une Française aide les orangs-outans de Bornéo

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une Française aide les orangs-outans de Bornéo

Messagepar chenapan » Vendredi 08 Décembre 2006 13:51

source : http://www.linternaute.com/femmes/itvw/ ... deux.shtml

Isabelle Lardeux-Gilloux : "Les femmes sont plus réceptives à la protection de la planète"

D'où vient l'intérêt que vous portez pour l'île de Bornéo et pour les orang-outans en particulier ?
Isabelle Lardeux-Gilloux
J'ai toujours souhaité travailler avec les animaux. Lors de ma dernière année d'études scientifiques en Angleterre, j'ai dû faire un dossier de recherche au zoo de Londres. Le sujet était "L'enrichissement de l'environnement captif des grands singes". Je connaissais déjà les gorilles car j'ai vécu au Rwanda avec mes parents. Beaucoup de recherches avaient été faites sur les chimpanzés et il n'y avait pratiquement rien sur les orang-outans. C'est pourquoi je me suis intéressée aux orang-outans et à l'île de Bornéo où l'on trouve cet animal.

Quand avez-vous créé l'association "BOS France" ? Et quel est son but exactement ?
Je l'ai créée en 1998 afin d'avoir une structure légale et juridique pour pouvoir collecter des fonds. Il s'agissait au départ de subventionner une partie du projet qui allait m'employer en Indonésie. On n'a jamais réussi à le faire aboutir. Et en même temps, le but était de relayer l'information de l'association indonésienne "BOS" pour "Balikpapan Orang-utan Society".

Qu'est-ce que le projet Samboja Lestari ? Qui le finance ?
Le premier but est de diminuer la pression des hommes sur la forêt. En travaillant pour nous, ils ne sont plus contraints à couper les arbres. Le projet Samboja Lestari se trouve sur des terres qui ont été brûlées lors des grands incendies de 1998. Plus personne ne veut de ces terres. Les quelques paysans qui ont des terres là-bas ne peuvent même pas les utiliser, ils sont vraiment dans une misère totale. Ce que l'on propose à travers ce projet est un programme "d'agro-foresterie" ; les paysans locaux plantent des bois tropicaux qui donneront des forêts dans 30, 40 ans et, entre les arbres, ils plantent des papayes, des ananas etc., qui leur permettent de vendre des fruits sur le marché et d'avoir un revenu immédiat. Ensuite, une partie des hectares que nous achetons permet de créer des sanctuaires pour les espèces menacées, et notamment pour les orang-outangs. Nous réintroduisons également les ours à miel. Le projet est financé sur fonds privés, grâce à des dons publics. Nous somme aujourd'hui 12 association BOS dans le monde.

Quels résultats avez-vous obtenus ?
A l'heure actuelle, nous avons acheté plus de 1 500 hectares. En me rendant sur place dernièrement, j'ai vu l'arboretum où les bois tropicaux ont été plantés. Les paysans commencent à s'intéresser vraiment au projet et viennent visiter les zones d'agro-foresterie où l'on a bâti les îlots pour les orang-outangs.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Dans certains endroits, l'achat de terres est difficile, c'est l'aspect commercial : si quelqu'un est intéressé, les prix augmentent... L'autre problèmatique est la protection contre les incendies. Je suis sapeur-pompier volontaire sur Valensole depuis 5 ans et je me suis associée aux "Pompiers sans Frontières" de Marseille. Nous sommes en train de créer un projet d'aménagement de protection d'incendie pour cette zone. Le souci premier est d'avoir du matériel performant sur place.

Combien de temps passez-vous à Bornéo ? Y allez-vous régulièrement ?
J'y vais à peu près tous les deux ans. Je n'y vais pas aussi souvent que ce que je voudrais mais je pense qu'il est plus utile de faire un travail de fond que de se payer des voyages sur place. Personnellement j'aimerais y aller tous les jours !

Votre mari vous aide t-il dans l'association?
Oui, il en est le trésorier.

Avez-vous des enfants ? Vous accompagnent-ils à Bornéo?
J'ai deux enfants. Ils ne m'accompagnent pas car nous n'avons pas les fonds nécessaires et aussi parce que les zones que je visite sont des zones de quarantaine, il faut donc des permis spéciaux. Par contre, en 2002, nous avons payé ce voyage à nos enfants car nous tenions à leur faire voir ce qu'est l'île de Bornéo.

Que vous apportent les orang-outans ?
Une réflexion perpétuelle. Est-ce que l'on fait les choses correctement dans ce monde ? Ne peut-on pas améliorer quelque chose ?

Pensez-vous que les femmes sont plus particulièrement attachées à la préservation de la planète ?
Elles sont plus réceptives. Elles ne regardent pas les choses en fonction de ce qu'elles peuvent lui apporter, contrairement aux hommes... C'est plus instinctif.

Comment-avez vous réagi lors de votre sélection pour le Trophée "Terre de Femmes" d'Yves Rocher ?
J'étais très contente. Cela m'a fait énormément plaisir car quand vous n'avez pas la pêche, que vous en avez marre d'être devant votre ordinateur avec cette impression que ce que vous faites ne sert à rien; recevoir une petite médaille, un petit quelque chose qui vous rappelle qu'un jour quelqu'un a déterminé que ce que vous faisiez était bien vous redonne vraiment le moral.

Que peut vous apporter cette manifestation ?
J'espère un coup de pouce pour monter notre nouveau projet, c'est à dire travailler plus avec les écoles en développant des contenus que l'on mettra à la disposition des enseignants. On espère aller jusqu'à une reconnaissance au niveau national pour pouvoir diffuser des CD-Roms dans les écoles et, à travers notre site orangoutan.org, qu'ils aient connaissance de la problématique du développement durable et des espèces menacées. La cerise sur la gâteau serait qu'ils créent leurs propres projets pour lever des fonds et les renvoyer sur l'Indonésie.

Isabelle Lardeux-Gilloux, 36 ans, est titulaire d'un doctorat d'anthropologie biologique. Elle a eu plusieurs emplois temporaires : conseillère scientifique et assistante de tournage pour des documentaires animaliers, chargée de mission NTIC auprès de la Chambre Régionale des Métiers de PACA, administratrice d'une société coopérative artisanale, webmaster-traductrice d'un site galerie marchande B2C des artisans... Elle est la maman de Franck, neuf ans, et de Charlie, 4 ans. Elle vit dans le village de Valensole (Alpes de Haute Provence).

:wink:
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