Vivarium de Lausanne (Suisse) : depuis qu’on a découvert que «Cléo» et «Farouche» appartiennent à l’espèce rare des crocodiles sacrés, leurs petits sont très attendus.
Elle en a pondu des œufs, «Cléo», depuis qu’elle est au Vivarium de Lausanne. Mais jusqu’à ces dernières années, ils ont toujours fini en bouillie… « Nous pensions avoir un couple de crocodiles du Nil, une espèce très commune. Et nous ne souhaitions pas faire la reproduction de sacs à main », explique Michel Ansermet, directeur du centre où les deux reptiles, âgés de 47 ans, ont toujours vécu.
Mais voilà, il y a 3 ans, un scientifique du Muséum d’histoire naturelle de Genève découvre l’existence d’une nouvelle espèce : le crocodile sacré du désert. Et, après tests ADN, il s’avère que «Cléo» et «Farouche» en font partie. « C’est une espèce fortement menacée, explique le big boss du Vivarium. Comme nous possédons le seul couple d’Europe en captivité, l’Association européenne des zoos fait pression pour que nous ayons des petits. » Une moitié d’entre eux serait alors placée dans différents parcs animaliers et l’autre moitié réintroduite en milieu naturel.
Ils se laissent caresser
L’heureux événement sera-t-il pour cette année ? «Cléo» vient de pondre dix-sept œufs qui ont été placés en couveuse… Et, pour les récupérer au fond du bassin, Michel Ansermet n’a pas hésité à descendre dans la fosse aux crocos. « Il n’y a pas danger. Je les ai entraînés… Je peux les faire se coucher devant moi et les caresser. »
De fait, ces bestioles qui ont une puissance de frappe de 800 kilos et qui seraient capables de tuer un zèbre en bondissant brusquement hors de l’eau, répondent à leur nom quand Michel Ansermet les appelle, se couchent sur ordre et se laissent caresser.
« J’ai commencé à travailler avec eux, il y a trois ans, en leur apprenant à suivre un bâton de bambou en échange d’une récompense. Ça s’est fait très vite. Maintenant, je peux sans problème entrer dans leur enclos, alors qu’auparavant ils m’auraient immédiatement attaqué. »
Mais revenons aux bébés. L’année dernière, les œufs de «Cléo» (qui pond une fois par an) ont été retrouvés fissurés, celle d’avant, rien n’est sorti. Et ce printemps, Michel Ansermet craint encore un échec… « Pour le moment, on ne voit rien se développer à l’intérieur des œufs. »
Alors quoi, le couple est-il stérile ? En fait, il y aurait une autre explication : «Leila» ! Crocodile à museau étroit, elle partage le même enclos que le couple et déteste de tous ses crocs «Cléo». « Les deux femelles sont rivales, Et, comme «Leila» est la dominante, elle s’interpose lorsque «Cléo» et «Farouche» s’accouplent, voire attaque. Du coup, les œufs ne sont pas correctement fécondés », explique le directeur du Vivarium, en ajoutant : « C’est une erreur de jeunesse d’avoir fait cohabiter deux espèces différentes dans un même enclos. Nous allons donc prochainement transférer «Leila» dans un autre parc zoologique. »
«Cléo» et «Farouche» auront alors tout loisir de s’aimer et devenir parents en paix.
Source : Le Matin.
