Le Refuge de l'Arche

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Le Refuge de l'Arche

Messagepar maxime » Dimanche 11 Mai 2008 14:43

Le Refuge de l'Arche
Route de Ménil Saint-Fort
53200 Château-Gontier


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"A La Croisée Des Regards"


"Quand j'ai fondé le Refuge, je voulais faire racheter la bêtise humaine"

Christian Huchédé



Informations pratiques pour le bon déroulement d'une visite :

Horaires d'ouverture :

De novembre à février : 13h30 - 18h00

Mars - Avril - Septembre - Octobre : 10h00 - 18h00

De Mai à août : 9h30-19h00

Tarifs d'entrée :

Adultes : 7 €
Enfants (De 3 à 12 ans) : 5 €


Le parc en chiffres :

Date d'ouverture : 1974

900 animaux appartenant à 120 d'espèces

14 hectares

100 000 visiteurs par an


L'objectif :

"Accueillir les animaux de la faune locale, trouvés blessés ou malades, qui, après avoir été soignés, sont relachés dans le milieu naturel; et animaux sauvages ou domestiques devenus trop encombrants pour leurs propriétaires, qui viennent finir leurs jours dans un refuge unique en France"


Le Personnel :

Fondateur (Et directeur jusqu'en 2007 après 34 années de service au Refuge) : Christian Huchédé
Directeur actuel : Yann Huchédé


Historique :

L'histoire de Christian Huchédé, le célèbre fondateur du Refuge de l'Arche, remonte à 1968 (Où il était alors connu pour s'occuper des oiseaux blessés); des jeunes de Château-Gontier lui apportent un cormoran, estropié par un tir de fusil. Confié au célèbre naturaliste sarthois, Jacques Bouillaut, ils réussiront à sauver l'animal, qui avait été touché par des chasseurs.

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Au retour, les jeunes qui avaient accompagné l'homme, révoltés par cette nouvelle, décidèrent de se mobiliser en faveur de la protection des oiseau, et de crééer "Le Club Chouette", section locale d'une fédération nationale ayant pour but de protéger et d'aider les oiseaux locaux.

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Très vite, les gens de la région apprirent qu'un groupe de jeunes s'occupaient d'oiseaux. Ils commençèrent donc à amener chez Christian des oiseaux tombés du nid, des oiseaux blessés retrouvés au bord des routes. Puis, fort d'une réputation grandissante, l'inévitable devait arriver : "Par la suite, j'ai recueilli de petits mammifères et très vite s'est posé le problème des animaux qui ne pouvaient pas être relâchés à cause d'un handicap ou d'une trop forte imprégnation. Il a donc fallu prendre en charge tous ces animaux et avec les moyens du bord, nous avons construits des cages et des installations diverses dans mon jardin", explique-t-il.

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Après deux années d'existence, le Club Chouette était devenu une structure un peu trop petite. Les animaux blessés arrivaient fréquemment et la place commençait sérieusement à manquer, le jardin de Christian Huchedé ne pouvait plus accueillir de nouveaux pensionnaires. Le district de Château-Gontier, trouvant l'idée intéressante de crééer un centre de récupération d'animaux, acquit la parcelle d'un hectare et la mit à disposition de ce qui allait devenir le Refuge de l'Arche. La première pierre fut posée le 5 mars 1974 !

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Lorsque Christian Huchedé s'aperçut que le refuge allait devenir trop petit, il dut très vite faire appel aux élus locaux pour demander une extension. Accordée, celle-ci tardera à venir puisqu'il faudra attendre 1987 pour que l'association bénéficie d'une superficie de terrain à la hauteur de leur mission : 10 hectares !
Aujourd'hui, cet étonnant parc unique en France tourne à plein régime, et compte même parmi ses pensionnaires des fauves et de nombreux animaux exotiques, qui vivaient dans des conditions déplorables chez des particuliers ou dans des cirques.

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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar maxime » Dimanche 11 Mai 2008 14:44

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Après avoir franchi l’entrée du Refuge de l’Arche et parcouru quelques mètres sur un sentier bétonné, le visiteur se retrouve rapidement confronté à un petit sas qui lui permet de pénétrer à l’intérieur de la première réalisation du parc, consacrée à la présentation d’oiseaux aquatiques. C’est ici, au cœur d’un volume de près de 4000 m3 inauguré en 1995, planté d’arbres et agrémenté d’une cascade zocheuse qui se jette dans un vaste bassin, que vit en totale liberté au milieu du public des goélands argentés (Larus argentatus), des hérons cendrés (Ardea cinerea), des hérons garde-bœufs (Bubulcus ibis), des cigognes blanches (Ciconia ciconia), et quelques ibis sacrés (Threskiornis aethiopicus), retrouvés blessés ou malades dans la nature, qui terminent agréablement leur vie dans cet environnement presque naturel.

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Volière de contact pour oiseaux aquatiques

Ce fut également le lieu de vie, pendant plus de 50 ans, de l’un des emblèmes du Refuge, et plus particulièrement de Christian Huchédé : Isis, la cigogne blanche.

« L’histoire d’Isis, la cigogne aveugle, vedette du Refuge :"

Au cours d'un vol de migration, une cigogne blanche, qui sera nommée par la suite « Isis », se jette dans les fils électriques à haut tension, tombe au sol et devient définitivement aveugle Laissée dans la nature, elle n'avait aucune chance de survie. D'abord recueillie dans un zoo où elle a été filmée en 1953, Isis a été confiée au Refuge de l'Arche il y a plus de 20 ans, où elle a été accueillie par Christian Huchédé. Doyenne des cigognes, elle s’est éteinte en 2007, à l’âge de plus de 50 ans, touchant profondément l’ensemble du parc, et plus particulièrement son fondateur, qui a fait pour cette raison de l’année 2007 « La plus triste ».

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Goéland argenté (Larus argentatus)

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Héron cendré (Ardea cinerea)

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Héron garde-bœuf (Bubulcus ibis)

Quelques oiseaux, principalement de basse-cours, si l’on excepte la présence de quelques faisans dorés (Chrysolophus pictus) et de faisans de Lady-Amherst (Chrysolophus amherstiae), bénéficient de petites volières alignées sur l’un des côtés du chemin.

Après avoir effectué le tour complet de la grande volière, le visiteur peut regagner l’orée du bois, et découvrir une large allée entourée de petites volières, souvent anciennes, où vivent des rapaces (Principalement européens) qui ne peuvent être relachés dans la nature (Amputés, aveugles, imprégnés de l'homme...) retrouvés blessés après avoir percutés des lignes électriques, ou pris dans des barrières à fils de barbelés ; et quelques petits oiseaux exotiques devenus trop encombrants pour les particuliers qui les détenaient.

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Allée entourée de volières pour rapaces (à gauche) et oiseaux exotiques (à droite)

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Exemple de volières pour rapaces nocturnes, ici occupée par les chouettes chevêches

Parmi les espèces présentées, citons la présence de buses variables (Buteo buteo) et de vautours charognards (Necrosyrtes monachus), qui cohabitent dans la plus vaste, un corbeau freux (Corvus frugilegus), des hiboux moyens-ducs (Asio otus), des chevêches d’Athéna (Athene noctua), petites chouettes diurnes, des effraies des clochers (Tyto alba), des perruches kakarikis à front rouge (Cyanoramphus novaezelandiae), des perruches ondulées (Melopsittacus undulatus) en grand nombre et de toutes mutations de couleur, des mainates religieux (Gracula religiosa), plusieurs espèces d’inséparables (Agapornis roseicollis – Agapornis personnata – Agapornis fischeri), des merles bronzés pourpre (Lamprotornis purpureus) et deux amazones à nuque jaune (Amazona auropalliata auropalliata)

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Hibou moyen-duc (Asio otus)

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Chevêche d'Athéna (Athene noctua)

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Buse variable (Buteo buteo)

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Amazone à nuque jaune (Amazona auropalliatta auropalliata)

Un chien de prairie à queue noire (Cynomis ludovicianus), qui vivait chez un particulier dans un appartement, où il a été apprivoisé, a trouvé refuge à l’Arche il y a quelques années, où il dispose d’une petite cage autrefois occupée par des chinchillas, réaménagée pour l’occasion, et dont le sol a été recouvert d’un substrat de sable, où il peut creuser de petites galeries. A ses côtés, un important groupe de dégues du Chili, aussi appelé octodons (Octodon degus), ne cesse de s’agrandir, ces petits rongeurs que l’on trouve de plus en plus en animaleries, faisant désormais partis des N.A.C. (Nouveaux Animaux de Compagnie) très demandés par le public.
Des aras chloroptères (Ara chloroptera), des aras bleus et jaunes (Ara ararauna) et une dizaine de gris du Gabon (Psittacus erithacus) occupent juste en fade de plus spacieuses volières, récemment rénovées et agrandies.

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Rangée de cages pour rongeurs

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Dègue du Chili, aussi appelé octodon (Octodon degus)

Avant de redescendre vers la partie basse du parc, le visiteur doit longer une rangée de trois petites cages grillagées aménagées en hauteur, à la lumière d’une clairière, où séjournent provisoirement les dernières acquisitions du Refuge, avant d’être transférés vers leurs enclos respectifs, ou relâchés dans le milieu naturel. Lors de ma visite, j’ai pu y observer un jeune ragondin (Myocastor coypus), et un suricate (Suricatta suricata).

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Jeune ragondin (Myocastor coypus)

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Suricate (Suricatta suricata)

En empruntant une pente douce qui permet au public de retrouver la partie forestière, le visiteur découvre sur sa droite une petite volière aménagée sous le couvert des chênes voisins. Un groupe de ratons-laveurs (Procyon lotor) y bénéficie de structures d’escalades et de plateformes en bois, tandis qu’une petite rivière traverse le tout.

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Enclos des ratons-laveurs

« L’histoire des ratons-laveurs voyageurs… » :

Les premiers ratons-laveurs sont arrivés au Refuge en 1998 de chez des particuliers de Montpellier où ils vivaient dans une villa. Un troisième individu, une petite femelle, est par la suite arivée clandestinement en France par bateau. En fait, elle s’est trouvée enfermée malencontreusement dans un container qui transportait des marchandises en provenance des Etats-Unis. Elle y est donc restée enfermée pendant plus d’un mois. A l’ouverture en France, elle s’est précipitée dans une flaque d’eau qui avait été mise à sa disposition au centre de soins de Rouen, où elle a été apportée par les dockers qui l’ont retrouvé. Elle a été transférée un an plus tard à Château-Gontier, en 1999, et y a retrouver les deux autres individus.

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Raton-laveur (Procyon lotor)

La première espèce de félin que rencontre le visiteur, le puma (Puma concolor), représenté par deux individus, dispose plus loin d’un petit enclos grillagé, recouvert d’un filet, construit en pente douce sur l’une des collines de Château-Gontier. Agrémenté de deux petites plateformes en bois et planté de quelques arbustes, il est tout de même regrettable que les animaux n’y bénéficient d’aucun lieu où se distraire de la vue du public.

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Enclos des pumas

« L’histoire d’Isis, femelle puma apprivoisée… » :

La femelle pésentée au parc, nommée « Isis », vivait dans encore une fois illégalement chez un astrologue, qui possédait également 2 léopards, qu’il élevait dans son logement, et qu’il avait partiellement apprivoisé. Il a subitement dû quitter la France, et ses 3 fauves se sont retrouvés sans lieu d’accueil, jusqu’en 1997, où le Refuge de l’Arche pu accueillir Isis.

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Puma (Puma concolor)

A leurs côtés, un serval (Leptailurus serval), petit chat sauvage africain arrivé en juillet 2001, encore une fois illégalement retrouvé chez un particulier suisse; occupe une cage grillagée aménagée en profondeur, et garni de quelques structures en bois.

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Enclos du serval

En redescendant vers le grand point d’eau, qui forme, entre les collines Château-gontiers, la partie la plus basse du Refuge ; le visiteur peut découvrir sur sa droite un large enclos en pente, qui, avec son sol terreux garni de rochers et ses grands arbres, semble avoir été laissé naturel pour l’accueil du groupe de chevreuils (Capreolus capreolus), qui l’occupe.

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Enclos des chevreuils

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Chevreuil (Capreolus capreolus) mâle

Nous pouvons désormais longer le grand étang qui aura servi, dès 1988, de lieu d’aménagement pour une partie des primates du parc, qui y dispose de larges îles.
Une seule espèce est visible sur le premier sentier que nous empruntons, les deux autres le seront plus tard dans la visite. Il s’agit du babouin de Guinée (Papio papio), singe africain moins commun en captivité que son cousin l’hamadryas, dont on préfère l’élevage en Europe. Deux îles au sol sableux, reliés entre elles par l’intermédiaire d’un petit ponton en bois leur ont été attribuées il y a maintenant 20 ans, alors que les premiers spécimens venaient d’arriver. Aujourd’hui, ils sont plus d’une trentaine à vivre dans cet environnement à l’aménagement pauvre si l’on excepte la présence de quelques troncs nus, et des naissances sont régulièrement enregistrées au sein du groupe, augmentant chaque année l’effectif de la colonie.

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Iles des babouins

« L’histoire des babouins sauvés de l’horreur d’un laboratoire » :

Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1985, un groupe d’une vingtaine de personnes libère 17 babouins C.N.R.S. de Gif-sur-Yvette. Les primates, captifs depuis de longues années, une calotte en résine vissée sur les os crâniens, servaient aux chercheurs de matériel d’étude pour l’épilepsie photosensible.
Le but de cette libération étant de dénoncer de manière spectaculaire la cruauté et l’inutilité de l’expérimentation animale.
Libérés sans aucune violence, les 17 babouins furent conduits dans la nuit au Refuge de l’Arche (à Château Gonthier) où ils furent soignés (extraction de la calotte en résine et des électrodes) et où ils retrouvèrent très vite leurs habitudes naturelles.


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Babouins de Guinée (Papio papio)

« L’histoire du Bébé Babouin rapporté illégalement en France…Dans une chaussure » :

Revenant d'un voyage en Afrique, des touristes arrivent à passer un bébé babouin à la douane, en le cachant, bien sûr illégalement, dans une chaussure enfouie dans le sac de voyage. Il l'offrent à des amis parisiens qui ne souhaitent pourtant surtout pas posséder d'animaux dans leur appartement. Aucun parc zoologique ne voulant l'accueillir, le Refuge de l'Arche est le dernier recours, et se prête donc volontaire pour le recevoir en 1990.

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Jeunes babouins de Guinée (Papio papio)
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar maxime » Dimanche 11 Mai 2008 14:49

Le visiteur, après s’être attardé devant les nombreux comportements des primates, peut maintenant se diriger vers le secteur consacré à la présentation de carnivores, représentés par 6 espèces de canidés, d’ursidés et de félins. La première installation, inaugurée par le district de Château-Gontier en 1992, est le lieu de vie des ours bruns (Ursus arctos) du Refuge, qui, représentés par 3 individus, disposent de deux grand enclos séparés, aménagés sur une colline de la ville, qui offrent ainsi un relief en pente et un environnement naturel aux plantigrades, au milieu des bassins et des buissons, visibles depuis un observatoire. Ils disposent également de la compagnie de loups de Mackenzie (Canis lupus occidentalis), de coloration noire, pour le premier enclos, et de deux loups gris européens (Canis lupus lupus) pour le second, avec les quels ils cohabitent pacifiquement. Des ours à collier (Ursus thibetanus) et des ours noirs baribals (Ursus americanus) sont également mentionnés sur les panneaux d’identification, mais je n’ai observé aucun spécimen appartenant à ces espèces lors de ma dernière visite.

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Observatoire devant les enclos des ours

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Premier enclos à ours (Ours bruns - Loups de Mackenzie)

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Second enclos à ours (Ours bruns - Loups d'Europe)

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Loup gris d'Europe (Canis lupus lupus)


« L’histoire de Zoë, l’ourse dressée » :

Née dans un zoo français, Zoé a été vendu bébé à un cirque pour être dressée et participer au spectacle. Chaque jour, les heures de dressage ne sont pas appréciées par l’animal qui refuse les contraintes. Cependant, le dresseur insiste car il espère bien mettre au point le numéro qui lui permettra de gagner jour plus caractérielle, et en grandissant, plus agressive voire dangereuse. Lorsque son dresseur meurt accidentellement, une autre personne du cirque décide de reprendre le dressage. Zoé attaque, refusant tout contact, puis chaque fois le même scénario se répète. Le directeur du cirque décide de s’en défaire. Lorsqu’elle arrive au Refuge, elle est placée dans le premier enclos, où elle peut communiquer avec un ours noir du Canada. Au début, elle attaque au travers des barreaux puis se rassure progressivement jusqu’au jour où elle sera mise en présence directe. Apeurée au départ, elle se cache, puis prend de l’assurance pour finalement jouer avec le mâle qui depuis est resté son compagnon.

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Femelle ours brun (Ursus arctos)

« L’histoire de Miljen, sauvé in-extremis de l’horreur bosniaque » :

Il a 8 ans, le poil dru et marron, avec des reflets bruns-dorés, et s’appelle Miljen (Litérallement, « Chéri »), du nom du cinéaste à l’origine du projet de sauvetage de l’ours brun. Docile et peu agressif, il aime et recherche la compagnie des hommes qu’il a toujours côtoyés. Auparavant, il partageait son terrain avec des tigres et des loups, dans le camp d’entraînement d’une organisation paramilitaire serbe baptisée « Les Tigres d’Arkan ». son chef, Arkan, paradait fièrement aux côtés de ses fauves mascottes et défraya la chronique durant les années de guerre aux Balkans jusqu’à son exécution. La propriété et ses résidents ont été cédés à un second homme qui a été emprisonné depuis. Tigres et loups ont alors été placés chez des particuliers au Monte Negro, sauf un retrouvé empaillé dans le hall de l’hôtel attenant à l’ancien camp d’entrâinement bosniaque, près de Banja Luka. Quand à Miljen, le seul à être resté sur place, il déprime depuis deux ans dans une cage de 20 m² avec parfois l’accès à un enclos ceint de hauts murs où le gardien de l’hôtel vient déposer pour lui les déchets de cuisine. Les conditions de détention de l’ours et la destruction prochaine du site ont amené à rechercher un point d’accueil pour Miljen, qui a été trouvé chez Christian Huchédé le 15 avril, où il a pris 120 kilos supplémentaires et atteint le poids normal pour cette espèce, alors qu’ils n’en faisait que 80 en Bosnie.

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Miljen, mâle ours brun (Ursus arctos)

La partie la plus ensoleillée du Refuge, aménagée autour des arbres voisins, permet l’observation des plus grands félins du parc, que sont les panthères (Panthera pardus), les tigres (Panthera tigris) et les lions africains (Panthera leo), qui disposent tous de vastes enclos herbeux visibles par l’intermédiaire de grands promontoires construits à une dizaine de mètres de hauteur.

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Observatoire devant l’enclos des félins

Trois tigres, deux femelles, Cléopatre et Djina, et un mâle, Radja, évoluent dans le premier, le plus petit des trois, qui comprend un bassin, de grands troncs nus et deux buttes de terre sur les quels se reposent les individus présentés au Refuge, qui ont tous été victimes dans le passé de l’erreur humaine, qui en ont fait des bêtes de cirque ou des animaux domestiques

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Enclos des tigres

« L’histoire de Djina, la tigresse devenu jouet vivant… » :

C’est en 1993 qu’est recueilli Djina la tigresse. Un jour, une dame a eu l’opportunité et les moyens financiers d’acheter dans un mauvais zoo, deux bébés tigres. Deux petites femelles qu’elle a habituées à se promener en laisse. Hélas, les tigres connaissent une croissance rapide, et, à l’âge de 10 mois, leur puissance ne leur permettait plus d’être promenés en laisse. Le propriétaire qui avait faire construire un parc à leur attention, les sorti de moins en moins, puis plus du tout. Ces jouets vivants étaient devenus deux grandes tigresses adultes. Délaissées, il arrivait qu’on oublie de les nourrir. Si bien que l’une des tigresses est morte de faim. Le Refuge de l’Arche a alors été contacté pour reccueillir Djina, la suivante, qui était déshydratée. Au début de sa vie à Château-Gontiers, Djina vomissait à chaque repas car son estomac était réduit par manque de nourriture. Au bout de quelques semaines, tout allait bien et Djina a grossi de 50 kg.

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Tigre (Panthera tigris)

Trois panthères se partagent l’enclos suivant, accolé à celui des tigres, où elles vivent dans un environnement devenu naturel, par l’ajout de grands arbres qui apportent ombre et quiétude aux animaux, leur permettant facilement de se dissimuler du regard du public, qui doit être patient pour pouvoir furtivement les apercevoir au détour de la cascade rocheuse aménagée au centre de l’installation. L’un des individus, qui avait été vu en pleine nature dans le Périgord en juillet 2007, fait parti des dernières grandes acquisitions du Refuge.

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Enclos des panthères

« L’histoire de Sambaur, la panthère « vitrine » d’un restaurant… » :

Sambaur est une panthère femelle née au Zoo de Saint-Denis de la Réunion. Elle a été achetée toute petite, élevée au biberon par le proriétaire du restaurant. Elle a grandi en liberté parmi les clients jusqu’au jour où elle n’a plus acceptée d’être chahutée. Une cage a alors été construite dans le hall du restaurant. Bien sûr, de temps en temps, on la sortait pour qu’un client se fasse photographier avec une panthère (Souvenir de voyage…). Lorsqu’elle est devenue adulte, les sorties ont cessées et les journées se sont succédées derrière les barreaux. Les enfants des alentours s’amusaient à la rendre agressive en l’excitant avec des bâtons ou des pierres. Le propriétaire cambodgien a décidé un jour de retourner dans son pays. Il est absolument exclu d’emmener avec lui le félin. Il l’a alors confié à une amie des animaux, membre de l’association de Brigitte Bardot. Très vite, le coût de la nourriture ne pouvait plus être assuré par cette dame puisque la seule viande disponible sur l’île de la Réunion était de la viande d’importation, destinée aux humains, donc, vendue très chère. La fondation Bardot a dans un premier temps, financé cette nourriture mais s’est rendue compte très rapidement que la panthère, âgée de 3 ans avec une espérance de vie de 30 ans, allait coût une fortune. La décision d’importer Sambaur a alors été acceptée par le Refuge de l’Arche en 1984, où elle fut accueillie en juillet de la même année.

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Panthère (Panthera pardus)

Le dernier enclos de la zone, le plus important par sa superficie, est le lieu de vie des lions africains, récupérés dans des cirques ou chez des particuliers qui les détenaient comme un chat dans leur appartement. Aujourd’hui, ils coulent des jours heureux sur un territoire herbeux de près de 1000 m², entre les arbres, les rochers et les collines.

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Enclos des lions

En repassant à proximité de l’aire de jeux et de la boutique, le visiteur peut emprunter le petit sentier sur la gauche qui lui permet de passer entre les deux grandes plaines herbeuses du Refuge, occupées par d’importants troupeaux d’herbivores exotiques.

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Plaine des herbivores

La première, la plus importante, est occupée par des chèvres naines (Capra hircus), des zèbres de Chapman (Equus quagga chapmani), des daims communs (Dama dama), quatre buffles d’eau asiatiques, aussi appelées arnis (Bubalus bubalis) accompagnés de leurs deux derniers rejetons, et quatre dromadaires (Camelus dromedarius), dont une femelle de couleur blanche. Ces deux dernières espèces sont arrivées il y a quelques années d’un commerçant, très affaiblies et relativement maigres. Depuis, ils ont repris du poids et cohabitent paisiblement avec les autres espèces de la plaine au Refuge de l’Arche.

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Buffle d’eau (Bubalus bubalis)

Juste en face, la seconde, elle aussi totalement herbeuse, mais aménagée en légère pente, est aussi le lieu de vie de nombreuses chèvres naines (Capra hicus), mais également de guanacos (Lama guanicoe), d’alpagas (Lama pacos), de nandous (Rhea americana), de mouflons de Corse (Ovis aries musimon) et prochainement d’un watussi (Bos taurus « watussi »), nommé Ramsès, bien que pour le moment isolé.

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Jeune mouflon de Corse (Ovis aries musimon)

Une famille reproductrice de wallabys de Bennet (Macropus rufogriseus) occupe plus loin, depuis 2004, un petit enclos herbeux en pente.

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Enclos des wallabys

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Jeune wallaby de Bennet (Macropus rufogriseus)

Le public, redescendant vers le sous-bois, peut pénétrer dans un petit bâtiment construit dans les rochers artificiels, nommé « La Grotte aux Reptiles », conçu en 1997.

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Entrée du vivarium « La Grotte des Reptiles »

A l’intérieur, règne entre les pierres un climat chaud et humide, permettant une présentation optimale des quelques reptiles qui y vivent dans de grands terrariums vitrés. Il s’agit d’iguanes verts (Iguana iguana), de pythons royaux (Python regius), d’un grand nombre (Plus de 200 !) de tortues de Floride (Trachemys scripta elegans) et, bien que leur enclos était vide lors de ma visite, de crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus), qui bénéficient d’un large bassin dominé par une cascade entourée de plantes grimpantes.

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Vue intérieure du vivarium


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Terrarium des tortues de Floride et des crocodiles du Nil

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Iguane vert (Iguana iguana)
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar maxime » Dimanche 11 Mai 2008 14:51

Juste à côté du vivarium, dans un vaste enclos herbeux aménagé en pente, un important groupe de renards roux (Vulpes vulpes) semble évoluer en toute quiétude sur leur territoire creusé de nombreux terriers, comportement naturel pour cette espèce peu commune en parcs zoologiques, mais qu’ils ne pouvaient malheureusement pas reproduire dans les appartements où ils vivaient auparavant.

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Enclos des renards (Ici une partie)

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Renard roux (Vulpes vulpes)

En repassant devant le grand plan d’eau décrit plus haut, mais cette fois-ci sur l’autre rive, le visiteur peut découvrir les deux dernières îles à primates aménagées sur l’étang. La première, plus petite, est agrémentée de quelques cordages et de rochers, et accueille quelques babouins hamadryas (Papio hamadryas), séparés du public par un large bras d’eau.

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Ile des babouins

La seconde, herbeuse, plus grande et à l’aménagement plus fourni, constitué de buissons, de structures d’escalade et de rochers, est le lieu de vie de quelques lémuriens hybrides de couleur différente (Brun-chocolat et gris foncé), qui résultent de croisements effectués volontairement dans un laboratoire de Strabourg, entre trois espèces distrinctes :
Maki brun (Lemur fulvus),
Maki de Mayotte (Lemur fulvus mayottensis),
Maki à collier blanc (Lemur fulvus albocolaris).

Les membres de l’équipe scientifique souhaitant offrir un agréable lieu à leurs pensionnaires pour que les animaux puissent avoir une fin de vie tranquille, les lémuriens ont été transférés au Refuge en 1997.

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Ile des lémuriens

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Lémurien hybride (Lemur fulvus X Lemur fulvus mayottensis X Lemur fulvus abocolaris)

Avant de quitter le Refuge de l’Arche, le visiteur peut, pour terminer sa visite, emprunter un sentier tortueux, qui l’emmène à la découvert des derniers pensionnaires du parc : Les primates. Représentés par 5 espèces de l’Ancien Monde, ils évoluent dans de vieilles volières grillagées à l’aménagement peu fourni, si l’on excepte la présence de quelques branchages ; vestiges des premiers temps du Refuge.

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Exemple de volière pour primates, ici occupée par les magots

Parmi les espèces présentées dans ces structures, citons :
Les 7 macaques de Tonkéan (Macaca tonkeana), singes noirs originaires de l’île indonésienne de Sulawesi, arrivés en 2005 en provenance du parc de l’Arche de Noë (Ile de Ré) ; un mâle, Guillaume, et une femelle, Kisha, accompagnés de leurs 5 fils :

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Des magots, également appelés macaques de Barbarie (Macaca sylvanus), représentés par plus d’une dizaine d’individus, qui arrivent chaque année depuis 1986 au Refuge, souvent saisis lors des importations illégales du Maroc :

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Un patas africain (Erythrocebus patas), parfois appelé singe rouge en raison de la couleur de son pelage, ou même plus familièrement « lévrier du désert » :

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Et quelques vervets (Chlorocebus aethiops), ou singes verts :

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Une volière deux à trois fois plus vaste que les précédentes, et totalement réaménagée en début des années 2000, un peu à l’écart, accueille un groupe, tristement célèbre, de macaques crabiers, ou macaques de Buffon (Macaca fascicularis), qui disposent d’un nombre plus important d’enrichissements (Branchages, structures d’escalade, sol herbeux, jeunes pousses…) et, en son centre, d’un vaste rocher artificiel.

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Volière des macaques

« L’histoire des macaques crabiers, singes de laboratoire ; racontée par le personnel du Refuge… » :

Début juin 2003, nous sommes contactés par le professeur d'une faculté de médecine de Paris. Son but est de placer une douzaine de macaques faisant partie d'un groupe de 36. Pourquoi en placer seulement 12 sur 36 ? Probablement parce que ce sont les plus vieux. Les autres, plus jeunes, sont retenus par un autre laboratoire peut-être expérimental.
Après bien des palabres et une lourdeur administrative pas toujours expliquée, la date du transport est fixée au 27 juin. Nous arrivons donc à 10 heures dans la cour de la faculté gardée comme une prison : portail électronique, vigiles, etc. L'animalier qui s'occupe des singes vient nous chercher en nous disant d'être discrets et rapides. Nous installons des cages de transport dans un monte-charge qui nous emmène au 5ème étage. Rapidement nous entrons avec notre matériel dans l'animalerie où s'alignent plusieurs rangées de cages dont les dimensions sont de 80 cm x 80 cm au sol sur une hauteur de 1,20 m. Les macaques sont presque tous logés individuellement. Le nombre de cages laisse supposer qu'au plus fort de l'activité, l'animalerie doit accueillir entre 60 et 100 singes. Lorsque je m'interroge sur la façon de les capturer sans danger pour les placer en cages de transport, l'animalier me répond que cela ne posera aucun problème car les macaques sont conditionnés pour sortir de leur cage et entrer sans problème dans une cage de pesée dont les dimensions sont environ de 30 x 20 x 40 cm. Effectivement en moins d'une demi-heure, les singes sont tous dans les caisses de transport. Nous embarquons les singes toujours le plus rapidement possible puis sortons de la faculté en pensant aux 24 macaques restants. Une association de défense des animaux entame alors discussion et pression pour les récupérer et nous les confier.

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Lorsque nous arrivons au Refuge, nous lâchons les macaques dans un abri communiquant avec une volière de 10 x 10 m au sol et 6m de hauteur. Cet espace est agrémenté d'arbres morts et de branches assemblées. Le spectacle est pénible, à peine supportable. Les singes, dont les plus vieux nés dans l'animalerie, sont âgés de 25 ans. Ils ont donc toujours vécu dans un espace plus que restreint. Ils n'ont jamais vu un arbre, un oiseau. Ils n'ont jamais ressenti le souffle du vent, n'ont jamais vu le soleil. Dans leur cage, lorsqu'ils se déplaçaient après deux pas, ils trouvaient un appui sur les parois grillagées. Dans un espace beaucoup plus grand, après deux pas, ils cherchaient un appui sans le trouver et tombaient au sol étonnés. Très vite, ils se sont regroupés dans un coin sans communiquer.
Le premier épouillage a été observé après plusieurs jours ainsi que les premiers sons de communication. Il faudra attendre une dizaine de jours pour que le premier singe se hasarde sur une branche. Depuis, nous avons récupéré les 24 autres macaques arrivés le 10 juillet. La réadaptation en groupe s'est également effectuée sans problèmes majeurs. On observe des clans tel que cela se passe à l'état naturel. Là encore, la théorie disant que les animaux de laboratoire ne peuvent pas se réadapter ne tient pas. Soulignons cependant que c'est la première fois à notre connaissance qu'un scientifique souhaite voir ses animaux finir des jours paisibles.


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C'est sur la belle fin de cette histoire qui aurait pu mal tourner, que le visiteur peut quitter le Refuge de l'Arche, des souvenirs déjà plein la tête.

En conclusion, le Refuge de l'Arche, qui n'est, rappelons-le, pas un zoo, fournit aux visiteurs une agréable promenade dans le cadre forestier de la ville de Château-Gontier. Les différents secours apportés aux animaux exotiques ou indigènes ne peuvent être que félicités, et, bien que certaines installations mériteraient une rénovation, ce parc pas comme les autres semble indispensable à la sauvegarde de centaines d'animaux qui aujourd'hui, ne seraient plus de ce monde.

(Pour terminer, je souhaiterais vous dire que ce compe-rendu, au vu des nombreux changements qu'effectuent régulièrement le parc, n'est pas exhaustif, et qu'à l'heure qu'il est, certains animaux cités ont peut-être quittés le parc ou d'autres l'ont rejoint.)
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar didier » Dimanche 11 Mai 2008 19:41

Merci pour ce coup de projecteur sur ce parc " pas comme les autres " , je pense qu'il en faudrait 2 ou 3 autres supplémentaires , car le REFUGE DE L'ARCHE ne peut pas accueillir à lui seul , toute la misère animale .
Je ne trouve pas trace dans ton compte-rendu de la PANTHERE DE PERSE de DOUE qui avait tué son compagnon , sais-tu ce qu'elle est advenue ?
Un peu de tristesse également à l'évocation de la cigogne aveugle , j'ignorais qu'elle était morte , elle était vraiment le symbole de cet établissement que j'ai hâte de revisiter . :wink:
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar maxime » Dimanche 11 Mai 2008 19:49

Lors de ma visite, son enclos était vide, et il n'y avait plus aucun panneau informant sa présence, comme lors de ma première visite en 2005...
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar didier » Dimanche 11 Mai 2008 20:10

OK Merci , c'est bizarre , ma dernière visite remonte à janvier 2006 et il ( après vérification c'était le mâle) était bien là et n'arrêtait pas de tourner en rond dans cet enclos qui me semblait inadapté .
Lors de ma visite , il y avait également une moufette , de toute façon , comme celà est compréhensible la liste des animaux visibles au REFUGE est en perpétuel mouvement !
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar Arnaud » Dimanche 11 Mai 2008 22:09

Merci pour ce nouveau compte-rendu. On parle rarement de ce parc sur le forum !
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar tiao » Mardi 14 Juillet 2009 22:24

Quelqu'un a du nouveau sur ce refuge ?
Certains animaux (exemple : lion qui était chez un particulier) sont-ils donnés à des zoos ?

En tout cas, une initiative à saluer, toutes mes félicitations à ceux qui ont oeuvrer et oeuvrent pour ce refuge.
Le SEL : échanges de services (jardinage, cuisine, bricolage, cours...) entre personnes de bonne volonté... Ca change la vie !
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar maxime » Dimanche 02 Janvier 2011 10:22

L'édition Grand Ouest de France 3 proposait il y a quelques jours un petit reportage sur le Refuge de l'Arche de Château-Gontiers.

On y parlait principalement des animaux qui souffraient du froid, avec les babouins de Guinée contraints à rester enfermés à l'intérieur de leur bâtiment pour ne pas qu'ils s'échappent.
Récemment, un particulier vivant en Maine-et-Loire et possédant une collection d'espèces animales exotiques aurait décidé de se séparer de ses animaux. 3 grues couronnées grises ont déjà regagner le Refuge de l'Arche et M.Huchédé est en négociation pour accueillir le reste de la collection.
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar didier » Dimanche 02 Janvier 2011 12:34

J'ai vu ce reportage , j'aime bien ce parc atypique , par contre je croyais que Christian Huchedé avait pris sa retraite . :roll:
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar nico » Mercredi 19 Octobre 2016 10:37

On déterre ce post avec quelques photos. J'ai visité le refuge pour la première fois la semaine dernière en compagnie de Philippe.
J'avoue que j'ai été agréablement surpris, je m'attendais à bien pire dans cet établissement avec peu de moyens. Pour être honnête, la majorité des enclos ne sont pas immenses mais pas complètement inadaptés pour les espèces qu'ils accueillent. De toute façon ces animaux n'avaient plus d'autres endroits où aller et quand on prend connaissance de leur histoire on se dit qu'ils sont mieux là.
J'en profite pour remercier le personnel et la direction qui ont été très disponibles lors de notre visite.

Voici donc quelques photos des principaux pensionnaires du parc ainsi que leur enclos et leur histoire.

Les tigres
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Radja le mâle ainsi que Perle, la femelle proviennent de chez un dresseur de fauves de L'orléanais qui a souhaité se séparer de ses animaux. Le mâle qui, vieillissant ne travaillait plus suffisamment, la femelle parce qu'elle n'acceptait pas le dressage. Un nouvel enclos est prévu pour les tigres.

Les lions
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La famille de lions du refuge est composée de Baringo, le mâle, qui a été trouvé bébé sur le bord d'une route de la mayenne en 2004, et de deux femelles provenant d'un cirque dont le directeur est décédé en 2008

Les ours
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Martha est née en 1986 au zoo de Vincennes.Un an plus tard, elle est transférée avec son frère Barth au zoo du bois de saint pierre de Poitiers. Suite à la mort de celui ci, elle se retrouve seule et le refuge de l'arche propose de l'accueillir. L'arrivée de Martha est célébrée le 28 juin 2012. Une autre ourse prénommée Zoé (encore plus vieille que Martha) est également présentée au refuge dans un enclos similaire. A noter que les deux plantigrades partagent leurs enclos avec des loups.

Les macaques crabiers
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Les crabiers du refuge ont été récupérés dans un laboratoire d'une faculté de médecine de Paris en 2003. Ils y ont vécu de nombreuses années dans des cages dont les dimensions sont de 80 cm x 80 cm au sol sur une hauteur de 1,20 m

Les babouins de Guinée
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Certains babouins du refuge ont été déposés devant le portail, dans des sacs de toile, une nuit d'Avril 85. Un an plus tard nous apprenions qu'ils avaient étés kidnappés par un groupe d'amis des animaux dans un laboratoire. D'autres sont arrivés du zoo de Vincennes en 1987. Quelques uns ont étés amenés par des particuliers.

Les ratons laveurs
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Les premiers animaux sont arrivés en 1998 de chez des particuliers de Montpellier ou ils vivaient dans un appartement. La petite femelle est arrivée clandestinement en France par bateau. Elle s'est retrouvé enfermée dans un container de marchandises en provenance des USA

Les macaques de Tonkéan
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Le groupe de macaques de Tonkéan en provenance du zoo "L'Arche de Noë" de l'île de Ré est arrivé en 2005 au Refuge de l'Arche. Le couple reproducteur arrivé au refuge avait été offert au zoo de Charente-Maritime par le Centre de primatologie de Strasbourg.

Les macaques rhésus
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Plusieurs groupe de rhésus sont hébergés au refuge, les animaux du premier groupe ont vécu une dizaine d'années en périphérie de la ville de Metz après s'être échappés d'un zoo qui avait fermé ses portes. Longtemps nourris par le gardien d'une maison de retraite devenue insalubre, ils sont ensuite capturés parce qu'ils avaient pris l'habitude de s'introduire dans les habitations voisines. Rose est une femelle macaque Rhésus, âgée de 17 ans lorsqu'elle est arrive au Refuge de l'Arche le 10 juin 2015.
Elle a vécu isolée pendant la majeure partie de sa vie. Au laboratoire, elle est restée au contact quelques temps avec une de ses filles mais, suite à des conflits répétés, elles ont finalement été séparées.


Les fennecs
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Le premier fennec a été trouvé avec son collier et sa laisse errant dans les rues d'une ville de la région parisienne, il est arrivé au refuge en 2011. Le second est arrivé quelques mois plus tard lui aussi trouvé dans la nature.

Les chouettes lapones
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Après une longue période de quarantaine, les 2 chouettes Lapone arrivées le 29 décembre 2015 en provenance du zoo du Val d'Hérault Nature (34), sont enfin visibles par les visiteurs du Refuge de l'Arche.

Les panthères (deux enclos)
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Le 11 septembre 2007, une panthère tachetée croise le chemin d'un chasseur en pleine nature à Saint-Aulaye dans le Périgord. Après avoir été capturée par la gendarmerie, les pompiers et un responsable du cirque installé dans la région pour des représentations, cette panthère est arrivée au Refuge de l'Arche lundi 17 septembre.
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Deux autres panthères vivent aux refuge. Les ont étés saisis qui les détenait dans des structures non sécurisées. Il domptait ses animaux pour, soi disant, le cinéma.

L'autruche
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Vendredi 18 décembre 2015, un mâle autruche agé de 17 ans, arrive au Refuge de l'Arche. Depuis qu'il est oisillon, il vivait chez un particulier dans la région de Nice.
Pour dénoncer ses conditions de vie très insuffisantes, la SPA du Var avait déposée plainte auprès de la gendarmerie. En signifiant le dépot de plainte au propriétaire de l'oiseau, cette dernière a motivé la cession de l'animal pour éviter les poursuites judiciaires.


Les servals
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Les servals sont arrivés le 10 Avril 2015 en provenance du zoo du Bouy qui après une liquidation judiciaire a dû cesser son activité.

Les magots (plusieurs groupe)
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Depuis les années 90, une importation massive et illégale a permis de voir un grand nombre de macaques magots (ou macaques de Barbarie) envahir notre pays. Souvenirs d'un voyage ou de vacances passées au Maroc, ces primates vendus le plus souvent bébés sous l'appellation de "ouistitis", qui bien sûr ne devaient jamais grandir, se sont retrouvés en appartements avec les conséquences que l'on imagine. Tous les magots du parc proviennent de chez des particuliers.

Les mouflons
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Le groupe provient d'un centre hospitalier de la Mayenne.

Les hiboux grands-duc
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Certains animaux ont étés recueillis blessés à vie, d'autres arrive du val d'Hérault.

Le condor des andes
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Ce condor né en captivité en 1964 arrive du zoo de Doué la fontaine. Ayant tué ses femelles à chaque tentative d'accouplement, le zoo s'est vu contraint de s'en séparer.
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar raphaël » Mercredi 19 Octobre 2016 11:08

Noble mission que le Refuge de l'Arche !

Mais je trouverai vraiment bien que chaque zoo consacre un enclos, ou un territoire au recueil d'animaux issus de trafics ou de particuliers. Car c'est à la fois valorisant pour l'établissement de leur donner une nouvelle vie, mais aussi un sujet intéressant à présenter et expliquer.

Je me souviens que Trégomeur a des chiens viverrins et des écureuils du Japon provenant du refuge de AAP aux Pays-Bas est que tout est bien expliqué.
Mais par exemple, Beauval a récupéré beaucoup d'oiseaux du Val d'Hérault et je ne suis pas sûr que ce soit mis en avant. Pourtant, quoi de mieux pour lutter contre les trafics et autres affaires louches que de montrer aux yeux du public des animaux victimes ?
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar didier » Mercredi 19 Octobre 2016 12:05

La vocation du Refuge de l'Arche, c'est d'abord d'accueillir des animaux victimes de la bétise humaine, je suis un peu contrarié d'y trouver des animaux devenus indésirables au Bioparc de Doué, pour moi, ils n'ont rien à faire dans cet établissement.
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Re: Le Refuge de l'Arche

Messagepar abel » Mercredi 19 Octobre 2016 12:51

Merci pour ce compte-rendu avec les histoires des animaux Nico. As-tu présenté tous les animaux du Refuge ?

raphaël a écrit:Noble mission que le Refuge de l'Arche !

Mais je trouverai vraiment bien que chaque zoo consacre un enclos, ou un territoire au recueil d'animaux issus de trafics ou de particuliers. Car c'est à la fois valorisant pour l'établissement de leur donner une nouvelle vie, mais aussi un sujet intéressant à présenter et expliquer.


C'est effectivement une belle mission qu'a le Refuge de l'Arche, et je suis totalement pour ton idée Raphaël ! Quelques zoos le font déjà, il me semble que les magots de Pescheray et de Jurques, et une partie de ceux de Terre de Singes ont été ainsi recueillis. Signalons aussi les chimpanzés de la Vallée des Singes, ainsi que l'atèle à face rouge Quasimodo dans le même parc. Et bien entendu, nombre d'animaux de Saint-Martin-la-Plaine, qui proviennent de Tonga Terre d'Accueil. Je pense que j'en oublie quelques autres, toutes mes excuses d'avance.
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