Le zoo au rythme des animaux
Le zoo du bassin d’Arcachon, le plus grand d’Aquitaine, est toujours prisé par le public. Mais une fois le parc fermé, la journée n’est pas finie pour les soigneurs .
Dans les allées du zoo du bassin d'Arcachon, les enfants courent d'enclos en enclos, les bras chargés d'un sachet de maïs soufflé : un pop-corn pour la girafe, un pour les suricates et, discrètement, un pour soi.
Les enfants et les parents sont aussi émerveillés les uns que les autres, les yeux grands ouverts devant les quelque 600 animaux que compte le parc de La Teste. La balade fait près de quatre kilomètres, à l'ombre des pins des 22 hectares du plus grand zoo d'Aquitaine.
En ce début d'après-midi, les chemins sont remplis de visiteurs. « Quand il fait trop chaud, les gens sont à la plage. Quand il ne fait pas beau, ils ne viennent pas au zoo. On dépend complètement de la météo », explique Bernard Couturier, le directeur du parc.
Aujourd'hui, c'est un bon jour. La terrasse du restaurant est pleine. Les plus impatients foncent vers les pandas roux, d'autres flânent devant les panneaux pédagogiques.
Le rituel du soir
On se demande parfois qui sont les plus blasés des lions ou des ados, qui sont les plus timides des girafes ou des enfants, et qui sont les plus curieux des singes ou des parents.
À 17 h 30, les derniers visiteurs entrent dans le parc avant la fermeture. Commence alors le rituel du soir pour la dizaine de soigneurs employés au zoo : faire entrer les animaux dans leurs bâtiments pour la nuit. Les soigneurs se répartissent sur les trois secteurs du parc. Chacun connaît son rôle et les animaux dont il s'occupe.
Pour Aurélien, ce sont les éléphanteaux, arrivés en avril dernier. Tuluba, 6 ans, et Shawu, 5 ans, font partie d'un programme d'élevage européen. Les deux pachydermes entrent paisiblement, prêts pour leur séance d'exercice. Aurélien donne ses ordres dans un mélange d'anglais, de français et d'allemand, à travers les énormes barreaux du bâtiment, récompensant les éléphanteaux par quelques bouts de pain. « On leur apprend à lever les pattes, à tendre l'oreille et à souffler sur commande, précise Élodie Trunet, la vétérinaire du parc. C'est exclusivement à des fins médicales : pour leur donner des médicaments ou faire des prises de sang. »
Une vie après la fermeture
Vient ensuite le tour des rhinocéros, des zèbres et des girafes. « Ils rentrent parce qu'ils savent que leur ration de nourriture les attend à l'intérieur. Mais parfois, il leur prend l'envie de rester dehors. On peut batailler pendant des heures. C'est un métier de patience et de passion… Il n'y a aucune routine », s'amuse un soigneur.
Au fur et à mesure de l'avancée des derniers visiteurs, les animaux tirent leur révérence. Les soigneurs vérifient que plus personne ne déambule dans les allées avant, eux aussi, de rentrer chez eux. Le calme revient sur le parc. Un barrissement, un rugissement et un beuglement plus tard, la nuit tombe.
Des rondes sont faites, bien sûr, pour surveiller le parc, mais surtout pour rester à l'écoute du moindre bruit anormal venant d'un enclos. « Il peut y avoir une mise bas ou une urgence, explique Bernard Couturier, très proche de ses bêtes. Même si le plus souvent, c'est calme, il y a encore de la vie au zoo après la fermeture. »
Tous les soirs, les soigneurs préparent les rations, notamment pour les rhinocéros. Pour les éléphanteaux, c’est l’heure des exercices : ils donnent les pattes, tendent les oreilles et soufflent avec leur trompe en vue d’examens médicaux.
Source :
Sud-Ouest.