Quinquis (29) : les 30 ans d’un parc animalier singulier

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Quinquis (29) : les 30 ans d’un parc animalier singulier

Messagepar Philippe » Vendredi 14 Juin 2019 6:41

Le parc animalier du Quinquis à Clohars-Carnoët (sud-Finistère) a 30 ans. Créé par Karl Regardin, ce parc familial, où les animaux vivent en harmonie, accueille chaque année près de 20.000 visiteurs.

« Les gars, on va aller sur la pelouse. » Les gars, cinq alpagas, cinq mâles de cinq ans, cinq locataires du Quinquis à Clohars-Carnoët (sud-Finistère). Le parc animalier, créé par Karl Regardin, a 30 ans. Le bel âge pour ce site qui n’a de cesse de cultiver sa différence, à contre-courant des zoos traditionnels. « C’est un parc animalier avec ses animaux en liberté et le public au milieu. »

Loin des habituelles collections d’animaux. Pas l’esprit, pas le tempérament surtout, de Karl Regardin. Spécialiste en écologie appliquée, il s’est formé dans la gestion des parcs en Angleterre. Il est « curateur », mot français pour « curator », le conservateur à la fois responsable scientifique, responsable zoologique et chargé de collection.
Karl Regardin se rêvait travailler « dans une réserve en Afrique ». Au contact du guépard. À 56 ans, il ne regrette en rien la voie choisie. « C’est un métier de passion. » Aujourd’hui, ce qui l’importe avant tout, c’est de ne pas changer l’état d’esprit familial et pédagogique du parc du Quinquis.

" Il faut que l’animal s’intègre à toute la famille "


C’est un peu le hasard qui a conduit Karl Regardin à se poser en 1989 à quelque pas du Pouldu. « Il a existé un parc auparavant mais cela faisait deux ans que le site était à l’abandon. » Les stigmates de la tempête de 1987 sont encore bien visibles. En poste dans le Morbihan, le directeur de Branféré est approché par la préfecture du Finistère. « Pour voir ce qu’il pouvait être fait du site. » L’homme n’envisageait pas de s’y investir mais avait malgré tout « plein de pistes ». Alors que le site morbihannais change de gouvernance, il voit là une opportunité. « Quand je suis venu la première fois, c’était inimaginable que dans un lieu aussi réduit, il existe autant de diversité, de faune et de flore avec des chênes de plus de 400 ans. »

Pendant une dizaine d’années, il va modeler son parc afin que le lieu, les animaux et le public puissent vivre en harmonie. « J’ai commencé par des poneys, des ânes. » Il récupère des daims dans un zoo, sort des cerfs d’un « circuit viande ». Et pose les bases d’une vie nouvelle. Il récupère des lémuriens (aujourd’hui disparus) auprès d’un laboratoire et, après un long travail d’approche, leur redonne petit à petit leur liberté. Pas simple
« Il faut que tous les comportements d’animaux puissent s’exprimer. Il faut que l’animal s’intègre à toute la famille. ». À l’image de Porky, ce cochon vietnamien qui, autrefois, accueillait les visiteurs. « Il était copain avec tout le monde. » La famille, un tout qu’il faut parfois éduquer. « Les gens ne sont pas tous respectueux. On est parfois obligé d’intervenir. » De se faire pédagogue. Tous les ans, d’avril à novembre, le Quinquis accueille entre 17.000 et 20.000 visiteurs.

Verger patrimonial, Parcabout


Sur les douze hectares du parc, huit sont ouverts au public. Un terrain avec des sources, trois plans d’eau riches d’une faune et flore aquatiques. C’est aussi un tumulus devenu motte féodale. Le site « en carapace de tortue, n’a pas bougé depuis le Xe siècle ». Les vestiges de la motte comme la stèle de l’âge du fer témoignent de l’occupation ancienne.

Dans ce lieu hors du temps, les visiteurs peuvent croiser quelque 200 animaux : alpagas, wallaby de Bennett, daims, moutons mais aussi lapins, poules, sans oublier biches et poneys. Des animaux dont « une génération est née au parc ». Comme les daines ou les trois jeunes marsupiaux que l’on commence à voir sortir de la poche de leur mère.

« Le parc du Quinquis est un lieu pour se ressourcer », aime à dire Karl Regardin. Un site naturel travaillé en biodynamique. « Il n’y a aucun traitement chimique depuis 30 ans, aucun traitement des parcelles. » Afin qu’elles se régénèrent, il a mis en place un système de rotation.
Depuis quatre ans, en lien avec l’association quimperloise Arborépom, un verger patrimonial avec des porte-greffe a été planté. L’année dernière, un Parcabout a été installé par Chien noir. Des balises viennent d’être disposées en différents points du site et permettent par une application (Imagina), téléchargeable sur son téléphone, de s’informer sur les animaux, la flore, la rotation des parcelles, les expositions temporaires, la vie de ce parc qui invite l’homme au respect de cet éco-système préservé.

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Source (avec vidéo) : www.letelegramme.fr/soir/quinquis-les-3 ... 309819.php
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