Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynésie

Programmes d'élevage, conservation ex situ, conservation in situ...

Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynésie

Messagepar Philippe » Jeudi 03 Novembre 2016 13:29

La première réintroduction dans la nature d’escargots appartenant au genre Partula a eu lieu en septembre 2016 à Tahiti et Moorea.

1.700 spécimens ont été relâchés dans plusieurs sites surveillés de ces îles de Polynésie française distantes de 17 kilomètres.

Ces escargots terrestres et arboricoles appartiennent à trois espèces, Partula dentifera, P. tristis et P. mooreana, déclarées éteintes dans le milieu naturel par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les spécimens réintroduits ont été confiés par plusieurs institutions zoologiques britanniques et par le zoo de Thoiry (Yvelines) où sont nés 134 d’entre eux.
Source (et informations complémentaires) : http://biofaune.canalblog.com/archives/ ... 16848.html
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar jukala » Jeudi 03 Novembre 2016 13:47

Merci pour l'information =)

Lors de ma formation à Vendôme (2013-2014), on a été visité Thoiry et on a pu voir l'élevage de ces escargots.
Contente d'apprendre que la réintroduction commence. ^^
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Philippe » Jeudi 03 Novembre 2016 14:20

Mais Thoiry arrête leur élevage !Actuellement, aucun établissement hexagonal ne participe donc à l'EEP dédié à ces escargots appartenant pourtant au patrimoine vivant de la Polynésie française. Assez désolant...
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Therabu » Jeudi 03 Novembre 2016 15:08

Je crois sincèrement que c'est là le rôle du futur des zoos. Non pas qu'il faille arrêter de présenter, lions, gorilles et girafes, mais la mobilisation d'un seul ou de quelques établissements peut tout simplement changer le cours des choses pour ces petites espèces sans trop impacter financièrement l'institution.
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar abel » Jeudi 03 Novembre 2016 18:38

Merci pour cette bonne nouvelle Philippe ! Mais, comme toi, j'ai été franchement déçu en lisant l'article de voir que Thoiry arrêtait cet élevage. Pour quelle(s) raison(s) ? Financière ?
Sinon, je suis d'accord avec Therabu, je crois que tous les grands et moyens zoos devraient se mettre chacun à un élevage de ce type, qui obtiennent généralement de bons résultats, et peuvent aboutir à des réintroductions importantes.
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Antoine » Lundi 23 Octobre 2017 12:20

RZSS aide à réintroduire des escargots de Partula dans leur habitat naturel

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Les escargots arboricoles qui figurent parmi les espèces les plus menacées au monde ont été réintroduits dans leur ancienne demeure polynésienne suite au succès d'un projet international de conservation du zoo impliquant la Royal Zoological Society of Scotland (RZSS).

RZSS a envoyé quatre variétés d'escargot de Partula - P tohiveana, P affinis, P mooreana et P suturalis vexillum - qui avaient été élevées au RZSS Edinburgh Zoo, pour être relâchées dans la région natale de l'escargot de Tahiti.

Les populations d'escargots ont été décimées dans les années 1970 après l'introduction de l'escargot prédateur de Floride pour débarrasser les îles d'une espèce exotique introduite - l'escargot terrestre géant africain - mais le prédateur a dévoré les minuscules escargots indigènes.

Gareth Bennett, chargé de communication au RZSS Edinburgh Zoo, a déclaré :

"Nous sommes fiers d'avoir participé à la restauration de l'escargot de Partula dans son habitat naturel depuis de nombreuses années. Le zoo d'Edimbourg est impliqué dans la conservation des escargots de Partula depuis 1984 et a même reçu en 2010 le tout dernier individu de la variété [i]Partula taeniata simulans, que le Zoo a ramené à un niveau de sécurité de plusieurs centaines."

"Nous avons été très heureux d'apprendre que les réintroductions se sont si bien déroulées et que des escargots provenant de relâchés antérieurs ont été trouvés dans l'habitat et continuent de prospérer. C'est une merveilleuse réussite en matière de conservation et cela démontre le rôle crucial que les zoos peuvent jouer dans la conservation des espèces. Les réintroductions sont des repères historiques, non seulement pour les escargots polynésiens, mais pour la conservation de la faune en général car les résultats que nous observons sont rendus possibles grâce au travail acharné de zoos engagés travaillant ensemble dans le cadre d'un programme international d'élevage."
[/i]

Image

Ce relâché est le résultat d'un programme d'élevage collaboratif international entre zoos et collections à travers le monde, y compris le zoo de Bristol, le zoo de Chester, le zoo de Marwell, la Royal Zoological Society of Scotland et le ZSL London Zoo au Royaume-Uni.

Les différentes sous-espèces d'escargots en captivité sont gérées dans le cadre du Programme international de conservation des Partulidés, qui combine le programme d'élevage de 15 taxons dans 15 institutions différentes à travers le monde avec des travaux de conservation dans les îles polynésiennes. Environ 46 des 65 espèces identifiées de Partula polynésiennes sont éteintes.

Originaires des îles boisées volcaniques escarpées de la Polynésie française, les escargots de Partula fournissent des informations précieuses sur les mécanismes de l'évolution.

Source : https://www.facebook.com/EdinburghZoo ; http://www.rzss.org.uk/news/article/133 ... e-habitat/
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Therabu » Lundi 23 Octobre 2017 13:10

Merci du partage. Encore une preuve que les zoos ont un rôle direct à jouer en matière de conservation lorsqu'ils s'engagent pour certaines espèces ne nécessitant pas des espaces gigantesque. Rendez vous compte, un zoo qui peut sauver tout seul une espèce !

Il y a combien de zoos rien qu'en France déjà? :mrgreen: :mrgreen:
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar guirosama » Lundi 23 Octobre 2017 13:43

Dommage que peu de zoos métropolitains montrent ce patrimoine faunistique français !
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Vinch » Lundi 23 Octobre 2017 17:07

Abel a écrit:Mais, comme toi, j'ai été franchement déçu en lisant l'article de voir que Thoiry arrêtait cet élevage. Pour quelle(s) raison(s) ? Financière ?

J'aimerai savoir aussi. Ce n'est sans doute pas un élevage parmi les plus contraignants, j'ose imaginer.
Encore une fois, un manque de volonté ferme de s'investir durablement dans un programme d'élevage et de réintroduction d'une espèce menacée, et surtout, si elle appartient "au patrimoine faunistique français" comme le fait justement remarquer Guiro ???
Je me souviens d'un article de Pierre Gay pour le périodique de l'ANPZ dans les années 90, qui parlait de l'utilité des programmes d'élevages régionaux, sous-entendu des espèces appartenant à la faune française et européenne.
Quelques parcs français, tels que Doué, Besançon, Chizé ou encore, Calviac, s'investissent sérieusement dans l'élevage d'espèces "régionales", de la naissance à la réintroduction. Mais ils sont très peu nombreux. Les autres parcs zoologiques français ne voient aucun intérêt (commercial !!!) à ces espèces locales et préfèrent pandas, tigres de Sumatra, bongos, éléphants ou rhinocéros de l'Inde.
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar abel » Lundi 23 Octobre 2017 17:32

Merci pour le partage ! Comme Therabu, je pense que plus de zoos devraient accueillir des élevages de petites espèces menacées, des espèces qui demandent peu de place mais qui sont parfois confrontées à un très haut niveau de menace dans le milieu naturel.
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Messagepar zoovenirs » Lundi 23 Octobre 2017 18:38

L'île de Tahiti est toujours une île française ? :mrgreen:
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar orycterope » Mercredi 25 Octobre 2017 10:10

Pour Thoiry, j'avais aussi été très déçu par l'arrêt de l'élevage, ce que j'avais appris lors de ma visite en 2016.

Cependant, je tiens à préciser que Thoiry n'arrête pas pour des raisons commerciales ou financières.
A la place des partulas, Thoiry se lance dans l'élevage des criquets de Crau, avec le zoo de Bristol, espèce en danger critique d'extinction, vivant dans la plaine de Crau (ganga catta, faucon crécerelette, alouette calandre, outarde canepetière, odonates...), un habitat extrêmement riche et peu connu.
Et donc en France, métropolitaine cette fois-ci...

La décision d'arrêter les partulas n'a pas du être prise à la légère, peut-être les deux élevages étaient ils inconciliables, faute de place, ou de temps...
De plus, je pense que, même si les partulas sont loin d'être sauvés, l'élevage est en de bonne mains, avec des institutions reconnus qui s'en occupent.

Thoiry n'est donc pas le parc à blâmer dans l'élevage des invertébrés (voir même l'élevage tout court), puisqu'en terme d'élevage conservatoire d'invertébrées, ça doit bien être les seuls en France... En plus des criquets de Crau, ils ont aussi des coléoptères de l'île Frégate (Polposipus herculeanus), une des seules espèces d'insectes en EEP.
Nos grands parcs qui relâchent quelques oryx ou donnent beaucoup à la conservation pourraient aussi se lancer dans ce type d'élevage.

Cela avait déjà été annoncé sur le forum:
http://www.leszoosdanslemonde.com/forum/viewtopic.php?t=10560

Un communiqué de Thoiry sur ce programme d'élevage:
https://www.thoiry.net/sites/default/files/presse/THOIRY_CP_CRIQUETCRAU_2015_UN_OK-1.pdf

Un autre qui annonce qu'ils ont réussi à les reproduire:

Naissances de criquets de Crau
Endémique de la Plaine de Crau dans le sud de la France, le criquet de Crau n’a (presque) rien pour plaire : il est très gros, ne vole pas, ne chante pas mais fait parti intégrante de l’écosysytème local où il a toute sa place et c’est pour ça qu’on l’aime ! L’espèce étant «En danger critique d’extinction», le Domaine de Thoiry a obtenu il y a deux ans l’autorisation de prélever dans la nature quelques individus afin de commencer un programme d’élevage mené en collaboration avec la Réserve Naturelle de Crau. L’équipe du parc est heureuse d’annoncer cette année une première réussite : la naissance d’une vingtaine de petits criquets !


La stratégie pour la conservation du criquet de Crau (2015-2020):
http://www.reserve-crau.org/images/5_decouvrir/DOC/Conservation_Criquet_Crau.pdf
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Vinch » Mercredi 25 Octobre 2017 16:43

Ok !!! Merci Jules pour ces informations fort intéressantes !!!
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar abel » Jeudi 26 Octobre 2017 16:57

Merci Jules pour ces précisions et documents !
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Re: Des escargots éteints dans la nature relâchés en Polynés

Messagepar Antoine » Dimanche 20 Octobre 2019 18:06

Escargot précieux: la mission de ramener de minuscules escargots dans les îles du Pacifique

Image
Les escargots Partula sont réintroduits à Huahine, en Polynésie française. Photographie: ZSL

Les zoologues britanniques participent à un projet mondial visant à libérer 15 000 créatures en voie de disparition, essentielles à la Polynésie française.

Ils font partie des plus petits animaux de notre planète, mesurant de 1 cm à 2 cm de longueur. Mais le retour récent de milliers de minuscules escargots d’arbres tropicaux en Polynésie française constitue l’un des plus grands programmes de réintroduction jamais entrepris par les défenseurs de l’environnement.

Plus de 15 000 escargots Partula - élevés par 16 organisations internationales de protection de la nature, y compris la Zoological Society of London (ZSL), et les zoos d'Edimbourg, Chester et Amsterdam - ont été expédiés en Polynésie au cours des cinq dernières années. Il y a quelques semaines, les dernières arrivées - plus de 4 000 escargots Partula rosea et Partula varia - ont été relâchées sur les îles de Huahine et Moorea, dans les îles de la Société. (L'archipel, qui comprend Tahiti et Bora Bora et couvre une superficie de 1 600 km 2 dans le Pacifique Sud , est réputé pour ses lagons bordés de coraux et ses montagnes escarpées.)

Il peut sembler inhabituel que des efforts de cette ampleur soient consacrés à une créature aussi petite. Mais les experts de la faune disent que les partulas ont une importance scientifique cruciale.

Leurs emplacements isolés et leur distribution dans le Pacifique en font des sujets idéaux pour l'étude de l'évolution, tout comme la distribution des espèces de pinson des Galápagos a joué un rôle clé dans le développement par Darwin de sa théorie de la sélection naturelle.

«Les escargots Partula sont extrêmement précieux pour la communauté scientifique», a déclaré Paul Pearce-Kelly, conservateur principal de la ZSL. «Ils ont été étudiés pendant plus d'un siècle parce que leur habitat isolé fournit des conditions idéales pour étudier l'évolution. Ce sont les pinsons Darwin du monde des escargots. "

Les escargots Partula ont également une importance culturelle significative en Polynésie. Leurs coquilles étaient utilisées pour fabriquer des colliers et des couronnes. Chaque île ayant sa propre espèce de partula, ces objets revêtaient une importance particulière en tant que cadeau de cérémonie.

Les escargots comme la partula jouent également un rôle clé dans le recyclage de la végétation en décomposition dans les îles polynésiennes. «Leurs services écosystémiques sont vitaux», a ajouté Dave Clarke, de la ZSL. "Pour faire bonne mesure, ils ont de beaux longs pétioles qui les rendent très mignons, je pense."

Les Partula portent le nom d'une déesse romaine de l'accouchement parce qu'elles donnent naissance à la vie alors que la plupart des espèces d'escargots pondent leurs œufs. Les Partula atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de un an et vivent jusqu'à 10 ans. Ils paissent des algues à la surface des feuilles dans les forêts des îles du Pacifique.

Leur disparition dans la nature a été provoquée par un système de gestion des terres bâclé au siècle dernier. «Les autorités françaises responsables des îles du Pacifique Sud ont décidé d’introduire le gastéropode géant africain en tant que produit alimentaire», a déclaré Clarke. "Les Français aiment les escargots après tout."

Malheureusement, ces escargots géants africains ( Lissachatina fulica ) se sont échappés, se sont reproduits et ont commencé à détruire les cultures locales. En conséquence, les autorités ont décidé de se débarrasser de ces intrus en introduisant un deuxième escargot, l’escargot rose du loup ( Euglandia rosea ), pour éliminer les nuisibles nouvellement introduits.

«Les escargots de loups rosés sont des prédateurs incroyables», a ajouté Clarke. «Ils se déplacent deux ou trois fois plus vite que les autres escargots. Ils peuvent également suivre d'autres escargots en suivant leurs traces de boue. Ensuite, ils emménagent et les tuent et les mangent. Ce sont les missiles guidés du monde des escargots.

Malheureusement, encore une fois, le loup rose a montré un dégoût distinct pour les escargots géants africains qu'ils étaient censés digérer et a plutôt choisi de manger des escargots Partula locaux. L'impact était dévastateur. «Il y avait environ 120 espèces d'escargots Partula en Polynésie», a ajouté Clarke. "Le loup rose a éliminé plus de la moitié de ces espèces."

Clarke a capturé les derniers individus appartenant à certaines de ces populations ravagées en 1994. D'autres ont déjà été étudiés dans diverses universités à travers le monde. Parmi ces sources très dispersées, des populations reproductrices de plusieurs espèces de partula maintenant éteintes à l'état sauvage, ont été établis.

Au même moment, les populations d’escargots loups roses ont commencé à diminuer. «Ils ont traversé une période de prospérité, puis de récession, et bien que les escargots de loups roses n'aient pas complètement disparu, il n'en reste plus beaucoup aujourd'hui», a ajouté Clarke.

En conséquence, en 2015, il a été décidé de commencer à ramener les partulas dans la nature en Polynésie. Plus de 15 000 individus - sur un total de 14 espèces et sous-espèces de partulas - ont depuis été renvoyés vers les îles par un périple de plus de 15 000 km.

«Élever et nourrir plus de 2 000 escargots nécessite des années de dévouement», a déclaré le Dr Gerardo Garcia, conservateur au zoo de Chester, qui a été étroitement associé au projet Partula.

«Donc, voir ces animaux relâchés dans leur patrie historique a été un moment très émouvant. La biodiversité de notre planète étant menacée, chacun de ces animaux minuscules représente désormais un symbole d'espoir particulier.
»

Source : https://www.theguardian.com/environment ... c-wildlife
Antoine
 
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