Le VOGELPARK WALSRODE

Situé à 45 minutes au Nord d’Hanovre, le Vogelpark Walsrode constitue actuellement la plus grande et la plus complète présentation d’oiseaux du monde entier, avec une collection de plus de 4000 animaux, exotiques comme indigènes, appartenant à 605 espèces de calaos, paradisiers, grues et autres touracos.
Malgré sa situation géographique forêstière peu accessible en transport en commun et sa fermeture chaque hiver, il accueille chaque année plusieurs milliers de visiteurs venus des quatre coins du globe admirer ses pensionnaires, mais également ses jardins botaniques, parmi les plus imposants du pays.
Inauguré en mai 1962 par Fritz Geschke, passionné par le monde des oiseaux et éleveur de faisans depuis une douzaine d’année, le parc ornithologique sera par la suite cédé au beau-fils de Mr Gescke, Wolf W. Brehm, qui deviendra au fil des années propriétaire et directeur de l’établissement, dont il fera l’un des principaux élevages captifs spécialisés dans l’ornithologie, sur une exceptionnelle surface forêstière de 36 hectares.
Aujourd’hui entièrement consacré à la reproduction d’espèces rares (Plusieurs centaines de naissances par an dont près d’un dixième fait partie de premières mondiales) et à la conservation des oiseaux menacés de disparition depuis l’arrivée au début du XXIème siècle de Simon Jense, directeur zoologique, le parc est devenu un havre de paix membre de l’EAZA et de la WAZA, qui s’est doté depuis 2000, véritable tournant dans l’histoire du parc, d’un spectacle de rapaces, d’un château pour hiboux, d’une serre tropicale indonésienne et de tant d’autres complexes uniques que je vais vous faire découvrir à travers ce post garni de photographies réalisées en août 2007.

1) Paradies-Halle :
Présentation intérieure d’oiseaux tropicaux en volières et en vol-libre
Plus de 75 espèces
2100 m²
1er complexe zoologique que le visiteur est invité à découvrir après son entrée au parc, le bâtiment tropical baptisé « Pradies-Halle » est divisé en trois parties distinctes aménagées depuis son inauguration en 1960 sur une surface intérieure de 2100 m².

- La première zone, consacrée aux différentes campagnes anuelles de l’Association Zoologique des Parcs Zoologiques et des Aquariums Européens (E.A.Z.A.) et à des expositions temporaires, était dédiée en août 2007 à l’île africaine de Madagascar.
Garnie de panneaux inormatiques et d’une pédagogie extensive sur la conservation et sur l’enjeu de « Arokavi i Madagascari », elle présente au public l’un des mammifères phares de ce pays : La galidie élégante (Galidia elegans), sorte de mangouste brune à queue annelée hébergée dans 5 établissements européens. Une petite volière spécialement construite pour leur arrivée (En provenance du Zoologischer Garten de Berlin) a été offerte aux deux animaux, disposant d’un amas de branchages et d’un sol sablonneux.

Zone d’expositions temporaires

Volière des mangoustes

Galidie élégante (Galidia elegans)
- La seconde partie, constituée d’une allée en ligne droite entourée sur chacun de ses côtés par deux rangées d’une dizaine de volières, est le lieu de vie des espèces les plus fragiles, ne supportant pas leur lâcher en liberté dans la serre tropicale ou leur présentation à l’air libre. Des espèces exotiques, originaires des 5 continents, y sont présentés dans des volières recréant le biotope naturel de leurs pensionnaires (Végétation tropicale ou sèche, substrat d’écorce ou de sable, cascade et présence d’eau, rochers ocres…).

Vue générale de la partie « volières » du Paradies-Halle

Volière de type désertique pour oiseaux africains

Volière de type tropical pour oiseaux sud-américains
Aux vues des fréquents transferts réalisés ici, une liste des quelques quarante espèces présentées ici et se reproduisant régulièrement ne serait pas exhaustive, mais l’on peut tout de même noter la présence exceptionnelle de barbicans funèbres (Tricholaema lacrymosa), de yuhinas à diadème (Yuhina diademata), grives-citrons de Chine (Zoothera citrina melli), de merles métalliques émeraudes (Coccycolius iris), de siffleurs dorés (Pachycephala pectoralis), de ptilinopes à tête rose (Ptilinopus porphyreus), de touracos pauline (Tauraco erythrolophus), de brèves azurines (Pitta guajana), de râles à flancs blancs (Laterallus leucopyrrhus), deux sous-espèces de coqs de Roche du Perou, dont l’une est unique en Europe (Rupicola peruviana peruviana & Rupicola peruviana aequatorialis), l’unique couple de quetzals dorés du continent (Pharomachrus auriceps), réel joyau volant symbole du Costa-Rica, sans oublier quelques-unes des dernières brachyptéroles à longue queue (Uratelornis chimaera) captives, arrivées en 2002 grâce à la collaboration avec des associations de conservation malgaches.

Femelle trogon de Sumatra (Apalharpactes mackloti), unique en Europe

Râle à flancs blancs (Laterallus leucopyrrhus)

Brachyptérole à longue queue (Uratelornis chimaera)

Huppe fasciée (Upupa epops)


Coq de Roche du Pérou (Rupicola peruviana aequatorialis)

Trogon vert (Trogon viridis)

Quetzal doré (Pharomachrus auriceps)
- La troisième et dernière partie, enfin, est la serre tropicale à proprement parlée. Couvrant un peu plus d’un tiers du bâtiment, elle permet la présentation en totale liberté au milieu des visiteurs d’une cinquantaine d’espèces, principalement d’Amérique Latine et d’Asie du Sud-Est, dans un environnement de plantes exotiques et de bassins.

Allée au milieu de la serre tropicale du « Tropenhalle »
Entre les jacanas et les dizaines de colombes terrestres, il faut noter la présence exceptionnelle de founingos bleus (Alectroenas madagascariensis), pigeons de couleur bleue-foncée présentée dans moins d’une dizaine de parcs au monde et reproduite à Walsrode. Avec un peu de chance et après plusieurs minutes d’observation, le visiteur attentif pourra observer le jeune couple de touracos géants (Corythaeola cristata), grand touraco bleu au bec rouge et jaune atteignant une taille de 75 cm.

Panneau présentant l’intégralité des espèces en liberté

Founingo bleu (Alectroenas madagascariensis)

Jacana noir (Jacana jacana)

Colombe versicolor (Geotrygon versicolor)

Touraco géant (Corythaeola cristata)
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2) Les oiseaux européens
Présentation extérieure d’oiseaux indigènes en volières
Plus d’une vingtaine d’espèces
Environ 10 volières
Implantée au cœur d’une forêt d’épineux, la zone consacrée aux oiseaux européens, faune souvent délaissée par les parcs ornithologiques pour le manque d’originalité et de couleurs dont ils font souvent impression, est l’une des plus grandes du continent entièrement consacrée aux espèces locales.

Vue générale de la zone européenne
Aménagées en rangées de trois à quatre volières sur chacun des côtés de l’allées, les installations pour oiseaux européens peuvent être divisées en deux catégories selon les biotopes qu’elles présentent :
La première, la plus importante (Elle comprend une dizaine de volières) recréé une zone forêstière. Recouvertes sur leur sol d’un substrat d’écorces et d’une basse-végétation de broussailles, elles sont agrémentées d’arbres vivants ou morts faisant office de perchoirs, derrière les quels les oiseaux peuvent se dissimuler du regard du public. Il faut noter, fait particulièrement esthétique et rarement utilisé en Europe occidentale, que le fond des enclos est recouvert de bois de bouleaux camouflant les briques originelles des bâtiments de nuit.

Rangée de volières pour oiseaux européens

Volière typique pour phasianidés de forêt

Volière typique pour oiseaux terrestres ou rapaces
C’est ici le lieu de vie des rapaces, diurnes comme nocturnes, qui ont élu domicile dans les premiers enclos de la zone, où l’on peut rencontrer les très rares faucons crécérelettes (Falco naumanii), les petits-ducs de Grant (Ptilopsis granti) ou les Phodiles kalong (Phodilus badius), présentées dans seulement 5 établissements zoologiques européens, dont trois en Allemagne.
Les plus grandes volières, de forme octogonale, abritent également quelques-un des plus rares phasianidés, tels que les tétras cupidons (Tympanuchus cupido), arrivés en 2007 au Vogelpark, les grands tétras (Tetrao urogallus) ou les tétras de l’Himalaya (Tetraogallus himalayensis moszkovski).
Les plus petites, enfin, aménagées tout en longueur en fin de parcours, accueillent les plus discrets oiseaux du parc : les passereaux, les perdrix, les cailles terrestres ou les très rares râles des genêts (Crex crex)

Faucon crécérelette (Falco naumanni)

Petit-duc de Grant (Ptilopsis granti)

Tétras cupidon (Tympanuchus cupido) femelle

Perdrix rouge (Alectoris rufa)


Râle des genêts (Crex crex)

Pinson du Nord (Fringilla montifringilla)
La deuxième « sous-zone » du complexe européen, constituée d’une seule et même volière, est entièrement consacrée à la présentation d’oiseaux indigènes aquatiques.
Leur enclos, d’une surface particulièrement importante, est très végétalisées et munie d’un grand point d’eau entouré de rochers et de fleurs locales, que se partagent avocettes élégantes (Recurvirostra elegans), combattants variés (Philomachus pugnax), vanneaux huppés (Vanellus vanellus) et courlis cendrés (Numenius arquata).

Volière pour oiseaux aquatiques

Combattant varié (Philomachus pugnax)

Courlis cendré (Numenius arquata)
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3) Les plans d’eau (Manchots, pélicans, flamants & anatidés)
Présentation extérieure d’oiseaux aquatiques dans des plans d’eau à l’air libre
Plus d’une centaine d’espèces
5 plans d’eau
Répartis entre la zone européenne et les volières à rapace nocturne, les plans d’eau du Vogelpark Walsrode, petits étangs entourés d’une plage herbeuse ou rocailleuse, accueillent la majeure partie de la collection d’anatidés du parc, ainsi qu’une colonie de flamants, des pélicans et un groupe de manchots.

1er plan d’eau : C’est sur le plus vaste des 4 plans d’eau (Plus d’un millier de m² de verdure et de forêt entourant un étang) qu’ont élu domicile quelques-unes des 90 espèces (L’une des plus importantes collections d’Allemagne) de canards, oies, eiders, dendrocygnes ou cygnes du Vogelpark, en compagne d’une colonie de cigognes blanches (Cicona ciconia) et de quelques jabirus du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis) au bec vivement coloré de noir, de rouge et de jaune.

Plan d’eau des anatidés

Cigogne blanche (Cicona ciconia)

Jabiru du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis)

Eider de Fischer (Somatiera fischerieri)

Tadorne de Belon (Tadorna tadorna)

Arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus)

Ouette des Andes (Chloephaga melanoptera)
2ème plan d’eau : Le second plan d’eau, ouvert en 1988, un enclos de forme circulaire entouré d’un muret en pierre, est la réelle attraction du lieu. Composé d’un étroit bras d’eau entourant un îlot central planté d’épineux et agrémenté de gros rochers faisant office de nids artificiel, il accueille le groupe de manchots de Humboldt (Spheniscus humboldti), en cohabitation avec des fous de Bassan (Morus bassanus) du Vogelpark Walsrode.

Enclos des manchots

Manchot de Humboldt (Spheniscus humboldti)

Fou de Bassan (Morus bassanus)
3ème plan d’eau : Un groupe d’une dizaine de pélicans du Chili (Pelecanus thagus), espèce à l’heure actuelle unique au monde, évolue dans le troisième plan d’eau en compagnie de quelques chaunas à collier (Chauna torquata) et cygnes coscorobas (Coscoroba coscoroba), formant un enclos à connotation sud-américaine pour ces trois oiseaux aquatiques rarement présentés au public. Il faut noter que le Bioparc de Doué-la-Fontaine (France), pour sa grande volière sud-américaine, devrait acquérir ses pélicans chiliens auprès du Vogelpark.

Enclos des pélicans


Pélican du Chili (Pelecanus thagus)
4ème plan d’eau : Une colonie de près d’une cinquantaine de flamants ; du Chili et de Cuba, présentés au milieu des rhododendrons et des épicéas, terminent la découverte des habitants des milieux aquatiques.

Colonie de flamants rouges de Cuba (Phoenicopterus ruber) & de flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis)
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4) Les rapaces nocturnes
Présentation extérieure de rapaces nocturnes dans une rangée de volières
Près d’une dizaine d’espèces
Aménagées en 1988 de l’autre côté du sentier, faisant face aux points d’eau des pélicans et des flamants, les volières à rapaces nocturnes permettent la présentation de près d’une dizaine d’espèces de chouettes, hiboux et proches parents.

Implantées au sein d’une zone découverte, les volières des rapaces nocturnes (Peu larges et basses, mais aménagées tout en longueur à l’instar de celles pour les oiseaux européens) reconstituent un milieu forêstier et sombre, idéal pour l’hébergement d’une telle famille animale, où prospèrent différentes sortes de plantes grimpantes et basses où l’observation des oiseaux est alors particulièrement délicate.

Volière typique pour rapaces nocturnes
C’est ici que se concentre la majeure partie de la collection de chouettes et de hiboux du parc, parmi les quels les hiboux grands-ducs de Verreaux (Bubo lacteus), le kétoupa, ou hibou-pêcheur, malais (Ketupa ketupu), les chouettes leptogrammes du Vietnam (Strix leptogrammica ticehursti), les uniques chouettes effraies d’Hispaniola (Tyto glaucops) d’Europe en dehors du Royaume-Uni, ou les chouettes à lunettes (Pulsatrix perspicillata), mais également quelques-uns de leurs proches-parents que sont les podarges ou les martins-chasseurs.

Grand-duc de Verreaux (Bubo lacteus)

Jeune hibou grand-duc de Verreaux arborant encore son duvet – Partie coulisses

Chouette à lunettes (Pulsatrix perspicillata), de forme leucistique

Hibou-pêcheur malais (Ketupa ketupu)

Chouette leptogramme du Viêt-Nam (Strix leptogrammica ticehursti)
5) « Uhu-Burg »
Présentation intérieure et extérieure de rapaces européens dans une reconstitution de château-fort
9 espèces
Principale nouveauté de l’année 2007, le « Uhu-Burg », litérallement le château des hiboux, est la nouvelle présentation de rapaces européens du Vogelpark Walsrode, au sein d’une reconstitution de château-fort unique en Europe.

Entrée du « UhuBurg »
Le visiteur, après avoir découvert la grandeur de l’édifice, une reconstitution de château fort à l’armature en bois et en pierre culminant à une dizaine de mètres de hauteur, est invité à pénétrer dans le sous-sol du bâtiment, dans un environnement sombre et inquiétant, et se retrouver entre les volières végétalisées des hiboux grands-ducs (Bubo bubo bubo), des chouettes lapones (Strix nebulosa), des harfangs des neiges (Bubo scandiacus), des chouettes épervières (Surnia ulula) et des grands corbeaux (Corvus corax), aménagées tout en hauteur ; avant de rejoindre la réelle attraction du lieu, une grande volière de contact recréant une plantation de sapins entourée de vieux bâtiments en pierre dans la quelle volent en totale liberté au milieu des visiteurs quelques hiboux moyens-ducs (Asio otus), effraies des clochers (Tyto alba) et faucons crécérelles (Falco tinunculus).

Vue du sous-sol du « UhuBurg » entouré des volières pour rapaces nocturnes

Volière typique pour rapaces nocturnes dans le sous-sol du « UhuBurg »

Chouette lapone (Strix nebulosa)

Harfang des neiges (Bubo scandiacus)

Volière de contact pour chouettes, hiboux et faucons

Effraies des clochers (Tyto alba) dans un des greniers de la volière de contact
Accolées au « Uhu-Burg » au sein d’un calme espace isolé de toute lumière par la fraîcheur et l’ombre du bâtiment des hiboux , deux vastes volières végétalisées et garnies en contrebas de points d’eau, réalisées entre 2006 et 2007, permettent la présentation d’espèces gravements menacées dans leur milieu naturel et souvent délaissées par les collections zoologiques par leur manque d’originalité ou de couleurs.

Volière pour « oisaux rares »
La première d’entre elles est occupée par l’unique groupe d’ibis de Madagascar (Threskiornis bernieri) captifs au monde. Le Vogelpark Walsrode ayant développé depuis plusieurs années un partenariat avec le parc de Tsimbazaza à Madagascar pour l'échange d'espèces endémiques à cette île, dans le cadre de cet accord, quelques individus d’ibis ont été importés en Allemagne en fin d’année 2006 puis acheminés vers Walsrode, où ils ont été placés en compagnie de dendrocygnes à gouttelettes (Dendrocygna guttata). Première mondiale pour cet oiseau ressemblant à s’y méprendre à l’ibis sacré (Seule la couleur de ses yeux, bleue, permet de l’en différencier), une ponte a été enregistrée en début d’année 2007 et des oisillons ont éclos durant le printemps de cette même année.

Ibis sacré de Madagascar (Threskiornis bernieri)
Dans le cadre du même projet, des hérons-crabiers de Madagascar (Ardeola idae), superbes ardeidé au plumage blanc et au bec turquoise, ont été importés de Tsimbazaza entre 2006 et 2007 et présentés dans la seconde volière aux côtés d’ibis blancs (Eudocimus albus) et d’un groupe reproducteur de becs-ouverts indiens (Anastomus oscitans), parmi les seuls en captivité sur la planète à enregistrer chaque année des naissances.

Héron-crabier de Madagascar (Ardeola idae)

Bec-ouvert indien (Anastomus oscitans)

Situé à 45 minutes au Nord d’Hanovre, le Vogelpark Walsrode constitue actuellement la plus grande et la plus complète présentation d’oiseaux du monde entier, avec une collection de plus de 4000 animaux, exotiques comme indigènes, appartenant à 605 espèces de calaos, paradisiers, grues et autres touracos.
Malgré sa situation géographique forêstière peu accessible en transport en commun et sa fermeture chaque hiver, il accueille chaque année plusieurs milliers de visiteurs venus des quatre coins du globe admirer ses pensionnaires, mais également ses jardins botaniques, parmi les plus imposants du pays.
Inauguré en mai 1962 par Fritz Geschke, passionné par le monde des oiseaux et éleveur de faisans depuis une douzaine d’année, le parc ornithologique sera par la suite cédé au beau-fils de Mr Gescke, Wolf W. Brehm, qui deviendra au fil des années propriétaire et directeur de l’établissement, dont il fera l’un des principaux élevages captifs spécialisés dans l’ornithologie, sur une exceptionnelle surface forêstière de 36 hectares.
Aujourd’hui entièrement consacré à la reproduction d’espèces rares (Plusieurs centaines de naissances par an dont près d’un dixième fait partie de premières mondiales) et à la conservation des oiseaux menacés de disparition depuis l’arrivée au début du XXIème siècle de Simon Jense, directeur zoologique, le parc est devenu un havre de paix membre de l’EAZA et de la WAZA, qui s’est doté depuis 2000, véritable tournant dans l’histoire du parc, d’un spectacle de rapaces, d’un château pour hiboux, d’une serre tropicale indonésienne et de tant d’autres complexes uniques que je vais vous faire découvrir à travers ce post garni de photographies réalisées en août 2007.

1) Paradies-Halle :
Présentation intérieure d’oiseaux tropicaux en volières et en vol-libre
Plus de 75 espèces
2100 m²
1er complexe zoologique que le visiteur est invité à découvrir après son entrée au parc, le bâtiment tropical baptisé « Pradies-Halle » est divisé en trois parties distinctes aménagées depuis son inauguration en 1960 sur une surface intérieure de 2100 m².

- La première zone, consacrée aux différentes campagnes anuelles de l’Association Zoologique des Parcs Zoologiques et des Aquariums Européens (E.A.Z.A.) et à des expositions temporaires, était dédiée en août 2007 à l’île africaine de Madagascar.
Garnie de panneaux inormatiques et d’une pédagogie extensive sur la conservation et sur l’enjeu de « Arokavi i Madagascari », elle présente au public l’un des mammifères phares de ce pays : La galidie élégante (Galidia elegans), sorte de mangouste brune à queue annelée hébergée dans 5 établissements européens. Une petite volière spécialement construite pour leur arrivée (En provenance du Zoologischer Garten de Berlin) a été offerte aux deux animaux, disposant d’un amas de branchages et d’un sol sablonneux.

Zone d’expositions temporaires

Volière des mangoustes

Galidie élégante (Galidia elegans)
- La seconde partie, constituée d’une allée en ligne droite entourée sur chacun de ses côtés par deux rangées d’une dizaine de volières, est le lieu de vie des espèces les plus fragiles, ne supportant pas leur lâcher en liberté dans la serre tropicale ou leur présentation à l’air libre. Des espèces exotiques, originaires des 5 continents, y sont présentés dans des volières recréant le biotope naturel de leurs pensionnaires (Végétation tropicale ou sèche, substrat d’écorce ou de sable, cascade et présence d’eau, rochers ocres…).

Vue générale de la partie « volières » du Paradies-Halle

Volière de type désertique pour oiseaux africains

Volière de type tropical pour oiseaux sud-américains
Aux vues des fréquents transferts réalisés ici, une liste des quelques quarante espèces présentées ici et se reproduisant régulièrement ne serait pas exhaustive, mais l’on peut tout de même noter la présence exceptionnelle de barbicans funèbres (Tricholaema lacrymosa), de yuhinas à diadème (Yuhina diademata), grives-citrons de Chine (Zoothera citrina melli), de merles métalliques émeraudes (Coccycolius iris), de siffleurs dorés (Pachycephala pectoralis), de ptilinopes à tête rose (Ptilinopus porphyreus), de touracos pauline (Tauraco erythrolophus), de brèves azurines (Pitta guajana), de râles à flancs blancs (Laterallus leucopyrrhus), deux sous-espèces de coqs de Roche du Perou, dont l’une est unique en Europe (Rupicola peruviana peruviana & Rupicola peruviana aequatorialis), l’unique couple de quetzals dorés du continent (Pharomachrus auriceps), réel joyau volant symbole du Costa-Rica, sans oublier quelques-unes des dernières brachyptéroles à longue queue (Uratelornis chimaera) captives, arrivées en 2002 grâce à la collaboration avec des associations de conservation malgaches.

Femelle trogon de Sumatra (Apalharpactes mackloti), unique en Europe

Râle à flancs blancs (Laterallus leucopyrrhus)

Brachyptérole à longue queue (Uratelornis chimaera)

Huppe fasciée (Upupa epops)


Coq de Roche du Pérou (Rupicola peruviana aequatorialis)

Trogon vert (Trogon viridis)

Quetzal doré (Pharomachrus auriceps)
- La troisième et dernière partie, enfin, est la serre tropicale à proprement parlée. Couvrant un peu plus d’un tiers du bâtiment, elle permet la présentation en totale liberté au milieu des visiteurs d’une cinquantaine d’espèces, principalement d’Amérique Latine et d’Asie du Sud-Est, dans un environnement de plantes exotiques et de bassins.

Allée au milieu de la serre tropicale du « Tropenhalle »
Entre les jacanas et les dizaines de colombes terrestres, il faut noter la présence exceptionnelle de founingos bleus (Alectroenas madagascariensis), pigeons de couleur bleue-foncée présentée dans moins d’une dizaine de parcs au monde et reproduite à Walsrode. Avec un peu de chance et après plusieurs minutes d’observation, le visiteur attentif pourra observer le jeune couple de touracos géants (Corythaeola cristata), grand touraco bleu au bec rouge et jaune atteignant une taille de 75 cm.

Panneau présentant l’intégralité des espèces en liberté

Founingo bleu (Alectroenas madagascariensis)

Jacana noir (Jacana jacana)

Colombe versicolor (Geotrygon versicolor)

Touraco géant (Corythaeola cristata)
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2) Les oiseaux européens
Présentation extérieure d’oiseaux indigènes en volières
Plus d’une vingtaine d’espèces
Environ 10 volières
Implantée au cœur d’une forêt d’épineux, la zone consacrée aux oiseaux européens, faune souvent délaissée par les parcs ornithologiques pour le manque d’originalité et de couleurs dont ils font souvent impression, est l’une des plus grandes du continent entièrement consacrée aux espèces locales.

Vue générale de la zone européenne
Aménagées en rangées de trois à quatre volières sur chacun des côtés de l’allées, les installations pour oiseaux européens peuvent être divisées en deux catégories selon les biotopes qu’elles présentent :
La première, la plus importante (Elle comprend une dizaine de volières) recréé une zone forêstière. Recouvertes sur leur sol d’un substrat d’écorces et d’une basse-végétation de broussailles, elles sont agrémentées d’arbres vivants ou morts faisant office de perchoirs, derrière les quels les oiseaux peuvent se dissimuler du regard du public. Il faut noter, fait particulièrement esthétique et rarement utilisé en Europe occidentale, que le fond des enclos est recouvert de bois de bouleaux camouflant les briques originelles des bâtiments de nuit.

Rangée de volières pour oiseaux européens

Volière typique pour phasianidés de forêt

Volière typique pour oiseaux terrestres ou rapaces
C’est ici le lieu de vie des rapaces, diurnes comme nocturnes, qui ont élu domicile dans les premiers enclos de la zone, où l’on peut rencontrer les très rares faucons crécérelettes (Falco naumanii), les petits-ducs de Grant (Ptilopsis granti) ou les Phodiles kalong (Phodilus badius), présentées dans seulement 5 établissements zoologiques européens, dont trois en Allemagne.
Les plus grandes volières, de forme octogonale, abritent également quelques-un des plus rares phasianidés, tels que les tétras cupidons (Tympanuchus cupido), arrivés en 2007 au Vogelpark, les grands tétras (Tetrao urogallus) ou les tétras de l’Himalaya (Tetraogallus himalayensis moszkovski).
Les plus petites, enfin, aménagées tout en longueur en fin de parcours, accueillent les plus discrets oiseaux du parc : les passereaux, les perdrix, les cailles terrestres ou les très rares râles des genêts (Crex crex)

Faucon crécérelette (Falco naumanni)

Petit-duc de Grant (Ptilopsis granti)

Tétras cupidon (Tympanuchus cupido) femelle

Perdrix rouge (Alectoris rufa)


Râle des genêts (Crex crex)

Pinson du Nord (Fringilla montifringilla)
La deuxième « sous-zone » du complexe européen, constituée d’une seule et même volière, est entièrement consacrée à la présentation d’oiseaux indigènes aquatiques.
Leur enclos, d’une surface particulièrement importante, est très végétalisées et munie d’un grand point d’eau entouré de rochers et de fleurs locales, que se partagent avocettes élégantes (Recurvirostra elegans), combattants variés (Philomachus pugnax), vanneaux huppés (Vanellus vanellus) et courlis cendrés (Numenius arquata).

Volière pour oiseaux aquatiques

Combattant varié (Philomachus pugnax)

Courlis cendré (Numenius arquata)
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3) Les plans d’eau (Manchots, pélicans, flamants & anatidés)
Présentation extérieure d’oiseaux aquatiques dans des plans d’eau à l’air libre
Plus d’une centaine d’espèces
5 plans d’eau
Répartis entre la zone européenne et les volières à rapace nocturne, les plans d’eau du Vogelpark Walsrode, petits étangs entourés d’une plage herbeuse ou rocailleuse, accueillent la majeure partie de la collection d’anatidés du parc, ainsi qu’une colonie de flamants, des pélicans et un groupe de manchots.

1er plan d’eau : C’est sur le plus vaste des 4 plans d’eau (Plus d’un millier de m² de verdure et de forêt entourant un étang) qu’ont élu domicile quelques-unes des 90 espèces (L’une des plus importantes collections d’Allemagne) de canards, oies, eiders, dendrocygnes ou cygnes du Vogelpark, en compagne d’une colonie de cigognes blanches (Cicona ciconia) et de quelques jabirus du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis) au bec vivement coloré de noir, de rouge et de jaune.

Plan d’eau des anatidés

Cigogne blanche (Cicona ciconia)

Jabiru du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis)

Eider de Fischer (Somatiera fischerieri)

Tadorne de Belon (Tadorna tadorna)

Arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus)

Ouette des Andes (Chloephaga melanoptera)
2ème plan d’eau : Le second plan d’eau, ouvert en 1988, un enclos de forme circulaire entouré d’un muret en pierre, est la réelle attraction du lieu. Composé d’un étroit bras d’eau entourant un îlot central planté d’épineux et agrémenté de gros rochers faisant office de nids artificiel, il accueille le groupe de manchots de Humboldt (Spheniscus humboldti), en cohabitation avec des fous de Bassan (Morus bassanus) du Vogelpark Walsrode.

Enclos des manchots

Manchot de Humboldt (Spheniscus humboldti)

Fou de Bassan (Morus bassanus)
3ème plan d’eau : Un groupe d’une dizaine de pélicans du Chili (Pelecanus thagus), espèce à l’heure actuelle unique au monde, évolue dans le troisième plan d’eau en compagnie de quelques chaunas à collier (Chauna torquata) et cygnes coscorobas (Coscoroba coscoroba), formant un enclos à connotation sud-américaine pour ces trois oiseaux aquatiques rarement présentés au public. Il faut noter que le Bioparc de Doué-la-Fontaine (France), pour sa grande volière sud-américaine, devrait acquérir ses pélicans chiliens auprès du Vogelpark.

Enclos des pélicans


Pélican du Chili (Pelecanus thagus)
4ème plan d’eau : Une colonie de près d’une cinquantaine de flamants ; du Chili et de Cuba, présentés au milieu des rhododendrons et des épicéas, terminent la découverte des habitants des milieux aquatiques.

Colonie de flamants rouges de Cuba (Phoenicopterus ruber) & de flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis)
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4) Les rapaces nocturnes
Présentation extérieure de rapaces nocturnes dans une rangée de volières
Près d’une dizaine d’espèces
Aménagées en 1988 de l’autre côté du sentier, faisant face aux points d’eau des pélicans et des flamants, les volières à rapaces nocturnes permettent la présentation de près d’une dizaine d’espèces de chouettes, hiboux et proches parents.

Implantées au sein d’une zone découverte, les volières des rapaces nocturnes (Peu larges et basses, mais aménagées tout en longueur à l’instar de celles pour les oiseaux européens) reconstituent un milieu forêstier et sombre, idéal pour l’hébergement d’une telle famille animale, où prospèrent différentes sortes de plantes grimpantes et basses où l’observation des oiseaux est alors particulièrement délicate.

Volière typique pour rapaces nocturnes
C’est ici que se concentre la majeure partie de la collection de chouettes et de hiboux du parc, parmi les quels les hiboux grands-ducs de Verreaux (Bubo lacteus), le kétoupa, ou hibou-pêcheur, malais (Ketupa ketupu), les chouettes leptogrammes du Vietnam (Strix leptogrammica ticehursti), les uniques chouettes effraies d’Hispaniola (Tyto glaucops) d’Europe en dehors du Royaume-Uni, ou les chouettes à lunettes (Pulsatrix perspicillata), mais également quelques-uns de leurs proches-parents que sont les podarges ou les martins-chasseurs.

Grand-duc de Verreaux (Bubo lacteus)

Jeune hibou grand-duc de Verreaux arborant encore son duvet – Partie coulisses

Chouette à lunettes (Pulsatrix perspicillata), de forme leucistique

Hibou-pêcheur malais (Ketupa ketupu)

Chouette leptogramme du Viêt-Nam (Strix leptogrammica ticehursti)
5) « Uhu-Burg »
Présentation intérieure et extérieure de rapaces européens dans une reconstitution de château-fort
9 espèces
Principale nouveauté de l’année 2007, le « Uhu-Burg », litérallement le château des hiboux, est la nouvelle présentation de rapaces européens du Vogelpark Walsrode, au sein d’une reconstitution de château-fort unique en Europe.

Entrée du « UhuBurg »
Le visiteur, après avoir découvert la grandeur de l’édifice, une reconstitution de château fort à l’armature en bois et en pierre culminant à une dizaine de mètres de hauteur, est invité à pénétrer dans le sous-sol du bâtiment, dans un environnement sombre et inquiétant, et se retrouver entre les volières végétalisées des hiboux grands-ducs (Bubo bubo bubo), des chouettes lapones (Strix nebulosa), des harfangs des neiges (Bubo scandiacus), des chouettes épervières (Surnia ulula) et des grands corbeaux (Corvus corax), aménagées tout en hauteur ; avant de rejoindre la réelle attraction du lieu, une grande volière de contact recréant une plantation de sapins entourée de vieux bâtiments en pierre dans la quelle volent en totale liberté au milieu des visiteurs quelques hiboux moyens-ducs (Asio otus), effraies des clochers (Tyto alba) et faucons crécérelles (Falco tinunculus).

Vue du sous-sol du « UhuBurg » entouré des volières pour rapaces nocturnes

Volière typique pour rapaces nocturnes dans le sous-sol du « UhuBurg »

Chouette lapone (Strix nebulosa)

Harfang des neiges (Bubo scandiacus)

Volière de contact pour chouettes, hiboux et faucons

Effraies des clochers (Tyto alba) dans un des greniers de la volière de contact
Accolées au « Uhu-Burg » au sein d’un calme espace isolé de toute lumière par la fraîcheur et l’ombre du bâtiment des hiboux , deux vastes volières végétalisées et garnies en contrebas de points d’eau, réalisées entre 2006 et 2007, permettent la présentation d’espèces gravements menacées dans leur milieu naturel et souvent délaissées par les collections zoologiques par leur manque d’originalité ou de couleurs.

Volière pour « oisaux rares »
La première d’entre elles est occupée par l’unique groupe d’ibis de Madagascar (Threskiornis bernieri) captifs au monde. Le Vogelpark Walsrode ayant développé depuis plusieurs années un partenariat avec le parc de Tsimbazaza à Madagascar pour l'échange d'espèces endémiques à cette île, dans le cadre de cet accord, quelques individus d’ibis ont été importés en Allemagne en fin d’année 2006 puis acheminés vers Walsrode, où ils ont été placés en compagnie de dendrocygnes à gouttelettes (Dendrocygna guttata). Première mondiale pour cet oiseau ressemblant à s’y méprendre à l’ibis sacré (Seule la couleur de ses yeux, bleue, permet de l’en différencier), une ponte a été enregistrée en début d’année 2007 et des oisillons ont éclos durant le printemps de cette même année.

Ibis sacré de Madagascar (Threskiornis bernieri)
Dans le cadre du même projet, des hérons-crabiers de Madagascar (Ardeola idae), superbes ardeidé au plumage blanc et au bec turquoise, ont été importés de Tsimbazaza entre 2006 et 2007 et présentés dans la seconde volière aux côtés d’ibis blancs (Eudocimus albus) et d’un groupe reproducteur de becs-ouverts indiens (Anastomus oscitans), parmi les seuls en captivité sur la planète à enregistrer chaque année des naissances.

Héron-crabier de Madagascar (Ardeola idae)

Bec-ouvert indien (Anastomus oscitans)