Ermenonville

[Philippe]

Bonsoir,
Je ne pense pas que les dauphins aient été présentés sous le chapiteau bleu qui, à mon avis, était le chapiteau en bois que Jean Richard avait racheté et qui était utilisé pour des spectacles de cirque.
N'ayant jamais visité cet établissement, je ne m'avancerais pas davantage. Toutefois, si les anciens visiteurs se souviennent du lieu où étaient présentés les dauphins (et les otaries)... et les autres espèces, ce serait intéressant d'en savoir plus en s'appuyant sur cette vue aérienne.
Merci d'avance

[giradaire]

Juste une carte postale des dauphins, mais on ne voit pas grand chose En tout cas c'est pas sous le chapiteau du cirque.



Petite info, sur la carte postale de la girafe (plus haut), c'est Jean Pierre, le fils de Jean Richard.

[Jean-Mich']

Dans son livre "Ma vie sans filet", Jean Richard (que j'ai eu le bonheur de rencontrer, en 1989) précise que le zoo d'Ermenonville a été inauguré en 1956 par Michèle Morgan et Madeleine Robinson. Le "cirque d'été" fut inauguré plus tard parrainé par Marcel Achard et Pierre Brasseur... C'est là que furent tournées bon nombre d'émissions de télé dont "Ces animaux qu'on appelle des bêtes"... En 1981, une collection d'affiches de cirque y est présentée.
Il est vrai que ce "petit" parc parait aujourd'hui bien obsolète, mais pour l'époque, la collection était assez intéressante. J'y ai vu pour la première fois une panthère longibande et des gorilles (dont Zazie). Ce parc privé n'existait que par la volonté de l'acteur, sans subventions.
Les choses ont bien évolué et on attend au jour d'aujourd'hui autre chose des zoos que le fait de montrer une collection pour dire de montrer uniquement. Les zoos ont eu aussi un temps une période de critiques sévéres.
Comme le précisait aussi Jean Richard, qualifié d'amateur :
"Définition du dictionnaire : Amateur : celui qui aime..."

Et je suis amateur de visites de parcs zoologiques...

[Philippe SACHOT]

Bonjour à tous,
Nouveau sur le forum, je peux vous donner quelques informations sur Ermenonville juste avant sa fermeture.
Pour répondre à la question sur le chapiteau, il servait à des spectacles de cirque dont certains retransmis à la télévision (concurrence à la Piste aux Etoiles-Bouglione). Ces émissions étaient présentées par Marcel Fort et Jacqueline Monsigny (orthographe approximative, mille pardons).
Le bassin pour les dauphins et otaries se trouvaient dans la partie en herbe, non encore exploitée sur la photo. Celle-ci doit être assez ancienne car le parc que j'ai visité était un peu plus grand. Dans l'esprit de départ, ce zoo était la ménagerie du cirque.
Ma dernière (et unique) visite remonte aux années 80. En fouillant ma vieille mémoire, je me rappelle qu'à l'entrée à droite, deux mâts métalliques servaient de présentation chacun à un singe (atèle) attaché par une chaine fixé à sa taille. Le chapiteau était déjà très délabré, il abritait une maquette du cirque Jean-Richard fruit de l'imagination du comédien. En effet, elle représentait son rêve mais pas la réalité.
Ensuite, la visite se poursuivait, en suivant l'allée à droite. Je me souviens d'un léopard, d'une panthère noire, d'un puma, d'un éléphant d'Asie dont l'enclos extérieur métallique circulaire devait mesurer 13m de diamètre.
Ensuite, venait l'extension du zoo. Un pré avec un ou deux zèbre, un autre avec des dromadaires, quelques oiseaux d'eau et un dernier grand pré avec une girafe. Revenant sur nos pas, à droite une cage avec des lions, l'ancienne cage à ours, abandonnée. Ensuite toujours sur la droite, une cage avec quelques orang-outangs, le bassin abandonné des dauphins était juste derrière. La cage suivante présentait une femelle gorille seule (elle avait été la malheureuse gorille "adulte" de la tournée du cirque Jean-Richard). Dans une cage en béton sans aucun enrichissement, se trouvait son mâle qui ne pouvait plus la supporter depuis quelle était revenue de sa vie itinérante (propos recueillis auprès du responsable du parc, un ancien soigneur du cirque). La remorque chauffée du gorille n'étant plus utilisée pour le cirque, trônait un peu plus loin sur des parpaings et hébergeait des crocodiles.
Enfin, au centre de tout celà, une sorte de rotonde (style singerie du JDP en plus petit) était le lieu de vie d'un groupe de chimpanzés.

Le responsable du parc (il m'avait fait entrer gratuitement) discuta avec moi et m'exprima ses soucis du moment : où trouver un mâle puma, un mâle léopard, pourquoi les gens avaient-ils saccagés la fameuse maquette dans le chapiteau, pourquoi le zoo ne connaissait-il plus le succès d'antan, etc...

Voilà, j'espère avoir été complet pour une première intervention. Je peux ajouter que le parc bien que délabré était assez propre (dans les enclos) et les grands prés des herbivores faisaient oublier un peu l'exigüité des cages. C'était aussi un autre temps, La Flèche n'était guère plus agréable.
Si vous avez des questions....

[didier]

Bonjour nostagie ! ; j'ai moins de souvenir que toi de cette époque , toutefois je me souviens d'une cage circulaire avec un immense GRIZZLY se tenant debout , j'ai également vu cette pauvre femelle gorille dans une " cage en verre " couverte de buée , lors d'une visite de la ménagerie du cirque JEAN RICHARD .
Je me souviens aussi très bien de l'émission " 1 2 3 en piste " présentée par MARCEL FORT er JACQUELINE MONSIGNY avec ces clowns que j'adorais : LES BARIOS .
Mon dieu , comme le temps passe vite ... .

[Philippe]

Dans l'esprit de départ, ce zoo était la ménagerie du cirque.

Une petite précision à se ce sujet : le zoo a été créé avant que Jean Richard ne possède son premier cirque. En fait, dans l'esprit de départ, ce zoo était la "collection privée" du comédien qui l'a finalement ouverte au public.

[okapi]

La maquette se trouve désormais au Musée du Cirque et de l'Illusion à Dampierre en Burly où j'ai eu le privilège de la "monter" avec un ami. J'ai le souvenir d'avoir vu à Ermenonville une longibande et une panthère "dorée"...

[Philippe]

Okapi, je crois qu'il y a là une petite confusion entre les maquettes.
La "mythique" maquette (avec ses trois pistes, son chapiteau vert kaki, ses convois rouges et jaunes et ressemblant beaucoup au "vrai" cirque Jean-Richard/Gruss de 1957) désormais exposée au Musée du Cirque et de l'Illusion (lequel a eu dans ses cartons un projet de parc à tigres ouvert au public, soit dit en passant) n'était pas présentée sous le chapiteau en bois du zoo d'Ermenonville : elle se trouvait, me semble-t-il, dans la maison du comédien, non loin de la carte murale des cinq continents sur laquelle étaient accrochés des animaux miniatures. La maquette exposée sous le chapiteau d'été était celle d'un autre cirque miniature.
Pour ma part, je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion de visiter le zoo d'Ermenonville, n'habitant pas à l'époque en région parisienne et n'y venant qu'en hiver, période de fermeture annuelle du zoo. De fait, dans mon imaginaire d'enfant, Ermenonville est devenu un lieu mythique et mythifié...

[didier]

A détaut de parc à tigres , l'actuel propriétaire Rémy Demantes , propose aux visiteurs de donner le biberon aux bébés tigres , personnellement je ne mettrai jamais les pieds dans cet endroit , mais çà n'est pas le sujet .

[okapi]

Au temps pour moi! J'ai lu maquette et j'ai fait l'amalgame, mais je ne me souviens pas d'une autre maquette dans le chapiteau... La carte qui était dans le bureau de Jean Richard est aussi au Musée du Cirque et de l'Illusion.

[Philippe]

Ah cette carte, !
Et qu'est devenu le Portrait de Sultan et Saïda, tableau de deux des lions du dompteur François Bidel peint par Rosa Bonheur qui se trouvait dans le bureau de Jean Richard ?

[okapi]

Je vois que nous avons les mêmes souvenirs... J'en ai rêvé de cette carte, la scrutant à la loupe maintes et maintes fois... Le tableau, j'imagine qu'il a été vendu en même temps que le cadeau offert à Bidel par le roi d'Espagne...

[dendro63]

en parlant de ce parc, voici un article paru dans « La Faune » en septembre 1972-

La forêt d’Ermenonville, sise à 44 km de Paris, doit une partie de sa renommé à un amoureux de la nature, s’il en fut, le philosophe Jean-Jacques Rousseaux. Il n’eut sans doute pas désavoué la création au cœur de ces bois magnifiques d’un jardin zoologique, petit mais remarquable, tant par la qualité de ses installations que par la beauté et la vigueur de ses pensionnaires. Le propriétaire de ce centre privé créé en 1955, le second à ouvrir ses portes en France après le parc de Cleres, ‘est Jean Richard, comédien célèbre, mais non moins talentueux dresseur de fauves. Il est un peu surprenant, quand on se promène sous les hautes futaies de pin, de chênes et de hêtres qui entourent le zoo, d’entendre des rugissements, voire des barrissements, auxquels répondent les appels plaintifs des gibbons.
Dès l’entrée, on est accueilli, ou plutôt assailli, par des chèvres naines exubérantes, qui happent, avec une incroyable vélocité, cacahuètes, biscuits ou… le goûter des enfants. Tout au long de la promenade d’ailleurs, elles vous font une escorte familière et désinvolte, et la présence de fauves amateurs de chair fraiche, ne semble nullement les effaroucher.
Bien sûr, les animaux que l’on rencontre habituellement dans la plupart des zoos sont présents ici, et l’on note au passage des lions, dont certains sont nés sur place, des pumas à la silhouette musclée, bêtes somptueuse que l’on ne se lasse pas d’admirer, des panthères noires, des jaguars, un éléphant, des ours, etc.
Mais ce qui caractérise l’établissement de Jean Richard, c’est la recherche de bêtes rares, parfois unique en Europe. Tel est le cas du zébroïde issu du croisement d’un zèbre de Grévy et d’une ânesse de Somalie, du couple d’hyènes brunes et de la panthère longibande.
Parmi les singes, les chimpanzés, dans leurs cages, et les gibbons dans leurs arbres, méritent qu’on les observe, mais les plus intéressants sont certainement les 3 gorilles élevés au zoo et les orangs outans. Les premiers appartiennent à une espèce très menacée, car son habitat est peu à peu réduit, et il n’est pas impossible que, dans quelques décennies, ils ne subissent le sort du cerf du père David et de tant d’autres. Malgré son aspect formidable, l’orang outan qui, lui aussi, figure parmi les espèces en voie d’extinction, est un animal fragile, qui supporte mal la captivité et meurt souvent au bout de quelques années, sauf si, comme à Ermenonville, il bénéficie de soins et d’installations répondant à ses besoins.
Si l’otarie nageant dans son bassin vous a séduit par son adresse et si le dressage d’animaux vous tente, aller faire un tour au cirque, tout proche du zoo : vous y verrez un numéro extraordinaire de dauphins, qui dépasse la simple exhibition habituellement présentés dans ce genre d’établissement. Ces bêtes font preuve d’une intelligence et d’une adaptation aux situations nouvelles étonnantes.
Il reste à signaler que, malgré un système de sécurité sans faille (grille, barreau doublés de garde-fous, etc.), on éprouve nettement à Ermenonville le sentiment d’évoluer sans aucune contrainte au milieu des animaux.

[okapi]

Charmant... C'est là que l'on se rend compte à quel point nos critères d'appréciation ont évolués... Aujourd'hui, ce petit zoo serait considéré à peu près comme celui du Mont Faron, voire Ozoir... L'article oublie La Flèche dans les grands anciens, mais c'est surtout l'appréciation finale qui vaut son pesant d'or...

[didier]

J'ai visité Ermenonville à 2 ou 3 reprises dans les années 70 et le Mont-Faron bien plus tard , le second est infiniment pire , pour moi çà reste une énigme qu'un tel parc soit encore ouvert en 2012 .