zoo de Jersey

Postez-ici vos comptes-rendus de visites dans les espaces zoologiques français et étrangers...

zoo de Jersey

Messagepar will » Jeudi 14 Mai 2009 0:27

Bonjour a tous.
Alors voilà, petite semaine ensoleillée en Normandie qui m’ a permis le 23 mars dernier d’aller visiter l’un des parcs certainement les plus reconnus mondialement pour son travail d’élevage et de protection des espèces j’ai nommé…

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…et oui le fameux zoo de Jersey ou «Durrell Wildlife Conservation Trust» pour les puristes

Et pour ceux qui n’ont encore jamais entendu parler de ce parc, le zoo de Jersey a été créé en 1959 sur la petite île anglo-normande (bon, plus anglo que normande) par le célèbre Gerald Durrell. Après quelques années de mise en route et la création en 1963 du «Jersey Wildlife Preservation Trust » pour la protection et la sauvegarde des espèces au sein même de leur milieu naturel, Gerald Durrell axa principalement sa collection sur les espèces menacées d’extinction avec une préférence pour les espèces endémiques aux îles ou archipels comme celles de l’île Ronde, Maurice, Rodriguez ou même Madagascar qui pour lui étaient bien moins connues du grand publique et délaissées de la plupart des zoos mondiaux au profit d’espèces plus spectaculaires et racoleuses. C’est ainsi que de nombreuses spécimens jusqu’alors peu représentés en captivité trouvèrent refuge sur cette nouvelle arche ou les mots d’ordre étaient étude, recherche et reproduction. Le nouveau concept de Durell était aussi de présenter plusieurs individus dans différents types d’infrastructures pour ainsi favoriser un maximum la reproduction, au contraire de beaucoup d’autres parcs qui à l’époque continuaient de présenter et de se focaliser sur un ou deux couples d’une même espèce. Ce concept, qui est toujours d’actualité au zoo, porta ses fruits et permis de sauver d’une extinction proche plusieurs spécimens intéressants comme la roussette de l’île Rodriguez, le boa de l’île Ronde, le garrulax de Courtois, le tamarin lion, le crapaud de Majorque ou l’amazone de sainte Lucie. Le travail est bien sûr loin d’être fini mais grâce aux efforts de Gerald Durrell et de ses équipes (animalières, éducatrices et scientifiques) de nombreux parcs européens et mondiaux ont pu à leur tour présenter à leur publique des rousettes, tamarins argentés, dendrobates ou lémuriens, et ainsi soutenir le travail de préservation et d’élevage mis en place à Jersey.


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Statue de Gerald Durrell (1925-1995) à l’entrée du zoo. A noter la présence d’un maki vari et d’un gecko de l’île Ronde dont le parc et l’association ont énormément travaillé pour leur sauvetage.


A la mort de Gerald Durrell en 1995, la direction du zoo a été reprise par sa femme le docteur Lee M. Durrell qui a su reprendre le travail de son mari dans les mêmes directives et philosophie que ce dernier avait mis en place. Le «Durrell Wildlife Conservation Trust» et le «Jersey Wildlife Preservation Trust» continuent toujours de s’investir que ce soit à l’intérieur du parc ou au travers des vingt quatres programmes mis en place et dirigés par l’association à travers le monde. L’ «International Training Center» est aussi devenu l’un des atouts majeur de Jersey. Né du désir de Gerald Durrell ,qui pensait que le meilleur moyen pour protéger les écosystèmes et les animaux étaient de former les jeunes scientifiques à ce travail, cette école a permis la formation de plus de 1500 personnes de 120 pays différents à la préservation et l’élevage d’espèces menacées et qui contribue de perpétuer la mémoire et le travail de ce grand homme.

Voici donc un premier aperçu photographique du zoo de Jersey. Pour se donner une idée des lieus il faut s’imaginer un parc relativement végétalisé (un circuit botanique est de toute façon mis en place en parallèle au circuit zoologique). Au contraire d’un zoo français le visiteur ne trouve pas vraiment de circuit de visite bien délimité mais des installations situées ici ou là par zone (zone des tamarins, zone des grands singes, zone des volières) séparées par de vastes zones de verdure ou tout le monde circule librement. Un certain esthétisme règne aussi tout le long de la visite que ce soit au niveau des installations ou des jardins en eux-mêmes, bref un très beau parc que je vais vous présenter en balayant les grandes installations et leurs espèces




Installation «Clouded Forest»


L’installation «Clouded Forest» est la première grosse zone du parc. Située directement à l’entrée du zoo elle se compose de deux enclos séparés par un vaste bâtiment de nuit, le premier présentant une cohabitation ours à lunette (tremarctos ornatus) et loutre asiatique (aonyx cinereus), et le second une cohabitation coatis roux (nasua nasua) et hurleurs noir (alouatta caraya). Les deux zones sont relativement vastes et enrichies avec bien sûr une préférence arboricole pour celle des hurleurs et coatis. A noter que les enclos sont séparés entre eux mais je pense que les coatis ont la possibilité de passer librement d’une zone à l’autre. Le bâtiment de nuit des animaux qui surplombe l’enclos quand à lui est visitable. L’intérieur de celui-ci a même été réaménagé pour pouvoir accueillir un rare trio d’euphone à ventre orange (euphonia xanthogaster) ainsi qu’un couple de tangaras du Brésil (ramphocelus bresilius). Au sous sol le visiteur pourra découvrir les loges des différentes espèces, loutres avec ours et hurleurs avec coatis mais aussi une zone de présentation pour les roussettes de l’île Rodriguez

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Première partie de l’enclos destinée aux ours à lunettes et loutres asiatique

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Continuité de la zone des ours à lunettes


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Bâtiment de nuit des coatis/hurleurs/ours à lunette/loutre asiatique.

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Seconde partie de l’installation située de l’autre coté du bâtiment de nuit et destinée aux hurleurs noir et coatis roux.

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Ours a lunette mâle




«Jewels of the Forest»


L’une de dernière grosse infrastructure de Jersey cette volière de contact est axée sur les espèces asiatiques. Plusieurs choses intéressantes sont à notées dans cette volière. Déjà la mise en place de dépliant en libre service (on les repose à la sortie) pour les visiteurs pour pouvoir identifier les différentes espèces présentées. Quand à l’installation, la mise en place de zones couvertes et de lampes chauffantes permettent la sortie toute l’année des différents oiseaux bien que cette volière soit à l’air libre. Enfin un mur artificiel en faux rocher percé de plusieurs trous offre aux oiseaux l’accès à une zone cachée pour se soustraire du publique. Au détour de la végétation abondante on croisera grive de Doherty (zoothera dohertyi), nicobar (calcenas nicobarica), colombe turvert (chalcophaps indica), gallicolombe poignardée (gallicolumba criniger), garrulax de Courtois (dryonastes courtoisi), cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), garrulax à queue rouge ou garrulax de Milne (trochalopteron milnei), faisan paon de Palawan (polyplectron napoleonisi), padda de Java (padda oryzivora), irène bleu (irena puella), garrulax d’Omei aussi appelé timalie à face grise ( liocichla omeiensis), rossignol du Japon (leiothrix lutea), shama à croupion blanc (copsychus malabaricus) et brève à capuchon (pitta sordida)

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Intérieur de la volière. On peut noter sur cette photo l’alliance zone couverte en panneau isolant et zone découverte avec le simple filet.

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Sentier de visite à l’intérieur de la volière

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Nicobar

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Shama à croupion blanc

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Femelle faisan paon de Palawan

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Colombe turvert (à confirmer car les couleurs ne me paraissent pas être celle d’une colombe turvert

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Garrulax à queue rouge



«The Gaherty Reptile Breeding Center»


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Ce complexe dédié aux reptiles et amphibiens est constitué d’un bâtiment principal renfermant un important centre d’élevage non visible du publique mais aussi des enclos extérieurs pour lézards et tortues. Malheureusement durant notre visite cette dernière zone était fermée pour cause de travaux et de construction d’une nouvelle zone à thème. Cependant le vivarium à lui seul permet l’observation de nombreuses espèces extrêmement rares et présentées dans des conditions tout à fait exemplaire. Pour ma part ce vivarium reste l’un de des plus beaux et des plus propres que j’ai pu visiter à ce jour. Les animaux disposent ici de terrariums relativement spacieux (même pour les petites espèces) et de nombreuses cohabitations peuvent être observées durant la visite. A cela s’ajoute de nombreux panneaux d’informations sur l’élevage (dont celui de la grenouille hylode de Johnston qui compte à Jersey pas moins de cents individus), la réussite et la réintroduction de différentes espèces réalisée par les équipes de Jersey. On pourra donc observer le rare crapaud de Majorque (euphonia xanthogaster), l’iguane des petites Antilles (iguana delicatissima), des dendrobates bleus (dendrobates azeurus) en cohabitation avec des rainettes de Guyane (trachycephalus resinifictrix), iguane rhinocéros (cyclura cornuta)en cohabitation avec des hylodes de Johnston (eleutherodactylus johnstonei), des grenouilles du Mont Serrat (leptodactylus fallax), des grenouilles venimeuses du Golf Duce (phyllobates vrittatus) en cohabitation avec des dendrobates fraise (dendrobates pumilio), python de Burmese (python molurus bivittatus), une cohabitation dendrobates fraise (dendrobates pumilio) avec des vipères de Schlegel (bothriechis schlegelii) et des dendrobates dorées (phyllobates terribilis), crapaud asiatique de Boulanger (peolostibes hosii), iguanes d’Utila (ctenosaura bakeri) dont le zoo gère le programme d’élevage, crapaud buffle (bufo marinus), boa de la Jamaïque (epicrates subflavus), héloderme perlé du Rio Fuerte (heloderma horridum exasperatum) en cohabitation avec des petits lézards bleu épineux (sceloporus serrifer cyanogenys), un couple de caïman nain de Cuvier (paleosuchus palpebrosus) en cohabitation avec des trachémydes d’Hispaniola (trachemys decorata), et pour finir des tortues boîte du Vietnam (cuora galbinifrons) et de rares tortues épineuse (heosemys spinosa) dont Jersey a été le premier à enregistrer l’éclosion et la réussite de l’élevage en Europe.

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Vue d’ensemble du «Gaherty Reptile Breeding Center». Au centre du bâtiment se trouvent les terrariums des différents amphibiens et tout autour se trouve les terrariums des plus grandes espèces comme les iguanes ou python.

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Rainette de Guyane

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Iguane des petites Antilles

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Iguane rhinocéros

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Vipère de Schlegell

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Couple de crapauds asiatique de Boulanger

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Dendrobate dorée

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Tortue épineuse adulte



«Les volières à oiseaux, tamarins et ouistitis»


Les volières des oiseaux et petits singes de Jersey s’étendent tout autour du lac des flamants du Chili. Au contraire des conceptions typiques françaises ou les volières s’alignent les unes à côté des autres le long des allées de visite, les volières sont ici conçues sous forme de «blocs» dispatchées ça et là au travers des vastes pelouses du parc. Le visiteur circule donc d’un bloc à l’autre comme bon lui semble sans à avoir vraiment besoin de suivre un circuit prédéfini. Il ne faut pas s’attendre non plus à croiser une espèce différente par volière comme c’est souvent le cas dans la plupart des zoos. Ici la collection est limitée à un certain nombre de spécimens mais réparties dans plusieurs volières pour maximiser un maximum les chances d’élevage. Et encore une fois, c’est à cela que l’on reconnait le travail mis en place des années auparavant par Gerald Durrell sur le site de Jersey : moins d’espèces mais plus d’individus pour mieux connaitre, mieux étudier et ainsi favoriser un maximum la reproduction. Il ne sera donc pas étrange de croiser plusieurs fois les mêmes espèces mais dans des volières de conception différentes. On se sent alors plus en train de visiter un centre d’élevage qu’un simple zoo, et l’on se rend compta que la philosophie de Durrell est toujours présente…même pour les nouveaux arrivants.
Les volières des oiseaux se séparent donc en quatre blocs différents. Le premier se situe près du «Jewels of the Forest» et s’axe principalement sur les espèces africaines, dont un grand nombre d’anatidés comme la sarcelle hottentot (anas hottentota), canard de Meller (anas melleri), sarcelle grise (anas gibberifrons), sarcelle de Bernier ( anas bernieri), érismature à dos blanc (thalassornis leuconetus), fuligule de Madagascar (aythya nyroca) mais aussi des cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), touracos pauline (tauraco erythrolophus), faisan d’Edward (lophura edwardsi) , des bulbuls noir (hypsipetes leucocephalus) dont le parc possède l’une des plus grande population mondiale. Le second et troisième bloc de volière présente à peu près les mêmes espèces mais dans des volières relativement plus vastes. En plus des espèces précédemment citées on pourra découvrir un groupe reproducteur de superbe et rare pigeon rose de l’île Maurice (nesoenas mayeri), un grand groupe d’étourneau de Bali (leucopsar rothschildi) qui compte près d’une vingtaine d’individus et un couple de calaos à casque rouge (aceros corrugatus). Le visiteur pourra aussi découvrir un groupe entier de volières extrêmement végétalisé et basé exclusivement sur l’un des derniers programmes de sauvetage du parc, celui de l’oriole du Mont Serrât (icterus oberi).
Enfin les dernières volières, situées sur l’allée descendant de la zone des gorilles, présentent en plus des orioles du Mont Serrât deux dernières espèces, le faisan du Vietnam (lophura hatinhensis) et le rarissime et superbe amazone de Sainte Lucie (amazona versicolor) que le parc élève avec succès depuis 1982.


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Volière des espèces africaines

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Volière de reproduction des orioles

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Volière des calaos

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Continuité de la volière des calaos et étourneaux de Bali

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Femelle calao à casque rouge

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Pigeon rose de l’île Maurice

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Volière de présentation et d’élevage du très rare amazone de sainte Lucie

Les tamarins et ouistitis eux disposent de deux zones de volières. Comme celle des oiseaux, celles-ci sont relativement vastes et présentent peu d’espèces mais dans de très bonnes conditions. Extrêmement enrichies en rochers, buissons, arbustes, plantes vivaces et structures d’escalades les volières des tamarins et ouistitis ont la particularité d’être construites autour d’un bâtiment central non visible du publique leur permettant ainsi de se retirer à tout moment s’ils le désirent. Autre point intéressant, le fait que les animaux aient accès à la totalité des différentes volières situées tout autour du bâtiment, leur laissant ainsi un volume d’évolution assez important, mais aussi le fait de pouvoir suivre l’évolution du soleil durant toute la journée (chose importante pour l’élevage de certaines espèces).Enfin l’utilisation de lampes chauffantes dispersées à plusieurs endroits des volières pour permettre aux animaux de sortir en extérieur même durant les périodes les plus fraiches. L’élevage et le travail de protection entrepris par Jersey envers les tamarins et ouistitis (commencé en 1978 avec le célèbre tamarin lion) est maintenant reconnu mondialement, et si les visiteurs de parcs européens ou mondiaux peuvent maintenant croiser plus facilement des tamarins argentés, bicolore, à main rousse ou à tête de lion, ils le doivent en grande partie aux différentes élevages menés par les équipes de Gerald Durrell qui ont su enregistré et élevé plusieurs dizaines de petits des différentes espèces. Aujourd’hui certaines espèces comme le tamarin lion à tête dorée ne sont plus présentées (du moins non visible durant ma visite) mais l’on peut toujours croiser le tamarin lion (leontopithecus rosalia), tamarin empereur (saguinus imperator subgrisescns), tamarin bicolore (saguinus bicolor bicolor), le rare tamarin de Geoffroy (saguinus geoffroyi), callimico de Goeldi (callimico goeldii) et le superbe tamarin lion noir aussi appelé tamarin lion à croupe dorée (leontopithecus chrysopygus)

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Premier complexe de volières des tamarins et ouistitis

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Intérieur des volières

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Second complexe des tamarins. Celui ci est principalement basé sur les tamarins de geoffroy/àcroupe dorée et bicolore (dont le parc possède 70% de la population captive mondiale

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Suite des volières du second complexe
will
 
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Re: zoo de Jersey

Messagepar will » Jeudi 14 Mai 2009 0:29

«La vallée»


Située en plein milieu du zoo, la vallée est traversée par une vaste zone aquatique qui s’étale sur toute la longueur du domaine. Séparée en deux par l’allée de visite, la zone aquatique est constituée d’un premier lac paysagé situé dans la zone «est» du parc et lieu de vie d’un groupe de flamants du Chili. Au dessus de celui-ci un petit bassin d’agrément à été transformé ces dernières années en nouvelle zone de présentation des loutres asiatiques.
De l’autre coté de l’allée de visite, donc côté « ouest » le lac des flamants se prolonge en vaste plaine semi marécageuse. Cette zone laissée sauvage par les équipes du zoo à pour but d’offrir le gîte et la protection aux espèces animales natives de l’île comme les chauves souris pipistrelles (pipistrellus pipistrellus) ,dont le parc à mis en place sur l’île son propre programme de protection, mais aussi au niveau végétal avec la protection et la propagation des orchis à fleur lâche (anacamptis laxiflora), l’orchis négligée (dactylorhiza praetermissa) ou les parentucelles (parentucellia viscosa), trois espèces qui voient leur nombre se réduire aussi bien sur l’île que sur le territoire anglais. Ces parcelles permettent aussi de favoriser le développement d’espèces endémiques à l’île de Jersey comme la grenouille agile dont la population ne se limite plus qu’à la zone sud ouest de l’île ainsi que deux autres espèces de batraciens. Enfin dernière classe à profiter de ses biens faits naturels, les insectes. Une étude mise en place en 2005, et qui année après année repousse ses résultats, est celle des papillons de nuit. La remise en état «naturel» de la vallée à permis d’enregistrer au fil des années l’arrivée de nouvelles espèces, et place maintenant Jersey comme le site le plus riche en papillons de nuit de toute l’Angleterre. Bref un véritable petit paradis pour les espèces locales ou il ne sera donc pas exceptionnel de croiser au détour d’une allée un écureuil roux mais aussi d’autres spécimens plus exotique comme les cygnes coscoroba (anas coscoroba), les grues couronnées (balearica regulorum) , les grands flamants (phoenicopterus roseus), un grand groupe de bernaches à cou roux (anser ruficolis) et… les macaques nègre de Sulawesi (macaca nigra) et les loups à crinière (chrysocyon brachyurus) dont les enclos, de grande taille, sont situés le long de l’allée longeant le lac. Ceux-ci sont aussi visibles depuis la zone des orangs outan qui les surplombe.


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La vallée avec en arrière fond le manoir des Augrès

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Nouvel enclos des loutres asiatiques

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Zone des flamants du Chili

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Installation des macaques nègres


«Les grands singes»


Deux familles de grands singes sont présentées au zoo de Jersey, un groupe de gorille des plaines de l’ouest et un groupe d’orangs outan de Sumatra en cohabitation avec un couple de gibbons à mains blanche.
Tous deux disposent de bonnes conditions de présentation. Le groupe de gorilles des plaines de l’ouest dispose d’une vaste fosse de plus de 2000m2 aménagée sous forme de colline, avec en son centre, un renfoncement permettant aux animaux de se soustraire de la vue des visiteurs. Celle-ci est enrichie de différentes structures d’escalade, rochers, vastes massifs protégés des animaux pour végétalisée la zone et d’autres à libre accès ou les gorilles peuvent cueillir, fourrager et se reposer au milieu des buissons et herbes hautes.
Les orangs outan eux disposent de deux vastes îles herbeuses, totalisant près de 5000m2 d’évolution, où les structures d’escalade s’entrecroisent dans tous les sens pour les besoins de ces grands mammifères arboricoles. Des filets, cordages, hamacs et plate formes viennent aussi enrichir les lieus.

Les bâtiments de nuit des espèces sont visitables. A l’intérieur le visiteur découvrira les loges relativement spacieuses des animaux mais aussi tout un tas d’information sur les caractéristiques des deux espèces (habitat, moulage des pattes, nutrition, excrément…) mais aussi sur la conservation et les menaces qui pèsent sur les grands singes. Des fiches d’identité des différents membres des deux familles sont aussi présentées ainsi que, chose intéressante, tout l’historique des gorilles nés à Jersey. Enfin deux concepts intéressant dans les bâtiments de nuit, d’abord l’utilisation de filet de camouflage tendu tout le long des loges des gorilles pour dissimuler les visiteurs, et au niveau des orangs outan l’utilisation de petit volet inclinables verticalement (un peu comme le système des stores) pour masquer le passage des visiteurs au point le plus près de l’île mais en leur permettant tout de même d’admirer les animaux.

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Vue sur l’intérieur de la zone des gorilles depuis l’observatoire du bâtiment de nuit

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Vue principale de l’enclos des gorilles

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Continuité de l’enclos

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Le superbe Ya Kwanza

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Première île des orangs outan de Sumatra et gibbons à main blanche

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Seconde île des orangs outan

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Orang outan de Sumatra



«La forêt des tamarins, la zone malgache et la ferme organique»


En redescendant de la zone des orangs outan le visiteur va peu à peu entrer dans une zone forestière où de très légers sifflements aigus retentissent de toute part «the tamarin Wood» ou forêt des tamarins. Aujourd’hui un groupe de ouistitis argenté (callithrix argentata argentata) cohabitent avec une famille de tamarins lion à croupe dorée (leontopithecus chrysopygus), et évoluent librement dans ce petit domaine laisser sauvage. Zoologiquement cette zone représente aussi une grande réussite puisque c’est ici au début des années 90 que fut tenté le premier lâché de tamarins pour les besoins d’un programme d’étude «in situ». Les heureux bénéficiaires de cette libération sous surveillance furent une famille de tamarins pinché. De petites volières protégées munies de maison chauffées furent tout de même installée comme zone de repli pour les besoins des animaux, mais rapidement les petits primates commencèrent à explorer les territoires situés en périphérie des volières et à s’aventurer toujours plus loin sous la surveillance des scientifiques et animaliers du parc. Ce programme fut une réelle réussite, que ce soit pour le parc ou pour le programme d’étude qui permis une avancée considérable dans le maintien et la connaissance zoologique des tamarins et ouistitis. Aujourd’hui encore ce programme est toujours d’actualité mais le tamarin pinché, précurseur de ce programme, à au fil des années été remplacé par des espèces plus rares aux connaissances captives peu développées. En contrebas de la forêt des tamarins les zones marécageuses de l’étang sauvage offre de vastes terrains pour les grues à cou blanc (grus vipio) et grues de paradis (anthropoides paradisea), mais aussi pour les hapalémurs du lac Alaotra (hapalemur alaotrensis), petit lémurien affectionnant les zones semi-humides et dont le statut dans la nature devient de plus en plus préoccupant. Une espèce d’anatidé a aussi droit à sa propre installation dans cette zone du parc, la sarcelle de Madagascar aussi appelé sarcelle de Bernier (anas bernieri). Autrefois élevées dans de simples volières, le zoo de Jersey est resté pendant plusieurs années sans réussir l’élevage des sarcelles de Bernier. Après une étude approfondie de l’espèce et de ses besoins biologiques il fut décidé de la création de la volière malgache pour la réussite de l’élevage de cette rare sarcelle. La chose fut réussite car depuis sa création en 1998 près de cents jeunes ont pu être élevées avec succès. Elles sont ici visibles en compagnie de canard de Meller (anas melleri), d’érismatures à dos blanc (thalassornis leuconotus), de sarcelles hottentot (anas hottentota) et de bulbuls noir (hypsipetes leucocephalus)

En remontant dans la partie haute du parc situé au dessus des lacs on découvre un concept biologique assez intéressant et peu utilisé (du moins à ma connaissance en parc zoologique), la ferme organique. Cette installation n’est autre qu’une grande zone de culture pour les différents fruits, légumes et végétaux qui servent de repas aux animaux de Jersey. Totalement biologique, ici les engrais et pesticides sont remplacés par le compost, insectes et plantes, ces parcelles de cultures furent les premières de leur genre à être créer pour un espace zoologique de Grande Bretagne. Aujourd’hui celles-ci fournissent près de 80% de la nourriture végétale des animaux ce qui permet une économie non négligeable pour le parc mais aussi un suivi et un contrôle précis des aliments donnés aux pensionnaires. Cette zone végétale débouche sur une autre serre mais cette fois habitée par l’un des chiroptères les plus rares en captivité, la roussette de Livingstone (pteropus livingstonii). Leur installation, la seconde du parc pour la présentation de cette espèce, contraste avec les présentations du parc mais il faut admettre que ses simples serres en plastique doublé réussissent à merveille pour cette espèce dont Jersey possède le plus grand groupe mondial. Cette zone du parc se termine avec la forêt des lémuriens. Ici deux espèces se séparent les berges d’un vaste plan d’eau, un groupe de makis varis roux (varecia rubra) et une famille de lémur à front roux (eulemur rufus). L’enclos de grande surface ainsi qu’une végétation particulièrement riche et abondante offre de nombreuses possibilités aux animaux, et bien que le visiteur est axé à un point d’observation surélevé il faut savoir rester patient et discret avant de voir sortir des arbres ou des hautes herbes les petites têtes des animaux.

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Forêt des tamarins lion à croupe dorée et ouistitis argentés

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Ouistiti argenté

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Marais des grues à cou blanc et grue de Stanley

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Couple de grues de Stanley

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Au bout de la forêt des tamarins se trouve une nouvelle île pour l’élevage des rares tamarins bicolore

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Volière malgache

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Sarcelle de Bernier

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Près de l’installation des hapalémurs un petit sentier mène au marais sauvage, zone de refuge et d’observation des oiseaux régionaux

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L’une des serres de la ferme organique

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La zone des lémurens et en arrière plan la nouvelle serre des roussettes de Livingstone

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Intérieur de la serre des roussettes de Livingstone




«Le manoir des Augrès et le Walled garden»


En plein centre du domaine zoologique domine le superbe manoir des Augrès, indissociable de l’histoire du zoo car c’est par l’achat de ce domaine que tout commença en. Celui ci resta même pendant de longues années la demeure du fondateur des lieus Gerald Durrell. Aujourd’hui le manoir et ses jardins font parti intègre de la visite et renferme quelques espèces intéressantes dont la rareté des lieus, l’aye-aye (daubentonia madagascariensis). Ce rare lémurien nocturne originaire de Madagascar à marquer l’histoire de Jersey de son passage et à permis une fois de plus de prouver la qualité du travail effectuer ici. Gerald Durrell fut certainement l’un des premiers à vraiment se pencher sur le devenir et la protection de ce curieux mammifère et à mettre en place dès 1990 les bases d’un élevage hors pays d’origine. Six individus arrivèrent alors de Madagascar pour constituer la base du pôle de reproduction et furent présentés dans différentes annexes du manoir aménagées en nocturama. Toutes furent conçues sur le principe de volière arboricole agrémentées de nids artificiels, de structures d’escalades mais aussi de substrats terrestres puisque certaines volières présentent aussi en cohabitation les rares rats géants de Madagascar (hypogeomys antimena). Ce programme mondial permis une véritable avancée dans la connaissance et le maintien de ces drôles de lémuriens mais glorifia surtout Jersey d’une première mondiale avec la naissance en 1992 du premier aye-aye captif (neuf naissances enregistrées à ce jour au zoo)

La sortie du manoir se fait par le «Walled Garden». Séparé en deux dans sa longueur, celui-ci présente d’abord une vaste zone ou cohabite maki catta (lemur catta) et maki vari (varecia variegata variegata). De l’autre coté un vaste enclos vitré de type désertique accueille une grande famille de suricates (suricata suricatta) de plus de vingt individus. Cet enclos est une vraie réussite de part sa taille, car il est surprenant de voir un parc offrir tant de superficie à ces petits carnivores, mais aussi par son enrichissement qui ne s’arrête par pour une fois à de simples cailloux posés sur le sable. Un autre point intéressant est le fait que les suricates disposent en fond d’enclos d’une autre zone invisible du visiteur, et elle aussi plus grande qu’un enclos normal, pour pouvoir se retirer du public s’ils le désirent. Tout ceci n’est bien sûr pas due au hasard puisque les suricates, comme d’autres espèces de Jersey, sont ici étudiées à longueur d’année pour permettre d’apprendre et d’en savoir un maximum sur les techniques de maintien, d’élevage et de reproduction de ces espèces considérées comme «basiques». A long terme, le but est de créer une base de connaissance viable et quasi-complète pour pouvoir ensuite reproduire le même schéma sur des espèces voisines plus délicates, plus rares et dont peu de choses sont encore connues en institution zoologique.

Le jardin se compose aussi d’un énième groupe de volière destinée aux oiseaux du parc comme les bulbuls noirs(hypsipetes leucocephalus), érismatures à dos blanc (thalassornis leuconotus), canards de Meller (anas melleri), garrulax à queue rouge ou garrulax de Milne (trochalopteron milnei), touracos pauline (tauraco erythrolophus), cossyphes à tête blanche (cossypha labicapilla), shama à croupion blanc (copsychus malabaricus), gallicolombe poignardée (gallicolumba criniger), oriole du Mont Serrât (icterus oberi) mais aussi la sarcelle pygmée africaine (nettapus auritus), les échasses blanches (himantopus himantopus) et le superbe paon du Congo (afropavo congensis). Mais on ne quitte pas le «Walled Garden» sans voir les mangoustes à dix bandes (mungotictis decemlineata). Cette très rare mangouste malgache, qui est très rarement présenté en captivité, évolue ici dans une vaste volière arboricole semi couverte et est tout simplement superbe
Pour terminer la visite deux dernières installations situées près du manoir des Augrès, la volière des ibis et celle des roussettes de Livingstone. La volière des ibis se situe juste à la sortie du «Walled Garden». De forme circulaire et bien végétalisée elle abrite des fuligules de Madagascar (aythya nyroca), des dendrocygnes veuf (dendrocygna viduata) , des sarcelles marbrées (marmaronetta angustirostris) mais surtout un grand groupe reproducteur d’ibis chauve (geronticus eremita). A l’origine deux couples arrivèrent du zoo de Bâle en 1972 suivi de deux nouveaux couples, offèrent par Tel Aviv en 1975. Aucune réelle étude n’avait alors vraiment été faite en captivité sur ce rare ibis dont la population était descendue a près de cinq cents individus mais grâce à Jersey et Bâle un programme européen d’étude put voir le jour pour le suivi de la population captive qui pris petit à petit de l’essor (plus de milles individus à ce jour en captivité et déjà quelques réintroductions). Enfin la volière des roussettes de Livingstone (pteropus livingstonii) se situe juste en dessous de la volière des ibis et domine la vallée. Cette vaste construction «The Brian Park Complex», qui autrefois hébergeait les orangs outan du zoo, présente maintenant ce second groupe de roussettes. En faite cette installation est la présentation originale du programme et les animaux possèdent ici de grandes loges intérieures avec perchoir, filet et plantes pour la mauvaise saison et une vaste volière extérieure en filet tendu qui représente actuellement l’une des plus grandes présentations pour ses chiroptères. Différentes cordages tendus offrent aux animaux la possibilité de se suspendre au sein d’une végétation qui a pris une véritable ampleur. Le programme de préservation mis en place par jersey pour les roussettes de Livingstone est relativement récent (1995) mais offre déjà de bons résultats. Comme j’ai pu l’expliqué auparavant avec les suricates, les équipes de Jersey se sont basées sur leurs connaissances acquises dans l’élevage d’espèces proches pour maximiser les chances de reproduction de cette chauve souris. La roussette de l’île Rodriguez (pteropus rodricensis), élevée à Jersey depuis les années 70, à donc servi logiquement de modèle et les résultats sont plutôt encourageant puisque d’autres institutions ont déjà pu accueillir quelques spécimens pour la création de nouvelles colonies comme le zoo de Bristol et plus récemment Chester.

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L’entrée du manoir des Augrès

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Enclos des suricates

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Mangouste à dix bandes

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Zone des makis catta

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Maki catta

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Volière des ibis chauve

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Ibis chauve

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Intérieur des loges pour aye-aye

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Rat géant de Madagascar

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Installation des roussettes de Livingstone


En conclusion le zoo de Jersey offre une agréable visite qui mène à la rencontre d’espèces peu communes en captivité. Le travail effectué par Gerald Durrell a permis de montrer que même sans s’axer sur le sauvetage et la protection de grosses espèces médiatiques, un parc zoologique de petite superficie pouvait se hisser au niveau des plus grandes institutions mondiales. Le «Durrell Wildlife Conservation Trust» est maintenant reconnu comme institution mondiale et entreprend à ce jour plus que n’importe qui pour la préservation et le sauvetage des espèces endémiques aux îles et archipels mondiaux. La vision et la philosophie de Gerald Durrell ont permis de faire avancer les choses et de présenter différemment la véritable fonction d’un parc zoologique qui reste un lieu d’étude et de protection des espèces sauvages. Espérons que dans le futur d’autres personnes seront à même de reproduire ou continuer ce schéma de conservation.
will
 
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Re: zoo de Jersey

Messagepar Magnardf » Jeudi 14 Mai 2009 6:13

Encore une fois, superbe compte-rendu ! :mrgreen: :wink:
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Re: zoo de Jersey

Messagepar Therabu » Jeudi 14 Mai 2009 8:34

Merci beaucoup Will, beau compte-rendu. J'aimerais avoir des informations sur les moyens de contention utilisés à Jersey pour les primates :
-En ce qui concerne la semi liberté des tamarins est ce qu'il existe tout de même une barriére, ou est ce l'absence d'arbres qui incite les tamarins à rester sur leur territoire ?
- Pour les macaques et lémuriens j'ai pu comprendre que les fils était éléctriques au vu des photos. Est ce qu'il ne faut pas à ce moment privilégier une cloture naturelle ou qui fait moins mal aux animaux ? A part les clotures électrifiées existe t-il des moyens de contention pour les primates pour les présenter en enclos (et donc éviter la perdition de place occasionée par les iles) ?
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Re: zoo de Jersey

Messagepar okapi » Jeudi 14 Mai 2009 8:52

Bon, je crois vraiment que je vais aller finir mes jours à Jersey. Comment on dit déjà? Un zoo modèle? Et nous parlons des années soixante... C'est un peu pour ça que les parcs qui sont nés dans les années 1980 et 1990, sans autre vision que de profiter d'un engouement populaire pour la chose zoologique sont toujours déconcertants... Et je ne parle même pas des parcs créés à peu près à la même époque que Jersey sans autre but que l'exploitation purement commerciale d'un domaine ou de ressources naturelles. La vision de Gerald Durrell, son acharnement et sa clairvoyance n'en ont que plus de prix. Mais ou donc se trouvent la Plaine Africaine et la Zone Sud-Américaine à Jersey? Comment ça il n'y en à pas? Et pas de spectacles de rapaces en vol libre (sic)? Pas d'otaries, d'éléphants, de lions, de tigres, de girafes? Mais c'est pas un vrai zoo alors? Ben si, justement.
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Re: zoo de Jersey

Messagepar KAKARIKI » Jeudi 14 Mai 2009 11:03

Bonjour.
Excellent reportage et excellentes photos qui rendent bien compte de la philosophie du parc et de sont createur.
Je connais un peu l'histoire de ce" zoo pas comme les autres" par la litterature de GERALD DURRELL.
Avez-vous des tuyaux pour reussir le deplacement jusque Jersey ,je suis a Granville en face des iles la derniere semaine de juin.
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Re: zoo de Jersey

Messagepar maxime » Jeudi 14 Mai 2009 11:52

Merci pour ce compte-rendu, Will, d'un parc (LE parc ?) fantastique, avec une petite pensée pour l'un des forumeurs qui doit à l'heure actuelle, être sur le point de s'y rendre ! :wink:
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Re: zoo de Jersey

Messagepar okapi » Jeudi 14 Mai 2009 12:16

Et la serre bio, hein? Personne ne s'attarde sur cet aménagement simplissime et d'une pertinence... évidente! Will, si tu as d'autres photographies, vraiment on ne s'en lasse pas. Et merci pour ce compte-rendu DU parc.
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Re: zoo de Jersey

Messagepar raphaël » Jeudi 14 Mai 2009 14:17

Merci will, très bon compte rendu de ce qui est vraiment LA référence mondiale.
Gerald Durrell a tout compris, même en visitant ce zoo 15 ans après son décès il arrive à nous parler et à nous faire comprendre le pourquoi de tout son travail.

On parle souvent ici de la justification d'un zoo. Et bien la voilà . Le Durrel Wildlife Conservation Trust EST à lui tout seul, la justification de l'existence d'un zoo.
Malheureusement 80% des autres zoos ne l'ont pas compris. Ils sont donc, sans justification.
Vous tous sur ce forum, allez à Jersey ! Et lisez les livres de Durrell !
en y revenant vous vous demanderez plus quand telle espèce va arriver dans tel zoo, ou si la nouveauté 20xx de tel autre sera intéressante...

Et le parc ne se repose pas sur ses lauriers : chaque année il lance de nouveaux programmes in situ.

Au fait will, soit j'ai lu un peu vite ton compte rendu, soit il me semble que t'as pas parlé des wallabies à coté des gorilles.
Seraient-ils partis en prévision de la future zone africaine tropicale ? (ça aussi ça va être quelque chose...)
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: zoo de Jersey

Messagepar tiao » Jeudi 14 Mai 2009 15:55

Superbe compte-rendu, qui m'a laissée... frustrée !
Mais ce n'est absolument pas de ta faute ! C'est la mienne !
En effet j'étais dans ce parc il y a quelques années, je n'avais pas encore pris conscience des enjeux des zoos, bref une visiteuse lambda... J'avais apprécié, mais certes pas à sa juste valeur ! Nous n'étions même pas allés dans le manoir... Honte à moi !
Je me souviens du prix (que j'avais trouvé exorbitant ! alors qu'il ne l'est pas, je ne savais pas l'importance de ce zoo), des installations des grands singes (magnifiques !), du vivarium (vraiment bien !) et des volières très végétalisées... c'est tout :cry:
Maintenant je courrerais y retourner et profiter à fond !!!

Et dans ma grande naïveté :mrgreen: je pensais que tous les zoos cultivaient la nourriture des animaux... Du coup je suis étonnée que ce soit exceptionnel... :roll: (c'est vrai que ça semble assez évident... surtout pour un parc présentant de nombreux primates)
Le SEL : échanges de services (jardinage, cuisine, bricolage, cours...) entre personnes de bonne volonté... Ca change la vie !
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Re: zoo de Jersey

Messagepar Frederic » Jeudi 14 Mai 2009 17:05

Il y a des auteurs qui sortent des bouquins sur le thème : les 1000 lieus à visiter avant de mourir.
Will devrait sortir la même chose pour les zoos.
En plus, il y aurait des possibilités de mise à jour régulière, car un zoo évolue plus vite que la muraille de chine :mrgreen:
Quand on a du talent, il faut chercher à le rentabiliser :wink:

A part çà, ce CR clôt le débat sur l’utilité d’un zoo digne de ce nom dans le domaine de la préservation. D’un autre côté, ce n’est pas une surprise concernant ce parc là.

J’aime beaucoup la démarche qui consiste à ‘se faire la main’ sur une espèce relativement commune en vue d’accueillir ensuite un animal similaire mais plus rare ou délicat.
Ca parait terriblement évident. Un futur aquariophile censé commence par un poisson rouge, puis des des Guppys, puis des Néons, puis des Discus, puis un aquarium marin … par exemple.

Mais je ne suis pas certain que cette pratique soit très répandue dans les zoos :?
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Re: zoo de Jersey

Messagepar JulienZoo » Jeudi 14 Mai 2009 17:58

Ce zoo à l'air très beau :wink: très bon compt rendu :D
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Re: zoo de Jersey

Messagepar sixaille » Jeudi 14 Mai 2009 18:27

KAKARIKI a écrit:Avez-vous des tuyaux pour reussir le deplacement jusque Jersey ,je suis a Granville en face des iles la derniere semaine de juin.



Tu as des départs de Saint Malo...

http://www.condorferries.fr/FRA/accueil/index.php


La durée est d'à peu pres 50 minutes..enfin c'était le cas il y a quelques années...
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Re: zoo de Jersey

Messagepar raphaël » Jeudi 14 Mai 2009 20:33

d'ailleurs loutres d'asie et coatis étaient sensés servir de "test" pour présenter des loutres marines du chili et des coatis de montagne.
Des nouvelles de ces projets ?
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Re: zoo de Jersey

Messagepar will » Vendredi 15 Mai 2009 19:48

Alors d'abord merci pour les réponses. A ce que je vois en tout cas le compte rendu de Jersey a moins démoralisé en taille que celui de San Diego :mrgreen: :mrgreen:

Pour répondre tout le monde:

-Je suis ravi que Tiao voit maintenant ce parc différement. Le forum sert a ça en premier, faire connaitre ou mieu connaitre des endroits que l'on ne connait pas et faire évoluer les points de vue et les mentalités

-en ce qui concerne le maintien des tamarins dans la forêt Therabu, il n'y a aucune clôture qui délimite le territoire. Les animaux possèdent juste en plein milieu du domaine une petite volière couverte et un bâtiment de nuit pour se retirer. On ne peut pas non plus parler d'absence d'arbre a grand niveau, la zone est juste délimitée au dessus par le chemin de visite et en contrebas par ls zones humides du marais. Donc a mon avis ce n'est pas une simple allée ou un petit marigot qui pourrait arrêter des tamarins. Je pense que le fait des nourrir a un endroit bien précis (en l'occurrence la volière couverte) permet de maintenir les animaux dans la zone forestière. Pour ce qui est des barrières utilisées pour les macaques ou les lémuriens c'est la taille surtout qui surprend. Elles doivent faire la moitié de celle que l'on rencontre en général dans les parcs français ou européens. Et pour ma part si l'on enlève les barrières de type grillage, il ne reste plus comme moyen de maintien des primates que les iles avec zone d'eau pour délimiter le territoire ou fil électrique. Et pour l'avoir vu plusieurs fois, on voit bien que les animaux savent ce qui passe a travers ces fils :twisted: :twisted:

-Les wallabys ne sont plus au parc Raphaël. Le dernier spécimen du zoo est mort l'année dernière il me semble (fin d'année) et le parc étudie l'enclos pour la présentation d'une nouvelle espèce. Le projet coati de montagne est toujours d'actualité par contre le parc parle de la conservation des loutres marines mais pas de futur arrivée au sein du zoo. Quand au projet de la futur zone africaine tropicale, celui ci est repoussé et je n pense pas qu'on le verra dans les années a venir. Pour le moment le zoo vient d'inaugurer une zone désertique avec le nouvel enclos des suricates/porcs épic près des volières a tamarins. Ceux ci seront bientôt rejoint par des mangoustes jaune. Leur très grand enclos situé dans le Walled Garden va être prochainement transformé en volière d'immersion malgache dont certains sont déjà arrivés en coulisse. Enfin il ya des rumeurs pour l'arrivée d'une troisième espèce durant l'année au sein du parc. Par contre un projet qui fait plus parlé de lui est la future serre des roussettes :P :P

-Le plan de sixaille pour rejoindre jersey depuis st Malo existe toujours c’est d'ailleurs comme ça que j'y suis allé

Enfin il est vrai que Jersey est un parc a part et que celui ci a réussi a se poser au niveau des plus grands mondiaux. C'est vrai que c'est une référence pour la conservation et le travail zoologique en captivité mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est LE parc ou LA référence mondiale. Pour ce qui est du travail envers les espèces endémiques aux archipels et iles mondiales on est d'accord que celui ci fait plus que n'importe qui mais pour moi Jersey est a mettre au même niveau que les grandes institutions mondiales tout comme Gerald Durrell est a mettre au même niveau que Schroedder, Noonan, Doorly, la famille Van Hooff ou Delacour. Ces personnes ont toutes participé au changement des parcs zoologiques et sont à compter sur les doigts de la main. Le travail fait sur les espèces endémiques de Jersey est le même que celui qui a été fait dans les années 70 sur le condor de Californie ou les herbivores africains du Wild Animal Park, que le sauvetage des bisons d’Amérique et des léopards des neiges orchestré par le Bronx, l’avancée des connaissances fait au Burger sur les chimpanzés ou les loups, ou le sauvetage des rhinos blanc en captivité par le Whipsnade. Ce qui aurait été bon c’est que tout ce monde là travail un jour dans le même parc…qu’aurait on obtenu !!!!!

Et jersey okapi a commencé comme les autres, en présentant des tapirs, des lions, des panthères, des primates et des manchots…mais le désir de sauver les espèces moins connues a pris le dessus. C’était un coup de poker a tenté, qui aurait pu louper mais qui a formidablement marché. Et Gerarld Durrell l’a dit lui-même dans ces livres, un zoo est obligé de se diversifier s’il veut marcher.
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