Suisse : le parc animalier de Pierre Challandes

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Suisse : le parc animalier de Pierre Challandes

Messagepar Philippe » Vendredi 11 Mars 2016 5:46

1991 : le Parc animalier de Pierre Challandes ouvre à Bellevue

J'y étais. Vingt-cinq ans déjà que les animaux sont chouchoutés au 33, route de Valavran.

Quel blagueur, ce Pierre Challandes ! Il commence tout de suite par raconter que sa girafe dérangeait les avions et qu’elle n’a pas pu rester à Bellevue pour cette raison. « Vous avez eu une girafe ?» s’étonne l’auteur de ces lignes. Non, le Parc animalier Pierre Challandes n’en a jamais eu. « En revanche, nous avons un hippopotame, je vous le montrerai quand on visitera le parc », affirme le fondateur de cet éden pour créatures à poil et à plume, locaux et exotiques.

« Avec ma femme Martine, nous avons commencé à abriter des animaux en 1973 à Vernier, en contrebas de la mairie, sur le coteau qui descend vers le Rhône. Je nageais dans le fleuve avec les pumas », se souvient Pierre Challandes. « La mort du propriétaire du domaine nous a obligés à quitter les lieux. L’Etat nous a trouvé Bellevue, une ancienne campagne de la famille Lombard, rendue inhabitable par son classement en zone de nuisance 1, à cause des avions. »

Le Parc animalier s’est installé dans les anciens communs et le jardin potager, situés derrière la maison de maître, utilisée actuellement par un centre médico-pédagogique. Comme à Vernier, les époux Challandes développent alors au 33, route de Valavran, l’accueil d’oiseaux et d’animaux exotiques dont leurs propriétaires ne veulent ou ne peuvent plus s’occuper. S’y ajoutent des pensionnaires indigènes ayant besoin de soins.

Grâce aux efforts de l’Association du Parc d’accueil Pierre Challandes, fondée en 1989, et à une récolte de fonds sans précédent, l’inauguration a eu lieu le 21 septembre 1991, après un an et demi de travaux. « Il pleuvait à verse, se souvient le fondateur. Heureusement, nous avions commandé des parapluies. Ils étaient ornés du logo du Parc, un singe tenant dans ses bras un jeune chaton. On les a tous vendus ce jour-là ! En 1991, l’entretien des animaux incombe à l’Association, ainsi que les constructions et aménagements. Mais pendant les vingt ans qui ont suivi, personne n’a perçu de salaire. Nous étions tous bénévoles », raconte Pierre Challandes.

Avec sa femme Martine, décédée en 2008, le maître de céans s’occupait d’une pension pour chats qui rapportait un peu d’argent, mais c’était tout. Ce n’est qu’en 2011 que le pécule amassé par l’Association a permis la rétribution d’une directrice, Sarah Dupanloup, et d’employés. « Depuis ce moment, confie Pierre Challandes, j’ai pu envisager de lever le pied. Je n’ai plus besoin d’être là tous les jours comme pendant vingt ans. J’ai 73 ans et j’aime voyager. Ce n’est pas possible quand on s’occupe quotidiennement d’animaux avec lesquels on a développé un fort lien d’amitié. J’ai dû attendre la mort de ceux qui m’étaient le plus attachés pour arrêter. »

Ce qui n’empêche pas l’ancien directeur de connaître chaque hôte du Centre. Les premiers sur lesquels le visiteur tombe sont deux marcassins vautrés sur un coussin à côté de la porte. « Nous avons ici 50 mammifères dont plusieurs singes et lémuriens, des wallabies, un serval, et 300 oiseaux, parmi lesquels de nombreux perroquets et cacatoès », explique Pierre Challandes.

« Le matin, les personnes intéressées par les activités de notre association peuvent venir visiter, mais nous ne sommes pas un jardin zoologique. L’Association compte actuellement 4000 membres qui reçoivent le journal "A l’écoute des animaux" qui paraît tous les trois mois. » Pierre Challandes en est le rédacteur en chef et le rédacteur tout court. Parmi ses nombreuses casquettes, il y a celle du journaliste, qu’il a portée longtemps pour le plus grand plaisir des lecteurs de Femina. Sa chronique sur les animaux était très suivie. Quand on lui demande quelle est sa formation de base, l’alerte septuagénaire révèle qu’il est ingénieur civil.

« Je suis Neuchâtelois originaire du Val-de-Ruz, venu étudier à l’Ecole polytechnique de Lausanne, puis au Technicum de Genève, où j’ai décroché mon diplôme. J’ai travaillé dans ce domaine pour une entreprise genevoise, mais les animaux n’ont jamais cessé de faire partie de ma vie. Une passion qui remonte à la petite enfance. "

Et l’hippopotame promis, où est-il ? « Venez, je vais vous le montrer », répond Pierre Challandes. Après un petit parcours entre volières et enclos, le visiteur arrive au bord d’une mare gardée par un magnifique représentant de cette massive espèce. Parfaitement immobile mais d’un réalisme saisissant, cette nouvelle farce de Maître Challandes baille de toutes ses dents aux corneilles genevoises.

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Pierre Challandes au milieu de ses protégés. Il est le fondateur du Centre animalier dont la directrice est aujourd’hui Sarah Dupanloup.
Source : La Tribune de Genève.
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Re: Suisse : le parc animalier de Pierre Challandes

Messagepar Antoine » Jeudi 30 Janvier 2020 10:48

Trois chameaux de cirque recueillis au Parc animalier de Genève

Et trois nouveaux pensionnaires de plus au parc animalier de Genève ! En l’occurrence des chameaux qui appartenaient au Cirque Royal.

La vocation du parc situé à Bellevue est en effet de recueillir des animaux abandonnés ou dont leurs propriétaires ne peuvent plus s’occuper correctement. Dans l’écrin parfait de Bellevue, ces chameaux trop maigres devraient pouvoir récupérer, notamment avec une nourriture adaptée.

En attendant, pour le public adhérent à ce parc qui a pour objectif de protéger la biodiversité, voilà de nouveau animaux à découvrir.

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Source : https://www.ledauphine.com/edition-gene ... -de-geneve
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Re: Suisse : le parc animalier de Pierre Challandes

Messagepar Philippe » Vendredi 31 Janvier 2020 11:44

Le Bioparc Challandes vole au secours de trois chameaux

On ne les voit pas mais on les sent. Et quand on les sent, ça fait mal au cœur, car on peut les compter: les côtes sur chaque flanc, les cervicales le long du cou. Diagnostic par le toucher. Celui d’un chameau en mauvaise santé. Dénutrition, anémie, dépérissement général. Voilà pour les présentations, en forme de visite vétérinaire, assurée par le Dr Tobias Blaha, directeur du Bioparc Challandes à Bellevue.

On savait le lieu doué pour l’urgence animalière, les adoptions spontanées et les naissances multiples. Mais on était resté à la taille du lémurien bondissant ou, plus familièrement encore, du hérisson en semi-hibernation. Là, il faut changer d’échelle. Sur la partie supérieure du site, dans l’enclos réservé jusqu’à il y a peu aux chevreuils, le chameau accueilli va par trois: deux chamelles et un chamelon.

Squelette sur pattes

Ce dernier se prénomme Batou, il aura un an le 22 février. Sa silhouette fait moins peur que celle de sa mère, Aischada, née en 2001. Elle a tout donné pour son rejeton. Le squelette sur pattes, c’est elle. L’une des deux bosses s’est effondrée sur elle-même. De cette réserve graisseuse si essentielle, il ne reste rien.

C’était vraiment le moment d’intervenir. D’autant que la deuxième chamelle, Antoschka, d’une année plus jeune que sa congénère d’infortune, est gestante. Si tout va bien, elle devrait mettre bas courant février. Le Dr Blaha se veut optimiste. C’est sa nature. Il sait décider vite, renverser les montagnes, quitte à devoir traverser la Suisse en convoi humanitaire, au volant d’un gros van mis à disposition par un proche centre équestre, dans lequel, le 16 janvier au matin, prennent place les trois ruminants.

Cirque en faillite

L’infortune, ici, est d’abord celle d’un cirque, le deuxième du pays – Circus Royal, il s’appelait – basé dans le canton de Thurgovie. Deux faillites consécutives en deux ans. Plus d’argent pour payer les artistes et nourrir les bêtes. Elles sont regroupées sous une tente qui ne résiste pas à l’eau: deux chevaux, trois watusis (ces bovidés aux cornes géantes) et sept chameaux, dont quatre mâles, qui seront récupérés ailleurs en Suisse alémanique.

« Nous avons monté cette opération de sauvetage en un temps record, explique le Dr Blaha. Grâce à une collaboration efficace avec la Kamel-Kompetenzzentrum, la seule association de protection des chameaux existant dans notre pays, mais aussi avec l’appui du vétérinaire cantonal de Berne. En quelques jours à peine, nous avions réuni les documents administratifs permettant d’assurer le transfert sanitaire vers Genève, afin de prodiguer les soins nécessaires dans des locaux adaptés. »

Pierre à sel et foin

Adaptés, ils le sont. De l’espace et un couvert flambant neuf. Litière au sec, pierre à sel, granulés et foin. Régime soigné, mais sans précipitation. Cette échine qui pique de la bosse va reprendre du volume. L’adolescent Batou donne l’exemple. Il est chez lui dans ce sleep-in à ciel ouvert; il se mêle à l’interview en jouant avec l’amplitude de son cou.

Le personnel est prévenu. La placidité du chameau peut cacher des comportements indociles. Sa remise d’aplomb passe aussi par une phase éducative et le respect de la distance de sécurité. Deux bonnes heures de travail matinal pour les deux soignantes, Chloe et Marine. « Au début, c’était assez impressionnant, reconnaît cette dernière. On apprend beaucoup. De Tobias qui nous sert de coach, de cette fréquentation quotidienne qui oblige à être ferme dans la voix et clair dans le geste. »

Missions futures

Si tout se déroule bien, les chamelles et leurs petits se verront après-demain associées aux futures missions du parc. « Nous sommes en effet en train d’élaborer un projet pilote avec des enfants qui ont des difficultés variées, commente Anne-Sophie Deville, l’adjointe de direction. On parle ici d’intervention assistée par l’animal, celui-ci fonctionnant à la manière d’un médiateur entre le thérapeute et l’enfant. Dans ce but, nous avions d’ailleurs planifié d’acquérir des chameaux, mais en bonne santé », précise-t-elle.

Le challenge aujourd’hui est double: sauver la vie animale pour la mettre au service de la nôtre, quand la maladie s’en mêle. Un sacré défi. Il résume bien l’engagement sans faille du désormais Bioparc Genève.

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Source : La Tribune de Genève.
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