Séjour scandinave 4 : Parken Zoo

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Séjour scandinave 4 : Parken Zoo

Messagepar Therabu » Mercredi 17 Juillet 2013 18:33

Le Parken Zoo est situé à Eskilstuna, une ville moyenne du centre de la Suède. J'ai eu le plaisir de passer une journée entière dans ce zoo de relativement faible superficie et doublé d'un petit parc d'attractions principalement dédié aux enfants où je ne suis pas allé. J'avoue avoir longuement hésité à dépenser le prix du billet d'entrée auquel s'ajoute celui non négligeable du trajet. Et ce particulièrement en raison du fiasco qu'avait entraîné la publication d'un reportage dévoilant une gestion catastrophique de la collection animalière et de l'hygiène. De l'autre coté, les clichés entrevus sur Zoochat laissaient présager des présentations de qualité.

A vrai dire, ce fut une bonne découverte et une journée prolifique photographiquement. La volonté de donner accès aux animaux à de vastes espaces naturels à ciel ouvert est flagrante notamment avec les dragons de Komodo qui disposent d'un vaste enclos extérieur alors que peu de zoo aurait sacrifier de l'espace pour cela sous ses latitudes.
Il faut le dire d'emblée, le Parken Zoo n'est pas fait pour les amateurs d'oiseaux puisque la classe zoologique y est totalement absente excepté quelques flamants rouges ! La collection, en grande majorité des mammifères se concentre sur des “valeurs sûres” appréciés du public mais quelques espèces insolites également. On y trouve énormément de carnivores, presque uniquement des félins, une belle collection de singes rares et seulement quatre espèces d'ongulés de taille modestes (poudou, sanglier des Visayas, tragule malais et tapir terrestre). A la louche, je dirais que 75% des espèces présentées sont classées dans les catégories “Vulnérable” et supérieurs ce qui témoigne de la volonté du Parken Zoo de présenter des animaux en danger. Son implication dans les programmes d'élevage est donc évidente mais je ne peux vous informer de l'engagement du parc dans des projets réellement efficaces, in-situ. On notera que de nombreuses espèces sont uniques en Suède puisque le Parken Zoo semble avoir été le seul à se consacrer principalement aux espèces exotiques là où les autres zoos suédois préfèrent présenter des espèces principalement venus des pays froids.

Des efforts intéressants sont faits sur le plan pédagogique. Chaque espèce est présentée par un grand et joli panneau. Qui plus est, un nombre important de nourrissages a lieu durant la journée. Je ne peux vous dire si ce sont de véritables moments de sensibilisation ou plutôt un moyen de faire bouger les animaux mais cela a tout de même le mérite d'exister. La juxtaposition avec un parc d'attraction n'est pas évidente. Seule quelques animations bruyantes en milieu de journée (concerts, spectacles...) trouble la tranquillité des animaux de façon assez ponctuelle bien que désagréable.

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Exemple de panneau


Le parc est divisé en trois parties, de taille relativement semblable, chacune consacrée à un continent (Asie-Afrique-Amérique du Sud). Les bâtiments sont parfois visitables mais tous sont aussi laids les uns que les autres. Néanmoins ils semblent vastes, fonctionnels et discrets surtout qu'on les oublient vite en présence des vastes enclos naturels dont jouissent les animaux.

Je vais donc vous exposer sommairement les différents espaces visibles au sein de ce petit parc en commençant par la zone asiatique.

Après avoir franchi un porche marquant l'entrée du zoo et la séparation avec le reste du parc, le visiteur commence la visite de la zone asiatique par l'enclos des sangliers des Visayas. Les porcidés sont resté dans leur bâtiment, peut être en raison de la naissance récemment enregistrée au zoo. Ils disposent d'un vaste enclos grillagé et forestier où le visiteur dut à une époque pénétrer lorsqu'une autre espèce y était hébergée.

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En face se situe le grand complexe des félins asiatiques. Il s'agit d'un vaste bâtiment en béton, partiellement visitable et accueillant les loges des carnivores asiatiques. Il est devancé par deux vaste cages aux murs pleins et visibles par des baies vitrées. La première, aménagée en structure artificielle mais un peu pauvre en végétation est le lieu de vie panthères nébuleuses que je n'ai pu voir. Dans l'installation voisine, un couple de chats pécheurs profite d'un enclos un peu plus boisé disposant d'un bassin et de structures artificielles. L'espace central est occupé par diverses statues évoquant l'Asie. En continuant vers la droite nous bénéficiant d'un premier aperçu sur l'île des gibbons. Il s'agit de deux îles herbeuses richement hérissées de structures hautes et de quelques pins accessibles aux primates. Des loutres cendrées que je n'ai pas vu ont le loisir d'occuper les canaux de l'installation. Le bâtiment accolé aux îles peut être traversé par les visiteurs pour voir les loges des loutres et des gibbons.
Le Parken Zoo héberge un couple reproducteur de gibbons lars en extérieur tandis qu'une femelle gibbon à favoris blancs du Nord et son petit étaient en intérieur. Nous continuons de faire le tour de l'installation des gibbons sans s'enfoncer dans la partie africaine. Face aux primates, se trouve la boutique du parc vendant différents souvenirs à l'effigie des animaux. Il m'a semblé reconnaître des objets d'artisanats en bois semblables à ceux en vente à Doué la Fontaine.

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Enclos des panthères longibandes

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Enclos des chats pêcheurs

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Espace central

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Iles des gibbons

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Bâtiment

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Installation intérieure des loutres

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Installation intérieure des gibbons

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Panneau à propos de la campagne EAZA sur l'Asie du Sud-Est

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Boutique du parc


En retournant sur nos pas et en faisant le tour de l'installation des gibbons, nous avons l'opportunité de pénétrer au sein d'un observatoire. Différents dispositifs pédagogiques expliquent quelques faits à propos des tigres que l'on peut ici observer derrière d'épaisses vitres de plexiglas. Un film exposant le principe des programmes d'élevage est également diffusé dans l'affût. Quatre tigres de Sumatra, dont un jeune sont présentés ici dans un vaste enclos forestier avec pour seul aménagement un bassin discret et un abri en bois. La composition du groupe est assez surprenante et les tensions existent lorsque le repas fut servi au milieu de l'après-midi.

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Affût sur les tigres

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Enclos

Nous entrons désormais dans le pavillon asiatique, nom donné au grand bâtiment accueillant les fauves. Trois cages hautes et aménagées en hauteur  mais totalement inesthétiques accueillent un couple de binturongs. De l'autre coté, une vaste installation intérieure fortement végétalisée accueille les panthères nébuleuses lors des mauvais-jours.

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Pavillon asiatique et enclos des lions en arrière-plan

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Cages des binturongs

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Binturong à gauche, panthères nébuleuses à droite

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Enclos intérieur des panthères nébuleuses


Un coin du bâtiment a été aménagé d'une cage sombre et discrète où peu de gens s’arrêtent De rares rats géants des nuages du Nord s'y sont reproduits un an après leur arrivée en 2011. La cage intérieure des panthères nébuleuses est séparé du public par un intervalle de deux mètres végétalisé. J'ai été impressionné de constater que cet espace est occupé par des chevrotains malais, simplement séparé des félins par de larges barreaux et une clôture de nattes. Je suis étonné que ces petits animaux sujets au stress s’accommodent de la proximité des panthères.

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Intérieur du bâtiment

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Cage des rats des nuages

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Enclos des tragules malais le long de la  cage des panthères


L'autre coté de l'allée donne des points de vue sur l'enclos naturel des lions d'Asie. Bien que moins vaste que celui des tigres, la superficie est largement correcte et un couple de vieux lions partage son espace avec un couple de jeune qui semble être sa progéniture. Nous sortons désormais du bâtiment pour nous diriger vers un ensemble de petites fosses en contrebas du pavillon asiatique.
Adossé à une petite butte, ces fosses sont largement végétalisée. La première est largement dominée par un pierrier central. Deux chats de Pallas profitent des cachettes pour s'y cacher durant la journée. Leur mimétisme avec les rochers est impressionnant et peu de visiteurs les remarquent tant qu'ils ne bougent pas. Un peu plus loin et simplement séparé par un petit parapet, deux fosses semblables permettent à un panda roux d'évoluer en hauteur dans les arbres ou les nombreux buissons qui parsèment ses deux enclos inter-connectés.

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Enclos des lions d'Asie

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Fosse des manuls


La partie asiatique se conclut avec la présentation des dragons de Komodo. L'installation est assez simple mais relativement efficace. Un bout de pelouse légèrement planté a été divisé en deux par une baie vitrée. Les visiteurs voient éventuellement les reptiles en extérieur à travers le même moyen. La plupart du temps, les lézards préfèrent tout de même se chauffer à l'intérieur. Le bâtiment est ni plus ni moins qu'une petite serre de jardin aux parois recouverts de murs en osier/bambou. Les enclos intérieurs sont plantés de quelques palmiers, disposent d'un bassin et d'un sol poussiéreux assez évocateur du milieu d'origine. La scénarisation a été un peu poussée à l'intérieur avec des caisses de transports, des barrières en bambous et de jolis panneaux.

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Nous attaquons désormais la partie sud-américaine, entourée de rouge sur la carte. Cette zone commence par la maison des singes, un édifice relativement récent mais qui égale sans problème le Spaycific Zoo des premières années dans l'aspect bricolage. Entouré de bardages métalliques en acier, l'intérieur du bâtiment présente les loges intérieures des atèles robustes de Colombie ainsi que la volière exclusivement intérieure des tamarins pinchés. L'autre coté de l'allée est occupé par des terrariums artisanaux mais tout à fait honnêtes consacrés l'un pour des monstres de Gila, l'autre pour des iguanes rhinocéros.

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Maison des singes

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Intérieur du bâtiment


La partie accessible du bâtiment s’arrête en cul-de sac. Les loges intérieures de la plupart des petits singes ne sont en effet pour la plupart pas visibles. Il faut donc ressortir pour admirer les installations extérieures qui sont bien plus réussies que l'intérieur du bâtiment (comme souvent à Eskilstuna d'ailleurs). L'important semble de toute manière que les bâtiments soient fonctionnels et adaptés aux besoins des animaux.

Accolées au bâtiment, trois grandes volières avec des points de vue vitrés et l'un plus petite coincée entre elle accueille une belle collection sud-américaine. Se succède donc saïmiris communs, tamarins bicolores (en groupe reproducteur s'il vous plaît) et tatous velus, tamarins empereurs et tatous velus et pour finir tamarins-lions dorés et tamandua austral. Les volières sont végétalisées, les animaux actifs et les cohabitations avec xénarthres intéressantes.

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Cages des callitrichidés


En décollant son nez des baies vitrées et en se retournant, nous pouvons cette fois découvrir l'enclos extérieur des atèles de Colombie. Un bosquet fourni d'arbres a été clôturé de parois vitrées reliées par des poteaux bétonnés et peints en vert. A mon avis, nombre de parcs urbains se cantonnant à des volières artificielles et évoquant le manque de place pour justifier leurs installations devrait prendre exemple sur le Parken Zoo. L'absence de canaux permet de maximiser l'espace disponible pour les animaux et le moindre bosquet de végétation devient alors susceptible de constituer un lieu de vie naturel à des primates. Relié au bâtiment par un passage grillagé au dessus des visiteurs, on a ici encore une installation assez simpliste dans sa conception mais parfaitement adaptée aux trois mâles présents et offrant un cadre de vie tout à fait naturel.

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Enclos des atèles


Alors que la partie asiatique était aménagée sur les hauteurs de la colline du Parken Zoo, nous redescendons dans un petit vallon où se concentre la majeure partie de la zone sud-américaine. Sur notre gauche, une immense pelouse occupée par un bassin peu profond dans un coin exhibe les seuls oiseaux du parc, à savoir une petite colonie de flamants rouges. Seul des cordages séparent le visiteurs des échassiers. Face à eux, un petit point de restauration baptisé “le Kiosque des Flamants” (je commence à maîtriser sérieusement le suédois...). :P 

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Pelouse des flamants


Le fond du parc est occupé par deux immenses enclos boisé et à la végétation basse extrêmement fournie. Le premier, adjoint d'un bâtiment dans le pure style architectural du parc et d'une termitière artificielle est le théâtre d'une cohabitation déjà largement éprouvée entre tamanoirs et poudous du Sud. Un jeune cervidé de quelques semaines (et haut de quelques centimètres) était présent avec sa mère L'enclos est assez vaste et profond pour que les animaux soient invisibles tout en restant actifs derrière les hautes herbes et les fourrés. Un modèle du genre reconstituant parfaitement l'habitat du fourmilier géant. La séparation se fait par une simple clôture de bois assez basse doublée de deux épaisseurs de grillage fin.

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Enclos et bâtiment des poudous et tamanoirs


Dans la même veine et contigu au premier, un second enclos entouré d'un haut grillage et encore plus naturel et pentu héberge deux superbes loups à crinière. L'espace consacré est littéralement immense et offre bassin, buttes herbeuses et sous-bois de sorte que les animaux sont difficiles à voir en journée hormis lors des nourrissages.

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Enclos des loups à crinière


Nous avons longé sur 200 mètres ces enclos sud-américains. L'espace central qui les sépare de la maison des singes est clôturé par de basses barrières en bois. Comprenant différentes parties buissonneuses, un petit abri, des zones herbeuses rasées au minimum et un grand lac recouvert de lentilles d'eau, l'enclos est occupé par l'inévitable cohabitation tapir terrestre-capybara. Trois périssodactyles vivent avec un large et prolifique groupe de ces rongeurs. On notera l'absence de réel abri en dur. On en déduit qu'à chaque période de fermeture hivernale (la moitié de l'année environ), les animaux sont déplacés dans des installations off-show.
L'enclos serait tout à fait classique et banal si l'on ne prenait pas en compte la remarquable pièce d'eau occupant près de la moitié de l'enclos et à l'aspect très naturel.

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Marais des tapirs


Tout en faisant le tour du marais des tapirs sur sa plus petite face, une grande volière occupe l'autre coté de l'allée. Conçue à priori pour être pénétrable et abriter des oiseaux, un second groupe de saïmiris et des capucins à poitrine jaune profitent de la végétation, de nombreux cordages et plate-formes. L'accès des visiteurs à l'intérieur a été interdit mais malheureusement, la proximité avec le grillage incite les visiteurs à nourrir les capucins qui ne demandent que cela. L'arrière de la volière est adossé à un énorme rocher  artificiel qui cache les loges intérieures.

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Volière des singes


Ce même rocher est à mon sens l'installation qui possède le plus d'histoire au Parken Zoo. En effet, autrefois occupé par des pumas, l'installation qui lui est adossé de l'autre coté fut rénové pour accueillir des jaguars, jugés plus impressionnants et appréciés du public. N'arrivant pas à faire partir tous ces individus, dont certains étaient âgés, le parc avait euthanasié certains félins pour être capable de montrer les jaguars au public à l'ouverture de la saison. La révélation des faits ainsi que la présence (de mémoire) d'un gnou congelé et en mauvais état de conservation à l'intérieur du frigo contenant la nourriture des carnivores, le décès accéléré de deux bongos avait fait grand bruit dans le milieu des zoos suédois. Tombé en disgrâce, la direction s'était très maladroitement expliqué tandis que certains révélations de membres du personnel démissionnaires renforçaient les suspicions morbides pesant sur la gestion de la collection animalière.

L'installation des jaguars, adossé à ce gros rocher artificiel est divisé en deux enclos potentiellement connectés. Les trois individus dont l'un est mélanique jouissent de larges zones de végétation ou bien de rochers en hauteur où ils apprécient de se dorer au soleil. Clôture d'un grillage atteignant une hauteur impressionnante, ce dernier est remplacé du coté du visiteur par un haut mur. Ce mur rappelant avec plus ou moins de succès un temple inca est percé en divers points par des baies vitrées. Les animaux sont bien logés mais l'installation quoique assez naturelle reste l'une des seules scénarisées de tout le parc et illustre à mon avis la dérive hyper-commerciale que connu le parc un moment (et qui n'est pas totalement étrangère à certains zoos bien de chez nous...)

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Enclos des jaguars


Adossé au double-enclos des jaguars, se situe le second grand bâtiment du zoo. Il s’agit de la serre tropicale du zoo, baptisée « AmaZoonas ». Circulant sur un chemin pavé doublé de parapets imitant toujours des murs incas, le visiteur est entouré de deux fosses. Sur sa gauche, une plage sableuse avec quelques arbres et un bassin accueille un crocodile de Cuba et un alligator de Chine. Le bassin des crocodiliens est connecté avec celui de l'autre coté. Occupant près de la moitié de la serre, l'installation intérieure des loutres géantes se divise entre un enclos vitré et végétalisé,un bassin doublé d'une plage sableuse en contrebas. Progressant sur le sentier de visite, le visiteur arrive au fond de la serre et suit le coude formé par le chemin. Le fond de la serre est occupé par divers aqua-terrariums insérés dans un mur inca. Le premier héberge des rainettes kunawalu et des dendrobates azur. Le second expose un petit banc de piranhas tandis que le dernier, plus grand permet d'observer des tortues d'eau douce et des ouistitis pygmées.
Le peu d'espace non consacré à un enclos est planté de végétation tropicale où s’ébat un couple de tamarins pinchés en liberté dans la serre. Avant de sortir, un vaste terrarium à l'air libre (plus de 10m²) est consacré à des poulets de montagne, nom étonnant donné à une grosse grenouille très menacée vivant uniquement sur l'île de Montserrat au large du Brésil. Le Parken Zoo est le troisième zoo à en présenter avec Jersey et Chester, précurseurs dans la conservation du poulet de montagne. J'ai été déçu de ne pas en avoir aperçu un seul.

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Fosse des crocodiles

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Fosse des loutres géantes

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Terrariums successifs

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Pinché dans la végétation

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Terrarium des poulets de montagne


La zone sud-américaine est pratiquement achevée lorsque l'on sort de la serre et et je vais en finir la description avant de parler des premières installations africaines immédiatement visibles en sortant du bâtiment. Il reste en effet à voir l'une des réussites du Parken Zoo. Il s'agit en l’occurrence de l'enclos extérieur des loutres géantes, visible depuis divers endroits. Encore plus vaste que Doué, il offre de nombreuses possibilités d'évolution. Les deux animaux sont extrêmement actifs et profitent largement du grand bassin et des berges herbeuses. L'animation où elle sont nourries de poisson les rend littéralement folles et elles se gavent de poisson à une vitesse monstrueuse. J'adore cet animal comme nombre d'entre nous mais il faut dire qu'elle ont aussi un succès impressionnant auprès du grand public.

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Sortie de la serre

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Enclos des loutres géantes


Parlons désormais de la troisième et dernière zone, consacrée à l'Afrique, visible en orange sur la droite de la carte. Celle-ci commence juste en sortant de la serre tropicale avec l'installation des happalémurs du lac Alaotra. Un bâtiment aux parois métalliques peint en vert seconde une série de volières étroites en bois. Bien qu’inesthétique, l'infrastructure permet de séparer et regrouper les animaux à loisir et le parc semble avoir des succès de reproduction. Les volières sont aménagées de bambou dans tous les sens.

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Installation des happalémurs


Juste à coté, un affût en plaque de contreplaqué permet une observation privilégiée sur une étrange installation. Ce qui dût être une grande volière pour oiseaux africains a été démonté tout en laissant la structure principal. Structure tout à fait obsolète puisque ce sont désormais un couple d'hippopotames pygmées et leur jeune qui profitent de ce vaste enclos à ciel ouvert. Deux bassins boueux plus ou moins ombragés par de petits arbres constituent un lieu de vie adapté aux trois animaux.

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Une petite place donnant sur l'enclos des loutres géantes et des fossas est occupée par le principal point de restauration du parc. Les carnivores malgaches occupent en effet le coin de cette place. Leur bâtiment à touche-touche avec l'enclos précédent des hippopotames pygmées donne sur un double enclos à l'air libre. Bien que récent, l'ensemble est à la fois vilain et plutôt inadapté. Si l'on sent la volonté d'offrir des espaces naturels et à l'air libre et que ce pari fut réussi chez les primates, l'idée est cette fois mal réalisée. Les fossas ne peuvent guère s'élever et exercer leurs talents de grimpeurs hormis sur quelques troncs morts couchés à travers l'enclos ou de vulgaires petits buissons.

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Installation des fossas


Nous commençons désormais à remonter sur la colline et vers la sortie. Sur notre droite, un intrus, appartenant à la zone asiatique est visible à travers de larges baies vitrées. Pentue et forestière, la double installation des panthères de l'Amour exhibe un couple de ces rares félins au public. Leur enclos est malheureusement entouré de murs pleins peints d'une fresque. Un grillage, plus discret et permettant surtout aux animaux de laisser échapper leur regard aurait été bien plus intéressant. Les arbres semblaient accessibles aux panthères mais je ne les ai pas vu s'en aller du plancher des vaches. Le bâtiment est accessible toute la journée aux félins s'ils souhaitent se soustraire à la vue du public.
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Installation des panthères de l'Amour


L'autre coté du entier donne sur une passerelle en bois. Celle ci nous invite à pénétrer un pré herbeux laissé en friche. Clôturé d'un coté il permet de loger deux guépards dans une environnement assez évocateur. Je déplore juste que les abords de l'installation ne soit pas soignés, en particulier les bâtiments visibles de chaque coté comme celui des fossas. Les animaux s'en fichent pas mal et profitent d'un vaste espace pour courir même si le jour de ma visite je ne les ai pas vu bouger un pouce.

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Enclos des guépards


Nous laissons progressivement sur notre gauche un enclos à chèvres naines puis un vaste espace en friche sur notre droite où on été lâchés des wallabys de Bennett. Les baies vitrés laissent penser que l'enclos fut consacré à une espèce plus dangereuse que le wallaby... (Il s'avére que c'était l'ancien enclos des lycaons)

Tout en longeant ce vaste espace, l’œil est attiré de l'autre coté de l'allée par une installation plus intéressante. Un vaste bâtiment dont l'aspect oscille entre le hangar et la grange peut être pénétré. Avant cela une sombre volière très artificielle accolée au bâtiment est le lieu de vie d'une famille de lémurs à ventre roux. Le couloir que forme la partie accessible au public permet d'abord d’apercevoir l'installation intérieure des lémuriens par des baies vitrées. Puis les baies vitrées sont recouvertes de plaques de contreplaqué obstruant la vue. Seule quelques trous dans le contreplaqué permettent aux visiteurs de trahir la tranquillité dont bénéficient la famille de drills dans son installation intérieure. Totalement artificielle et faiblement éclairée, elle est pourtant leur lieu favori, restant à l'écart de l'agitation des visiteurs.

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Intérieur des singes africains


Les cercopithèques de l'Hoest qui partagent leur installation avec les babouins forestiers ne demandent pas leur reste et bénéficient pour eux tout seul du grand enclos extérieur la plupart du temps. La même association baie vitrée-mur en béton lisse que chez les atèles a été utilisée comme moyen de contention. L'enclos de taille plutôt impressionnante regroupe en son centre un bosquet d'arbre tandis que de hautes herbes ont envahi la majorité de l’installation. Les singes bénéficient d'un accès total à leur environnement naturel et il me semble que le seul endroit en Europe où l'on peut aisément observer un drill de telle manière et l'un des rares concernant les cercopithèques. Rappelant plus une savane densément arborée qu'une forêt tropicale, cet enclos reste pour moi une véritable réussite.

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Extérieur des singes africains


Le visiteur a la possibilité de longer l'enclos sur la moitié de celui-ci pour s'enfoncer dans un cul-de sac. Immédiatement derrière les primates africains un bâtiment bas de plafond et décoré de fresques immondes est le lieu de vie principal de trois tortues géantes des Seychelles. Un petit enclos extérieur terreux leur est offert également en été. Un peu plus loin, le « Lila Zoo », le zoo des petits, accueille la mini-ferme du zoo mais je n'ai pas pris le temps de la visiter. Rebroussant chemin, on croise l'inévitable colonie de suricates. Les petits carnivores ont été ici logés dans un grand enclos sableux aux parois entièrement vitrées. Le visiteur a le loisir d'en faire entièrement le tour et d'admirer à les nombreux individus tout comme les superbes cases africaines qui égrainent leur enclos.

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Installation des tortues géantes

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Lila Zoo

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Enclos des suricates


Nous débouchons finalement sur la place des gibbons, à proximité de la boutique décrite au début du parcours. Un dernier enclos herbeux séparé encore une fois uniquement par des baies vitrées accueille quelques chats des sables. L'installation herbeuse et en partie forestière ne reconstitue guère le milieu de vie de l'espèce mais je suis sûr que les petits félins apprécient particulièrement le vaste espace qui leur est consacré et les diverses possibilités de cachettes. Je pense qu'on peut aisément avancer que leur enclos est 20 ou 30 fois plus grand que celui dont ils profitent à Wuppertal.

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Enclos des chats des sables


Avant de donner ma conclusion générale, j'aimerais parler un petit peu des nombreuses animations et nourrissages. Le zoo a la particularité de nourrir certains de ces animaux en journée et je doute parfois que tous les animaux soient rentrés pour la nuit. Lions et tigres ont bénéficié d'énormes morceaux de bœuf en fin de journée. Certains nourrissages font l'objet d'une animation avec soigneuse et micro. Ils sont indiqués sur un programme fourni à l'entrée. Ce programme, particulièrement fourni change tous les jours de la semaine. Ainsi lors de ma visite dominicale j'ai pu assister à des animations sur :
- les chat de Pallas
- les atèles et les tamanduas
- capybaras et tapirs
- loups à crinière
- hippopotames nains
- fossas
- loutres géantes

Auquel il faut ajouter dans la même journée d'autres que je n'ai pas vu comme les saïmiris, les sangliers des Visayas, gibbons ou les suricates.
Ce qui est également appréciable est que certains nourrissages sont assez imaginatifs. Le principe du simulateur de proie était présent chez les loups à crinière et les guépards. Les manuls devaient quant à eux attraper des poussins pendant au bout d'une canne à pêche qu'agitait la soigneuse à travers l'enclos. En plus d'être attractifs pour le public et un moment privilégié de sensibilisation, ces nourrissages constituent à coup sûr des enrichissements intéressants pour les animaux. En effet, à l'activité en elle même où leur instinct est sollicité pour obtenir la nourriture, s'ajoute le fait que les nourrissages sont irréguliers et à des horaires variables. Cette distribution aléatoire à leurs yeux les incitent à rester vigilants et un peu actifs même en milieu de journée.

Mon impression générale a été très positive surtout que je ne savais guère à quoi m'attendre. La grande majorité des animaux profitent de vastes espaces naturels et à l'air libre correspondant à leurs besoins. Toutes les installations sont loin d'être des réussites mais il n'y a pas réelle grosse verrue. De l'autre coté, quelques installations sont vraiment remarquables comme le secteur sud-américain regroupant loutre géante-tapir-loups-tamanoir. La visite est plutôt agréable, l'aspect « parc d'attractions » ne se fait pas trop sentir même si l'on perçoit que l'on reste dans un parc assez commercial. Le cadre naturel est bien présent et vraiment appréciable. La conception des bâtiments soulève pour moi une question. D'un coté, on peut applaudir ces installations simples, efficaces et fonctionnels, pas trop coûteuses et orientées sur le bien-être animal. De l'autre, l'aspect est vraiment moche et rien n'est fait pour camoufler l'envers du décor (tuyaux, grillages ect...). Un compromis entre ces deux tendances serait bienvenue pour améliorer l'expérience du visiteur.

Certains trouveront que la collection bien que de qualité est un peu faible en terme de variété. Il est vrai que la visite peut être expédiée rapidement et la présence d'oiseaux notamment pourrait y remédier.

Il est difficile de savoir si les nombreux aspects positifs (orientation de la collection vers les espèces menacées, pédagogie, enclos naturels) révèlent un réel changement de philosophie ou simplement une tentative de rattrapage de l'image de marque. En tout les cas, cela montre bien que nos impressions positives et la qualité des installations perçue lors d’une visite ne traduisent pas forcément une gestion du bien être animal optimal. Reste à savoir si la réciproque est vraie. Un zoo avec des installations moches et pas terribles peut-il s’occuper bien de ces animaux ?
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Re: Séjour scandinave 4 : Parken Zoo

Messagepar Therabu » Jeudi 18 Juillet 2013 17:54

On commence les photos des pensionnaires avec la zone asiatique

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Panthère de l'Amour

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Tigre de Sumatra

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Chat pêcheur

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Manul

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Lion d'Asie

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Atèle robuste de Colombie

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Tamandua austral

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Tamarin empereur

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Poudou du Sud

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Tamanoir

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Loup à crinière

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Tapir terrestre

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Jaguar

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Dendrobate azur

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Caïman à lunettes

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Rainette kunawalu

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Loutre géante

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Happalémur du Lac Alaotra

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Fossa

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Cercopithèque de l'Hoest

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Drill

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Suricate

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Chat des sables
Therabu
 
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Re: Séjour scandinave 4 : Parken Zoo

Messagepar benoit18 » Jeudi 18 Juillet 2013 21:23

tu n'as pas fait le déplacement pour rien, superbe parc, et bravo pour les photos
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Re: Séjour scandinave 4 : Parken Zoo

Messagepar mokoko » Jeudi 18 Juillet 2013 23:27

oui mention sublime pour la panthère noire, le fossa et la loutre géante pour ma part, magnifiques photos!!!!
mokoko
 
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Re: Séjour scandinave 4 : Parken Zoo

Messagepar Philippe SACHOT » Vendredi 19 Juillet 2013 20:06

Merci beaucoup pour ce compte-rendu.
Une remarque en passant : il ne faut pas éviter le zoo pour enfant. En effet, on y découvre parfois des animaux fort intéressants. C'est dans le zoo pour enfants que j'ai vu pour la première fois : un oryctérope (Londres), des petits pandas (Anvers), un échidné (San Diego) etc...
Ce parc a vraiment l'air sympa.
Ayant exercé 3 ans en parc zoologique et très intéressé par les animaux et l'éthologie, je lis ce forum depuis 2 ans et peut (je l'espère) apporter ma pierre à l'édifice.
Philippe SACHOT
 
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