Bonjour a tous.
Alors voilà, petite semaine ensoleillée en Normandie qui m’ a permis le 23 mars dernier d’aller visiter l’un des parcs certainement les plus reconnus mondialement pour son travail d’élevage et de protection des espèces j’ai nommé…
…et oui le fameux zoo de Jersey ou «Durrell Wildlife Conservation Trust» pour les puristes
Et pour ceux qui n’ont encore jamais entendu parler de ce parc, le zoo de Jersey a été créé en 1959 sur la petite île anglo-normande (bon, plus anglo que normande) par le célèbre Gerald Durrell. Après quelques années de mise en route et la création en 1963 du «Jersey Wildlife Preservation Trust » pour la protection et la sauvegarde des espèces au sein même de leur milieu naturel, Gerald Durrell axa principalement sa collection sur les espèces menacées d’extinction avec une préférence pour les espèces endémiques aux îles ou archipels comme celles de l’île Ronde, Maurice, Rodriguez ou même Madagascar qui pour lui étaient bien moins connues du grand publique et délaissées de la plupart des zoos mondiaux au profit d’espèces plus spectaculaires et racoleuses. C’est ainsi que de nombreuses spécimens jusqu’alors peu représentés en captivité trouvèrent refuge sur cette nouvelle arche ou les mots d’ordre étaient étude, recherche et reproduction. Le nouveau concept de Durell était aussi de présenter plusieurs individus dans différents types d’infrastructures pour ainsi favoriser un maximum la reproduction, au contraire de beaucoup d’autres parcs qui à l’époque continuaient de présenter et de se focaliser sur un ou deux couples d’une même espèce. Ce concept, qui est toujours d’actualité au zoo, porta ses fruits et permis de sauver d’une extinction proche plusieurs spécimens intéressants comme la roussette de l’île Rodriguez, le boa de l’île Ronde, le garrulax de Courtois, le tamarin lion, le crapaud de Majorque ou l’amazone de sainte Lucie. Le travail est bien sûr loin d’être fini mais grâce aux efforts de Gerald Durrell et de ses équipes (animalières, éducatrices et scientifiques) de nombreux parcs européens et mondiaux ont pu à leur tour présenter à leur publique des rousettes, tamarins argentés, dendrobates ou lémuriens, et ainsi soutenir le travail de préservation et d’élevage mis en place à Jersey.
Statue de Gerald Durrell (1925-1995) à l’entrée du zoo. A noter la présence d’un maki vari et d’un gecko de l’île Ronde dont le parc et l’association ont énormément travaillé pour leur sauvetage.
A la mort de Gerald Durrell en 1995, la direction du zoo a été reprise par sa femme le docteur Lee M. Durrell qui a su reprendre le travail de son mari dans les mêmes directives et philosophie que ce dernier avait mis en place. Le «Durrell Wildlife Conservation Trust» et le «Jersey Wildlife Preservation Trust» continuent toujours de s’investir que ce soit à l’intérieur du parc ou au travers des vingt quatres programmes mis en place et dirigés par l’association à travers le monde. L’ «International Training Center» est aussi devenu l’un des atouts majeur de Jersey. Né du désir de Gerald Durrell ,qui pensait que le meilleur moyen pour protéger les écosystèmes et les animaux étaient de former les jeunes scientifiques à ce travail, cette école a permis la formation de plus de 1500 personnes de 120 pays différents à la préservation et l’élevage d’espèces menacées et qui contribue de perpétuer la mémoire et le travail de ce grand homme.
Voici donc un premier aperçu photographique du zoo de Jersey. Pour se donner une idée des lieus il faut s’imaginer un parc relativement végétalisé (un circuit botanique est de toute façon mis en place en parallèle au circuit zoologique). Au contraire d’un zoo français le visiteur ne trouve pas vraiment de circuit de visite bien délimité mais des installations situées ici ou là par zone (zone des tamarins, zone des grands singes, zone des volières) séparées par de vastes zones de verdure ou tout le monde circule librement. Un certain esthétisme règne aussi tout le long de la visite que ce soit au niveau des installations ou des jardins en eux-mêmes, bref un très beau parc que je vais vous présenter en balayant les grandes installations et leurs espèces
Installation «Clouded Forest»
L’installation «Clouded Forest» est la première grosse zone du parc. Située directement à l’entrée du zoo elle se compose de deux enclos séparés par un vaste bâtiment de nuit, le premier présentant une cohabitation ours à lunette (tremarctos ornatus) et loutre asiatique (aonyx cinereus), et le second une cohabitation coatis roux (nasua nasua) et hurleurs noir (alouatta caraya). Les deux zones sont relativement vastes et enrichies avec bien sûr une préférence arboricole pour celle des hurleurs et coatis. A noter que les enclos sont séparés entre eux mais je pense que les coatis ont la possibilité de passer librement d’une zone à l’autre. Le bâtiment de nuit des animaux qui surplombe l’enclos quand à lui est visitable. L’intérieur de celui-ci a même été réaménagé pour pouvoir accueillir un rare trio d’euphone à ventre orange (euphonia xanthogaster) ainsi qu’un couple de tangaras du Brésil (ramphocelus bresilius). Au sous sol le visiteur pourra découvrir les loges des différentes espèces, loutres avec ours et hurleurs avec coatis mais aussi une zone de présentation pour les roussettes de l’île Rodriguez
Première partie de l’enclos destinée aux ours à lunettes et loutres asiatique
Continuité de la zone des ours à lunettes
Bâtiment de nuit des coatis/hurleurs/ours à lunette/loutre asiatique.
Seconde partie de l’installation située de l’autre coté du bâtiment de nuit et destinée aux hurleurs noir et coatis roux.
Ours a lunette mâle
«Jewels of the Forest»
L’une de dernière grosse infrastructure de Jersey cette volière de contact est axée sur les espèces asiatiques. Plusieurs choses intéressantes sont à notées dans cette volière. Déjà la mise en place de dépliant en libre service (on les repose à la sortie) pour les visiteurs pour pouvoir identifier les différentes espèces présentées. Quand à l’installation, la mise en place de zones couvertes et de lampes chauffantes permettent la sortie toute l’année des différents oiseaux bien que cette volière soit à l’air libre. Enfin un mur artificiel en faux rocher percé de plusieurs trous offre aux oiseaux l’accès à une zone cachée pour se soustraire du publique. Au détour de la végétation abondante on croisera grive de Doherty (zoothera dohertyi), nicobar (calcenas nicobarica), colombe turvert (chalcophaps indica), gallicolombe poignardée (gallicolumba criniger), garrulax de Courtois (dryonastes courtoisi), cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), garrulax à queue rouge ou garrulax de Milne (trochalopteron milnei), faisan paon de Palawan (polyplectron napoleonisi), padda de Java (padda oryzivora), irène bleu (irena puella), garrulax d’Omei aussi appelé timalie à face grise ( liocichla omeiensis), rossignol du Japon (leiothrix lutea), shama à croupion blanc (copsychus malabaricus) et brève à capuchon (pitta sordida)
Intérieur de la volière. On peut noter sur cette photo l’alliance zone couverte en panneau isolant et zone découverte avec le simple filet.
Sentier de visite à l’intérieur de la volière
Nicobar
Shama à croupion blanc
Femelle faisan paon de Palawan
Colombe turvert (à confirmer car les couleurs ne me paraissent pas être celle d’une colombe turvert
Garrulax à queue rouge
«The Gaherty Reptile Breeding Center»
Ce complexe dédié aux reptiles et amphibiens est constitué d’un bâtiment principal renfermant un important centre d’élevage non visible du publique mais aussi des enclos extérieurs pour lézards et tortues. Malheureusement durant notre visite cette dernière zone était fermée pour cause de travaux et de construction d’une nouvelle zone à thème. Cependant le vivarium à lui seul permet l’observation de nombreuses espèces extrêmement rares et présentées dans des conditions tout à fait exemplaire. Pour ma part ce vivarium reste l’un de des plus beaux et des plus propres que j’ai pu visiter à ce jour. Les animaux disposent ici de terrariums relativement spacieux (même pour les petites espèces) et de nombreuses cohabitations peuvent être observées durant la visite. A cela s’ajoute de nombreux panneaux d’informations sur l’élevage (dont celui de la grenouille hylode de Johnston qui compte à Jersey pas moins de cents individus), la réussite et la réintroduction de différentes espèces réalisée par les équipes de Jersey. On pourra donc observer le rare crapaud de Majorque (euphonia xanthogaster), l’iguane des petites Antilles (iguana delicatissima), des dendrobates bleus (dendrobates azeurus) en cohabitation avec des rainettes de Guyane (trachycephalus resinifictrix), iguane rhinocéros (cyclura cornuta)en cohabitation avec des hylodes de Johnston (eleutherodactylus johnstonei), des grenouilles du Mont Serrat (leptodactylus fallax), des grenouilles venimeuses du Golf Duce (phyllobates vrittatus) en cohabitation avec des dendrobates fraise (dendrobates pumilio), python de Burmese (python molurus bivittatus), une cohabitation dendrobates fraise (dendrobates pumilio) avec des vipères de Schlegel (bothriechis schlegelii) et des dendrobates dorées (phyllobates terribilis), crapaud asiatique de Boulanger (peolostibes hosii), iguanes d’Utila (ctenosaura bakeri) dont le zoo gère le programme d’élevage, crapaud buffle (bufo marinus), boa de la Jamaïque (epicrates subflavus), héloderme perlé du Rio Fuerte (heloderma horridum exasperatum) en cohabitation avec des petits lézards bleu épineux (sceloporus serrifer cyanogenys), un couple de caïman nain de Cuvier (paleosuchus palpebrosus) en cohabitation avec des trachémydes d’Hispaniola (trachemys decorata), et pour finir des tortues boîte du Vietnam (cuora galbinifrons) et de rares tortues épineuse (heosemys spinosa) dont Jersey a été le premier à enregistrer l’éclosion et la réussite de l’élevage en Europe.
Vue d’ensemble du «Gaherty Reptile Breeding Center». Au centre du bâtiment se trouvent les terrariums des différents amphibiens et tout autour se trouve les terrariums des plus grandes espèces comme les iguanes ou python.
Rainette de Guyane
Iguane des petites Antilles
Iguane rhinocéros
Vipère de Schlegell
Couple de crapauds asiatique de Boulanger
Dendrobate dorée
Tortue épineuse adulte
«Les volières à oiseaux, tamarins et ouistitis»
Les volières des oiseaux et petits singes de Jersey s’étendent tout autour du lac des flamants du Chili. Au contraire des conceptions typiques françaises ou les volières s’alignent les unes à côté des autres le long des allées de visite, les volières sont ici conçues sous forme de «blocs» dispatchées ça et là au travers des vastes pelouses du parc. Le visiteur circule donc d’un bloc à l’autre comme bon lui semble sans à avoir vraiment besoin de suivre un circuit prédéfini. Il ne faut pas s’attendre non plus à croiser une espèce différente par volière comme c’est souvent le cas dans la plupart des zoos. Ici la collection est limitée à un certain nombre de spécimens mais réparties dans plusieurs volières pour maximiser un maximum les chances d’élevage. Et encore une fois, c’est à cela que l’on reconnait le travail mis en place des années auparavant par Gerald Durrell sur le site de Jersey : moins d’espèces mais plus d’individus pour mieux connaitre, mieux étudier et ainsi favoriser un maximum la reproduction. Il ne sera donc pas étrange de croiser plusieurs fois les mêmes espèces mais dans des volières de conception différentes. On se sent alors plus en train de visiter un centre d’élevage qu’un simple zoo, et l’on se rend compta que la philosophie de Durrell est toujours présente…même pour les nouveaux arrivants.
Les volières des oiseaux se séparent donc en quatre blocs différents. Le premier se situe près du «Jewels of the Forest» et s’axe principalement sur les espèces africaines, dont un grand nombre d’anatidés comme la sarcelle hottentot (anas hottentota), canard de Meller (anas melleri), sarcelle grise (anas gibberifrons), sarcelle de Bernier ( anas bernieri), érismature à dos blanc (thalassornis leuconetus), fuligule de Madagascar (aythya nyroca) mais aussi des cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), touracos pauline (tauraco erythrolophus), faisan d’Edward (lophura edwardsi) , des bulbuls noir (hypsipetes leucocephalus) dont le parc possède l’une des plus grande population mondiale. Le second et troisième bloc de volière présente à peu près les mêmes espèces mais dans des volières relativement plus vastes. En plus des espèces précédemment citées on pourra découvrir un groupe reproducteur de superbe et rare pigeon rose de l’île Maurice (nesoenas mayeri), un grand groupe d’étourneau de Bali (leucopsar rothschildi) qui compte près d’une vingtaine d’individus et un couple de calaos à casque rouge (aceros corrugatus). Le visiteur pourra aussi découvrir un groupe entier de volières extrêmement végétalisé et basé exclusivement sur l’un des derniers programmes de sauvetage du parc, celui de l’oriole du Mont Serrât (icterus oberi).
Enfin les dernières volières, situées sur l’allée descendant de la zone des gorilles, présentent en plus des orioles du Mont Serrât deux dernières espèces, le faisan du Vietnam (lophura hatinhensis) et le rarissime et superbe amazone de Sainte Lucie (amazona versicolor) que le parc élève avec succès depuis 1982.
Volière des espèces africaines
Volière de reproduction des orioles
Volière des calaos
Continuité de la volière des calaos et étourneaux de Bali
Femelle calao à casque rouge
Pigeon rose de l’île Maurice
Volière de présentation et d’élevage du très rare amazone de sainte Lucie
Les tamarins et ouistitis eux disposent de deux zones de volières. Comme celle des oiseaux, celles-ci sont relativement vastes et présentent peu d’espèces mais dans de très bonnes conditions. Extrêmement enrichies en rochers, buissons, arbustes, plantes vivaces et structures d’escalades les volières des tamarins et ouistitis ont la particularité d’être construites autour d’un bâtiment central non visible du publique leur permettant ainsi de se retirer à tout moment s’ils le désirent. Autre point intéressant, le fait que les animaux aient accès à la totalité des différentes volières situées tout autour du bâtiment, leur laissant ainsi un volume d’évolution assez important, mais aussi le fait de pouvoir suivre l’évolution du soleil durant toute la journée (chose importante pour l’élevage de certaines espèces).Enfin l’utilisation de lampes chauffantes dispersées à plusieurs endroits des volières pour permettre aux animaux de sortir en extérieur même durant les périodes les plus fraiches. L’élevage et le travail de protection entrepris par Jersey envers les tamarins et ouistitis (commencé en 1978 avec le célèbre tamarin lion) est maintenant reconnu mondialement, et si les visiteurs de parcs européens ou mondiaux peuvent maintenant croiser plus facilement des tamarins argentés, bicolore, à main rousse ou à tête de lion, ils le doivent en grande partie aux différentes élevages menés par les équipes de Gerald Durrell qui ont su enregistré et élevé plusieurs dizaines de petits des différentes espèces. Aujourd’hui certaines espèces comme le tamarin lion à tête dorée ne sont plus présentées (du moins non visible durant ma visite) mais l’on peut toujours croiser le tamarin lion (leontopithecus rosalia), tamarin empereur (saguinus imperator subgrisescns), tamarin bicolore (saguinus bicolor bicolor), le rare tamarin de Geoffroy (saguinus geoffroyi), callimico de Goeldi (callimico goeldii) et le superbe tamarin lion noir aussi appelé tamarin lion à croupe dorée (leontopithecus chrysopygus)
Premier complexe de volières des tamarins et ouistitis
Intérieur des volières
Second complexe des tamarins. Celui ci est principalement basé sur les tamarins de geoffroy/àcroupe dorée et bicolore (dont le parc possède 70% de la population captive mondiale
Suite des volières du second complexe
Alors voilà, petite semaine ensoleillée en Normandie qui m’ a permis le 23 mars dernier d’aller visiter l’un des parcs certainement les plus reconnus mondialement pour son travail d’élevage et de protection des espèces j’ai nommé…
…et oui le fameux zoo de Jersey ou «Durrell Wildlife Conservation Trust» pour les puristes
Et pour ceux qui n’ont encore jamais entendu parler de ce parc, le zoo de Jersey a été créé en 1959 sur la petite île anglo-normande (bon, plus anglo que normande) par le célèbre Gerald Durrell. Après quelques années de mise en route et la création en 1963 du «Jersey Wildlife Preservation Trust » pour la protection et la sauvegarde des espèces au sein même de leur milieu naturel, Gerald Durrell axa principalement sa collection sur les espèces menacées d’extinction avec une préférence pour les espèces endémiques aux îles ou archipels comme celles de l’île Ronde, Maurice, Rodriguez ou même Madagascar qui pour lui étaient bien moins connues du grand publique et délaissées de la plupart des zoos mondiaux au profit d’espèces plus spectaculaires et racoleuses. C’est ainsi que de nombreuses spécimens jusqu’alors peu représentés en captivité trouvèrent refuge sur cette nouvelle arche ou les mots d’ordre étaient étude, recherche et reproduction. Le nouveau concept de Durell était aussi de présenter plusieurs individus dans différents types d’infrastructures pour ainsi favoriser un maximum la reproduction, au contraire de beaucoup d’autres parcs qui à l’époque continuaient de présenter et de se focaliser sur un ou deux couples d’une même espèce. Ce concept, qui est toujours d’actualité au zoo, porta ses fruits et permis de sauver d’une extinction proche plusieurs spécimens intéressants comme la roussette de l’île Rodriguez, le boa de l’île Ronde, le garrulax de Courtois, le tamarin lion, le crapaud de Majorque ou l’amazone de sainte Lucie. Le travail est bien sûr loin d’être fini mais grâce aux efforts de Gerald Durrell et de ses équipes (animalières, éducatrices et scientifiques) de nombreux parcs européens et mondiaux ont pu à leur tour présenter à leur publique des rousettes, tamarins argentés, dendrobates ou lémuriens, et ainsi soutenir le travail de préservation et d’élevage mis en place à Jersey.
Statue de Gerald Durrell (1925-1995) à l’entrée du zoo. A noter la présence d’un maki vari et d’un gecko de l’île Ronde dont le parc et l’association ont énormément travaillé pour leur sauvetage.
A la mort de Gerald Durrell en 1995, la direction du zoo a été reprise par sa femme le docteur Lee M. Durrell qui a su reprendre le travail de son mari dans les mêmes directives et philosophie que ce dernier avait mis en place. Le «Durrell Wildlife Conservation Trust» et le «Jersey Wildlife Preservation Trust» continuent toujours de s’investir que ce soit à l’intérieur du parc ou au travers des vingt quatres programmes mis en place et dirigés par l’association à travers le monde. L’ «International Training Center» est aussi devenu l’un des atouts majeur de Jersey. Né du désir de Gerald Durrell ,qui pensait que le meilleur moyen pour protéger les écosystèmes et les animaux étaient de former les jeunes scientifiques à ce travail, cette école a permis la formation de plus de 1500 personnes de 120 pays différents à la préservation et l’élevage d’espèces menacées et qui contribue de perpétuer la mémoire et le travail de ce grand homme.
Voici donc un premier aperçu photographique du zoo de Jersey. Pour se donner une idée des lieus il faut s’imaginer un parc relativement végétalisé (un circuit botanique est de toute façon mis en place en parallèle au circuit zoologique). Au contraire d’un zoo français le visiteur ne trouve pas vraiment de circuit de visite bien délimité mais des installations situées ici ou là par zone (zone des tamarins, zone des grands singes, zone des volières) séparées par de vastes zones de verdure ou tout le monde circule librement. Un certain esthétisme règne aussi tout le long de la visite que ce soit au niveau des installations ou des jardins en eux-mêmes, bref un très beau parc que je vais vous présenter en balayant les grandes installations et leurs espèces
Installation «Clouded Forest»
L’installation «Clouded Forest» est la première grosse zone du parc. Située directement à l’entrée du zoo elle se compose de deux enclos séparés par un vaste bâtiment de nuit, le premier présentant une cohabitation ours à lunette (tremarctos ornatus) et loutre asiatique (aonyx cinereus), et le second une cohabitation coatis roux (nasua nasua) et hurleurs noir (alouatta caraya). Les deux zones sont relativement vastes et enrichies avec bien sûr une préférence arboricole pour celle des hurleurs et coatis. A noter que les enclos sont séparés entre eux mais je pense que les coatis ont la possibilité de passer librement d’une zone à l’autre. Le bâtiment de nuit des animaux qui surplombe l’enclos quand à lui est visitable. L’intérieur de celui-ci a même été réaménagé pour pouvoir accueillir un rare trio d’euphone à ventre orange (euphonia xanthogaster) ainsi qu’un couple de tangaras du Brésil (ramphocelus bresilius). Au sous sol le visiteur pourra découvrir les loges des différentes espèces, loutres avec ours et hurleurs avec coatis mais aussi une zone de présentation pour les roussettes de l’île Rodriguez
Première partie de l’enclos destinée aux ours à lunettes et loutres asiatique
Continuité de la zone des ours à lunettes
Bâtiment de nuit des coatis/hurleurs/ours à lunette/loutre asiatique.
Seconde partie de l’installation située de l’autre coté du bâtiment de nuit et destinée aux hurleurs noir et coatis roux.
Ours a lunette mâle
«Jewels of the Forest»
L’une de dernière grosse infrastructure de Jersey cette volière de contact est axée sur les espèces asiatiques. Plusieurs choses intéressantes sont à notées dans cette volière. Déjà la mise en place de dépliant en libre service (on les repose à la sortie) pour les visiteurs pour pouvoir identifier les différentes espèces présentées. Quand à l’installation, la mise en place de zones couvertes et de lampes chauffantes permettent la sortie toute l’année des différents oiseaux bien que cette volière soit à l’air libre. Enfin un mur artificiel en faux rocher percé de plusieurs trous offre aux oiseaux l’accès à une zone cachée pour se soustraire du publique. Au détour de la végétation abondante on croisera grive de Doherty (zoothera dohertyi), nicobar (calcenas nicobarica), colombe turvert (chalcophaps indica), gallicolombe poignardée (gallicolumba criniger), garrulax de Courtois (dryonastes courtoisi), cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), garrulax à queue rouge ou garrulax de Milne (trochalopteron milnei), faisan paon de Palawan (polyplectron napoleonisi), padda de Java (padda oryzivora), irène bleu (irena puella), garrulax d’Omei aussi appelé timalie à face grise ( liocichla omeiensis), rossignol du Japon (leiothrix lutea), shama à croupion blanc (copsychus malabaricus) et brève à capuchon (pitta sordida)
Intérieur de la volière. On peut noter sur cette photo l’alliance zone couverte en panneau isolant et zone découverte avec le simple filet.
Sentier de visite à l’intérieur de la volière
Nicobar
Shama à croupion blanc
Femelle faisan paon de Palawan
Colombe turvert (à confirmer car les couleurs ne me paraissent pas être celle d’une colombe turvert
Garrulax à queue rouge
«The Gaherty Reptile Breeding Center»
Ce complexe dédié aux reptiles et amphibiens est constitué d’un bâtiment principal renfermant un important centre d’élevage non visible du publique mais aussi des enclos extérieurs pour lézards et tortues. Malheureusement durant notre visite cette dernière zone était fermée pour cause de travaux et de construction d’une nouvelle zone à thème. Cependant le vivarium à lui seul permet l’observation de nombreuses espèces extrêmement rares et présentées dans des conditions tout à fait exemplaire. Pour ma part ce vivarium reste l’un de des plus beaux et des plus propres que j’ai pu visiter à ce jour. Les animaux disposent ici de terrariums relativement spacieux (même pour les petites espèces) et de nombreuses cohabitations peuvent être observées durant la visite. A cela s’ajoute de nombreux panneaux d’informations sur l’élevage (dont celui de la grenouille hylode de Johnston qui compte à Jersey pas moins de cents individus), la réussite et la réintroduction de différentes espèces réalisée par les équipes de Jersey. On pourra donc observer le rare crapaud de Majorque (euphonia xanthogaster), l’iguane des petites Antilles (iguana delicatissima), des dendrobates bleus (dendrobates azeurus) en cohabitation avec des rainettes de Guyane (trachycephalus resinifictrix), iguane rhinocéros (cyclura cornuta)en cohabitation avec des hylodes de Johnston (eleutherodactylus johnstonei), des grenouilles du Mont Serrat (leptodactylus fallax), des grenouilles venimeuses du Golf Duce (phyllobates vrittatus) en cohabitation avec des dendrobates fraise (dendrobates pumilio), python de Burmese (python molurus bivittatus), une cohabitation dendrobates fraise (dendrobates pumilio) avec des vipères de Schlegel (bothriechis schlegelii) et des dendrobates dorées (phyllobates terribilis), crapaud asiatique de Boulanger (peolostibes hosii), iguanes d’Utila (ctenosaura bakeri) dont le zoo gère le programme d’élevage, crapaud buffle (bufo marinus), boa de la Jamaïque (epicrates subflavus), héloderme perlé du Rio Fuerte (heloderma horridum exasperatum) en cohabitation avec des petits lézards bleu épineux (sceloporus serrifer cyanogenys), un couple de caïman nain de Cuvier (paleosuchus palpebrosus) en cohabitation avec des trachémydes d’Hispaniola (trachemys decorata), et pour finir des tortues boîte du Vietnam (cuora galbinifrons) et de rares tortues épineuse (heosemys spinosa) dont Jersey a été le premier à enregistrer l’éclosion et la réussite de l’élevage en Europe.
Vue d’ensemble du «Gaherty Reptile Breeding Center». Au centre du bâtiment se trouvent les terrariums des différents amphibiens et tout autour se trouve les terrariums des plus grandes espèces comme les iguanes ou python.
Rainette de Guyane
Iguane des petites Antilles
Iguane rhinocéros
Vipère de Schlegell
Couple de crapauds asiatique de Boulanger
Dendrobate dorée
Tortue épineuse adulte
«Les volières à oiseaux, tamarins et ouistitis»
Les volières des oiseaux et petits singes de Jersey s’étendent tout autour du lac des flamants du Chili. Au contraire des conceptions typiques françaises ou les volières s’alignent les unes à côté des autres le long des allées de visite, les volières sont ici conçues sous forme de «blocs» dispatchées ça et là au travers des vastes pelouses du parc. Le visiteur circule donc d’un bloc à l’autre comme bon lui semble sans à avoir vraiment besoin de suivre un circuit prédéfini. Il ne faut pas s’attendre non plus à croiser une espèce différente par volière comme c’est souvent le cas dans la plupart des zoos. Ici la collection est limitée à un certain nombre de spécimens mais réparties dans plusieurs volières pour maximiser un maximum les chances d’élevage. Et encore une fois, c’est à cela que l’on reconnait le travail mis en place des années auparavant par Gerald Durrell sur le site de Jersey : moins d’espèces mais plus d’individus pour mieux connaitre, mieux étudier et ainsi favoriser un maximum la reproduction. Il ne sera donc pas étrange de croiser plusieurs fois les mêmes espèces mais dans des volières de conception différentes. On se sent alors plus en train de visiter un centre d’élevage qu’un simple zoo, et l’on se rend compta que la philosophie de Durrell est toujours présente…même pour les nouveaux arrivants.
Les volières des oiseaux se séparent donc en quatre blocs différents. Le premier se situe près du «Jewels of the Forest» et s’axe principalement sur les espèces africaines, dont un grand nombre d’anatidés comme la sarcelle hottentot (anas hottentota), canard de Meller (anas melleri), sarcelle grise (anas gibberifrons), sarcelle de Bernier ( anas bernieri), érismature à dos blanc (thalassornis leuconetus), fuligule de Madagascar (aythya nyroca) mais aussi des cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), touracos pauline (tauraco erythrolophus), faisan d’Edward (lophura edwardsi) , des bulbuls noir (hypsipetes leucocephalus) dont le parc possède l’une des plus grande population mondiale. Le second et troisième bloc de volière présente à peu près les mêmes espèces mais dans des volières relativement plus vastes. En plus des espèces précédemment citées on pourra découvrir un groupe reproducteur de superbe et rare pigeon rose de l’île Maurice (nesoenas mayeri), un grand groupe d’étourneau de Bali (leucopsar rothschildi) qui compte près d’une vingtaine d’individus et un couple de calaos à casque rouge (aceros corrugatus). Le visiteur pourra aussi découvrir un groupe entier de volières extrêmement végétalisé et basé exclusivement sur l’un des derniers programmes de sauvetage du parc, celui de l’oriole du Mont Serrât (icterus oberi).
Enfin les dernières volières, situées sur l’allée descendant de la zone des gorilles, présentent en plus des orioles du Mont Serrât deux dernières espèces, le faisan du Vietnam (lophura hatinhensis) et le rarissime et superbe amazone de Sainte Lucie (amazona versicolor) que le parc élève avec succès depuis 1982.
Volière des espèces africaines
Volière de reproduction des orioles
Volière des calaos
Continuité de la volière des calaos et étourneaux de Bali
Femelle calao à casque rouge
Pigeon rose de l’île Maurice
Volière de présentation et d’élevage du très rare amazone de sainte Lucie
Les tamarins et ouistitis eux disposent de deux zones de volières. Comme celle des oiseaux, celles-ci sont relativement vastes et présentent peu d’espèces mais dans de très bonnes conditions. Extrêmement enrichies en rochers, buissons, arbustes, plantes vivaces et structures d’escalades les volières des tamarins et ouistitis ont la particularité d’être construites autour d’un bâtiment central non visible du publique leur permettant ainsi de se retirer à tout moment s’ils le désirent. Autre point intéressant, le fait que les animaux aient accès à la totalité des différentes volières situées tout autour du bâtiment, leur laissant ainsi un volume d’évolution assez important, mais aussi le fait de pouvoir suivre l’évolution du soleil durant toute la journée (chose importante pour l’élevage de certaines espèces).Enfin l’utilisation de lampes chauffantes dispersées à plusieurs endroits des volières pour permettre aux animaux de sortir en extérieur même durant les périodes les plus fraiches. L’élevage et le travail de protection entrepris par Jersey envers les tamarins et ouistitis (commencé en 1978 avec le célèbre tamarin lion) est maintenant reconnu mondialement, et si les visiteurs de parcs européens ou mondiaux peuvent maintenant croiser plus facilement des tamarins argentés, bicolore, à main rousse ou à tête de lion, ils le doivent en grande partie aux différentes élevages menés par les équipes de Gerald Durrell qui ont su enregistré et élevé plusieurs dizaines de petits des différentes espèces. Aujourd’hui certaines espèces comme le tamarin lion à tête dorée ne sont plus présentées (du moins non visible durant ma visite) mais l’on peut toujours croiser le tamarin lion (leontopithecus rosalia), tamarin empereur (saguinus imperator subgrisescns), tamarin bicolore (saguinus bicolor bicolor), le rare tamarin de Geoffroy (saguinus geoffroyi), callimico de Goeldi (callimico goeldii) et le superbe tamarin lion noir aussi appelé tamarin lion à croupe dorée (leontopithecus chrysopygus)
Premier complexe de volières des tamarins et ouistitis
Intérieur des volières
Second complexe des tamarins. Celui ci est principalement basé sur les tamarins de geoffroy/àcroupe dorée et bicolore (dont le parc possède 70% de la population captive mondiale
Suite des volières du second complexe