroidissement), environnementales (la forêt devait être bien plus présente et était très peu propice à la survie du guépard) et, probablement, concurrentielles (d'autres carnivores pratiquant la chasse à courre, comme les chiens sauvages, sont une sérieuse concurrence)...

Si bien donc, des populations de guépards se sont retrouvées à l'état relictuel et en détresse génétique: perte d'une grande partie de la variabilité génétique. C'est le phénomène connu sous le nom de genetic bottle-neck (population bottle-neck), en français: goulôt ou étranglement génétique. En clair, une consanguinité accrue imposée par des conditions naturelles ou non.
Qui n'est pas forcément lourd de conséquence mais dans le cas du guépard, ça l'est malheureusement: faible immunité, stérilité, taux de malformations diverses assez important et facteur de mortalité néonatale ou infantile.
Malgré ceci, le guépard a, à la faveur d'un changement climatique générateur de grandes savanes, étendu à nouveau ses populations, joint plusieurs populations isolées.

Mais l'homme, surtout l'homme blanc, est arrivé et a bouleversé cette situation en contribuant à la rendre dramatiquement plus fragile par la chasse, le braconnage, le morcellement des populations sauvages, etc...

Il faut malheureusement se dire que l'espèce Guépard a un avenir des plus sombres en Afrique.

par **raphaël** » Lundi 15 Mai 2006 10:00

je sais qu'il y a forte consanguinité et la seule solution serait inséminer des femelles sauvages avec de la semence "d'élevage" et vice-versa.
Mais voir autant de guépards éparpillés dans autant de zoos m'étonne.

par **Le Fossa** » Lundi 15 Mai 2006 11:01

raphaël a écrit:je sais qu'il y a forte consanguinité et la seule solution serait inséminer des femelles sauvages avec de la semence "d'élevage" et vice-versa.
Mais voir autant de guépards éparpillés dans autant de zoos m'étonne.

Cette solution a été tentée en Namibie. mais le niveau de consanguinité est si fort même entre deux guépards venant de régions éloignées.

En clair, tous les guépards sont frères et soeurs, au mieux cousins germains...

Presque un clone naturel, mais ce serait peut-être un peu fort de les qualifier ainsi...

Un autre exemple pour qui la consanguinité est très importante mais apparemment bien supportée: les Éléphants de Mer du Sud (Mirounga leonina).
Après des années de chasse au 18° et au 19°siècle pour exploiter sa graisse et sa peau, cette espèce n'était plus représentée que par une dizaines d' individus à peine (1 ou 2 mâles et quelques femelles) à la fin du 19° siècle, période à laquelle, faute de rentabilité, la chasse a cessé et la protection des derniers individus a été décidée.
Actuellement, l'espèce est représentée par 650 000 individus, d'après les dernières estimations.
Mais depuis 40 ans, on observe un léger déclin. Les hypothèses avancées sont les suivantes:
- réequilibrage du milieu après une très forte croissante de la population des Éléphants de Mer. Phénomène qui peut prendre plusieurs dizaines d'années, mais aucune population animal n'est stable à long terme. Tout est affaire d'équilibrte instable.
- la surpêche industrielle, qui risque de poser des problèmes de plus en plus lourds ces prochaines années.

mais la consanguinité n'est pas avancée en tant que cause du déclin. les tudes ont montré que les rookeries de reproductions sont toujours très dynamiques, malgré le fait que tous ces animaux soient tous "cousins germains"...

par **grievous** » Lundi 15 Mai 2006 11:32

Pour ce qui est de l Insemination Artificielle et le suivi de repro des guepards c'est exactement ce que font les docteurs du CRESAM.

Bientot ils possederont leur propre terrains et donc ils pourront continuer a long terme leur travaux.

http://www.cresam.fr

par **Le Fossa** » Lundi 15 Mai 2006 22:54

Ah très bien, merci beaucoup, Grievous.

ça complète ce que nous disons les uns et les autres.

Mais, si je veux bien leur souhaiter une garnde réussite en ce qui concerne les Guépards, je ne les comprend pas en ce qui concerne le lion blanc qui est une mutation handicapante ( trop repérable aux yeux des proies et des prédateurs) dans le milieu naturel.

Je dirais que c'est une belle connerie.

Très franchement, si la nature ne veut pas laisser survivre des albinos et des leuciques, pourquoi vouloir la forcer ?

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