Une pétition réclame la rénovation du zoo de la Tête-d'or

[Philippe]

Gérard Collomb pris à partie sur les conditions de vie des animaux du parc lyonnais de la Tête-d'Or

Une pétition circule actuellement sur les réseaux sociaux pour réclamer la rénovation des enclos des animaux du parc zoologique de Lyon.

Lancée il y a deux semaines, la pétition semble, depuis ce mardi 29 janvier 2019, trouver une certaine audience. Plus de 2.300 personnes ont ainsi signé l'appel de Léa Tissot à François de Rugy, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, ainsi qu'au maire de Lyon, Gérard Collomb, pour demander l'amélioration des conditions de vie des animaux du zoo du parc de la Tête-d'Or.

Elle réclame " la rénovation des enclos et des cages des animaux du parc zoologique qui sont trop étroits et trop petits, dans lesquels ils ne peuvent pas gambader comme ils le feraient dans leurs milieux naturels ". Et de citer, en exemple," l'ours, seul et malheureux, atteint de stéréotypie, qui tourne inlassablement en rond dans sa prison de béton ".

Source : le Progrès.

[Philippe]

Remplaçant les anciennes cages, la fosse aux ours (alors bruns) fut inaugurée en 1994 par le maire de l'époque, Michel Noir. Toute bétonnée, elle aurait coûté 4 millions de francs...
Cette installation a été rénovée dès 2002, avec l’arrivée des ours à lunettes.

[abel]

Que quelqu'un en 1994 ait validé la construction d'une pareille fosse aux ours, pour une somme importante qui plus est, est tout de même assez incroyable et consternant...
Ce pauvre ours fait en effet pitié, il me semblait avoir lu quelque part que le parc cherchait à le transférer ?

[Philippe]

La nouvelle ourserie du parc zoologique de la Tête-d'Or a été inaugurée, le 6 juillet 1994, alors que ses pensionnaires, Azor et Eliette, ont déjà pris possession des lieux. Un espace de six cents mètres carrés, juste à côté des éléphants.
Avec la chaleur, le parc de la Tête-d'Or a concentré les Lyonnais avides de l'ombrage et de la fraîcheur des allées. Entre une virée en petit train et une balade autour du lac, les habitués ont également pu découvrir la nouvelle ourserie, installée à deux pas des éléphants et des girafes.
Sous une chaleur de plomb et sous l'oeil hagard d'Azor, planté sur son séant dans la fosse, les élus se sont livrés aux traditionnels discours pendant qu'une bande de gamins piaillaient au milieu des ballons gonflés à l'hélium. Et si Sophie, pour des raisons d'incompatibilité de nature, est condamnée à rester dans sa cage de fer construite en 1865, Azor et Eliette ont désormais pris possession de leur nouveau territoire.

Cet espace de béton couvre une superficie de 600 mètres carrés et a été conçu les architectes Martel et Charlet pour accueillir ces plantigrades figurant en tête du box-office des animaux préférés des enfants. " La rapidité d'acclimatation a été une véritable surprise, on pensait qu'elle allait prendre plus de temps parce que les ours étaient habitués aux grilles de leurs cages qui, à leurs yeux, leur servaient également de protection contre le public ", explique l'un des animaliers du parc de la Tête-d'Or. Là, ils ont tout de suite pris possession de l'espace alors même que le terrain est grand et en pente.

Source : Lyon Figaro.

[abel]

Merci pour ce travail de recherche et de partage Philippe !
Cette fosse est une véritable horreur, mais si je comprends bien, avant son inauguration, donc jusqu'en 1994 (et même après pour un individu), les ours étaient logés dans l'immonde cage circulaire toujours visible près des girafes ?

[Philippe]

A priori, c'était le cas...

[Philippe]

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la cage en question :

[Baomer]

Il y a des panneaux explicatifs juste devant cette cage, je pense que c'est intéressant de la conserver pour montrer les vieux zoos. En effet la fosse à l'ours est loin d'être réjouissante, espérons un éventuel transfert, mais il sera sûrement marqué par les séquelles, comme peut l'être l'ours malais de St-Martin-la-Plaine, mais qui lui a une histoire différente encore… Cette fosse actuelle, quand même plus végétalisée et """"attrayante"""" qu'à l'époque, pourrait accueillir plutôt un petit mammifère actif…

[Philippe]

Ce panneau explique que cette cage fut construite en 1865 pour loger un ours donné par un particulier.
En 1877, le zoo accueillit deux nouveaux plantigrades et la cage fut alors divisée en trois avant la construction d'une seconde cage (toujours également visible me semble-t-il).

[furylion]

Oh my god !
Merci Philippe pour le partage !
Pourquoi conservent-ils cette horreur ?
Je suis le premier à aimer les vieux monuments, mais là, ça mériterait d'être rasé ! Ce n'est pas glorieux !
Je suis certainement très sévère en jugeant avec les yeux d'un gars du XXIème siècle, mais c'est quand même choquant.

[snockot]

C'est justement parce que c'est choquant que c'est intéressant de montrer cette cage. Ça permet de voir très concrètement l'évolution des conditions de vie des animaux, même si la fosse actuelle, toute relativement récente qu'elle soit, n'est pas des plus réjouissantes...
En tout cas je trouverai dommage de raser un tel vestige, présenté d'ailleurs comme tel, et non utilisée pour des animaux.

[Philippe]

Dessinée par le célèbre architecte Denis Bühler, cette cage possède une réelle valeur patrimoniale. Et le zoo de Lyon la présente, à mon sens, comme il se doit, c'est-à-dire une construction historique replacée dans son contexte.

[okapi]

C'est amusant parce que j'ai un vague souvenir d'une lointaine bataille de tranchées à propos de ces cages à gibbons et à panthères absolument honteuses, de ces fosses à lions et à ours d'un autre âge... Un peu comme d'autres posts à propos des enclos étroits des fauves et des boîtes à singes de Besançon ou de la singerie et des espaces des fauves de Mulhouse... En moins de dix ans le regard du public a considérablement évolué et ce qui était accepté alors sous couvert de la responsabilité d'institutions reconnues et sérieuses ne l'est plus aujourd'hui. Toutes ces installations sont parfaitement obsolètes et je trouve inimaginable que l'on planifie leur rénovation à l'échelle de cinq, dix ou vingt ans: combien de bêtes vont continuer de naître, vive et mourir dans ces lieux d'un autre âge?
Et, on s'horrifie de la cage aux ours de Lyon, vide au demeurant, mais pensez donc aux cages de Beauval, de Clères, de Paris, aux lémuriens de Mulhouse...

[Philippe]

Le problème n'est pas cette cage datant de 1865 mais bien cette fosse vieille d'à peine un quart de siècle.

[okapi]

Le problème, c'est toutes ces aberrations architecturales qui continuent de s'élever sans relâche... Entre la singerie de Mulhouse de 2006 et le dôme de Beauval de 2020, on va bientôt pouvoir tracer un arc de la désolation hexagonale...