Les zoos sont à la mode. Rien qu’en France, 20 millions de personnes s’y rendent chaque année. Forcément, ces parcs animaliers doivent rivaliser d’imagination pour attirer le public. Tour de France et du monde des tendances et des initiatives insolites.
Et voici donc le Nuage. Au ZooParc de Beauval, le zoo plus fréquenté de France, les visiteurs peuvent désormais emprunter un téléphérique comme au ski, mais à fond en verre. Un point de vue idéal pour observer les animaux depuis trente-cinq mètres de haut et accessoirement de se déplacer plus vite dans le parc de Saint-Aignan (Loir-et-Cher). Montant de l’investissement pour cette première hexagonale : 8 millions d’euros.
Un investissement comme un symbole. Le monde des zoos est désormais soumis à une très forte concurrence. On compte 300 zoos en France, pour 20 millions de visiteurs chaque année. Il faut donc à tout prix se démarquer du voisin… À ce jeu-là, l’une des attractions les plus insolites revient certainement au ZooSafari de Thoiry (Yvelines) : depuis 2017, les visiteurs peuvent s’élancer sur une tyrolienne juste au-dessus de l’enclos aux lions.
Au plus près des animaux
Mais la plupart des nouvelles activités pour attirer le public restent tout de même plus terre à terre. L’une des attractions les plus en vogue dans les zoos français est celle de soigneur d’un jour, comme au zoo de la Bourbansais (Ille-et-Vilaine) où l’animation permet de côtoyer au plus près les animaux pendant une demi-journée. Les visites nocturnes sont aussi de plus en plus plébiscitées : à Amnéville (Moselle), on vous propose d’observer les rapaces, félins, ours bruns et loups arctiques la nuit tombée… Frissons garantis.
Les plus mordus – et qui sont prêts à faire chauffer la carte bleue, car il faut souvent compter plusieurs centaines d’euros – peuvent aussi désormais dormir dans les zoos. À La Flèche (Sarthe), c’est directement en face des ours polaires ; au Parc animalier de Sainte-Croix (Moselle) en tête à tête avec les loups ; à Planète Sauvage (Loire-Atlantique) face aux girafes ou élands communs…
Animaux préhistoriques…
L’animal reste la star et plus il est rare, mieux c’est. Beauval peut confirmer : son bébé panda, issu de deux pandas arrivés en France en 2012, lui a permis d’augmenter sa fréquentation de 30 % au premier trimestre 2018.
Au rayon animaux rares voire uniques que vous pouvez croiser aux portes de chez vous : le Bioparc de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) vante son léopard de Java ; le zoo de la Palmyre, ses lémures aux yeux turquoise. Certains parcs misent même sur… les animaux préhistoriques : au Parc de Thot, dans le Périgord, on trouve des aurochs (ces anciens bœufs sauvages, disparus au Moyen-Âge, ont été reconstitués par la génétique au vingtième siècle), des chevaux de Przewalski, des loups. En revanche, pas de mammouths…
… ou courses au milieu des lions
Au XXIe siècle, la tendance est aussi à élargir son public. Alors, le zoo fait entrer d’autres activités dans son enceinte. On y organise désormais des courses à pied. Dix kilomètres, semi-marathons au milieu des lions, tigres et autruches, c’est tentant et ça se passe comme ça à Thoiry ou bientôt au PAL dans l’Allier (c’est le 14 avril !).
Plus reposant, la musique au zoo. L’Orchestre National de Lorraine a joué… le carnaval des Animaux à Amnéville l’an dernier. En juillet, un concert de musique classique est prévu au parc zoo du Reynou, à Le Vigen (Haute-Vienne).
Dans le monde, les zoos ne manquent pas d’idées
Les zoos français ne manquent pas d’idées pour se démarquer… l’international n’est pas en reste. Les moins frileux peuvent opter par exemple pour le Polar Zoo, en Norvège, le parc animalier le plus au nord du monde. Forcément, à cette latitude, pas d’animaux de la savane.
Plus au sud, en Israël, on joue la spécialisation : le Zoo biblique n’a longtemps présenté que des animaux mentionnés dans la Bible. Il est désormais ouvert à d’autres espèces menacées. Aux États-Unis, dans le New Jersey, le Popcorn Park Zoo, lui, n’accueille que des animaux blessés ou maltraités. Un zoo sur une thématique semblable ouvrira d’ailleurs en Eure-et-Loir l’an prochain : La Tanière sera consacrée aux espèces sauvées du braconnage, aux animaux retirés à des particuliers hors-la-loi ou à de laboratoires d’expérimentation…
Adopte un tigre
Aux États-Unis, toujours, le Zoological Wildlife Foundation de Miami vous propose de caresser les bébés tigres, mais aussi de les adopter. Rassurez-vous, vous ne le ramenez pas chez vous mais votre portefeuille garni (2.500 dollars le versement initial, puis 500 dollars par mois !) permet de financer le parc. Même démarche au zoo de Granby au Québec.
Toujours en Floride, dans les parcs Disney d’Orlando, on trouve le Disney’s Animal Kingdom. Soit un parc d’attractions qui se fond dans un zoo. Après un safari au milieu de vrais lions, éléphants et autres grosses bébêtes de la savane africaine, vous plongez dans l’univers – fictif et en réalité augmentée – des étranges créatures d’Avatar. Un mélange des genres étonnant, mais c’est l’Amérique ! Amérique où le zoo de Philadelphie propose, au milieu d’animaux en chair et en os, des bébêtes en Lego, celui de Saint-Louis (Missouri) vous permet de vous marier au milieu des singes et celui de Nashville (Tennessee) vous convie à assister – derrière une vitre – à des actes chirurgicaux ou des soins médicaux sur les animaux dans une salle nouvellement inaugurée pour l’occasion.
Drôle d’attraction
À Singapour, un zoo propose un safari de nuit avec un système d’éclairage reproduisant le clair de lune. Le lendemain, dans un zoo voisin, vous pouvez prendre le petit-déjeuner sous les yeux d’une famille d’orangs-outangs, « l’occasion d’une inoubliable photo de famille » promet le site internet qui n’oublie pas de vanter la nuit face au bassin des lamantins. Prix de la chambre pour la dernière Saint-Valentin : 468 dollars par couple !
On terminera par une attraction qui n’est malheureusement pas une blague. En Grande-Bretagne, le zoo Dartmoor, dans le Devon, vous propose de jouer au tir à la corde avec un lion. Le lion a une extrémité dans la bouche, vous l’autre dans les mains. Et c’est à celui qui tire le plus fort. Face à la polémique, les dirigeants du parc animalier se défendent en expliquant que ça améliore le bien-être animal. Vraiment ?
Source : Ouest-France.