Un zoo de superficie assez réduite, mais qui met quand même pas mal de temps à visiter, puisque j'y ai passé six heures et demie, entre 10h et 16h30. Les photos sont de mes parents et de mon frère.
Une fois passé l'entrée, premier enclos et première rareté : un petit groupe de quatre drills, dont un jeune, présenté dans une cage (on ne peut pas appeler ça autrement) médiocre (mais quand même mieux qu'à Edimbourg, seul autre parc où j'ai vu cet espèce), accolée à un petit bâtiment.
Cage extérieure des drills
Nous passons ensuite dans la volière des flamants roses, en cohabitation avec plusieurs espèces d'oiseaux européennes, comme les aigrettes.
Puis, nous arrivons devant un très mauvais enclos, un des pires du parc. Il héberge deux frères lions d'Asie de quatre ans.
Enclos des lions d'Asie
Une volière assez petite et plutôt mal aménagée abrite un couple de nestors kéas.
Puis nous entrons dans « Twilight World », le nocturama du parc. Si les enclos sont de qualité très inégale, la collection est véritablement impressionnante, avec une succession de raretés : mangoustes jaunes, chats des sables, cerfs-souris, rats sauteurs géants de Madagascar, rats-taupes nus, la très rare souris épineuse de Turquie, les non moins rares quolls, les magnifiques couscous géants, loris lents, microcèbe murin et le clou de la collection... les ayes-ayes ! Première rencontre pour moi avec ce superbe animal, je rêvais de voir cette espèce depuis que j'avais lu Le Aye-aye et moi, l'un de mes livres de Durrell préférés, et leur seule présence justifiait ma visite. Seul bémol, les deux enclos qui leur sont alloués sont assez étroits.
A la fin du nocturama, une maison reconstituée abrite des rats, noirs et bruns.
Pas de photos en raison du peu de lumière.
Après être sorti de « Twilight World », on peut entrer dans une volière de taille correcte qui abrite un groupe de roussettes de Livingstone (une dizaine d'individus). D'habitude, je n'aime pas trop voir des chauves-souris en captivité, mais je comprends le besoin de reproduction pour cette espèce très menacée, et en plus, j'ai trouvée la volière (et le bâtiment qui va avec) vraiment pas mal, ça m'a un peu réconcilié avec la captivité des chauves-souris. A l'occasion de l'animation, nous avons pu discuter un peu avec la soigneuse qui nous a expliqué qu'il s'agissait de l'un des deux seuls groupes reproducteurs de roussettes de Livingstone en captivité au monde (l'autre étant à Jersey).
Volière des roussettes de Livingstone
Roussette de Livingstone
Nous sortons de la volière des roussettes et nous nous trouvons un enclos correct pour deux pandas roux. Un bon enclos, mais personnellement, je n'ai jamais vu d'enclos vraiment mauvais pour cette espèce assez commune en captivité.
Enclos des pandas roux
Je me rends compte en écrivant ce compte-rendu que nous avons oublié d'aller voir « AmphiPod », un petit bâtiment dédié à l'élevage des amphibiens. Nous ne nous en sommes pas rendus compte sur le moment car de nombreux amphibiens sont également présentés dans le vivarium.
Nous nous dirigeons maintenant vers le vivarium. Un enclos extérieur de taille moyenne, accolé à un bâtiment, abrite deux tortues géantes d'Aldabra et deux iguanes rhinocéros.
Iguane rhinocéros
Dans le vivarium, les terrariums sont assez grands, la pédagogie est bien développée et des espèces assez rares sont présentées (monstres de Gila, Agalychnis lemur...).
Terrarium typique du vivarium
Voici maintenant l'aquarium. Les aquariums sont de tailles variables, ils présentent les poissons sont regroupés par origine géographique.
Bassin typique de l'aquarium
En sortant, nous nous retrouvons sur le lieu de l'animation « Amazing Animals ». Nous n'avions pas prévu d'y assister au départ, mais comme nous avions le temps, nous sommes restés. Durant ce show un soigneur présente différents animaux. Le premier que nous avons pu voir était un raton laveur qui mangeait sur l'aire de présentation, mais nous sommes arrivés en cours d'animation, il y en avait donc peut-être eu d'autres animaux avant. Vient ensuite un tatou qui vient également manger.
A ce moment, je suis un peu sceptique vis-à-vis de cette animation, mais le pire arrive : le soigneur rentre le tatou puis revient avec dans les bras un vari roux totalement imprégné, une ceinture passé autour de la taille. Celui-ci fait quelques allers-retours sur une corde, sautent dans les bras du soigneur (ce qui fait bien rire le public), et le reste de temps reste dans les bras du soigneur à se faire caresser. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement je trouve ça scandaleux. Alors que dans le reste du parc, la démarche est très scientifique, ici on a un animal manipulé comme une peluche avec de plus un discours pédagogique très léger (c'est pas bien de ne pas recycler, et c'est presque tout...). J'aimerais bien savoir ce que le coordinateur de l'EEP des varis roux pense de ceci
.Le show se termine avec un ara macao qui peut voler librement, au moins c'est déjà ça.
Je précise que ces animaux, en dehors des shows qui se déroulent deux ou trois fois par jour, sont gardés en coulisses et probablement sans congénères...
Vari roux et soigneur
Après avoir mangé, nous pénétrons dans un endroit du parc très intéressant, à savoir « Bug House », la maison des insectes, et plus largement des invertébrés. De nombreuses espèces très intéressantes, comme des escargots géants (énormes!), des escargots de Partula, des fourmis attas ou encore des phasmes géants sont présentées dans de beaux terrariums, avec de plus un dispositif pédagogique intéressant. N'étant pas un grand connaisseur des insectes, j'ai trouvé ça très intéressant, et j'ai appris des choses.
Escargots géants
A la sortie de « Bug House », une exposition présente l'histoire du parc, avec d'anciennes photographies.
Voici maintenant « Monkey Jungle ». Une volière assez étroite et pas très haute abrite un petit groupe d'atèles variés bruns. En face, un enclos à ciel ouvert pas immense est le lieu de vie de quelques macaques ouandérous. Tout comme à Paignton, la faible taille des enclos extérieurs est en partie compensée par des enclos intérieurs assez spacieux. Dans le bâtiment de « Monkey Jungle », se trouvent donc les enclos intérieurs des atèles et des macaques ouandérous, ainsi que celui des lémuriens de l'enclos de contact, et un autre enclos intérieur accolé à une petite île, et qui présente une cohabitation intéressante entre un couple de singes hurleurs noirs, un couple de paresseux à deux doigts, et un couple de tatous à neuf bandes (dont un très actif qui a même réussi à dénicher et manger un souriceau, très intéressant à voir).
Enclos intérieur typique de "Monkey Jungle", ici pour des atèles variés bruns
Nous passons maintenant dans l'enclos de contact des lémuriens, de taille correcte, avec de la végétation. Deux espèces (qui étaient dans l'enclos intérieur) sont présentées : lémurs cattas et lémurs couronnés.
Enclos de contact des lémuriens
Nous observons un peu les gorilles, mais j'y reviendrais plus tard. Nous allons donc plutôt vers « Seal and Penguin Coast ». La première partie de l'installation est une belle volière pénétrante. Un beau groupe de manchots du Cap est présenté, en cohabitation avec des eiders et de nombreuses sternes incas.
"Penguin Coast"
Sterne inca
La deuxième partie de l'installation est moins satisfaisante, quatre otaries à fourrure sont hébergées dans un bassin assez restreint.
"Seal Coast"
De là, on peut accéder à un tunnel dans lequel il y a quelques aquariums, et où plusieurs vitres permettent une vision sous-marine sur les otaries, puis sur les manchots.
Direction maintenant les gorilles, dans une installation rénovée en 2013, « Gorilla Island ». Notons que le zoo de Bristol a été le premier parc anglais à reproduire cette espèce. Un groupe de 7 gorilles est présenté. Le mâle dominant, Jock, est l'un des premiers gorilles à être né en France, puisqu'il est né en 1983 à La Palmyre. La maison intérieure est assez originale, puisque le couloir des visiteurs, qui traverse le bâtiment, est surmonté sur toute sa longueur d'un passage pour les gorilles, leur permettant de passer d'une loge à l'autre. Personnellement, j'ai trouvé ces loges nues assez moches, mais pas moins grandes que celles de la Vallée des Singes, La Boissière ou Beauval.
Le dernier petit du groupe, né en février dernier, est élevé artificiellement par les soigneurs, sa mère ne pouvant pas s'en occuper. Il s'agit du premier gorille né par césarienne au Royaume-Uni.
L'enclos extérieur est une île avec des agrès, une hutte et de la végétation basse. Correct, sans être extraordinaire.
Île des gorilles, environ un tiers de l'installation extérieure est visible sur la photo.
Nous avons eu la chance d'être les témoins privilégiés d'une scène assez inhabituelle. A un moment, alors que nous regardions tranquillement les gorilles sur l'île, Kukena, un jeune mâle de 5 ans, s'est mis à s'agiter dans tous les sens autour d'un point de l'enclos qui nous était dissimulé par des buissons. Cela a duré quelques minutes avant que nous puissions voir ce qui se passait : Kukena était en train d'agresser (je ne trouve pas d'autre terme) une femelle canard colvert et ses canetons, qui ne devaient pas avoir plus d'une semaine. Au terme d'un échange de grondements, de vocalises et de courses-poursuites acharnées, la cane a réussi à gagner le fossé d'eau de l'île avec quatre de ses canetons. Mais le cinquième n'a pas eu cette chance, et Kukena l'a attrapé et tué. Puis, il l'a gardé dans sa gueule un bon moment, semblant jouer avec. Intrigué par ce comportement inhabituel pour un gorille, nous avons demandé une explication au soigneur qui passait là. Il nous a expliqué que Kukena chassait ainsi les canetons chaque année, et que ce comportement lui avait été appris par une ancienne femelle du zoo, maintenant à Belfast.
L'anecdote est un peu longue, mais je pense qu'elle méritait d'être racontée ici. Connaissez-vous d'autres cas semblables ?
Kukena avec son trophée dans la gueule
Après « Gorilla Island », voici l'un des pires enclos du parc, celui des hippopotames pygmées. Les deux animaux disposent chacun d'une petite loge intérieure avec un petit bassin, et d'un extérieur avec bassin en béton et berge minuscule.
Enclos extérieur d'un des deux hippopotames pygmées, la moitié de cet enclos est visible sur la photo.
Deux enclos de taille moyenne, relativement peu aménagés, abritent un couple de sangliers des Visayas et leur progéniture, avec d'un côté le mâle, et de l'autre la femelle et les petits.
Enclos de la femelle sanglier des Visayas et de ses petits, avec la maison des gorilles (qui est en fait la maison historique des éléphants et des girafes, ouverte en 1873) en arrière-plan.
Direction maintenant la « Zona Brazil ». Trois volières végétalisées pas très grandes abritent tamarins lions dorés (deux volières) et tamarins de Goeldi. Un enclos de taille très restreinte présente un couple de tapirs terrestres, un capybara, et un ou plusieurs agoutis.
Enclos et bâtiment des tapirs, capybaras et agoutis (un peu moins de la moitié de l'enclos sur la photo).
Nous passons devant le grand « Education and Conservation Centre », puis nous pénétrons dans une grande volière aménagée de faux rochers, qui est le lieu de vie des rares wallabies des rochers. Des oiseaux sont censés cohabiter avec les marsupiaux, et une volière minuscule héberge une trentaine de perruches ondulées.
Territoire de contact des wallabies des rochers
Derrière le bâtiment des wallabies des rochers, se trouve une volière de taille restreinte accolé à un petit bâtiment. C'est le lieu de vie de quatre hapalémurs du lac Alaotra, une autre rareté de la collection, malheureusement très peu mise en valeur.
Plus loin, un enclos avec bassin pas immense présente un couple de loutres du Canada.
En face, un plan d'eau avec plusieurs îles de tailles moyennes, mais abondamment végétalisées, abritent plusieurs espèces de primates, certaines très rares : gibbons agiles, lémurs cattas, lémurs aux yeux turquoises, saïmiris, titis roux, tamarins lions à tête dorée.
Île des gibbons agiles
A côté, se situe une place du parc avec de nombreux jeux pour enfants et plus grands, comme un accrobranche.
On revient derrière les îles, et on découvre le bel enclos des suricates.
Enclos extérieur des suricates, avec bulles pour les enfants.
Dans cette partie du parc, on peut aussi observer de beaux jardins fleuris (ce n'est pas pour rien que le parc s'appelle « Bristol Zoo Gardens ») ainsi que plusieurs volières assez petites, mais avec beaucoup de végétation, permettant aux oiseaux de se cacher facilement. Nombre d'entre eux sont d'ailleurs restés invisibles. Des calaos, de rares tourterelles de Socorro, des touracos sont hébergées dans ces volières (entre autres).
Nous pénétrons dans la serre aux oiseaux, qui m'a un peu fait penser à celle de Beauval, en plus petite et avec moins d'oiseaux en volière. Un joli espace qui héberge entre autres gouras victorias et pigeons nicobars.
Depuis la serre des oiseaux, on peut accéder à une grande volière de contact avec des loriquets, mais malheureusement, celle-ci fermait à 16h, et je suis passé à 16h15...Dommage, car de ce qu'on pouvait en voir de l'extérieur, ça avait l'air d'être un bel espace.
Vers la sortie, un enclos abrite un poudou avec des sousliks, je n'ai pas vus ces derniers.
Dernier espace du parc avant la boutique, la serre aux papillons. Je sais qu'il y a des critiques sur la captivité des papillons, notamment à cause des pertes d'élevage, mais en tout cas, c'est un joli espace avec une belle végétation, et c'est très beau quand les papillons (de plusieurs espèces) volent tous ensemble. On peut observer l'espace d'élevage grâce à une vitre.
Serre des papillons.
La visite se termine ici.
Un petit mot sur la pédagogie et la conservation. La pédagogie est assez bien développée, bien que moins qu'à Paignton, les panneaux pédagogiques sont classiques mais intéressants, et j'ai trouvé l'animation autour des chauves-souris intéressante et bien faite. Il y a un grand « Education and Conservation Centre », c'est typiquement anglais, je n'ai jamais vu ce type de centre en France, alors que dans les trois zoos britanniques que j'ai déjà visité (Edimbourg, Paignton, Bristol), il y en a un à chaque fois.
Via son organisation, le zoo soutient plusieurs projets de conservation in-situ comme l'AEECL ou Ape Action Africa, et participe à des programmes d'élevage ayant pour but la réintroduction à court ou moyen terme, comme pour les escargots de Partula ou les Agalychnis lemur.
En conclusion, le Bristol Zoo est un zoo historique avec un charme certain, et une collection extraordinaire. Le parc montre bien toute la diversité du vivant (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, insectes, arachnides, céphalopodes, plantes...), la pédagogie est assez bien développée, et la conservation bien présente.
Les conditions de vie des animaux sont inégales, certaines espèces sont très bien logées, d'autres très mal, mais la majorité sont dans des enclos moyens, à peu près corrects. A l'occasion de l'ouverture du Wild Place Project, une dépendance du Bristol Zoo à la campagne, il y a une trois ans, certaines grosses espèces comme les okapis ont quitté la collection, il serait bien de faire de même pour d'autres espèces très mal logées, surtout pour les lions d'Asie et les hippopotames pygmées.
J'ai passé une agréable journée au Bristol Zoo Gardens, que je conseille à tout zoo-passionné. Malgré ses défauts, ce parc mérite vraiment une visite.
J'attends maintenant vos remarques et questions
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Merci !
