Lyon, responsable de l'EEP des varis roux

[Philippe]

Le parc zoologique de Lyon (Rhône) devient officiellement le nouveau coordinateur du programme d'élevage des varis roux (Varecia rubra), une espèce classée en danger critique d'extinction par l'UICN et figurant dans l'actuelle liste des 25 primates les plus menacés au monde.

[bastet_75]

Le parc en remplace un autre, ou est-ce un nouveau programme ?

[abel]

Une belle reconnaissance pour le parc !
Il me semble que l'EEP vari roux était géré jusqu'ici par Delphine Roullet, la primatologue du Parc Zoologique de Paris. Quelle est la raison de ce changement et qui va coordonner le programme à Lyon ?

[bastet_75]

Si quelqu'un connait les critères ne nomination je suis preneur

[grievous]

L'EEP des varis roux n'est pas nouveau.

Comment postuler?

- un programme se crée ou est laissé par le coordinateur actuel

- L’intéressé doit envoyé son CV détaillé et une lettre de motivation expliquant son expérience et ses compétences ainsi que les raisons de vouloir s'investir dans le programme

- Etant une fonction 100% bénévole, le Zoo du demandeur doit certifier qu'il laissera du temps à son employé pour travailler sur la gestion du programme.

- Le précédent coordinateur donne son avis également.Il en va de même des membres du TAG (Taxon Advisory Group). Dans ce cas précis celui des Prosimiens.

- Enfin, le comité des EEPs (composé de 13 personnes) étudie le dossier et prend la décision de faire confiance ou non au postulant.

[bastet_75]

Merci pour ta réponse très complète !

c'est curieux comme organisation. Ce n'est donc pas vraiment le parc en lui même qui en est coordinateur mais un bénévole

[Antoine6259]

Oui, les noms des coordinateurs EEP (et le nom du parc où ils se trouvent) était indiqué sur le site de l'EAZA. C'était même parfois assez paradoxal de voir que le parc en question n'est pas forcément celui où l'enclos est la référence pour l'espèce...

[grievous]

En fait le bénévole demande au nom du zoo pour lequel il bosse donc le programme est bien porté par un zoo.

Si la personne quitte le zoo, le programme "reste" dans le zoo sauf si aucun des employés du dit zoo ne peut reprendre pour différentes cause: manque de temps, manque de compétences en la matière...ou tout simplement manque d'envie...ca arrive parfois.

En revanche il ne faut pas oublier qu'un EEP c'est un coordinateur mais c'est aussi un comité d'espèce constitués de collègues de différents zoos. Ceci évite les décisions tout seul dans son coin.

Concernant la remarque d'Antoine, il ne fait pas oublier que l'EAZA est une association et donc compte sur les bonnes volontés de ses membres d'où cet état de fait effectivement.

[okapi]

En fait, c'est l'expression parfaite des possibilités et des contraintes du monde associatif. Le danger, c'est qu'à partir du moment où ça repose entre les mains de "bénévoles", hormis leur propre sincérité et leur engagement, il n'y a réellement aucune obligation de résultat. C'est une association, constituée de membres volontaires et cooptés, qui sollicite le bon vouloir de personnes passionnées qui réussissent à convaincre leur employeur que ça vaudrait la peine de s'intéresser à cet obscur crapaud, cet oiseau tout gris ou ce joli singe... Si le zoo possède déjà l'espèce, ça ne doit pas changer grand chose puisque l'employé va travailler ses dossiers chez lui après sa journée de travail et j'imagine que les assouplissements demandés à l'employeur concernent les réunions et les déplacements obligatoires liés à la fonction de coordinateur, mais certains prennent d'office sur leurs vacances pour ne pas amputer leur temps de travail salarié. S'il faut se lancer dans la présentation d'une nouvelle espèce, créer un enclos et développer un réseau, c'est une autre histoire et je suppose que là, effectivement, le parc s'investit davantage. Tout cela reste tout de même très fragile, non? Si l'employé décide de passer à autre chose, il y a de grandes chances que tout s'effondre... Le plus paradoxal pour moi, c'est que le parc "coordinateur" s'appuie sur un bénévole et la présence d'une espèce entre ses murs, y compris dans des conditions basiques, et que cela suffit pour être impliqué dans un programme européen de conservation, une appellation qui recouvre essentiellement un système de bénévoles soumis au bon vouloir de leurs employeurs... Au vu des ambitions, on pourrait supposer des obligations bien réelles, imposées aux parcs concernés, mais le système associatif ne le permet pas... Bien sûr, ça fonctionne, mais c'est tout de même un peu léger de faire reposer cette immense responsabilité vis-à-vis de la faune sur un tel système, non?

[raphaël]

Normalement, le travail de coordinateur est un temps de travail que le zoo doit libérer à son employé, en tout cas j'ai toujours vu fonctionner comme ça.
Car cela prend beaucoup de temps !
Et en effet, il existe au moment où l'on parle plusieurs EEP et ESB vacants, sans coordinateurs.

[okapi]

J'imagine que ce n'est pas si simple... Quand un zoo paie un employé pour un travail donné, qui n'a rien à voir avec les impératifs d'un job de coordinateur international avec son lot inévitable de travail en réseau, de l'animation du dit réseau, de réunions virtuelles et d'autres bien réelles,y compris à l'autre bout du monde, d'une disponibilité écartelée par les fuseaux horaires, de la gestion et rédaction de rapports, il doit tordre le nez quand la coordination bénévole prend le pas sur l'emploi formel et rémunéré...

[abel]

Et en effet, il existe au moment où l'on parle plusieurs EEP et ESB vacants, sans coordinateurs.

Comment se déroule l'organisation de ces EEP et ESB vacants ? Il n'y a pas de transferts tant qu'il n'y a pas de coordinateur ? Aurais-tu des exemples d'EEP vacants ?

[grievous]

Qu'il est agréable de voir l'optimisme d'Okapi à chaque sujet ou l'EAZA est mentionné .

Dès lors qu'une personne est désigné par le comité des EEPs comme coordinateur, ce dernier a des obligations de résultats conformes aux règles et devoirs édités par l'EAZA. Cette désignation est je le répète basée sur les compétences et connaissances, qui sont donc reconnues, de la personne et donc du zoo dans lequel il bosse.

Ensuite des formations sont obligatoires pour tous les coordinateurs. Ces formations font appel aux spécialistes en matières de gestion de population, génétique des populations...

Non tout ne s'effondre pas si un coordinateur décide d'arrêter son travail. C'est bien pour ça que Lyon va s'occuper de l'EEP des rubra après Paris.

Un coordinateur ne travaille pas seul dans son coin. il a un comité d'espèce auprès de lui, un comité de contrôle au dessus, des évaluations régulières de la part du TAG et des zoos participant au programme. Dans le cas précis du programme des rubra, le travail est aussi en collaboration avec Madagascar et les projets in situ.

En gros c'est un système qui est pérenne et qui fonctionne. L'amateurisme qu'on peut imaginer au tout début des EEPs n'est définitivement plus le cas.

Le Zoo qui accepte qu'un de ses employés devienne coordinateur s'engage formellement auprès de l'EAZA à donner le temps nécessaire pour la bonne conduite de la gestion du programme. Tout est question d'organisation.

Enfin le fait de travailler en dehors de son temps de travail, le travail en réseau, animer ces derniers, participer à des réunions virtuelles et/ou réelles, le soucis des fuseaux horaires, la gestion et rédaction de rapports (et pas qu'en français donc!)... c'est en fait déjà une réalité pour bon nombre d'employé de zoo sans coordination d'un programme. Les journées ne sont jamais assez longues pour ceux qui se bougent le derrière

[abel]

Merci pour cette réponse Grievous !
Saurais-tu qui est le nouveau coordinateur du programme à Lyon ?

[grievous]

Oui un peu...
C'est le vétérinaire et directeur adjoint.