Les zoos sont sous perfusion bancaire malgré une fréquentation soutenue
La naissance de bébés pandas à Beauval a mis une nouvelle fois en lumière la popularité des parcs animaliers. Mais leur situation économique s'avère très hétérogène, avec néanmoins un endettement généralisé.
La naissance au zoo de Beauval (41), ce vendredi 4 août, de deux bébés pandas, dont un seul, Mini Yuan Zi, a survécu, a suscité une nouvelle « pandamania ». Les parents, deux pandas géants arrivés de Chine en février 2012, étaient déjà devenus les stars du parc animalier. Ils ont contribué à faire grimper le nombre de visiteurs, qui a augmenté de 60 % au cours des cinq dernières années pour atteindre 1,35 million en 2016. Avec l'arrivée de Mini Yuan Zi, dont tous les faits et gestes sont filmés, la direction du parc situé dans le Loir-et-Cher table sur une nouvelle hausse de la fréquentation.
Mais les zoos de l'Hexagone, une centaine recensés par l'Association française des parcs zoologiques (AFDPZ), n'ont pas tous la chance de pouvoir présenter des animaux aussi rares. Globalement, le secteur connaît une légère croissance de fréquentation, avec un total annuel d'environ 20 millions de visiteurs. En 2017, cela reste à confirmer.
De gros investissements
« Le mois de juillet n'a pas été très bon, du fait d'une semaine de vacances scolaires en moins, et d'un temps pas très clément », note Rodolphe Delord, le président de l'AFDPZ et directeur du zoo de Beauval. En outre, malgré une fréquentation soutenue, « la situation économique des zoos en France est très hétérogène », explique Thierry Duguet, directeur général du groupe Thoiry, propriétaire entre autres du fameux parc zoologique francilien. Elle tient à l'existence à la fois de zoos privés, publics-privés ou entièrement publics. Ce qui, selon ce spécialiste, « entraîne des distorsions de concurrence » dans l'accès aux moyens financiers, notamment aux subventions.
Les zoos français ont tout de même un dénominateur commun, l'endettement. D'une manière générale, il représente entre 50 % et 100 % de leur chiffre d'affaires. C'est le résultat d'importants investissements, nécessaires afin d'attirer le public. Le zoo de Thoiry a, par exemple, créé de nouveaux enclos, des présentations inédites - comme ces espaces décorés - et même de nouvelles attractions pour le public. Il vient aussi d'inaugurer une tyrolienne permettant de voler au-dessus des enclos des lions.
Autre point commun, la plupart des parcs zoologiques français se donnent de plus en plus pour mission la protection du bien-être animal, la conservation des espèces menacées et l'éducation du public, notamment à travers des programmes pédagogiques délivrés aux enfants. Des initiatives que nuance Franck Schrafstetter. Le président de l'association Code animal, qui dénonce les conditions de vie des animaux en captivité, affirme, lui, que « les zoos sont antipédagogiques ». « Que peut bien apprendre un enfant face à un ours blanc dans une piscine de verre, une fausse banquise en béton, par 30 °C à l'ombre ? »
À noter
Hors de la Chine, seuls 22 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas. Les pandas géants figurent sur la liste rouge mondiale des espèces menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Source : Les Echos.
Une "enquête" bien légère avec, notamment, l'absence du zoo de Lyon...