Direction Pierrelatte (Drôme= pour voir d’un peu plus près ce qui fait vivre l’étonnant écosystème créé sous serre.
Sous la grande voûte de verre et d’acier, résonnent le piaillement des oiseaux dans les feuillages, le gargouillis lointain d’une cascade, le brouhaha des visiteurs… Pousser la porte de la Ferme aux crocodiles, c’est comme s’offrir une parenthèse tropicale au cœur de la Drôme provençale. Alors, forcément, il y fait chaud et humide.
Ici et là, pourtant, quelques trappes ouvertes sur le toit des serres permettent d’en réguler la température intérieure : le soleil de l’été, ça ne pardonne pas. « Elle doit osciller entre 24 et 32 °C, pas plus, pas moins », souligne le directeur du parc animalier de Pierrelatte, Samuel Martin. Essentiel pour permettre aux quelque 600 espèces végétales exotiques et rares, aux plus de 500 crocodiles, oiseaux, serpents, tortues, iguanes, et même piranhas, de cohabiter et prospérer.
Un étonnant écosystème qui ne pourrait exister sans le réseau de chaleur qui l’alimente et le circuit du site qui la distribue. « On essaye de l’oublier et de le faire oublier aux visiteurs, mais on se rend compte que pas mal de personnes sont intéressées par le processus », reconnaît-il.
En visitant la Ferme aux crocos, vous remarquerez peut-être tous ces petits conduits, sur les murs, très souvent masqués par la végétation. Il y en a également au fond des nombreux bassins du site (ils représentent 60 % de la surface). Non loin de l’entrée des serres, une porte mène à l’échangeur qui alimente ces tuyaux, en fonction des besoins. « En été, on ne l’utilise pas, au contraire », dit le spécialiste des reptiles. « Les oiseaux et les mammifères peuvent réguler leur température corporelle par eux-mêmes. Les crocodiles, eux, ont besoin d’aide extérieure. L’eau sera très utile : après tout, ce sont des créatures aquatiques. En hiver, on la maintiendra à 30 °C, pour qu’ils puissent s’y réchauffer. En période estivale, à 24 °C, pour qu’ils s’y rafraîchissent. »
Cette eau, elle provient de la nappe phréatique de la plaine alluviale du Rhône. Un système de filtration local permet de la traiter pour éviter une consommation excessive. Elle n’est utilisée que pour compenser les pertes liées à l’évaporation.
140.000 Jusqu’en 2012, la ferme était chauffée par l’eau chaude issue du circuit de refroidissement des compresseurs de l’usine d’enrichissement Eurodif. Maintenant, c’est une centrale à bois qui consomme 140.000 tonnes de bois par an, qui l’alimente. 35 à 40 % de la chaleur produite servent à la ferme.
Sous les grandes verrières, sur 10 000 m 2 de surface, prospèrent plus de 600 espèces végétales, arbres, plantes… Et plus de 350 crocodiles. Ici, ceux du Nil, les plus imposants et les plus nombreux.
Source :
Le Progrès.
