Compte rendu du zoo de San Diego

Postez-ici vos comptes-rendus de visites dans les espaces zoologiques français et étrangers...

Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:17

SAN DIEGO ZOO
POB 120551 2920 zoo drive San Diego California


Image




Date de création: 1916
Superficie: 45 hectares

3.3 millions de visiteurs annuels en moyenne
4500 animaux de plus de 800 espèces

Horaires et tarifs:
Le zoo ouvre ses portes à 9h le matin et la fermeture diffère selon les saisons (jusqu’à 22h en été)
Adulte (12 ans et plus) 21$
Enfant (de 3 à 11 ans) 14$

Il est possible aussi d’acheter des tickets appelés BEST VALUE qui offrent de bons avantages

BEST VALUE 1jour:
Entrée avec guide Tour Bus illimités, et trajets Skyfari illimités
35$ adulte 24$ enfant
BEST VALUE deux jours combines:
Idem que le best value 1 journée mais avec entrée pour deux jours consécutifs
40$ adulte 30$ enfant

Enfin il est aussi possible d’avoir des tickets couplant le zoo de San Diego avec le Wild Animal Park pour des prix avantageux, et des tickets couplant le zoo, le Wild Animal Park et le Sea World San Diego


HISTORIQUE
It beging with a roar…
Voila par quoi commence tout livre concernant le zoo de San Diego…et voila comment débuta l’histoire d’un des plus grands jardins zoologique mondial.

C’est en 1916 que les frères Harry et Paul Wegeforth, alors en train de rentrer chez eux, entendirent le rugissement d’un lion s’élevant de l’exposition coloniale de Panama alors situé dans le Balboa Park de la ville de San Diego, et c’est à ce moment que jaillit dans la tête d’Harry Wegeforth l’idée de créer un jardin zoologique dans la ville de San Diego.
Après accord avec la ville Harry Wegeforth, chirurgien orthopédique, négocia la petite trentaine d’animaux encore maintenu dans l’exposition coloniale ( une dizaine de singes, des coyotes, des oiseaux un couple d’ours et bien sur un couple de lion) ainsi qu’un petit bout de terrain le long de Balboa Park Avenue qu’il ouvrit alors au publique dans le but de partager sa passion pour le monde animal mais sans vraiment savoir ou ça le mènerai…
Si le zoo de San Diego su se hisser aux rangs des plus grands parcs mondiaux au fil des années il le due à trois personnes : Harry Wegeforth /Belle Benchkley /Dr Charles Schroeder
A sa création Harry Wegeforth mis en place les bases de la philosophie du parc : présenter des animaux dans des conditions idéales et dans un parc ou il faisait bon se promener. Ces différents voyages à travers le monde lui permirent ainsi de ramener toujours plus de nouvelles espèces qu’elles soient animales ou végétales et ainsi créé les bases de la collection zoologique et botanique. Déjà la création de faux décors pour remplacer les barrières et embellir les enclos étaient d’actualité mais on était bien loin des zoos d’aujourd’hui

Image
L’ancienne entrée du zoo de San Diego. Actuellement cette zone se trouve au niveau du batiment des reptiles
Photo tirée du livre «Mister Zoo» par Douglas G. Myers

Si Harry Wegeforth mis en place les bases du futur parc et de sa collection aussi bien zoologique que botanique, c’est Belle Benchkley qui l’aida à acheminé ce travail au niveau national mais aussi mondial. Arrivé au zoo en 1925 comme rédactrice d’articles concernant le zoo, elle s’imposa rapidement dans ce milieu et devint rapidement le bras droit d’Harry Wegeforth. Grâce à elle de nombreuses périodes sombres du parc furent passé avec succès mais son immense talent lui vint du fait d’avoir créer un monde de publicité autour du zoo qui permit de le faire rapidement connaître aux quatre coins du monde. Cette investigation constante dans la vie du zoo lui permit aussi de devenir la première femme directrice de parc zoologique à une époque ou ce n’était pas vraiment d’actualité. A sa démission en 1953 Charles Schroeder, alors vétérinaire du zoo, pris la direction et les choses s’accélérèrent véritablement. Connu pour avoir fait ses armes au zoo du Bronx, Charles Schroedders développa réellement la nouvelle philosophie du zoo de San Diego basé sur la conservation d’espèces rares et ceci dans des conditions optimums. Pour lui les animaux captifs devenaient les ambassadeurs de leurs cousins sauvages et ils se devaient d’avoir les meilleures conditions de vie possibles et, à l’heure ou la plupart des zoos présentaient leurs pensionnaires dans quelques mètres carré de béton, lui commençait déjà à mixer les espèces, repoussait la taille des volières et développait le principe d’enclos sans barrière. Il fut aussi le premier à comprendre que pour que sa collection zoologique s’embellisse de spécimens toujours plus rares l’échange entre parcs zoologiques internationaux devait se multiplier

Image
Les trois grandes figures de San Diego. De gauche à droite Harry Wegeforth, Belle Benchkley et Charles Schroeder
Photo tirée du livre « Mister Zoo » par Douglas G. Myers

90 ans plus tard le petit zoo qui comptait une trentaine d’animaux sur quelques mètres carrés est devenu l’un des parcs zoologiques les plus reconnu mondialement et l’un des précurseurs dans ce qu’on appelé les américains «Les Nouveaux Zoos». Celui-ci représente actuellement la première collection de mammifère/oiseau/reptile des Etats-Unis et la troisième mondiale après
Après les institutions zoologiques de Berlin. Précurseur dans de nombreux domaines le zoo de San Diego à par exemple créé l’un des premiers journaux zoologique avec la création du ZOONOOZ en 1924, et qui existe encore de nos jours, et fut l’un des premiers zoos mondiaux a créé des programmes éducatifs pour les enfants en collaboration avec les écoles du comté de San Diego. La première insémination artificielle sur un animal menée aux Etats-Unis le fut à San Diego et en 1962 Charles Schroeder innova en mettant en place la première réunion internationale des directeurs de zoos pour la mise en commun de connaissances et de données zoologiques (la base de ce qui deviendrait plus tard l’association zoologique américaine ou AZA). Deux autres grandes dates dans l’histoire zoologique mondiale furent l’année 1966 qui vit sous la direction de Charles Schroeder la création de la première conférence mondiale sur le rôle des zoos dans la conservation des espèces et la création en 1967 de la première association américaine de soigneurs de zoos. Créé par sept animaliers de San Diego celle-ci deviendra avec le temps la fameuse association américaine des soigneurs de zoo AAZK. Enfin la création en 1975 du CRES, centre d’étude et de recherche scientifique, par le docteur Kurt Bernirschke et le directeur Charles Bieler, et le fait que San Diego accueil en son parc en 1979 la troisième conférence mondiale sur l’élevage en captivité des espèces en voie de disparition viendra renforcer la position de leader dans la recherche et la conservation de la société zoologique.

Image
Les batiments du Cres durant la visite en monorail du Wild Animal Park, annexe du zoo de San Diego (photo prise au wild animal park)

Avant tout, je tiens à vous préciser que ce descriptif tiens compte de mes deux visites effectuées en juin 2006. Les informations concernant le travail de conservation ainsi que les informations concernant le zoo ces deux dernières années proviennent uniquement de données trouvées par le biais de différents documents du zoo de San Diego (le site officiel du zoo de San Diego ainsi que les livres mensuels zoonooz de l’association zoologique en autre). Je voudrais remercier Antoine Cogny pour ses informations sur les singes rhinopithèques et Pierre de Chabannes pour la recherche et la correction de certaines espèces. Enfin un grand merci aussi à ma moitié qui a passé (et qui passe toujours) de longues heures à me suivre partout et à noter les différentes espèces que nous croisons au grès de nos visites.

Image
Entrée du zoo de San Diego au niveau du Balboa Park

Une fois validé son ticket d’entrée, le visiteur débouche sur l’immense place principale du zoo «Entry Plaza» et se retrouve dans la zone la plus active du zoo. Ici au milieu des différents restaurants, boutiques, spectacles et animations le visiteur à le choix de partir dans les différentes zones thématiques du zoo. C’est aussi sur cette grande place que se trouve la gare des « Tours Bus » qui offre aux visiteurs la possibilité de se faire une première approche du zoo par le biais d’une première visite guidée. Vu l’étendue des lieus et la topologie du terrain il est conseillé soit de suivre un de ces circuits qui couvre près de 75% du zoo, soit de se munir d’un plan du site. Option que je vous conseil d’ailleurs si vous voulez vous représenter les choses plus clairement et surtout ne pas me perdre au fil de mon descriptif (une très bonne carte interactive est disponible sur le site du zoo)

Image
Entry Plaza

En face de l’ «Entry Plaza» se situe la première zone du zoo : La lagune des flamants
Ici environ soixante dix flamants rouge de cuba (Phoenicopterus ruber ruber) sont présentés dans une installation de 1700m2 en compagnie d’ibis rouge (Eudocimus ruber), de chauna à collier (chauna chavaria), de canard peposaca (anas peposaca) de sarcelle à collier (Callonetta leucophrys) et de dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata).
L’enclos constitué de trois plages de sable, d’une lagune et d’une ile en son centre permet au zoo de maintenir un élevage qu’il maitrise depuis longtemps (le premier élevage d’un petit flamant au zoo remonte à 1956) et dont une quinzaine de naissance sont enregistrées chaque année. L’observation des oiseaux se fait par deux points de vue différents : l’un se situant directement face à l’entrée principale du zoo et l’autre se situant à la sortie du circuit «Monkey Trail», celui-ci donnant une vue d’ensemble de tout l’enclos et principalement sur la zone de ponte.

Image
Lagune des flamants rouge de Cuba

Cette installation créée en 2003 à été le point de départ de la restructuration de l’entrée et de l’ancien centre du zoo appelé alors «Zoo Heart II». Cette restructuration planifié sur quatre ans (de 2002 à 2006) à vu dans sa première phase la transformation et l’agrandissement du lagon original des flamants alors appelé «Dryer Flamingo Lagoon» datant de 1954 puis la construction de l «Absolutely Apes» pour les orangs outans et siamangs et enfin la construction du «Monkey Trail». Ainsi ce nouvel enclos donne maintenant au visiteur de meilleures conditions d’observation de ces superbes oiseaux mais permet surtout au zoo de San Diego d’augmenter l’élevage puisque si le zoo présente en moyenne soixante dix flamants la lagune permet d’héberger un total de plus de cents individus (le zoo de San Diego étant l’un des gros fournisseurs en flamant rouge de cuba pour les zoos américains). A noter près de la lagune des flamants de la présence d’une statue en bronze en l’hommage de King Tut le cacatoès star de San Diego qui pendant plus de quarante ans a accueilli le visiteur à cet endroit et une petite anecdote concernant le zoo et la présence en général des flamants en parc zoologique. Si ces oiseaux on toujours attiré l’attention des visiteurs par leur couleur chatoyante c’est Charles Schroeder qui décida, pour la première fois aux Etats-Unis, de présenter ses flamants à l’entrée même du zoo (suite à une visite au zoo de Carl Hagenbeck). La réussite fut telle que de nombreux zoos américains suivirent l’exemple comme le zoo de Los Angeles, d’Audubon, de Riverbanks ou encore beaucoup plus loin à Singapour.


La visite se poursuit sur la gauche de l’allée principale du zoo menant à la zone dédiée aux reptiles. Celle-ci se constitue de plusieurs parties différentes dont la maison des reptiles et des varans de Komodo, les enclos extérieurs ou « Mesa » des tortues, iguanes et lézards, la maison des amphibiens et petits reptiles et enfin l’immense bassin des gavials du Gange.
Au total cette zone couvre une zone de 8000m2 dont 1200m2 pour la maison des reptiles
Le visiteur arrive donc en premier devant la «Klauber Shaw Reptile House» en hommage à Laurence M. Klauber qui fut le premier curateur des reptiles du zoo.

Image
Entrée de la zone des reptiles

Inaugurée le 4 juillet 1936 la «Klauber Shaw Reptile House» représente certainement le plus ancien bâtiment du zoo de San Diego. A sa création celle-ci représentait, et représente toujours à l’heure actuelle, l’un des plus grands vivariums au monde avec une collection s’élevant à environ 1200 reptiles et amphibiens pour un total de 250 espèces (toutes n’étant pas présentées au publique). Construite sur un plan carré, l’intérieur de la maison des reptiles, invisible du visiteur, est constituée de six couloirs de service séparé chacun les uns des autres par un sasse permettant le contrôle climatique de chaque section. Deux couloirs sont donc attribués aux espèces désertiques, deux autres pour les espèces tropicales et sub-tropicales. Enfin les deux derniers couloirs renferment les salles d’incubation, les salles d’hibernation mais aussi les différentes zones de stockage de nourriture (vivantes ou non) et les zones d’élevage off exhibit des espèces les plus rares. Les zones d’élevage off exhibit font parti de la grande réussite du zoo dans l’élevage de nombreuses espèces reptiles. C’est ici que fut créer dans les années cinquante le premier centre d’élevage américain pour la sauvegarde de l’iguane rhinocéros. En 1965 le zoo inaugura, avec six animaux donnés en cadeau par le prince Highness Tupouto A.Tungi des iles Tonga, le premier centre mondial d’élevage de l’iguane des Fidji et qui reste à ce jour l’une des grandes réussites d’élevage de San Diego. Cette zone toujours présente permet maintenant l’élevage et la gestion d’une colonie de plus de cinquante individus dans les locaux du zoo ainsi que trente autres spécimens répartis en dix sept zoos Américains et un Européen (Rotterdam) permettant ainsi d’alimenter les plus grands zoos mondiaux (plus de cents naissance à ce jour). Depuis 1995 cette zone héberge aussi le premier centre d’élevage mondial hors Nouvelle Zélande du rarissime tuatara en collaboration avec la tribu Atiawa Iwi des îles Arapawa. Tous ces efforts on permis d’une part de très bon résultat pour le zoo comme la naissance en captivité du premier crotale d’Aruba en 1948, du premier monstre de Gila en 1963, du premier dragon barbu en 1976 et de la première iguane d’Anegada en 2001, mais aussi l’élevage et l’augmentation des populations captives de espèces les plus fragiles comme les iguanes de Cuba, les tortues des Galápagos, les pythons Boelen, les vipères du mont Mang dont le zoo possède la plus grande population captive, les scinques des îles Solomon, ou plus récemment les téjus caïman, les iguanes bleu des iles Caïman (septembre 2007) et les tortues matamata début 2008

L’autre particularité de la «Klauber Shaw Reptile House» réside dans le fait que le visiteur progresse en extérieur le long de corridors présentant ainsi les différents terrariums à la lumière naturelle du soleil. Le comportement naturel des reptiles est ainsi gardé et l’observation normale de certaines espèces nocturnes ne peut donc se faire qu’en début de journée ou à la tombée de la nuit. Seul point négatif à ce système, la lumière naturelle, et ces innombrables reflets qui ne facilitent pas la photographie

Image
Bâtiment des reptiles avec allée extérieure de visite

Le bâtiment en lui-même renferme dans ses quatre angles les quatre plus grands terrariums pour la présentation des plus grandes espèces : Les pythons boelen (Morelia boeleni), les anacondas verts (Eunectes murinus) en cohabitation avec des basilics à crête (Basiliscus plumifrons), les pythons molures indien (Python molurus molurus) et les pythons molure de burmese (Python molurus bivittatus) dont la présence d’un spécimen albinos.

Image
Type de terrarium tropical pour grande espèce (ici cobra royal)

Image
Type de terrarium tropical pour petite espèce (ici scinque crocodile)

Image
Type de terrarium désertique pour petite espèce

Image
Type de terrarium désertique pour grande espèce (ici crotale diamantin)



La collection du zoo est très diversifiée et compte de nombreuses espèces dont certaines rarissimes autant dans la nature qu’en parc zoologique. Certains spécimens n’étant même présentés qu’au zoo de San Diego
Lors de notre visite nous avons donc pu observer les espèces suivantes :python boelens (Morelia boeleni),vipère arboricole (Bothriopsis taeniata),vipère de Jerdons (Protobothrops jerdonii),fer de lance américain (Crotalus polysticus),vipère asiatique du mont Mang (Zhaoermia mangshanensis), serpent de Taiwan (Elaphe taeniura friesi),scinque crocodile (Shinisaurus crocodilurus),scinque pomme de pin (Tiliqua rugosa),couleuvre à tête rouge (Elaphe moellendorffi),héloderme perlé (Heloderma horridum),monstre de Gila (Heloderma suspectum),scinque royal (Egernia kingii),varan noir de Beccare (Varanus beccari),vipère à cils de Schlegel (Bothniechis schlegelli),boa arboricole de Madagascar (Sanzinia madagascariensis),fer de lance du Brésil (Bothrops moojeni), lézard à colerette (chlamydosaurus kingii), python d’Angola (Python anchiatae),cobra royal (Ophiophagus hannah),varan émeraude (Varanus prasinus),anaconda vert (Eunectes murinus),basilic à crête (Basilicus plumifrons),vipère du Gabon (Bitis gabonica), taipan Australien (Oxyuranus scutellatus), cobra indien (Naja haje), tortue alligator (Macroclemys temminckii), cobra à lunettes (Naja naja), maitre de la brousse (Lachesis muta), varan à queue bleu (Varanus doreanus), iguane des Fidji (Brachylophus fasciatus), python vert arboricole (Chondropython viridis), python molure indien (Python molurus molurus), python sanguin (Python brongersmai), crotale d’Aruba (Crotalus unicolor), scinque géant des iles Solomon (Corucia zebrata), python de Timor (Python timoriensis), mamba vert (Dendroaspis angusticeps),python woma (Aspidites ramsayi), boomslang (Dispholidus typus), crotale des tropiques (Crotalus durissus), fer de lance coatinga (Bothrops erythromelas), serpent brindille d’Oates (Thelotornis capensis oatesi), boa des iles Solomon (Candoia carinata paulsoni), varan jaune de Banggai (Varanus melinus), fouette queue de Somalie (Uromastyx macfadyeni), téju caïman (Dracaena guianensis), serpent taureau (Pituophis catenifer), serpent tentacule (Erpeton tentaculum), vipère trigonocéphale de Rowley (Bothriechis rowleyi), iguane rhinocéros (Cyclura cornuta cornuta)

Image
Python boelen

Image
Shinisaure ou scinque crocodile

Image
Scinque pomme de pin

Image
Crotale diamantin de l’ouest

Image
Lézard à colerette

Image
Python vert arboricole

Image
Cobra indien

Image
Varan de beccare

Image
Scinque royal

Image
Iguane des Fidji

Image
Crotale néo tropical

Image
Monstre de Gila

A cela s’ajoute l’une des plus grandes collections mondiales de crotalidés avec pas moins de quinze espèces et sous espèces présentées : crotale diamantin de l’est (Crotalus adamanteus), crotale diamantin de l’ouest (Crotalus atrox), crotale cornu du Colorado (Crotalus cerastes laterorepens), crotale néo-tropical du nord ouest (Crotalus durissus culminatus), crotale cascavelle sud américain (Crotalus durissus terrificus), crotale a bande des rochers (Crotalus lepidus klauberi), crotale de Tamaulipas (Crotalus lepidus morulus), crotale tacheté du sud ouest (Crotalus mitchelli pyrrhus), crotale du Mexique (Crotalus polystictus), crotale diamantin rouge (Crotalus ruber ruber), crotale du Mojave (Crotalus scutulatus salvini), crotale des prairies du sud (Crotalus viridis helleri), crotale du Grand Bassin Californien (Crotalus viridis lutosus) et le crotale Del Nido (Crotalus willardi amabilis) uniquement présenté au zoo de San Diego (tout comme celui du Colorado)

A gauche de la maison des reptiles se trouve le bâtiment et l’enclos extérieur des varans de Komodo (Varanus komodoensis). Le zoo de San Diego présente des varans de Komodo depuis 1963 date à laquelle les deux premiers spécimens arrivèrent du zoo de Surabaja sur l’ile de Java. Présenté dans de simples terrariums dans la «Klauber Shaw Reptile House» il fut décidé de leur créer leur propre installation, inaugurée en 1992 et qui a l’heure actuelle est encore présente. Par la suite, et dans le but de développer la population captive américaine, le zoo de San Diego reçut un couple de ces superbes varans par le zoo de Honolulu à Hawaii et pris en charge le plan d’élevage mondial (SSP) des varans de Komodo.

Image
Sunny mâle varan de Komodo

En parallèle la Société zoologique s’investit activement à la protection des varans sur l’ile de Komodo au sein du Komodo National Park. Ainsi en décembre 2006 la première phase du projet varan de Komodo a atteints son objectif par le marquage et la pose de transpondeurs sur plus de huit cents individus entre l’ile de Komodo et de Flores. Cette première phase achevée va permettre aux différents biologistes (dont six du CRES de San Diego) de suivre et de créer une véritable banque de données sur les différents individus pendant les cinq années à venir. En parallèle à cela la Société Zoologique de San Diego va fournir les moyens nécessaires pour restaurer les huit stations des Rangers qui vont suivre les varans. Enfin une étude sur la cohabitation varans/habitants et touristes va être lancé pour pouvoir trouver différentes solutions aux problèmes de cohabitation

Image
Varan de Komodo

Image
Sunny mâle varan de Komodo

L’installation des varans consiste en un bâtiment couvert de forme circulaire présentant une zone boisée avec rocher et bassin en liaison directe avec l’enclos extérieur qui lui, est tout en longueur, et représente plus une zone de prairie avec haute herbes et palmiers pour ombragée un peu. En cas de problème ou d’isolation d’un des deux spécimens les deux zones peuvent être séparées. Enfin depuis 2007 une fausse carcasse de cervidé (comme celle du zoo de Londres) à été intégré à l’enclos pour pouvoir motiver Sunny, le mâle varan de Komodo, à l’exercice physique (celui-ci ayant tendance à l’embonpoint bien qu’il soit connu pour jouer à cache-cache et au ballon avec ses soigneurs)

Image
Entrée de la zone couverte des varans

Image
Zone couverte

Image
Enclos extérieur des varans

Image
Femelle varan de Komodo

En 1937 le zoo fini les travaux d’agrandissement de la zone des reptiles et inaugure les Mesa : enclos extérieur permettant la présentation des tortues des Galápagos, de certains reptiles ainsi que les deux bassins extérieur à alligators et crocodiles maintenant détruits pour faire place au bassin des gavials du Gange.
A l’arrière de la maison des reptiles, le visiteur découvre donc les cinq mesas des reptiles. Les deux premières, situées directement derrière la maison des reptiles, présentent un grand groupe de cordyle géant (Cordylus giganteus) en cohabitation avec des fouettes queue de Benty (Uromastyx benti) et des cordyles armadillo (Cordylus cataphractus) dont la sous espèce est très rarement présentée en captivité, tandis que la seconde mesa, protégée par un filet pour éviter les attaques des oiseaux, présente un petit coin de France avec la cohabitation d’orvets (Anguillis fragilis) de lézards ocellé (Lacerta lepida lepida) et de cistudes d’Europe (Emys orbicularis). Derrière ces deux Mesa se trouve aussi celle des tortues léopards (Geochelone pardalis) avec la présence de trois individus de bonne taille

Image
Sortie de la zone des reptiles sur les mesas

Image
Mesa des cordyles et fouettes queue

Image
Mesa européenne des cistudes, orvets et lézards ocellé

Image
Groupe de cordyles

Image
Orvet

Image
Mesa des tortues léopard

Image
Tortue léopard
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:18

Le visiteur poursuit sa visite en descendant progressivement vers le bassin des gavials et arrive devant la Mesa centrale des iguanes des rochers. Constitué de deux enclos celle-ci présente deux des sous espèces les plus rares au monde : les iguanes de Cuba (Cyclura nubila nubila) et les iguanes des iles Anegada (Cyclura pinguis). Les deux enclos sont à ciel ouvert et à bonne hauteur pour permettre une bonne observation des reptiles. Ils sont de taille suffisante pour présenter de petits groupes et répondent parfaitement aux besoins des pensionnaires avec bassin, rochers, buissons et zones ombragées. En plus de cela des panneaux informatifs permettent aux visiteurs de comprendre la menace qui pèse sur ces espèces terrestres confinées souvent à un nombre limité d’île et archipel et dont la population sauvage représente l’une des plus faibles au monde pour les iguanes

Image
Mesa des iguanes d’ANAGEDA

Image
Mesa des iguanes de Cuba

Image
Panneau d’information sur la protection des iguanes des Caraibes

Image
Intérieur de la mesa des iguanes d’Anageda.

Image
Iguane d’Anageda

Image
Iguane de Cuba

A coté des Mesas des iguanes se trouve celle des tortues des Galápagos (Geochelone nigra)
De très grande taille (celle-ci descend jusqu’au bassin des gavials) elle se divise en deux enclos permettant la présentation de deux groupes reproducteurs.Les tortues sont ici présentées toute l’année en extérieur et disposent de grottes chauffées situées en fond d’enclos en cas de température trop fraiche.
Ces conditions doivent convenir aux reptiles puisqu’avec une vingtaine d’individus le zoo de San Diego possède l’un des plus grand groupe reproducteur de cette sous espèce (les dernières naissances remontant à 2003). San Diego a toujours eu une grande histoire avec les tortues des Galapagos, histoire commencée en 1928 date à laquelle les premiers spécimens (trente au total) furent ramenés d’une expédition menée au sud de l’ile Isabella aux Galápagos par le docteur Charles Townsend de l’aquarium de New York. En 1958 le zoo de San Diego créa l’évènement mondial avec la naissance et l’élevage des cinq premiers spécimens. Par la suite d’autres pontes vinrent renforcer cet évènement et le groupe de San Diego resta pendant longtemps le seul groupe reproducteur en captivité. De ce fait une nurserie spécialement dédiée à l’élevage des tortues des Galápagos fut inaugurée en 1968
A ce jour les tortues visibles au zoo sont encore celles capturées en 1928 et certains individus on donc dépassé les cents ans. De plus la société zoologique en collaboration avec le CRES (centre de recherche et de conservation des espèces rares) s’investit énormément sur le terrain et ça depuis 1969 jour ou le zoo de San Diego devint partenaire du centre Charles Darwin et développa un nouveau centre d’élevage et de recherches sur les différentes sous espèces. Le zoo se positionna aussi leader pour la propagation d’un programme d’élevage mondial aussi bien en captivité que sur les iles ainsi que pour une sensibilisation des populations locales.
Enfin dans le but de renforcer certains effectifs le zoo décida en 1976 de céder son mâle tortue de la sous espèce de Hood Island (Geochelone nigra hoodensis) au centre Charles Darwin aux Galápagos pour diversifier le pôle génétique et ainsi sauver cette sous espèce qui ne comptait plus que trois mâles et douze femelles

Image
Enclos des tortues des Galapagos

Image
Premier groupe de tortues des Galapagos

Avant d’arriver au bassin des gavials le visiteur découvre encore deux autres espèces de tortues terrestres logées au bout de la Mesa des tortues des Galápagos: les tortues brunes de Burmese (Geochelone platynota) et les tortues à éperons ou tortue brune de Birmanie (Manouria emys emys)

Image
Mesa des tortues de Burmese et des tortues à éperons

Le bassin des gavials du Gange (Gavialus gangeticus) contraste énormément avec les autres installations de la zone des reptiles puisqu’elle fait parti des nouvelles reconstitutions de milieu naturel pour la présentation des animaux. Originalement présenté dans la zone « Tiger river » les gavials du zoo on été transféré dans cette nouvelle installation construite en 2002, pour favoriser leur reproduction mais aussi pour cause de taille, leur ancien bassin devenant trop exigüe pour la taille que prenaient ces grands sauriens. C’est donc dans une superbe reconstitution de berge asiatique abondamment végétalisée que le visiteur peut maintenant voir évoluer ces rares crocodiliens en compagnie de chélodine ou tortues à cou de serpent de Parker (Chelodina parkeri) de trionyx à rayures de l’Inde (Chitra indica) d’Emydes géantes de Bornéo (Orlitia borneensis) et d’Emydes peinte de Bornéo (Callagur borneoensis) dont certains spécimens de belle taille.Cet énorme bassin, trois fois plus grand que l’ancien, et dont une petite partie n’est pas visible du publique, offre de nombreux points de vue dont deux directement sur le bassin tandis que le troisième, complètement vitré, permet d’admirer les animaux lorsqu’ils se prélassent sur leur plage de sable.

Image
Premier point d’observation du vaste bassin des gavials

Image
Second point de vue du bassin

Image
Dernier point de vue situé près de la plage de sable

Image
Femelle gavial du Gange

Image
Mâle gavial du Gange. La différence entre le mâle et la femelle se fait par la protubérance située au bout du museau qui atteint une taille assez imposante chez les mâles. Cette «boule» est aussi signe de maturité chez les individus

Image
Panneau explicatif sur les gavials du Gange et sur le programme mené au sein du National Chambal river

Avec moins de trois cents individus répertoriés dan la zone du Gange, le gavial représente l’une des espèces de crocodiliens les plus menacées au monde et l’un des projets phare de conservation de la société zoologique. Pour éviter cette disparition, ainsi que celle de différentes tortues aquatiques asiatiques, le zoo de San Diego sensibilise son publique par le biais de nombreux panneaux informatifs sur les mœurs et les dangers qui guettent ces espèces rarissimes, mais aussi par la présentation d’un squelette taille réelle de gavial. A cela la société zoologique et le CRES finance un projet d’étude basé sur la petite population du National Chambal River Sanctuary. Ce nouveau programme, axé sur l’étude et la protection des gavials mais aussi des tortues asiatiques dont la très rare kachuga à front rouge (Batagur kachuga ou Kachuga kachuga) (deux cents à quatre cents individus sauvages répertoriés), a été mis en place par les chercheurs du CRES Brian Horne et Matt Milnes ainsi que par le curator du département herpétologie du zoo Don Boyer. Celui ci a permis une véritable alliance entre la société de San Diego, la World Conservation Union’s Turtle Survival Alliance, la Gharial Conservation Alliance et certains partenaires locaux comme le département des forêts des villes de Uttar Pradesh et Madhya Pradesh et la Madras Crocodile Bank Trust qui représente en Inde le premier centre d’éducation et de préservation des reptiles. Ce nouveau projet a pour but de revitaliser la population sauvage de gavials qui a subit dernièrement de lourdes pertes au printemps 2007 (perte d’environ la moitié de la population sauvage du parc) en cherchant de nouveaux site de pontes à l’abri des zones minées et défrichées le long de la rivière Chambal. En parallèle, et un peu dans le même style du projet porosus en Australie, la société zoologique amène son aide financière au développement et à la restructuration du Madras Croc Bank ainsi qu’au marquage et au suivi sauvage des reptiles libérés. Avec près de 1600 tortues kachuga et 1900 gavials éclos au centre en 2007, le Croc Bank de Madras joue un rôle primordial dans ce sauvetage puisque seul réel lieu d’élevage possible sur le territoire indien. Le but est donc de développer ses structures pour pouvoir accueillir plus d’animaux (le parc ne peut héberger que moins d’1/5 des animaux nés au centre pour créer de nouveaux reproducteurs) et ainsi créé un élevage captif et indépendant du National Chambal River Sanctuaire. Enfin le but final est bien sur le retour à la vie sauvage, mais cette fois avec des animaux pucés et pour la première fois depuis le début de ce programme les gros reproducteurs on pu être retrouvé et suivi par télémétrie via des transpondeurs GPS.

Image
Tortues asiatique

Image
Superbe spécimen de trionyx à rayure de l’Inde

Image
Femelle gavial du Gange

Une fois descendu tout au bout du bassin des gavials le visiteur remonte de l’autre coté des mesas des iguanes terrestres et arrive près des «Klauber Buildings»
Les «Klauber Buildings» sont consacrés aux petites espèces, le premier présentant surtout des amphibiens et des tortues tandis que le second présente différentes espèces de petits reptiles.
Les espèces présentées lors de nos visites étaient donc les suivantes :
Pour le bâtiment des amphibiens, rainette du Chaco (Phylomedusa sauvagei), dendrobate bicolore (Phyllobates bicolor), de rares spécimens de grenouille cornue de montagne (Megophrys montana), dendrobates vertes (Dendrobates auratus), uroplates (Uroplatus fimbriatus), dendrobates a tapirer (Dendrobates tinctorius), dendrobates à bande jaune (Dendrobates leucomelas), dendrobate du Tapajos (Dendrobates galactonotus), dendrobate dorée du Panama (Atelopus varius zeteki), grenouille tomate (Dyscophus antongili), salamandre tacheté (Salamandra salamandra),grenouille epidobate tricolore (epidobates tricolor), mantelle dorée (Mantella aurantiaca), dendrobate à ventre tacheté (dendrobates ventrimaculatus), dendrobate bleu (Dendrobate azeurus), rainette lignée d’Argentine (Phyllomedusa hypochondrialis), crapaud pipa (Pipa pipa). A savoir que ces espèces ne représentent qu’un petit échantillon de la collection du zoo. Celui élève au total près de 280 individus d’amphibiens de vingt sept espèces réparties entre le Klauber building et les off exhibit ,dont certaines relativement rares et non visible du publique comme les Theloderma cortidale, les atelopes de Panama (Atelopus zeteki), les salamandres triton (Tylototriton shanjing), les mantelles arlequin (Mantella mantella cowani), les mantelles vertes (Mantella viridis) , les mantelles clown de Madagascar (Mantella madagascariensis),les Leptopelis vermiculatus de Tanzanie, les polypedates de Bornéo (Polypedates otilophus) et enfin ,l’une des plus rares au monde, la grenouille des montagnes à pattes jaunes de Californie (Rana muscosa). Ces élevages sont une grande réussite et le zoo enregistre en moyenne chaque année près de trois cents naissances de ces petits spécimens renforçant ainsi les effectifs captifs et enrichissant les bases d’informations d’élevages de certaines espèces comme les polypedates de Bornéo dont la première étude écrite de croissance et d’élevage fut faite ici à San Diego. A cela la société zoologique supporte financièrement différentes association comme le « Project Golden Frog », « Amphibian in the Ark » ou encore le programme local « Mountain yellow leg frog Recovery Program » qui représente actuellement l’un des derniers programmes de sauvetage mis en place par la société zoologique en collaboration avec l’US Fish and Wildlife Service, le California Departement of Fish and Game et l’US Forest Service.

Image
Plaque mémorial à l’honneur de Laurence M Klauber à l’entrée des Klauber buildings.

Image
Couloir de visite du bâtiment des amphibiens

Image
Aqua-terrarium des tortues chélodines

Image
Terrarium pour dendrobates

Image
Terrarium pour dendrobates

Image
Terrarium désertique pour scinques

Image
Dendrobate à ventre tacheté

Image
Dendrobate bleu

Image
Dendrobate verte

Image
Epipedobate tricolore

Le second bâtiment présente lui d’autres scinque royal (Egernia kingii), de rares vipères des palmiers mexicaine (Bothriechis lateralis), des scinques épineux de Stokes (Egernia stokesii), lézard bleu des rochers (Petrosaurus thalassinus), de rares lézard de Madagascar (Tracheloptychus petersi), gonocéphale de Laurenti (gonocephalus chamaeleontinus), serpent roi de Californie (Lampropeltis getula californiae), des scinques de Fernand (Riopa fernandi), un rare spécimen de serpent liane (Oxybelis fulgidus), des serpents roi de San Diego (Lampropeltis zonata pulchra), des eumèces de Schneider (Eumeces schneideri), un couple de varan à queue épineuse (Varanus acanthurus), des tortues chélodine de Mac Cordii (Chelodina mccordii), des chélodines de Siebenrock (Chelodina siebenrocki), des podocnémides à tête rouge (Podocnemis erythrocephala) et enfin un spécimen de mata mata (Chelus fimbriatus)

Image
Vipère des palmiers mexicaine

Image
Podocnmide à tête rouge

Image
Scinque épineux de stokes

Image
Gonocéphale de Laurenti

En sortant de la zone des reptiles le visiteur continue sa visite vers le zoo pour enfant ou «Children Zoo».

Historiquement le zoo pour enfants de San Diego représente une période déterminante : celle du renouveau du zoo. En 1954 le zoo de San Diego, alors sous la direction de Charles Schroeder, est déjà reconnu comme l’un des meilleurs parcs zoologiques américains et sa réputation aux quatre coins du monde n’est plus à faire envers les professionnels et les connaisseurs. Mais pour continuer sur cette réputation qui n’a de cesse d’augmenter Charles Schroeder décida de mettre en place différents concepts et idées qui lui trottaient dans la tête, et sa première grande idée fut celle de la création d’un zoo pour enfants.
Charles Schroeder s’était déjà rendu compte que les zones pour enfants du zoo du Bronx faisaient forte impression auprès des visiteurs qui, bien qu’il soit désireux de découvrir des espèces exotiques, adoraient ces zones ou il pouvait côtoyer et nourrir des animaux plus familiers au public. Trois ans de négociation avec la ville de San Diego furent nécessaires pour réunir environ 200 000 dollars de dons privés ainsi que l’approbation de soixante neuf pourcent de la population locale pour son ouverture et en 1957 le premier enfant poinçonna son ticket d’entrée pour le «Children Zoo»
A l’époque, avec une superficie d’un peu plus 4000m2, le zoo du Bronx possédait le plus grand zoo pour enfant des Etats-Unis. Charles Schroeder décida donc que le sien ferait 8000m2.En collaboration avec Harry Wegeforth et Chuck Faust (designer du zoo) il mit en place un concept de labyrinthe où les visiteurs découvriraient vingt six installations animalières conçues pour les tous petits et ou les acteurs principaux seraient Debby le guanaco, Kim le lama, Mercurochrome l’alpaca ou encore Cissie le koala et surtout, ou l’enfant serait roi. Le but du Children zoo était donc de présenter un zoo miniature ou les enfants pourraient aussi bien trouver des espèces domestiques comme des espèces sauvages, puisque c’est ici qu’étaient aussi présentés les différents petits des animaux du zoo (girafe, tapir, ours, primates, félins, antilopes…). Différents concept d’installation furent donc créer comme le Petting Paddock ,ou enclos de contact, avec ses chèvres naines, moutons, cochons du Vietnam mais aussi tortue des Galápagos, Le tunnel des rongeurs avec ses souris, hamsters, rat kangourou ,écureuil chipmuncks ou encore la piscine des phoques. Charles Schroeder décida aussi de créer deux iles pour pouvoir présenter aux enfants les jeux des petits gorilles et orang outans, et en 1966 il inaugura un enclos miniature calqué sur celui des adultes pour présenter les jeunes éléphants du zoo.

Aujourd’hui le Children Zoo a un tout autre rôle que celui qu’il avait à son ouverture. Les jeunes girafes, antilopes et fauves sont maintenant élevées naturellement par leur parents et on donc naturellement désertées cette zone. Le zoo pour enfant à maintenant un nouveau but : sensibiliser les jeunes visiteurs et non plus leurs présenter un zoo à leur dimension. Certaines installations, créées à l’ouverture, ont disparu comme la piscine des phoques ou l’enclos des koalas, mais d’autres sont toujours présentes .Les animaux maintenant présentés ici on donc un rôle bien plus important que dans le passé, celui d’ambassadeur de leurs cousins sauvages auprès du jeune publique, pour les sensibiliser à la protection de la nature et des espèces. Cette sensibilisation envers le publique est devenue l’un des mots d’ordre pour beaucoup de grands jardins zoologiques mondiaux, mais à San Diego cela est devenue une véritable philosophie et l’un des cheval de bataille du zoo. La société zoologique, reconnue comme précurseur dans ce domaine, s’investie énormément dans la sensibilisation des enfants de tout âge par le biais de classe et d’ateliers découverte, de programmes scolaires ou encore de camps de vacance au zoo au Wild Animal Park ou même directement sur le terrain à la découverte des programmes de préservation de la société.

La visite du zoo pour enfants commence donc par la présentation des aras. Lors de ma visite deux spécimens d’aras macao (Ara macao), ainsi qu’un spécimen d’ara militaire (Ara militaris) et un ara chloroptère (Ara chloroptera) accueillaient les visiteurs par leur cri stridents et leurs jeux acrobatiques. De l’autre coté des aras deux enclos de taille moyenne mais très enrichi présente pour le premier une famille de suricates (Suricata suricatta), espèces devenue très connue du jeune publique depuis la sortie du dessin animé de Walt Disney « le roi lion », et dont les enfants peuvent suivre l’évolution grasse à de grandes baies vitrées ainsi qu’une autre espèce africaine pour le second enclos, une famille de petits fennecs (Vulpes zerda) dont la moitié seulement de leur enclos est présenté au publique pour laisser aux animaux le droit de se cacher s’ils le désirent

Image
Zone des aras à l’entrée du children zoo

Image
Suricate

A la suite des enclos des suricates et fennecs le visiteur peut bifurquer sur sa droite et découvrir alors la maison des colibris ou « Humming bird Aviary ». Fermée lors de ma visite cette serre tropicale inaugurée en 1964 présente, comme son nom l’indique, différentes petites espèces d’oiseaux ainsi que la collection de colibris du zoo. On peut ainsi y voir au milieu d’une végétation tropicale des colibris à oreillons violet ou colibri Anaïs (Colibri coruscans), le colibri d’Anna (Calypte anna), colibri vesper (Rhodopis vesper tertia), le plus petit colibri d’Amérique du nord le colibri de Costa (Calypte coastae), le colibri Circé (Cynanthus latirostris), tangara septicolore (Tangara chilensis), eurylaime émeraude (Calyptomena viridis continentis), manakin casse noisette (Manacus manacus manacus), le sucrier à poitrine jaune (Coereba flaveola)…
En ressortant de la « Humming Bird Aviary » et en reprenant le chemin principal le visiteur continu son périple sur le « Jungle Trail » le long de passerelles situées à flanc d’un petit canyon. Ce chemin va lui permettre de découvrir différentes espèces sauvages qui sont présentées ici en tant qu’ambassadeurs de leurs représentants sauvages. La topographie du canyon a permis au zoo d’installer des volières de grande taille et abondamment végétalisées ou le sommet est situé au même niveau que le chemin de visite du visiteur. Cette particularité permet aussi au zoo de présenter des espèces terrestres plus délicates sans que celles-ci ne soient visible directement du publique. La première volière axée sur l’Amérique du sud présente donc des dacnis bleu d’Argentine (Dacnis cayana) de rarissimes tangaras à tête jaune (Tangara larvata franciscae), des tohis à bec orange (Arremon aurantiirostris rufidorsalis) dont seul le zoo de San Diego en possède aux Etats-Unis tout comme les cotingas à col nu de Bolivie (Gymnoderus foetidus). Enfin seul espèce ne venant pas de cet hémisphère un groupe reproducteur de faisan paon de Rothschild (Polyplectron inopinatum) qui profite du couvert des végétaux pour vivre tranquillement.

Image
Le Jungle trail et les volières d’Amérique du sud

La seconde volière présente, elle, une autre espèce originaire d’Amérique du sud des coqs de roche des Andes de la sous espèce péruvienne (Rupicola peruviana peruviana) dont seule la société zoologique de San Diego possède des spécimens reproducteurs captifs.

Image
Coq de roche des Andes

De l’autre coté des volières deux cages reliées entre elles sont le lieu de vie du 1er ambassadeur des espèces sauvages: Bandar un binturong de la sous espèce de Malaisie (Arctictis binturong binturong) beaucoup moins commune en institution zoologique que celle de Bornéo. Elevé à la main à sa naissance il fut transféré à l’âge de trois mois à San Diego ou il fut décidé de le présenté dans le zoo pour enfant. A la suite de Bandar vient Diego l’ocelot (Leopardus pardalis), lui aussi présenté en tant qu’ambassadeur. Sa cage est de taille moyenne mais très bien enrichi pour ce petit félin qui de toute façon passe les ¾ de son temps à se promener dans le zoo pour les rencontres avec le publique, ou tout simplement pour se distraire.

Le visiteur arrive ensuite dans une petite place ou il découvre pour commencer l’installation de rats nu ou rats hottentot (Heterocephalus glaber) présentée au publique depuis 1992. Cette installation, pas très esthétique au niveau ou l’observation des animaux se fait par le biais de tubes en plexi glace, permet cependant la présentation d’une espèce extrêmement sociable qui est assez commune dans les zoos américains mais trop rarement présentées en Europe.
De l’autre coté de la place deux grandes volières présentent les deux ambassadeurs à plume du zoo pour enfant, Zazu, un calao à casque rouge de l’île Sunda (Aceros corrugatus) et, Pepe, un toucan de Swaison (Ramphastos ambiguus swainsonii) qui est aussi le seul représentant de son genre au zoo. Au bout de cette petite place se trouve, pour terminer le Jungle Trail, la volière de Fuji et Luta un couple de panda roux de la sous espèce du styan (Ailurus fulgens styani) sous espèce qui hormis Touroparc en France est élevée uniquement par les institutions Américaines et Asiatiques

Image
Présentation des rats hottentots

Image
Volière de zazu le calao à casque rouge

En sortie de la place le visiteur découvre plusieurs volières présentant différents oiseaux, dont certaine espèce forte rare comme le lori des îles Fidji (Phigys solitarius) dont seul San Diego avec le zoo de Winnipeg maitrise l’élevage en captivité aux Etats-Unis. Il faut savoir qu’avec plus de trente individus le zoo de San Diego présente le plus grand groupe mondial de cette espèce. D’autres spécimens comme un couple de conure dorée (Aratinga guarouba), un touraco pauline (Tauraco erythrolophus), des tisserins baglafecht (Ploceus baglafecht reichenowi) et de rarissimes eurocéphale de Ruppel (Eurocephalus rueppelli), qui lors de notre visite étaient les seuls spécimens captifs américains voir mondiaux, sont aussi présentés.
On arrive ensuite a une nouvelle place mais cette fois destinée aux enfants le « Clark Theatr ». Ce petit amphithéâtre, avec de petits troncs d’arbre en guise de gradins, accolé à un bâtiment représentant une grange typique du Nord Ouest américain est totalement dédiée aux enfants et est le lieu du «Doctor Zoolittle Show». Sous forme de petits spectacles et de jeux, faisant parfois intervenir nos amis les bêtes, et bien sur les enfants, le docteur Zoolittle va sensibiliser son jeune (mais aussi moins jeune) publique aux caractéristiques des différents animaux (plumes, poils, œufs) et des différentes espèces ainsi qu’à leur préservation. Ces spectacles on lieu plusieurs fois par jour et fait remarquable le docteur improvise son spectacle à la demande du publique. Il n’est donc pas rare de ne jamais voir la même chose. Une fois le spectacle terminé on peut admirer dans la vieille grange une famille de tatous à trois bandes d’Argentine (Tolypeutes matacus) en cohabitation avec Lewis et Clark, deux ratons laveur (Procyon lotor psora) nouveaux arrivants au zoo.

Image
Le Clark Theatr avec au fond la présentation des tatous et ratons laveur

La suite de la visite ne se fait pas par un chemin spécifique mais par le biais de plusieurs petites places ou sont regroupées les espèces. Ainsi derrière le Clark Theatr se trouve le bassin en aqua-vision des loutres du Canada (Lontra canadensis)
En face se situe le jardin des papillons « Butterfly and Backyard Habitat ». Ce jardin naturel permet aux enfants de découvrir, le long de grands massifs de fleurs et de plantes, les différentes espèces de papillons, insectes et oiseaux mouches qui vivent dans leurs jardins californiens. Au bout de ce jardin se trouve le «Petting Paddock» qui, par son concept, rappelle les zoos pour enfants européens ou le visiteur peut entrer et nourrir à sa guise chèvres naines, porcs du Vietnam, moutons de Somalie…et Sugar Plume le cheval miniature qui fête cette année sa trentième année au zoo. Le long du Petting Paddock se trouve aussi la maison des rongeurs «Mouse House» ou d’autre espèces familières sont présentées comme les lapins nains, les hamsters, les chinchillas, les cochons d’inde…et d’autre moins commune comme les hérissons africain (Atelerix albiventris), ainsi que la nurserie du zoo.

Image
Bassin des loutres du Canada

Image
Zone en aqua vision du bassin

Image
Jeunes suricates présentés dans la nurserie

Image
Le petting paddock équivalent des minis fermes chez nous

A la sortie du Petting Paddock sont logés d’autres ambassadeurs du monde sauvage comme une famille de wombats à museau velu (Lasiorhinus latifrons) présentée dans un vaste enclos, mais aussi un serval de la sous espèce (Leptailurus serval hindei) considéré comme le seul en captivité aux Etats-Unis, un couple de dik dik de Cavendish (Madoqua kirkii aculeatus) et, Victor, star parmi les stars puisqu’il n’est autre que le premier des ambassadeurs du zoo pour enfants.Victor est un échidné à nez court du Queensland (Tachyglossus aculeatus aculeatus) et, de ce fait, l’un des animaux les plus étranges du règne animal puisqu’il fait parti des deux seules espèces de mammifères (avec l’ornithorynque) à faire parti du genre des monotrèmes, c'est-à-dire des mammifères pouvant pondre des œufs. En plus de cela Victor atteints l’âge plus que respectable de cinquante ans ce qui en fait l’animal le plus vieux du zoo. Ces deux critères suffisaient donc largement pour en faire l’ambassadeur chef des espèces et ainsi sensibiliser un publique a des animaux qu’il ne connaît pas ou très peu et qui, zoologiquement, sont beaucoup moins fréquent que l’éléphant le lion ou la girafe.
Victor , du haut de ces quarante cm et huit petits kilos, passe donc ses journées à se promener dans le zoo pour enfants à la rencontre du publique et rempli pleinement son rôle d’ambassadeur durant les assemblées scolaires, les présentations animales ou les apparitions télévisées pour le zoo. Mais Victor fut aussi, durant sa jeunesse, au centre d’une des grandes énigmes du zoo. Lorsqu’il arriva en 1956 à San Diego celui-ci s’appelait Erma, et l’équipe zoologique fut persuadée d’acquérir une jeune femelle échidné (les échidnés mâles et femelles ne possèdent aucun dimorphisme sexuel et l’avancée médicale de l’époque ne permettait pas de reconnaître le sexe d’un individu). Ce n’est qu’en 1986 que son soigneur fut curieux de savoir la vraie personnalité de son pensionnaire et l’analyse sanguine fut révélatrice. Erma n’était pas une femelle mais un mâle et il fut alors décidé de le renommé Victor.

Image
Enclos des wombats

Image
Terrier des wombats. Le visiteur à la possibilité de les observer à l’intérieur

Image
Enclos du serval

La visite du zoo pour enfants se termine sur la volière des ouistitis pygmées et des callimicos de goeldi. Lors de notre visite en 2006 deux volières différentes présentaient pour la première Zoé et Angelica un couple de ouistitis pygmées (Callithrix pygmaea) tandis que la seconde présentait Jose un mâle ouistiti pygmée (Callithrix pygmaea) ainsi qu’un mâle tamarin de Goeldi (Callimico goeldii). Malheureusement en début d’année 2007 la femelle Angelica décéda laissant alors son compagnon de «groom» seul. Il fut alors décidé de tenter, pour le bien être de Zoé, d’acclimater les trois mâles des deux espèces ensemble ce qui fut une réussite. Ils sont maintenant présentés dans une toute nouvelle volière (en faite liaison des deux anciennes) appelé «the three boys aviary»

Image
Volière des ouistitis pygmées et callimico de Goeldi

Enfin dernière zone à avoir été ajoutée au zoo pour enfant, la nouvelle zone des insectes «The spinless marvels Insect House» .Inaugurée en 2006, cette présentation a été agrandie et développée durant l’année 2007 pour maintenant accueillir près de quarante espèces d’arthropodes. Cette nouvelle exposition donne un aperçu aux enfants du monde des insectes et des arachnides par le biais de plusieurs terrariums présentant des espèces tropicales dont certaines assez impressionnantes. On pourra noter la présence d’une vaste colonie de fourmis découpeuse de feuille (Atta cephalotes) et différentes espèces d’insectes comme le phasme brindille (Pharnacia acanthopus), la phyllie géante (Phyllium giganteum), le phasme cuir de Nouvelle Guinée (Eurycantha calcarata), le phasme à tiare (Extatosoma tiaratum) ou encore de Malaisie (Heteropteryx dilatata), mante feuille morte (Deroplatys lobata), dynaste de Grant (Dynastes granti), dynaste hercule (dynastes hercules), scarabée atlas (Chalcosoma atlas), le scarabée métallique (Chrysina gloriosa), l’amblypyge (Damon variegatus), le criquet phasme (Stiphra specium), le diable aux yeux rouge (Neobarrettia spinosus), mygale du Venezuela (Chromatopelma cyanopubescens),mygale de Leblond (Theraphosa leblondi), la mygale Boehm (Brachypelma boehmei), veuve noire (Latrodectus hesperus), araignée néphile (Nephila clavipes) ,l’araignée argiope (Argiope argentata), le scorpion velu d’Arizona (Hadrurus arizonensis) ou encore l’impressionnant mais inoffensif scorpion empereur (Pandinus imperator) et bien d’autres…
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:19

Voilà, c’est par cette exposition, et en ressortant devant les aras, que l’on termine la grande boucle du zoo pour enfants, qui n’a d’ailleurs plus beaucoup de ressemblance avec le zoo pour enfant de 1957 créé par Charles Schroeder, si ce n’est le nom. Les zoos pour enfants Américains n’ont rien du tout à voir avec les zoos pour enfants Européens qui se limitent à présenter quelques espèces domestiques. Les mentalités on bien changées et il est clair que la sensibilisation envers le jeune publique est l’une des grandes réussites des grands zoos américains. Les précurseurs comme Le Bronx ou San Diego on su insuffler un nouveau mode de sensibilisation par le biais d’animaux ambassadeurs qui, ayant été élevé à la main, permettent un contact direct avec les enfants et une plus grande approche du monde animal. Ce premier contact « enfant/animal » est une étape primordiale et sert de déclencheur dans ce que les sociétés zoologiques considèrent comme la première phase de l’apprentissage des générations futures. Une fois ce premier contact réussi, les jeunes visiteurs, s’ils le désirent, peuvent alors s’impliquer plus profondément dans une future démarche pour la préservation de leur planète et des espèces qui la peuplent via la société zoologique et ses différents programmes à l’éveil. Le zoo pour enfant aura alors rempli pleinement son rôle d’informateur et de sensibilisateur à la protection de leurs cousins sauvages.

En ressortant du zoo pour enfants le visiteur revient sur ses pas et passe devant un petit lac présentant une famille de cygnes à cou noir (Cygnus melanocoryphus) pour se diriger vers la gare du « Skyfari Est ».
Le Skyfari n’est autre qu’un téléphérique permettant de relier les deux extrémités du zoo à partir de la gare «est» situé en face de la zone des reptiles ou nous sommes et la gare «ouest» située à l’autre bout du zoo entre «Polar Bear Plunge» et «Horn and Hoof Mesa»
La mise en place d’un tel dispositif n’est pas et sa conception revient encore une fois au génial Charles Schroeder. Celui-ci se rendit compte rapidement que visiter un parc d’une telle superficie et d’une telle topographie (rappelons le que le zoo de San Diego est construit sur un véritable dédale de canyons et de plateaux !!!) n’était pas chose aisée pour le visiteur, qui allait même jusqu’à zapper ou oublier de sa visite certaines zones du zoo. Surtout qu’à cette époque les visites en tour bus n’étaient pas encore d’actualité. Une étude de terrain fut donc lancer pour la création d’un moyen de transport aérien permettant de relier, d’une part, les deux points les plus éloignés du zoo, et d’autre part, d’emmener le visiteur dans les zone les moins accessibles et visitées. L’entrée du zoo fut donc bien sûr choisie comme emplacement de gare de départ et la zone ouest, zone la plus reculée et la moins visitée, fut choisi comme gare d’arrivée. Deux emplacements qui permettraient de relier facilement les deux extrémités du zoo mais aussi de se donner une première approche de celui-ci par le biais d’un petit voyage aérien. Enfin en 1969, et après un an de travaux et deux millions de dollars de dépense, le Skyfari ouvrit ses portes et fort de son succès il enregistra déjà son millionième passager en 1970.

Image
Le skyfari offre de très belles vue sur le zoo mais aussi sur ses alentours comme ici avec la superbe tour de San Diego située au cœur du Balboa park…

Image
Ou de la ville de San Diego et ses buildings

Image
Vue générale du parc depuis le départ du Skyfari. On aperçoit déjà le nouveau cœur du zoo

Image
Le Monkey trail, nouveau cœur du zoo inauguré en 2005

Image
Le «Treehouse cafe and Albert’s restaurant » et son allure coloniale au sommet du canyon des pandas

Image
Les grandes volières à rapace au cœur du canyon des pandas

Image
Arrivée en gare «ouest» du Skyfari située dans la zone des herbivores «Horn and Hoof mesa»

Cette traversée permet donc de relier les deux extrémités du zoo ce qui, forcément, facilite facilement la visite lorsque l’on voit l’étendue des lieus mais elle permet aussi d’avoir une vue imprenable sur le reste du Balboa park et de la ville de San Diego. On comprend donc pourquoi cette brève attraction remporte un franc succès auprès des visiteurs. Une fois donc son ticket en main le visiteur va traverser tout le zoo en passant au dessus des grandes zones à thèmes : Tiger river et le Monkey trail, Gorilla tropic et les deux grandes volières africaines et asiatique, le grand restaurant «Treehouse cafe» et enfin, certainement le passage le plus spectaculaire, le canyon séparant les deux zones du zoo ou se trouve en contrebas la zone des pandas. Maintenant au niveau zoologique ce passage à quelques dizaine de mètres au dessus du sol permet aussi de discerner quelques zones non visitables du publique comme les zones off exhibit des grands herbivores, celle de la Tiger river mais surtout toute la zone d’étude des grands pandas qui, du simple chemin de visite, est totalement invisible du publique.

Une fois arrivée en gare «ouest» du Skyfari on descend une petite passerelle et on arrive dans la zone «Horn and Hoof Mesa», qui est littéralement la zone des animaux à cornes et à sabot
De part sa conception cette partie du zoo est représentative des présentations zoologiques qui étaient faites dans les zoos américains, mais aussi européens des années 1950 , vestige d’une époque ou l’on présentait dans une zone bien définie les différentes espèces d’un même genre (ici les ongulés) et que l’on peut retrouver encore dans certaines institutions comme celles de Londres avec les «Cottons Terraces», celles de Berlin avec les différentes maisons attitrées aux espèces, ou encore ici à San Diego. Le but était d’étaler un grand nombre d’espèces pour ainsi montrer au visiteur la diversité du monde animal. Cette zone est véritablement une vitrine de présentation puisque d’années en années les espèces présentées ne sont pas les mêmes. C’est aussi dans cette zone que furent lancer, dans le passé, certains élevage des espèces les plus rares comme les élans de Derby, les zèbres de Hartmann, les kiangs, les oryx d’Arabie, les takins du Sichuan et de Mishmi, les cerfs de Barbarie, les gazelles dama ou encore la rarissime antilope saïga. Mais ce qui interpelle au premier coup d’œil c’est la présence de tous ses petits fossés et faux rochers comme mode de présentation ou de décor de fond. Et ils ne sont, bien sûr, pas là par hasard.


J’ai déjà évoqué, durant la visite du zoo pour enfant, le désir et la volonté du docteur Charles Schroeder à changer et bousculer le concept de la captivité durant sa période à la direction du zoo. Et bien la mise en place de ses fossés de séparation et de ses faux rochers découlent de sa vision des choses. L’histoire commença avec la vision de cet homme qui détestait voir ses pensionnaires derrière des grilles, et part un questionnaire offert aux visiteurs qui révéla que le premier point négatif d’un parc était ses barrières…et il n’en fallu pas plus pour lancer la révolution des « moats » (douve ou fossé en français). Ces enclos dits « ouvert », du fait d’un remplacement des barrières situées entre le visiteur et l’animal par un fossé ou une douve de séparation, n’étaient pas nouveaux aux Etats-Unis, les zoos de Brookfield et St Louis avaient déjà expérimenté ce concept et celui du Bronx l’avait déjà mis en place ce concept pour la création de leur plaine asiatique aux débuts des années quarante. Et cette idée d’enclos « libres » avait fasciné le directeur de San Diego durant son voyage européen, et plus particulièrement au zoo d’Hambourg créé par Hagenbeck. Charles Schroeder rentra donc en Californie avec l’idée de mettre en place un tel concept dans son zoo. Il ne voulait plus qu’une chose, placer l’animal en face de l’homme, à sa hauteur, pour que ce dernier profite réellement de ce que lui offrait la nature, et cela sans qu’aucunes barrières ou grille ne vienne gâcher le spectacle. Mais il ne voulait pas non plus que ces animaux soient visibles à une dizaine de mètres, comme s’était le cas, avec les fossés actuels, des zoos qu’il avait vu en Europe. D’une part car il pensait que l’on pouvait faire mieux, et d’autre part, car la topographie du zoo ne lui permettait pas. Le pari fut donc lancé et, encore une fois, le génial designer Chuck Faust trouva un compromis entre les deux problèmes, l’enclos à plan incliné. Ce concept, novateur pour l’époque, reprenait pourtant le principe des fosses et des douves actuelles de séparation.
Mais en ajoutant une légère pente inclinée à l’enclos, l’animal se retrouvait alors limiter dans sa course et ne possédait plus assez d’élan pour pouvoir s’échapper. Ce système était, sur plusieurs niveaux intéressant, car il permettait aussi de réduire considérablement la distance animal/visiteur, facilitant ainsi l’observation. Il fallut donc étudier, examiner, et observer pendant des heures, les caractéristiques physiques de chacun pour pouvoir créer des enclos adaptés aux différents animaux. Et ce défi était d’autant plus ambitieux au niveau ou ce nouveau concept devait être mis en place pour la quasi-totalité des espèces du zoo.

Image
L’une des grandes phases de rénovation du zoo, la création des enclos sans barrière en 1960. Véritable révolution pour l’époque, ce concept posera San Diego comme l’un des pionniers des nouveaux zoos.
Photo tirée du livre Mr Zoo par Douglas G. Myers

Mais il fut réussi et permit une avancée considérable dans la présentation de certaines espèces et la création de grandes nouveautés, comme la présentation des grands félins sans aucunes barrières, ou, pour la première fois au monde, le maintien des grands singes en enclos ouvert.
Le début des années soixante fut donc la période des grands chantiers au zoo (jusqu’à cinquante projets de construction ou de rénovation pour la seul année 1964) et les grilles tombèrent les unes après les autres pour laisser place à ces fameux enclos à plan incliné et leur fossé de séparation. Ce concept novateur fut une réelle révolution dans le mode de présentation des animaux, que ce soit aux Etats-Unis (San Diego fut le premier parc américain a développé ce style de présentation, et de plus, aux premières années de création du zoo) ou dans le reste du monde, et aujourd’hui encore un tel système de séparation est toujours utilisé pour le maintien de certaines espèces. Toutes ces innovations bousculèrent l’horizon zoologique, et Charles Schroeder passa, pour beaucoup de directeurs, comme un avant-gardiste et un véritable pionnier dans le domaine de la présentation des espèces en enclos ouvert. Mais elles permirent aussi à San Diego de faire sa réputation mondiale.

Aujourd’hui encore quelques stigmates de cette période, maintenant dépassée, sont toujours visibles au zoo, comme l’enclos des wombats au zoo pour enfants, les plateaux des éléphants ou cette zone des grands ongulés ou le visiteur va progresser le long d’une allée (un bon demi kilomètre) bordée sur sa gauche et sa droite d’une trentaine d’enclos représentant environ cents animaux d’une quarantaine d’espèces. Dans cette zone, les enclos visibles du publique sont tous bordés, derrières les faux rochers, par des zones« off exhibit ». Ces enclos « secondaires », et qui font jusqu’à cinq ou six fois la taille de l’enclos de présentation, sont en faite des zones « hors publique » ou les animaux peuvent se rendre quand bon leur semble. En certain cas la direction du zoo peut même décider de placer directement un spécimen, ou un groupe entier, ci celui-ci présente un trouble du comportement due au stress ou à la maladie. Ainsi nous avons pu voir les rarissimes gazelles de Mhorr (Gazella dama mhorr) que durant notre première visite. Elles furent déplacées en off exhibit quelques jours plus tard du fait d’un trop grand nombre de visiteurs pouvant engendrer un stress potentiel.

Image
Zone off exhibit des grands herbivores située derrière la zone «Horn and Hoof mesa». Ici l’un des enclos d’isolement avec le groupe d’addax et des gazelles de soemmering (extrémité droite)

Enfin, il faut noter qu’avec l’ouverture du Wild animal Park, la société zoologique a décidé de stopper la présentation de grands ongulés au zoo, pour les déplacer vers les centaines d’hectares du grand parc plus propice à leur élevage et à leur maintien. Cet équilibre dans la collection à ainsi permis de libérer de nombreux enclos plus adaptés à l’élevage d’espèces de plus petite taille (Les quelques grandes espèces encore visibles durant nos visites sont dues uniquement aux transferts vers le zoo pour les travaux d’agrandissement du nouveau circuit africain du Wild animal Park). Les enclos visibles du publique sont tous bordés, derrières les faux rochers, par des zones« off exhibit » qui font deux à trois fois la taille normale de l’enclos et ou les animaux peuvent se rendre quand bon leur semble. Il faut savoir aussi que la direction du zoo n’hésite pas à enlever certaines espèces du circuit si celles-ci présentent des troubles du comportement due au stress ou à la maladie. Ainsi nous avons pu voir les rarissimes gazelles de Mhorr (gazella dama mhorr) que durant notre première visite. Elles furent déplacées en off exhibit quelques jours plus tard du fait d’un trop grand nombre de visiteurs pouvant engendrer un stress potentiel.

La visite commence donc directement en descendant la passerelle du « Skyfari West » qui surplombe un enclos de grande taille ou cohabitent trois couples reproducteurs de petites antilopes : des céphalophes bleu de la sous espèce d’Afrique de l’Est (Cephalophus monticola monticola), des céphalophes à flanc roux (Cephalophus rufilatus rufilatus) et de très rares steenboks (Raphicerus campestris) aussi appelés raphicères
Ces trois espèces cohabitent bien dans cet enclos ou de nombreux buissons et hautes herbes on été planté. Ces plantations répondent bien aux besoins spécifiques de ces animaux timides et discrets et le zoo de San Diego enregistre chaque année des naissances des trois espèces
A noter qu’avec douze individus présentés de céphalophes à flanc roux et quinze céphalophes bleus le zoo possède les plus grands groupes reproducteurs captifs pour ces espèces.
A la suite de cet enclos se trouve deux autres enclos plus petit mais dont la taille convient aussi aux animaux puisque le premier présente une famille de wallabys de Parme (Macropus parma) tandis que le second présente un petit groupe de suni (Neotragus moschatus zuluensis) qui restent extrêmement rares en parcs zoologiques puisque hormis les institutions Africaines seuls les zoos de San Diego, Dallas et Bâton rouge en présentent en captivité. Ces petites antilopes Africaines bénéficient d’un enclos abondamment végétalisé car comme les céphalophes elles sont extrêmement craintives.

Image
Céphalophe bleu

Image
Céphalophe à flanc roux

Image
Couple de steenbocks

Image
Enclos des sunis

Image
Antilopes sunis

En face de ces petits enclos se trouve l’une des grandes fiertés du zoo, la présentation des takins du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana). C’est dans les années quatre vingt qu’arrivèrent au zoo les premiers spécimens de takin du Sichuan, espèces qui, comme beaucoup d’autres, était alors mal connue et encore peu représentée en captivité. Dans l’espoir de préserver cette espèce, et de multiplier la population captive, le zoo de San Diego décida de se lancer dans l’étude de cette rare antilope asiatique et en juin 1989, après quelques années d’efforts, naquit pour la première fois au monde, hors pays asiatique, un petit takin en captivité. Depuis ce jour d’autres naissance vinrent renforcer la population Californienne (deux petits étaient présents lors de mes visites en 2006) et avec une quinzaine d’individus présentés le zoo de San Diego possède à ce jour le plus grand groupe captif de takins du Sichuan. La présentation des takins à San Diego se constitue d’un enclos principal (en fait deux enclos reliés entre eux) situé dans la zone Horn and Hoof mesa et qui présente au publique le groupe reproducteur du zoo. Derrière ces enclos se trouvent les Off exhibit (trois dénombrés) visible du téléphérique. Enfin un autre grand enclos situé au dessue des volières à rapaces vient s’ajouter à cela représentant au total cinq zones pour l’élevage et la présentation des takins. L’enclos principal est fait tout en longueur et l’on peu regretté la faible largeur de celui-ci et le peu de structure d’escalade pour ces animaux qui sont quand même des habitants de haute montagne. Mais cet enclos est avant tout un enclos de « présentation », donc fait pour les yeux du visiteur. Ce manque de superficie est cependant comblé par le dénivelé et la taille des Off exhibit situées à flanc de canyon et ou les animaux sont envoyés à tour de rôle.
Par contre au niveau enrichissement les animaux profitent d’un bassin, de rochers de toutes tailles, de rondins de bois, de rouleaux pour se frotter et se faire les cornes ,de sceaux percés remplis de granules accrochés à différents endroits de l’enclos et de grosses balles dures pour le jeu des plus jeunes.
La sensibilisation du publique y est aussi importante avec de grands panneaux expliquant les mœurs et les caractéristiques de cette espèce assez curieuse et zoologiquement intéressante

Image
Enclos des takins

Image
Takin du Sichuan

Image
Jeune né en début d’année 2006


Image
Jeune individu

A la suite des enclos des takins se trouvent deux enclos présentant, pour le premier, des gazelles de Soemmering (Gazella soemmeringii soemmeringii) et pour le second des potamochères d’Afrique du sud (Potamochoerus larvatus koiropotamus) sous espèce beaucoup moins commune en captivité que celle d’Afrique de l’ouest (Potamochoerus porcus) puisque les seuls spécimens captifs américains étant ceux de San Diego. Cette espèce se distingue par une taille un peu plus grande mais surtout par une robe beaucoup plus claire que la sous espèce de l’ouest. L’enclos des potamochères est aussi un enclos secondaire pour les buffles du Congo du zoo (Syncerus caffer nanus) qui sont présentés normalement dans la zone « Ituri Forest ». La cohabitation avec les potamochères ne posant aucuns problèmes il arrive que certains animaux soient séparés des autres et présentés dans cet enclos
Revenons sur l’enclos des gazelles de Soemmering. En déplaçant ses grands ongulés vers le Wild Animal Park le zoo a permis de libérer des espaces plus propices à l’élevage de moyennes espèces tel que les gazelles. Ceci à été une véritable réussite du zoo puisque avec 13 espèces et sous espèces la société zoologique de San Diego peut être fier de présenter la collection la plus complète au monde de gazelles. Déjà, certaines espèces comme les gazelles à goitre, de Thomson ou Dorcas on pu être transférées vers le Wild Animal Park pour former des groupes reproducteurs, dont certains s’élèvent à près de trente individus. Au zoo de véritables petits troupeaux on été créer et dès le printemps le zoo enregistre la naissance de plusieurs petits permettant ainsi d’augmenter les effectifs captifs d’espèces encore rarement visible en Europe. En parallèle les zoos Américains on décidé de se lancer depuis quelques années dans un projet ayant pour but l’étude comportementale et la préservation des gazelles désertiques. Les stations d’élevage et de réintroduction tel que le site de Yalooni en République d’Oman, celui de Bou-Hedma en Tunisie et de Tassili en Algérie sont aussi venu amener leur support à ce vaste projet qui aura pour but final la réintroduction dans le milieu de naturel. Enfin en collaboration avec ce vaste programme, la station expérimentale d’Almeria en Espagne a mis au point des programmes de conservation de la gazelle de Cuvier, dama, de Mhorr et dorcas. Nous verrons donc que dans la suite de la visite le zoo possède d’autres troupeaux de gazelles dont certaines parmi les plus rares.

Image
Enclos des gazelles de Soemmering

Image
Gazelle de Soemmering

Image
Potamochère d’Afrique du sud

En face de l’enclos des buffles du Congo et des potamochères le visiteur découvre les anciennes volières des oiseaux de Paradis.
Le zoo de San Diego possède une longue histoire avec les oiseaux de Paradis qui débuta en 1925, date à laquelle arriva le premier spécimen du zoo. A l’heure actuelle le zoo à déjà présenter dix neuf espèces de paradisiers sur les quarante trois dénombrées, dont certaines ce sont reproduites avec plus ou moins de succès, et se focalise maintenant sur l’élevage de quatre espèces : Le paradisier de Raggi (Paradisaea raggiana salvadorii), le paradisier superbe (Lophorina superba feminina), le paradisier magnifique (Diphyllodes magnificus hunsteini) et le manucode à menton noir ou paradisier noir (Manucodia ater ater)
Les volières présentent dans la zone Horn and Hoof mesa sont les volières de reproduction des paradisiers de Raggi et des paradisiers magnifiques. Le comportement nuptial vari beaucoup selon les espèces de paradisier mais une chose est sûr, la séparation des mâles et des femelles doit être fait si l’on veut que le comportement naturel de reproduction se déclenche, puisque normalement dans la nature les mâles et les femelles on peu de contact hormis la période de reproduction (un peu comme pour les guépards). C’est pour cela que les spécimens présentés ici ne sont que des mâles, les femelles étant visibles dans la zone « Wings of Australasia » ou encore dans la grande volière Asiatique« Owen rain forest aviary »
Le paradisier magnifique a été reproduit au zoo pour la 1ère fois en juin 1968.C’était le premier poussin à naitre dans tout l’hémisphère ouest et d’autres naissances furent enregistrer par la suite (les dernières datant de 2007 avec la naissance de trois poussins). Par contre pour le paradisier de Raggi le zoo de San Diego est l’un des zoos mondiaux à le mieux maitrisé l’élevage. De nombreuses naissances viennent régulièrement renforcer les effectifs captifs (les dernières datant de 2007) et le zoo possède maintenant avec environ une vingtaine d’individus adultes la plus grande population captive mondiale.
Image
Volière de présentation des paradisiers mâles

Image
Panneau d’information sur la protection des paradisiers

En continuant l’allée centrale le visiteur découvre une autre rareté du zoo de San Diego : l’hylochère. Le spécimen présenté ici (Hylochoerus meinertzhageni ivoriensis) est une jeune femelle, considérée comme le seul de son genre à être maintenu en captivité hors pays africain. Elle vit ici en cohabitation avec un potamochère d’Afrique de l’ouest et …tous les deux possèdent une histoire assez curieuse.
C’est en 2001 qu’arriva du zoo de Conakry en Guinée la petite femelle hylochère du zoo. Celle-ci vivait auparavant au sein d’une famille comme un véritable animal domestique. Malheureusement les guerres ethniques et les raids militaires obligèrent bientôt cette famille à fuir leur village pour leur propre survie vers les forêts voisines, mais toujours en compagnie de leur petite protégée. La fin des combats arrivant la petite famille pu réintégrer leur village mais due se résigner à confier leur animal de compagnie au zoo local pour le bien être de celle-ci. La petite femelle hylochère vécu quelques temps à Conakry puis fut envoyé vers San Diego, ou elle trouva un nouveau chez soi dans la zone Horn and Hoof mesa. En parallèle, au printemps 2002, la famille potamochère d’Afrique de l’ouest du zoo agrandit sa troupe avec l’arrivée de 5 petits marcassins. L’un des jeunes, une petite femelle plus petite et plus faible que les autres, fut abandonnée par sa mère et la direction du zoo décida alors d’élever la jeune orpheline au zoo pour enfant. Mais bien qu’élevé à la main par des humains la petite femelle rechercha bientôt le contact avec les animaux de son espèce. Le zoo possédant déjà une femelle hylochère orpheline, il fut alors décidé de tenter un premier contact entre les deux animaux pour voir si une solution n’était pas envisageable. La mise en contact fut donc surveiller de près puisque, d’une part la jeune femelle potamochère n’avait même pas encore un an, et d’autre part la femelle hylochère approchait déjà de sa taille adulte. Mais le miracle se produisit et les deux animaux s’entendirent aussitôt. Là où il y eut un petit problème c’est que dans la mise en contact prévu par les animaliers, la jeune femelle potamochère était censée passer ses nuits au zoo pour enfant mais cette dernière en décida autrement et ne voulut jamais ressortir de l’enclos. La décision fut donc de laisser les deux animaux ensemble sous surveillance et la jeune femelle potamochère trouva rapidement une nouvelle famille d’adoption.

Arrivée à la première boucle de l’allée le visiteur découvre le premier enclos des anoas (Bubalus depressicornis) ou, durant notre visite, était présente une femelle et un jeune nait en début d’année. Le zoo de San Diego possède cinq adultes répartis en trois enclos, dont deux situés dans cette zone (le troisième étant situé dans la zone « Elephant Mesa »). L’élevage de San Diego est réputé et les naissances sont fréquentes…bien que pour ma part les enclos ne soient pas adaptés a ces espèces forestières. En face de l’enclos des anoas se trouve une autre espèce, parmi les plus rares dans la classe des cervidés, le cerf de la Bactriane (Cervus elaphus bactrianus). Considéré par certains comme le cerf le plus rare au monde, le cerf de la Bactriane a vu ses effectifs diminués à une peau de chagrin si bien que les zoologues pensent l’espèce disparue dans la nature. Avant que l’espèce ne disparaisse définitivement un programme de sauvegarde et d’élevage fut mis en place par la société de San Diego et de Berlin. Elle permit de commencer les bases d’un élevage ou, à la grande surprise, de nombreux zoos Européens vinrent se joindre, mais seulement deux institutions américaines. Au total trente individus, répartis entre le zoo et le Wild Animal Park, formant deux groupes reproducteurs, viennent renforcer tous les ans de quelques naissances la population captive mondiale encore assez faible.

Image
Enclos es anoas de plaine

Image
Femelle anoa et son jeune né en début d’année 2006

Image
Enclos des cerfs de la Bactriane

Image
Groupe de cerfs de la Bactriane

Suit trois autres enclos à la suite des cerfs. Le premier étant le second enclos des anoas, le deuxième celui des zèbres de Grévy (Equus grevyi). Cette présentation au zoo est un peu étrange quand on voit que le Wild Animal Park présente un vaste groupe reproducteur sur un très grand terrain et que les individus du zoo ne disposent ici que d’un plateau de superficie relativement faible. Bonne chose cependant, avec les travaux de la nouvelle zone des éléphants ceux-ci on été déplacé vers une nouvelle zone plus grande durant l’année 2007.
Enfin le dernier enclos, plus vaste, héberge un autre groupe reproducteur de steenboks (Raphicerus campestris) et de céphalophes à flanc roux (Cephalophus rufilatus rufilatus) en cohabitation avec un superbe serpentaire (Sagittarius serpentarius) présenté lui aussi exceptionnellement puisque les couples reproducteurs se trouvent au Wild Animal Park.

Image
Enclos des zèbres de Grévy

Image
Enclos des céphalophes, steenboks et serpentaire

Image
Serpentaire

Image
Céphalophe à flanc roux en plein repas

De l’autre coté de l’allée trois autres enclos sont présentés avec pour le premier un nouveau groupe de céphalohes bleu (Cephalophus monticola monticola). L’enclos suivant présente un groupe reproducteur de rares gazelles de Speke (Gazella spekei) tandis que le dernier présente le dernier groupe reproducteur de steenboks (Raphicerus campestri) du zoo en cohabitation avec des koudous nains (Tragelaphus imberbis australis) des grues couronnées d’Afrique de l’Ouest (Balearica pavonina pavonina) et un rare céphalophe du Natal (Cephalophus natalensis), espèce peu représenté en captivité puisque la population mondiale n’atteins pas les trente individus captif. Cet enclos est aussi intéressant au niveau ou celui-ci présentait dans le passé des gazelles. Avec l’arrivée des koudous et des steenboks l’enclos à été complètement restructuré et son enrichissement a été fait par la plantation de nombreux graminées, buissons et massifs montrant ainsi le désir du zoo à présenter ses animaux dans des conditions, proches de celle de la nature, et favorables à leur reproduction.

Image
Jeune gazelle de Speke

Image
Gazelle de Speke

Image
Enclos des petits koudous, grues couronnées et céphalophe du Natal

Image
Petit koudou mâle

Image
Groupe de femelles petits koudous

Image
Céphalophe du Natal

On arrive maintenant à la seconde boucle du circuit ou le visiteur découvre trois des plus rares espèces de gazelles et d’antilopes que le zoo possède. Le premier enclos situé sur la droite présente, avec plus de vingt individus dénombrés, le plus grand groupe reproducteur mondial en parc zoologique de gazelles de Cuvier (Gazella cuvieri). Aussi appelé edmi, la gazelle de Cuvier est l’une des quatre gazelles les plus menacées au monde. Maintenues au zoo dans un vaste enclos planté de buissons et de hautes herbes, les individus de cette petite espèce originaire des steppes semi désertiques d’Afrique du nord font, elles aussi, parti du nouveau programme de conservation que viennent de mettre en place les Etats-Unis. Le zoo enregistre chaque année la naissance de plusieurs petits. En face dans un petit chemin renfoncé se trouve l’enclos des gazelles de Mohrr ou gazelle « addra » (Gazella dama mhorr) ainsi que les seuls individus captifs de péléa ou rhebok gris (Pelea capreolus) présents dans le monde hors institution Africaine. Espèce endémique à l’Afrique du sud et à la région du Cap, cette antilope a vu ses effectifs diminués considérablement du fait de chasses intensives. En collaboration avec le zoo de Pretoria en Afrique du sud, le zoo de San Diego vient de débuter avec quinze individus les bases d’un groupe reproducteur qui permettra dans le futur de présenter cette espèce dans d’autres institutions, et de lancer un programme de préservation. Enfin avec la fin des travaux du nouveau circuit «Journey into Africa» les rheboks on été transféré dès 2007 vers les vastes plaines de l’enclos Afrique du Sud du Wild Animal Park

Image
Enclos du groupe de gazelles de cuvier

Image
Spécimen mâle

Image
Enclos des gazelles de Mohrr

Image
Gazelle de Mohrr

Image
Jeune gazelle de Mohrr née en début d’année

A la suite de tous ces enclos arrivent les deux plus grandes zones de « Horn and Hoof mesa » l’enclos des girafes « Girafe Yard » et le « Veldt Africain »
L’enclos des girafes Masaï du zoo (Giraffa camelopardalis tippelskirchi), qui est d’ailleurs la plus petite sous espèce de girafe mais aussi la moins commune en Europe, représente une grande parabole ou les animaux ne sont juste séparés du publique que par un simple fossé et aucune barrière ou fil électrique. La seule barrière que l’on pourrait noter est la petite haie qui servirait plus à arrêter le publique qu’à stopper les animaux. Mais ce petit fossé à une vraie histoire. Lorsque Charles Schroeder regardait ses girafes, celui ci ne trouvait pas esthétique ces hautes barrières qui séparaient l’homme de l’animal et qui, à la fois, gâchait la visibilité du publique et faisait perdre toute la noblesse de ces grands ongulés. C’était en 1962, la pleine crise des « moats » dans l’histoire du zoo, et Charles Schroeder décida alors de tenter l’acclimatation des girafes dans un enclos sans barrière. A cette époque certains zoos comme celui d’Hagenbeck ou celui de Vincennes présentaient déjà des girafes derrière de vastes fossés ou sur des plateaux légèrement surélevé mais aucun n’avait jamais essayé de présenter ses girafes au même niveau que le visiteur et sans protection supplémentaire. Ce travail fut donc encore une fois confié à Charles Faust. Dans un premier temps il commença par faire tomber une partie des clôtures des anciens enclos et fit construire un mur en ciment haut de 1.50m pour limiter les mouvements des animaux. De l’autre coté du muret Faust et les animaliers commencèrent à imaginer différents types de fossé et se rendirent rapidement compte d’une chose : tous les matins, lors du nettoyage de l’enclos côté girafes, aucunes traces de sabot n’étaient présentent à moins d’1m du muret et du fossé. Le comportement craintif de ces grands mammifères les forçaient à rester à distance du petit dispositif qui les séparés des ouvriers et des animaliers. Faust décida alors de renouveler l’expérience mais cette fois en enlevant le muret et en creusant un simple fossé droit d’1.50m de profondeur et, même en les appâtant avec de la nourriture, les girafes ne franchissaient toujours pas le fossé, du fait de leur constitution physiologique qui ne leur permettait pas et de leur comportement trop craintif. La solution était donc trouvée et en 1963 le vaste enclos des girafes et son bâtiment africain était inauguré au publique qui, pour la première fois, pouvait admirer des girafes sans aucune clôture entre eux et les animaux. C’était la première fois au monde qu’une telle expérience était tentée, et elle sera renouvelée dans beaucoup d’autres zoos du monde

Image
Ancienne installation des girafes. On peut voir que dans le premier enclos se situe l’un des premiers murets conçu pour les nouvelles tentatives de présentation…
Photo tirée du livre Mr Zoo de Doucla G. Myers

Image
Au final le nouveau plateau des girafes. En premier plan on peut voir le système de plateau légèrement surélevé et le petit fossé inventé par Faust dans les années 60 pour isoler les animaux

Image
Deux animaux devant les portes donnant accès au second enclos invisible du publique et au bâtiment de nuit

Image
Photo prise à l’autre bout de l’enclos. Celui-ci se continue encore sur la droite avec la zone de nourrissage.

Le petit troupeau de girafes du zoo (quatres femelles : Abby, Bahati, Kathryn, Travis et Silver le grand mâle) est donc toujours présenté dans l’enclos construit par Faust en 1963, ou l’on y retrouve toutes les caractéristiques de l’époque : le fossé, qui a fait sa réputation, les faux rochers en fond de décor pour cacher le bâtiment de nuit de type Africain ainsi que le second enclos invisible du publique et, la possibilité d’admirer les girafes sans aucunes barrières. Les girafes disposent aussi de mangeoires adaptées à leur taille ainsi que de grandes bâches le fournissant l’ombre nécessaire durant les fortes journées ensoleillées (ces bâches sont d’ailleurs courantes dans les zoos américains et australiens) Enfin quelques grands palmiers Washingtoniens et Acacias viennent agrémenter le décor
Petite caractéristique de l’enclos, la possibilité de nourrir ces grands animaux par le biais de distributeur de granules mettant l’accent sur l’effet néfaste que peut avoir la nourriture humaine sur les animaux sauvages.

Image
Silver le mâle dominant

Image
Girafe masaï

Image
Girafes masaï

Image
Hodari jeune mâle né en Novembre 2005

Derrière l’enclos des girafes le visiteur découvre un enclos tout en longueur ou vie une famille de sangliers à barbe de Bornéo (Sus barbatus barbatus). Cette famille représente le deuxième groupe reproducteur du zoo, l’autre étant maintenant présenté dans la nouvelle zone « Monkey Trail ». Je reviendrai donc sur cette espèce quand j’aborderai cette zone plus propice à leur observation. Pour conclure la zone « Horn and Hoof mesa » on découvre le « Veldt Africain » qui est certainement le plus grand enclos de cette zone. Ce grand plateau permet la cohabitation de quatres espèces différentes : des marabouts Africain (Leptopilos crumeniferus), des springbucks (Antidorcas marsupialis marsupialis), des hippotragues noir de la sous espèce de Zambie (Hippotragus niger kirkii), le seul groupe reproducteur de cette sous espèce en captivité, et enfin un premier couple de phacochères du Natal (Phacocherus africanus sundevallii), sous espèce uniquement présentée en institution Américaine et Africaine. Plusieurs cohabitation on déjà été tentées dans cet enclos comme des oryx beisa, zèbres de Damara, gnous, impalas, autruches, gazelles de Thomson et de Soemmering, et l’enclos du Veldt rentre encore une fois dans la philosophie de Charles Schroeder qui dès son arrivée à la direction du zoo voulait mixer les espèces pour pouvoir présenter à ses visiteurs un semblant de nature sauvage.
Enfin, et pour terminer cette zone des herbivores, on fini sur deux derniers enclos. Le premier, abondamment planté de hautes herbes et de buissons, présente un très rare céphalophe à dos jaune (Cephalophus silvicultor silvicultor). En comparaison avec les membres de sa famille, cette espèce surprend par sa grande taille. Très peu commune en Europe cette espèce commence a bien être représenté aux Etats-Unis ou certains zoos enregistre fréquemment des naissances. Avec une dizaine d’individus répartis entre ces deux institutions San Diego possède le plus grand groupe de céphalophes à dos jaune captif et à enregistrer deux naissances en 2006/2007 (à noter que seulement trois spécimens sont visible sur les dix, un au zoo et un couple au grand parc).L’autre enclos, quand à lui, est de type désertique et présente un groupe d’addax (Addax nasomaculatus) L’enclos n’est pas bien grand pour les sept individus et j’ai pris plus de plaisir à les voir dans leur « Off Exhibit » que dans cette petite zone

Image
Premier groupe de sanglier à barbe

Image
Le veldt africain

Image
Groupe d’hippotragues noir de Zambie

Image
Vue du veldt de l’autre côté de l’allée

Image
Springbucks
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:21

Et maintenant … eh bien comme je l’ai déjà dit auparavant la zone Horn and Hoof mesa va rentrer une seconde fois dans l’histoire du zoo de San Diego mais cette fois dans le renouveau. En 2005 la société zoologique décida de continuer sa politique d’embellissement et de renouveau du zoo et cette fois le futur projet est de taille puisqu’il s’agit d’offrir aux éléphants du zoo un enclos digne de ces grands mammifères.
Suite à la révolution des « Moats » et à l’engouement du publique pour les enclos sans barrières, les éléphants du zoo ne dérogèrent pas à la règle et dès 1963 un vaste plateau fut érigé dans la nouvelle zone « Elephant Mesa ». Malheureusement les années passèrent et l’enclos des éléphants, qui à l’époque innovait par son concept, fut vite dépassé. A l’heure ou les zoos repoussaient les dimensions des enclos de leurs grands mammifères, San Diego continuait de présenter ses trois pachydermes dans quelques centaines de mètres carrés, et cela faisait un peu tache d’huile face aux nouvelles présentations que le zoo inaugurait au fil des ans et qui en faisait sa réputation mondiale.
Le premier zoo Américain se devait donc de présenter ses éléphants dans une installation à la hauteur de ses confrères du Bronx, Melbourne, Singapour ou Leipzig

Image
Enclos des éléphants d’Afrique du Wild Animal Park ayant servi de modèle pour le nouveau projet du zoo. (Photo prise au Wild Animal Park)

La société se basa donc sur les deux enclos qu’elle possédait au « Wild Animal Park » et étudia le comportement de ses trois pensionnaires. Différents concepts furent donc étudiés et enfin le projet final « Elephant Odysseum » vit le jour. Les éléphants étant de grands marcheurs il s’avérait donc obligatoire de libérer une grande zone du zoo. En parallèle à ce projet un vaste plan de reconfiguration des enclos voyait aussi le jour mais cette fois au « Wild Animal Park » ou un nouveau circuit « Journey into Africa» voyait la reconversion des grands enclos du circuit safari en une nouvelle vaste zone africaine à biotopes différents. Cette nouvelle zone permettait donc d’offrir de nouvelles conditions pour de nouvelles espèces d’ongulés provenant du zoo, et plus précisément de la zone « Horn and Hoof mesa », qui, elle aussi, ne rentrer plus dans le concept du nouveau zoo. La société zoologique profita donc de ces nouveaux projets pour restructurer sa collection et décida de déplacer au grand parc ses derniers grands ongulés présents au zoo ou la taille des enclos ne convenaient plus pour leur bien être (seul les espèces les plus rares comme certaines petites gazelles seraient gardées). Le site était donc trouvé, et les 3 hectares que couvre la zone « Horn and Hoof mesa » serait reconverti dans un premier temps en un vaste enclos tout en longueur de 1.7 hectare pour la nouvelle présentation des éléphants. Fidèle à ses présentations multi-espèces et à la sensibilisation du jeune publique à la préservation de la nature, le zoo décida cette fois de ne pas axer son futur projet sur une reconstitution de biotope mais sur l’histoire du territoire Californien. En collaboration avec le muséum d’histoire naturelle de San Diego (situé lui aussi dans Balboa Park) la société zoologique décide alors de créer un lien vieux de plusieurs milliers d’années entre les espèces vivant à l’époque du Pléistocène sur le territoire de San Diego et leur descendants sauvages du zoo. Le comté californien était alors le lieu de vie de tapirs géants, d’alticamelus, de paresseux megatheriums, de tigres à dents de sabre et bien sur de mastodontes

Enfin en Septembre 2007 les barrières des chantiers prirent place et officiellement la zone « Horn and Hoof Mesa » devenait « Harry and Grace Steele Elephant Odysseum »
Géographiquement la zone s’étalera à partir des enclos des takins (qui seront les seuls à rester) jusqu’aux Kopjes Africains. Comme pour les nouvelles installations celle-ci sera bordée d’une vaste allée de circulation permettant les Tour Bus, et les visiteurs posséderont leur propre chemin de visite. Vu la taille du projet, avec 3 hectares et 45 millions de dollars celui-ci devient le plus ambitieux de la société, les travaux se dérouleront sur deux années avec en première phase la construction du nouvel enclos à éléphant et en seconde phase la mise en scène historique et l’ajout d’enclos pour onze espèces différentes.

Voici les plans de la future installation Elephant Odysseum. Ces dessins, datant de 2007, ne sont plus ceux du projet définitif qui a subi quelques petits changements en cours de temps. Cependant le projet suit toujours ce tracé à près de 80%

Image

Image

Le visiteur commencera donc sa visite par la zone « Entrance and Waterwall », zone dédiée aux fossiles avec reconstitution de pitons rocheux et de squelette intégrés dedans permettant d’introduire le sujet aux espèces disparues. En sortant de cette zone le visiteur débouchera sur une réplique taille réelle d’un mastodonte Américain avec pour fond de toile le nouvel enclos des éléphants. Celui-ci fera plus de sept fois la taille de leur enclos actuel et possèdera un bassin avec cascade de 400 000L et profond de 2.50 .Une véritable forêt sera planté en décor de fond tout le long de l’enclos des éléphants et sur la droite de la reconstitution du mastodonte le visiteur découvrira un nouvel arrivant du zoo : une famille de paresseux didactyles.
En partant sur le chemin principal de visite (se situant sur la gauche du mastodonte) deux grands enclos seront le lieu de vie des lions du Transvaal et des jaguars avec là aussi une réplique taille réelle d’un tigre à dents de sabre. Il traversera ensuite une passerelle le long du bassin des éléphants et découvrira une nouvelle cohabitation, celle des tapirs de Baird, des capybaras et de guanacos. Ces animaux possèderont donc un nouvel enclos herbeux avec bassin le long des éléphants et leur séparation des pachydermes ne se fera que par des éléments naturels (tronc, rochers…)
Le visiteur continuera de longer l’enclos des éléphants ou différents points de vue seront disposés et arrivera ensuite à leur bâtiment de nuit. L’une des grandes particularités de cette nouvelle zone sera ce bâtiment « Elephant Management Facility ». Celui ci possédera en son centre la zone de préparation des repas, une zone de stockage mais aussi un observatoire ainsi qu’un chemin suspendu qui servira durant les rencontres avec le publique. Autour du bâtiment central seront situées les loges de repos qui, fait exceptionnel, permettront aux animaux d’y accéder librement et à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit. Les animaux ne seront donc plus enfermés dans un bâtiment durant la nuit. Ces loges seront faites de gros poteaux en bois et le sol sera en faite directement celui de l’enclos. Enfin ces loges seront visibles du publique et le visiteur pourra observer les soigneurs et même les vétérinaires durant les séances de Medical Training ou les examens de routine.

Image
Ranchipur, le grand mâle du Wild Animal Park et futur résident du zoo de San Diego

Le chemin de visite mènera ensuite vers une nouvelle volière qui sera le lieu de vie de serpentaires. Le visiteur passera ensuite dans un tunnel, sous l’enclos même des éléphants, pour déboucher, de l’autre côté, sur un pont en pilotis qui longera un vaste enclos de type Californien ou seront présentées pour la première fois au zoo des pronghorns. Derrière cet enclos une énorme volière verra le retour au zoo, après quinze ans d’absence, des condors de Californie. Enfin la visite se terminera sur un vaste enclos ou cohabiterons les chameaux du zoo avec des zèbres de Damara, ainsi que sur une grande zone avec restaurant et zone de sensibilisation pour les éléphants sur le futur de ces espèces. A noter que certains textes du projet mentionnent aussi pour 2009 la présentation d’ours lippus (qui autrefois était présenté au zoo et dont le premier spécimen captif naquit à San Diego) mais aucunes indications n’est visible sur le plan donc info ou intox ?

Le projet « Elephant Odysseum » est donc un projet de taille à l’image de ces animaux, et qui pourrait bien encore redorer le blason du zoo. Ce qui est sur c’est que les animaux possèderont maintenant un enclos adapté à leur besoins. Ce qui est moins sûr c’est le nombre d’éléphants qui seront présentés. Au départ le zoo devait relocaliser uniquement ses trois éléphants mais avec le baby boom du Wild Animal Park qui a enregistré cinq naissances de spécimens africains en deux ans de nouvelles perspectives on été faites. Le Wild Animal Park possède deux groupes d’éléphants, d’Asie et d’Afrique, répartis dans deux grands enclos séparés de quelques mètres. Avec la naissance de cinq petits le groupe africain voit ses effectifs monté à onze individus, et le parc envisage donc maintenant la création d’un nouvel enclos pour pouvoir garder toute cette petite famille. Le projet de joindre ces deux enclos pour n’en faire plus qu’un pour l’élevage de la sous espèce africaine semble avoir été acceptée par la société zoologique, et de ce faite, équilibrerai les deux collections (les éléphants asiatiques du Wild Animal Park seraient donc transférer au zoo pour créer un nouveau groupe reproducteur). Ce pourrait être donc sept individus (dont un superbe mâle) qui pourrait arriver au zoo et ainsi relancer un nouvel élevage vieux de plusieurs années donc…affaire à suivre et rendez vous pour l’été 2009.


En continuant ce chemin le visiteur arrive à l’extrémité nord du zoo et à l’installation des Kopjes « African Rock Kopjes »

Image
Les kopjes africains

Image
Les sentinelles de l’Afrique

En 1978 le Woodland Park Zoo de Seattle créé la surprise générale en construisant la zone «Gorilla Forest ». Cette installation allait rentrer dans l’histoire des zoos puisqu’il s’agissait à l’époque de la première installation zoologique présentant ses animaux et immergeant le visiteur dans une atmosphère de jungle entièrement reconstituée.
A une époque ou les zoos commençaient à être monté du doigt, et ou la mentalité tendait à dire que les barreaux, talus et autres fossés n’étaient plus d’actualité, cette reconstitution alla relancer le débat de la captivité et souffler un vent nouveau dans le domaine zoologique.
Les zoos Américains venaient de trouver leur nouvelle philosophie, ou le mot d’ordre était reconstitution des milieux et sensibilisation à la protection, et quatre des plus grands parcs américains allaient amplifier la chose en entrainant avec eux un mouvement toujours d’actualité : Le zoo du Bronx, le zoo de Chicago, celui de Washington et bien sur, celui de San Diego. Dès lors les alignements de cage allaient tomber faisant place à des reconstitutions criantes de réalisme et à de mini écosystèmes sortis tout droit des milieux d’origine. Et quelques années plus tard le Bronx alla définitivement enfoncer le clou de ce nouveau mouvement en inaugurant « Jungle World ». Puisqu’il était impossible de maintenir certaines espèces en extérieur, due aux conditions climatiques de New York, et bien la jungle serait reconstruite sous bâtiment avec ses cascades, rochers, arbres gigantesques, et bien sur, ses animaux. Bientôt les zoos du monde entier prirent à leur tour place dans ce nouveau défi et de superbes reconstitutions de milieux n’acquirent un peu partout dans le monde.
Aux Etats-Unis, San Diego possédait pourtant deux atouts que d’autres n’avaient pas : un climat idéal, qui permettait de maintenir en extérieur, et même en hiver, les espèces les plus fragiles et un terrain qui commençait à rassembler l’une des plus grandes collections mondiale de plantes et d’arbres tropicaux en provenance des quatre coins du monde, au milieu des canyons et des vastes plateaux .La société zoologique mis donc en place un plan de restructuration total du zoo axées sur dix zones bioclimatiques, et dès 1986 sortait du sol le premier éco système du zoo les Kopjes Africains.

Les kopjes, pour ceux qui ne connaissent pas, sont les noms donnés aux énormes rochers lisses formant des ilots sur les grandes plaines herbeuses africaines. Ces rochers, que l’on croirait sorti de nulle part, sont le lieu de vie de nombreuses petites espèces qui doivent cohabiter sur un même milieu et s’aider mutuellement si elles veulent survivre. C’est pour cette raison que le zoo inaugura ce milieu, pour permettre aux visiteurs et surtout aux enfants de comprendre la vie dans la nature et l’entraide perpétuelle qui se fait entre certaines espèces pour la survie. Avant son immersion dans les kopjes un groupe de trois volières est présenté au publique. La première axée sur Madagascar présente des couas huppé (Coua cristata cristata) ainsi qu’un groupe reproducteur de turnix de Madagascar (Turnix nigricollis)
Les deux autres volières présentent la première entraide qui peut se faire dans les kopjes, celle entre l’oiseau républicain (Philetairus socius socius) et le petit faucon pygmée Africain (Polihierax semitorquatus castanotus) Sous forme de grands panneaux explicatifs on nous explique que dans les kopjes le petit faucon pygmée loge parfois dans les immenses nids des oiseaux républicains. En échange de cela le petit faucon pygmée monte la garde contre les petits reptiles ainsi que contre les rongeurs.

Image
Entrée des kopjes et panneau d’information

Image
Allée de visite avec enclos des suricates

L’entrée des Kopjes se fait donc en serpentant à travers les rochers géants, les plantes grasses et les différents panneaux informatifs jusqu’au premier enclos qui présente l’espèce phare de ce milieu le suricate (Suricata suricatta hahni). Ces animaux disposent ici d’un très grand enclos avec, comme décor de fond de fausse termitières et une végétation luxuriante. L’enclos quand à lui est planté de différents graminées et le sol est véritablement envahi de terriers et de galeries. Le groupe familial présenté ici compte une bonne dizaine d’individus ainsi que quatre petits de quelques jours qui faisait leur première sortie du terrier. Il est intéressant de voir les caractères naturels de ces animaux sans cesse en activité et qui déguerpissent dès que les aigles bateleurs (dont la volière est juste derrière l’enclos des suricates) se mettent à siffler. Un bon enrichissement du milieu qui permet de recréer la vie naturelle au sein des kopjes.
A la suite de l’enclos des suricates, une vaste volière présente des étourneaux caronculés (Creatophora cinerea), des tisserins de Taveta (Ploceus castaneiceps), des eurocéphales à couronne blanche (Eurocephalus anguitimens), qui sont les seuls maintenus captifs aux Etats Unis, des spréos royaux (Cosmopsarus regius magnificus) et des vanneaux masqués (Vanellus miles miles) originaires d’Australie

Image
Enclos des suricates

Image
Suricate

Image
Femelle et ses petits

Image
Volière des tisserins, eurocéphales, spréos et vanneaux masqués

De l’autre coté des suricates se trouve l’enclos principal des kopjes. De grande taille celui-ci permet la cohabitation de trois espèces différentes : des mangoustes naines (Helogale parvula), de damans des rochers (Procavia capensis capensis) et d’un superbe couple d’oréotragues (Oreotragus oreotragus stevensoni). Tout ce petit monde profite des différents dénivelés du terrain, et il faut quand même être patient si l’on désire apercevoir les damans et les oréotragues (certaines zones de l’enclos n’étant pas visibles du visiteur). L’oréotrague est lui aussi emblématique des Kopjes. Cette petite antilope qui commence à se raréfier de plus en plus dans la nature est capable de bond prodigieux et peut se maintenir sur un rebord de moins de 4 cm de large. Sa faculté de cambrer le dos lui donne une flexibilité hors du commun lui permettant ces bonds prodigieux.

Image
L’un des points de vue sur l’enclos des oréotragues. Celui-ci fait toute la longueur de l’installation et les animaux ont accès à la totalité des rochers.

Image
Mangouste naine

Image
Oréotrague dans la partie basse de l’enclos

La sortie des kopjes Africains se fait en descendant vers le « Dog and Cat Canyon ». Là, adossé aux énormes rochers, se trouve la grande volière des aigles bateleurs (Terathopius ecaudatus) Prévu à la base pour des aigles de Verreaux (Aquila verreauxii) les aigles bateleurs on hérité d’une très grande volière riche en haute herbes et en perchoir. Le fond rocheux de la volière servant de lieu de repos et de nichoir pour les oiseaux. A noter aussi qu’avant de se lancer dans le « Dog and Cat Canyon » le visiteur peut découvrir de l’autre côté de la sortie des kopjes le petit jardin des fruits tropicaux, qui offre au visiteur la possibilité d’observer différents arbres fruitiers du monde comme le goyavier (Psidium guajava), le papayer (Carica papaya), le bananier (Banana musa), le litchi de Chine (Litchi chinensis), le sapotillier ou sapotier des Caraïbes (Manilkara zapota) qui donne comme fruit le Chiku, différents plants de caféier (Coffea arabica), le kiwi (Actinidia sp.), le carambolier d’Asie (Averrhoa carambola) qui fournit la carambole aussi appelée « pomme de Goa », et, l’un des derniers arrivés, l’Hylocereus undatus , sorte de gros cactus épiphyte d’Amérique centrale et qui donne le pitaya

« Dog and Cat Canyon » est la zone dédiée aux carnivores, aux caprins et aux petits mammifères de San Diego. Cette zone (qui est certainement la plus vieille du zoo) possède encore les vestiges des années passées (faux décors peu représentatifs du milieu, cage et volière à gros barreaux…) mais possède cependant de nombreuses raretés peu représentées en parc zoologique. Pour bien se représenter la chose géographiquement, « Cat Canyon » est située directement dans le canyon central du zoo, celui séparant les plateaux est et ouest. Le dénivelé y est très important (une bonne trentaine de mètre) et la visite se fait par la grande allée principale, située en plein cœur de celui ci, là ou circule les « Tours Bus ». Enfin en parallèle à cette allée principale vient se greffer un second chemin de visite, plus en hauteur, et permettant l’accès aux enclos des grands fauves.

Image
Sortie des kopjes et allée principale du «dog and cat canyon» et ses innombrables cactus. En premier plan l’enclos des phacochères.

Juste après la volière des aigles bateleur se trouve donc les premiers enclos de cette zone. Ici une succession de dix enclos de type rocheux était, dans le passé, la zone de présentation des différents caprins du zoo de San Diego. Ces enclos, tous identiques, présentent en premier plan une douve de séparation entre l’animal et le visiteur. L’enclos se prolonge ensuite en profondeur sous forme de différents étages avec grotte et monticules plus ou moins accidenté. Enfin les sols sont tous fait de béton dont certains sont teintés en blanc pour rappeler la neige des hauts plateaux, et de hautes barrières on été dressées pour éviter la fuite des animaux. Il est donc clair que ces enclos ne sont, zoologiquement et esthétiquement, plus du tout d’actualité.
A l’époque de nombreuses espèces furent cependant présentées ici et le zoo de San Diego posséda l’une des collections les plus complètes de caprins et de chèvres au monde avec en autre des bighorns, mouflons urial, chèvres des rocheuses, bouquetins, chamois, bharals, gorals de Chine, markhors, turs, serow, ibex de Nubie, mouflon de Dall…

Aujourd’hui pourtant beaucoup de ces espèces ne sont plus présentées, et la plupart des enclos sont vides. Encore une fois, l’ouverture du Wild Animal Park, a permis à la société zoologique la création de grands espaces naturels rocailleux (on peut même parler de mini montagne quand on voit les photos du site) permettant le transfert et la présentation de vastes groupes reproducteurs pour les espèces les plus rares (turs, markhors, ibex, urial…) tandis que certains élevages, comme les mouflons ou les chamois, furent tout simplement abandonnés. Ce qui est une bonne chose, car pour ma part, les enclos présentés au zoo ne répondent plus du tout aux besoins naturels de ces espèces grimpeuses vivant en troupeau et devant disposé de vaste terrain accidentés pour s’épanouir. Enfin il est à espérer que cette zone, tout comme « Horn and Hoof Mesa », subira dans le futur de grande rénovations car le contraste est très prononcé entre les nouvelles installations et ces faux plateaux montagneux. Seul deux espèces étaient donc encore visibles durant nos visites : des serows du Japon (Capricornis crispus) et un bouquetin d’Espagne (Capra pyrenaica hispanica). Les animaux étaient présentés seul dans les enclos (pour ainsi leur fournir un peu plus de place) et on ne peut pas vraiment dire qu’ils bénéficiaient de réel enrichissement du milieu.

Image
Enclos type de l’ancienne présentation des caprins du zoo

Image
Bouquetin d’Espagne

Image
Serow du Japon

A la suite des caprins se trouve le second groupe de phacochères du zoo (Phacochoerus africanus sundevallii). Leur enclos, de type désertique, est de grande taille. Enrichi de troncs, rochers et arbustes, celui-ci possède différents types de substrats permettant aux animaux de fouiller ainsi que de grosses boules pour se défouler quand ils le veulent. Enfin l’ajout de terriers artificiels leurs fournis, comme dans la nature, leurs lieu de prédilection pour se retirer et élever leur petits. Mais ils ne facilitent pas du tout leur observation. En continuant l’allée principale du «Dog and Cat Canyon » riche en cactus de toute sorte, d’hévéas d’acacias et de palmiers, on arrive à la présentation des petits mammifères. Cinq volières de tailles moyennes présentent des espèces que l’on voit rarement en captivité : des renards corsac (Vulpes corsac corsac) des coatis à museau blanc (nasua narica narica) un premier groupe de fossas (Cryptoprocta ferox), des caracals de la sous espèce du Turkménistan (Caracal caracal michaelis) uniquement présentés dans trois institutions zoologiques, et des ratels d’Angola (Mellivora capensis vernayi) unique spécimens captifs hors Afrique.

Image
Allée des volières des petits carnivores

Image
Volières du premier groupe de fossas et des coatis à museau blanc

Image
Jeune caracal du Turkménistan

Ces volières, comme les enclos des caprins, sont à l’image du zoo des années soixante. Construites sur un plan carré elles sont constituées de lourds grillages et possèdent un léger dénivelé permettant la création de deux plateaux. Les sols sont faits en faux rocher donnant un semblant de naturel, et le bâtiment de nuit est lui-même incorporé à la présentation. Bien qu’inesthétique ces volières on quand même subi un vaste plan d’enrichissement. De nombreux jouets, troncs, cordages, hamacs, rochers et plate formes ainsi que des arbustes et buissons on été placés à l’intérieur pour enrichir le milieu de vie des pensionnaires. En plus de cela, l’accès au toit du bâtiment de nuit est maintenant accessible aux animaux par le biais de tronc ou de cordes pour les espèces arboricoles et par de petites passerelles pour les espèces terrestres. Ce petit plus leur fournit ainsi quelques mètres carrés supplémentaires mais surtout un poste d’observation et de repos à l’abri des regards du publique.
Malheureusement je reste sur l’idée que telles volières ne sont pas assez grandes et adaptées pour les cinq espèces présentées. On notera tout de même la présence de jeunes animaux, comme deux jeunes caracals du Turkménistan ainsi que deux jeunes ratels (l’un né en 2005 et l’autre en 2006) qui atteste de la réussite du zoo dans l’élevage d’espèces peu communes en captivité.

Après la zone des petits mammifères se trouve la seconde zone de présentation animale du zoo « Hunt Amphitheatr Animal Behavior »
Cet amphithéâtre en arc de cercle, entouré de gradins, est constitué d’une zone de présentation avec différents perchoirs et plateformes ainsi qu’un petit bassin pour les espèces aquatiques. Au fil de la présentation, le visiteur va voir défiler différentes espèces (d’oiseaux ou de mammifères) qui, pour beaucoup, font parti des ambassadeurs du zoo, et va ainsi en apprendre un peu plus sur le style de vie et les mœurs de chacun. Durant notre seconde visite, ou nous avons assisté à cette présentation, nous avons pu voir deux pacaranas du zoo (Dinomys branickii), un serval, un blaireau américain (Taxidea taxus taxus) et pour finir deux femelles léopards nébuleux élevés à la main Kya et Kilat, qui nous on donné la chance de pouvoir observer, plus facilement qu’à la normale, la beauté et l’élégance de leur déplacement.
Tout comme dans le « Wegeforth Bowl » cette présentation est axée sur la sensibilisation et la connaissance du comportement des espèces. Les animaux arrivent les uns après les autres, sont présentés au publique mais ne sont en aucun cas forcés à faire quelque démonstration de cirque ou autre spectacle du même genre, comme ce fut le cas du blaireau qui décida de ne pas coopérer avec son soigneur si ce n’est pour manger et repartir. L’autre point commun aux deux zones de présentation animale est le fait que les acteurs sauvages ne sont jamais les mêmes d’une présentation à l’autre. Ainsi en plus de ceux déjà cités peuvent être vu Karoo le guépard d’Afrique du sud, Bap Rang le binturong, Murphy le potamochère, Jirra et Tangarie les kangourous roux, Kiowa la buse de Harris ou encore Zazu le calao et Daphne l’émeu.

Image
Panneau indiquant l’entrée du Hunt Amphitheatr

Image
Zone de présentation de l’amphithéâtre

Image
Présentation des pacaranas

Image
Présentation du blaireau américain

Image
Arrivée du serval

Image
Présentation du léopard longibande

En ressortant du « Hunt Amphitheatr » on continu la visite sur l’allée principale du « Dog and Cat Canyon » jusqu’à une immense volière qui présente l’une des grandes réussites d’élevage en captivité du zoo : les calaos. Avec trente espèces réparties entre le zoo le Wild Animal Park, l’institution zoologique de San Diego possède la plus grande collection des Etats-Unis et l’une des plus complètes au monde. C’est au Wild Animal Park, en 1972, que la société zoologique enregistra son plus grand succès dans cet élevage, avec la première naissance réussie au monde d’un bucorve d’Abyssinie (Bucorvus abyssinicus), se voyant alors remettre l’Edward H.Bean Award pour la naissance la plus remarquable de l’année. Ce même couple donna par la suite plus de cinquante petits. A ce jour, avec l’élevage de plus de 540 poussins de calaos toute espèce confondue, la société zoologique de San Diego est reconnu comme le premier éleveur mondial de ces rarissimes oiseaux. De nombreux programmes d’élevage et de sensibilisation sont entrepris pour la protection des calaos (comme la collecte de plumes de spécimens captif qui sont renvoyées aux tribus locales pour la création de coiffe et ainsi éviter de tuer les spécimens sauvages) et le zoo de San Diego, en collaboration en autre avec le Jurong Bird Park et d’autres institutions mondiales, s’investi énormément sur le terrain pour trouver des solutions rapides au sauvetage de certaines espèces

La volière présentée ici est une restructuration d’une ancienne cage à…panda !!!
En effet pour la petite histoire c’est ici que fut présenté, en 1987, Basi et Yuan Yuan les deux premiers pandas de San Diego. Mais aujourd’hui, et pour les besoins des calaos, la volière à été complètement remodelée et divisée en trois pour présenter au publique trois couples reproducteurs d’espèces différentes: un couple de calao bicorne (Buceros bicornis) un de calao rhinocéros de Java (Buceros rhinoceros silvestris) et un de calao festonné (Rhyticeros undulatus). Un fond naturel rocheux ainsi que de nombreux arbres et plantes tropicales on été ajouté pour permettre la création d’un milieu tropical. L’ajout de tronc d’arbre creux et de nids artificiels à ainsi permis de créer un milieu adapté et ainsi d’obtenir de très bon résultats dans la reproduction de ces grands oiseaux asiatiques.

Image
Volière des calaos

Image
Couple de calaos bicorne

Image
Calao festonné mâle

A la suite des calaos, et pour terminer cette allée centrale, d’autres volières de taille moyenne présentent des jardiniers à poitrine fauve ou oiseau berceau à tête grise (Chlamydera cerviniventris) des otidiphaps noble (Otidiphaps nobilis aruensis) des merles shama dayal (Copsychus saularis) des geais huppé de Java (Platylophus galericulatus) et des garrulax à sourcils ou hoamy (Garrulax canorus). Un couple de porcs épics à crête Africain (Hystrix africaeaustralis) et une famille de tatou velu de Bolivie (Chaetrophractus vellerosus) sont aussi présentés dans de petit enclos rocheux muni de baies vitrées pour l’observation des enfants.

Image
Enclos des porcs épic. En second plan l’escalator n°2 permettant de remonter vers «horn and hoof mesa»

J’ai parlé, en commençant la description du « Dog and Cat Canyon », que cette zone possédait une allée principale de visite et une allée secondaire. Celle-ci se trouve en face des enclos à caprins et petits mammifères et commence au niveau de l’enclos des phacochères pour se terminer au bout de l’allée principale. Située en hauteur par rapport à l’allée principale elle présente la collection de grands félins du zoo. Cinq enclos paysagers de taille relativement correcte servent de présentation aux animaux. Construit sur le flanc du canyon nord, ces enclos profitent du dénivelé rocheux comme fond de présentation et suivent les milieux originels des animaux (semi désertique à tropical suivant les espèces présentées). De nombreux enrichissements sont présents (bassin, rocher, troncs d’arbre, plateforme…) et à cela s’ajoute une végétation abondante, que ce soit à l’intérieur comme à l’extérieur des enclos, permettant aux félins de pouvoir se cacher et de s’isoler s’ils le désirent. Les cinq espèces suivantes sont donc visibles : un couple de lynx de Sibérie (Lynx lynx wrangeli), un couple de léopards des neiges (Panthera uncia uncia), Orson, un superbe jaguar noir (Panthera onca palustris), un couple de léopards de Perse (Panthera pardus saxicolor) et enfin un des quatre très rare couple de léopard de Chine (Panthera pardus japonensis) présenté aux Etats Unis. L’un des enrichissements les plus intéressants pour les léopards est certainement la présentation, à côté de leur enclos, de l’une de leur proie naturelle, les bharals (Pseudois nayaur szechuanensis). Ces derniers font parti de la sous espèce Mongole qui est beaucoup moins commune que celle Chinoise, que ce soit dans la nature ou en institution zoologique. San Diego présente, avec une trentaine d’individus, le plus grand troupeau captif de ces rares animaux, qui peuvent être aussi observé au Tierpark de Berlin, au zoo de Tallin ou à Moscou. Ils disposent ici d’un grand enclos rocailleux à flanc de canyon agrémenté de buissons et juste à côté … des léopards des neiges qui passent de long moment à méditer sur les bonds et cabrioles de ces chèvres bleues.

Image
Volière des grands félins vue de l’allée principale de visite. On reconnait les anciennes volières à leurs dessins de fond d’enclos et leurs poteaux en imitation faux rocher.

Image
Allée secondaire longeant les volières des grands félins

Image
Nouvelle volière des jaguars

Image
Volière des léopards de Chine

Image
Volière des léopards des neiges

Bien que cette zone s’appelle « Dog and Cat Canyon » nous avons pu voir qu’aucuns canidés ni étaient visible. Pourtant depuis 2007 cette tendance vient à changer. Tout d’abord avec la rénovation des anciennes cages à félins qui se fait petit à petit (il est encore possible de voir la différence entre les nouvelles faites d’acier noir, comme la plupart des nouvelles volières du zoo, et les anciennes dont les poteaux principaux et les plates formes sont en imitation de faux rochers) et avec l’ajout de nouvelles construction à l’entrée du canyon pour l présentation de nouvelles espèces. L’une d’elle héberge tout de même une nouvelle espèce de félin, des pumas de la sous espèce (Puma concolor oregonensis) beaucoup moins commune que (Puma concolor), mais les deux autres renouent avec la gente canine en présentant un couple de jeune hyènes rayées (Hyaena hyaena dubbah) arrivé au zoo en mars 2007 (ces animaux n’étaient plus présentées à San Diego depuis 10 ans) et un rarissime couple de chien chanteur de Nouvelle Guinée (Canis lupus hallstromi). Considéré maintenant comme une sous espèce distincte du dingo, Marlin le mâle et Samber sa compagne font parti d’un plan d’élevage mondial appuyé par les zoos Australiens et la « New Guinea Singing Dog Society »
Enfin avec l’agrandissement « Elephant Odysseum » Orson le jaguar noir va bientôt déménager vers cette nouvelle zone et ainsi libérer une nouvelle cage qui accueillera certainement de nouveaux pensionnaires. Celui ci sera rejoint par une jeune femelle dans un nouvel enclos trois fois plus grand que celui actuel, et qui permettra au zoo de relancer l’élevage de ce grand félin.

Nous finissons donc cette allée en débouchant sur un carrefour où se joignent les trois allées principales du canyon du zoo : «Dog and Cat Canyon » d’où nous venons, « Panda Canyon » qui est son prolongement et l’allée «Bear Canyon» que nous allons suivre, et qui va nous permettre de remonter vers l’entrée du zoo pour poursuivre notre visite. Bon je sais ça à l’air un peu complexe mais avec un plan on s’en sort. A noter qu’au croisement de ces trois allées se situe la zone de restauration « Canyon Café » mais aussi l’escalator n°2 permettant de rejoindre le haut du canyon et les plateaux du « Horn and Hoof mesa ». Cet escalator permet aussi d’observer l’un des enclos non mentionné sur les plans et qui est le lieu de vie d’une famille de lycaons (Lycaon pictus pictus). Ces animaux, relativement timides, profitent ici d’un très enclos fait sur plusieurs étages. Cette conception vient du fait que l’endroit est auparavant l’une des anciennes zones de présentation des takins. Ces animaux étant de bons grimpeurs, différents étages avaient été conçus pour eux. Aujourd’hui ces étages sont encore visibles mais on été remodelés dans certains coins avec l’ajout de terre et d’arbres pour ombragé la zone et la rendre plus adaptée aux carnivores africain. La société zoologique intervient aussi depuis 2003 à la préservation du lycaon par le biais du programme « African Wild Dog Conservation Project ». En partenariat avec les autorités de la Zambie, celle-ci vient de créer un nouveau programme d’étude et de recherche sur les populations sauvages de lycaon du parc Kafue en Afrique du sud. Ce projet, axé sur cinq ans, à pour but d’en savoir un peu plus sur ce très rare carnivore africain en étudiant différents points comme la surveillance et le suivi des populations (pour déterminer leur nombre, leur structure, leur taux de reproduction…), le marquage des individus par récepteur pour maximiser le suivi des animaux et faciliter leur observation, la collecte d’échantillons (sang, poils, excréments) pour l’étude de la génétique, des parasites…, ou l’étude des conflits humano-carnivore qui peuvent avoir lieu à l’intérieur et aux frontières du parc Kafue. Mais l’un des plus importants est la création et le développement d’un programme d’éducation des populations locales et des écoles venant visiter le parc pour la préservation du lycaon. Ce projet est relativement ambitieux, au niveau ou très peu d’études sauvages sur les lycaons on été menées jusqu’à présent, mais aussi sur le fait que les populations de lycaons se répartissent sur de vastes zones qui s’étendent bien au-delà des frontières du parc. Les autorités de Zambie espèrent donc que d’autres parcs (comme l’a déjà fait le parc Kruger) viendront prochainement se joindre à ce projet pour amener et échanger leurs connaissances, et ainsi, définir un vaste plan de sauvetage à travers l’Afrique.

Image
Enclos des lycaons. Photo prise depuis le premier niveau de l’escalator

Image
Enclos des lycaons. Photo prise depuis le second niveau de l’escalator
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:22

Nous poursuivons maintenant notre visite en direction du « Bear Canyon » ou se trouve, en tout début d’allée, l’entrée d’un des tout nouveaux concepts de zone bioclimatique la « Sun Bear Forest »
A la fin des années quatre vingt un constat mondial fut montré du doigt par différentes associations et organismes de protection du monde entier, celui de la détention inégale des ours asiatiques par différents marchands dans le but de récolter la bile ou différents organes pour le trafique d’aphrodisiaque. Les populations sauvages d’ours à collier, lippus et surtout malais subissaient de plein fouet ce trafique, et bientôt les associations de protection et les institutions zoologiques mondiales décidèrent de s’allier pour la protection de ces animaux. Les premiers à lancer un sauvetage furent les zoos asiatiques eux-mêmes, soutenus par les Australiens, qui décidèrent d’accueillir plusieurs spécimens confisqués dans les marchés (c’est ainsi que le zoo Perth récupéra quatre individus normalement prévu pour une boucherie locale)
Par la suite, entre 1996 et 2000, les zoos Américains apportèrent leur soutien à ce combat en faisant importer, du centre de sauvetage « Sepilok Orangoutan Rehabilitation Center » de Sabah à Bornéo, vingt ours malais à destination des institutions Américaines.
San Diego était de la partie et c’est ainsi que fut inauguré le 30 Juin 1989 la forêt des ours malais, zone de 6000 mètres carrés recréant une parcelle de la forêt du sud est asiatique, et lieu de vie de différentes espèces animales…et bien sur d’ours malais.

Image
La majestueuse «Owen rainforest aviary» qui domine le carrefour des trois grandes allées du zoo.

Image
Panneau à l’effigie des ours malais indiquant l’entrée de la «Sun bear forest»

Image
Poste d’observation des macaques ouandérous à l’entrée de la «Sun bear forest»

Ce nouvel écosystème débute donc par l’enclos des macaques ouandérou (Macaca silenus). Ces rares primates, aussi appelés macaques à tête de lion du fait de leur crinière argenté présente tout autour de leur cou, profite ici d’une grande volière paysagée .Conçue toute en longueur celle-ci se présente comme une clairière avec une zone boisée et une zone herbeuse plus dégagée avec bassin, troncs et divers cordages. Les animaux profitent aussi des différents arbres plantés le long des clôtures de fond d’enclos et qui, maintenant, on proliférés jusqu’à l’intérieur de celui. Ces arbres on été laissé tel quel et il n’est pas rare de voir les macaques chercher quelques jeunes pousses tendres à se mettre sous la dent le long de cette paroi végétale. Une autre espèce est aussi présentée dans cette installation mais son observation est beaucoup plus difficile. Comme les macaques, une famille de binturongs de Bornéo (Arctictis binturong pencillatus) profite de la totalité de l’enclos et a développé, comme dans la nature, un mode de vie crépusculaire. Il n’est donc possible de les voir quand tout début de visite ou lorsque la nuit commence à tomber, durant les visites estivales. Du fait d’un mode de vie différent (l’un diurne et l’autre nocturne), la cohabitation des animaux se passe naturellement et le zoo enregistre chaque année des naissances des deux espèces.

Image
Gauche de l’enclos avec accès aux loges de nuit

Image
Vue principale de l’enclos depuis l’observatoire

Image
Continuité de l’enclos le long de l’allée de visite

Image
Macaque ouandérou

En sortant de l’observatoire asiatique des macaques le visiteur débouche dans une véritable parcelle de forêt tropicale reconstituée serpentant entre les palmiers géants, les massifs de bambous et fougères tropicales. La reconstitution de cette forêt est l’atout majeur de cette zone, et certainement la clé de réussite du zoo. Dès les premières années du zoo Harry Wegerforth, qui était aussi un grand amoureux des plantes, mis un point fondamental à la mise en place d’une collection botanique au sein même de son zoo. Au fil des années il s’efforça de récolter et de ramener de ces différentes expéditions plusieurs plantes et arbres des quatre coins du monde. Les espèces végétales étaient alors présentées à coté des enclos des animaux provenant d’un même milieu, et même si on était bien loin des reconstitutions d’aujourd’hui on pouvait voir que cet homme voulait déjà mettre en place l’image d’un concept animal/végétal. Et 90 ans plus tard le rêve du créateur devint réalité. Avec plus de 700 000 plantes et arbres dénombrés sur les deux sites de la société, dont 280 espèces enregistrées comme rares ou en voie de disparition, la collection botanique de San Diego est reconnue mondialement par les plus grands spécialistes. Certains taxa sont classés mondialement et accrédités par l’Association des Musés Américains. A cela s’ajoute un climat méditerranéen qui offre à la région près de trois cent jours de soleil par an et qui a permis à certains spécimens de très bien s’acclimater et d’atteindre des tailles plus que respectable, comme « Big Fig » ficus de la Bay de Moreton (ficus watkinsiana) vieux de plus de 50 ans et qui, avec un poids de 224 tonnes, est considéré comme le plus grand représentant de son genre aux Etats-Unis, ou encore cet autre spécimen dont le tronc approche les 11.5 mètres de circonférence.

Image
«Big fig» ficus de la Bay de Moreton trônant majestueusement dans le nouveau cœur du zoo, au centre des volières à primates

Et la « Sun Bear Forest » ne déroge pas à la règle. Les designers, en collaboration avec les horticulteurs et les jardiniers du zoo, on étudier précisément les différents tracés d’enclos et de chemin pour la plantation et la compatibilité de tous. Les ficus « bo » (Ficus religiosa) et à latex (Ficus elastica) ainsi que les différents palmiers (Chamaedorea sp, Caryota urens, Howea forsterana…) surplombent la zone et créé comme dans la nature l’étage supérieur de la canopée, ou la lumière à quelque fois bien du mal à passer. Seul spécimen à ne pas être originaire d’Asie mais d’Australie, l’unique spécimen du zoo de ficus Radulina (Ficus radulina radulina) qui avec ses douze mètres de hauteur culmine au milieu de l’enclos des macaques ouandérou, leur offrant la fraicheur et l’ombre nécessaire aux après midi d’été. Cet arbre qui n’en est qu’à la moitié de sa taille adulte est l’un des rares étrangers de la zone, mais du fait de son imposante taille et de sa rareté dans la collection la société à décider de le laisser ici pour ne pas risquer de le perdre. Au sol c’est plus de 2500 pieds de gingembre de cinquante espèces ainsi que des rhubarbes du Chili (Gunnera tinctoria) et des rosiers d’Honolulu (Clerodendrum fragans) qui profilèrent au milieu des pieds de canne à sucre(Saccharum officinarum) des bananiers (Banana musa) et des bambous géants (Bambusa oldhamii) qui forment l’étage intermédiaire de la forêt pluviale asiatique. Enfin le spécimen le plus surprenant est certainement le palmier « queue de poisson » (Caryota urens), tenant son nom de ses feuilles en forme de queue de poisson, et qui arrivé à l’âge adulte présente des pieds mâle et femelle ressemblant à de grandes grappes de boules jaunes qui peuvent atteindre en moyenne cinq mètres de longueur.

Image
Allée menant à l’enclos des ours. On pourra noter la richesse et l’abondance de la végétation tropicale

On continue donc notre chemin au milieu de cette végétation luxuriante vers l’enclos principal de cette zone : celui des ours malais de Bornéo (Helarctos malayanus euryspilus). Les ours disposent ici d’un vaste enclos de base rocheuse divisé en deux par un massif piton rocheux. Ils peuvent passer d’une zone à l’autre en empruntant un chemin en contrebas de l’enclos, qui est non visible du publique. De l’autre coté du piton rocheux se trouve de nombreuses structures arboricoles, essentielles pour le bien être de ces animaux arboricoles, ainsi qu’une zone de repos, elle aussi, non visible du poste d’observation.
La famille d’ours malais du zoo est composée de Dibu, le mâle reproducteur, Marcella la femelle reproductrice et de Ting Ting seconde femelle du groupe. Depuis 2007 la seconde femelle Ting Ting à quitter le zoo et à rejoint un mâle reproducteur au zoo d’Oakland.
En 2004 le zoo à enregistré la naissance de Danum petit mâle qui maintenant a été transféré au « Porter zoo » de Brownsville au Texas. Cette naissance marqua l’histoire du zoo puisque Danum était le premier ours malais de la sous espèce de Bornéo à naitre aux Etats-Unis, venant ainsi renforcer la petite population du plan de sauvetage mis en place en 2000.
En 2006 une seconde naissance fut enregistrée avec l’arrivée de Bulan, jeune femelle qui est toujours visible au zoo. Agée maintenant de dix huit mois celle-ci est dans une phase de séparation pour lui permettre petit à petit de se séparer de sa mère. Cette séparation vient aussi du fait que dans le but d’augmenter les effectifs de cette sous espèce (les deux seuls naissances enregistrées sont celles de San Diego) Bulan devrait bientôt partir pour le zoo du Minnesota ou l’attend déjà un jeune mâle. Enfin si tout le monde sait que ces ours sont les champions de l’escalade le zoo de San Diego sait maintenant qu’ils sont aussi les rois de l’évasion. Moins d’un mois après leur arrivée au zoo les ours on commencé par retourné et replacer tous les rondins de bois et arbres morts de l’enclos. Le lendemain matin lorsque le soigneur des ours arriva à l’enclos, il découvrit que les rondins avaient été redisposé de façon à former une sorte de pont et qu’un des animaux avait réussi à s’évader.

Image
Enclos principal des ours malais. Zone rocheuse située sur la gauche du piton rocheux.

Image
Enclos principal des ours malais. Zone arboricole et off exhibit située sur la droite du piton.

Image
Marcella femelle ours malais.

On poursuit notre visite en passant devant une volière asiatique présentant des irènes bleu (Irena puella) et des ptilopes jambou (Ptilinopus jambu), et qui nous mène jusqu’à une sorte de tour de verre culminant au dessus de la végétation. Cette vaste construction de verre et d’acier est l’ancienne présentation d’une des espèces de primates les plus rares au monde, les doucs (Pygathrix nemaeus). Au niveau zoologique l’élevage des doucs est assez compliqué. C’est en 1968 que le zoo de San Diego reçut ses premiers exemplaires .Une longue étude comportementale et nutritionnelle fut alors lancé par la société zoologique, qui fit considérablement avancer les connaissances en captivité de ces rares langurs, à un point qu’à la fin des années 90 le zoo enregistrerai la naissance de plus de cinquante doucs, plus que quelconque institutions zoologiques hors Asie. En 2000 le zoo décida d’étendre la « Sun Bear Forest » en présentant au publique ces superbes primates dans cette nouvelle zone. Un vaste enclos de douze mètres de hauteur et de près de trois millions de dollar est construit.

Image
Schéma descriptif de la tour des doucs
(Source Karen Kilmar, San Diego zoo/ Union Tribune. Document internet)

Constitué de deux parties reliées entre elle, cette présentation était constituée d’une zone totalement fermée en verre ou la température et l’hygrométrie était contrôlée 24h sur 24 pour les besoins de ces primates si délicats. L’autre zone, accolée à la première, était totalement grillagée permettant aux doucs, lorsqu’ils le désiraient, de s’acclimater au climat Californien. Cette partie possédait aussi à sa base une grande baie vitrée de plus de trois mètres pour éviter aux primates le bruit du publique. Enfin le sommet des deux zones était aussi constitué de panneaux amovibles en fonction de la croissance des arbres. Les doucs ne manquaient donc de rien, plantes tropicales au sol, bassin, agrès et des arbres de plus de dix mètres de hauteur leur permettant de s’isoler s’ils le désiraient. Malheureusement quatre ans après leur arrivée dans cette nouvelle zone aucune naissance ne fut enregistrée et les trois individus présentés au publique développèrent des troubles du comportement et un stress perpétuel. Il fut donc décidé de les transférés en zone off exhibit et depuis cette date plus aucuns doucs n’est visible au zoo.
Toutefois cette présentation n’a pas été perdue pour autant puisque la tour de verre est maintenant le lieu de vie d’une famille de gibbons à favori roux (Nomascus gabriellae)

Image
Ancienne présentation des doucs, maintenant lieu de vie des gibbons à favori roux

Image
Zone intérieure couverte de l’installation

Image
Femelle gibbon à favori roux

Bien que les derniers spécimens du zoo ne soient plus visible du publique la société zoologique de San Diego continu de s’investir sur le terrain en soutenant financièrement, depuis plusieurs années, l’EPRC « Endangered Primate Rescue Center » situé au Vietnam. Ce centre d’étude permet la protection et l’étude de vingt quatre espèces de primates et prosimiens Asiatiques mais aussi de récupérer les spécimens sauvages maintenus clandestinement, sensibiliser et aider les populations locales à la protection des singes et réintroduire ses derniers pour augmenter les effectifs sauvages. Enfin depuis 2008 le zoo, en collaboration avec le CRES, a aussi élargit son programme de conservation régional en créant le « 2008 Monkey Conservation », mission in situ qui a pour but de focaliser son étude sur le terrain à cinq espèces : le rhinopithèque de Roxelane (Rhinopithecus roxellanna), celui du Tonkean (Rhinopithecus avunculus), celui du Yunam (Rhinopithecus bieti), le douc à flanc roux (Pygathrix nemaeus) et le nasique (Nasalis larvatus).
C’est donc par cette famille de gibbon que nous terminons notre visite asiatique. Nous quittons le petit chemin de la « Sun Bear Forest » en ressortant sur la grande allée du « Bear Canyon ».

Image
Vue sur la tour de verre des doucs lorsque l’on remonte l’allée «Bear canyon»

Comme son nom l’indique l’allée « Bear Canyon » est l’ancienne allée de présentation des différentes espèces d’ours du zoo. Le zoo de San Diego a toujours eu une longue histoire avec les ours qui a commencé dès la création du zoo avec l’arrivée de Caesar, un superbe mâle ours Kodiak. Par la suite de nombreuses espèces furent présentées ours baribal, brun, grizzly, kodiak, ours à collier et de nombreux élevages furent lancés avec succès comme celui des ours malais (les deux sous espèces) celui des ours à lunettes ou celui des ours lippus appelés aussi ours à grande lèvre, dont notamment Deva qui fut la première de son espèce à naitre sur le continent Américain. En 1972 le zoo présenta même un ours bleu, appelé aussi ours des glaciers, sous espèce du baribal Américain qui diffère par sa couleur de pelage. Ce spécimen ramené d’une expédition en Alaska représente à ce jour le seul spécimen maintenu captif au monde. Cinq fosses sont encore visibles à San Diego, mais autrefois ces fosses descendaient jusqu’à l’actuelle « Sun Bear Forest ». Des nombreuses espèces présentées dans le passé (on peut regretter l’absence des ours lippus) seul trois sont encore visible : les ours malais, les ours d’Alaska et les ours à lunettes.

Image
L’allée Bear Canyon qui relie le bas du canyon à l’entrée du zoo. Au fond la grande volière, au premier plan un concept de cage datant des années 70 pour la présentation des primates (aucuns singes durant notre visite).

Image
Ting Ting, seconde femelle ours malais

Les deux premières fosses que l’on découvre sont celles des ours malais de Bornéo (Helarctos malayanus euryspilus) Dibu et Ting Ting. Ces deux fosses on été refaites et réaménagées lors de la construction de la « Sun Bear Forest » pour pouvoir accueillir certains individus, en cas de problème, et sont donc des enclos provisoires. Ainsi Dibu le grand mâle est présenté ici le temps que le jeune Danum soit avec sa mère, et la seconde femelle Ting Ting profite de la seconde fosse. Ces fosses sont constituées de bassin, de grandes structures en bois ainsi que de hamacs que les ours affectionnent pour la sieste. En fond d’enclos les faux rochers fournissent grottes artificielles pour que les animaux puissent s’isoler s’ils le désirent. L’observation se fait facilement puisque le visiteur se trouve à même hauteur que les animaux et les dimensions des fosses on été revues pour agrandir la surface des enclos. A noter que depuis le départ de Ting Ting pour le zoo d’Oakland les visiteurs peuvent maintenant observer dans cette fosse Turbo et Zéphyr, deux jeunes frères hyènes tachetées (Crocuta crocuta) arrivés en début d’année 2008

Image
Fosse de présentation et enclos secondaire des ours malais

Image
Dibu mâle reproducteur ours malais

Après la fosse des ours malais se trouve celle des ours brun de la péninsule Alaska (Ursus arctos gyas).Ces géants, proche de la sous espèce Kodiak, profitent de deux fosses qui on été reliées entre elles et on complètement été refaites dans les années 90. Un décor de fond rocheux style Alaska a été choisi comme présentation avec cascades, bassins, troncs d’arbre et divers substrats pour le bien être des ours. Malheureusement, et même si ce choix de présentation était novateur dans les années 90, celui-ci n’est pas très favorable à des animaux adultes. Même si les enrichissements sont nombreux de tels animaux devraient profiter d’enclos de plusieurs hectares pour s’épanouir comme l’on peut voir dans certaines institutions comme Cerza ou Landau. Mais le cas des ours de San Diego est le même que la plupart des grands ours bruns présentés à travers le monde. Ces animaux acquis dans les années 80, et qui faisaient alors la réputation des grandes collections zoologiques, se retrouvent aujourd’hui pour la plupart dans des installations obsolètes. En plus de cela, peu de collection ont les moyens et surtout l’espace libre, pour présenter de tel mammifère. Les nouvelles collections zoologiques axées sur les petites et moyennes espèces ne veulent plus présenter de tels animaux aussi contraignant, obligeant alors ces zoos à garder leurs ours dans leurs murs. Les animaux du zoo sont de vieux individus. Durant notre visite seul le mâle Spanky était visible, sa sœur ayant décédé quelques temps auparavant. Du fait de son âge, Spanky disparu lui aussi au cours de l’année 2007. Cette présentation resta donc vide jusqu’en Novembre 2007 date à laquelle arrivèrent Scout et Montana deux jeunes frères grizzly (Ursus arctos horribilis) retrouvés accidentés dans la nature. Ces deux animaux furent soignés et dirigés vers San Diego qui possédait alors une installation libre pour les accueillir. Les deux jeunes individus profitent donc maintenant du grand enclos mais malheureusement, dans les années à venir, le même problème de place se posera puisque ces animaux atteindront des tailles comparables aux anciens ours présentés.

Image
Première partie de la double fosse des ours de l’Alaska

Image
Seconde partie de la fosse des ours de l’Alaska

Image
Spanky vieux mâle ours brun de l’Alaska

La troisième fosse de présentation a été dans le passé reconverti en bassin par le zoo. Des phoques communs ainsi que Charlie, un superbe mâle otarie de Californie de plus de 900 kilos, y on déjà été présenté. Puis au début des années 90 la société zoologique se rapprocha des institutions Européennes dans le but de développer aux Etats-Unis la présentation des loutres européennes (Lutra lutra lutra). Malheureusement la présentation de cette espèce se limitera à quelques zoos Américains, ces derniers décidant de s’axer plus sur l’élevage des loutres à cou tacheté (Hydrictis perspicillata) et des loutres à griffes courtes (Amblonyx cinereus), laissant aux européens la gestion de l’élevage des loutres Européennes. Le zoo reçu cependant du zoo de Zurich, en 1991, un couple reproducteur et enregistra en 1997 la première naissance de loutre Européenne aux Etats-Unis. Les animaux profitent donc d’un grand bassin avec plage de sable ainsi qu’une petite île en son centre. Différents jouets et souches d’arbres viennent agrémenter ce bassin qui fait un peu vieillot mais qui n’a pas l’air de les déranger.
A la suite des loutres vient une nouvelle fosse. Celle-ci est protégée par un vaste filet puisqu’elle présente des grands félins. Deux vieilles lionnes, Tango et Mweezi, de la sous espèce du Transvaal (Panthera leo krugeri) finissent leurs vieux jours au zoo. La sous espèce du Transvaal est une des sous espèce les plus rares du lion Africain et, contrairement aux zoos Européens ou cette sous espèce est peu représentée, celle-ci est relativement commune aux Etats-Unis. Les deux sœurs présentées ici sont nées au zoo en 1992 puis déplacée vers le Wild Animal Park pour vivre avec le groupe reproducteur. En 2002 avec la création du « Lion Camp » et l’arrivée de nouveaux spécimens plus jeunes, les deux femelles furent renvoyées au zoo dans cet enclos. Les deux femelles sont bien distinctes l’une de l’autre, Tango étant reconnaissable à sa queue coupée (due à une fracture lorsqu’elle était petite) et Mweezi à son œil borgne. Ces deux animaux prouvent au moins une chose, le fait que même les grands zoos ne se limitent pas à présenter que des « beaux animaux » à son publique comme on peut l’entendre dans certaine critique.

Image
Enclos des loutres européennes

Image
Loutre européenne

Image
Lion

Image
Enclos lion

Arrivée au sommet du « Bear Canyon » se trouve la dernière espèce d’ours de cette zone, Tommy et Miss Houdini le couple d’ours à lunettes (Tremarctos ornatus) du zoo. Ces deux vieux animaux, tous les deux nés en 1986, passent maintenant leurs vieux jours ici à se reposer tranquillement dans une fosse, qui encore une fois, ne convient pas à des animaux de cette taille. L’enclos possède tout de même bassin, structure pour grimper, hamacs et grottes pour le bien être des deux locataires. L’ours à lunette ou ours des Andes tiens son nom du masque faciale clair qu’il possède. Grâce à ce masque l’identité des animaux est facilitée et les deux animaux du zoo le sont particulièrement, puisque si le masque de la femelle est clairement visible, celui du mâle Tommy est quasiment impossible à discerner. Par contre, fait rare chez ces ours, la femelle Miss Houdini n’aime pas l’eau et le tableau devient marrant lorsque les soigneurs amènent les poissons pour la pêche des ours. Le mâle plonge littéralement dans l’eau à la recherche des minuscules poissons rouges et la femelle attend tranquillement, assise au bord du bassin, que celui ci lui renvoi un poisson égaré.

Image
Fosse des ours à lunette

L’allée « Bear Canyon » se termine par une zone botanique. Situé au sommet de l’allée, le jardin Hawaiien ou « Hawaiian Native Plant Garden » est une toute nouvelle zone développée par le zoo depuis quelques années. Du fait de la taille de cet archipel, les iles Hawaii représentent l’un des écosystèmes biologiques les plus menacés au monde avec le plus grand nombre d’espèces botanique en voie de disparition de la planète. Déjà largement impliqué dans le projet de protection des oiseaux Hawaiiens, la société zoologique à décidé de présenter sur cette parcelle quelques espèces rares de plantes issues de ces iles comme le palmier « Lo’ulu » (Prichardia ssp) ou encore les acacias « koa » (acacia koa), qui adulte peuvent atteindre jusqu’à 18m de hauteur. Au niveau du sol, couvert de roche volcanique pour faciliter le développement des plantes, ce sont plusieurs pieds d’ « Alula » (Brighamia insignis) qui font la fierté des jardiniers du zoo. Cette sorte de plante succulente, qui fait parti des plus rares au monde, s’est très bien acclimatée au climat Californien et le zoo augmente chaque année son nombre de spécimen. Enfin le climat Hawaiien étant différent au niveau de l’hygrométrie du climat Californien d’autres espèces plus délicates sont élevées au zoo mais non présentées au publique. Voilà c’est par ce jardin Hawaiien que se termine la présentation des ours. Comme on a pu le voir, le problème majeur de cette zone est la taille, en elle-même, des enclos. Même en reliant certaines fosses entre elles, comme c’est le cas pour les ours d’Alaska, le manque de place se fait ressentir dans cette partie du zoo. La société zoologique et la direction du zoo en sont conscientes et il suffit de voir les nouveaux enclos des ours blancs ou des ours malais pour voir que les choses vont en s’améliorant. On a pu voir aussi que certaines fosses sont réaménagées au fur et à mesure et que les gros animaux partent pour accueillir provisoirement des espèces plus petites comme les loutres ou les hyènes. Enfin, même si la taille des installations est un peu juste, on notera un énorme travail d’enrichissement du milieu. Les animaux profitent de nombreux jouets et passe temps (balles, bouées de mer, grosses boules percées rempli d’aliments, jouets en carton pâte) de poissons vivants pour la pêche, de blocs de glace avec différents aliments, de différents rondins de bois rempli de nectar, de miel ou d’insecte ainsi que de plantes naturelles pour s’alimenter ou se faire les dents (bambous, ficus, broméliacées, gingembres palmiers…) et de jouet maison comme ce carton, que l’on a pu voir avec les ours à lunettes, et qui était bourré de copeaux, papiers et morceaux de bois enduits de miel et rempli de larves ,d’insectes et de céréales. Tout ce travail est bien sûr dû aux animaliers eux-mêmes qui effectuent un travail formidable et qui essaient sans cesse de trouver de nouvelles occupations pour leurs pensionnaires.
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:23

Au sommet de l’allée « Bear Canyon » se trouve une nouvelle place, croisement de la zone des koalas (qui se trouve juste en face du chemin que l’on vient de remonter), de « Elephant Mesa » situé aussitôt à gauche, et de l’allée permettant de retourner aux Kopjes ou quelques espèces sont présentées. Au milieu de cette petite place se trouve aussi le restaurant de la zone Australienne « Sydney Grill »

Image
Le restaurant «Sydney Grill» au croisement de l’allée «Bear canyon» et «Elephant mesa»

Inaugurée en 1963 la zone « Elephant Mesa » fut construite sur les anciens enclos des grands mammifères. Dans le pur style du zoo de Charles Schroeder et de Charles Faust, ces anciens enclos furent reconvertis en vaste plateau pour les éléphants du zoo. La nouvelle maison des éléphants fut aussi construite cette même année ainsi que les enclos pour rhinocéros. Enfin en 1964 « Elephant Mesa » fut complétée par les enclos à tapirs et la maison des kiwis.
L’entrée de la zone des éléphants commence par l’enclos des suricates. Le zoo a accueilli récemment une troisième famille de ces espiègles mangoustes qui sont présentées dans un vaste enclos à l’entrée de cette zone. Juste avant cet enclos se trouve un petit chemin qui s’enfonce dans la forêt et qui, si on le continu entièrement, redescend tout le canyon pour nous ramener à l’allée principale du « Dog and Cat canyon ». Cette zone, ou peu de visiteurs s’aventure, présente tout de même une espèce très rare en captivité le kiwi. Mais avant d’entrer dans la maison des kiwis le visiteur peut observer, dans une vaste volière, un groupe reproducteur de cacatoès de Banks (Calyptorhynchus banksii) ainsi qu’un couple de kéa (Nestor notabilis).En face de cette volière se trouvait un enclos de taille moyenne qui, à première vue, était vide durant nos visites. Actuellement celui-ci héberge les anoas du zoo durant les travaux de la nouvelle zone des éléphants.

Image
Panneau d’information à l’entrée de la maison des kiwis

C’est en 1954 que fut présenté au zoo le premier spécimen de kiwi au zoo de San Diego. Ces oiseaux étaient alors visible dans des volières classiques, ce qui ne facilitait pas la vie de ces oiseaux nocturnes et extrêmement craintif .La construction d’un nocturama fut décidé en 1969 pour le bien être de ces oiseaux, et il fut décidé de les présenter au publique en cycle jour/nuit inversé pour facilité leur observation. Enfin en 1983 le zoo enregistrait la naissance et l’élevage de son premier kiwi, naissance qui fut suivi d’autres pontes. Le nocturama représente toujours à l’heure actuelle le seul de ce type au zoo. Son entrée se fait d’abord par un petit couloir sombre ou différents panneaux explique les caractéristiques des kiwis ainsi que leur statut dans la nature et les menaces qui pèsent sur eux. On débouche ensuite dans une vaste salle ou sont présentés les animaux. L’élevage de kiwis bruns (Apteryx australis mantelli) est une réussite à San Diego, et la société zoologique peut se glorifier de faire parti des rares institutions à travers le monde à le maitriser et à possède plusieurs individus de ces rares oiseaux (trois paires au total répartis entre le zoo et le Wild Animal Park et tous n’étant pas visible du publique). Les kiwis possèdent un vaste enclos, reconstituant leur forêt d’origine, mais seulement la moitié est visible par le biais de grandes baies vitrées L’observation du reste de l’enclos se fait par un système de caméras reliées à différents moniteur, et il faut être relativement patient avant de pouvoir observer une petite boule grise muni d’un long bec passer en courant et disparaître aussitôt dans les fougères arborescentes. Mais c’est peut être cela la clé de réussite de l’élevage de ces oiseaux. Au bout de la salle de présentation des kiwis se trouve un autre enclos séparé que beaucoup de personnes zappent durant leur visite. Celui-ci présente un groupe d’une dizaine de souris marsupiale volante aussi appelé « gliders » (Acrobates pygmaeus). Les spécimens présentés ici ne sont que des mâles et le zoo de San Diego devrait recevoir prochainement quelques femelles du zoo de Taronga en Australie, qui possède la plus grande population captive de ces petits marsupiaux.

En ressortant de la maison des kiwis on peut continuer de descendre le petit chemin jusqu’à deux dernières grandes volières qui étaient fermées au publique lors de nos deux visites. Celles-ci présentent normalement une petite parcelle de la grande île Madagascar. La première abritait un groupe de maki vari roux (Varecia variegata rubra) en cohabitation avec des makis catta (Lemur catta) que nous avons pu entrapercevoir, tandis que dans la seconde évoluait le second groupe de fossas du zoo, leur prédateur naturel (Cryptoprocta ferox).
Avec douze individus, sur la petite cinquantaine recensée en institution Américaine, Le zoo de San Diego présente le plus grand groupe Américain de fossas, et fut pendant de longues années le seul aux Etats Unis à posséder un groupe reproducteur de ce rare carnivore Malgache. Cependant le zoo de San Diego a dut faire face à un problème qu’il n’avait encore jamais connu dans son histoire : l’élevage à la main de deux jeunes bébés. Jusqu’à présent le zoo n’avait jamais rencontré ce problème, les différentes femelles ayant élevé leurs petits elles même. Mais le 6 juin 2007 une jeune femelle donna naissance à quatre petits. Les animaux furent suivis de prêt et bientôt on se rendit compte que la femelle ne s’intéressait pas à ses petits. Le 8 juin deux des quatre petits furent retrouvés mort. Le fossa étant l’une des espèces les plus rares de la planète, et surtout peu représentée en captivité, l’équipe animalière décida donc de retirer les deux jeunes restant pour les élever à la main et leur donner toutes les chances de survie possible. Les deux jeunes mâles furent donc emmenés au zoo pour enfant. Toutes les précautions furent prises avec ses deux rarissimes bébés, malheureusement le 26 juillet l’un des deux petits fut retrouvé mort. Le petit fossa se développait pourtant normalement et aucun symptôme de stress ni de maladie n’avait été observé chez le petit individu qui la veille au soir se portait à merveille. Tous les doutes pesaient donc sur cette mort étrange et à l’autopsie on découvrit que le petit mâle souffrait d’une excroissance au cœur. Les vétérinaires du zoo entreprirent aussitôt une étude du cœur du second mâle pour savoir ci celui-ci souffrait du même symptôme et … à l’heure actuelle « Isa » (qui veut dire premier en malgache) se porte à merveille. Du fait de son histoire extraordinaire ce jeune mâle fossa est devenu le tout nouvel ambassadeur du zoo. Celui-ci se développe bien et rapidement et apporte une foule d’information sur l’élevage de ces animaux en captivité. Visible maintenant au zoo pour enfant dans sa nouvelle volière de jeu, ou bien en promenade avec son soigneur, Isa est en training pour devenir le nouveau représentant de son espèce auprès des enfants et ainsi les sensibiliser à la protection de la faune et la flore Malgache. Enfin pour terminer ce paragraphe, cette triste histoire nous montre bien combien il est difficile, même si l’on est un grand zoo, d’élever certaines espèces. Les connaissances développées en parc zoologique sont loin d’être toutes connues même si, ces dernières années, l’avancée sur le comportement et l’élevage des espèces sauvages en captivité a fait un bond prodigieux.

Ayant atteint le bout de ce petit passage nous remontons vers « Elephant Mesa » pour découvrir cette zone axée sur les gros mammifères. Construite sur un plateau qui forme une avancée entre les deux canyons du zoo, l’allée de visite de cette zone est aménagée de façon circulaire autour de l’enclos principal qui est celui des éléphants. Enfin tout autour de cet enclos central se trouve les autres espèces. L’enclos des éléphants est donc l’attraction principale de cette zone.

Image
Enclos des éléphants

Trois éléphants sont présentés au zoo :
-Devi, femelle éléphant Asiatique (Elephas maximus maximus). Agée de 29 ans elle provient d’un orphelinat de l’île de Sri Lanka. Arrivée au zoo toute jeune elle fut d’abord présentée au zoo pour enfant. Devi est la plus reconnaissable des deux éléphantes d’Asie puisque c’est la plus petite (3.550 kg)
-Sumithi, femelle éléphante Asiatique (Elephas maximus maximus). Agée de 39 ans elle provient du même orphelinat que Devi mais est arrivée au zoo dix ans avant elle (1968). Elle aussi fut élevée au zoo pour enfant et maintenant avec ses 4116kg Sumithi est devenu la matriarche de la troupe.
-Tembo, femelle éléphant Africaine (Loxodonta africana africana). Né en 1971 en Ouganda, cette éléphante fut d’abord star de cinéma avant d’arriver au zoo. Présente maintenant depuis 25 ans au zoo, Tembo est la plus grande des trois femelles avec une hauteur au garrot de 2.7mètre et un poids de 4162kg

Les trois femelles vivent donc en bonne entente dans cet enclos construit tout en longueur qui n’est, bien sur, pas assez grand pour la taille de ces grands animaux. Mais, comme pour les ours, le manque de place de l’enclos est ici comblé par un énorme travail d’enrichissement de la part des soigneurs. De nombreux jouets et« passe temps » sont présents dans tout l’enclos pour le bien être des pachydermes : rondins au sol et structures suspendues pour se frotter et jouets avec des poids, panier de fruit situés à différentes hauteur, boules percée remplies de graines et fruit sec, ballons, douche automatique, rouleaux pours se gratter. A cela s’ajoute l’exercice physique. Depuis maintenant un an et demi les éléphantes on droit à leur promenade matinale. Les trois femelles, accompagnées de leurs soigneurs, profitent des allées du zoo pendant 1h30mn avant que les portes ouvrent aux visiteurs. Enfin au niveau alimentation, en plus de leur ration journalière les animaux bénéficient de petites gâteries comme de l’acacia, citrouille, ficus, bambous, melons d’eau, pastèques ou des feuilles de palmiers… et d’un gros tas de neige au printemps pour s’amuser.

Image
Devi femelle éléphante asiatique

Image
Sumithi femelle éléphante asiatique

Image
Tembo femelle éléphante africaine

Image
Tembo et Sumithi

En collaboration avec le CRES la société zoologique travail activement sur le maintien et la reproduction des éléphants asiatiques, et surtout de la sous espèce Sri Lankaise. A l’inverse de la population captive européenne qui arrive à stabiliser, la population américaine à beaucoup de mal à augmenter ses effectifs (le plan d’élevage préconise une moyenne de 10 naissances par an). Trop peu de naissance sont enregistrées chaque année et les institutions zoologiques américaines craignent à une disparition de cette espèce en captivité. En plus de cela différents problèmes hormonaux ainsi que des anomalies de cycles de reproduction ont aussi poussé les zoos américains à se lancer dans un vaste plan de recherche qui couvre tout le comportement des éléphants captifs : structure des familles, stress des animaux, nutrition…
Pour approfondir les connaissances captives San Diego a lancé en parallèle à cela une étude avec le PEO « Pinnewala Elephant Orphanage » orphelinat des éléphants de Sri Lanka ou, hormis les périodes nocturnes, les éléphants présents là bas vivent dans les mêmes conditions que leurs ancêtres sauvages. Cette étude menée sur le comportement et les cycles hormonales de vingt trois femelles de ce centre permettront peut être d’expliquer quels liens sociaux affectent la reproduction des pachydermes captifs et de trouver les solutions à ce problème.
Enfin depuis 2007 le zoo a lancé dans son cadre d’étude de la forêt Ebo au Cameroun «Central Africa Regional Program » une étude sur les éléphants de forêt. Cette étude, déjà soutenue par le zoo du Bronx, à pour but de recenser et d’étudier les populations sauvages d’éléphants du parc national Ebo et des zones avoisinantes, ainsi que l’étude de leur milieu et de leur comportement. Cette région, qui a été choisi par l’UICN comme zone de survie pour cette rare sous espèce, est donc à l’étude pour commencer un suivi rigoureux des populations ainsi que la mise en place d’un futur programme de protection in situ.

Maintenant que l’enclos central a été décrit je vais passer aux enclos situé autour de la boucle. Le premier enclos présente une cohabitation américaine. Des tapirs de Baird (tapirus bairdii) et une famille de capybaras (Hydrochaeris hydrochaeris) se séparent un enclos de taille correcte ombragé par les grands arbres et muni de différents bassins. Avec moins de cinquante individus en captivité, dont seulement quatre en Europe (zoo de Wuppertal), le tapir de Baird est l’un des tapirs les plus rares en captivité. Celui-ci est pourtant facilement reconnaissable à sa couleur plus foncée que son cousin terrestre, et surtout à sa gorge et à ses joues blanches tirant sur le jaune. Enfin il est aussi reconnaissable à la petite bande blanche située en haut de ses oreilles. Bien que cette espèce soit relativement rare en captivité, le tapir de Baird fait parti des espèces dont le zoo a toujours fait la présentation. Depuis l’arrivée du premier spécimen en 1934, cadeau du gouvernement Panamien, de nombreux jeunes ont été élevés avec succès à San Diego puis dirigés vers d’autres parcs zoologiques. Du fait aussi de sa rareté dans la nature, la société zoologique travaille aussi avec d’autres institutions Américaines sur un programme de conservation des tapirs de Baird en Amérique Centrale.

Image
Enclos des tapirs de baird.

Image
Enclos des tapirs de baird

Image
Tapir de baird

Au bout de l’enclos des tapirs se trouvent trois volières. A la base faite pour des oiseaux celles-ci ont été reconverties pour présenter des petits félins, un margay Mexicain (Leopardus wiedii glaucula), une famille de chats sauvages africains (Felis silvestris tristami) et un rare chat du Bengale (Prionailurus bengalensis euptilura). Ces volières sont de taille moyenne mais suffisamment aménagée pour permettre aux félins de se cacher et de ne pas être visible du publique. A la suite de ses volières se trouvent deux enclos plus grand pour herbivores. Le premier héberge une famille de tamanoirs ou fourmiliers terrestre (Myrmecophaga tridactyla) en cohabitation avec des agoutis (Dasyprocta punctata punctata). Les deux espèces profitent d’un enclos de taille convenable, avec substrat forestier, écorce, bassin et différents terriers artificiels pour se cacher. Enfin les grands arbres de cette zone recréés un couvert végétal qui doit plaire aux animaux puisque San Diego est l’un des rares zoos a enregistré des naissances fréquentes de grands fourmiliers (la dernière datant du début 2006 lors de nos visites).
A coté de l’enclos des tamanoirs se trouve le troisième enclos des anoas (Bubalus depressicornis). Celui-ci est en faite un enclos provisoire qui permet d’accueillir un ou plusieurs animaux lorsqu’il y a un problème d’ordre animal ou médical. Deux individus étaient donc présentés dans cet enclos qui, pour ma part, est trop petit pour la taille de ces petits buffles (mais n’oublions pas que ce ne sont que des enclos normalement provisoires)

Image
Enclos provisoire des anoas.

Image
Anoas des plaines

Une fois arrivé de l’autre côté de l’enclos des éléphants on découvre l’enclos de présentation des rhinocéros du zoo. C’est en 1952 qu’arriva le premier spécimen de rhinocéros à San Diego, Sally une jeune femelle rhinocéros noir (Diceros bicornis) provenant du Kenya. Par la suite, et due déjà au succès du zoo pour l’élevage d’espèce rare, d’autres spécimens furent confié au zoo comme en 1962 avec l’arrivée du premier couple de rhinocéros Blanc (Ceratotherium simum) en provenance du Natal, ou encore en 1963 avec l’arrivée de « Lasai » le premier rhinocéros unicorne (Rhinoceros unicornis) du zoo. Mais les hôtes les plus rares furent certainement «Barakas et Tanjung» deux rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) qui furent présentés jusqu’en 1995. Un autre mâle bien connu fut aussi de passage à San Diego, «Ipuh» le mâle reproducteur de Cincinnati. Au fil des ans San Diego enregistra la naissance de quelques spécimens de rhinocéros unicorne, mais surtout de rhinocéros noir dont le plus célèbre restera « Werikhe », premier de son espèce à naitre au zoo et qui tiens son nom de Mickael Werikhe, considéré comme « le » spécialiste de la protection des rhinocéros en Afrique. Mais ceci n’était rien face à ce qu’il allait arriver. Au début des années soixante dix l’ouverture du Wild Animal Park et de ses 700 hectares vit l’arrivée d’un groupe reproducteur de vingt rhinocéros blanc d’Afrique du sud et d’une dizaine de rhinocéros noir et unicorne. Même si la reproduction des rhinocéros noir et unicorne restait un travail délicat mais maitrisé en parc zoologique, celle du rhinocéros blanc était un véritable dilemme, et la société zoologique savait très bien que la réussite de son élevage résiderait dans la vie de groupe et les grands espaces. Et elle le fut. Au début des années 2000 la société zoologique de San Diego enregistrait déjà la naissance de plus de quatre vingt dix rhinocéros blanc, dont cinquante engendrés par un seul et même mâle, de trente rhinocéros asiatique et d’une dizaine de rhinocéros noir. Et, fait mondial, le Wild Animal Park élevait une cinquième génération de rhinocéros unicorne devenant ainsi le premier éleveur mondial de rhinocéros.

Image
Les rhinocéros unicorne du Wild Animal Park, l’une des grandes réussites d’élevage de la société zoologique. Dix sept animaux sur près de cinquante hectares
(Photo prise au Wild Animal Park)

Image
L’autre rareté de la société zoologique, le rhinocéros blanc d’Afrique du nord. Malheureusement sans grand espoir pour son avenir…
(Photo prise au Wild Animal Park)

Le spécimen présentait durant nos deux visites était « Gram », un superbe jeune mâle rhinocéros unicorne (Rhinoceros unicornis) de 850kg et atteignant 2.40m au garrot. Né en 1999 au Wild Animal Park, Gram fut transféré vers le zoo de San Diego en 2004 (je ne sais pour quelle raison) et présenté dans l’ancien enclos des rhinocéros noir (au début des années 2000 un spécimen de rhinocéros noir (Diceros bicornis) était encore visible dans cet enclos).
Cet enclos est vraiment le point noir de cette zone. Comme l’enclos des tapirs celui-ci est fait tout en longueur. Peu large (du fait d’un vaste fossé en dénivelé) et relativement peu enrichi (quelques gros rochers et un bassin, vestige de l’ancienne présentation des hippopotames nains) Gram est loin de profiter des dizaines d’hectares de plaines et de bassins que les congénères de son espèce possèdent au Wild Animal Park. Mais les choses vont en s’améliorant puisque depuis Octobre 2007, Gram est parti pour constituer un nouveau troupeau au « Tanganyika Wildlife Park », vaste parc du Kansas, et dès le retour du printemps celui-ci sera mis en contact avec ses nouveaux congénères.

Image
Enclos du rhinocéros unicorne Gram

Image
Gram, superbe mâle rhinocéros unicorne

Sur le plan de la conservation, la société zoologique intervient en Afrique du Sud pour soutenir le projet « Rhino Management Group », qui vise à étudier et faciliter le transfert de ces grands mammifères vers d’autres réserves. Le transfert de rhinocéros est une chose très délicate qui fait entrer en compte plusieurs facteurs de mortalité comme le stress, combat entre nouveaux individus ou encore superficie des réserves. Ces différents facteurs sont donc à l’étude par le CRES pour pouvoir faciliter ces transferts et limiter la perte d’animaux. La société fait aussi parti de l « International Rhino Foundations » pour l’étude et la protection des cinq espèces de rhinocéros ans le monde. Indirectement le zoo participe aussi à la bonne santé des derniers rhinocéros de Sumatra du zoo de Cincinnati. Depuis maintenant treize ans le zoo est devenu le fournisseur officiel de ficus de ce parc, et envoie chaque mois à Cincinnati deux tonnes de ses surplus de feuilles et de branchages comme complément alimentaire. Avant la mise en place de cet apport nutritionnel, les animaux présentaient différents symptômes intestinaux qui ne sont plus réapparus depuis. Une étude menée par les zoos de Los Angeles, Washington, Cincinnati et San Diego a permis de percer ce problème et de faciliter la reproduction et le maintien en captivité des rhinocéros de Sumatra. Mais le zoo doit faire face à un nouveau problème. Bien qu’il ait réussi la naissance de plusieurs dizaines de rhinocéros blanc en captivité, les femelles de seconde génération, devenues adultes, présentent des problèmes de reproduction qui pourraient bien jouer sur la fiabilité de la population captive américaine si cela devait perdurer. (Le Wild Animal Park n’a à ce jour enregistré qu’une naissance de seconde génération en Octobre 2000). Le CRES a donc lancé un vaste plan d’étude comportemental sur ses femelles rhinocéros (régime alimentaire, densité des troupeaux captifs, taille des enclos, âge des premières copulations…) pour pallier à ce problème et enrichir la base de données captives de ces grands brouteurs.

Image
Gram rhinocéros unicorne

On fini notre visite de l «Elephant Mesa» par un enclos provisoire situé à coté de l’enclos des rhinocéros. Celui-ci de taille moyenne présentait deux guanacos (Lama guanicoe) durant nos visites et c’est par ces deux camélidés que nous terminons cette boucle qui nous laisse la même impression que la zone « Horn and Hoof Mesa ». Ces enclos fait de rocher et de talus étaient novateur pour l’époque, mais sont maintenant dépassés par ce qui se fait actuellement. La taille des animaux présentés ici (éléphants, rhinocéros et tapirs) renforce l’idée d’exigüité bien qu’encore une fois le travail d’enrichissement soit remarquable. Tout cela n’est pourtant plus qu’une question de temps puisque dans quelques mois les éléphants rejoindront leur nouvel enclos de plusieurs hectares et pourront profiter de réels espaces pour s’épanouir. Les tapirs, capybaras et guanacos suivront par la suite. Enfin « Gram » le grand rhinocéros unicorne étant déjà parti, il ne restera plus dans cette zone que les petits félins et le couple de tamanoirs. Il est donc fort à parier qu’une fois « Elephant Odysseum » terminée la société se penchera sur cette zone pour la réhabiliter.

En ressortant de la zone des éléphants une allée située sur la gauche permet de relier les kopjes africains et de découvrir à nouveau quelques espèces. La première est une famille de sangliers des îles Visayas (Sus cebifrons cebifrons). Ce rarissime suidé, dont San Diego fut le premier zoo hors Philippines à accueillir des spécimens, vit ici dans un vaste enclos boisé ou de nombreux petits sont visibles tous les ans. Cet enclos est en fait un second enclos de présentation puisque cette espèce est maintenant présenté dans le nouveau cœur du zoo «Monkey Trail» (je reviendrai donc sur cette espèce lorsque je décrirai cette zone)
En continuant cette allée se trouve un enclos assez particulier dont l’allée est couverte de grande bâche. Cet enclos, qui fait parti de l’ancienne zone australienne du zoo, était dans le passé le lieu de vie des wallabys et des kangourous. Ces marsupiaux on laissé place à un groupe de wallabys de Parme (Macropus parma). Ce petit marsupial, que l’on cru disparu dans le passé, a fait parti d’un vaste plan d’élevage mondial qui a permis de remonter ses effectifs captifs. Les animaux profitent donc d’un très grand enclos herbeux, vu leur petite taille, ombragé et muni de petits terriers pour se dissimuler.

Image
Enclos du second groupe de sangliers des îles Visaya

Image
Femelle et ses petits

Image
Présentation des wallabys de Parme

Au bout de celui-ci se situe l’ancienne zone de présentation des diables de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) et des dasyures aussi appelé chat tigre marsupial (Dasyurus maculatus maculatus). C’est en 1956 que furent présentés à San Diego les premiers diables de Tasmanie en provenance de Sydney. Présent jusqu’au milieu des années 90 leur enclos fut transformé pour pouvoir accueillir de nouveaux spécimens de dendrolagues de Goodfellow (Dendrolagus goodfellowi buergersi), le zoo possédant le plus grand groupe de ces kangourous arboricoles. L’observation des animaux se fait par un petit poste d’observation permettant de les visualiser lorsqu’ils sont sur leur plateforme de repas. Conçu normalement pour deux animaux l’enclos de gauche (le premier que l’on découvre) à laisser place aux pacaranas (Dinomys branickii) du zoo. Anciennement visible dans la « Monkey Yard » ces derniers on été déplacé ici durant les travaux du nouveau cœur du zoo, le temps qu’un enclos convenable leur soit fait. Considérés comme l’un des rongeurs les plus rares au monde, ils le sont aussi en parc zoologique et, avec cinq individus, le zoo de San Diego possède le plus grand groupe nord Américain de ces rares rongeurs. Encore une fois ces animaux sont relativement rares en captivité, et ne sont visibles actuellement qu’en institutions américaines qui ne totalisent qu’une vingtaine d’individus. Deux individus sont donc présentés dans cet enclos, et du fait de leurs mœurs nocturnes il ne faut pas trop s’attendre à une grande agitation de leur part (une chance donc que nous ayons pu en voir un dans la présentation du « Hunt Amphiteatr » !!!).
Le second enclos héberge, lui, un individu de dendrolague de Goodfellow (Dendrolagus goodfellowi buergersi).Celui ci est enrichi de structures de bois et de différentes plateformes. (A noter que les enclos principaux des dendrolagues se situent dans la zone des koalas que l’on va bientôt découvrir)

Image
Enclos provisoire des pacaranas.

Image
Enclos provisoire d’un des dendrolagues de Goodfellow

Image
Dendrolague de Goodfellow

Au bout de ces deux enclos se situe une toute petite maison munie de baies vitrées. Cette petite maison est le lieu de vie de la plus petite antilope du monde, l’antilope royale (Neotragus pygmaeus). Avec ses 30cm maximum au garrot et ses 2 kilos, cette petite antilope du Libéria et de Côte d’Ivoire détient le record, avec l’antilope naine (Neotragus batesi), de plus petit ongulé au monde mais aussi du plus mal connu. Aux Etats-Unis seul le zoo de San Diego et le Lowry Park zoo de Tampa en Floride possède ce rare animal extrêmement craintif. Avec une dizaine d’individus captifs la société de San Diego est en train de développé, en collaboration avec le Lowry Park Zoo, un plan d’étude sur cette timide antilope pour favoriser sa présentation en parc zoologique et son élevage (San Diego étant le seul zoo des Etats-Unis pour le moment à avoir réussi l’élevage d’antilope royale)
Les deux animaux présentés dans cet enclos profitent donc d’une petite reconstitution de steppes avec bassin, racine, substrat et différentes plantes et buissons pour pouvoir se camoufler.

Enfin cette allée se termine par deux grands enclos pour herbivores. Le premier présentant le couple de chameaux de la Bactriane (Camelus bactrianus) du zoo, ainsi que des guanacos (Lamas guanaco) et le second, un groupe reproducteur de rares gazelles leptocère (Gazella leptoceros leptoceros). Le troupeau, d’une quinzaine d’individus, profite d’un vaste enclos semi désertique et le zoo enregistre chaque année des naissances de cette rare gazelle.

Image
Enclos des chameaux de la Bactriane

Image
Chameau de la Bactriane

Image
Enclos des gazelles leptocère

Image
Gazelle leptocère

En revenant sur nos pas jusqu’à la petite place que forme le « Sydney Grill » on découvre une vaste volière en fil tendu. Cette volière, qui dans le passé était la présentation au publique des langurs de Java (Trachypithecus auratus), est maintenant habité par une famille de colobes guérézas (Colobus guereza kikuyuensis) qui profite de différents arbres et agrès tandis qu’au sol un vaste bassin, et une rivière serpentant entre les rochers et les hautes herbes, est le lieu de vie du second groupe de loutres à cou tacheté Africaine (Lutra maculicollis), normalement présenté dans l « Ituri Forest ». Ce retour sur nos pas nous amène à de grands parasols à l’ombre des acacias et des eucalyptus indiquant l’entrée de la zone Australienne.

Image
Zone australienne avec en premier plan les enclos des koalas.

En 1925 Tom Falconer, alors directeur du zoo revint d’un voyage en Australie dans le but d’agrandir la collection zoologique. Différents spécimens seront ramenés dont des dingos, phalangers, wombats, kangourous, émeus, échidné, oiseaux de paradis ainsi que « Snugglepot et Cuddlepie » deux jeunes koalas, cadeaux des enfants de la ville de Sydney aux enfants de San Diego. A l’époque les koalas étaient offerts aux différents gouvernements comme cadeaux diplomatique de la part de l’Australie, un peu comme le faisait la Chine avec ses grands pandas, et posséder ces rares marsupiaux dans sa collection représentait une évolution dans le statut d’un parc zoologique. Les koalas, avec leur petite tête de peluche, furent d’abord présentés au zoo pour enfant dans une présentation très basique, mais c’est avec l’arrivée en 1952 de quatre nouveaux animaux provenant du zoo de Taronga, et la création d’une nouvelle zone de présentation, que de réels espoirs de reproduction furent alors envisagés. Et ce fut le cas car en 1960 San Diego enregistrait la première naissance de koala au Etats-Unis qui lui valut alors la reconnaissance du milieu zoologique par la discernassions de l’Edward H Bean Award pour la naissance la plus remarquable en zoo Américain.
Malheureusement avec la mort de l’unique mâle San diegan le zoo se retrouva avec trois femelles et tous les espoirs de continuer un élevage durable tombèrent à l’eau. A cela venait s’ajouter une situation sur le terrain qui devenait de plus en plus critique. Le braconnage et le trafique de peaux de koalas commençait à sérieusement toucher les populations sauvages et l’Australie limita alors l’exportation de ces animaux.

Image
Koala du Queensland

Image
Panneau d’information à l’entrée de la zone des koalas

Le directeur de l’époque Charles L. Bieler, en partenariat avec la société zoologique et quelques associations de protection Australienne, se lança alors en 1970 dans une vaste campagne de négociation avec le gouvernement Australien pour leur prouver la nécessité de créer hors Australie un pôle reproducteur de koalas. Les négociations furent longues et finalement le gouvernement Australien accepta cette offre, mais le 27 juillet 1976 arrivèrent au zoo de San Diego six nouveaux spécimens, la base de ce qui deviendrait par la suite le plus grand élevage mondial hors Australie. Le zoo de San Diego gère, par le biais de Chris Hamlin Andrus, le programme d’élevage Américain SSP du koala du Queensland, et à l’heure actuelle vingt neuf koalas du Queensland (Phascolarctos cinereus adustus) sont présent au zoo et plus de soixante dix naissance on déjà été enregistrées (dont deux spécimens albinos), ce qui en fait le plus grand groupe reproducteur mondial hors Australie. Cette réussite dans l’élevage de koalas vient surtout du fait que la Californie est aussi, hors Australie, la zone la plus riche en eucalyptus, nourriture fondamentale pour ces marsupiaux. Avec l’arrivée des colons Australiens et Tasmaniens à la recherche de l’or en 1849, des milliers d’eucalyptus furent plantés dans cette région aride ou cet arbre proliféra. Par la suite les Américains virent les biens fait de cet arbre qui s’acclimatait très bien au climat chaud et sec, et de nombreuses plantations naquirent un peu partout comme à San Diego ou plus de milles arbres furent plantés dans l’actuel Balboa Park entre 1904 et 1906. Avec le développement du zoo et de sa collection botanique de nombreuses espèces furent rajoutées et acclimatées et, aujourd’hui, le zoo compte trente quatre espèces d’eucalyptus. De quoi largement couvrir le choix nutritionnel des koalas

Image
Koala du Queensland

Image
Les énormes eucalyptus de Californie. Un des atouts majeur dans la réussite de l’élevage des koalas mais bombe à retardement durant les incendies.

La mise en place d’un tel programme à aussi permis à San Diego de céder de nombreux koalas à d’autres institutions nationales ou mondiales (plus de soixante cinq villes de douze pays différents), et ainsi créer une véritable population susceptible de protéger l’espèce si une épidémie devait arriver dans les institutions australiennes. Mais les conditions pour recevoir ces petites peluches sont draconiennes. Les infrastructures doivent répondre aux besoins des animaux et aux différentes chartes mises en place et alors seulement l’arrivée de koalas en «location» peut être envisagée. Les soigneurs Américains font le trajet avec leurs animaux et reste avec jusqu’à ce qu’aucun problème ne soit découvert. Le futur zoo doit aussi pouvoir alimenter ces animaux en eucalyptus frais tous les jours faute de quoi un approvisionnement de San Diego est fait deux fois par semaine. Enfin dans le but de protéger aussi leurs cousins sauvages, le zoo acquéreur doit s’investir, sur le terrain, dans un programme de préservation et de conservation de l’habitat mené par l’AKF Australian Koala Foundation qui n’est autre que le premier organisme de défense et d’étude des koalas en Australie (et qui est soutenue par la société zoologique depuis 1988).
Mais bien que le zoo maitrise l’élevage, encore peu de choses sont connues sur ces petits marsupiaux. En partenariat avec le Cres la société zoologique a donc lancé une étude sur le répertoire vocal et les différentes vocalisent des mâles koalas, qui sont l’une des clés de la reproduction. Déjà plus de quatre vingt vocalises on été recensé sur onze animaux du zoo. Une autre étude portant cette fois sur les marquages olfactifs a permis de relever le rôle que portaient les glandes odorantes des koalas dans le concept d’attraction et de répulsion entre individus. Ces différents résultats on ensuite permis au zoo de s’associer avec une équipe de chercheurs de l’université de Queensland en Australie ainsi qu’avec le centre de l’environnement du Queensland pour mener à terme le projet « Koala Conservation Project » sur les iles de St Bee Island. Les différentes connaissances et les études menées sur les spécimens captifs de San Diego sont maintenant mises en place sur des spécimens munis de collier émetteur afin de mener une nouvelle étude sur les cycles de reproduction et de communication des spécimens sauvages. Les scientifiques espèrent ainsi éclaircir un peu plus la vie de ce drôle de mammifère, et créer une banque de données sur la distribution géographique, le comportement sauvage des koalas ainsi que leur inter action avec leur écosystème. Enfin au niveau des koalas captifs ces données permettront peut être de favoriser la reproduction des animaux de certaines institutions.

Image
Zone couverte présentant de jeunes individus

Image
Koala du Queensland

La visite de la zone australienne se fait donc par une passerelle surélevée pour pouvoir observer les koalas à hauteur de leurs perchoirs. Cinq enclos au total permettent l’observation des animaux, les deux plus vastes étant ceux visibles lorsque l’on remonte l’allée des ours. De l’autre coté de la passerelle les trois autres enclos présentent le reste du groupe de dendrolagues de Goodfellow (Dendrolagus goodfellowi buergersi) en cohabitation avec des wallabys de Parme (Macropus parma). Tous les enclos sont aménagés avec différentes structures d’escalades ainsi que de plateforme et de grands parasols pour le repos des animaux. Au sol les enclos des koalas sont plantés d’herbe et de petit buisson tandis que ceux des dendrolagues sont beaucoup plus sec avec quelques buissons et plantes grasses mais tous profitent de l’ombre des grands eucalyptus plantés sur toute cette zone.
Avec huit individus de la sous espèce « buergersi » le zoo de San Diego possède aussi la plus grande population captive d’un autre rare marsupial, le dendrolague ou kangourou arboricole. Et, chose encore plus rare, celui enregistre fréquemment des naissances, les dernières datant de juillet 2008.Enfin la visite de la zone australienne se termine par la « koala yard » vaste bâtiment vitré ou sont présentés au publique d’autres spécimens de koalas (souvent des animaux plus jeunes). A noter qu’en 2007 cette zone a subi un petit lifting avec nouvelle plantation pour les enclos extérieurs et nouvelles structures d’escalades

Image
Installation des dendrolagues et wallabys de Parme

Image
Femelle et son petit

Image
Femelle et son petit

En continuant la visite, et en se dirigeant vers l’entrée principale du zoo, le visiteur emprunte l’allée «Lory Loop». Les premières volières que découvre le visiteur sont le lieu de vie d’un groupe d’écureuils de Prévost de Bornéo (Callosciurus prevostii), d’une genette féline (Genetta genetta felina) et d’un couple de mangue rayée (Mungos mungo mungo). Mais la vraie spécificité de cette zone est, comme son nom l’indique, la présentation de certains des plus rares psittacidés du monde, les lories. Cette allée, pour les passionnés de volatiles, est l’une des zones du zoo à ne pas manquer. L’alignement de volières présente ici quelques espèces faisant parti des plus rares en captivité, et cette allée est, pour les passionnés de volatiles, est l’une des zones du zoo à ne pas manquer. On peut donc y observer les superbes loris à flanc rouge (Charmosyna placentis placentis) originaire des Moluques, ou encore les loris couronné bleu originaire des iles Tonga (Vini australis) dont San Diego possède actuellement le plus grand groupe reproducteur des Etats-Unis, et fut le premier à présenter et reproduire cette rare espèce (1973). C’est ici que se trouve aussi les seuls groupes reproducteur des Etats-Unis de psittacules d’Edward aussi appelé perroquet des figuiers (Psittaculirostris edwardsii) et de ptilope de Leclancher (Ptilinopus leclancheri)

Image
Volières des petits mammifères

D’autres spécimens rares sont présentés au publique comme les seuls spécimens américains de loriots ensanglanté (Oriolus cruentus), un groupe reproducteur de bulbul à collier (Spizixos semitorques semitorques) de loriquet de Mitchell (Trichoglossus haematodus mitchellii) et de loriquet de Johnston, aussi appelé loriquet du mont Apo, (Trichoglossus johnstoniae) originaire de Mindanao. Mais la grande rareté de cette zone est certainement le lori à oreille bleu ou lori masqué (Eos semilarvata) dont San Diego possède parmi les seuls spécimens captifs au monde.
Enfin à la sortie de cette allée se trouve un couple de scops à face blanche de Grant (Ptilopsis granti) originaire du Congo et beaucoup plus rare en captivité que son cousin le scops à face blanche commun (Ptilopsis leucotis), et enfin l’un des oiseaux les plus rares au monde, le râle de l’île de Guam (Rallus owstoni). Un seul spécimen est ici montré au publique, mais un élevage de ce rare oiseau est entrepris au « Bird Breeding Complex » du Wild Animal Park. L’histoire du râle de l’île de Guam est représentative de l’invasion d’espèces parasites entrainant la disparition d’espèces locales. Avec l’arrivée sur l’île, par le biais de cargo de marchandises, de serpent boiga dans les années quarante la population de râle de l’île de Guam voyait ses derniers jours arrivés. Avec un grand nombre de proie facile (dont les râles eux même), et une quasi absence de prédateurs locaux, l’arrivée des boigas se transforma rapidement en invasion et les oiseaux locaux en subir les conséquences. Des dix milles râles répertoriés sur l’île avant l’arrivée des serpents quelques dizaines seulement survivaient au début des années soixante dix et, fait plus dramatique, les serpents avaient réussi à rayer de la carte neuf des onze espèces d’oiseaux endémiques à l’île. Dans le but de sauver l’espèce d’une mort certaine, les zoos américains (dont la société de San Diego) entreprirent un vaste plan de capture et dès le début des années quatre vingt les derniers spécimens furet transférés en institution zoologique pour lancer un programme de reproduction. Géré par le Lincoln Park Zoo de Chicago le programme de reproduction permis dès l’année 1989 de réintroduire certains oiseaux sur l’île de Rota, voisine de l’île de Guam, et de commencer un programme de préservation « in situ ». Actuellement une cinquantaine d’oiseaux sont répartis entre les zoos américains qui enregistrent chaque année quelques naissances, et depuis quelques années une nouvelle étape a été franchie dans le programme « in situ » avec la destruction totale des serpents boiga et la réintroduction des premiers râles sur l’île de Guam.

Image
Type de volière pour la présentation des loriquets

Image
Volière des râles de l’île de Guam
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:25

La visite continue en passant devant la gare de dépôt des tours bus. Ce grand bâtiment est souvent zappé par beaucoup de visiteurs lors de leur passage, et pourtant elle présente l’oiseau le plus rare de la collection zoologique. Après six mois de travaux de rénovation, la gare des tours bus à réouvert ces portes début 2008 et présente maintenant une vaste volière axée sur la Nouvelle Guinée. Cette volière tropicale présente donc, en cohabitation, quatre espèces de carpophages : le carpophage de Muller (Ducula mullerii), le carpophage à ventre roux (Ducula rufigaster rufigaster), le carpophage à queue barrée de Sulawesi (Ducula radiata) et le carpophage blanc (Ducula bicolor bicolor). Cette volière est aussi maintenant l’un des meilleurs endroits du zoo pour observer les paradisiers de Raggi (Paradisaea raggiana salvadorii) et les rares loris papou du Mont Goliath (Charmosyna papou goliathina) dont le zoo possède le plus grand groupe reproducteur mondial. Enfin au sol se trouve la fameuse rareté du zoo, le seul couple reproducteur présenté aux Etats-Unis de kagou (Rhynochetos jubatus), cadeau de la Nouvelle Calédonie à la Californie.

Image
Gare des Tour bus rénovée durant l’année 2007

Nous voici donc de retour sur la place principale du zoo « Entry Plaza » en face de la lagune des flamants. Tous les zones périphériques du zoo on été présentées et je vais maintenant décrire le centre même du zoo, là ou se concentre la plupart des nouvelles installations qui on été réalisées ces quinze dernières années. A la droite de la lagune des flamants se trouve l’allée permettant de rejoindre l’une des dernières constructions du zoo « Absolutely Apes », nouvelle zone de présentation des orangs outan et des siamangs. Avant d’arriver à leur enclos le visiteur passe d’abord par l’installation des langurs. Le zoo présente ici un groupe de langur de François (Trachypithecus francoisi) qui évolue dans un double enclos conçue toute en hauteur pour l’évolution de ces singes arboricoles. Les visiteurs, on eux, accès à un grand poste d’observation vitré sur toute sa longueur et atteignant une hauteur de plus de trois mètres. Comme pour les doucs, le fait d’avoir prévu une zone d’observation qui ne représente qu’un tiers de la hauteur totale de l’enclos permet aux singes de pouvoir s’isoler du publique s’ils le désirent sur de petites plateformes situés en son sommet. A l’intérieur de l’enclos les langurs profitent de la reconstitution de deux figuiers étrangleurs comme structure principale ou viennent se greffer différentes structures en bois et cordages. Il est quand même dommage que ces superbes primates n’aient pas accès à un réel enclos extérieur.

Image
Arrivée à la zone des langurs.

Image
Zone d’observation des langurs

A la suite de la présentation des langurs de François vient donc celle des orangs outans. Les orangs outan on toujours eu une place de choix dans l’histoire du zoo de San Diego, et cela dès 1928 avec l’arrivée des deux premiers spécimens du zoo, Maggie et Jiggs venus tout droit d’Orient. Quelques moments forts sont venus remplir cette histoire vieille de près de quatre vingt années, comme l’arrivée en 1940 de Bujang, 1er spécimen de Bornéo du zoo, la première naissance de jumeaux orangs outan en 1977 ou l’arrivée au zoo en 1971 de Ken Allen qui restera certainement l’orang outan le plus connu de San Diego. Décédé en 2000 d’un cancer, ce grand mâle de Bornéo fut connu pour ses nombreuses tentatives d’évasion réussites et son comportement placide envers ses soigneurs. Devenu une véritable star celui-ci eu même son propre fan club. Enfin, plus récemment encore, le zoo fit parler de lui avec la première réussite mondiale d’opération à cœur ouvert sur la petite Karen encore présente au zoo.

Image
Descriptif de l’installation Absolutely Apes
(Source :Sharon Dewar et Robyn Badger, San Diego zoo/Union-Tribune)

C’est en Mai 2003 que le zoo inaugura la seconde phase de restauration du nouveau projet « cœur du zoo ». Cette seconde phase vit l’ouverture au publique de la nouvelle zone des grands singes asiatiques, avec la présentation mixe au publique des orangs outans et des siamangs du zoo. Présenté auparavant séparément, le visiteur circulait sur une passerelle en bois et pouvait observer de part et d’autre d’un observatoire les iles à gibbons et siamangs sur sa gauche et les enclos à orangs outans sur sa droite. Dans le but d’enrichir la vie des grands singes et de libérer des parcelles de terrain pour le futur complexe « Monkey Trail », le zoo décida d’une toute nouvelle présentation ou les deux espèces vivraient en cohabitation dans le même espace. Les travaux commencèrent alors sur les deux anciens enclos des orangs outans et environ un an après les visiteurs purent découvrir la nouvelle zone « Absolutely Apes »
Cette nouvelle installation s’intègre parfaitement dans le nouveau concept du zoo de San Diego ou la priorité absolue est le bien être de l’animal, tout en gardant un esthétisme de présentation et d’observation pour le publique. Les primates disposent maintenant d’une installation très bien agencée puisque celle ci se présente sous forme d’un vaste plateau d’observation visible du publique qui se termine par un petit dénivelé permettant aux animaux de s’isoler et de profiter de tout le fond de l’enclos, alors invisible. Le fond de l’enclos est délimité par une fosse de séparation ou coule un petit ruisseau ou les singes peuvent s’abreuver. L’enclos, de plus de 800m2 possède, en son centre, trois grandes structures d’escalades de près de neuf mètres de haut muni de hamacs et de cordages, ainsi que vingt structures artificielles flexibles représentant des bambous géants (certaines zones n’étant même accessible que par les siamangs). Ces grandes tiges flexibles offrent aux singes la possibilité d’évoluer et de se balancer comme ils le feraient dans leur environnement. A cela s’ajoute différents troncs d’arbres et massifs de plantes ainsi que deux grandes termitières bourrées de différents condiments pour le bien être des locataires. Enfin les grandes structures de pierre plate placées en bord d’enclos sont souvent le lieu de sieste et de repos des primates en fin de journée. Coté visiteur la zone d’observation donne l’illusion d’un sous bois donnant continuité à l’enclos. Les vieilles fosses de séparation on fait place à de grandes baies vitrées hautes de trois mètre et demi et totalisant une longueur de plus de trente mètre, ce qui permet vraiment d’apprécier l’évolution des singes. De petites structures d’escalade à l’image des faux bambous des primates on aussi été placées pour que les enfants découvrent le mode de déplacement des orangs outans et des siamangs.

Image
L’Absolutely Apes, nouvelle présentation des orangs outans et des siamangs de San Diego

Image
Les structures d’escalade de la zone. On notera la présence des faux bambous flexibles, à l’extrémité gauche, inventés pour cette zone.

Image
Le fond de l’installation Absolutely Apes. On peut voir que le principe des fossés de séparation est gardé pour éviter la mise en place de barrière. Le fossé est cependant intégré à l’enclos sous forme de roche pour un effet plus naturel, et un petit cours d’eau y serpente au fond. Le dénivellé côté enclos est adouci permettant aux primates d’y descendre pour s’abreuver ou se rafraichir.

Dans le passé le zoo de San Diego présentait deux groupes reproducteurs d’orang outans, l’un de Bornéo (Pongo pygmaeus pygmaeus) et l’autre de Sumatra (Pongo pygmaeus abelii). Avec cette nouvelle présentation le zoo s’est concentré sur l’élevage de la sous espèce de Sumatra (bien que l’on puisse noter la présence d’une femelle de Bornéo), sous espèce moins fréquente en captivité. Avec sept individus la famille présentée au zoo représente l’un des plus grands groupes reproducteur des Etats Unis. Celui-ci se compose de :

-Clyde : Père de Satu, Clyde est un grand mâle de Sumatra de 128kg extrêmement placide. Celui-ci est né le 23 Aout 1976 au Cheyenne Mountain Zoo et est arrivé à San Diego en Janvier 1994.
-Joséphine : Mère de Satu, Joséphine est la femelle matriarche du groupe. Né sur l’île de Sumatra en 1960 elle arriva à San Diego en 1993. Agée de 47 ans Joséphine est morte le 17 Janvier 2008
-Indah : Mère de Cinta cette femelle de Sumatra est née au zoo d’Adélaïde en Australie en 1986 et est arrivée au zoo en 1992
-Satu : Jeune mâle de Sumatra, Satu est le père de Cinta et est né au zoo de San Diego en Mars 1995.
-Karen jeune femelle de Sumatra née le 11 Juin 1992 au zoo de San Diego
-Cinta : Né le 5 Mars 2004 à San Diego de l’union d’Indah et de Satu ce petit mâle est la preuve que les orangs outans se sont très bien adapté au nouvel enclos
-Janey. Unique femelle de Bornéo Janey est née sur l’île de Bornéo en 1962 avant d’arriver au zoo en 1984

A cela s’ajoute la famille siamangs (Symphalangus syndactylus) avec :

-Ukie le mâle dominant né au zoo de Miami en Floride en Octobre 1963 et arrivé à San Diego en Juin 1986
-Eloise femelle dominante du groupe née en Avril 1981 au zoo de San José et arrivé au zoo en Décembre 1986
-Hitam Lucu. Cette jeune femelle est le premier petit d’Ukie et Eloise. Elle est née en Mai 2004
-Karim Halam petite dernière de la famille et née en Décembre 2006

Au final les deux espèces cohabitent parfaitement dans ce nouvel enclos, même si quelques petits conflits peuvent arriver .Quelques amitiés extraordinaires on pu aussi être créer entre les deux espèces et il n’est pas rare de voir ensemble le grand mâle orang outan Satu avec la jeune femelle siamang Hitam Lucu qui sont devenus inséparable. Enfin depuis la naissance de la petite siamang Karim Halam, la femelle orang outan Karen a littéralement pris le petit rejeton sous son aile pour la mise en contact dans le groupe au grand bonheur des soigneurs.

Image
Clyde mâle orang outan de Sumatra

Image
Cohabitation orangs outan siamangs

En sortant de la zone des orangs outans les visiteurs on la possibilité d’entrer dans l’une des trois volières d’immersion du zoo la « Parker Aviary ». Etant donné que celle-ci est commune à la zone « Wings of Australasia » je la traiterai plus tard dans la visite. Revenons plutôt sur nos pas pour découvrir deux totems représentant des sangliers Asiatiques indiquant l’entrée de la toute nouvelle zone du zoo de San Diego « Monkey Trails and Forest Tales »
Comme j’ai pu l’expliqué en début de compte rendu, le « Monkey Trail » fait parti du plan de restructuration de l’entrée et du centre du zoo. Ce vaste projet, qui s’étala sur cinq ans, vit en premier lieu la rénovation de la lagune des flamants et la construction de la nouvelle zone des orangs outan. De plus avec la création des nouvelles zones axées sur les biotopes tropicaux, l’ancien cœur du zoo «Zoo Heart II» commençait à faire tache d’huile au milieu des différents habitats reconstitués. Cette grande allée qui se composait alors de vaste bâtiments de présentation à petits enclos, dont le plus connu était certainement la Monkey Yard, et qui présentait certaines des espèces les plus rares du zoo (pacaranas, ratels, kagous, mangabeys à ventre doré, oiseau capucin et bien d’autres) ne s’intégrait plus du tout dans le nouveau concept du zoo et surtout représentait l’une des zone les plus vieilles du zoo de San Diego (datant de 1922). Voulant garder la notion de «cœur du zoo» (si l’on regarde un plan le Monkey Trail se situe en plein milieu des différents écosystèmes tropicaux) la société décida d’un nouveau concept de présentation qui ferait le lien avec les différentes installations déjà présentes comme la Tiger river, l’Ituri forest et Gorilla tropics situées en périphérie de cette zone. Dans le but de garder aussi certaines espèces (dont les rares mangabeys à ventre doré et les mangabeys noirs) un compromis fut trouvé en créant une zone axée sur l’Asie qui relierait la « Tiger river » et une zone axée sur l’Afrique qui déboucherait sur « Gorilla tropics ». La liaison entre les différentes zones du zoo se ferait donc sans problème pour le visiteur qui pourrait alors passer d’une zone à une autre sans aucuns soucis. Le «Monkey Trail» s’ouvrirait donc sur les différents écosystèmes l’entourant remplissant pleinement son rôle d’installation centrale et de cœur du zoo. L’un des autres grands débats fut aussi le mode de présentations des primates. Différents types de présentation furent étudiés et, rapidement, les vastes iles furent oubliées par manque de place, tout comme l’utilisation de vastes baies vitrées qui limiteraient les possibilités d’escalade des animaux. Le concept de volières à filet tendu, plus doux pour les yeux du visiteur, fut alors retenu permettant d’une part de surdimensionner les enclos, et d’autre part de présenter les singes dans les arbres comme ils le seraient dans la nature. Enfin pour une observation optimum des espèces forestières la société décida d’un nouveau concept en ajoutant à l’allée principale de visite une seconde zone d’observation, ou le visiteur progresserait sur un système de passerelles placé à six mètres de hauteur et serpentant au sommet de la canopée et des différentes volières. Le projet était de taille, mais au mois de Juin 2005 le « Joan B.Kroc’s Monkey Trail and Forest Tales » ouvrit ses portes, représentant alors l’un des projets les plus abouti du zoo de San Diego. Construite sur une superficie d’1.5 hectares, cette réalisation présente plus de trois cent animaux d’environ quarante espèces. Deux ans et demi de travaux et mille trois cent camions bennes de terre furent nécessaires pour transformer cette vaste allée de visite cimentée en canyon de forêt tropicale, ou plus de cinq milles plantes et arbres furent replacer ou planter.

Image
Totem indiquant l’entrée du «Monkey Trail»

Image
Chemin principal de visite de l’étage inférieur

Les deux totems situés près de la zone des orangs outans indiquent l’entrée du circuit principal de visite du « Monkey Trail », circuit se situant au sol et qui permet l’observation de toutes les espèces de ce nouveau biotope. Et comme les totems sont à l’image des sangliers, les deux premières espèces qui nous accueillent dans cette nouvelle zone sont bien sûr des suidés, une famille de sangliers des îles Visayan (Sus cebifrons cebifrons) et un couple de sanglier à barbe de Bornéo (Sus barbatus barbatus). Du fait de sa présence limitée à deux iles de l’archipel des Philippines, d’une diminution de son habitat naturel et d’une mauvaise image vis-à-vis des populations locales, le petit sanglier de Visayan est devenu l’une des espèces les plus menacées au monde. Extrêmement rare en captivité, ce petit suidé doit une part de sa survie à la sonnette d’alarme lancée à la fin des années quatre vingt par l’Association Zoologique Américaine AZA. Sa compétence dans l’élevage de suidés n’étant plus à faire, la société zoologique de San Diego fut la première à répondre à cet appel en créant, dès le début des années quatre vingt dix aux Philippines, l’association de protection «Visayan Warthy Pig Conservation». Dès lors de jeunes sangliers de Visayan furent envoyés au zoo de San Diego qui resta, pendant quelques années, le seul endroit au monde hors Philippines à en présenter .Rapidement des naissances furent enregistrées et la base d’une population captive pu être mise ne place. Aujourd’hui plus de trente individus répartis en trois familles sont présentés au zoo de San Diego, ce qui en fait le plus grand groupe mondial captif de sangliers de Visayan. Déjà de nombreux petits on été cédé à d’autres jardins zoologiques, sous forme de location, dans le but de générer différents fonds pour l’association de protection.

Le sanglier à barbe de Bornéo, qui doit son nom à l’énorme touche de poil ornant son museau, à moins à craindre de la disparition que son cousin des Philippines, mais bien que certaines population aient connu de véritables explosion (une migration étudiée en 1983 estima le nombre d’animaux à plus de huit cent milles !!!) la déforestation et la chasse on amené cette espèce au rang de vulnérable en quelques années. En 1992 le zoo de San Diego reçut trois individus, deux femelles et un mâle en provenance de Bornéo, pour démarrer un élevage de secours au cas où la situation du sanglier à barbe viendrait à s’empirer. Dans le but d’encourager la reproduction ces trois animaux (les seuls alors présenté dans tout les Etats-Unis) furent bientôt rejoins en 1996 par trois nouveaux animaux. Enfin en Aout 1997 huit petits marcassins pointaient leur nez hors du terrier familial devenant alors les premiers marcassins de sanglier à barbe à naitre aux Etats-Unis. Durant les trois années qui suivirent six nouvelles portées virent le jour totalisant un nombre de cinquante et un petits, qui furent transférés vers d’autres parcs zoologique pour lancer la base d’un PMP ou « Population Management Plan » alors géré par le zoo de San Diego.

Image
Mâle sanglier de Visaya

Image
Jeunes marcassins de Visaya

Image
Sanglier à barbe de Bornéo

Le circuit principal de visite commence donc par ces deux espèces asiatiques où un système de passerelle placé à un mètre cinquante au dessus du sol permet au visiteur de traverser au milieu même de l’enclos des animaux. Ces enclos sont de grande taille, ombragés et abondamment végétalisés (l’utilisation de barrière pour protéger les végétaux sont encore visible le temps que certains massifs prennent de l’ampleur). De nature fouisseur les animaux ont la possibilité de fourrager dans différents substrats (copeaux, terre, mélange d’écorce). A cela vient s’ajouter différentes souches et rochers ainsi que différents jouets (boules percées contenant de la nourriture, ballon) qui sont particulièrement appréciés des sangliers à barbe. Enfin comme dans la nature les animaux profitent de faux terriers creusés dans le flanc du canyon pour pouvoir se retirer.

Image
Nouveaux enclos pour sangliers du zoo. Ici celui des sangliers à barbe

Image
L’enclos se poursuit de l’autre coté de la passerelle de visite. On peut noter les nouveaux terriers intégrés aux parois pour un rendu plus naturel

La suite du circuit asiatique continu par l’enclos des léopards nébuleux (Neofelis nebulosa nebulosa). Dottie et Tevi, les deux femelles léopards nébuleux du zoo, sont nées en 2002 au zoo de Nashville dans le Tennessee. Elevées à la main par leurs soigneurs, les deux femelles ont par la suite rejointes le zoo de San Diego lors de la construction du «Monkey Trail», début 2005, ou elles se sont très bien adaptées à leur nouvel enclos. Celui-ci, conçu tout en hauteur, est relativement spacieux. La souche d’un figuier étrangleur sert de cachette pour les animaux et de support de base à différentes structures d’escalades. Les deux félins peuvent aussi profiter d’hamacs pour se reposer. Ces deux sœurs léopards sont encore trop jeunes pour pouvoir se reproduire mais le zoo compte bien dans les années à venir acquérir un mâle pour tenter la reproduction de ces rares félidés.

Image
Allée menant à la volière des léopards longibandes (premier plan) et vers les volières à primates (second plan)

Image
Volière des léopards longibandes

Une fois la volière des léopards franchi le visiteur fini son ascension sur une sorte de plateau (et oui a San Diego ça monte ça descend…). A ce niveau l’allée forme une grande boucle ou trône en son centre « Big Fig »l’un des plus gros figuiers du zoo. Ce magnifique figuier de la baie de Morenton (Ficus watkinsiana) de plus de quinze mètres de haut accueille maintenant le visiteur au centre du « Monkey Trail ». Autrefois présenté en bordure de l’ancien cœur du zoo, cet immense arbre a été complètement déraciné pour être replacé en plein cœur de la nouvelle installation. Le pari était de taille et quatre semaines furent nécessaires pour déplacer ce colosse, de près de vingt deux tonnes et demi, à hauteur de deux mètre par jour. Autour de ce géant qui c’est très bien adapté à son nouveau milieu, de nouvelles pousses ont déjà été réobservé par l’équipe botaniste, le visiteur découvre la base des trois plus grandes volières à primates offrant ainsi un petit aperçu des espèces africaines visibles du « Monkey Trail ».
Du fait de la délicatesse de son hôte, la première volière de la boucle ne présente aucun point d’observation. Avec moins de cinquante individus répertoriés mondialement (la France ayant la chance d’en héberger quelques un au jardin des plantes de Paris) le groupe de mangabey à ventre doré du zoo de San Diego (Cercocebus agilis chrysogaster) évolue ici dans une toute nouvelle volière où seule leur observation est possible du niveau de la passerelle. Autrefois présentés dans l’ancien cœur du zoo, ces rares mangabeys originaires du Congo disposaient d’une volière ou le publique pouvait les observés facilement, au grand détriment de ces singes extrêmement craintif et qui ont besoin de calme pour se sentir à l’aise. Destinés dès le départ à faire parti des espèces phares de cette nouvelle installation, la société zoologique misa donc sur une vaste volière abondamment plantée ou l’observation des primates ne pourraient se faire qu’à certains endroits, leur libérant ainsi de vaste zone de repos pour se retirer. Ce choix à été judicieux, car depuis leur arrivée dans leur nouvelle volière certains troubles du comportement observés chez les singes ont disparu, et des accouplements ont même pu être ré observé.
En continuant la boucle on arrive devant le point d’observation de la seconde volière. Haut de plus de cinq mètre sur une bonne dizaine de mètre de longueur celui-ci dévoile un enclos qui surprend par sa taille et qui est digne du zoo de San Diego. La volière, longue de plusieurs dizaine de mètres et qui culmine à près de dix mètres de hauteur, offre une vaste zone d’évolution pour les mangabeys noir (Lophocebus albigena aterrimus) et les cercopithèques pétauriste (Cercopithecus petaurista petaurista) qui en sont locataires. Différentes structures de bois, cordages, faux bambous viennent s’ajouter aux immenses eucalyptus déjà présent dans l’enclos. Les primates disposent aussi de différents hamacs et plate forme au sommet des structures pour se reposer. Au sol, les plateaux herbeux ont été plantés de différents arbres et buissons pour l’enrichissement du milieu, ou viennent s’ajouter rochers et bassin.

Image
Allée menant à la boucle et aux trois grandes volières à primates du cœur du zoo

Image
Point d »observation de la seconde volière hébergeant les mangabeys noir et les cercopithèques pétauriste

Image
Intérieur de la volière

Image
Continuité de celle-ci en profondeur

Image
Couple de mangabeys noir

Enfin la dernière volière, la plus grande du « Monkey Trail », dévoile un véritable biotope forestier où six espèces totalement différentes y évoluent. Du point de vue de l’allée on découvre le niveau terrestre de cet enclos qui est riche en buissons et arbres formant de vastes bosquets ou ressortent différentes souches de bois et des zones rocheuses. Cette partie de l’enclos est le lieu de vie d’un couple de céphalophes à flanc roux (Cephalophus rufilatus rufilatus), de petits céphalophes bleu (Cephalophus monticola monticola) et de «PJ, Dora et Andie» le nouveau trio de mandrills du zoo (Mandrillus sphinx). Né en 1990 au zoo de Chafee en Californie, PJ le mâle dominant, à ensuite rejoint le « Disney Animal Kingdom » en Floride pour vivre dans un vaste groupe. Malheureusement celui-ci comprenait déjà un mâle à la tête du groupe et les conflits éclatèrent rapidement. Apprenant la construction de la nouvelle zone des singes à San Diego, Animal Kingdom céda volontiers son second mâle, qui fit son retour en Californie dès le début 2001, pour une mise en contact avec ses nouvelles femelles.
Rapidement, celui ci reprit ses vives couleurs de mâle dominant, devenant alors l’une des figures emblématique du « Monkey Trail »L’étage forestier quand à lui est constitué des différents buissons et arbustes qui ornent la zone terrestre et d’où ressortent les immenses eucalyptus et les acajous d’Afrique de l’est (Khaya nyasica). A ce niveau de vie prospèrent le second groupe de cercopithèques pétauriste du zoo (Cercopithecus petaurista petaurista) ainsi que de superbes cercopithèques de Wolf (Cercopithecus wolfus wolfus).Pour finir cette volière se continu aussi du coté « Gorilla Tropics » ou l’on découvrira la sixième espèce en cohabitation avec tout ce petit monde.

Image
Cercopithèque pétauriste

Image
Grande volière des mandrills, céphalophes et cercopithèques

Image
Continuité de la volière

Une fois cette boucle terminée on fini le circuit asiatique par la toute nouvelle volière des étourneaux de Bali (Leucopsar rothschildi). Axée principalement sur la présentation et l’élevage de cet oiseau, aussi appelé martin de Rothschild, celle-ci est agrémentée de vaste panneaux d’information sur l’histoire et le déclin de ce rare passereaux dans la nature.son élevage en captivité ainsi que son programme d’élevage mondial, mis en place par le Lincoln Park zoo de Chicago, y sont aussi évoqués. Avec plus de sept cents individus recensés aux Etats-Unis, en Europe et en Australasie, le but de cet élevage est maintenant de diversifier un maximum le pool génétique et de favoriser la reproduction pour l’envoi de spécimen captif dans un centre d’élevage du Bali Barat National Park. Dans la nature, et après l’échec du premier plan de réintroduction sur l’île de Bali, la priorité est maintenant la mise en place et la formation de brigades et de camp de Rangers sur la totalité du périmètre du parc national pour lutter contre la chasse et le commerce illégal de ce superbe oiseau. Avec cinq individus présentés, un couple dans cette volière et trois autres individus dans la grande volière asiatique, le zoo de San Diego fait parti de ce vaste programme mondial et enregistra en 1962 la première réussite de naissance et d’élevage d’étourneaux de Bali du continent américain.
Les étourneaux de Bali ne sont pas seul dans cette vaste volière richement planté. Des tourterelles turvert (Chalcophaps indica) des ptilopes à nuque noire (Ptilinopus melanospila) des shamas à croupe blanche (Copsychus malabaricus) ainsi qu’un superbe couple d’éperonnier de Palawan (Polyplectron emphanum) y sont aussi présentés.

Image
Nouvelle volière des étourneaux de Bali

Image
Type de panneau utilisé par le zoo pour sensibiliser le publique à la menace des éspèces

Image
Allée reliant le cœur du zoo à la «Tiger river»

Du fait de son implantation en plein cœur des différentes zones du zoo, l’allée de la zone asiatique du « Monkey Trail » se termine par cette volière mais donne directement sur une autre zone asiatique, et pas des moins spectaculaires, la « Tiger River Kroc family Tropical rainforest exhibit ». Avec la décision en 1986 de restructurer le zoo en dix zones bios climatiques, et avec la réussite de la reconstitution des kopjes africains, la société zoologique continua son ascension en se lançant dans un projet beaucoup plus ambitieux que le précédent : la création d’une forêt pluviale asiatique. Deux ans de travaux furent nécessaires pour faire naitre, sur un peu plus d’un hectare, une véritable petite forêt tropicale et en 1988 les visiteurs purent découvrir la première des zones tropicale de San Diego. Mais avec cette nouvelle reconstitution, la société zoologique ne voulait pas se limiter à la présentation de certaines espèces asiatiques, mais aussi sensibiliser le visiteur aux richesses et aux menaces de ces forêts. Pour cela le zoo allait s’appuyer sur la présentation d’espèces connues ou spectaculaires, comme les tigres ou les tapirs, qui serviraient d’ambassadeurs pour la sauvegarde de leurs cousins sauvages mais aussi pour d’autres espèces bien moins connue du publique mais tout autant menacée. Cette tendance, qui à l’époque était novatrice, fit son petit bout de chemin et aujourd’hui bon nombres de grands parcs mondiaux utilisent ce principe pour sensibiliser leurs visiteurs à la protection d’espèces moins communes. Avec maintenant vingt ans d’existence, cette partie du zoo est celle ou la végétation à pris le plus d’ampleur et ou le dépaysement est total. L’évolution se fait dans une véritable forêt luxuriante ou les figuiers de Mysore (Ficus mysorensis), pleureur chinois (Ficus benjamina), du Bengale (Ficus benghalensis) et les figuiers étrangleurs forment une véritable canopée à plus de dix mètres au dessus des fougères arborescentes, des gingembres de Kahili (Hedychium gardnerianum) et des différents massifs de bambous commun (Bambusa vulgaris), géant (Bambusa oldhamii) et à rainure jaune (Phyllostachis aureosulcata). Construite le long du canyon sud du zoo, la Tiger River profite directement de la topographie accidentée de celui-ci comme décor de fond, donnant un coté encore plus naturel aux différents enclos de cette zone.

Image
Arche indiquant l’entrée de la «Tiger river»

Image
Le petit sentier de visite remontant toute la zone de la rivière des tigres

Image
Figuier étrangleur

Une fois passé l’arche de type Asiatique de la « Tiger River » on commence donc l’ascension de cette jungle par un petit sentier qui va nous amené à une première volière. Celle-ci présente des pittas élégant (Pitta elegans elegans), des verdins à front d’or (Chloropsis aurifrons) ainsi qu’un groupe de femelle argus géant de Malaisie (Argusianus argus argus). Abondamment plantée de végétaux cette volière présente la particularité d’être construite tout en profondeur, derrière de faux rochers, laissant ainsi aux oiseaux des zones de repos et d’isolement. Leur observation est pourtant possible grâce à un système de caméras dissimulées dans l’enclos et relié à des écrans coté visiteur.

Image
Enclos et zone de présentation des argus

Le premier mammifère que l’on rencontre dans cette zone est le tapir malais (Tapirus indicus). Animal assez rare en captivité, le tapir malais est pourtant élevé au zoo depuis plus de quarante ans, et la société zoologique gère le programme Américain de protection de cette superbe espèce. Deux tapirs étaient présents lors de nos visites, «Rose» la femelle et, «Chukai» jeune mâle né le 27 novembre 2005. La naissance de «Chukai», attendue depuis treize mois par les soigneurs, à permis une vaste étude sur la progression de la gestation de la femelle, ainsi que sur le comportement social de celle-ci avec le mâle reproducteur «Dad» et sur leurs différentes vocalises utilisés durant cette période. Malheureusement trois jours après la naissance de «Chukai», le grand mâle «Dad» fut retrouvé mort dans son enclos. La mère fut donc laissée avec son petit durant toute la phase de croissance. Maintenant arrivé à l’âge adulte «Chukai» est devenu le nouveau mâle reproducteur de San Diego et à été rejoins en mai 2007 par deux nouvelles femelles « Annie » et « Chantek ». Les tapirs malais disposent d’un vaste enclos dans la « Tiger River ». Celui propose deux points de vue différents, l’un donnant sur le bassin et l’autre sur la zone de repos. Enfin de l’autre coté des rochers se dissimule une autre zone herbeuse de repos non visible du publique ainsi que les boxes de nuit.

Image
Enclos des tapirs malais

Image
Zone de l’enclos avec bassin

Image
La femelle «Rose» et son petit «Chukai»

En haut de l’enclos des tapirs, une sorte de petite place regroupe différentes volières présentant certaines espèces forestières beaucoup plus discrètes. La première abrite le plus grand serpent asiatique le python réticulé (Python reticulatus). Deux spécimens, dont un albinos, sont visibles dans un vaste terrarium. La seconde volière, située à coté, est le lieu de vie d’un groupe de petit perroquet à front bleu (Loriculus galgulus) originaire de Malaisie, ainsi que de manakins ou nonette à tête pâle (Lonchura pallida). Dans le passé cette volière abritait aussi des petits chevrotains ou tragules malais (Tragulus javanicus ravus). Ce petit cervidé qui adulte n’est pas plus grand qu’un gros lapin, ne semble plus présenter au zoo, bien que celui-ci est réussi sa reproduction plusieurs fois. A ce niveau de la visite le visiteur découvre aussi une exposition nommée «de la forêt dans votre armoire». Cette exposition intéressante présente tous les produits dérivés pouvant provenir des milieux tropicaux ainsi que leur commerce et trafique. Elle permet aussi de sensibiliser le publique sur l’impact qu’on ces différents objets sur la déforestation et la surexploitation du bois tropical, qui est pourtant la base de la vie de ses écosystèmes.

Image
Volière de présentation des petites espèces

Image
Loricule à front bleu ou loricule malais

De l’autre coté de ces deux volières se trouve celle des loris lent ou nycticèbe (Nycticebus coucang). Le zoo de San Diego possède un couple de ces animaux visible dans une vaste volière de type tropicale visible au publique mais mène aussi, depuis plus vingt ans, une vaste étude sur d’autres spécimens comme de loris lent, de loris grêle (Loris tardigradus tardigradus) et de loris lent pygmée (Nycticebus pygmaeus) en off exhibit. Cette étude, qui à déjà enregistrée la naissance de cinquante sept petits, espère pouvoir apporter de nouvelles information sur ces animaux dont les populations captives sont très fragiles, et dont les cycles reproducteurs, unique à chaque espèce, sont et encore trop méconnus. On ne compte plus que vingt neuf nycticèbes dans le plan d’élevage américain, et beaucoup d’entre eux proviennent de sous espèce différentes, sont hybridés ou trop vieux pour se reproduire (la dernière naissance enregistrée aux Etats-Unis fut à San Diego en 2001). La situation des loris grêle est moins préoccupante (douze naissance enregistrées à San Diego depuis le début de l’élevage en 1990 dont la dernière, Kumar, le 14 novembre 2007) mais reste fragile avec simplement vingt deux animaux enregistrés dans le plan d’élevage américain et la présence de seulement quatre femelles reproductrices. Enfin, la situation du loris lent pygmée est celle qui se porte le mieux avec maintenant soixante quatorze animaux recensés (dont trente naissance à San Diego) depuis le début du programme en 1980. La situation de ces petits prosimiens est donc fragile en captivité, mais aussi de plus en plus préoccupante dans leur milieu naturel. La déforestation grandissante dans leurs pays d’origine devient une véritable menace, et un rapport récent tend à montrer que les dernières populations sauvages, autrefois stables, viennent aussi à se fragmenter. Des mesures ont toutefois été prises et des projets, soutenus par les grandes institutions mondiales, interviennent au Vietnam pour la protection des dernières populations de nycticèbes et de loris lent pygmée, ou encore en Asie du sud pour la préservation des loris grêle. A cela la société zoologique de San Diego amène son soutien à l’Endangered Primate Rescue Center de Cuc Phuong, organisme le plus actif pour la protection des primates asiatiques. Ce centre, que j’ai déjà évoqué auparavant pour la protection des doucs et des rhinopithèques, intervient aussi en faveur des loris en étudiant leurs populations sauvages, en sensibilisant les populations locales, mais aussi en recueillant et en relachant les animaux détenus illégalement.

Image
Evolution au sein de la «Tiger river»…

Image
Et toujours une végétation tropicale omniprésente

Image
Tigre de Malaisie

Le périple asiatique continue, à travers l’exubérance des bambous et des figuiers aux racines démesurées, pour arriver à l’enclos de l’espèce phare de la «Tiger River » les tigres de Malaisie. Au début de la création de la «Tiger River», la société zoologique décida de présenter au publique des tigres de Sumatra (Panthera tigris sumatrae).Estimé à moins de cinq cents individus dans la nature, et à une petite centaine en captivité, la sous espèce de Sumatra était l’une des plus rares et les zoologistes ne donnaient pas chère de ce tigre si rien n’était fait pour le protéger. La création d’un vaste enclos et la mise en place d’un vaste plan d’enrichissement du milieu portèrent rapidement leurs fruits, et la société enregistra rapidement la naissance de plusieurs portées. Pourtant en 1995 la société zoologique décida de transférer ses tigres de Sumatra vers le Wild Animal Park et de présenter au zoo des tigres d’Indochine (Panthera tigris corbetti). Sous espèce encore plus rare, le zoo comptait mettre à profit et appliquer toutes les connaissances zoologiques acquises sur l’élevage du tigre de Sumatra pour la reproduction de cette nouvelle sous espèce. Ces résultats portèrent leurs fruits et en Octobre 1999 une première portée de trois tigrons vit le jour. Depuis cette date deux autres portées on été enregistrées, la dernière datant de Juin 2005. Mais en 2005 une étude génétique, menée sur plus de cents trente tigres indochinois sauvages, prouva que les spécimens présents sur le continent (zone allant de Myanmar jusqu’au nord de la Chine) et ceux présents sur la péninsule Malaisienne étaient bien différent au point de considérer ces derniers comme une nouvelle sous espèce bel et bien distincte : celle de Malaisie (Panthera tigris jacksoni). Les animaux captifs considérés comme indochinois furent aussitôt étudiés, et les deux couples de San Diego que l’on croyait Indochinois étaient en faite Malais.

Le zoo possède donc six tigres de Malaisie :

-Awang et Mek, couple reproducteur du moment et originaire du zoo de Melaka en Malaisie
-Belang, vieux mâle de treize ans tout comme Danai femelle du même âge provenant tout les deux du zoo de Cincinnati.
-Mata et Rimba, dernière portée du zoo, nés en Juin 2005 et dont les parents sont Awang et Mek

Image
Mek femelle reproductrice du zoo

Image
Mata et Rimba jeunes tigres de Malaisie

Les animaux du zoo disposent d’un enclos principal de plus de 1000m2. Situé légèrement en pente celui-ci est implanté directement à flanc de canyon lui donnant un coté naturel. Planté de différents bambous et figuiers, l’enclos possède aussi une rivière avec cascade reliant deux bassins, l’un en sommet d’enclos et l’autre en contrebas. Enfin différents rochers, troncs d’arbres et enrichissements (hamacs, sacs en toile de jute, boules…) sont éparpillés dans tout l’enclos pour favoriser l’exercice des animaux. Au sommet de celui-ci se trouve les loges de nuit et l’accès aux enclos off exhibit. Trois points d’observation différents sont répartis sur toute la longueur de l’enclos. Le premier que l’on découvre est celui situé en bas de l’enclos au niveau de la cascade et du second bassin. Constitué de baies vitrées celui-ci donne une vue générale de l’enclos. Le second point de vue offre une vue d’ensemble du plateau où les tigres se reposent généralement. Un simple fossé de séparation permet aussi une observation idéale pour la prise de photo. Enfin le dernier se situe tout en haut de l’enclos près des loges de nuit. Constitué aussi de larges baies vitrées il offre une vue du premier bassin, dans la zone la plus ombragée de la zone.

Image
Premier observatoire de l’enclos des tigres. Celui-ci est situé au pied des cascades.

Image
Second observatoire donnant une vue générale de l’enclos

Image
Troisième poste d’observation situé au sommet de l’enclos

Image
Suite du troisième poste d’observation

Du fait de l’âge avancé des deux jeunes durant nos visites en 2006 une rotation dans l’enclos principal était mise en place entre la mère Mek et ses deux jeunes, et le vieux couple du zoo Belang et Danai. Seul le grand mâle Awang n’était pas visible pour éviter les conflits avec les deux jeunes mâles, profitant ainsi des enclos off exhibit. Mais en Octobre 2007 les deux jeunes mâles Mata et Rimba sont partis pour le zoo de Palm Beach en Floride et le grand mâle a pu retrouver sa femelle dans l’enclos de présentation. L’année 2007 fut aussi marquée par la mort du vieux mâle Belang à l’âge de 14 ans. Pour combler ce manque San Diego accueilli, dès Mars 2008, Paka un superbe mâle reproducteur en provenance d’Asie.
Au niveau de la visite on peut noter la présence, près du second poste d’observation, de vastes panneaux d’informations concernant la sauvegarde des tigres en générale et du programme « 21st Century Global Tiger Patrol » dont fait parti la société zoologique. Une bande sonore tactile comprenant différents rugissements, des moulages d’empreintes et un crâne de tigre et de chat domestique sont aussi exposés pour permettre aux jeunes de mieux connaître ce grand félin. Enfin au dernier poste d’observation c’est une petite volière asiatique présentant un couple de pitta élégant (Pitta elegans) ainsi qu’un groupe de paddas de Java (Padda oryzivora) que l’on peut observer.

A la suite de l’enclos des tigres se trouve une nouvelle zone regroupant différente volières. Des paradoxornis de Webb (Paradoxornis webbianus) sont ici en cohabitation avec des brèves à capuchon de Bornéo (Pitta sordida mulleri) et un grand groupe de diamants tricolores originaire des îles Sunda (Erythrura tricolor). En face de celles-ci se trouve un vaste aqua-terrarium à l’image des berges asiatiques. Constitué de deux plages différentes et d’une vaste zone d’eau celui-ci présentait autrefois le couple de gavial du Gange du zoo, espèce phare de la conservation des reptiles en Asie. Du fait de leur taille imposante ceux-ci on été transféré dans la zone des reptiles, comme nous l’avons vu en début de visite, laissant ainsi ce vaste bassin à un couple de crocodile de Johnston (Crocodylus johnstoni). De nombreuses espèces de tortues asiatiques sont aussi présentées comme les trionyx à clapet de l’Inde (lissemys punctata andersoni), tortues à nez de cochon (carettochelys insclpta), emydure de Krefft (emydura subglobosa), emydure commune (ocadia sinensis), chelodine de Parker (chelodina parkeri) et géclémyde d’Hamilton (geoclemys hamiltonii).

Image
Zone d’observation des crocodiles et tortues

Image
Bassin des crocodiles de Johnston

Image
Crocodile de Johnston

Image
Vue en aquavision

La dernière grosse présentation de la « Tiger River » est la Marsh Aviary, vaste volière asiatique de 500m2 ou se côtoie au milieu des racines de palétuviers et des plantes aquatiques quatorze espèces d’oiseaux : spatule blanche (Platalea leucorodia), dendrocygne à lunulles (Dendrocygna arcuata arcuata), loriot ensanglanté (Oriolus cruentus cruentus), vanneau soldat (vanellus miles miles), oiseau jardinier à joues blanches (Ailuroedus buccoides buccoides), shama à croupion blanc (Copsychus malabaricus), drongo noir (Dicrurus macrocercus thai), martin chasseur à collier blanc (Halcyon chloris chloris), sarcelle à faucille (Anas falcata), carpophage de Muller (Ducula mullerii), malcoha rouverdin (Phaenicophaeus curvirostris singularis), sarcelle marbrée (Marmaronetta angustirostris), héron crabier de Malaisie (Ardeola speciosa) et, plus rare, des héron crabier de Gray (Ardeola grayii) et un groupe reproducteur de tantale blanc (Mycteria cinerea). Les tantales blancs font parti d’un vaste plan de reproduction mondial en collaboration avec les institutions Malaisiennes de Melaka et du Jurong Bird Park. Hormis la société de San Diego, qui reproduit cette espèce depuis plusieurs années, les tantales blancs sont uniquement visibles au centre Audubon en Floride. Au sommet de la Marsh Aviary un second observatoire permet de contempler les oiseaux dans une zone ou la végétation est plus dégagée, et offre un point d’observation sur l’enclos d’une autre espèce asiatique le chat pêcheur (Prionailurus viverrinus) situé de l’autre coté de la volière. Celui-ci est créé sur deux niveaux. Un petit plan d’eau avec cascade, cachette et végétaux constitue le niveau inférieur d’où plusieurs structures d’escalade permettent aux petits félins d’atteindre le niveau supérieur. Ce dernier, non visible du publique, est beaucoup plus riche en végétation, leur laissant ainsi le choix de pouvoir s’isoler s’ils le désirent. Enfin, particularité de cet enclos, l’utilisation de fil tendu verticalement comme séparation entre l’animal et le félin. Ce type de séparation commence à se développer dans les zoos Américains qui le favorisent pour la présentation de petits félins ou de léopards.

Image
La Marsh aviary et panneaux d’indication des espèces

Image
Poste d’observation situé au sommet de la volière

Image
De l’autre coté de ce poste l’enclos des chats pêcheurs

L’ascension de la Tiger river se termine par une dernière volière, relativement vaste, ou peuvent être observées plusieurs espèces forestières comme les irènes vierge (irena puella puella), les bulbuls à collier (Spizixos semitorques semitorques), les pics à nuque jaune d’Indochine (Picus flavinucha pierrei) ainsi qu’un couple d’otidiphaps noble (Otidiphaps nobilis nobilis)

Image
Volière des otidiphaps, pics, bulbuls et irène vierge
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:26

A peine sortie de la Tiger River qu’une vaste représentation de cercopithèque de Brazza nous indique l’entrée d’une nouvelle zone tropicale à thématique africaine, l’«Ituri Forest». C’est en 1995 que la société zoologique décida de la création de cette section. Située au pied du canyon où se trouve les installations Gorilla Tropics et la grande volière africaine, cette ancienne zone appelée canyon des cascades, représentait la zone idéale pour la réalisation de la forêt congolaise. D’une part par son emplacement au sein des autres zones tropicales, et d’autre part par le fait d’être située au pied des zones africaines. Avec cette nouvelle zone thématique le visiteur pourrait ainsi commencer l’ascension d’un canyon totalement africain en commençant par les espèces de l’étage forestier de l’Ituri Forest, continuer par la grande volière africaine et les bonobos et enfin terminer par les espèces plus montagneuses comme les gorilles, situés en haut du canyon. La transformation de la zone se fit donc en plusieurs étapes avec comme point de départ la construction du vaste bassin en aqua-vision des hippopotames (mai 1995), que nous allons bientôt voir. Suivirent les okapis (avril 96) et enfin le 29 Mai 1999, après un an et demi de travaux fut ouverte la totalité de la zone.

Image
Panneau indiquant l’entrée de l’Ituri forest

Image
Information sur la forêt Ituri à l’entrée de la zone

La première espèce que l’on croise est l’okapi (Okapia johnstoni). Présenté depuis 1956, date à laquelle arriva le premier spécimen donné en cadeau par le gouvernement Congolais Belge, cette espèce délicate en captivité c’est très bien acclimaté au climat Californien. Ce n’est que deux ans après l’arrivée des premiers animaux que la société enregistra la naissance de Baruti (le 8 février 1962) premier okapi à naitre en Californie et quatrième naissance des Etats-Unis. Depuis ce jour l’élevage de ce curieux mammifère ne s’est jamais arrêté, et avec plus de dix individus répartis entre le zoo et le Wild Animal Park et quarante petits élevés, la société zoologique possède l’un des plus grand groupe mondial de cet ongulé et enregistre chaque année des naissances. L’enclos semi boisé des okapis est construit tout en longueur entre le flanc du canyon et le bassin des hippopotames. Les visiteurs n’ont donc accès qu’à un seul point d’observation situé sur la largeur de l’enclos, limitant ainsi le stress des animaux. Une zone off exhibit est aussi présente pour séparer un animal malade ou une femelle gestante. Enfin bien qu’il n’y ait qu’un seul point d’observation les okapis sont tout de même visibles lorsque l’on se trouve face au bassin des hippopotames. La conception est telle qu’aucune clôture n’est visible entre les deux zones et que, si le visiteur a un peu de chance, de superbes photos peuvent être faites avec des okapis en arrière plan du bassin des hippopotames.
Quatre individus sont présentés au zoo : Biscotti le mâle reproducteur, Kelle et Safrani les deux femelles et Kidomo jeune mâle né le 22 Juin 2006 de l’accouplement entre Kelle et un mâle reproducteur du Wild Animal Park. Lors de nos visites Kidomo était dans sa première semaine de présentation au reste du groupe. Une partie de l’enclos était donc transformé en enclos provisoire pour l’insertion et la mise en contact du petit mâle. Plus récemment, le 10 juillet 2007, le zoo a enregistré la naissance de Sukari, une jeune femelle okapi venue agrandir les effectifs du zoo.

Image
Enclos des okapis

Image
Enclos des okapis

Image
Okapi

Image
Okapi

Image
Bassin des hippopotames visible depuis le poste d’observation des okapis

Image
Végétation luxuriante le long du chemin de visite

On poursuit notre visite africaine en descendant un petit chemin sinueux au milieu des plantes tropicales pour arriver à l’installation principale de l’Ituri forest, le bassin en aqua-vision des hippopotames amphibie (Hippopotamus amphibius). Inauguré le 27 Mai 1995 sous le nom de la plage des hippopotames, ce vaste bassin de plus de trente trois mètres de long, de 570 000L et qui a couté la somme de 3,9 millions de dollars, est l’un des plus beaux mondiaux. A l’origine douze statues à l’effigie des locataires du bassin, constituées de cinquante tonnes de sable, on laissées place aux figuiers, papyrus et tulipiers africains lors de la réalisation de la forêt Congolaise. C’est en 1936 que la société zoologique présenta son premier hippopotame amphibie Puddles. Né au zoo de Brookfield le 7 Aout 1935, et arrivé à San Diego le 19 Aout 1936, Puddles fut le premier de son espèce au zoo mais aussi le premier à être présenter sur toute la côte Pacifique. Par la suite arrivèrent Rubes et Rubie, premier couple du zoo, qui donna naissance le 30 Octobre 1943 à Lotus, premier petit d’une longue lignée. Avec la construction du nouveau bassin le zoo de San Diego accueilli un nouveau couple, Jabba imposant mâle de plus de trois tonnes né au zoo de Détroit en 1983, et Funani, femelle née en 1984 au zoo de Toledo. Tous deux originaire du zoo de Knoxville. Les deux animaux sont donc les locataires de ce nouveau complexe et on déjà donné trois petits au zoo dont Jazi jeune femelle née en 2003 qui était encore visible durant nos visites. Dûe à une agressivité envers l’un de ses précédents petits, Jabba est maintenant séparé du reste de la famille lorsqu’une naissance à lieu. Les animaux sont donc présentés en alternance, soit dans le bassin principal soit dans la zone off exhibit. En ce qui concerne le bassin celui-ci est suffisamment vaste pour accueillir plus d’un couple de ces énormes mammifères. Bordée d’une vaste plage de sable, celui-ci possède un dénivelé continu permettant aux animaux de pouvoir évoluer dans différentes hauteurs d’eau au milieu des tilapias. L’ajout d’arbres mort, de rochers et de différents massifs de papyrus et de plantes aquatiques donnent un côté vraiment naturel à l’enclos, et en fait l’une des grandes réussites du zoo. Face au bassin vitré se trouve la zone d’observation du publique et la zone d’éducation des enfants. De vastes panneaux d’informations sont, encore une fois, présents ici pour sensibiliser aux mœurs et à la protection des hippopotames en Afrique. Pour les plus jeunes, une statue en bronze représentant un animal taille réelle ainsi qu’une mâchoire sont aussi présentés. Enfin chaque soir durant l’été le repas des hippopotames est proposé aux visiteurs, ainsi que des séances de training.

Image
Bassin en aquavision des hippopotames

Image
Continuité du bassin vers la zone profonde

Image
Jabba mâle hippopotame de San Diego

Image
Jazi femelle née en 2003

Image
Funani femelle hippopotame de San Diego

Image
Jeu de fin de soirée chez les hippos. Jazzi essaie de récupérer sa balle sous la surveillance de sa mère

La sortie du bassin des hippopotames se fait par un vaste couloir végétal débouchant sur une petite place africaine. Ici, deux répliques des huttes du peuple Mbuti abritent la boutique africaine « Ituri Forest Outpost ». Sur cette place se trouve aussi une volière hébergeant quelques espèces du bassin congolais comme les merles métalliques (Lamprotornis iris), les gonoleks à ventre rouge du Sénégal (Laniarius erythrogaster), les inséparables à joues noires (Agapornis nigrigenis) et de superbes paons du Congo (Afropavo congensis) connu pour être le seul faisan africain. Mais la rareté de cette volière est le touraco bleu géant (Corythaeola cristata). Bien qu’un couple soit présenté dans la volière, le zoo possède une dizaine d’individus de ce grand touraco et peut se glorifier d’être l’une des rares institutions zoologiques à réussi son élevage.

Image
Volière des paons du Congo et touracos bleu géant

Image
Enclos des buffles de forêt

La suite de la visite se fait par le biais d’une passerelle surélevée, traversant le dernier éco système de cette zone. Celui-ci est en fait constitué de trois enclos différents reliés entre eux et abritant cinq espèces différentes. Le premier enclos, que l’on peut facilement observer depuis la place, est celui des buffles de forêt (Syncerus caffer nanus). Composé d’une zone boisée et d’une zone herbeuse les bovidés cohabitent ici avec un couple de cercopithèques de De Brazza (Cercopithecus neglectus). Cet enclos qui est accolé au canyon est délimité par le passage d’une rivière au niveau des visiteurs, et couvre toute la zone se situant à droite de cette passerelle. On peut noter l’utilisation de gros poteaux pour limiter l’évolution des buffles mais permettant le passage des autres espèces de cette zone. L’enclos des buffles de forêt se continu en zone rocheuse, et la petite rivière du début se termine en différentes cascades se jetant dans une vaste rivière plus sauvage ou zone rocheuse, roseaux, papyrus et souches d’arbres sont le territoire d’une famille de loutres à cou tacheté africaine (Lutra maculicollis).Bien que très peu présentée en Europe cette espèce commence à faire son apparition dans les institutions Américaines qui commencent à maitriser son élevage. Huit individus, répartis en deux groupes différents, peuvent être observés au zoo (voir volière des colobes guérézas dans la zone des koalas) mais le groupe originel est celui vivant dans l’Ituri Forest. Composé de Mzee le mâle, Pori la femelle et de leurs deux petits, cette petite famille se sépare cette vaste zone aquatique en compagnie d’un groupe de cercopithèques noir et vert (Allenopithecus nigroviridis), aussi appelé cercopithèque d’Allen. Le cercopithèque d’Allen, qui est l’un des plus rares cercopithèques au monde, l’est aussi en captivité avec moins de vingt institutions dans le monde qui l’élèvent. Depuis la première, naissance enregistrée le 6 Octobre 1959 et qui fut aussi la première réussite de naissance aux Etats-Unis de ce rare primate, le zoo de San Diego a toujours reproduit ce rare primate et possède maintenant, avec plus de dix animaux, le plus grand groupe mondial. Le premier groupe du zoo était constitué de deux mâles, Msafiri et Jaribu, et de deux femelles, Sitawi et Little Ota, et fut bientôt rejoint par Marbelina, jeune femelle en provenance du MetroZoo en Virginie. Le 23 Octobre 2006 Marbelina donna naissance a une petite femelle, Khina, qui pendant un an suscita toutes les attentions des soigneurs. Du fait de la petite taille de sa mère, l’équipe vétérinaire ne donna pas chère de la peau du petit cercopithèque qui, à âge égal, ne pesait que 137 gr au lieu des 400 voulus. Et pourtant la petite femelle s’accrocha, faisant toute l’actualité du zoo, et fut bientôt rejointe par trois autres jeunes animaux, Mr Toad, Dixie et Bunzi, pour former un jeune groupe adolescent. Enfin ces quatre nouveaux membres rejoignirent bientôt les autres individus pour ne former qu’une seule et même grande famille.

Image
Délimitation de la zone située à la droite de la passerelle. Au fond l’enclos des buffles de forêt.

Image
Continuité de la zone avec la rivière qui se termine en zone de présentation des loutres africaines

Image
Enclos des buffles se terminant en canyon. Cette zone est aussi très appréciée des cercopithèques

Image
Jeunes cercopithèques d’Allen

Image
Loutre à cou tacheté africaine

Au mois de Mai 2006 le zoo a aussi accueilli de nouveaux individus sauvages en provenance d’Afrique du sud. En accord avec l’AZA et le coordinateur du TAG d’élevage des singes de l’ancien monde, trente trois primates destinés à la viande de brousse, et sauvé de ce commerce par un orphelinat Africain, on trouvé refuge aux Etats-Unis. C’est ainsi que sur la demande de la société zoologique de San Diego huit mangabeys noir, huit cercopithèques de Schmidt, cinq cercopithèques de Debrazza, six cercopithèques de Wolf et six cercopithèques d’Allen on trouvé refuge au zoo de San Diego, de Denver, de Houston, de San Antonio, au Wildlife World Zoo, au Lowry Park zoo et au Litchfield Park permettant de renforcer les populations captives et d’y amener du sang neuf. Enfin la famille des cercopithèques d’Allen s’est encore agrandie en Octobre 2007 avec l’arrivée du premier petit de Bunzi. Affectionnant les zones semi aquatique, ces cercopithèques originaires des forêts humides centre africaine et qui on la particularité de posséder des doigts semi palmé pour y faciliter leur déplacement, évoluent naturellement au niveau de la rivière et de la zone des chutes d’eau. Ceux-ci évoluent librement avec les loutres, et les interactions entre les deux espèces sont nombreuses. Il n’est pas rare aussi d’observer les animaux remonter, en début de soirée, au niveau de la zone boisée de l’enclos des buffles qui leur sert de dortoir.

Enfin dernier enclos de cette zone la vaste île des cercopithèques à nez blanc de Schmidt (Cercopithecus ascanius schmidti) ou cercopithèque ascagne. Cette île boisée se situant sur la gauche de la passerelle se trouve dans la continuité de la rivière qui s’y termine en petit cours d’eau calme. Ouverte sur les autres territoires, les cercopithèques à nez blanc reçoivent régulièrement la visite des loutres et des cercopithèques d’Allen qui n’hésitent pas à venir s’y promener. Les interactions entre espèces sont encore visibles ici, surtout à la période des naissances ou les petits cercopithèques de Schmidt n’hésitent pas à se mêler avec les loutres et les cercopithèques d’Allen. Les adultes eux restent paisiblement dans les arbres à observer mais sans jamais quitter leur territoire. La visite de l’Ituri Forest se termine par le bassin en aqua-vision des loutres africaines. En plus de leur rivière sauvage les animaux disposent d’un vaste bassin ou leur évolution est observable au milieu des souches et des rochers.

Image
L’ile des cercopithèques de Schmidt située sur la gauche de la passerelle

Image
Ile des cercopithèques de Schmidt. Le système de rocher et de cours d’eau permet aux différents primates, et aux loutres, de circuler librement d’une zone à l’autre.

Image
Cercopithèque à nez blanc de Schmidt

Image
Promenade d’une des loutres sur l’une des zones voisines

Image
Réaction territoriale d’un des cercopithèques

Image
Vue sur le bassin en aquavision des loutres à cou tacheté

Image
Sortie de l’Ituri forest donnant sur l’allée «Panda canyon»

La sortie de l’Ituri forest se fait directement en plein milieu de l’allée «Panda Canyon». Cette grande allée fait partie, au même titre que le «Dog and Cat Canyon» et le «Bear Canyon» des grands axes de visite du zoo. Il n’est donc pas étonnant d’y croiser un maximum de visiteur ainsi que les fameux tour-bus. Reliant le carrefour que forment ces deux grandes axes, et que l’on a traversé en début de visite, à la gare du Skyfari West, cette allée est certainement la plus difficile du zoo vue sa topographie, mais renferme quelques espèces intéressantes. Débouchant en plein milieu le visiteur peut ainsi choisir de continuer soit vers la zone des pandas se situant sur sa droite soit de remonter vers sa gauche en se dirigeant vers la gare. Nous allons donc suivre ce second choix qui va nous mener vers les volières à grand rapace et la zone «Polar Bear Plunge». Je reviendrai par la suite vers les pandas et la suite de la visite.

Image
L’allée «Panda canyon» au niveau des lacs africains et volières à rapaces

Image
L’allée «Panda canyon» et ses multiples palmiers. La collection botanique du zoo compte pas moins de 1830 individus de 255 espèces différentes

En face de la sortie de l’Ituri forest se trouve donc le troisième enclos de présentation des potamochères. Celui-ci est relativement vaste et, comme pour les autres enclos à suidés du zoo, très enrichi (substrat, rochers, racines, faux terriers et différents jouets). Il y a encore quelques années le visiteur pouvait trouver à cet endroit la zone des bongos, qui donna alors son nom à cette allée (et oui, avant de s’appeler le « Panda canyon » cette allée se nommait « Bongo canyon » encore visible sur certains plan). Ces superbes antilopes, considérées comme les plus belles au monde, ne sont plus présentées au zoo qui a préféré les déplacer vers le nouveau circuit africain du Wild Animal Park où elles profitent maintenant de vastes zones semi boisées. A la suite de cet enclos se situe les lacs africains. Ces deux bassins, richement planté de buissons, arbres et plantes aquatiques, présentent différentes espèces d’oiseaux et de palmipèdes tel que des spatules africaines (Platalea alba), des dendrocygnes veuf (Dendrocygna viduata), des cormorans à flanc blanc (Phalacrocorax lucidus) un grand groupe de petit flamant africain (Phoeniconaias minor) et, beaucoup moins courant, des anhingas roux (anhinga rufa rufa) et un couple de superbe jabiru du Sénégal (Ephippiorhynchus senegalensis).

Image
Enclos des potamochères

Image
Lacs africains

Image
Continuité des lacs

Image
Anhingas roux

Image
Jabiru du Sénégal

A la perpendiculaire de ces lacs, une petite allée mène à un vaste enclos. Celui-ci, agrémenté d’un grand bassin, de zones herbeuses et boisées permet l’observation d’un superbe couple de grue de Mandchourie (Grus japonensis). La société zoologique présente une dizaine d’espèce de grues réparties entre le zoo et le Wild Animal Park et enregistre fréquemment la naissance de poussins. A cela la société apporte son soutien a l’International Crane Foundation, centre mondial d’étude et de préservation des grues. San Diego travail en collaboration avec cet institut, reconnu comme l’un des leaders de la conservation et de l’élevage des grues, en envoyant certains poussins nés en captivité et en négociant avec le gouvernement chinois l’achat et la préservation de zones humides et de marécages.

Image
Enclos des grues de Mandchourie

Image
Grue de Mandchourie

En face des lacs africains se trouvent les volières à rapaces. L’allée de visite se situant en contrebas de celles-ci, la structure de présentation donne une première impression de démesure. Constitué de câble et de filet tendu, ces volières construites en 1970 on été les premières à être conçues de ce genre à San Diego. Accolées directement à flanc de canyon, les volières profitent directement de l’escarpement et du dénivelé comme décor de fond, offrant un vaste volume d’évolution aux rapaces. Les visiteurs eux circulent sur une passerelle montée sur pilotis, et découvre quatre des plus rares espèces de rapaces au monde : le pygargue de Steller (Haliaeetus pelagicus), le condor des Andes (Vultur gryphus), le gypaète barbu (Gypaetus barbatus aureus) et enfin l’harpie (Harpia harpyja). Tous ces oiseaux évoluent en couple dans leur volière, et la dimension est telle que ceux-ci peuvent voler librement. D’énormes pins et eucalyptus leurs servent de cachette mais leur observation reste tout de même relativement facile. Bien que le gypaète barbu commence à apparaître dans les collections Européennes, celui-ci reste une rareté aux Etats-Unis et la société zoologique de San Diego est le seul zoo Américain à posséder un couple de ces majestueux rapaces et à être impliquer dans le programme d’élevage mondial en captivité. Malheureusement aucune naissance n’a encore été enregistrée, et le zoo compte bien remédier à cela dans les années à venir. La grande réussite de San Diego dans l’élevage de grands rapaces revient au programme condor des Andes. Le 7 Aout 1942, le zoo de San Diego enregistre la naissance aux Etats-Unis du premier condor des Andes, et cela seulement deux ans après la première réussite mondiale enregistrée par la société zoologique d’Amsterdam. Plusieurs poussins suivront au fil des années jusqu’en 1973 ou le zoo décida de la mise en place d’un vaste programme de réintroduction. Sous la tutelle de la société zoologique de San Diego, coordinateur du programme, quinze autres parcs zoologiques américains viendront se joindre à ce projet soutenu par l’AZA (association zoologique américaine), l’association zoologique Colombienne, différentes associations de protection américaine, les gouvernements Chilien et Colombien et les réserves du Chili, de Purace et de Santa Marta. Seize années de collaboration entre associations et gouvernements seront nécessaires pour qu’enfin cinq premiers mâles condor des Andes soient relâchés en Colombie. Actuellement ce programme commence à porter ses fruits. Michael Mace, curateur des oiseaux du Wild Animal Park et coordinateur du programme d’élevage américain des condors, gère de près cette réintroduction. Déjà plus de soixante cinq condors nés en captivité ont été relâchés dans six réserves différentes réparties entre la Bolivie et le Chili, ainsi qu’une petite dizaine au Venezuela. Les oiseaux, tous pucés, sont étudiés continuellement par les biologistes colombiens qui ont suivi leurs déplacements et qui ont pu observer des tentatives de reproduction chez les rapaces arrivés à maturité.

Image
Zone des rapaces visible depuis l’allée «Panda canyon»

Image
Entrée de la zone des rapaces

Image
Passerelle permettant l’observation des rapaces

Image
Aigle de Steller

Image
Gypaète barbu

La seconde grande réussite, et pas des moindres, du zoo de San Diego dans l’élevage de rapaces est la reproduction des rares harpies. A ce jour San Diego est le seul parc zoologique américain, et le troisième mondial à réussir la reproduction et l’élevage de ce superbe rapace originaire d’Amérique centrale. Pour assurer la naissance d’un maximum de poussins, l’un des deux œufs pondu par la mère est toujours enlevé du nid pour être placé à l’APC (Avian Propagation Center). De cette manière, treize poussins ont déjà été élevés avec succès au zoo depuis 1994 (dont Julio dernier petit à être né le 4 décembre 2006). Deux de ces petits on même pu être relâché avec succès dans leur habitat d’origine au Panama par le biais du
«World Center for Birds of prey Peregrine Fund». Ce centre mondial de protection et de réintroduction des rapaces, basé dans l’Idaho, a déjà relâché au Panama et à Belize plus de quarante harpies nées en captivité, et travail en collaboration avec les plus grandes institutions zoologiques pour la protection des rapaces mondiaux. Dernière espèce à être présentée ici, le pygargue de Steller ou aigle de mer. Après leur réussite dans l’élevage des condors et des harpies, la société zoologique se lança dans la présentation de ce grand rapace qui est l’un des plus rares et les moins connus au monde. Peu d’individus étaient alors maintenus en captivité aux Etats-Unis et lorsque le premier couple arriva à San Diego en 1996 celui-ci allait devenir la base d’un nouveau plan d’étude et de reproduction. Cinq autres couples en provenance d’Europe suivirent à destination des zoos de Los Angeles, Cincinnati, Louisville et pour la National Aviary de Pittsburg, mais tous sous la possession de la société zoologique de San Diego. Ces douze oiseaux vont donc peut être devenir la base d’une future population captive américaine puisque certains zoos, comme Cincinnati, ont déjà enregistré l’éclosion de poussins. A cela le zoo de San Diego vient de commencer une étude en collaboration avec le « Natural Research Limited » et la réserve naturelle de Magadan en Russie. Cinq jeunes oiseaux sauvages on été muni de balises Argos pour étudier leurs différents mouvements ainsi que leurs migrations. Cette première phase d’étude permettra ainsi de délimiter la taille des territoires sauvages nécessaires à la survie des aigles, et d’en apprendre un peu plus sur ces puissants rapaces.

Sur le chemin menant vers la plage des ours blanc se trouve une nouvelle série de six enclos destinés aux ongulés. Le premier, situé juste après les volières à rapaces, est le deuxième enclos des takins du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana). Beaucoup plus vaste que la zone de présentation située sur « Horn and Hoof mesa », cet enclos permet d’héberger plusieurs grands individus adultes qui peuvent aussi profiter d’une zone cachée du publique où ils peuvent se retirer. Exceptionnellement les visiteurs peuvent maintenant trouver les zèbres de Grévy dans cette zone, qui leur sert d’enclos provisoire, durant les travaux de construction de l «Elephant Odysseum».A la suite des takins est présenté un autre bovidé Asiatique le banteng (Bos javanicus javanicus) Les trois animaux, un mâle et deux femelles, vivent ici en cohabitation avec des sangliers Européens (Sus scrofa scrofa). Cette cohabitation, des moins ordinaires, à l’air de bien fonctionner entre les deux espèces, même si on peut noter que l’enclos est plus favorable aux sangliers qu’aux bantengs. Le troisième enclos quand à lui héberge un second groupe de gazelles de Cuvier (gazella cuvieri), et le quatrième une nouvelle cohabitation de petites espèces, déjà plusieurs fois rencontrées durant la visite, avec des céphalophes bleus (cephalophus monticola monticola), des céphalophes à flanc roux (cephalophus rufilatus rufilatus) et des dik dik de Kirk (madoqua kirkii cavendishi)

Image
Second enclos des takins du Sichuan, actuellement zone de présentation des zèbres de Grévy

Image
Takin du Sichuan

Image
Enclos des bantengs et sangliers

Image
Mâle banteng

Image
Dik dik de Kirk

Image
Enclos des céphalophes et dik dik

Image
Céphalophe bleu

Les deux derniers enclos, eux, hébergent deux des hôtes les plus rares de la collection zoologique, les cerfs des îles Calamian et les pécaris du Chaco. Le cerf des îles Calamian (Axis calamiensis), au même titre que le cerf de Kuhl (Axis kuhlii), est une sous espèce du cerf cochon extrêmement rare puisque limitée à seulement trois îles de l’archipel de Palawan aux Philippines. Persécuté par la déforestation et la chasse intensive, le cerf des îles Calamian est maintenant reconnu officiellement comme l’une des espèces les plus rares de cervidé au monde (deux des trois sous espèces on déjà disparu de la nature) par le gouvernement Philippin qui a placé l’archipel de Palawan comme sanctuaire sauvage. En captivité ce cervidé est aussi une rareté puisque hormis certaines institutions asiatiques seul les zoos de San Diego (qui fut le premier a le présenté hors Philippine), de Phoenix et de Los Angeles possèdent ce rare herbivore, ne totalisant pas plus de soixante individus. A San Diego, ou des naissances sont tous les ans enregistrées, une petite harde est présentée au publique dans un enclos recréant une petite steppe, tandis qu’un vaste groupe reproducteur de plus de quarante animaux est gardé en off exhibit pour la reproduction et le sauvetage de l’espèce. Ce petit troupeau fait parti d’un programme de préservation entre l’institution californienne et le gouvernement Philippin. Celui ci gère aussi la mise en place d’un programme de préservation de l’habitat ainsi qu’une sensibilisation des populations locales, qui reste pour le moment le point le plus important à gérer. Le pécari du Chaco (Catagonus wagneri), quand à lui, est un peu un miraculé de la zoologie. Décrit pour la première fois en 1930 par le biais de quelques os retrouvés, ce rare suidé d’Amérique du sud fut d’abord considéré comme éteint à jamais dans son milieu naturel. Mais en 1972 un petit groupe fut localisé dans les plaines du Gran Chaco, zone s’étendant entre le Paraguay, le nord ouest de l’Argentine et le sud de la Bolivie et où l’espèce est endémique. Un vaste plan de sauvetage de l’espèce sur le terrain fut alors décidé en 1985 par les sociétés zoologiques de San Diego, du Lincoln Park Zoo, et le projet «Proyecto Taguà in the Paraguayan Chaco» vit alors le jour pour la capture et le sauvetage des derniers spécimens. Après plusieurs succès de reproduction sur le terrain dix premiers animaux furent céder au zoo de Phoenix en Arizona en 1996 pour commencer les bases d’une population captive. San Diego reçu lui aussi quatre animaux du zoo de Phoenix en 1998, et actuellement une quarantaine d’individus sont maintenus dans dix institutions américaines.

Image
Enclos des cerfs des îles Calamian

Image
Ancien panneaux d’information sur les cerfs des îles Calamian

Image
Pécari du Chaco

Image
Pécaris du Chaco

Enfin de l’autre coté de l’allée de visite se trouve la dernière espèce d’ongulé de cette zone, le port-musc (Moschus moschiferus moschiferus). Bien que cette espèce soit relativement rare en institution zoologique (moins de dix dans le monde hors institutions asiatiques) le zoo de San Diego, qui est le seul zoo Américain à le posséder, présente un vaste troupeau de ce petit cervidé primitif. Plus d’une quinzaine d’individus étaient visibles durant nos visites et, fait encore plus exceptionnel, le zoo de San Diego maitrise parfaitement l’élevage du port musc et enregistre chaque année quelques naissances. Ces animaux qui entrent dans le projet de préservation des espèces asiatiques de la société zoologique disposent ici d’un vaste enclos qui s’étale le long d’une petite colline en bordure sud du zoo
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:27

Arrivés au sommet de l’allée «Panda Canyon» se situe l’installation principale de cette zone, la Polar Bear Plunge. Inaugurée le 29 juin 1996, cet écosystème s’oriente sur la présentation des espèces originaires des zones nordiques et de l’Arctique. Encore une fois tout est fait pour immerger un maximum le visiteur. Ici les vastes parcelles tropicales ont cédé leurs places aux cyprès, séquoias et épineux, les descriptifs des espèces sont gravés dans la pierre et les bancs, à l’image du grand nord canadien, sont de vastes tronçon de bois à même le sol. La visite de cette zone débute par une vaste volière d’immersion assez originale puisqu’axée sur les palmipèdes et échassiers sibérien. Le long d’un petit sentier forestier, menant à un vaste bassin recréant une petite plage sauvage, le visiteur va découvrir plusieurs espèces d’anatidés : eider royal (Somateria mollissima), harle bièvre (Mergus merganser), garrot albéolé (Bucephala albeola), harle piette (Mergus albellus), garrot arlequin (Histrionicus histrionicus), harelde boréal ou de Miquelon (Clangula hyemalis), erismature roux américain (Oxyura jamaicensis jamaicensis) et oie de Ross (Anser rossii). Muni d’une partie en aqua vision, l’évolution sous l’eau de certains de ces canards plongeurs, est aussi possible grâce à la mise en place de baies vitrées le long du bassin. Enfin les zones forestières de cette volière, constituées de pins des montagnes (Pinus mugo), de mahonia à feuilles de houx (Mahonia aquifolium), de manzanita (Arctostaphylos), de pennisetum (Pennisetum setaceum), et des fameux séquoias à feuilles d’if (Sequoia sempervirens) qui font la réputation du parc national Redwood, sont le lieu de vie de rollier Européen (Coracias garrulus) de huppe fasciée orientale (Upupa epops suturata) et de grue demoiselle de Numidie (Anthropoides virgo).

Image
Entrée de la Polar bear plunge

Image
Plaque de pierre utilisée dans cette zone pour la description des espèces. Ici celle des manuls

Image
Entrée de la volière sibérienne

Image
Allée de visite à l’intérieur de la volière

Image
Zone en aqua vision pour l’observation des canards plongeurs

En sortant de la volière, et en contournant celle-ci, le visiteur arrive à la présentation des chats manuls (Otocolobus manul). Appelés aussi chats de Pallas, les manuls disposent ici de deux volières (anciennement lieu de vie des martres à gorge jaune) de type forestière construites autour des pins naturels, et enrichies de différents buissons, structures d’escalade et nids artificiels. Un couple de ces superbes félidés est présenté à San Diego (un individu par volière) et en trois ans le zoo à déjà enregistré la naissance de dix neuf chatons. Au centre de ces deux volières se trouve aussi l’observatoire principal de l’enclos des rennes de la sous espèce Sibérienne (Rangifer tarandus sibiricus) qui est bien moins courante en captivité que la sous espèce Européenne ou finnoise.

Image
Zone de présentation des manuls. Sur la droite se trouve le point d’observation des rennes

Image
Première volière des manuls

Image
Seconde volière des manuls. Autrefois cette volière présentait des martres à gorge jaune (martes flavigula)

Image
Chat manul

Image
Enclos des rennes sibériens

Image
Superbe renne de Sibérie

Une fois contourné les derniers rochers bordant l’allée, le visiteur découvre l’enclos principal de la Polar Bear Plunge, celui des ours polaires (Ursus maritimus). Relativement vaste celui-ci est fait de manière à offrir un panorama nordique au visiteur. Comme pour le bassin des hippopotames de l’Ituri forest, le bassin des ours donne directement sur l’enclos des rennes. Séparé d’eux par un simple fossé l’illusion est telle que le visiteur peut observer sur un même enclos l’évolution des ours en premier plan avec, en fond de décor, les rennes de l’enclos voisin. L’observation des ours polaires est très bien conçue et le visiteur peut profiter de trois points de vue différents. Le premier se trouve dès que l’on arrive devant l’enclos, et permet un aperçu de l’enclos dans toute sa longueur grâce à l’utilisation de vastes baies vitrées. En façade se trouve la zone d’observation en aqua vision, offrant une nouvelle vue générale de la zone mais permettant surtout d’admirer les ours quand ils sont dans l’eau. Enfin, de l’autre côté de l’enclos, près du circuit des tours bus, un simple fossé bordé d’une petite haie permet une observation sans clôture des animaux.

Image
Vue générale du bassin des ours blanc

Image
Kalluk et Tatquiq

L’ours blanc est l’un des animaux emblématiques de San Diego et fut présenté dès les premières années du zoo. Le premier spécimen d’ours polaire arriva en 1917, seulement un an après la création du zoo, et dès 1926 la société zoologique présenta au publique ses ours dans l’une des toutes premières fosses de présentations au monde avec faux rocher et bassin. Ces fosses furent réhabilitées en 1960 dans un tout nouveau style polaire rappelant au maximum les icebergs et la banquise du pôle nord, et enfin en 1996 fut inauguré cette nouvelle zone de près de deux hectares, plus proche du milieu naturel. C’est aussi à partir de ce moment que le zoo s’axa sur la présentation de jeunes animaux sauvages orphelins. Plusieurs oursons furent ainsi accueillis provisoirement, le temps de leur trouver de nouveaux centres d’accueil, et en Juin 2006 quatre animaux étaient présents lors de nos visites :

-Kalluk (jeune mâle) et Tatquiq (jeune femelle).Ces deux animaux ceux sont retrouvés orphelin suite à la mort de leur mère. Né dans la nature en Janvier 2001, ces deux jeunes ours ont été recueillis par le zoo de San Diego en mars 2001. Bien que Kalluk soit le plus gros (285kg) des deux, mais aussi le plus joueur et le plus curieux, celui-ci n’a pas la dominance sur sa sœur.
-Chinook et Shikari. Ces deux sœurs, nées au Canada en février 1995, se sont retrouvées elles aussi orphelin à l’âge de deux mois. Elles furent accueillies au zoo en mai 1996, dès l’inauguration de la Polar Bear Plunge. Il est très facile de différencier les deux animaux vu que Chinook est le plus foncé des deux. Se roulant continuellement dans la terre et le sable Chinook est maintenant appelé l’ours « brun » blanc par ses soigneurs.

Image
Kalluk explorant son enclos

Image
Kalluk toujours en exploration mais cette fois avec un tronc d’arbre

Etant donné leur différence d’âge et le lien familial les reliant, les ours blanc du zoo furent présentés en alternance pendant plusieurs années dans l’enclos principal, et aucune mise en contact des quatre animaux ne fut tentée. Mais avec la mort de Shikari, le 23 avril 2007, la société zoologique décida de tenter une cohabitation entre les trois animaux pour éviter un changement de comportement de la jeune femelle. Les premières tentatives virent quelques conflits entre les deux femelles mais rapidement chacun trouva sa place dans ce nouveau groupe et cette insertion fut une grande réussite. Chinook, Kalluk et Tatquiq sont donc maintenant visibles dans le grand enclos. Celui-ci représente une vaste plage avec rocher, galets, et d’énormes souches et structures de bois pour l’escalade. Le fond de l’enclos, qui renferme les loges de nuit, est constitué de vastes massifs rocheux d’où coulent deux cascades qui se jettent dans un premier bassin intermédiaire. De là s’écoule un vaste cours d’eau serpentant au milieu de l’enclos pour terminer dans le bassin principal de 500 000 litres. De l’autre coté des massifs rocheux (côté route) les ours disposent aussi de différentes zones pour fouiller et se reposer avec terre, sable et herbe mais cette zone est uniquement visible si l’on emprunte le circuit en tour bus. Mais la chose qui surprend le plus est l’enrichissement mis en place pour les ours polaires. Cet enclos est certainement le plus enrichi que l’on ait pu voir dans le zoo. Bidons, bouées dures et gonflable, bloc de glace avec fruit, plateforme flottante, bois de cervidé, et même poisson vivant de temps en temps, sont là pour stimuler un maximum les ours. En plus de cela les trois animaux de San Diego reçoivent à chaque printemps plusieurs containers de neige pour tapisser leur enclos et leur créer différentes structures de glisse et de jeu.

Image
Détail de l’enclos.

Image
Continuité de l’enclos

Image
Enclos vu de face depuis le poste d’observation du bassin

Image
Zone en aqua vision du bassin.

Au niveau de la conservation nous avons pu voir, auparavant, que la société zoologique de San Diego est très impliquée dans la préservation des différentes espèces d’ours. Il en est de même pour l’ours polaire où le zoo de San Diego est considéré comme l’un des leaders de la conservation. Déjà impliqué depuis plusieurs années dans un vaste programme d’étude comportementaliste et sensitive de l’ours blanc avec le CRES et l’ «Hubbs-Sea World Research Institute», la société zoologique de San Diego vient de se lancer dans une toute nouvelle étude de ce grand carnivore. En collaboration avec la «Polar Bear International», qui étudie à longueur d’année seize populations sauvages d’ours blanc, la société zoologique vient de mettre en place un nouveau programme in situ axé sur la population sauvage de la baie de l’Hudson. Touché directement par les effets du réchauffement climatique qui pèsent de plus en plus sur la planète et les conséquences sur l’environnement qu’ils entrainent, la population de la baie de l’Hudson a vu ses effectifs passés de 1200 animaux à moins de 900 en vingt ans. Cette étude a permis un premier constat alarmant au niveau des individus : baisse du taux de natalité et forte augmentation du taux de mortalité chez les individus les plus vieux mais aussi les plus jeunes qui sont, de toute façon, les plus touchés par ces changements climatiques. Plusieurs changements dans le comportement des animaux on déjà été observé. Du fait d’une fonte des glaces plus conséquente les ours se tournent vers de nouvelles proies comme les eiders, les caribous ou les phoques veaux marins. Ce réchauffement a aussi un impact sur les proies puisque les populations de phoques annelés, proie favorite des ours de l’Hudson, ont largement décliné aux profits des veaux marins. Ce changement de proie s’est bien sur répercuté sur leurs prédateurs, qui affichent des poids moins importants qu’avant mais qui arrivent cependant à s’adapter. Mais pour combien de temps ?
Cette vaste étude sur le terrain va donc permettre d’en savoir un peu plus sur ce grand carnivore qui, jusqu’à présent, n’était pas directement menacé de disparition. Le travail mené par la Polar Bear Institution et la société zoologique de San Diego n’est qu’à son commencement mais va déjà permettre, dans un premier temps, un recensement mondial des différentes populations d’ours blanc et ainsi savoir précisément qu’elles populations sont les plus touchées par le réchauffement climatique. Les organismes de préservations et les institutions zoologiques seront alors préparés pour savoir dans qu’elles zones du globe agir en priorité. Enfin en parallèle à cela le zoo à mis en place, depuis 2006, le projet «Teen Arctic Ambassador» et qui a permis a une vingtaine de jeunes de partir à Churchill, au Canada, en compagnie de spécialistes et de chercheurs du zoo pour rencontrer l’ours blanc. Logés dans les bâtiments de la «Polar Bear Institution» ce projet a pour but d’initier et de motiver les plus jeunes à la conservation, et de peut être, trouver les futurs protecteurs du futur.

Image
Tatquiq, femelle ours blanc

C’est par ce vaste bassin que se termine la zone polaire ainsi que cette partie du zoo. Pour se resituer rapidement dans le zoo la sortie de la Polar Bear Plunge redonne sur la gare du Skyfari West et la zone des grands herbivores Horn and Hoof mesa que l’on a vu en début de visite. Maintenant que nous avons vu les installations situées sur toute la partie gauche de l’allée «Panda Canyon» nous allons revenir sur nos pas, jusqu’à la sortie de l’Ituri Forest, pour poursuivre notre visite. En ressortant donc de l’Ituri Forest, et en partant cette fois sur la droite, nous nous dirigeons vers la zone certainement devenu la plus célèbre du zoo de San Diego la zone des grands pandas «Giant Panda Research Station».

Image
Panneau indiquant l’entrée de la zone des grands pandas

Le grand panda (Ailurupoda melanoleuca), symbole du fond mondial pour la nature (WWF) et donc de la préservation des espèces en voie de disparition, est devenu à son tour l’un des grands symboles du zoo de San Diego. Depuis la naissance de Hua Mei, premier grand panda à naitre sur le territoire américain en 1999, la société zoologique de San Diego à une fois de plus prouvée ses compétences et sa position de leader dans le maintien et l’élevage d’espèces rares. Mais bien que ces grosses peluches noir et blanche ne soient présentées au zoo que depuis 1996, l’histoire entre la Californie et la Chine remonte à bien avant cela.

Image
Su lin en pleine sieste au sommet des arbres

Et pour ça il faut remonter jusqu’en 1979, date à laquelle fut signé le premier partenariat entre les institutions zoologiques chinoises et la société zoologique de San Diego. San Diego était alors déjà mondialement connu pour son zoo exemplaire et pour sa réussite dans l’élevage de certaines des espèces animales les plus rares et c’est donc, avec une grande fierté que fut accueillie cette collaboration Américano-chinoise. Pourtant à cette époque on ne parlait pas encore d’une future présentation ou d’un possible élevage de grand panda, mais plus d’une coopération entre institutions dans le simple but d’enrichir les collections de chacun, et de pouvoir ouvrir de nouvelles portes sur l’élevage international. Et à ce petit jeu la société zoologique était devenu maître dans la matière. Lorsque Charles Schroeder pris la direction du zoo en 1953, son cheval de batail fut de faire de San Diego l’un des plus beaux zoos au monde en s’appuyant sur deux critères fondamentaux : de belles présentations, et une collection zoologique des plus riches. Et pour cela les espèces rares et menacées devinrent une priorité. L’acquisition de nouvelles espèces se fit au début sans grand soucis, par le biais des différentes expéditions qu’organisait la société zoologique à travers le monde ou par l’achat direct à différentes revendeurs. Mais lorsque dans les années 60, les premières menaces de disparition des espèces se firent entendre, et que le trafique animal pour alimenter les zoos mondiaux fut dévoilé au grand jour, il fallu rapidement recourir à de nouvelles formes de commerce. Les grandes institutions zoologiques étaient conscientes qu’il fallait maintenant trouver d’autres solutions, mais le premier qui mit réellement les choses en place fut Schroeder. Son zoo était réputé à travers le monde pour ses élevages d’espèces rares, et bien ces mêmes espèces serviraient maintenant à enrichir la collection californienne. En échangeant son surplus de petit nait à San Diego, Charles Schroeder mis en place les bases de ce qui allait devenir un véritable commerce international animalier basé sur l’échange d’espèce entre parcs…mais réussi surtout à enrichir sa propre collection. L’une des plus grandes réussites dans ces échanges zoologiques, fut certainement celui avec la Russie. Bien que les deux pays étaient en pleine guerre froide Schroeder réussi à négocier avec le puissant zoo de Moscou l’acquisition d’un lynx de Sibérie, de mouflon de Marco Polo, de plusieurs tigres sibérien mais surtout d’un rarissime couple d’antilope saïga en échange d’un couple de puma, d’ours baribal, de ratons laveur, moufettes et opossums. Ce processus fut long (un an de négociation et de paperasse) mais le zoo de San Diego réussi ainsi à acquérir de nouvelles espèces alors peu, voir jamais, présentées aux Etats-Unis. Ces échanges continuèrent avec Sydney, Cologne, Calcutta, Ceylan et la collection continua de s’enrichir, au point qu’au début des années 70 le zoo de San Diego enregistrait l’une des plus grandes augmentations d’espèces en collection zoologique.
Ce commerce entre zoos devint au fil des années une véritable réussite et porta ses fruits, puisque rapidement d’autres institutions mirent, à leur tour, en place ce système pour pouvoir obtenir de nouveaux spécimens. Mais San Diego trouva un jour son opposant, la Chine, qui en aucun cas ne voulu négocier avec lui.
Jusqu’à cette fameuse année 1979, ou les autorités chinoises acceptèrent la signature d’un premier partenariat en collaboration avec San Diego pour la préservation des espèces asiatiques. Une véritable aubaine pour la société zoologique qui allait se voir confier certaines des espèces les plus rares au monde et que seule une poignée de zoos pouvaient se glorifier d’avoir. Rapidement donc de nouvelles espèces, comme les grues de Mandchourie, les takins du Mishmi, les petits pandas roux, les kiangs et les cerfs élaphodes, débarquèrent au zoo. Les deux faits qui marquèrent vraiment cette nouvelle collaboration furent certainement l’arrivée à San Diego, en 1983 et pour la première fois au monde hors pays asiatique depuis 1800, du tout premier couple de monal ou lophophore resplendissant, ainsi que celle du premier couple de rhinopithèque de Roxelane ou singe doré en 1984. Ces deux primates, cadeau du peuple de république de Chine aux Etats-Unis, étaient alors les deux seuls individus de leur espèce à être présenter dans un zoo de l’hémisphère ouest, et devinrent les ambassadeurs de la conservation en Asie. Et enfin en 1987 le rêve de Schroeder se réalisa avec l’arrivée au zoo, et pour une durée de 200 jours, de Basi et Yuan Yuan les deux premiers grands pandas de San Diego. Deux cents jours historique pour le zoo qui accueilli, durant ce peu de temps, plus de deux millions de visiteurs. Les années passèrent et la présentation des grands pandas en institutions zoologiques se raréfia de plus en plus, du fait d’une reproduction trop peu maitrisée par les institutions hors Asie, et de connaissances zoologique sur l’animal encore trop limitées. En parallèle à cela la situation des derniers pandas sauvages s’empira dramatiquement au point que la Chine, prenant conscience de la situation qui touchait son animal symbole, décida une tentative de sauvetage de l’espèce et arrêta toute transaction avec les différents zoos mondiaux. Le but de cette manœuvre était bien sûr de limiter les pertes en regroupant dans les institutions chinoises, les seules à réellement réussir l’élevage des pandas, un maximum de spécimens reproducteur pour sauver l’espèce.

Image
Gao Gao mâle grand panda

Mais en 1993 la société zoologique de San Diego relança les négociations avec le gouvernement et la république de Chine, pour cette fois accueillir un couple reproducteur. Les négociations furent longues, et cette fois les problèmes administratifs ne vinrent pas de la Chine mais du WWF lui-même ainsi que du secrétaire de l’intérieur des Etats-Unis qui rejetèrent la demande de permis pour l’importation des deux animaux. La société se tourna alors vers l’US Fish and Wildlife Service, organisme fédéral américain s’occupant de la gestion et de la préservation de la faune, mais celui-ci rejeta aussi la demande d’importation et il fallu attendre le début de l’année 1994 pour que la société zoologique de San Diego reçoive de Bruce Babbit, secrétaire de l’intérieur des Etats Unis, l’accord d’importer un couple de grands pandas. C’est ainsi qu’arrivèrent en 1996 du «Giant Panda Research Center» de Wolong Shi Shi, un vieux mâle sauvage du Sichuan âgé d’une vingtaine d’année et sauvé par le centre suite à un combat avec un autre mâle sauvage, ainsi que Bai Yun, femelle de cinq ans née au centre de Wolong. Ces deux pandas marquèrent donc un nouveau partenariat américano-asiatique d’une durée de douze ans durant lequel la Chine serait seul dirigeante de l’avenir des deux animaux. En contre parti de ces joyaux asiatiques la Société zoologique se devrait de reverser un million de dollars par an à la recherche et à la protection du grand panda sur le terrain. Cinq après sa mort, le rêve de Charles Schroeder était une seconde fois réalisé, mais ceci n’était que le début de ce qui allait être l’une des plus grandes pages de l’histoire du zoo, et l’une de ses grandes réussites d’élevage. Le 21 Aout 1999 la nouvelle fit sensation dans le milieu zoologique, le zoo de San Diego venait de réussir la naissance d’un grand panda. Née d’une insémination artificielle entre la femelle Bai Yun et le mâle Shi Shi, la petite femelle Hua Mei venait agrandir la grande famille du zoo, mais devenait surtout le premier grand panda à naitre et à survivre jusqu’à l’âge adulte dans un zoo Américain. Mais bien que le zoo ait réussi la naissance d’un grand panda, celle-ci restait «artificielle» et le zoo se lança dans un nouveau défi : enregistrer une naissance naturelle. En juin 2003, et sous les conseils du centre de Wolong, le vieux mâle Shi Shi retourna en Chine. Considéré maintenant comme trop âgé pour la reproduction celui-ci fini ses vieux jours au zoo de Guangzhou ou il mourut récemment de vieillesse le 5 juillet 2008. En échange la Chine envoya à San Diego Gao Gao, splendide mâle de 80kg en provenance de la réserve Fengtongzai. Ce superbe animal, qui failli pourtant ne pas survivre à l’âge adulte (il fut retrouvé déshydraté et la face gauche complètement ensanglantée suite à un combat), alla devenir l’un des atouts pour l’élevage du zoo. Bien que les premières mises en contact avec la femelle Bai Yun furent un peu houleuses, les deux animaux s’acceptèrent rapidement et Gao Gao s’avéra être un reproducteur hors pair. La période propice à l’accouplement se limitant à un laps de temps compris entre quelques heures et deux à trois jours, les chances de reproduction naturelles étaient relativement minces mais, en cinq ans et trois mises en contact, le zoo enregistra la naissance de trois nouveaux petits. Et cette fois d’accouplement naturel. Ainsi naquit le 19 aout 2003 Mei Sheng, premier mâle San Diegan, suivi de la petite femelle Su Lin le 2 aout 2005 et plus récemment Zhen Zhen nouveau femelle née le 3 aout 2007, plaçant ainsi le zoo de San Diego comme premier reproducteur mondial hors institution asiatiques.

La zone des pandas du zoo est un véritable petit complexe à elle seule regroupant quatre zones différentes :
-les enclos de présentation
-le centre de recherche «Research Pacific Bell Foundation Giant Panda»
-les anciens enclos de présentation
-les nouvelles zones de jeu et de mise en contact

Image
Schéma descriptif de la zone des grands pandas de San Diego
(Source : Christina Simmons, San Diego zoo/ Union-Tribune. Document internet)

Seuls les enclos de présentation sont accessibles au public qui progresse le long d’un petit chemin sous la forme d’un circuit et qui découvre, tour à tour, les enclos de la femelle Bai Yun puis celui du mâle Gao Gao. Comme leur nom l’indique ces enclos sont des présentoirs au publique, et sont relativement basique en comparaison aux nouvelles installations que l’on peut voir à Washington ou à Schönbrunn. Néanmoins celles-ci répondent parfaitement aux besoins des animaux qui profitent de structures d’escalade, rocher, bassin et de fausses tanières en forme de tronc d’arbre. Pour pallier à ce manque d’espace, et surtout a l’arrivée de nouveaux nés, le zoo décida donc en 2001 d’étendre cette installation en créant le nouveau centre de recherche ainsi que les zones que j’ai nommé «zones de jeu et de mise en contact». Situées directement derrière les enclos de présentation, ces zones beaucoup plus sauvages et abondamment plantées représentent une sorte de grand enclos libre (six fois plus grand que les enclos de présentation). Collé directement au flanc du canyon cette zone a permis aux designers du zoo de laisser aux pandas de grands arbres qui culminent à plusieurs mètres, au grand bonheur des jeunes animaux et de leur désir d’escalade. Ainsi, selon leur comportement et leur humeur du jour, les animaux peuvent être envoyer dans ces zones cachées du visiteur qui servent aussi, durant les périodes de reproduction, de zone de mise en contact, et de zones de découverte et de jeux pour les jeunes animaux. Mais la fonction principale de ces zones plus sauvages reste bien sûr l’étude et la recherche pour la quinzaine de biologistes et vétérinaires attitrés à ces animaux.

Image
Enclos de la femelle Bai Yun

Image
Enclos du mâle Gao Gao
Image
Continuité de l’enclos de Gao Gao

A côté des enclos de présentation se trouve le vaste bâtiment «Pacific Bell Foundation». Ce centre, qui est véritablement le cœur de la recherche de cette zone, regroupe les différents laboratoires d’étude ainsi que les quartiers vétérinaires spécifiques aux pandas. Ce bâtiment renferme aussi tout le système de surveillance par caméra des animaux (pas moins de trente caméras réparties entre les enclos, les bâtiments de nuit et les loges de mise bas) ainsi que les locaux de conférence, le zoo ayant accueilli, du 16 au 18 octobre, la conférence mondiale «Panda 2000» soutenu par le WWF, l’association mondiale des zoos WAZA, le China Wildlife Conservation ainsi que l’association zoologique chinoise ASSN.
Et, pour terminer ce complexe, se trouve à la suite du «Pacific Bell Foundation» deux autres enclos de séparation (en faite les anciens enclos de présentation lors de l’ouverture en 1996) et le «Discovery Panda Center» zone pour les plus jeunes axée sur la découverte et la protection de la grosse peluche noire et blanche et que nous avons malheureusement zappée.

Image
Bai yun en plein repas

Image
Su Lin

Mais cette réussite, dans l’élevage d’une des espèces les plus difficiles à maintenir en captivité, n’aurait pu aboutir sans l’étude biologique menée en collaboration avec le «Giant Panda Breeding Center» de Wolong en Chine, premier centre d’élevage et d’étude mondial du grand panda. Débutée en 1992 par la création officielle du premier Studbook international du grand panda, et soutenu par la création en 1993 du «Giant Panda Conservation Action Plan» (base du plan de recherche sur les grands pandas en captivité mené par vingt huit zoos américains), cette coopération a permis un véritable retournement de situation dans le maintien de ces animaux. Les équipes de Wolong ont permis au fil des années une avancée considérable dans des domaines comme la reproduction, les interactions mâle/femelle, la connaissance précise des facteurs déclencheurs et des cycles de reproduction, la mise bas ainsi que l’évolution et le développement des petits. En contre parti de l’arrivée de ses pandas, la société zoologique de San Diego a amené à ces équipes chinoises toutes les connaissances qu’elle avait accumulée de son côté dans d’autres domaines comme la génétique, la nutrition, le training des animaux et son aide financière pour le développement, la modernisation et la formation du personnel du centre de Wolong. Cette collaboration a donc profité à tout le monde mais surtout aux pandas qui, bien qu’ils restent l’une des espèces les plus délicates en captivité, commence à faire petit à petit son apparition dans les grands zoos mondiaux et enregistre une hausse dans la réussite du taux de reproduction (la population de Wolong est ainsi passée en quelques années de vingt cinq à plus de cents individus). Aujourd’hui la situation du grand panda est plus optimiste qu’il y a quelques années, et le gouvernement chinois continu de s’investir dans la protection de cet ursidé (pas moins de quarante réserves sont maintenant dénombrées pour la protection du grand panda et des espèces asiatiques). Un nouveau projet «in situ» à l’initiative de la société zoologique de San Diego, vient aussi de voir le jour en 2006, le «Giant Panda Project». Basé sur les populations de la réserve naturelle de Foping en Chine, ce programme à pour but de mener une étude de trois ans sur la stratégie de reproduction des grands pandas et l’impact qu’à l’environnement sur ces animaux (étude des densités des populations dans différents milieux, milieu le plus recherché pour la reproduction…), mais aussi l’étude et la génétique des populations de cette réserve (fragmentation des populations, influence des gènes des mâles reproducteurs dans les populations de nouveaux nés, diversité du pôle génétique due aux limites de la réserve…). Ce programme pourrait ainsi prouver et permettre, si le faible brassage génétique des individus venait à nuire à la survie des dernières populations sauvages, la création de corridors végétaux entre les différentes réserves favorisant le mélange des individus des zones voisines. Mais le coup dur qu’à subit ce programme fut le terrible tremblement de terre qui toucha la chine le 12 mai 2008. D’une magnitude de 7.9 sur l’échelle de Richter, celui-ci a causé d’énormes dégâts sur la province du Sichuan et au centre de Wolong. Détruit à près de 70% la décision a alors été prise de transférer les cinquante trois animaux ainsi que tout les équipes scientifiques vers une annexe d’élevage du centre de Wolong, la réserve de Bifengxia. Créé en 2003 pour soutenir le vaste programme chinois pour la sauvegarde des grands pandas, Bifengxia possède maintenant, avec le transfert des individus de Wolong, près de 150 animaux ce qui en fait la plus grande population captive mondiale. En parallèle à cela une aide financière internationale à été décidé par plusieurs zoos américains (dont San Diego) ainsi que par le gouvernement et les institutions chinoises pour la reconstruction du nouveau centre de Wolong. Prévu pour 2015 ce projet, qui avoisine les 300 millions de dollars, devrait voir le jour à l’intérieur même de la réserve naturelle de Wolong et offrir de nouvelles installations pour ses pensionnaires.

En quittant la zone des pandas le visiteur découvre de l’autre côté de l’allée un très grand enclos abritant une autre espèce chinoise relativement rare, aussi bien dans la nature qu’en captivité, le cerf élaphode (Elaphodus cephalophus cephalophus). Une dizaine de ce petit cervidé primitif est présenté ici dans cet enclos extrêmement boisé. Cette végétation omniprésente, ainsi que l’utilisation de grilles à mailles fines, ne permettent pas une bonne observation des animaux, mais leur offre une tranquillité qui leur réussi bien puisque le zoo a déjà enregistré la naissance de plus de trente petits. Récemment les petits cervidés on été rejoints par un rarissime casoar de Bennett (Casuarius bennetti picticollis). Originaire du Wild Animal Park cette petite femelle, qui fait parti de la plus petite et de la plus rare sous espèce de casoar, est la seul de son espèce à être visible aux Etats-Unis. Bien que le zoo ne présente plus qu’un seul spécimen de casoar dans sa collection, celui-ci s’est pourtant illustré dans le passé dans l’élevage du casoar de Bennett et du casoar à casque (Casuarius casuarius) avec l’élevage de plusieurs couvées. San Diego fut même en 1957 le premier zoo des Etats-Unis à réussir la naissance de poussins et le premier au monde à réussir leur élevage.

Image
Enclos des cerfs élaphodes et du casoar de Bennett

Image
Elaphode. L’escalator permettant de relier le sommet du zoo passe juste au dessus de l’enclos de ces cervidés.

Le bout de cet enclos nous ramène au carrefour que nous avons déjà rencontré précédemment dans la visite et qui correspond à la jonction des allées Panda Canyon (d’où nous venons), Bear Canyon et Dog and Cat Canyon. A ce niveau un second escalator, surplombant l’enclos des élaphodes, nous permet de remonter dans la partie haute du zoo pour terminer notre visite. Cette traversée, qui nous donne un petit aperçu de ce qui nous attend en haut du canyon avec l’apparition de la spectaculaire grande volière asiatique, nous offre aussi une petite pause près de l’enclos de Julong le petit panda roux (Ailurus fulgens). Celui-ci dispose d’une zone bien végétalisée sur le flanc du canyon, assez profonde pour pouvoir s’isoler s’il le désire et peu exposée au public vu que le poste d‘observation se situe pile entre la jonction des deux escalators.

Image
Enclos de Julong le panda roux situé à la jonction des deux escalators

Image
Les deux escalators permettant de relier le sommet du zoo et l’impressionante Owen rainforest aviary

Au sommet de l’escalator le visiteur débouche dans ce que l’on pourrait appeler le paradis des ornithologues puisqu’autour de lui se trouve trois des principales zones dédiées aux oiseaux du zoo, la zone Wings of Australasia, la Parker Aviary et bien sur l’immense volière d’immersion Owen rainforest Aviary. Commençons par Wings of Australasia. Pour moi cette zone est l’une des plus intéressante au niveau des espèces présentées et je pense qu’elle reste l’un des endroits du zoo à ne pas manquer pour tout amateur ou spécialiste des oiseaux.

Image
Entrée de la zone Wings of Australasia

Inaugurée en 1993, et dans le but de servir de complément aux volières du Lory Loop de la zone australienne (voir précédemment dans la visite), les ailes de l’Australasie présente sur 2000m2 les espèces les plus rares et les plus délicates que peut compter la collection de San Diego. Constitué de trente six volières réparties en cinq blocs, plus de cents oiseaux d’une trentaine d’espèces originaire d’Australie, de Nouvelle Guinée et de Tasmanie, sont visibles dans des conditions tout à fait exemplaires: Ptilope magnifique (Ptilinopus magnificus), ptilope de Leclancher (Ptilinopus leclancheri), ptilope batilde (Ptilinopus occipitalis occipitalis), ptilope superbe (Ptilinopus superbus temminckii), martin à collier (Acridotheres albocinctus), scissirostre des Célèbes (Scissirostrum dubium), les rares loriquet de Johnston (Trichoglossus johnstoniae), minla à ailes bleues (Minla cyanouroptera), garrulax à gorge jaune (Garrulax galbanus), le plus grand groupe reproducteur de lori des Fidji (Phigys solitarius), paradisier de Raggi (Paradisea raggiani), malcoha rouverdin (Rhamphococcyx curvirostris singularis), les rares martin chasseur de Micronésie (Halcyon cinnamomina cinnamomina), loriquet à collier rouge (Trichoglossus haematodus rubritorquis), geai huppé de Java (Platylophus galericulatus), lori arlequin (eos histrio), de rares pomathorin a dos marron (Pomatorhinus montanus montanus), perruche à longs brin (Psittacula longicauda longicauda), tragopan de Temminck (Tragopan temminckii), l’un des seul couple reproducteur au monde de tragopan de Blyth (Tragopan blyhtii), tragopan de Cabot (Tragopan caboti), diamant tricolor des iles Sunda (Erythrura tricolor), perroquet de Pesquet (Psittrichas fulgidus), mesia à oreillons argenté (Leiothrix argentauris), malcohas javanais (Zanclostomus javanicus), eurylème psitaccin (Psarisomus dalhousiae), goura cristata (Goura cristata cristata), la très rare perruche cornue (Eunymphicus cornutus), le paradisier superbe (Lophorina superba), calao à casque rouge de l’île Sunda (Aceros corrugatus), calao des Célèbes ou de Temminck (Penelopides exarhatus) , le calao à couronne blanche (Tockus albocristatus albocristatus) ,le calao ridé de Mindanao (Aceros leucocephalus leucocephalus) et enfin les superbes lori du mont Goliath (Charmosyna papou goliathina).

Image
Calao des Célèbes ou de Temminck

Image
Couple de calaos de l’île Sunda

Image
Une autre rareté, mais cette fois végétale, le palmier «queue de poisson» qui présente de superbes grappes pouvant atteindre cinq mètres de longueur. Cette espèce est aussi visible dans la Sun bear forest

Du fait de la rareté des espèces présentées ici, aussi bien dans la nature qu’en institution zoologique, et de la délicatesse de leur élevage, la société zoologique a conçue cette zone plus comme un centre d’élevage que comme une simple zone de volière de présentation. Chaque bloc de volière est construit autour d’un bâtiment central renfermant les loges de nuit mais aussi les locaux techniques pour l’étude et la reproduction des pensionnaires, permettant ainsi un suivi médical et une gestion méticuleuse des différents individus bien plus méticuleux que dans une grande volière. Chaque volière est faite pour répondre un maximum aux besoins de l’espèce qu’elle héberge et pour cela le zoo n’a pas hésité à planter végétaux, plantes et arbustes natifs du milieu d’origine de son ou ces locataires. A un point que la visibilité en est fortement réduite et que le visiteur doit savoir patienter s’il veut apercevoir certains spécimens. Mais ces différents paramètres ont porté leur fruit permettant au zoo de San Diego de réussir à lancer l’élevage d’espèces encore non reproduites en captivité et ainsi augmenter les populations captives de certaines espèces comme les perroquets de Pesquet ou les martins chasseurs de Micronésie.

Image
Volière de présentation et d’élevage des lories

Image
Volière de présentation et d’élevage des calaos et ptilopes

En complément à cette zone se trouve la « Parker Aviary » l’une des trois volières d’immersion du zoo. Plus petite que les deux autres celle-ci est constituée de filet tendu et est plus axée sur les grosses espèces asiatiques, ainsi que sur certaines espèces moins difficiles à reproduire ou à acclimater. Le visiteur pourra donc y découvrir des gouras de Victoria (Goura victoria), bulbul à semi collier (Spizixos semitorques), carpophage de Muller (Ducula mullerii), tourterelle à collier des Philippines (streptopelia bitorquata dusumieri), échenilleur à masque noir (Coracina novaehollandiae), gallicolombe de Bartlett ou gallicolombe poignardée (Gallicolumba criniger bartletti), garrulax ocellé (Garrulax ocellatus), carpophage pie de Nicobar (Ducula bicolor), jardinier à poitrine fauve (Chlamydera cerviniventris), phasianelle de Madano (Turacoena manadensis), shama à croupion blanc (Copsychus malabaricus), barbu à collier (Psilopogon pyrolophus), garrulax à joues blanches (Garrulax chinensis), le superbe éperonnier de Rothschild (Polyplectron inopinatum), le très rare pic à dos doré de Java (Dinopium javanense) dont seul les institutions de San Diego et le Jurong Bird Park de Singapour possède, et ce qui fait surtout la particularité de cette volière le groupe reproducteur d’argus géant du zoo (Argusianus argus argus). Un couple de calao à cimier de Sulawesi (Aceros cassidix) est aussi présenté. Accolée à la Parker Aviary, leur volière est visible de l’intérieur de celle-ci donnant l’illusion d’une cohabitation bien que les calaos soient séparés des autres espèces. A noter que cette volière est judicieusement placée puisqu’elle se situe entre les zones «Wings of Australasia» et celle des orangs outans «Absolutely Apes», créant ainsi pour le visiteur un passage géographique intermédiaire entre l’Asie et l’Australie.

Image
Intérieur de la Parker aviary

Image
Gallicolombe poignardée

Image
Argus géant mâle

Image
Couple de calao à cimier de Sulawesi

Dernière grosse installation de cette zone la superbe Owen rainforest aviary. Cette immense volière de quarante cinq mètre de longueur, vingt deux de largeur et qui culmine à près de vingt mètre de hauteur représente historiquement la seconde construction de ce type du zoo. Inaugurée en 1937 pour accueillir les grands rapaces de la collection zoologique, elle fut reconvertie en 1960 en volière asiatique d’immersion pour l’intégrer au concept tropical du zoo. Enfin en 1999 la volière subit un petit lifting et fut totalement rénovée avec, en outre, ajout d’un circuit surélevé de plus de trois cents mètres de long et de nouveaux dispositifs permettant l’accès aux personnes handicapées ainsi que des systèmes de régulations anti secousses sismiques. C’est aussi à cette date que la volière pris son nom définitif d’Owens rainforest aviary en l’honneur de Myrtle Rowena Owens et de son mari le colonel Alfred L. Owens, donateur de plus de quatre millions de dollars pour ces rénovations. Hormis ces quelques changements la structure de base n’a pas changé, et le visiteur peut toujours admirer l’énorme structure de mailles métallique de l’époque soutenues par les immenses poutres d’acier. Bien que celle-ci soit maintenant dépassée en taille, due maintenant à l’utilisation de filet en maille souple pour la réalisation des volières actuelles, l’Owen rainforest aviary reste l’une des plus grandes volières de son genre au monde.

Image
Plaque en l’honneur de la famille Owens qui finança la rénovation de cette grande volière

Image
L’Owens rainforest aviary. Photo prise depuis les terrasses du Treetop restaurant.

Image
Descriptif de grande volière Owens rainforest aviary
(Source: Stacey Elis, San Diego zoo/ Union-Tribune. Document internet)

Le circuit à l’intérieur de celle-ci se fait sur deux niveaux différents. D’abord par le chemin surélevé se situant au sommet de l’escalator et qui correspond à un passage au sommet de la canopée, puis par un second chemin situé en contre bas et accessible par de vastes passerelles correspondant plus à l’étage forestier et à un passage au cœur de la forêt. La grande volière présentant une grande majorité d’espèces vivant au niveau de la canopée il est donc logique que le circuit en hauteur soit deux à trois fois plus long que le circuit au sol, et que la meilleure observation des oiseaux se fasse à ce niveau. Sur ce passage de nombreux plateaux de nourrissage sont installées ainsi que de nombreux bancs, et il suffit généralement d’attendre quelques instants pour voir arriver les locataires des lieus (environ deux cents oiseaux d’à peu près soixante espèces).Mais le circuit au sol renferme quand même quelques avantages puisque l’on peut y trouver les bassins et zones marécageuses des jacanas et sarcelles. A ce niveau la densité des végétaux et des buissons est telle qu’il se forme un véritable sous bois favorable aux espèces terrestre comme les gouras ou les faisans, dont le faisan de Bulwer (Lophura bulweri) qui reste l’hôte le plus majestueux et le plus rare de cet endroit et dont le seul couple des Etats-Unis est visible ici.

Image
Entrée de l’étage supérieur de la grande volière

Image
Panneau d’identification des différentes espèces de la volière

Image
Circuit supérieur

Image
Circuit supérieur

Image
Circuit au sol.

Sinon au milieu de toute cette végétation le visiteur peut croiser colombine turvert (Chalcophaps indica indica), barbu à collier (Psilopogon pyrolophus), jacana à crête (Irediparra gallinacea), shama à croupion blanc (Copsychus malabaricus interpositus), bulbul de la Sonde (Pycnonotus dispar), irène vierge (Irena puella sikkimensis), pigeon Nicobar (Caloenas nicobarica nicobarica), goura couronné (Goura cristata), ptilope turgris (Ptilinopus melanospilus), ptilope magnifique (Ptilinopus magnificus puella), martin chasseur à collier blanc (Halcyon chloris chloris), carpophage de forsten (Ducula forsteni), ptilope mignon (Ptilinopus pulchellus), sarcelle pygmée d’Australie (Nettapus pulchellus), ptilope orné (Ptilinopus ornatus ornatus), phasianelle de Manado (Turacoena manadensis), perdrix roulroul (Rollulus roulroul), sarcelles à faucilles (Anas falcata), garrulax ocellé (Garrulax ocellatus), bulbul à semi collier (Spizixos semitorques semitorques), loriquet iris (Psitteuteles iris), étourneau de Bali (Leucopsar rothschildi), colombar giouanne (Treron vernans), trugon terrestre (Trugon terrestris terrestris), sarcelle de Coromandel (Nettapus coromandelianus coromandelianus), verdin à front bleu (Chloropsis venusta), rolle oriental (Eurystomus orientalis orientalis), malcoha rouverdin (Rhamphococcyx curvrostris singularis),garrulax à queue rouge (Garrulax milnei sharpei), carpophage de Muller (Ducula mullerii), drongo à raquette (Dicrurus paradiseus formosus), garrulax bruyant (Garrulax strepitans strepitans), loriquet de Goldi (Psitteuteles goldiei), langrayen à poitrine blanche (Artamus leucorhynchus amydrus), philémon à casque (Philemon buceroides neglectus), loriot de Chine (Oriolus chinensis diffusus), oiseau berceau à tête grise (Chlamydera cerviniventris), paradisier de Raggi (Paradisaea raggiani), eurylaime psittacin (Psarisomus dalhousiae dalhousiae), échenilleur de Java (Coracina novaehollandiae javensis), héron crabier malais (Ardeola speciosa speciosa), loriot ensanglanté (Oriolus cruentus cruentus), vanneau soldat (Vanellus miles miles), garrulax à collier (Garrulax pectoralis picticollis), pomathorin à dos marron (Pomathorinus montanus montanus), jardinier ou oiseau chat à joues blanches (Ailuroedus buccoides buccoides), merle métallique (Aplonis metallica), jardinier à poitrine fauve (Chlamydera cerviniventris), garrulax à face rouge de l’île Yunan (Liocichla phoenicea), colombe à gorge blanche (Columba vitiensis griseogularis), barbu arlequin (Megalaima mystacophanos), brève à capuchon (Pitta sordida mulleri), martin pêcheur de Smyrne (Halcyon smyrnensis) et, l’un des oiseaux les plus rares de la volière, le pic à nuque jaune (Picus flavinucha pierrei) dont le seul élevage captif se trouve à San Diego.

Image
Ptilope turgris

Image
Malcoha rouverdin

Image

Image
Loriot ensanglanté

Image
Nicobar
Image
Héron crabier malais

Image
Irène bleue

Image
Ptilope magnifique

Image
Mangeoire et martin de Bali
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:29

Les oiseaux on toujours tenu une grande place dans la collection du zoo. Dès sa création de nombreuses espèces sont rapidement venues l’enrichir, à un point tel qu’en 1967 San Diego possédait déjà, avec plus de trois milles spécimens de milles cinquante espèces, la plus grande collection ornithologique au monde. Aujourd’hui la collection à vu ses effectifs à la baisse pour pouvoir s’orienter d’avantage sur la présentation et l’élevage d’espèces en voie de disparition, mais avec plus de six cents espèces et sous espèces représentant plus de trois milles deux cents oiseaux la société zoologique de San Diego détiens la plus grande collection d’oiseaux des Etats-Unis et l’une des plus importantes au monde (dont mille neuf cents individus de quatre cents espèces et sous espèce présentées au zoo). La création du Wild Animal Park a permis de pouvoir équilibrer la collection et d’y transférer certaines espèces plus propices à l’espace comme les grues, cigognes et pélicans (celui-ci présente quatre des six espèces de flamants ainsi que les seuls groupes reproducteurs américains de pélicans blanc (Pelecanus onocrotalus), de pélicans à dos rosé (Pelecanus rufescens) et de pélicans frisés (Pelecanus crispus)). De même avec l’ouverture du Sea World San Diego en 1964 la collection de manchot, pingouins et oiseaux marins du zoo a pu trouver de nouveaux logements et laisser leur place à de nouvelles espèces. Comme nous avons pu le voir durant la visite l’élevage d’espèces rares a toujours été une priorité et la société zoologique adhère à de nombreux programmes d’élevage et s’est glorifiée de nombreux succès et de première mondiale avec les harpies, les étourneaux de Bali, les becs ouverts africain, les colibris fanny, les casoars ou les perroquets kéa. L’élevage des martins chasseur de Micronésie est aussi l’une des grandes réussites de la société qui, en plus de soutenir le projet de protection et de réintroduction de ce petit volatil, possède maintenant plus de 10% de la population mondiale.
Ce succès n’est bien sûr pas dû au hasard mais à la création de deux annexes d’élevages qui font maintenant de la société zoologique de San Diego l’un des leaders mondial de la reproduction et de l’élevage des oiseaux. La première annexe, l’ «Avian Propagation Center ou APC» se trouve au zoo et n’est pas visible au publique. Créé en 1980 ce petit complexe scientifique est doté d’une salle d’incubation munie de plus de vingt incubateurs, d’une salle des couveuse, de sa propre cuisine ainsi que de volières et d’enclos off exhibit pouvant accueillir plus de trois cents oiseaux adultes et leurs petits, et représente à ce jour la plus grande installation de son genre aux Etats-Unis. Destiné à l’élevage à la main des spécimens les plus rares de la collection, l’équipe de seize chercheurs, soigneurs et vétérinaires de l’ «Avian Propagation Center» s’est déjà illustrée dans la réussite de l’élevage de près de trois cents espèces différentes et enregistre chaque année la naissance d’environ deux cents poussins (le plus célèbre de tous étant Sisquoc, la première réussite mondiale en 1983 d’éclosion et d’élevage de condor de Californie).

Image
Zone off exhibit du zoo. Si l’on suit le fait que cette photo montre une zone off exhibit située en lisière de l’Ituri Forest et que l’APC se situe au même endroit, il se pourrait alors que ces enclos soient certains des enclos d’élevage de l’Avian Propagation Center.

L’autre annexe se situe elle au Wild Animal Park. Regroupant 134 volières, cette zone off exhibit, non visible du publique, représente la plus grande zone destinée à l’élevage des oiseaux de tous les Etats Unis. Pouvant accueillir de plus grande espèces celle-ci s’est déjà illustrée dans le passé avec les premières réussites mondiales d’élevage naturel des bucorves d’Abyssinie, des couas huppés, des cigognes de Storm, des condors de Californie, des ibis du Cap, des vanneaux à face blanche ou des aigrettes ardoisées.
Mais tout cela ne serait rien sans le soutien de la société zoologique à différents programmes de conservation in situ. Dans la quinzaine de ces programmes répartis à travers le monde et directement axé sur la protection des oiseaux nous pouvons citer par exemple le «San Clemente Loggerhead Shrike Captive Breeding Program». Originaire de l’île portant son nom, la pie grièche de San Clemente (Lanius ludovicianus mearnsi) représente actuellement l’une des espèces de passereaux les plus rares de l’Amérique du Nord. Endémique à ce petit archipel de Los Angeles, la société zoologique s’est lancée dès 1991 dans le sauvetage de ce petit oiseau peu spectaculaire mais qui devenait au fur et à mesure du temps dramatiquement rare. Une étude comportementale et la mise en place d’une station d’élevages permis au fil des années d’augmenter les effectifs de base qui ne comptait au départ qu’une petite dizaine d’individus et quatre couples reproducteurs. Aujourd’hui ce programme est une grande réussite et la société zoologique à déjà pu élever et relâcher plus de trois cents de ces pies grièches et comptabilise actuellement une population captive de cinquante couples reproducteurs. Un autre grand cheval de bataille de San Diego, bien connu de tous, est bien sur le projet «California Condor Recovery Progam» pour la conservation du condor de Californie (Gymnogyps californianus).

Image
Installation des condors de Californie dans la zone Condor Ridge au Wild Animal Park
(Photo prise au Wild Animal Park)

Image
Condor de Californie au Wild Animal Park. Six individus sont présentés au publique tandis qu’une bonne trentaine d’individus, séparés en six grandes volières, sont élevés à l’abri du publique dans la zone d’élevage des oiseaux
Des neuf spécimens survivant à l’hécatombe de la chasse, du piégeage et de l’empoisonnement, la population de ces superbes rapaces est aujourd’hui passée à plus de trois cents individus dont plus de la moitié sauvages. Cette réussite, qui n’a pas été sans quelques échecs, est due à un formidable travail commencé en 1985 par les institutions de San Diego et de Los Angeles. Au fur et à mesure des années ces parcs réussirent petit à petit à augmenter les effectifs captifs permettant la création de nouveaux groupes reproducteurs à l’intérieur d’autre centres d’élevages (douze oiseaux envoyés en 1992 au centre spécialisé des rapaces Peregrine Fund’s en Idaho, et douze autre animaux envoyés en 2003 au zoo de l’Oregon). En parallèle à cela quatre zones naturelles furent choisies pour commencer les premières tentatives de réintroduction : la Californie, l’Arizona, le Mexique et le désert de Baja en Californie du sud, et dès 1992 deux premiers rapaces (un mâle du Wild Animal Park et une femelle de Los Angeles) retrouvaient la liberté au sein du «California’s Sespe Condor Sanctuary» du parc national de Los Padres, bientôt rejoint par six autres individus un an plus tard. Les phases de réintroduction furent difficiles et laborieuses car les oiseaux devaient tout réapprendre de leur mœurs sauvages et de l’élevage de leur petits, et s’était sans compté sur leur caractère curieux qui leurs valurent quelques déboires et quelques pertes. Mais les chercheurs ne désespéraient pas et les espoirs perduraient et, finalement, l’année 2004 fut récompensée par la naissance et l’élevage naturel réussi de trois poussins, dont un descendant directement d’un des neufs condors sauvages à la base de la population captive mondiale. Dix neuf ans après le sauvetage des derniers individus. Aujourd’hui la population de condor de Californie avoisine donc les trois cents trente oiseaux, majoritairement répartis entre le Wild Animal Park, le zoo de Los Angeles et le Peregrine Fund, et le projet «California Condor Recovery Progam» est devenu un véritable challenge international, continuant toujours un peu plus d’élargir sa liste de bienfaiteur :le «California et Arizona Fish and Game», le centre d’investigation scientifique et d’éducation d’Ensenada, le zoo de Santa Barbara et, plus récemment, le zoo de Chapultelpec de Mexico et l’institut national de l’écologie du Mexique qui viennent de se joindre à ce vaste projet. Le but est maintenant de pouvoir créer deux populations sauvages bien spécifiques, l’une en Californie et l’autre en Arizona. Enfin une troisième population captive sera tout de même maintenue dans les zoos américains au cas où le programme de réintroduction échouerait totalement (ce qui n’est pas a souhaité)

Bien moins connu que le programme condor de Californie, mais tout aussi important, est l’ «HEBCP» ou «Hawaii Endangered Bird Conservation Program», projet mis en place par le zoo de San Diego et qui se focalise sur le sauvetage et la protection des oiseaux hawaiiens. En collaboration avec les autorités hawaiiennes et les propriétaires de parcelles encore sauvages de l’île, le CRES et la société zoologique s’est lancé dans le sauvetage des passereaux forestiers de ce bel archipel qui a déjà vu disparaitre vingt et une espèce d’oiseaux et dont vingt six autres sont déjà considérées comme menacée d’extinction. La situation de ces espèces est d’autant plus critique que leurs lieus de vie, les forêts intérieures tropicales, sont considérées comme l’un des vingt habitats les plus menacés des Etats-Unis. Tout a donc été mis en place (sensibilisation des populations, propagations des programmes, achat de parcelles…) pour, d’une part, sauver ces forêts et les espèces qu’elles renferment, et pour ne pas retomber dans la situation qu’a pu subir dans le passé la forêt brésilienne atlantique (disparue à plus de 95%). Comme pour beaucoup d’espèces qui dépendent directement de leur milieu et dont chaque paramètres peut influer sur la réussite ou l’échec de leur élevage, la société zoologique à décidé de construire directement sur place ces unités d’étude et de reproduction. Ainsi l’ «HEBCP» s’occupe directement des centres situés à Keauhou et Maui, et les efforts menés sont assez encourageant puisque depuis le lancement de ce programme en 1993 déjà 835 oiseaux de quatorze taxas différents on vu le jour. Mais ce programme, à l’image de celui des condors de Californie, relève vraiment du défi au niveau ou il n’est pas cas ici d’un simple lâcher dans la nature pour réintroduire quelques spécimens mais de recréer des populations entières qui sont au bord de la disparition. Certaines espèces comme la corneille d’Hawaii ou corneille ‘alala (Corvus hawaiiensis) à maintenant totalement disparue dans la nature et l’élevage est parti des cinquante derniers survivants pour sauver l’espèce. D’autres comme le drépanide masqué ou oiseau ‘po-o-uli (Melamprosops phaeosoma) ont eu moins de chance avec la mort du dernier spécimen au centre de Maui en 2004. Mais d’autres résultats sont venus confirmés la réussite de ce travail et renforcés les espoirs de tous avec par exemple les grives de Kauai (Myadetes palmeri) ou 132 individus ont été relâché en 1999 dans les marais de l’Alakai, les psittirostres palila (Loxioides bailleui) ou la sous-espèce du volcan Mauna Kea a pu retrouver la liberté, ou encore les pseudo-kéa de Maui (Pseudonestor xanthophrys) et les bernaches néné de Hawaii (Branta sandvicensis).


A la suite du Wings of Australasia se trouve la zone de présentation des grands singes africains «Gorilla Tropics». Ce biotope, qui est certainement l’un des plus réussi du zoo, s’étale sur un peu plus d’un hectare au sommet du canyon et fut inaugurée en 1991. Quatres années de travaux furent nécessaires pour la création de cet éco système qui, avec le temps, est devenu une véritable petite forêt tropicale et l’une des zones botaniques les plus riches du zoo. Les gorilles furent donc les premiers à investir les lieus, mais l’année d’inauguration de cet écosystème vit aussi la transformation de la seconde grande volière «Scripps Aviary» pour accueillir les oiseaux africains et ainsi s’intégrer à ce vaste concept tropical. Les deux années qui suivirent l’année 1991 furent consacrées à l’agrandissement du Gorilla Tropics avec, successivement, la création du Tree House Cafe, superbe restaurant panoramique surplombant tout le canyon du zoo, et l’ajout de la zone des bonobos et des petites espèces africaines. Enfin en 1998 l’enclos des gorilles fut réaménagé pour faciliter l’observation des grands singes.
C’est par le restaurant «TreeHouse Cafe and Albert’s» Restaurant que commence notre visite de cette petite forêt tropicale africaine. Ce vaste complexe, à l’apparence d’ancien batiment colonial africain, renferme au même endroit la cafétéria du même nom Treehouse Cafe, l’immense boutique sur deux étages Treehouse Trader qui contient en autre de nombreux ouvrages d’études zoologiques, et pour terminer l’Albert’s restaurant l’un des restaurant les plus côtés de la ville de San Diego et qui tiens son nom du plus célèbre gorille du zoo. Mais le meilleur endroit pour manger reste certainement l’une des nombreuses terrasses sur pilotis accolées au restaurant et surplombant le canyon. D’ici le visiteur s’offre un point de vue s’étendant des grandes volières à rapaces jusqu’au canyon des félidés en passant par la zone des pandas.

Image
Le Tree House Cafe and Albert restaurant

Image
Entrée du Gorilla forest

Image
Premier point de vue de l’enclos des gorilles situé à la sortie du Tree House restaurant

Au cœur du Gorilla Tropics, et dissimulé entre les rochers, cascades et plantes tropicales se trouve l’enclos de l’espèce principale de cette zone africaine, celui des gorilles de plaine de l’ouest (Gorilla gorilla gorilla). S’étalant sur près de 1500m2, cet enclos de type forestier fait parti des plus beau du zoo et reste une grande réussite pour la présentation de ces grands singes. Le groupe de sept gorilles (Azizi, Imani, Ndjia, Ndjole, Jessica sous la direction du grand mâle dos argenté Memba), profite donc d’une zone abondamment végétalisée dont certaines espèces proviennent de leur milieu naturel comme les bambous géants (Bambusa oldhamii), les tulipiers du Gabon (Spathodea campanulata), le figuier étrangleur africain (Ficus lutea), les oiseaux de paradis (Strelitzia reginae) ou les figuiers de l’ile Socotra (Ficus socotrana) originaire de Somalie et qui font parti d’une des espèces les plus rares de leur genre. A cette végétation luxuriante s’ajoute rochers, cascades avec cour d’eau, hautes herbes et d’immense souche d’eucalyptus pour l’activité et les jeux des animaux. Enfin, en fond d’enclos, les gorilles disposent d’une zone non exposée au publique ou ils peuvent se retirer s’ils le désirent. Le visiteur quand à lui dispose de plusieurs points de vue pour observer ces grands singes africains. Le premier se situant juste près du petit point d’eau de la zone ombragée ou l’observation se fait par le biais de vitre teintée. L’allée de visite longe ensuite une bonne moitié de l’enclos ou l’on peut avoir la chance de voir les gorilles sans aucunes clôtures puisque une barrière naturelle est faite grâce aux différentes cascades et rochers qui séparent l’homme et l’animal. Enfin le post d’observation principal se situe près des bâtiments de nuit. Ici de grandes baies vitrées offre un point de vue panoramique de l’enclos et le visiteur peut aussi trouver à cet endroit la zone de sensibilisation aux dangers qui pèsent sur les grands singes africains. La mise en place de statues taille réelle permet aussi aux plus jeunes de se rendre compte de la taille de ces impressionnants primates et des différences de morphologie entre l’humain et le gorille.

Image
Les cascades délimitant l’enclos des gorilles et permettant une vue sans aucune barrière

Image
Celles-ci délimitent tout le côté de l’enclos ou passe l’allée des visiteurs

Image
L’une des zones boisées de l’enclos

Image
Zone découverte de l’enclos

Image
Zone d’observation principale située près des loges de nuit

Image
Zone d’observation principale

L’histoire de San Diego avec les gorilles commença en 1931 lorsqu’arrivèrent au zoo M’bongo et N’gazi. Ces deux primates, capturés dans un but scientifique par Martin et Osa Johnson, étaient destiné à une vaste étude basée sur la reproduction de ces grands singes en captivité mais qui fut malheureusement vite stoppée lorsque l’on se rendit compte que les deux animaux étaient en faite des mâles. Il fallut attendre 1949 pour que le zoo présente au public son premier trio de gorilles : Albert, Bouba et Bata. A l’époque le territoire des gorilles était bien loin de ressembler au «Gorilla Tropics» et leur présentation se faisait dans de vastes volières grillagées, mais la société zoologique innovait déjà puisque les trois gorilles étaient présentés ensemble chose qui à l’époque était encore très rare. Pourtant en 1962, et la refonte totale des enclos du zoo, la société allait encore une fois marquée l’histoire zoologique en présentant pour la première fois au monde ses gorilles dans des fosses à hauteur d’homme sans aucunes grilles de séparation. Cette nouvelle installation «New Gorilla Grotto» accueilli même un second groupe de gorilles composé de Chuck, Vila, Trib et Yula. Enfin deux ans après ces nouvelles constructions naissait le 29 décembre 1965 Alvila, premier petit gorille de San Diego et septième réussite mondiale. La reproduction des gorilles est maintenant une chose commune au zoo qui enregistre régulièrement des naissances, la dernière datant du 3 septembre 2008 (un petit mâle Frank) tandis que deux petits étaient présents en 2006 (Ekuba petit de Ndjole et Bouendje petit de Jessica tout deux né en Mars 2006).

Image
La création en 1962 au zoo de San Diego des premières fosses à gorilles. Les installations présentaient les deux groupes d’animaux cités précédemment
(Photo tirée du livre « Mister Zoo » par Douglas G. Myers)

Mais la survie des gorilles, et des grands singes en général, passe avant tout par une protection des milieux et une connaissance précise des animaux. En plus d’être déjà engagé dans le projet «BCTF Bushmeat Crisis Tasf Force» qui reste l’une des plus grande menace pesant sur de nombreuses espèces africaines dont les grands singes, la société zoologique s’est lancée depuis 2002 dans le «Central Africa Program». Mené par le professeur Anthony Nsubuga de la division génétique du Cres, ce programme à pour but l’étude, l’observation et la préservation d’une des populations de gorilles les plus menacées au monde celle de la forêt Ebo au Cameroun (effectifs estimés entre vingt cinq et cinquante individus). Depuis 2005 cette étude s’est aussi étendue à deux populations de chimpanzés peuplant cette région. La première étant la sous espèce d’Afrique de l’ouest (Pan troglodytes troglodytes) située au sud de la rivière Sanaga et la seconde, la sous espèce du Nigéria (Pan troglodytes vellerosus) située au nord.( A noter que la société zoologique est un acteur direct dans le projet «Ebo Forest» qui consiste aussi en l’étude et la protection d’autres espèces africaines comme le drill ou l’éléphant de forêt). Enfin le Cres a aussi lancé la première étude génétique sur les populations sauvages dans le but de connaitre les gènes qui caractérisent les différentes sous espèces de gorilles ainsi que les différences génétiques existantes entre populations d’une même région.

Image
La femelle Ekuba et son petit Ndjole

Image
Gorille des plaines de l’ouest

L’étude captive est aussi au cœur du travail mené par les équipes du Cres, car directement liée au maintien et à la survie des grands singes en captivité. L’alimentation est l’un des grands axes d’étude car elle représente le premier cas de maladie chez les grands anthropoïdes qui, comme les humains, peuvent développer différents types de cancer ou de diabètes qui se répercutent directement sur la longévité et la fertilité des animaux. Les maladies cardio-vasculaires (l’une des causes majeur de mortalité chez l’homme comme chez les grands singes), les maladies parasitaires (parasites protozoaires, vers intestinaux…) le métabolisme ainsi que la génétique sont quelques unes des différentes études menées aussi par le Cres. L’une des dernières à avoir vue le jour est l’étude de la trisomie chez les gorilles. Jusqu’à présent seulement deux sujets américains ont été considéré comme atteint d’une forme de trisomie, Maka un mâle né à San Diego en 1995 qui présentait des troubles du comportement due à un retardement, et un spécimen né en 2006 au zoo de Seattle qui lui présentait les troubles de ce qui pourrait être la trisomie quinze. Le peu de connaissance sur ce sujet et surtout le peu de spécimen atteint de cette maladie ont poussé le Cres à se lancer dans ce nouveau domaine de recherche. Enfin on ne peut pas refermer ce paragraphe sur la protection des grands singes de San Diego sans parler du «Great Ape Awareness Days». Tous les ans Ce week-end end du mois de novembre se consacre uniquement aux gorilles, bonobos, orang outans et siamangs du zoo et propose différentes rencontres avec les soigneurs des grands singes mais aussi des conférences données par les chercheurs engagés dans les programmes in situ ainsi que des ateliers pour les plus jeunes. Le but de ce week end étant bien sur la sensibilisation et la conservation des grands singes auprès des visiteurs, et la collecte d’un maximum de fonds pour les projets soutenus par San Diego comme le «Central Africa Program», l’ «Orangutan Outreach» ou le «Sepilok Orangutan Rehabilitation Center»

Image
La troupe de gorilles de San Diego…

Image
Sous l’œil du grand mâle Memba

En parallèle à la vaste installation des gorilles se trouve un petit sentier. Celui ci serpente au milieu d’une végétation luxuriante, longe l’étage supérieur de la grande volière africaine, et mène à la découverte d’autres espèces du Gorilla Tropics comme le touraco de Lady Ross, aussi appelé touraco violet du Congo (Musophagea rossae), et qui est présenté ici dans une vaste volière en cohabitation avec des pintades huppées de Pucheran (Guttera pucherani pucherani). L’implantation de cette volière est très bien pensée et permet au visiteur de découvrir tour à tour les deux espèces qu’elle héberge. Etant située en contrebas du sentier de visite, le visiteur se trouve dans un premier temps face à la partie haute de la volière favorisant l’observation des espèces arboricoles comme les touracos. Par la suite celui-ci repassera une seconde fois devant durant la suite de la visite, mais cette fois au pied de celle-ci pour y observer les espèces terrestres comme les pintades. Ce concept est très intéressant et permet une bonne observation des différentes espèces qui peuvent toutefois se cacher du publique vu l’omniprésence de la végétation. A la suite des touracos est présenté un couple de superbe calao à casque noir (Certogymna atrata) dans le même style de volière. Cette espèce est relativement rare en captivité et San Diego à déjà eu la chance de pouvoir enregistrer la naissance de poussin de cet impressionnant calao.

Image
Petit sentier menant aux volières des espèces africaines. Au fond on apreçoit l’enclos des bonobos

Image
Les mêmes volières mais cette fois vues de l’allée en contrebas. Le chemin supérieur pour observer les espèces arboricoles se situe au niveau du massif rocheux

Image
Touraco violet du Congo

Image
Calao à casque noir

Au bout de l’allée longeant ces volières se situe la deuxième famille de grands anthropoïdes africains du Gorilla Tropics : les bonobos (Pan paniscus). Appelé aussi chimpanzés pygmée, la société zoologique de San Diego fut le premier parc zoologique a en présenté un exemplaire aux Etats-Unis, un jeune mâle nommé Kakowet en provenance d’un zoo du Zaïre en 1960. Celui-ci fit rapidement la une des médias et dès 1962 il fut rejoins par Linda une femelle de six ans en provenance du zoo d’Anvers. Leur union fut une réussite et le zoo enregistra la naissance de dix petits de ce seul couple en dix huit ans (trois mâles et sept femelles)
Aujourd’hui la société zoologique possède le plus grand groupe reproducteur de bonobos des Etats-Unis avec plus de vingt individus répartis en deux familles entre le zoo et le Wild Animal Park. Au zoo le groupe se compose de :

-Yenge le grand mâle du groupe qui est né en 1982 au zoo de Francfort en Allemagne. Celui-ci a fait un petit détour par le zoo de Cincinnati avant d’arriver en 2003 à San Diego
-Lana la femelle dominante du groupe née en 1979
-Lolita seconde femelle née en 1989
-Ikela troisième femelle née en 1991
-Junior jeune mâle né en 1995 et fils de Yenge et Lana
-Mchumba fille de Lolita et Yenge et née en 2000
-Kesi petite femelle née en 2004 et fille de Lana et Yenge
-Makasi petit mâle né en 2004 au Wild Animal Park. Abandonné par sa mère il rejoignit la nurserie de San Diego. A deux semaines sa réintroduction dans le groupe du zoo fut commencée et maintenant Makasi est devenu un membre à part entière de ce groupe.
-Enfin en 2007 sont nés le petit mâle Tutapenda et la petite femelle Mali les deux petits derniers de la famille.

Image
Panneau d’information sur les différents membres du groupe de San Diego

Image
Poste d’observation des bonobos

Image
Bonobo

Bonobos

Image
Jeunes bonobos en plein jeu

Ceux-ci évoluent dans un superbe enclos configuré tout en longueur et légèrement plus petit que celui des gorilles (environ 1000m2). Les faux rochers et la paroi naturelle du canyon font office de clôtures naturelles et le visiteur peut observer les primates par le biais de vastes baies vitrées situées à certaines parties de l’enclos. A son extrémité, un poste d’observation dissimulé sous de faux rochers donne une vue générale de tout l’enclos et permet une observation facilitée pour les enfants. Cette caverne aménagée présente aussi un tableau informatif sur les différents membres du groupe et leur photo, ainsi qu’une petite volière avec de petites espèces assez rare en captivité comme le cossyphe à calotte neigeuse (Cossypha niveicapilla), la tourterelle d’Abyssinie (Turtur abyssinicus), le barbion à croupion jaune (Pogoniulus bilineatus) et l’amaranthe enflammée (Hypargos niveoguttatus). Les bonobos quand à eux disposent à l’intérieur de l’enclos de différentes zones d’évolution du fait des différentes hauteurs de rocher. A certains niveaux ceux-ci formes de véritables plate forme isolées ou les primates ne peuvent accéder qu’en escaladant les souches d’arbre ou les troncs morts des palmiers. Les animaux disposent aussi de tout un système de cordages, hamacs en filet, tiges de bambous artificielles flexibles (le même système que pour les orangs outans) et tronc pour l’exercice et le jeu, ainsi que de deux termitières artificielles contenant différents types d’aliments. Enfin une vaste cascade se jette dans un petit bassin et se termine en petit cours d’eau serpentant à travers l’enclos. Pour ce qui est de la végétation, les bonobos sont un peu desservis en comparaison des gorilles. Ils disposent certes de verdure et d’immense palmier pour ombrager leur domaine mais non pas de vastes zones buissonneuse comme leurs cousins et c’est ce qui est, pour ma part, le défaut principal de cette belle présentation.

Image
Premier point d’observation de l’enclos

Image
Continuité de l’enclos

Image
Continuité de l’enclos

Image
Second point d’observation de l’enclos

Image
Continuité de l’enclos

Image
Point de vue depuis la caverne

Les colobes d’Angola (Colobus angolensis palliatus) et les aigles couronnés (Stephanoaetus coronatus) sont présentés en face de l’installation des bonobos. Encore une fois le zoo s’est servi de la topographie du terrain pour créer des volières profondes, tout en hauteur et dont le visiteur n’a accès qu’à une partie seulement. Les deux espèces sont présentées l’une à coté de l’autre pour montrer le lien prédateur/proie qui existe entre le colobe et l’aigle et, un peu comme nous avons pu le voir pour les kopjes avec les aigles bateleurs et les suricates. Les colobes d’Angola, superbe espèce qui se différencie de son cousin guéréza par ses huppes de poil sur la tête et les bajoues et que l’on ne voit que trop peu en Europe, dispose ici d’une belle installation en filet tendu typique des nouvelles installations du zoo. La création de plate forme rocheuse sur plusieurs hauteurs offre aux singes différents niveaux d’évolution et des zones de repos en retrait des visiteurs. De nombreux agrès, branchages et cordages on été rajouté à l’installation mais le point le plus intéressant est certainement le fait d’avoir construit la volière autour des troncs massifs de cinq superbes palmiers qui offre, d’une part l’ombrage de leur zone, ainsi que de multiples enrichissement naturel avec leur écorce, fruit et feuilles. A noter qu’avec une quinzaine de primates la société zoologique de San Diego possède le plus grand groupe reproducteur hors Afrique de colobe d’Angola de cette sous espèce.
Les aigles couronnés quand à eux disposent du même concept de volière à filet tendu. Un peu plus grande de superficie (vu la taille spectaculaire de ces aigles) cette volière héberge l’un des rares couples reproducteur au monde d’aigle couronné qui est considéré comme le plus puissant aigle africain. San Diego fut le premier zoo au monde a enregistré la naissance d’un poussin en 1996 et depuis celui-ci d’autres naissances sont venues renforcer ce premier succès, permettant d’augmenter considérablement les connaissances captives sur l’élevage et l’évolution des poussins. Encore une fois la topographie du canyon permet au visiteur de se situer au sommet de la volière des aigles et ainsi de pouvoir admirer derrière les branchages des arbres le vaste nid de ces superbes rapaces.

Image
Volière des colobes d’Angola

Image
Dans la continuité de la volière des colobes, celle des aigles couronnés

Image
Volière des colobes d’Angola

Image
Groupe de colobes d’Angola

Image
Aigle couronné

En continuant son chemin, et en revenant sur ces pas le long de l’enclos des bonobos, le visiteur repasse devant les volières des calaos et des touracos, mais cette fois par la seconde allée lui permettant d’observer les espèces terrestres, pour arriver à l’entrée de la grande volière africaine la «Scripps Aviary». Cette seconde grande volière tiens son nom d’Ellen Browning Scripps. Née le 18 Octobre 1836 à Londres dans une famille modeste, cette jeune femme migra du royaume unis avec sa famille pour les Etats-Unis d’Amérique en 1873 avant de s’installer en 1896 en Californie sur le comté de La Jolla à une trentaine de kilomètres au nord de San Diego. Mais en 1900, suite à la mort de son frère Georges H., Ellen Browning se retrouva héritière d’une des plus grosses fortunes de Californie. Ayant toujours vécu modestement et ne voyant pas l’intérêt personnel d’une telle fortune Ellen Browning décida alors de tourner sa vie vers l’humanitaire, la recherche et les œuvres caritatives, tout en gardant une grande part d’anonymat dans la plupart de ces dons ( Scripps institution of oceanography (1903), le Scripps Aquarium maintenant Birch Aquarium at Scripps (1915), le Scripps Park de la Jolla (1915), le Scripps Memorial Hospital de la Jolla (1924), la Scripps clinic et le Scripps research Institute de la Jolla (1924), le collège Scripps de Claremont (1926) et les cottages Scripps du campus universitaire de San Diego (1931). A sa mort en 1932, et comme dernier hommage d’adieu, Miss Scripps légua sa résidence à la ville de San Diego pour y créer le musé d’art contemporain mais sa trace est toujours visible comme nous avons pu le voir à bon nombre d’endroit du comté de San Diego.

Image
Plaque commémorative en l’honneur d’Ellen B. Scripps

Image
Plaque descriptive de la zone Gorilla tropic sur l’allée de visite

Et maintenant vous me direz « superbe histoire, mais quel rapport avec le zoo de San Diego ?». Et bien dès la création du zoo en 1916 Ellen B. Scripps amena son soutien au projet des frères Wegeforth et fut l’une des grandes supportrices pour la création d’un zoo de renommée internationale à San Diego. Ces multiples dons permirent aux premiers jours du zoo de pouvoir créer toutes les clôtures de délimitation du périmètre du zoo (neuf milles dollars) et de créer les premières fosses à lions en 1923 (actuellement enclos des doucs). En 1924 un nouveau don de sa part permis la construction des fosses à ours et d’un double enclos pour la présentation des tigres de Sumatra. Enfin en 1926 elle finança cinquante mille dollars pour la construction de l’hôpital et l’institut de recherche biologique du zoo. Mais sa plus belle réalisation fut certainement cette superbe volière, la première de l’histoire du zoo et qui, maintenant, est représentative et emblématique de l’image de San Diego. Inaugurée en 1923 pour accueillir les oiseaux de marais et les échassiers, celle-ci, avec une longueur de quarante six mètres, vingt deux mètres de large à un bout et dix huit à l’autre et vingt sept mètres de hauteur repoussait toutes les dimensions des grandes volières de l’époque, et devenait la plus grande au monde. Mais l’histoire de cette volière ne s’arrêta pas là. Avec l’arrivée de Charles Schroeder à la direction du zoo en 1953 et sa multitude de projets, la Scripps aviary devena le centre d’un projet ambitieux qui alla la faire entrer à jamais dans l’histoire zoologique.
Petit rappel : 1957 voit s’ouvrir à San Diego le plus grand zoo pour enfant et ses nombreuses présentations dédiées aux jeunes visiteurs, présentations axées sur les mammifères…mais aussi sur les oiseaux. A l’époque aucune tentative de mise en contact entre le publique et les oiseaux n’avaient été tenté, même pensé, dans aucun parc, de peur multiples (accidents, perte de volatiles, attaque envers les visiteurs ou les oiseaux). Charles Schroeder décida alors de réétudier le problème et tenta une première expérience au zoo pour enfant de San Diego. Sous sa demande, le génial designer Chuck Faust créa un concept de deux premières volières d’immersion permettant le contact direct entre le visiteur et l’animal. Servant un peu de prototype à ce genre de construction, les volières s’axèrent alors sur de petites espèces familières des enfants et peu délicates comme les perruches et les cailles. Et la réussite fut encore une fois au rendez vous. Les enfants circulaient librement, par le biais d’un double sas d’entrée et de sortie, au milieu des perruches multicolores et des cailles qui courraient partout sans qu’aucun problème n’arrive. Mais cette réussite n’était que la première phase du projet ambitieu de Schroeder, et s’il avait réussi sur deux petites volières il pouvait maintenant le tenter sur la grande volière du zoo, la Scripps aviary. Les dimensions de celle ci furent donc revues pour les nouveaux aménagements et de nouvelles passerelles furent construites à l’intérieur pour accueillir les visiteurs. Le but était simple, enlever encore une fois les barrières et permettre aux visiteurs de s’imprégner encore plus de la vie animale. Quand les travaux prirent fin en1958, les premiers visiteurs pénétrèrent dans un nouveau concept novateur et la Scripps aviary entrait dans l’histoire des parcs zoologiques en devenant la première grande volière d’immersion au monde.

Image
Vue sur la Scripps aviary depuis l’allée de visite

Image
Entrée de la grande volière africaine

Aujourd’hui le visiteur peut donc pénétrer dans cette zone consacrée maintenant aux espèces africaines. De conception identique à l’Owen rainforest, deux sentiers de visite différents sont proposés serpentant entre les bassins, les cascades et la végétation luxuriante (l’un au sommet des cascades et l’autre en contrebas de la volière), ou l’on pourra y découvrir des barbus du Sénégal (Lybius dubius), eurocéphales de Ruppell (Eurocephalus rueppelli), gris du Gabon (Psittacus erithacus erithacus), tisserins de Reichenov (Ploceus baglafecht reichenowi) rolliers à ventre bleu (Coracias cyanogaster), un grand groupe de pigeon rameron (Columba arquatrix), tourterelles maillées du Sénégal (Streptopelia senegalensis), spatules africaine (Platalea alba),les rares ibis huppé de Madagascar (Lophotibis cristata urschi), touracos de Livingstone (Touraco livingstonii livingstonii), touracos pauline (Touraco erythroiophus), touracos de Ross (Musophaga rossae), spréos à longue queue (Cosmopsarus reglius), martins pêcheur à poitrine bleue (Halcyon malimbicus) et ,l’une des fierté du zoo, un groupe reproducteur de becs ouvert africain (Anastomus lamelligerus) et de couas huppés (Coua cristata). Plus encore que la volière asiatique, cette volière africaine donne vraiment l’impression de se trouver dans une mini forêt tropicale reconstituée. La taille des arbres et des plantes atteint une dimension telle qu’il se créé un véritable dôme végétal ou la lumière filtre très peu au point que la prise de photos au niveau du sentier situé en contrebas devient presque impossible. (D’où le peu de clichés fiables ramenés)

Image
En guise de photos voici les espèces peuplant la Scripps aviary…désolé
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar will » Mercredi 11 Février 2009 13:30

C’est par cette grande volière que se termine cette dernière zone bioclimatique axée sur l’Afrique tropicale. La sortie du «Gorilla Tropic» nous ramène directement au niveau du «Monkey Trails and Forest Tales» et de sa dernière installation que nous n’avons pas encore vue, le bassin en aqua-vision des hippopotames nains et des crocodiles africains à museau fin.

Image
Poste d’observation des petites espèces du Monkey Trail. A gauche de celui-ci la zone des gorilles, et à la droite le bassin des hippopotames nains

Image
Nouvelle zone des petites espèces du Monkey Trail

Image
Terrarium des gerrhosaures, tortues à carapace plate et scinques

Celle-ci se compose d’une sorte de zone couverte où sont présentées au publique différentes petites espèces de reptiles et d’arthropodes dont des pythons d’Angola (Python anchiaetae), scorpions empereur (Pandinus imperator), vipère heurtante (Bitis arietans), uroplates à queue plate de Madagascar (Uroplatus fimbriatus), vipère du Gabon (Bitis gabonica rhinoceros), scorpion africain (Hadogenes troglodytes), des crocodiles à front large (Osteolaemus tetraspis tetraspis), des tortues péluse noirâtres (Pelusios subniger subniger), iule géant africain (Archispirostreptus gigas) en cohabitation avec des geckos géants de Madagascar (Phelsuma madagascariensis grandis), des cordyles cataphractes ou zonure (Cordylus cataphractus) en cohabitation avec un spécimen de fouette queue de Somalie (Uromastyx macfadyeni) et des tortues homopodes aréolé (Homopus areolatus) et pour finir des gerrhosaures à ligne jaunes(Gerrhosaurus flavigularis) en cohabitation avec des tortues à carapace souple (Malacochersus tornieri) et des scinques à cinq lignes (Mabuya quinquetaenitia margaritifer).

Image
Tortue à carapace plate

Image
Fouette queue de Somalie

Image
Crocodile à front large

Image
Gerrhosaure à ligne jaune

Image
Uroplate à queue plate de Madagascar

Image
Vipère heurtante

La plupart de ces terrariums sont corrects voir très réussi, offrant suffisamment d’espace pour la plupart des espèces présentées, recréant fidèlement les milieux d’origine des différentes espèces et informant sur les particularités de certaines. Petit bémol cependant avec la taille des terrariums à crocodiles et vipères qui restent pour moi trop petit pour de tels animaux.
Une fois fait le tour de toutes ces petites espèces on débouche sur l’observatoire des hippopotames nains et leur bassin. En décrivant précédemment les vastes volières à primates du «Monkey Trail» j’ai évoqué l’une d’elle où cohabitent mandrills, cercopithèques pétauriste, cercopithèques de Wolf, céphalophes bleu et céphalophes à flanc roux ainsi qu’une sixième espèce. Et bien la voici, il s’agit de l’hippopotame nain (Hexaprotodon liberiensis). Les deux individus du zoo, Francesca la femelle née en 1991 et Elgon, le mâle né en 2003, ont ainsi pris possession de ce tout nouveau bassin qui est bien loin de ressembler à leur ancien enclos autrefois situé sur le plateau d’ «Elephant Mesa». Ressemblant à un bord de berge celui-ci se compose d’une vaste zone aquatique d’une bonne quinzaine de mètres de longueur qui se prolonge en fond d’enclos en vaste plage ou les animaux peuvent se reposer. Deux abris (dont l’un très réaliste avec faux talus, racines et tronc d’arbre) ainsi qu’une importante végétation tropicale viennent compléter les lieus. A côté des hippopotames nains, et dans la continuité de l’enclos et du bassin, se trouve aussi la présentation des crocodiles africains à museau fin (Crocodylus cataphractus). Les quatre jeunes sauriens disposent d’un vaste point d’eau, aussi en aquavision, et la simple utilisation de rocher, de racines et de végétaux entres les crocodiles et les hippopotames donnent un côté très réaliste à cette présentation.

Image
Vue générale du bassin en aqua vision des hippopotames nain. A l’extrème droite le bassin des crocodiles africains à museau fin

Image
Vue détaillée de la première plage des hippos et des structures pour les primates

Image
Qui a dit que les arbres ne rentraient pas dans les volières ???

Image
Continuité de l’enclos avec la seconde plage

Mais la grande réussite de cette installation est d’une part sa conception, car lorsque l’on passe côté primate à aucun moment on envisage que derrière le léger dénivelé que créé le terrain se cache en faite un vaste bassin (la végétation et la mise en scène est telle que l’on pourrait penser que cet enclos se divise en fait en deux parties bien distinctes), et d’autre part la géniale cohabitation primates/antilopes/hippopotames. Même si Elgon et Francesca n’ont pas accès à la zone boisée des céphalophes et des singes (par soucis de conservation des végétaux), toutes les espèces de cette volière peuvent circuler librement sur la plage de ces derniers. Il n’est donc pas anormal de voir un céphalophe venir s’abreuver près de la zone aquatique ou un cercopithèque venir se servir dans les fruits destinés aux hippos. Et c’est une très bonne chose, pour les animaux qui voient leur vie un peu moins monotone et leur milieu enrichi de milles comportements et odeurs, mais aussi pour le publique qui reste trop habitué à ne voir que des cohabitations d’espèces du même genre. L’image d’un singe s’alimentant à côté d’un hippopotame est pour lui surréaliste, et l’interpelle dix fois plus qu’un zèbre à côté d’une girafe. Le fait d’utiliser de telle taille de volière permet aussi, comme nous l’avons vu, l’évolution à un niveau d’espèces terrestres et à un autre celles arboricoles, et de donner une idée de grandeur et de démesure à la présentation ou d’un coup la vision des choses ne s’arrête plus à deux ou trois mètres de hauteur comme dans une cage normale. On s’étonne alors, du moins dans un zoo de ville, à voir évoluer les singes au sommet des arbres et de voir subitement un mangabey ou un cercopithèque gravir six ou sept mètres de hauteur en quelques bonds. Ce concept est donc un bon moyen de bousculer les choses et d’aller de l’avant vers de nouvelles cohabitations entre petites et moyennes espèces terrestres et arboricoles sur un même terrain, tout en restant dans la limite du faisable. Enfin, comme me l’a fait remarquer un ami, ce type de présentation est un bon compromis pour les zoos limités en place et qui ne peuvent se permettre la création de vastes iles boisées qui favorisent ces conditions de vie.

Image
Une des grandes réussites avec le projet Monkey Trail, la cohabitation mandrills, cphalophes, cercopithèques et hippopotames nain sur un même territoire

Image
Cercopithèque de Wolf au sommet de la volière

La visite du zoo de San Diego touche à sa fin et nous allons nous rapprocher de la sortie en empruntant cette fois le circuit supérieur du «Monkey Trail»situé à plus de six mètre au dessus du sol, et ainsi circuler à hauteur des primates arboricoles. Le tracé des passerelles suspendues permet de revoir les trois grandes volières abritant les singes africains: mandrills, cercopithèques pétauristes, mangabeys noirs, cercopithèques de Wolf et les rares mangabeys à ventre doré. La conception de zones ou de volières avec passerelle surélevée pour faciliter l’observation d’espèces arboricoles est un procédé qui commence à voir de plus en plus le jour dans certains grands zoos mondiaux (San Diego, Singapour, Omaha). Pour ma part ce choix de circuit est peut être bénéfique au changement de mentalité, car en plaçant le visiteur au même niveau que ces espèces forestières celui se trouve plus sensibiliser à la notion et à la différence d’espèce terrestre/arboricole. Les besoins et la protection des forêts tropicales prennent alors toutes leurs valeurs, et on commence à s’interroger sur le devenir de ce colobe ou de ce cercopithèque si son arbre qui le place en face de nous venait à disparaitre.

Image
Indication du circuit des passerelles du Monkey Trail

Image
Vue sur les volières des primates

Image
Volière des mangabeys noirs

Image
Vue générale de la volière abritant les mandrills, cercopithèques de Wolf, céphalophes et hippopotames nain. Au fond les filets plus clair correspondent à la Parker aviary
(Photo prise depuis le Skyfari)

Image
Même volière vue de face, avec au premierplan les rarrissimes figuier de l’île Socotra

Image
Volière des mangabeys noirs
(Photo prise depuis le Skyfari)

Image
Mangabey à ventre doré

Le publique pourra donc, au grès de son évolution «arboricole», s’installer sur un des nombreux bancs de ce chemin suspendu et profiter pleinement de la grâce et de l’évolution des primates, ou s’informer sur les conditions de vie et les menaces qui pèsent sur les différentes espèces par le biais de tout nouveaux panneaux informatifs très bien conçus et disséminés le long du chemin. Comme pour toute nouvelle zone à thème, il pourra aussi découvrir de nombreux arbres et plantes tropicales, le plus souvent originaire d’Afrique ou d’Asie et qui, dans les années à venir, formeront une petite canopée tropicale qui viendra s’étaler le long de ce chemin suspendu.

La passerelle se termine avec une dernière espèce de primate africain, le cercopithèque de l’hoest (Cercopithecus lhoesti). Au même titre que le mangabey à ventre doré, le cercopithèque de l’hoest fait parti de ces espèces présentées dans l’ancienne Monkey Yard et pour lequel le nouveau cœur du zoo a été construit. Extrêmement rare en captivité, le zoo de San Diego se glorifie de posséder l’un des seuls groupes reproducteurs de cette superbe espèce aux Etats-Unis et d’enregistrer depuis 1994 (date de la première réussite de reproduction de cette espèce à San Diego et dans tous les Etats-Unis) plusieurs naissances et élevages réussis.
Nous croisons une dernière volière hébergeant différente petites espèces d’oiseaux de brousse africains comme les souimangas à ventre jaune (Nectarinia venusta), coliou huppé (Urocolius macrourus), ganga à ventre brun (Pterocles exustrus), merle améthyste (Cinnyricinclus leucogaster), barbu à croupion jaune (Pogoniulus billineatus), tourterelle masquée (Oena capensis capensis), capucin nonette (Lonchura cucullata), beaumarquet melba (Pytilia melba), amadine à tête rouge (Amadina erythrocephala) et surtout le seul groupe de tisserin ou républicain sociaux (Philetairus socius) des Etats-Unis, et la visite s’achève en débouchant devant la lagune des flamants du cuba. Un dernier passage dans les différentes boutiques de l’ «Entry Plaza» pour faire le plein de documents et de bouquins et nous quittons ce fabuleux zoo avec des souvenirs plein la tête.

Image
Volière des cercopithèques de l’hoest


Image
Continuité de la volière
Image
Cercopithèque de l’hoest

Image
Dernière volière de la visite, celle des oiseaux de brousse dont notamment le groupe de tisserin

Image
Présentation à côté de la volière de différents nids de tisserins

Image
Dernier passage en fin de soirée dans la grande volière asiatique

En conclusion le zoo de San Diego propose une grande et belle découverte du monde animal. La visite en une seule journée est bien sûr faisable, mais avec la taille d’un tel zoo (tout comme d’autres institutions mondiales) une visite sur deux jours est conseillée pour profiter un maximum des animaux. La société zoologique a su développer au fil des ans un parc d’une renommée internationale que ce soit au niveau des installations, des espèces qu’elle possède ou de sa réussite dans leur élevage. Il ne faut pas oublier non plus l’énorme travail de préservation et de conservation qui fait de San Diego l’un des leaders mondiaux dans ce domaine. San Diego a su marqué et faire avancer l’histoire zoologique de nombreuses fois et se place maintenant dans ces grands parcs mondiaux sans qui beaucoup n’existeraient pas aujourd’hui. Il fit la renommée des Etats-Unis dans le passé en terme de zoologie et compte bien reprendre cette place qui lui appartient. Enfin si un jour vous êtes de passage dans cette ville, poussez votre curiosité jusqu’au Wild Animal Park qui, malgré son côté plus commercial, reste un très bon complément de visite et l’un des plus beaux safaris parc au monde.
will
 
Messages: 587
Enregistré le: Samedi 24 Juin 2006 16:21

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar Magnardf » Mercredi 11 Février 2009 15:19

:shock: Je suis vraiment impressionné par la taille de ce compte-rendu ! Je te remercie pour toutes ces belles photos et ces informations très intérressantes... :D San Diego Zoo est vraiment le parc le plus proche de mon idée actuelle des parcs zoologiques.
Magnardf
 
Messages: 598
Enregistré le: Lundi 14 Juillet 2008 16:34

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar Scuderia » Mercredi 11 Février 2009 17:58

Splendide compte rendu !! :shock:
Vraiment merci pour ces photos et informations !
Magnifique zoo ! :D
"Il y a un plaisir plus grand que celui de tuer: celui de laisser la vie." James-Oliver CURWOOD
"Si nous prenons la NATURE pour GUIDE, nous ne nous égarerons jamais." Cicéron
Avatar de l’utilisateur
Scuderia
 
Messages: 785
Enregistré le: Jeudi 07 Juin 2007 23:13
Localisation: Lille-Orléans

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar Antoine6259 » Mercredi 11 Février 2009 19:15

Merci pour ce compte-rendu particulièrement complet !

Cependant, j'avoue que je suis quelque peu déçu quand même par ce zoo que je pensais être une référence. Certes, la collection semble vraiment très complète je ne le cache pas. Le zoo est agréable pour le visiteur, mais sinon je trouve que les enclos ne sont pas à la hauteur. Les reptiles et les amphibiens je trouve ça très bien (ça fait un peu penser aux vivariums du Jardin des Plantes, mais avec en plus de beaux enclos extérieurs pour les grandes espèces.) Les singes je trouve que c'est plutôt bien (très beau l'installation des gorilles je trouve !) les oiseaux aussi (parfois c'est même magnifique !)
Mais le reste je trouve que c'est plus que moyen... On dirait un peu Beauval (d'après les photos que j'avais vues) avec beaucoup de volières grillagées à la suite, pas forcément bien grandes (les félins ne sont pas les animaux préférés visiblement...) Les grands herbivores, à part la végétation qui forcément n'est pas la même, j'ai l'impression d'être au zoo de Vincennes ? Et c'est vraiment dommage car avec leur climat, ils pourraient surement reconstituer des biotopes superbes...
Pour le climat justement, je suis un peu scandalisé quand je vois des Takins (dans un enclos vraiment laid en plus) ou des ours polaires :shock:
Et je trouve ridicule cette exhibition d'animaux...
Antoine6259
 
Messages: 5790
Enregistré le: Dimanche 16 Décembre 2007 13:53

Re: Compte rendu du zoo de San Diego

Messagepar didier » Dimanche 15 Février 2009 23:28

Je prendrai le temps de lire tout çà quand j'en aurai le temps , une proposition (et non une critique :wink: ) , pourquoi ne pas le présenter en plusieurs parties (4 ou 5 par exemple) sur plusieurs semaines , je crains que certains aient été un peu déroutés par la longueur de ce compte-rendu , dûe à la collection assez incroyable de ce parc .
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
didier
 
Messages: 15735
Enregistré le: Samedi 13 Août 2005 10:28
Localisation: charenton-le-pont

Suivante

Retourner vers Comptes-rendus de visites

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 37 invités

Tigre en mouvement