Plan de collection et gestion de l'espace

Re: Plan de collection et gestion de l'espace

Messagepar Clemsy67 » Lundi 18 Novembre 2019 11:20

Très beau travail Therabu ! Merci de l'avoir partagé avec nous.

Pas facile en effet de se faire une idée correcte lorsque l'on a pas accès à Species360, et malheureusement Zootiereliste n'est pas toujours complètement à jour. Il est donc d'autant plus regrettable que Born Free ne détaille pas ses calculs, alors que leur initiative me paraissait bonne.

Pour faire un lien avec l'article plus haut dans le fil : les auteurs mentionnaient un nombre d'animaux optimal permettant de lancer/continuer l'élevage en captivité sans tomber trop vite sur des soucis génétiques. Le nombre 100 est évoqué comme étant une bonne base.
Dans ton étude, tu ne peux malheureusement pas inclure le nombre d'individus par espèces (faute de données), mais on peut supposer que beaucoup d'espèces sont représentées par plus de 100 individus (nombre pouvant être décuplés pour des espèces phares).
Si nous en avions les moyens, il serait intéressant de déterminer par taxons combien d'espèces dépasse ce nombre optimal. En considérant qu'au-delà de ce nombre (ou d'une valeur supérieure), les individus "prennent la place potentielle" d'autres espèces menacées, on peut se faire une idée de la sur-représentation de certains taxons.
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Re: Plan de collection et gestion de l'espace

Messagepar Therabu » Lundi 18 Novembre 2019 14:24

Le fait que Zootierliste ne soit pas 100% fiable n'est ici pas à un véritable problème à mon sens. Que l'espèce existe dans treize ou quatorze zoos en France ne changera pas nos statistiques. Le seul cas impactant est entre 1 institution et 0. Il est suffisamment rare et en cas d'erreur évidente, par exemple le dendrolague de Matschie, je suis capable de la corriger à la marge. In fine, je ne repousse pas la possibilité d'erreur car le process est artisanal, mais pas suffisamment significative pour impacter les conclusions.

Si nous en avions les moyens, il serait intéressant de déterminer par taxons combien d'espèces dépasse ce nombre optimal. En considérant qu'au-delà de ce nombre (ou d'une valeur supérieure), les individus "prennent la place potentielle" d'autres espèces menacées, on peut se faire une idée de la sur-représentation de certains taxons.


Déjà, cette étude n'aurait de pertinence qu'au niveau européen et non pas français.
Ensuite je souhaite réagir car il y a à mon sens une mauvais interprétation de l'article précédent.

Le nombre optimal que tu mentionnes concerne le nombre de "fondateurs" d'une population initiale et non pas une limite qu'il ne faudrait pas dépasser. Au contraire, il faut dégager de l'espace pour accueillir les naissances de cette population et permettre à tous de se reproduire pour conserver la richesse génétique. Aujourd'hui, l'ennui est plus souvent que l'on manque de place et donc qu'on ne peut plus reproduire et l'on doit donc arrêter la reproduction de certains animaux. Génétiquement, les tailles à atteindre sont probablement plutôt de l'ordre de 500 individus à l'échelle continentale pour être viable à long terme (mais quelque part, plus l'on en a, mieux c'est). Mais faute d'espace, il faut choisir les espèces qui auront ce "privilège".
L'espace perdu est en fait dédié à héberger toutes ces "raretés" sur lesquelles nous nous extasions comme passionnés (moi le premier). Même quand elles sont menacées, développer une population à partir de quelques couples est souvent une cause perdue qui ne fait que consommer des moyens financiers et humains qui pourraient être consacrés à d'autres espèces.
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Re: Plan de collection et gestion de l'espace

Messagepar GPN » Lundi 18 Novembre 2019 17:15

Wow ! Merci pour ce gros taff !

De toutes façon Zootierlist ne présente que les zoos EAZA non ?
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Re: Plan de collection et gestion de l'espace

Messagepar Clemsy67 » Lundi 18 Novembre 2019 19:26

Les places en parcs zoologiques étant limitées, il faut à un moment définir une valeur maximale ou optimale qu'il n'est plus nécessaire de dépasser. C'est cette valeur hypothétique qui pourrait nous intéresser pour réaliser une comparaison par espèces, parce qu'elle nous permettrait de savoir quand il faut limiter la reproduction, quelles espèces sont sur-représentées et surtout combien d'espèces peut-on réellement élever simultanément aujourd'hui. Mais on peut aisément supposer que cette valeur dépend directement de l'espèce, rendant complexe le calcul.

Le chiffre de 100 était en effet lié au nombre de fondateurs, permettant donc de commencer un élevage à zéro. Mais si ce nombre est suffisant pour commencer, j'en ai déduit qu'il était suffisant pour continuer la reproduction (à condition bien sûr de ne pas avoir trop de liens de parentés).

Je te rejoins complètement sur les petites raretés que nous apprécions tant. Les importer au compte-gouttes n'as que très peu d'intérêt, et consomme même des places qui pourraient être plus utile à d'autres.
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Re: Plan de collection et gestion de l'espace

Messagepar orycterope » Lundi 18 Novembre 2019 21:16

Merci beaucoup Therabu pour ce travail minutieux !

Ton analyse fait ressortir un chiffre de 40% plutôt flatteurs pour les zoos (surtout comparés au 3% de l'étude citée), mais c'est vrai qu'il est dur de tirer des conclusions lorsqu'on ne sait pas la situation des espèces. Globalement, ton analyse avec les déviations en terme de pourcentage de menace par rapport aux espèces dans la nature fait ressortir que les espèces présentés par les parcs ont été choisis de manière "aléatoire" et non pas en fonction de leur degré de menace, puisque les pourcentages d'espèces menacés dans la nature et en zoos sont similaires.

Ce qui me paraitrait très intéressants, mais malheureusement très dur à faire, serait de faire cet analyse en terme de nombre d'individus : la proportion d'individus appartenant à des espèces rares ou non menacés.
Et comme les espèces dont les effectifs sont les plus élevés (suricates, zèbres, raton-laveur, wallaby...) ne sont pas menacés, il me semble possible qu'il n'y ait que 10% voir moins des individus qui appartiennent à des espèces menacés.
On pourrait aussi faire la même chose avec les surfaces (la proportion des surfaces dans les parcs dédiés à des espèces menacés) ce qui donnerait une mesure de l'investissement des parcs (la surface, c'est un peu le nerf de la guerre) dans la conservation de populations viables d'espèces menacés.

Peut-être faisable à l'échelle d'un parc, mais à l'échelle d'un pays...
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