Depuis sa création, le parc zoologique de Lunaret a toujours su sensibiliser un public venu se divertir.
Situé dans le bois de La Valette, en plein cœur de Montpellier (Hérault), le zoo de Lunaret s'est parfaitement intégré à son environnement. S'il continue d'émerveiller ses visiteurs depuis plus de cinquante ans, c'est loin d'être sa mission première, rappelle le directeur du parc David Gomis : " On n'est pas des montreurs d'ours, l'objectif n'est pas juste d'amuser la galerie. " L'aspect récréatif ne doit pas occulter les principaux objectifs du parc : la conservation de la biodiversité et la médiation scientifique et culturelle.
Priorité aux animaux
Entrée gratuite pour tous, échanges d'animaux sans contrepartie financière, si toute notion pécuniaire a été exclue, dans la mesure du possible, c'est bien pour replacer l'animal au centre du projet. Avec plus 1.300 animaux de 140 espèces différentes réparties sur 80 hectares, le zoo de Lunaret est devenu une véritable institution. La charge de travail est donc conséquente et les taches quotidiennes répétées assidûment par les équipes techniques : distribution de nourriture, vérification et nettoyage des enclos et prise de contact avec les animaux.
Pour favoriser la reproduction, le parc fait de nombreux efforts en s'adaptant aux besoins de chacun : " Les guépards par exemple, il faut leur présenter plusieurs partenaires potentielles pour qu'ils choisissent celle qui leur convient le mieux ", explique David Gomis.
Ici, on estime que pour sensibiliser le public de manière efficace, il faut que le zoo soit exemplaire.
Dans le traitement des animaux tout d'abord, le parc zoologique de Lunaret s'attache à développer le medical training, qui consiste à " entraîner les animaux à entrer dans un SAS de contention par un système de récompense ", raconte Laurie Virolle, vétérinaire, ajoutant que " cela permet d'éviter l'anesthésie générale systématique, qui présente toujours un risque, alors même qu'on peut s'en passer pour les petites opérations ".
Mais ce devoir d'exemplarité se ressent aussi dans l'aménagement et la gestion du parc. Loin de fonctionner en autarcie, il s'inscrit dans une logique de réseau.
Vision globale et à long terme
Le zoo est aussi membre de l'Association européenne des zoos et aquariums. Des échanges d'animaux pour faciliter la reproduction jusqu'aux programmes de repeuplement, la coopération est primordiale pour gagner en efficacité. Mais quand on évoque la réintroduction en milieu naturel, le directeur esquisse un sourire, " les gens ont une vision utopique de la manœuvre, mais on sait aujourd'hui tout ce qui est en jeu pour qu'elle soit réussie ". Un travail génétique en amont, une volonté politique, puis une opération en deux temps. Autant dire que la patience est de mise.
Depuis sa création en 1964, la municipalité continue d'assumer les frais de fonctionnement de ce site précieux, qui s'élèvent a plus d'1 million d'euros par an. Une aubaine pour ses 600.000 visiteurs annuels.
Une évolution constante
1910 : Henri de Lunaret lègue le domaine de La Valette à la ville de Montpellier
1964 : ouverture du parc au public, le première espèce présentée étant le zèbre
2001: ouverture de nouveaux enclos, abritant les lions de l’Atlas, les ours de Syrie et les rhinocéros blancs
2007: Ouverture de la Serre amazonienne, seule partie payante de parc.
Source :
Midi Libre.
