En proie à des difficultés financières, le Zoo de Pont-Scorff a été repris par Sauveur Ferrara il y a un an et demi. De nombreux animaux sont partis, d’autres sont arrivés et des investissements ont été réalisés. En cette pleine saison, nous nous sommes glissés dans la peau d’un visiteur et, au terme de deux heures de visite, le bilan est plus que mitigé…
Ça y est, les enfants sont en vacances, les touristes sont arrivés et le Zoo de Pont-Scorff est un des sites incontournables à visiter. Un mercredi de juillet on s’est dit qu’on irait bien voir girafes, éléphants et autres singes. 16 h 30, le soleil est radieux mais le parc n’est pas très fréquenté pour autant. Des cars de visites organisées quittent le site, le parking paraît bien vide. Après avoir réglé les 19,90 € de droit d’entrée, plan en main, la visite commence. Elle démarre par les pélicans frisés, l’aigle pêcheur, puis les singes. Surprise, des trois îles qui composent cette partie du parc, la plus grande est déserte.
Des enclos défraîchis
À gauche, des makis vari, à droite des makis catta. Au centre, on ne peut que se souvenir des babouins qui animaient la galerie et assuraient l’ambiance sonore. Ce couple de Locmiquélic, observe, avec leur petite-fille, les mangabeys : « Ben on ne les voit pas ! », s’exclame cet homme. « Ce n’est pas très bien entretenu ? » « Ce n’est même pas du tout entretenu ». Qu’importe, la petite fille n’attend qu’une seule chose : les girafes.
Un coup d’œil sur les animations du jour. Mince, elles sont toutes passées. Après 15 h 30, plus aucune activité n’est visible alors que le parc ferme ses portes à 19 h… Bon, on va se consoler en continuant la balade et observant les tortues géantes, suricates et les lions qui siestent au soleil. Passage obligatoire devant les girafes pour admirer ses animaux fascinants et le regard se porte sur leur loge. Le bâtiment paraît avoir l’âge du parc, la peinture est défraîchie, les portes aussi. C’est le cas de beaucoup d’enclos. Des barrières rouillées où les couches de peinture successives se découvrent, des bancs brinquebalants qui n’invitent pas à s’asseoir pour observer les éléphants.
Restauration et buvette fermées
Place des éléphants, justement, on se dit qu’un petit rafraîchissement, après une bonne demi-heure de visite, ne serait pas de refus, c’est en tout cas ce qu’ont l’air de penser ce papa et son fils : « Allez, on va prendre une glace. C’est fermé ? Non, c’est pas possible, ça ne peut pas être fermé ! ». La déception est grande. Le passage dans le bas du parc est aussi décevant. Bon nombre d’enclos affichent « en réhabilitation ». À la mini-ferme, les biquettes attirent l’attention des quelques enfants en visite alors que les singes Atèle de Geoffroy se balancent sur leur corde, un étang entoure leur île. « C’est quoi, demande un petit garçon, c’est pas de l’eau, c’est tout vert ! » Effectivement, l’eau a l’air de s’être transformée en vase et ne donne pas un rendu très propre au site.
La visite se termine par l’espace des phoques. Des panneaux indiquent encore « spectacle d’otaries » mais elles ont été euthanasiées après des cas de tuberculose, fin 2017, début 2018. En avril 2018, un mâle et une femelle étaient arrivés en prêt pour six mois. Plus de spectacle, donc, mais une animation/entraînement avec les veaux. Les oiseaux marins se donnent aussi en spectacle.
La visite se termine avec un goût amer. L’impression d’un parc qui n’a pas évolué avec les petits Lorientais qui le fréquentaient il y a 20 ans. Resté bloqué dans le temps, le zoo a bien besoin d’un grand coup de frais. « C’est un parc triste, pas bien entretenu. On était venu il y a dix ans et c’est moins bien aujourd’hui ; il n’y a pas beaucoup d’animation, c’est dommage », résume ce visiteur.
Des phoques ont remplacé les otaries au Zoo de Pont-Scorff.
Certains enclos paraissent mal entretenus, comme celui du guépard.
Comme bon nombre de loges et d’enclos, la maison des girafes auraient bien besoin d’un coup de neuf !
Source :
Le Télégramme.