Au début du mois d'octobre, je suis parti passer quinze jours de vacances en Ecosse.
Bien m'en a pris ! Pendant ces deux semaines quasiment ensoleillées sans discontinuer, j'ai pu visiter les villes du pays, arpenter les Highlands où vivent des milliers de moutons, des centaines de cerfs, des rapaces... Sur les côtes et les îles, j'ai pu observer des phoques et même une loutre d'Europe d'humeur taquine. J'ai adoré ce voyage et ce pays.
J'en mettrai quelques photos si ça vous intéresse, mais ici je me concentre sur les zoos que j'ai visité. Ils sont deux et appartiennent à la même maison, la RZSS ou Royal Zoological Society of Scotland.
Commençons par...
Edinburgh Zoo
Le zoo de la capitale est situé à proximité immédiate du centre ville. Il est implanté sur une vaste colline, et le dénivelé joue un rôle prépondérant dans son découpage. En fait, il n'y a pas de sens de visite, les enclos et pavillons se succèdent et se rejoignent par plusieurs manières (le plan ici : http://www.edinburghzoo.org.uk/media/26 ... online.pdf).
Je vous donne donc un petit compte-rendu de ma journée sur place.
L'entrée du zoo est en bordure de grande route, il faut monter quelques marches. A part la façade de l'accueil-boutique, impossible de deviner quoi que ce soit de l'extérieur.

Comme souvent dans ces grands zoos urbains, sorti de l'accueil on se retrouve sur une vaste place avec tables et bancs pour préparer un peu la visite.
Le premier enclos est un grand territoire sableux où vit une famille de suricates. Au petit matin, les animaux se reflétaient dans leur vitre, donnant des photos cocasses.



A leur gauche, un enclos forestier de contact permet de longer des mares à pélicans blancs. C'est un peu étrange d'avoir choisi une telle installation sans volière dans une zone assez ombragée.


A droite des suricates, en revanche, c'est bien une volière mais non pénétrable que l'on longe sans vraiment avoir de point de vue. Un marécage où vivent flamants du Chili et ibis rouges.


Le chemin monte alors dans le sens de la pente. Une petite volière abrite une cohabitation entre tamarins de Goeldi et poudou des Andes. L'espace au sol est bien étroit pour le mignon cervidé.

Nous entrons alors dans un bâtiment qui sert de sas et de loges de nuit pour des primates sud américains. A gauche, des douroucoulis et à droite des sakis à face blanche. La porte suivante nous emmène sur un territoire où ces espèces vadrouillent librement, malheureusement aucun individu n'a daigné sortir dans son joli espace extérieur.


A la sortie, deux enclos se font face. A droite, un pré accueille des nandous de Darwin.
A gauche, une prairie ombragée qui se finit en fossé avec un point d'eau héberge une bien belle espèce, le goral de Chine.



Nous avons alors à l'horizon sur la colline le manoir du zoo, entouré de petits jardins, tables de pique-niques et mares tout à fait bucoliques.


Un nouvel enclos d'immersion se trouve à notre droite. C'est celui des lémuriens. Des makis cattas y cohabitent avec des lémurs couronnés. L'espace est de taille moyenne mais mignon. Notons que comme pour les sakis, la cloture est faite en une sorte de filet serré surplombé d'un fil électrique, c'est assez léger comme structure et plutôt joli.




Nous arrivons alors au Chimpanzee Budongo Trail. Comme son nom l'indique, cette installation récente est dédiée au primate le plus proche de l'Homme.
Il s'agit d'une vaste île légèrement en pente, accolée à un bâtiment aménagé sur deux étages où se trouvent trois loges séparées ainsi qu'une série de panneaux et d'expositions sur l'espèce et son milieu. Nous avons d'abord une vision du bas de l'île avant d'entrer dans la maison.




A l'intérieur, nous observons les singes derrière des vitres rondes qui sont "à hauteur de canopée" puisque nous sommes à l'étage. Ils sont donc face à nous sur leurs perchoirs.


Enfin, de l'extérieur se trouve le point de vue principal, qui donne en plus une jolie perspective sur les collines d'Edinburgh. C'est ici qu'a lieu l'animation du nourrissage.



Un peu plus loin, on retrouve l'autre espèce de grand singe du zoo : les gibbons à favoris roux. Là pour le coup, la famille vit dans une vieille volière d'aspect très carcéral... Mais la végétation, le volume interne, les possibilités d'évolution me paraissent supérieurs à la moyenne.



En face de cette volière se trouve une prairie ombragée de taille correcte pour des hippopotames pygmées. Pas de vrai bassin, pour une espèce qui rappelons-le n'est pas très aquatique, mais un fossé d'eau stagnante et un plan boueux. L'enclos est séparable en deux parties.


La maison des hippos, très basique, est accessible et l'on y découvre un enclos intérieur à mangoustes naines.


Une petite fosse récemment rénovée et très jolie accueille depuis peu des mouffettes, malheureusement restées invisibles.

Tout aussi beau est le très vaste enclos des loutres naines d'Asie, quoi sont tout autant restées cachées.


J'arrive alors à une zone assez bizarrement conçue. il s'agit d'un complexe de trois enclos très concentrés, collés autour d'un observatoire surélevé.
En premier, au pied de l'observatoire se trouve un préparc à potamochères roux.

Depuis l'observatoire, nous voyons un terrarium à serpent de Taiwan, ainsi que l'enclos principal des potamochères.

Nous voyons aussi derrière nous la loge de nuit des binturongs, ainsi que leur enclos extérieur, tout en longueur et qui inclue un arbre.



Enfin, toujours depuis cet observatoire, nous avons le nez sur une grande prairie où coule une rivière achevée dans une mare.

Qui vit ici ? Je fais une petite ellipse temporelle puisque plus tard dans la visite, par l'angle en face et sur une passerelle, je découvre l'autre extrémité de cet espace. C'est ici que vit une famille de bantengs, ces superbes vaches asiatiques.



Voilà pour ce complexe qui pourrait être tourné sur les espèces du sud-est asiatique, si ce n'était les potamochères.
La pluie arrivant, je me réfugie dans "Brilliant birds", le bâtiment à oiseaux. En fait, la première partie ressemble à un vivarium classique, avec à gauche un terrarium à fourmis coupeuses de feuilles, d'où sort une corde qui part ensuite serpenter au dessus de nous, support des fourmis pour leur fameux transport de feuilles.


Quelques petits aquariums et terrariums présentent des insectes, amphibiens (dendrobates, axolotls) et poissons.


La deuxième salle est une serre ouverte où vivent diverses espèces d'oiseaux. Elle m'a un peu rappelé la première serre de Beauval. J'y ai vu notamment des gouras de Victoria, des martins de Bali, des carpophages blancs...



Au sortir de cette maison des oiseaux se trouve la fosse à ours. Elle a probablement hébergé de grosses espèces dans le passé, mais actuellement elle loge des ours malais. La végétation y est conséquente, et l'observatoire vitré du haut abrite un dispositif pédagogique sympa.



Nous sommes, pour vous repérer, au dessus des hippos et loutres.
Un observatoire couvert donne sur deux enclos forestiers où vivent des casoars à casque.


En face, des agoutis d'Azara partagent (parait-il) leur vaste territoire avec des poudous restés cachés. C'est très sympa de voir un grand enclos pour petite espèce, surtout que les rongeurs s'amusaient à se courir après.


Autre grand espace pour petit espèce, une fosse rocailleuse à l'ancienne abritait des damans des rochers. J'ai vu seulement une mère et son petit mais l'endroit est sûrement plein de cachettes.


Nous sommes alors au dessus des bantengs. Des harfangs habitent une haute volière, pas très arctique mais au volume conséquent.

Dans un enclos en pente vivent des jolis cerfs du Prince Alfred.


Un autre parc du même style accueille des sangliers des Visayas.

Une installation récente composée de deux hautes volières densément végétalisées abritent le trésor national, le chat sauvage d'Ecosse.


Il pleut alors réfugions-nous dans un nouveau bâtiment. En fait, il est riquiqui : c'est le "Small Monkeys Magic Forest". De l'allée, nous avons à notre gauche une vue sur les loges intérieures et à droite une vue sur les volières extérieures.



On y retrouve essentiellement des callithricidés (tamarins de Goeldi, pinchés, ouistitis pygmées...). J'ai apprécié de voir réveillée et active une petite famille de douroucoulis !

Nous arrivons alors devant une installation très intéressante et originale dans son concept : "Living links".
C'est quoi, Living links me direz-vous ? Il s'agit tout simplement d'un centre d'études éthologique visible du public. La zone est ciblée sur deux espèces : le saimiri commun et le capucin brun. On trouve ici deux enclos extérieurs strictement identiques, chacun relié à deux loges intérieures (une par espèce). L'idée, c'est d'avoir, comme on faisait en labo au lycée, un enclos témoin et un enclos sujet. En ayant ainsi deux conditions exactement identiques à comparer, on peut changer un paramètre d'un côté et pas de l'autre et voir les différences. Par exemple, tester la réaction comportementale face à un nouveau régime alimentaire.


Et plus encore, il y a même des sortes de corridors vitrés où les singes sont habitués à aller pour favoriser la proximité avec les scientifiques, et où on leur propose régulièrement des jeux d'adresse, de mémoire, de reconnaissance ou de logique pour tester leur intelligence. Le visiter est invité à tester les équivalents, pour voir s'il a le niveau d'un capucin moyen.


Les conditions de vie ressemblent à ce à quoi on peut s'attendre d'un centre de recherche : j'ai trouvé les loges de nuit relativement vastes. Les enclos extérieurs sont grands et plantés de nombreux piquets, mais pas très naturels.

