THE LAST FRONTIER
Après divers noms (dont Wilderness) le projet a débarqué sous le noms de The Last Frontier. La zone est dédiée à la Colombie Britannique, frontalière au sud de l’Alaska. Quand on entre en Alaska, la mention “The Last Frontier” est mentionnée en bas des panneaux “bienvenu en Alaska”. Je l’ai constaté moi même le 23 janvier 2020. Malheureusement pas sur place mais en regardant le film El Camino sur Netflix. Cette zone faisait partie initialement de la Terre Du Froid mais semble en être dissociée depuis. La Terre Du Froid qui ouvrira cette saison 2020 sera visitable 24h/24, tout comme The Last Frontier.
Cette nouveauté marque un grand coup, d’abord par l’apport de nouvelles espèces emblématiques mais surtout, par la création d’une zone hôtelière au sein même du parc.
Je vais développer The Last Frontier en 4 parties. Les 3 hôtels et leurs animaux respectifs et ensuite la zone de l’atelier des trains et les espèces animales qui vivent près de ce lieu. Concernant le logement, je ne développerai pas les intérieurs et options diverses, me limitant uniquement à l’enveloppe extérieure.
On accède à The Last Frontier depuis le village des rapaces ainsi que par un accès du côté de l’Izba. Il doit normalement y avoir une cascade du côté de l’Izba, point de départ des cours d’eau qui traversent toute la zone et divers enclos. Cette eau semble faire le lien entre les différentes zones et enclos, mais je trouve que cela n’est pas très marqué.
Entrée côté village des rapaces



Le chemin d’accès est bordé d’une végétation qui dans le futur devrait gagner en ampleur. Un peu partout, le site est décoré de petites statues sur le thème du nord canadien, axé principalement sur la faune. Personnellement, je les trouve assez kitsch et sans réels intérêts culturels.

Dès l’entrée sur le site, le premier enclos à gauche présente un élan (rejoint depuis peu par un deuxième) et un groupe de 3 wapitis. Il s’agit de deux élans européens et ce, même si nous sommes en Colombie britannique… D’après zootierliste, les 3 femelles wapitis n’appartiennent pas à une sous-espèce particulière. L’espace est composé d’îles ainsi que d’une presqu'île reliée au chemin de visite où se situe le bâtiment de nuit. Le site est quasi entièrement recouvert de copeaux de bois.


En fond, l’enclos des ours bruns/baribals et les lodges du Native Village



Bâtiment des élans et des wapitis

Elan

Wapiti

Juste après, un espace très grand (J’y reviendrais plus tard) abrite les ours bruns et les ours baribals. Du côté du chemin se trouve également leur bâtiment, surplombé d’une terrasse qui offre de magnifiques points de vue sur cet enclos. Il existe une sorte de pré-enclos destiné à la base pour les loups blancs du Canada. Suite à la naissance d’une portée quand les loups se trouvaient en backstage lors de la construction de leur enclos, il a été décidé d’abandonner la cohabitation loups et ours sur ce site. Le pré-enclos comporte des ouvertures assez grande pour le passage des loups.


LES MAISONS HOBBIT
Il s’agit du logement le plus cher, offrant un habitat “sous terre” aux portes d’entrées rondes caractéristiques. Les maisons offrent surtout une vue sur l’enclos des ours bruns et des loups en vision directe. Cet enclos se situe tout en longueur et en profondeur derrière les maisons. Les maisons sont disposées en une rangée courbée.




Au niveau du panneau Full Moon lodge un chemin serpente vers le haut des maisons Hobbit. On accède à un chemin en hauteur qui longe la quasi entièreté de l’enclos des ours bruns et des loups gris. En prenant de la hauteur, on a des vues sur les enclos précédents
Vue vers les wapitis et vers le village Native

Vue vers le bâtiment des ours bruns et baribals

Le chemin au dessus des maisons Hobbit consiste donc en une courbe douce qui longe, probablement, l’enclos le plus réussi de cette nouvelle zone. On y trouve des ours bruns d’Europe (toujours au Canada) ainsi que des loups gris de l’espèce canis lupus lupus, d’après zootierliste, en d’autres mots le loups gris d’Eurasie. Côté maison, l’enclos comporte un terrain plat et herbeux jonché de roches. Un ruisseau parcourt le site et devient une mare au milieu. On y trouve de nombreux arbres qui étaient déjà présents sur le site. Ainsi, le fond de l’enclos et sa partie gauche ont un très beau rendu forestier. L’enclos est de bonne taille. On observe souvent les ours courir ou grimper aux arbres. La cohabitation avec les loups gris semble bien se passer. L’enclos comporte aussi des petites structures en pierre et en tronc où les animaux peuvent s’abriter. La rivière qui traverse le parc passe également dans cet enclos. Un pont qui la surplombe permet aux ours de rejoindre leur abris de nuit et un deuxième permet un passage entre les deux rives dans la partie forestière de l’enclos. Il y a au moins 8 ours bruns au parc. En début de saison, il y avait au moins deux groupes qui sortaient en alternance, dans le grand enclos. Il y a un pré-enclos qui se situe au pied de leur bâtiment de nuit.
Enclos des ours bruns et loups gris



Mare au centre

Enclos côté gauche




Pont en bois vers le pré-enclos et l’abris de nuit

Pré-enclos


Façade arrière des maisons Hobbit. Les 2 grandes baies vitrées sont les points de vue d’une grotte accessible aux visiteurs.

Loups gris

Ours brun



On accède à la grotte par le chemin qui longe les entrées des maisons Hobbit. Elle offre des points de vue au niveau du sol.
Entrées de la grotte. Maisons Hobbit de part et d’autre. Au centre, le cabanon en bois est un point de vente.


Intérieur de la grotte


Vues depuis la grotte


Loup gris

Depuis le chemin au dessus des maisons, on a une vision sur le reste du site. La vitre au sol est un puit de lumière d’une maison Hobbit.

Enclos des pumas, au fond à droite. La petite maison en avant plan abrite des poules. Il y a plusieurs petites maisons du genre sur les toits des maisons Hobbit.


On a aussi une vue sur notre prochaine étape, le Paddling bear Hotel

THE PADDLING BEAR HOTEL
Le Paddling Bear Hotel offre un hébergement en chambres plus classiques avec des suites sous formes de lodges. Les chambres et les suites donnent sur le bassin des otaries de Steller. Il y a une terrasse le long du bassin des otaries avec possibilité de déguster des produits cuits sur un barbecue. Le restaurant Octopus, l'accueil de l'hôtel ainsi qu'une boutique se situent au rez.
Accueil de l’hôtel et enclos des marmottes (photos prise à l’ouverture du site, toujours en cours d’aménagement pour l’enclos)



L’enclos des marmottes ne peut être vu que depuis l’accueil, zone réservée aux résidents.
Les suites, situées au dessus des loges de nuit des otaries

Barbecue

Terrasse qui surplombe le bassin des otaries

Parmi les animaux de cette zone, on trouve donc les marmottes, mais aussi les otaries de Steller, les castors et les pumas.
Les otaries de Steller évoluent dans un bassin qui peut être séparé en deux (une séparation sur le sol devrait encore être effectuée) dans le cas où le mâle devra être séparé des femelles. Le volume d’eau semble convenable mais en superficie, j’ai un peu de mal à en juger. Sur les photos, le bassin me semble faire plus petit.
Bassin des otaries de Steller




Il est possible d’observer le bassin des otaries en aquavision. Pour y accèder il y a un chemin via un long tunnel du côté des maisons Hobbit et un escalier sur la terrasse près de la boutique cadeau.
Accès via la zone des maisons Hobbit

Tunnel (ce dernier sera je suppose aménagé et ne restera pas aussi “brute”)

Zone d’observation de l’enclos au niveau du sol de part et d’autre de l’aquavision


Aquavision

Otarie de Steller mâle

Otarie de Steller femelle

Sortie/entrée Aquavision côté terrasse

Otarie de Steller mâle

En quittant la zone des otaries, on arrive près d’une petite île et une presqu’île qui constituent l’enclos des castors du Canada. Un couple vit dans cet enclos. En fin de saison, ils ont commencé à bâtir une construction en bois. L’île essentiellement couverte d’herbe est plantée de tubes métalliques dans lesquelles les soigneurs introduisent des branches que les castors peuvent ronger. J’y ai par contre rarement vu des branches épaisses. Je trouve que le parc aurait pu planter quelques arbres (protégés) sur la zone car, honnêtement, cet enclos fait un peu “rescapé du déluge”.



Vient ensuite le cancer de cette zone : l’enclos des pumas. Il faut savoir qu’à la base, le projet comportait 2 volières derrières l’enclos des loups gris et des ours bruns. Une était destinée aux pumas et la deuxième, plus grande, devait abriter des oiseaux du littoral marin. Les volières ont été recalées suites aux enquêtes publiques, les voisins les trouvant trop près des habitations. Une sorte de gros rocher devait se situer entre l’hôtel et les maisons Native, sorte de paysage montagnard qui descendait vers le cours d’eau qui fait le lien entre les différents espaces. Cette zone devait abriter des chèvres des montagnes rocheuses. De plus, le grand rocher aurait constitué la pièce maîtresse de The Last Frontier, qui, il faut le dire manque cruellement de caractère. Malheureusement, l’attractivité des pumas a certainement pris le dessus…
L’enclos est circulaire et pentu. Il possède une structure qui permet aux animaux de grimper à une certaine hauteur. Il est végétalisé, mais les plantes doivent encore prendre leurs marques afin de donner un rendu optimal. Les pumas peuvent être observés depuis une vitre, à travers un grillage au niveau de leur point d’eau et en hauteur. Ce dernier point d’observation n’est pas des plus aisé de par son aménagement et sa taille. Visuellement, l’enclos est loin d’être joli et les panneaux en plexi en haut des clôtures cassent complètement l’effet de dépaysement.





Puma

Il me semble que le parc possède un couple mais je ne suis pas certain. Le premier arrivé est un mâle nommé Gary, en provenance de Plzen et appartenant à la sous-espèce puma concolor missoulensis (reprise maintenant sous puma concolor couguar, puma d’Amérique du nord)
Juste après l’enclos des pumas, on pousse une grande barrière en bois pour arriver dans le dernier hébergement : NATIVE VILLAGE.


Le site se compose de grands lodges en bois à l’architecture typique.



Ce dernier bâtiment sert de lieu pour des animations. On y pénètre par des portes latérales ou via le bec de l’oiseau.



Sur le site, des daims sont en semi-libertés. Des daims ont été introduit au Canada dans les années 1900...

Abris des daims et entrée côté Izba.


On trouve aussi des magnifiques totems fabriqués au Canadas pour le parc.





Les lodges offrent une vue sur un autre bel enclos : celui des ours bruns et des ours baribals. Comme l’enclos des ours bruns et des loups gris, cet enclos est une réussite. On pourrait lui reprocher peut-être d’être moins forestier que le premier. Il offre une bonne surface, des arbres, rocher et troncs mais surtout, il est entouré et traversé par les cours d’eau qui traversent la zone, offrant ainsi de vastes plans d’eau aux plantigrades. Comme expliqué précédemment, la maison des ours se situe du côté des maisons Hobbit, dans le prolongement de la maisons des élans et wapitis. Le site devait abriter les loups blanc du Canada.
Sur la première photo, je pense que ce bâtiment devait être la maison des loups.

Maison des ours avec escalier qui mène à une terrasse avec point de vue.

Terrasse sous toit au dessus de la maison des ours

Vues de l’enclos des ours bruns et ours baribals depuis la terrasse



Vue vers hôtel et maison Hobbit depuis la terrasse

Ours dans leur enclos







Vue depuis le chemin des maisons Hobbit

Du côté des lodges, le chemin se termine en rive et une séparation en barres d’acier se trouve dans l’eau. C’est le même moyen de contention que pour les lions et les hyènes.
Vues depuis le Native Village





Ours Baribal


En quittant The Last Frontier, on arrive au niveau de l’Izba et de l’atelier à locomotive. C’est derrière cet endroit que ce qui restait de forêt dans le parc a été rasé pour loger les loups blancs du Canada. L’enclos s’étend de l’atelier au mur d’enceinte. Côté visiteur, il est bordé de hautes vitres.
Atelier des locomotives et enclos des loups à droite



Enclos des loutres depuis l’autre côté de l’atelier. L’enclos est bien visible depuis la rampe qui accède au belvédère des bisons et à l’enclos des ratons-laveurs. Sur le toit de l’atelier, il y a des chèvres. Une autre faute de goût : les nouveaux arbres plantés en rang d’oignons.



Enclos des loups

Loups blanc du Canada


Nouveauté dans l’enclos des ratons-laveurs : les moufettes.

C’est au niveau de ce dernier enclos que s’ouvrira d’ici quelques jours la Terre du Froid, avec au programme tigres de Sibérie, ours blancs, morses, gorfous sauteurs et un relogement des rennes.
Cette nouvelle zone marque un tournant à Pairi Daiza. On sait maintenant que le parc va développer son offre hôtelière au coeur de ses nouveaux mondes. Je suis assez mitigé par le résultat de ce premier jet qu’est The Last Frontier. Pairi Daiza n’a cessé ces dernières années de se retrancher derrière la protection des biotopes et des espèces menacées. Le parc, via sa fondation développe des projets intéressants à travers le monde mais aussi en Belgiques avec des espèces locales. Mais ce nouveau projet va, je trouve personnellement, à contre courant. La chose la plus frappante, c’est l’origine géographique des espèces. Quand on gratte un peu, on remarque que certaines espèces présentées ne sont pas originaires du nord canadien, même si elles possèdent des “équivalents” dans cette région : ours bruns, élans et loups. Ce qui me frappe aussi, c’est que le projet ne tourne pas autour d’un biotope gravement menacé. Ainsi, de grands espaces sont occupés par des espèces qui ne sont pas en voie de disparition. On sent vraiment qu’il a été décidé de faire un monde dédié au “grand nord” sans trop savoir si les “bons animaux” étaient disponibles. Ce n’est pas grave, on remplira les enclos avec leurs “cousins” européens. Les clients n’y verront que du feux. Et sincèrement, qui se soucie vraiment de savoir où vit réellement cet ours que l’on nous présente comme un ours qui vit au Canada. Le client vient pour voir un ours après tout.
Ce que l’on nous présente comme une fenêtre sur la nature à travers ces chambres d’hôtel ne sont en fait que des images tronquées. Dans ma cabane au Canada, au hasard d’un regard par la fenêtre, on a la chance d'apercevoir un ours ou un loup passer furtivement. Mais quand on paie cher, il en faut pour son argent. Ce que Pairi Daiza fait ici, c’est une mise en scène de la nature. Une instrumentalisation de la nature au service du divertissement. L’animal devient une attraction. On est à l’entrée du chemin de l’exploitation animal.
Malgré cela, je dois aussi reconnaître une chose importante : la qualité des enclos pour les ursidés. C’est la première fois que je vois des enclos si grands où les animaux peuvent courir sur de longues étendues. Dans l’enclos des ours baribals, c’est carrément des rivières qui entourent leurs îles. S’il s’agissait d’une prison, elle serait dorée. Si je reproche au parc l’absence de réel projet de conservation dans cette zone, on peut au moins reconnaître la qualité des enclos. Comme souvent, il y a cet impression de finition à la va vite (castor, puma, marmotte) et d’effet remplissage, dû certainement à la modification du projet initiale. Je suppose que d’ici quelques années, des modifications seront apportées, une fois les derniers gros chantiers terminés …