Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blancs !”

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Messagepar Philippe » Lundi 07 Août 2017 8:34

À 62 ans, le fondateur et le directeur du plus grand zoo de l’est de 
la France nous raconte sa passion pour les tigres qu’il a apprivoisés 
et qui se donnent 
en spectacle* tous les jours durant l’été.


« C’est à 4 ans que j’ai eu mon premier coup de foudre pour les tigres. Je me souviens très bien quand mes parents m’ont emmené visiter la ménagerie du cirque Pinder. Quelle fascination !
J’ai immédiatement été subjugué par ces fauves si graciles et puissants à la fois. D’ailleurs, j’ai été si impressionné qu’à 10 ans, je dessinais déjà les plans de mon futur zoo. Je rêvais de devenir dresseur, de vivre entouré par ces félins sauvages. Quand j’ai eu l’âge de m’inscrire à la fac de sciences, j’avoue que j’étais plus souvent au cirque !

Plus tard, j’ai mis mon projet de gamin à exécution. Mais dans les années 70, les détracteurs des zoos étaient nombreux. Je pense qu’à l’époque, il n’y avait que trois personnes qui croyaient vraiment en moi : ma mère, le maire d’Amnéville et le président de l’association des zoos de France. J’ai tenu bon, et le parc animalier a finalement ouvert ses portes au public en juin 1986, avec quelque 170 animaux.)

La première année, nous n’avons eu que 9.500 visiteurs. Trente ans plus tard, on frôle les 600.000 entrées annuelles pour ce qui est devenu le plus grand zoo de l’est de l’Hexagone. Je veille avec intransigeance sur le bien-être de tous les fauves, otaries et autres mammifères que nous accueillons ici à l’année. On le sait aujourd’hui, les animaux bien traités vivent souvent mieux et plus longtemps en captivité que dans la nature, qui est par essence plus cruelle et violente.

Savez-vous par exemple qu’un lion vit une quinzaine d’années en liberté alors que dans un zoo bien entretenu et aménagé, il peut vivre facilement jusqu’à l’âge de 25 ans ? Dès le début, les fauves ont été la plus grande attraction de notre parc. Nous en avons aujourd’hui encore une magnifique collection qui rassemble des panthères noires ou mouchetées, des loups, des lions et nos superbes tigres.

Nous avons été l’un des premiers en France à construire un zoo sans installer de gros barreaux autour de ces derniers, mais en mettant plutôt un grillage discret ou des vitres transparentes afin que le public puisse mieux les admirer.

Complicité

Chaque jour de l’été, nous proposons un spectacle unique intitulé Tiger World qui dure quarante-cinq minutes et au cours duquel neuf tigres (dont deux blancs nés dans l’enceinte du zoo) évoluent en liberté, sans stress, devant des visiteurs admiratifs. L’objectif est bien sûr de montrer la beauté de ces félins mais aussi d’afficher la complicité qu’ils entretiennent avec l’homme et notamment leur dresseur, Rémy Flachaire.

À Amnéville, nous sommes également très investis dans une vingtaine de programmes de conservation des différentes espèces de la planète : le faucon pèlerin, le lynx, le tapir ou les gorilles du Gabon… De mon côté, je souhaite aussi mettre en place et développer un élevage de lions berbères, ces félins à la crinière splendide dont l’espèce a été exterminée à la fin des années 30. Il serait tout de même dommage qu’ils disparaissent de la surface de la Terre…  »
Source : France Dimanche.
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar furylion » Lundi 07 Août 2017 15:29

Philippe a écrit:
De mon côté, je souhaite aussi mettre en place et développer un élevage de lions berbères, ces félins à la crinière splendide dont l’espèce a été exterminée à la fin des années 30. Il serait tout de même dommage qu’ils disparaissent de la surface de la Terre…  »
Source : France Dimanche.

Une recherche rapide m'a permis de savoir que "Lions Berbères" équivaut en fait à "Lion de l'Atlas" ou "Lion de Barbarie", n’existant plus à l'état sauvage.
Il me semble avoir lu sur ce forum que très peu de Lion de l'Atlas sont génétiquement pur, mais vraisemblablement pour la plupart des hybrides.
Quel intérêt alors d'en faire l'élevage (même si ce sont de très beaux animaux) ?
Même au Parc des Félins, il n'y a pas de Lion de l'Atlas.
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar orycterope » Lundi 07 Août 2017 20:01

Je pense qu’à l’époque, il n’y avait que trois personnes qui croyaient vraiment en moi : ma mère, le maire d’Amnéville et le président de l’association des zoos de France.


Je suppose que l'association des zoos de France fait référence à l'actuelle Afdpz? Je sais que c'est Jean Delacour qui l'a fondé, mais en était-il encore président à l'époque de la fondation d'Amnéville?
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar éric13 » Lundi 07 Août 2017 21:24

@furylion

L'EAZA souhaite fortement mettre en place un programme pour les lions d'Afrique. Problème, quelle sous-espèce ?

En premier, ils avaient bien songé à ceux de l'Angola, mais en regardant de + près, ils ont eu la mauvaise surprise de découvrir que Lisbonne avait aussi reproduit avec des hybrides...

Puis il y a eu ceux de l'Atlas et là encore, mauvaise blague, les tests génétiques ont montré qu'on est loin d'une sous-espèce.

Dernièrement, il était question des Krugeri (avec notamment les origines à Bâle), mais ça traîne... Et je pense qu'il y a de fortes réticences dans la communauté scientifique pour franchir le pas.

Donc l'EAZA est toujours dans l'impasse pour son animal emblème !
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar furylion » Mardi 08 Août 2017 8:56

Merci pour les infos.
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar abel » Mardi 08 Août 2017 10:30

JulesDomalain a écrit:
Je pense qu’à l’époque, il n’y avait que trois personnes qui croyaient vraiment en moi : ma mère, le maire d’Amnéville et le président de l’association des zoos de France.


Je suppose que l'association des zoos de France fait référence à l'actuelle Afdpz? Je sais que c'est Jean Delacour qui l'a fondé, mais en était-il encore président à l'époque de la fondation d'Amnéville?


Claude Caillé, le fondateur du zoo de La Palmyre, a longtemps été le directeur de cette association.
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar raphaël » Mercredi 09 Août 2017 21:10

Sauf que la question des sous espèces de lions n'est pas tranchée et il y a de fortes chances qu'il n'y en ait en fait aucune...

N'oublions pas qu'il y a mille ans à peine, la population de lions se trouvait sur un vaste continuum. C'est la fragmentation des territoires, par la chasse humaine, qui les a éloignés.
On peut penser que ceux au nord du Sahara sont bien distincts, le fameux lion d'Asie, qui était avant aussi en Europe et en Perse... Certains lui rattachent les lions du Maghreb.
Difficile à dire, mais je pense intuitivement que tous ces lions d'Afrique sont encore les mêmes et qu'il va être difficile de maintenir des pures populations locales. Autant sauver l'espèce dans sa globalité.
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar Philippe » Jeudi 10 Août 2017 9:05

La question n'est en effet pas tranchée et fait l'objet de controverses. Une étude relativement récente suggère ainsi la séparation des lions africains en trois clades.
Difficile, à mon sens, de savoir s'il convient d'opter pour une stratégie globale ou, dans l'attente, d'essayer de mettre en place de programmes d'élevage dédiés à telle ou telle éventuelle sous-espèce. Visiblement, la réponse n'est pas évidente...
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar Vinch » Samedi 12 Août 2017 1:46

abel a écrit:
JulesDomalain a écrit:
Je suppose que l'association des zoos de France fait référence à l'actuelle Afdpz? Je sais que c'est Jean Delacour qui l'a fondé, mais en était-il encore président à l'époque de la fondation d'Amnéville?


Claude Caillé, le fondateur du zoo de La Palmyre, a longtemps été le directeur de cette association.


Dans ce lien, il y a la réponse à cette question, et à d'autres:
http://www.snelac.com/magazine/2015/09/ ... nt-realite
Présentation
LE ZOO D’AMNEVILLE : QUAND LA PASSION DEVIENT REALITE


Michel LOUIS, Directeur général du Zoo d’Amneville
1
Situé en Moselle, le Zoo d’Amnéville est le fruit d’une passion pour les parcs animaliers que Michel Louis, créateur et Directeur général du site, a vu grandir depuis l’âge de 4 ans. Créé en 1986, le Zoo accueille aujourd’hui plus de 600 000 visiteurs par an. Sa particularité est de présenter au public des spectacles innovants mêlant divertissement et sensibilisation à la conservation des animaux, dont le dernier, intitulé Tiger World, est un succès considérable auprès des visiteurs.
Adhérent au SNELAC depuis avril 2015, Michel Louis nous fait découvrir à travers une interview sa structure et les raisons de son adhésion au SNELAC.
SNELAC : Pouvez-vous nous présenter le Zoo d’Amnéville et sa genèse ?

Michel Louis : La création du Zoo d’Amnéville est issue d’une passion qui a démarré à 4 ans en visitant la ménagerie d’un cirque français. A 10 ans, je voulais devenir dresseur ou monter un zoo ! La passion est telle que durant mes études, je passais tous mon temps libre dans les zoos et cirques où j’ai été initié au dressage. Installé à Cholet, le Zoo de la Flèche et le Zoo de Doué la Fontaine n’avaient plus de secret pour moi.

C’est après mon service militaire que le projet de zoo a germé. Rentré en Lorraine, ma région d’origine, j’entretenais des relations amicales avec le Maire d’Amnéville qui m’a proposé le terrain d’une friche industrielle en reconversion pour installer le projet. Au même moment, Jean-Marc Vichard me rejoignait dans l’aventure. Mais le projet s’est heurté à de nombreuses oppositions : nous étions les premiers à vouloir ouvrir un zoo depuis le début des « campagnes anti-zoos » ! A l’époque, l’Administration est même venue sur le site à plusieurs reprises pour faire stopper les travaux, mais nous avons continué envers et contre tout. Nous avons bénéficié du soutien de Claude Caillé, créateur du Zoo de La Palmyre et ancien président de l’ANPZ (Association française des parcs zoologiques, aujourd’hui AFdPZ), qui s’est battu comme un lion pour nous défendre.

En 1986, le 28 juin très exactement, le Zoo d’Amnéville a été inauguré. Le site a rencontré un succès immédiat et s’est rapidement positionné comme le plus grand zoo de la région. D’une dizaine de salariés et 165 animaux, le site se compose désormais de 130 à 220 salariés suivant la saison et près de 2000 animaux. Fin 2015, nous pensons atteindre pour la première fois la barre des 650 000 visiteurs !

Le secret de cette réussite vient de notre capacité à nous renouveler sans cesse pour fidéliser la clientèle. Les premières transformations se sont d’abord portées sur l’aménagement de nouveaux enclos, puis petit à petit sur des originalités plus fortes telles que l’arrivée d’animaux emblématiques : d’abords les hippopotames, puis les crocodiles, les ours, les éléphants et encore les girafes. Nous avons ensuite développé des spectacles sur mesure afin de compléter notre offre de divertissement et d’émerveiller nos visiteurs. Le spectacle est pour moi le meilleur moyen de sensibiliser le public à la conservation de la faune et la flore et d’aborder la pédagogie. Nous avons créé 4 spectacles, tous basés sur la complicité des animaux avec l’homme.

Le dernier spectacle Tiger World a pour objectif de nous faire rêver d’un monde où l’homme, au lieu de détruire la biodiversité, dialoguerait avec les fauves et toutes les forces de la nature. Le film sensibilise ainsi le public sur les dangers de la disparition de ces espèces. Pour cette nouveauté, nous n’avons pas hésité à investir d’importants moyens techniques, artistiques et scénographiques. Ainsi, le spectacle met en scène, dans un décor grandiose, un groupe de 9 tigres du Bengale, un dresseur et des projections numériques avec effets spéciaux. Ce spectacle est une première mondiale et rencontre un vif succès.
Pour quelles raisons avez-vous adhéré au SNELAC ?

Je connais depuis longtemps Stéphane Da Cunha du Zoo de la Flèche, Arnaud Bennet du Pal et Olivier de Lorgeril de La Bourbansais qui sont tous les trois membres du SNELAC. Au cours de nos échanges, j’ai découvert un intérêt croissant pour le syndicat, notamment concernant son approche de la gestion des sites de loisirs en termes de divertissement.
En effet, de nombreux parcs animaliers peuvent trouver leur intérêt à adhérer au SNELAC car nos sites accueillent du public et doivent également réfléchir à des mécanismes de renouvellement de l’attractivité. Cela concerne à la fois la qualité des installations, la sécurité, la satisfaction des visiteurs, la multiplication des animations, la diversification des services aux visiteurs, etc.

Face à la mondialisation des loisirs, il est important que les zoos et les sites de loisirs se fédèrent. J’ai notamment suivi les combats du SNELAC sur la TVA et la taxe sur l’aménagement des équipements. Le syndicat a su mobiliser ses adhérents et s’appuyer sur les expériences de chacun pour mener à bien ses combats et défendre les intérêts du secteur. Ce dynamisme me satisfait et je n’hésiterai pas à apporter mon expérience au profit du réseau pour enrichir les débats.
Comment voyez-vous l’avenir pour professionnaliser davantage les sites de loisirs ?

Pour le Zoo d’Amnéville, l’objectif est d’intensifier son action sur la conservation des espèces et d’améliorer la qualité du parc. Dans ce métier, les idées innovantes sont essentielles. En 2016, le site fêtera ses 30 ans. Pour l’occasion nous avons pensé à faire participer le public, grâce à un concours photos, et de le récompenser généreusement, puisque nous offrirons au premier prix un voyage au Kenya. Nous travaillons pour cela avec des partenaires de jeux télévisés et radios, ce sera notre façon de fêter l’anniversaire du Zoo.

Le SNELAC remercie Michel Louis pour cet entretien.
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Re: Michel Louis : “Mon coup de foudre pour les tigres blanc

Messagepar furylion » Samedi 12 Août 2017 8:48

Philippe a écrit:La question n'est en effet pas tranchée et fait l'objet de controverses. Une étude relativement récente suggère ainsi la séparation des lions africains en trois clades.
Difficile, à mon sens, de savoir s'il convient d'opter pour une stratégie globale ou, dans l'attente, d'essayer de mettre en place de programmes d'élevage dédiés à telle ou telle éventuelle sous-espèce. Visiblement, la réponse n'est pas évidente...

Est-ce que des analyses génétiques poussés de différents individus, purs et mêlés, à l'état sauvage et en captivité, pourrait permettre de trancher le débat ?
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