Du mardi 19 au jeudi 21 mars 2019, les scientifiques du comité de conservation de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) se sont réunis au château de Rouffillac, à Carlux. Ils y étaient accueillis par leur homologue Emmanuel Mouton, directeur et fondateur de la réserve zoologique de Calviac. Précisons que c’est en cette demeure qu’a vécu Pierre-Paul Grassé, éminent zoologiste français auteur du Traité de zoologie, en 55 volumes, lequel a joué un rôle majeur dans la promotion et l’avancement de la zoologie.
L’ordre du jour du comité consistait à redéfinir la politique de conservation des espèces au sein des établissements adhérents. EAZA s’entraide pour développer au mieux ces programmes car « la biodiversité n’a pas de frontière ». Les séances de travail ont été intenses et les résultats espérés ambitieux.
Éric Bairrao-Ruivo, directeur science, collection et conservation au zoo parc de Beauval et président du comité, insiste sur deux aspects complémentaires : non seulement les zoos sont des conservateurs d’espèces pour repeupler et renforcer les populations, mais aussi des acteurs sur la conservation dans les milieux naturels. « Il est plus facile, plus efficace, moins cher et moins dangereux de protéger ce qui existe que d’essayer de rétablir ce qu’on a détruit », affirme-t-il. Et d’ajouter : « La nature n’a pas besoin de l’homme ; elle survivra toujours, mais l’homme a besoin de la nature. »
Sixième extinction
Une façon d’attirer l’attention sur le changement climatique. Ses conséquences sont préoccupantes. La gestion durable des ressources permettrait d’agir sur ces phénomènes. La certification serait, selon l’expert, une solution. Le groupe essaie d’ailleurs de développer des actions dans le domaine de l’agriculture et la forêt afin d’éliminer le recours aux méthodes extensives dévastatrices.
Les spécialistes constatent amèrement la sixième extinction d’espèces. « On ne devrait jamais en arriver à sauver une espèce en voie d’extinction », rappelle un scientifique suisse. Beaucoup de parcs travaillent la partie famille pour que « l’expérience directe déclenche un intérêt, une curiosité », espère un spécialiste britannique. L’objectif est de parvenir à influencer les décideurs.
Source : Sud-Ouest.