Les travaux de démolition des structures de l’ancien parc animalier ont débuté. Sur le site aujourd’hui propriété d’un richissime russe, s’érigera bientôt une imposante demeure…
Les grues qui parsèment la presqu'île de Saint-Jean-Cap-Ferrat témoignent de la vitalité immobilière des richissimes résidents de ce paradis terrestre. Parmi eux, un Russe, Darvin Yoanayevic Israyev, nouveau propriétaire des 16.000 m2 de l'ancien zoo de Saint-Jean, fermé depuis septembre 2009.
Et c'est en toute discrétion que cet homme d'affaires dont on ne sait pas grand-chose - si ce n'est qu'il jouit d'une grande fortune -, aurait déboursé au moins 20 millions d'euros pour racheter l'immense domaine au Britannique Robert Bourne.
Celui-ci avait défrayé la chronique en 2008, lorsqu'il avait acquis pour 11,5 millions d'euros l'emprise du parc animalier à Véolia, au grand désappointement de la population azuréenne très attachée au zoo… et à ses animaux.
En lieu et place des 500 animaux que comptait ce magnifique parc animalier, le milliardaire londonien envisageait d'investir 100 millions d'euros pour créer un vaste centre de remise en forme et d'y embaucher 300 personnes.
Une promesse « sociale » alléchante en temps de crise, de nature à calmer provisoirement les opposants à la fermeture du zoo et à s'attacher une certaine bienveillance de l'ancienne municipalité Vestri.
Le beau projet est resté lettre morte. Et aux chants des oiseaux, seuls bruits entendus depuis des années sur le site, a succédé depuis quelques semaines celui des marteaux-piqueurs.
Car en se portant acquéreur du domaine, Darvin Israyev a aussi obtenu le transfert des permis de construire… et de démolir de l'ancien propriétaire. Les 33 modules de l'ancien zoo sont ainsi en train d'être mis à terre pour que place nette soit faite avant la construction d'une villa avec piscine et dépendance d'une emprise au sol de 700 m2 comme indiqué sur le permis de construire transféré au riche russe en mars 2014.
Des factures impayées ?
Un changement de propriétaire qui ne sied pas forcément à plusieurs artisans-prestataires de la région, venus travailler un temps sur le site à la demande de Robert Bourne et dont les factures n'auraient pas été réglées…
Darvin Israyev sera-t-il meilleur payeur et plus respectueux des réglementations ? Car il semble, aussi, que l'ancien propriétaire anglais ne s'embarrassait pas trop des contraintes liées à l'important espace boisé et protégé du domaine… Faisant, notamment, abattre quelques arbres indésirables dans la zone théoriquement intouchable !
Le nouveau maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat affirme précisément être très vigilant quand au respect de la loi. « La délivrance des permis de démolir et de construire, tout comme leur transfert au nouveau propriétaire russe, sont antérieurs à mon élection, précise Jean-François Dieterich. Je ne peux donc pas y toucher. Je demanderai à mes services, en revanche, de s'assurer du strict respect de la loi sur la dimension de l'édifice construit et à l'intégrité de la partie boisée protégée. »
On ne demande qu'à le croire !
A l'entrée de l'ancien zoo, les voitures de chantier immatriculées dans les pays de l'Est se succèdent. Et sur la porte les permis de démolir et de construire sont en évidence.
Source :
Nice Matin.
