Philadelphie : Futur des enclos de rotation

[Therabu]

Je partage avec vous cette conférence très intéressante en anglais d'un consultant américain : http://www.joncoedesign.com/pub/Talks/R ... /index.htm.
Même si vous ne comprenez pas tout, les schémas sont intéressants et renvoient aux enclos de Washington pour les orang-outans ou des réseaux de cordes connectent différents enclos. On connait cela également avec les coatis de la Haute-Touche où un réseau de passerelles permet aux petits carnivores d'évoluer en dehors de leur enclos sur des adjacents.

On y explique donc comment le zoo de Philadelphie qui ne bénéificie que d'une faible superficie conte se réinventer. D'après la théorie du territoire de Hediger, les animaux utiliseraient leur territoire de manière très superficielle en visitant uniquement certains sites spécifiques connectés par des chemins que les animaux ne quittent guère.
Au delà des enclos de rotation qui apportent des opportunités plus importantes et moins prévisibles, Jon Coe et le zoo de Philadelphie ont développé un système d'enclos interconnectés recréant le territoire des animaux et au milieu duquel les visiteurs évoluent.

Je trouve l'idée très intéressante, notamment dans le cadre de la rénovation de vieux zoos. Malheureusement elle est pour l'instant uniquement développée comme un palliatif quand le parc manque de place pour présenter une espèce mais je crois vraiment que certaines grosses espèces comme les éléphants ou les orang-outans gagneraient à bénéficier d'installations de ce style les incitant à de déplacer au sein de multiples enclos plutôt qu'une parcelle unique. Cela permet également d'isoler ou de rassembler les espèces/individus, d'enrichir les enclos du passage d'autres espèces auparavant et de proposer chaque jour de nouvelles expériences aux animaux en variant les enclos et les chemins proposés.

Les chemins ne sont pas uniquement des connections. Ils permettent également aux animaux de marcher et de voir d'autres zones du zoo. Ils peuvent être terrestres ou aériens ce qui convient particulièrement aux espèces effectuant des déplacements arboricoles.

Il reste la dimension esthétique qui n'est effectivement pas totalement satisfaisante mais je crois que cela peut justement être l'occasion de donner accès aux animaux à des zones naturelles auparavant non accessibles.

Qu'en pensez-vous ? Et quels zoo voyez-vous développer ce concept ?

[orycterope]

Merci pour le partage Therabu!
J’ai regardé la conférence, et c’est vrai que le concept est novateur et intéressant!

500 mètres de passerelles pour un tamarin, ce n’est pas rien!
Et en plus du côté exercice physique, et agrandissement de la superficie où l’animal peut évoluer, la mobilité des animaux dans ce système doit favoriser les interactions. Avec ce système, on peut très bien imaginer que proies et prédateurs se côtoierait visuellement par le biais de passerelle, ce qui est tout de même bien plus limité dans le cas d’enclos "normal".
Les primates qui profitent de ces installations ont l’air de pouvoir "voir du monde" grâce à cela.

De plus, ça risque de modifier la perception des visiteurs. Animaux au-dessus de la tête, il y aura aussi surement plus d’enclos "vide", … Mais bien mis en place, ça ne me parait que bénéfique pour la perception du visiteur.

Après, reste le problème de comment mettre en place ces installations… Outre le fait que ces tunnels en ferraille ne sont pas spécialement esthétique, ce n’est pas non plus l’idéal pour les animaux, pas de possibilité de replis et ça doit être potentiellement abrasif.

Le concept est donc intéressant, mais je ne pense pas que les enclos de base doivent pour autant être négligé. Ces installations doivent être un plus pour eux, et non pas la compensation d’un enclos catastrophique.

Quels zoos français pourrait mettre en place une telle structure?
Je ne sais pas, mais ça nécessite un gros investissement, donc peu de zoos français risque de pouvoir développer cela.
Après, même si ça peut être intéressant pour les zoos de ville pour pallier à un manque de superficie, je pense que cela pourrait aussi être intéressant pour les grands zoos de campagne. 500 mètres de linéaire pour un primate, ça reste intéressant pour celui-ci, même s’il dispose déjà d’un bon enclos…

[raphaël]

Je note et je regarderai cette conférence !

En tout cas, il y a une notion très importante à faire figurer ici.
Dans les zoos, beaucoup de visiteurs sont parfois gênés par des animaux qui "tournent en rond" ou "font toujours le même chemin". Or, il se trouve que dans la nature aussi, les animaux empruntent très souvent les mêmes routes, et suivent parfois quotidiennement le même rituel de balade. Pour preuve, les pisteurs et naturalistes connaissent bien les trouées, ou coulées, que font dans la végétation les loups, les renards, les blaireaux en passant chaque soir...
J'ai essayé d'expliquer ça à ce cher Zoovenirs lors de notre visite commune du mois dernier dans un zoo français, où il regrettait de voir ces lignes peulées dans la végétation dans un enclos à carnivores. Ce n'est qu'un phénomène naturel !

Personnellement, je pense que ces connexions sont à maximiser pour les animaux arboricoles. Et cela peut permettre de sublimer une "zone" en multipliant les cohabitations. Des troncs et cordes permettant à des orangs outans d'aller dans l'enclos des tapirs malais, puis dans celui des bantengs, puis dans celui des loutres naines... ça vaudrait le coup d'oeil.

[abel]

Je regarderai aussi quand j'aurai le temps, mais il est certain que c'est un principe intéressant. Je suis néanmoins d'accord avec jules quand il dit que cela ne doit pas se faire au détriment des enclos principaux des animaux. A Spay, ce système est déjà partiellement mis en place avec les gibbons et les capucins qui disposent de cheminements de cordes leur permettant d'aller dans des arbres en dehors de leurs enclos respectifs (dont un situé dans l'enclos des loutres, en ce qui concerne les gibbons, mais je ne sais pas s'il y a des interactions, ne seraient-ce que visuelles. Après, ce n'est je crois pas aussi poussé qu'à Philadelphie.

[Therabu]

Zoos du futur : quand les singes gèrent eux-mêmes leur maison

Un panda se prélassant dans l'enceinte de luxe, des singes et tigres avec beaucoup d'exercice, un zoo vertical en format de grande hauteur.

Comment les responsables de zoos peut-il réfuter les allégations de cruauté envers les animaux? Un aperçu du futur des zoos.

Les petits singes sprintent d'arbre en arbre. Ils jouent et se chassent les uns les autres. Des lémurs, des sakis et des colobes noirs et blancs s'élèvent au-dessus du sol à travers des tubes en treillis métallique robuste. Dans le zoo de Philadelphie aux États-Unis, les sentiers de la cime des arbres ne sont pas construits pour les humains, mais pour les animaux. Au-dessous d'eux, les enfants lèvent les yeux et crient de plaisir.

Les singes peuvent parcourir des centaines de mètres à l'extérieur de leur enclos. Même les tigres se pavanent dans des constructions similaires sur la tête des visiteurs. Plus de diversité pour les animaux sauvages en captivité, cela fait partie du concept de ce zoo, qui est salué par beaucoup comme exemplaire.

Rarement les exploitants de parcs animaliers ont subit autant de pressions de la part d'activistes des droits des animaux mais aussi de critiques en provenance des dernières recherches. Les activistes comme Peta et Co. avancent que les zoos sont des prisons. Des vagues d'indignation ont frappé les médias sociaux: par exemple, après que le gorille Harambe ait été abattu au zoo de Cincinnati en 2016 parce qu'un enfant était tombé dans son enclos. Les gardes ont vu la vie du garçon en danger.

Des études montrent que les animaux connaissent le chagrin et le stress. Et l'ennui la rend malade. Néanmoins, il y a toujours des planchers de béton et des barres dans les zoos. Les responsables de zoos cherchent des moyens de sortir de ce paradigme. Mais le changement ne vient pas du jour au lendemain. Trouver le bon équilibre entre le divertissement et l'éducation, la conservation de la faune et le bien-être des animaux n'est pas facile. Des projets particulièrement intéressants sont en cours aux États-Unis.

CONCEPTS AMÉRICAINS D'ENCLOS TEMPORELS

Une idée de ce qui pourrait façonner le zoo de l'avenir peut être trouvée sur la côte est des États-Unis à Philadelphie. Là, les créateurs s'appuient sur le principe «Zoo360». Les visiteurs peuvent découvrir les animaux autour d'eux. Par exemple, dans le grand treillis en forme de virage derrière le sentiers de la cime des singes. Là, les tigres de l'Amour grimpent au-dessus des sentiers des visiteurs.

«Depuis 2006, nous avons combiné cinq enclos extérieurs différents pour nos grands félins aux couloirs souterrains et aériens», explique Andy Baker, directeur général du zoo. Lions, pumas, léopards et jaguars échangent les enclos avec les tigres. Parfois plusieurs fois par jour. Ou ils utilisent, s'ils le souhaitent, les chemins aériens. Les gardiens d'animaux régulent l'accès via des grilles.

«Notre zoo n'est pas trop grand, seulement 17 hectares, donc nous devons réfléchir soigneusement à la façon de tirer le meilleur parti de l'espace pour les animaux», explique Baker. Il est un biologiste du comportement. La maison des primates a aussi des "sentiers à la cimes des arbres" pour les orangs-outans et les gorilles. "Si les singes deviennent trop froids en hiver et restent dans la maison des singes, ce chemin est également ouvert aux grands félins."

Des exemples concrets qui permettent de transmettre aux visiteurs des connaissances: que peut-on faire pour préserver l'habitat qui rétrécit des chats sauvages dans la nature? Faire sans shampoing avec de l'huile de palme, est une réponse. «Il s'agit de toucher nos visiteurs pour qu'ils s'impliquent davantage dans les animaux», explique Baker. Dons plus élevés inclus.

Aux États-Unis, il existe d'autres exemples de la façon dont la repenser aux animaux de zoo. Le zoo de Detroit, par exemple, possède la plus grande enceinte d'ours polaires des États-Unis. C'est plus grand que deux terrains de football, plus une piscine d'eau salée très profonde. Mais la taille des enclos n'est pas tout, dit Zoochef Ron Kagan. "Si vous avez une grande maison, mais une vie sociale terrible, vous n'êtes pas heureux", explique-t-il et cela vaut également pour les animaux.

Mais même en Amérique, tous les zoo ne sont pas exemplaires. Au contraire. En plus des 230 zoos appartenant à AZA, il y a environ 2 000 petits zoos en bordure de route. Vous n'avez pas à satisfaire à des exigences en matière de bien-être animal. Là, les tigres et les orangs-outans sont souvent entassés dans des cages serrées. Pour l'argent, les visiteurs sont autorisés à nourrir les oursons à la bouteille.

"Aux Etats-Unis, plus de tigres vivent dans de tels zoos et en tant qu'animaux domestiques qu'en Asie", explique Wayne Pacelle. Il est le président de la plus grande organisation mondiale des droits des animaux, la Humane Society des États-Unis, ou HSUS en abrégé. Mais Wayne Pacelle admet également: "Les bons zoos peuvent faire beaucoup pour les animaux."

Les critiques sont lentes à changer. En outre, il est difficile de le contester: des animaux très intelligents tels que les singes, les éléphants et les dauphins vivent en tant que prisonniers en partie dans des conditions qui les rendent malades. Zoomachern(?) appelle la protection des espèces et l'élevage comme des objectifs importants. Pendant longtemps, cependant, seulement 13 à 19 espèces ont été sauvées de l'extinction par les programmes de zoo. Selon de nouvelles études, l'Institut Leibniz pour la recherche zoologique et faunique à Berlin répertorie maintenant plus de 100 espèces qui ont été sauvées par les zoos, dont le statut de protection a été amélioré sur la liste rouge ou dont la détérioration a été empêchée.

DOUTE A PROPOS DES PROGRAMMES D'ELEVAGE

L'argent n'est pas toujours utilisé pour aider de nombreux animaux. Des millions de personnes à travers le monde tentent d'élever des pandas géants. En particulier par fécondation in vitro.

La plupart des directeurs de zoo défendent encore leur ligne. Ils voient les parcs comme des lieux de rencontre pour les personnes avec des animaux. «Nous pensons que presque toutes les espèces animales peuvent être conservées, si les exigences sont mises en œuvre de manière appropriée», explique Volker Homes, directeur général de l'Association des jardins zoologiques en Allemagne. La caractéristique unique des zoos reste l'animal vivant. Rencontrer des animaux sauvages exotiques est tout simplement fascinant.

ZOOS SONT POUR LES GENS, PAS POUR LES ANIMAUX

Bien que le chef du zoo bernois Bernd Schildger applique systématiquement le concept «Plus d'espace pour moins d'animaux», il évite le rôle de la protection et de la reproduction des espèces. Il la considère comme surfaite. «Les zoos sont là pour les gens», explique Schildger. C'est important: quiconque expérimente (aime ?) les animaux, fait plutôt quelque chose pour son habitat.

Quelle expérience animale, quel parc d'attraction et quelle éducation devrait-il être? Les zoos luttent aussi pour obtenir la bonne dose en Allemagne. Par exemple à Berlin. Là, le zoo de l'ouest de la ville et le zoo de l'est réunissent plus de 4,5 millions de visiteurs par an.

Depuis 2014, Andreas Knieriem est son patron. Auparavant, il avait modernisé les zoos de Hanovre et de Munich. Son but: "Les deux zoos ensemble devraient être l'un des zoos les plus modernes du monde et être nommés aux cotés de New York, San Diego, Singapour."

Le dernier résultat de son travail est le jardin des pandas au zoo, ouvert en juillet. Les visiteurs traversent une porte d'entrée couronnée de céramique verte. Aucun signe de barres, il y a des vitres. Dans l'enceinte extérieure, un bosquet de bambous se balance dans le vent. 5000 mètres carrés pour une paire d'ours, dix millions d'euros pour l'enceinte. Mâle Jiao Qing peut être photographié mangeant son bambou. "Nous n'avons pas abordé l'ours, c'est ce qu'il fait volontairement", explique le réalisateur.

ACCEPTER L'ARGENT

Knieriem ne voit aucune route royale, mais de futurs blocs de construction, qui sont plantés dans les anciens zoos. «Le zoo du futur, c'est aussi réussir économiquement. Mais nous ne sommes pas une entreprise, nous sommes une institution culturelle. Nous ne pouvons pas être trop parc d'attractions. »

À ses yeux, un zoo doit continuer à défendre la nature et la conservation des espèces, avec des moyens modernes tels que les applications et les écrans tactiles. Mais rien de surchargé: "Un zoo reste analogue(?)." Il était quelque chose de sensuel, qui est déjà mémorable dans l'enfance. Cet effet de mémoire devrait être utilisé plus intensément pour le bien-être des animaux. Knieriem veut aussi moins d'animaux. Bienvenue filets, fossés et verre au lieu de barreaux.

PRISON A BERLIN

Quelque soit la distance de la route menant au zoo animalier de demain, à quelques pas du jardin des pandas se trouve la maison des prédateurs. Ennuyé, un léopard tourne en rond dans une cage basse avec un sol en béton. Les cages sont carrelées dans le bâtiment. "Les charmes de toilette", dit Knieriem. "Comme en prison. Nous facilitons la tâche de nos critiques. »

Et comment les choses vont-elles continuer à long terme, chez nous aussi bien qu'aux Etats-Unis? Jon Coe est un spécialiste de la conception de zoos. Plusieurs dizaines de zoos du monde entier portent sa signature.

"Même les meilleurs zoos sont basés sur l'idée de captivité et de coercition. C'est un défaut fondamental pour moi », explique l'architecte paysagiste et amoureux des animaux. Les sentiers des cimes, comme il les a conçus pour Philadelphie, ne sont que le début pour lui. «Il s'agit de rendre l'environnement des animaux encore plus riche, plus diversifié et de leur donner le choix - même pour se nourrir», explique Coe.

"Pourquoi les singes ne devraient-ils pas gérer seuls leur bâtiment?" Dit-il. Des dispositifs implantés pourraient les aider à obtenir la bonne quantité de nourriture ou pour ouvrir l'accès aux sentiers de la cime des arbres.

ZOO UTOPIA À HOCHHAUS

Dans le même temps, Coe suppose que le changement climatique et l'écart grandissant entre les riches et les pauvres auront aussi leur mot à dire dans l'avenir des zoos. Sa prédiction: «Les zoos virtuels ou les expériences virtuelles d'animaux dans la nature remplaceront vraisemblablement les zoos réels pour les strates inférieures et moyennes.

Les zoos exclusifs de la vie sauvage étaient réservés aux riches, prédit Coe. Dans les villes étroites, un tel parc serait même concevable comme un gratte-ciel - comme une forêt tropicale avec des zones de flore et de faune. Les animaux du monde entier ne pouvaient offrir que quelques «zoos d'élite», estime M. Coe. Et peut-être même des créatures presque oubliées y sont rencontrées: des espèces animales éteintes, créées à partir de matériel génétique congelé.

Source : http://www.wetter.com/news/zoos-der-zuk ... fccf7.html

J'ai essayé de rattraper quelques erreurs grossières du traducteur automatique mais ce n'est pas totalement parfait. Néanmoins l'article, qui aborde de nombreux sujets de manière un peu désordonnée évoque tout de même plusieurs idées intéressantes qui rejoignent les solutions développées dans le post initial.

Quelques photos glanées sur Pinterest :

A Philadelphie









A Jacksonville





A San Diego entre les 4 volières à léopards

[okapi]

En fait, ça fait très cirque ces tunnels!

[zoobeauval25]

En fait, ça fait très cirque ces tunnels!

Oui, mais améliorés !

[Therabu]

En fait, ça fait très cirque ces tunnels!

C'est vrai que ça y ressemble et que du point de vue du visiteur, c'est moins beau qu'une jolie vitrine ou un territoire naturel. Cela ne se substituera jamais à un enclos.
Par contre cela a une véritable valeur ajoutée pour l'animal lorsque cela permet lui d'effectuer de la distance, de voir, entendre et de sentir d'autres choses en dehors de l'enclos (d'où l'importance de ne pas entourer uniquement les installations de barrières pleines) et de connecter divers enclos ce qui reproduit plus ou moins l'utilisation d'un territoire (cf. schéma d'utilisation du territoire).

[okapi]

Allez les amis, il s'agit bien encore une fois d'un parcours dirigé, d'une forme de contrainte pour les bêtes, d'un aménagement spectaculaire propice à des photos inédites, mais ça reste totalement artificiel et même si c'est pour relier deux ou trois enclos, c'est un chemin tracé par l'homme pour décaler encore un peu plus la perception du fauve. J'imagine mal Nesles échafauder de telles structures pour relier deux enclos... Et si c'est pour pallier à une carence d'espace, alors autant remplacer les fauves par des espèces qui ne seront pas à l'étroit dans des enclos trop petits.

[zoobeauval25]

Je ne partage pas cet avis: Si j'ai bien compris, le tien est "pas d'interventions de l'homme dans un enclos", je partage cet avis quand il s'agit de serres par exemple, mais pas quand il s'agit d'espaces pour fauves ou primates. Je vais prendre l'exemple des éléphants. Imagine que l'on puisse créer des couloirs qui relient les différents enclos, et que l'endroit où est la nourriture varie tous les jours: Les éléphants vont bien plus se déplacer que si ils sont dans un enclos carré, certes, très naturel, mais sans aménagements.

[Thibaut]

Je suis d'accord avec Okapi. A la limite pour des singes pourquoi pas, ils sont moins stressés avec l'homme mais des fauves passer au milieu d'un bouhaha de visiteur pour amuser la galerie je suis absolument contre. Comme dit Okapi cela sera dirigé d'une manière ou d'une autre.

[okapi]

Les éléphants sont des primates? Des fauves? Drôle de lien de cause à effet pour un exemple censé nous éclairer! C'est sûr qu'avec des enclos minables, tout est bon à prendre, mais quand on offre une dizaine, une quinzaine ou une vingtaine d'hectares à un groupe d'éléphants, je vois mal l'intérêt d'un autre dispositif.
Il faut faire très attention à ne pas tomber dans le piège de la fascination pour les soins palliatifs: ces "idées" très humaines pour tenter d'effacer les erreurs du passé et souvent du présent. Ces tunnels suspendus pour tigres sont avant tout une spectacularisation du déplacement, une manière de mettre en scène l'animal dans ce qui a le moins d'intérêt comportemental: un passage d'un espace à un autre...

[Vinch]

Tout dépend de l'enclos.
Un enclos qui impose trop de proximité aux grands singes vis-à-vis du public toujours vociférant d'hilarité en voyant leurs plus proches cousins est toujours très très stressant pour les grands singes, surtout si aucune possibilité de s'y soustraire ne leur est offerte.
Pour les grands fauves, le public reste bien moins longtemps à les observer car ils dorment, la plupart du temps et quand ils ne font pas leurs cent pas de stéréotypie.
Même les grands singes sont stéréotypés en parc zoologique. Si vous restez une journée entière à les observer, vous remarquerez chez certains des comportements autistiques, genre la mauvaise grimace dans le vide, des arrachages continus de poils, des sautillements, de la masturbation continuelle, etc... Parfois, c'est presque imperceptible mais ils en seront toujours tous atteints, dès lors que leur enclos, intérieur comme extérieur, ne répond pas à plusieurs de leurs exigences spécifiques.
Ce ne seront pas des enrichissements inchangés, ni des animations-goûters à heures fixes qui changeront quelque chose, ni même ces corridors qui, même très jolis, seront toujours les mêmes. La nouveauté, l'inédit doivent constituer la règle absolue pour constituer une solution, hélas toujours partielle, à leur ennui dans une incarcération forcée et à leurs stéréotypies.
Les soigneurs qui sont amenés à s'occuper de grands singes doivent considérer leur job comme une véritable vocation car ils devront fournir à leurs pensionnaires un travail intense, continuel et très complexe pour tromper leur ennui, les distraire, les égayer, les dérider, les occuper, les amuser, parfois même les inciter à créer leurs propres occupations.

[Vinch]

Soit dit en passant, merci à Therabu pour cette excellente idée de fil de discussion.

[zoovenirs]

Je viens de recevoir, cette semaine, cette image du Parc de la nature de Cabárceno en Espagne.
Je pense que l'on peut rien dire sur cette présentation des tigres en comparaison à tout ce que l'on a pu voir un peu partout.
C'est un enclos presque sans limite.
Combien de fois la taille de ceux de Beauval, La Palmyre, Amnéville, La Boissière, Pessac, La Teste, etc... et malgré ça ?