Portrait : l’aigle du Puy du Fou

Portrait : l’aigle du Puy du Fou

Messagepar Philippe » Vendredi 02 Juin 2017 10:40

Après 25 ans à la tête de la fauconnerie de la grande fresque historique vendéenne, le Lorrain Jean-Louis Liégeois envisage de prendre sa retraite.

Le scénario du spectacle a été imaginé par Philippe de Villiers, mais ses 350 acteurs ailés obéissent tous à celui qui les a retenus au casting et pour nombre d’entre eux élevés. Ces comédiens de becs, de serres et de plumes entrent en scène chaque jour à raison de deux ou trois chorégraphies farouches devant 3.000 curieux installés dans les tribunes érigées sur les ruines d’un vieux château. Au Puy du Fou, « Le bal des oiseaux fantômes » est sans conteste l’un des tableaux les plus appréciés par le public.

Un plébiscite qu’il doit en grande partie à un Lorrain qui a posé ses valises dans ce coin de Vendée il y a déjà 25 ans. Né à Tucquenieux dans le berceau des mines de fer du Pays Haut, Jean-Louis Liégeois, 66 ans, est tombé dans la fauconnerie quand il était petit. Après quelques années dans l’armée, sa vocation ornithologique le mène à la Volerie des aigles de Kintzheim en Alsace, puis à celle de Rocamadour dans le Lot. C’est là que la famille de Villiers est venue le dénicher pour qu’il accepte de participer à l’aventure de son parc « d’attractions » pas comme les autres, ce truc de fou où l’Histoire de France défile en direct live, du temps de la colonisation romaine aux heures sombres des tranchées de Verdun.

Élu en 2012 meilleur parc de loisirs mondial, ce plongeon chronologique a pulvérisé l’an passé son record de fréquentation avec 2,2 millions d’entrées ! C’est dire son succès. Quand Jean-Louis débarque en janvier 1993 dans ce lieu magique, la fauconnerie tarde à prendre son envol. Il y trouve une soixantaine d’oiseaux confinés dans une vingtaine de volières. Aujourd’hui, elle accueille 600 volatiles issus de 75 espèces, forcément en majorité des rapaces, répartis dans 120 volières. Sans conteste l’une des plus belles académies de la discipline dans l’Hexagone.

Certes, il y a le spectacle, mais durant toutes ces années, le Lorrain a su aussi faire de son domaine un outil de conservation devenu une référence pour la reproduction - une centaine de naissances par an - et la réintroduction in situ d’espèces rarissimes et donc menacées, à l’image de ce condor des Andes, relâché en 2016 en Argentine.

« Nous soutenons plusieurs programmes de renforcement des populations de rapaces en leur fournissant des oiseaux nés ici », dit-il. Cet appui à la protection de la biodiversité est la fierté de Jean-Louis Liégeois, tout comme l’initiative d’une école de fauconnerie où les gamins du secteur apprennent plus la pédagogie de la nature que celle de l’art pluriséculaire de la technique de haut vol. Cette success story, l’homme la doit en outre à la confiance de l’âme du Puy du Fou : Philippe de Villiers a toujours cru en lui. Néanmoins, alors que le site fête cette année le 40e anniversaire de la Cinéscénie, grande fresque historique de la Vendée où évolue un millier de comédiens bénévoles devant 14.000 spectateurs, le Lorrain envisage de passer la main en 2018, à l’occasion cette fois des 30 ans de la création du parc. Alors, comme ces seigneurs qu’il a vu naître et qui ont repris le chemin du ciel, le chorégraphe en chef du Bal des oiseaux fantômes retrouvera lui aussi sa liberté.

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Jean-Louis Liégeois, aigle impérial au poing devant la Citadelle, le nouvel hôtel construit dans l’esprit d’une forteresse médiévale. Au Puy du Fou, même les nuits vous plongent dans l’Histoire.
Source : L'Est républicain.
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