Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacés

Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Jeudi 18 Mai 2017 22:26

Pourquoi ? Parce que vivants dans les eaux côtières d'une région très peuplée. Donc captures accidentelles dans les filets de pêche, diminution des ressources alimentaires provoquée par la surpêche, contamination aux xénobiotiques (notamment les PCB), épizooties, nuisances sonores générées par le trafic maritime ou encore effets du changement climatique...
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Vendredi 19 Mai 2017 10:57

Voici un communiqué mis en ligne le 12 mai sur la page Facebook de Marineland, évoquant un possible (vraisemblable) recours judiciaire :
L’équipe de Marineland vous remercie de l’attention portée à notre actualité depuis la publication du décret stipulant, entre autres, l’arrêt de la reproduction des cétacés en captivité.

La reproduction de ces animaux très sociables est un point essentiel pour leur bien-être.

Nous sommes fiers de participer, au quotidien, avec les autorités, associations et autres spécialistes au développement du bien-être animal. Mais le décret du 3 mai va à l’encontre de ce principe.

C’est pour cela que Marineland se prépare dès la semaine prochaine à mener des actions auprès des autorités compétentes pour corriger cet état de fait.
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Dimanche 21 Mai 2017 21:17

Marineland : « Ça fait mal car on aime nos animaux »

Le personnel du parc d’Antibes ne digère pas la publication de l’arrêté interdisant la reproduction des orques et dauphins pris il y a quinze jours par l’ex-ministre de l’Environnement Ségolène Royal.

A Marineland, Malou et Kaï travaillent en famille. Ce dauphin femelle et son petit de 3 ans s’entraînent avant le show du plus grand parc animalier marin d’Europe. Au programme des révisions : la révérence arrière. « C’est un saut, ventre vers le ciel, entre deux positions, précise leur soigneuse Justine, une combinaison noire pour seconde peau et le sifflet autour du cou. C’est acquis depuis plusieurs mois. »
Elle cherche Malou du regard, agite ses mains et lève ses bras. Message reçu par le dauphin qui bondit à trois reprises. « Yes ! C’est parfait ! » jubile-t-elle. Justine plonge à l’eau. Un bisou sur le bec et trois caresses sur le flanc pour récompense, Malou laisse la place à son bébé. « Les petits assimilent beaucoup en imitant leurs parents, lui aussi sait sauter », assure-t-elle.
Mais Kai devrait appartenir à la dernière génération de dauphins à faire le spectacle dans les parcs français. Depuis le 6 mai, un arrêté interdit toute nouvelle naissance. « La reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite, stipule le texte. Pour assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale, la détention en captivité de spécimens de cétacés est interdite, à l’exception de [ceux] détenus. » D’ici une vingtaine d’années, les cétacés devraient donc disparaître des parcs marins hexagonaux.

« Produit d’appel »

Début mai, c’est Ségolène Royal qui a sifflé la fin de la partie. Alors ministre de l’Environnement, elle a d’abord entériné des directives techniques comme « l’interdiction du chlore dans le traitement de l’eau » et les « contacts directs entre le public et les animaux ». Des mesures élaborées avec la coopération et l’approbation des trois parcs français où vivent encore des cétacés : Marineland à Antibes, le parc Astérix dans l’Oise et Planète sauvage en Loire-Atlantique.
« Trois jours plus tard, avec surprise, on découvre un nouveau texte de loi avec l’interdiction de reproduction, contre notre avis, s’énerve le directeur animalier de Marineland, Jon Kershaw. Royal a nettoyé son bureau avant de claquer la porte de son ministère. » Il propose un café, tape dans ses mains pour appeler la serveuse et imite un dresseur autoritaire. « C’est l’humour anglais ! » rassure-t-il avant de reprendre son sérieux, l’application de l’arrêté signant la fin du parc. « Les dauphins et les orques sont notre produit d’appel. Sans eux, pas de sauts. Pas de sauts, pas de spectacles. Pas de spectacles, pas d’argent. »

Les retombées financières de Marineland reposent bien sur ces saltos. Les cétacés sont mis en scène, des spots publicitaires au logo. Rare parc au monde à détenir des orques, le billet d’entrée tourne autour de 25 euros, le prix du bain avec les dauphins est fixé à 70 euros. Avec son million de visiteurs par an et ses 500 jobs d’été, le parc est le plus gros employeur saisonnier des Alpes-Maritimes et voit son chiffre d’affaires tourner autour de 20 millions d’euros.

« Bling-bling »

Retour au bassin. Malou, Kaï et quatre autres dauphins s’occupent avec des ballons, des cerceaux et les soigneurs, qui ont tous fini par se mettre à l’eau. Excepté Katia Chaperon. La responsable de cette équipe « ne digère pas » l’interdiction de reproduction. « On travaille avec des groupes d’animaux qui ont des liens différents, et où la reproduction crée les relations sociales. Nous allons devoir séparer les animaux et ce sera une souffrance pour eux », explique-t-elle, jugeant irréalisable l’administration de contraceptifs.

Et ce n’est pas le premier coup dur que connaît le parc. Créé en 1970, Marineland accueille dès son ouverture les plus grands cétacés et fait de l’orque sa mascotte. A l’arrivée de son directeur animalier, Jon Kershaw, en 1980, les soigneurs associent nourriture et dressage. Un séjour au parc SeaWorld, aux Etats-Unis, remet en question cette méthode : « J’ai compris que les dauphins avaient besoin de petits défis. Aujourd’hui, ils bossent pour des poissons, mais aussi des caresses et des jeux. Ils ne travaillent pas seulement pour manger », affirme-t-il. Au fil des années, le bassin des orques passe de 2.000 m3 à 36.000 m3. Le parc accueille 3.000 animaux de 40 espèces différentes, dont certains s’adonnent à des spectacles démonstratifs avec pom-pom girls, projecteurs et musiques « qui mettent les poils ».
Mais, en octobre 2015, une catastrophe naturelle dégrade considérablement le parc. Alors que des inondations meurtrières touchent la Côte d’Azur, une vague de boue submerge Marineland. « Dans le tunnel aux requins, il y avait 2,40 mètres d’eau », se souvient Jon Kershaw. Plus de 100 animaux meurent, deux tortues caouanne disparaissent, les installations sont ravagées. Marineland se donne alors six mois pour rouvrir et mettre à plat ses principes. « On faisait du boom-boom, du bling-bling. Avant, on nageait avec les orques, on montrait les soigneurs, on était des Superman, j’ai dit "stop". Tout ça n’existe plus. »

Les mots sont choisis. A Marineland, on ne parle plus de spectacle mais de « représentation ». Ni de récompense pour les animaux mais de « renforcement ». Désormais, le parc mise sur la pédagogie avec vidéos explicatives et jeunes en tee-shirt jaune à la rencontre des clients leur expliquant que, de l’autre côté de la vitre, le requin peut, au cours de sa vie, « avoir entre 20.000 et 30.000 dents ».

Une pédagogie à laquelle les militants anticaptivité ne sont pas sensibles. Pancartes, peluches et bouées dauphins à la main, ils manifestent un dimanche par mois devant Marineland pour sa fermeture. « On maintient le cap. Ces animaux n’ont rien à faire en captivité, juge Emmanuelle Sultani, déléguée sud-est de l’association C’est assez. Leur vie n’est pas en adéquation avec les besoins physiologiques de l’espèce : parcourir plus de 150 kilomètres par jour et plonger sur 300 mètres. » Satisfaite de l’arrêté antireproduction, elle demande, en plus, la création d’un sanctuaire marin pour rendre la liberté aux cétacés. « Imaginez, on vous enferme dans une petite pièce, on vous jette de la nourriture dans le gosier, vous êtes intubé pour être réhydraté et bourré de vitamines. Ce n’est pas digne », s’emporte Caroline Camus du collectif Sans Voix Paca.

Ces critiques, virulentes sur les réseaux sociaux, sont difficiles à digérer pour les soigneurs. « Ça fait mal car on aime nos animaux. Quand on boit un verre dehors, on ne dit pas qu’on travaille à Marineland », confie l’une d’eux. «Je comprends que ça puisse faire mal au cœur de voir des dauphins dans les bassins. Mais, non, on ne brûle pas les yeux des otaries avec le chlore, on ne se cache pas pour faire des soins », rétablit Katia. Quant au transfert des animaux de l’aquarium à la mer : « Les hommes font partie de leur vie. Si on relâche les dauphins, il faut nettoyer leur disque dur. Cette population est domestique, elle ne peut pas revenir à ce qu’elle n’a jamais été », répond Jon Kershaw estimant que tout est question « d’état d’esprit » : « Le problème, c’est l’anthropomorphisme dont on est en partie responsable. Les anticaptivité parlent de prison. Mais ces animaux ne savent pas qu’il y a un ailleurs. »

Des préoccupations qui ne semblent pas résonner jusqu’à l’espace des orques. A 61 ans, Jeanine s’est offert une journée au parc pour son anniversaire. « C’est la seule manière de voir des dauphins, dit-elle. J’ai pu les approcher pour la première fois. C’est un moment inoubliable. » Collés aux vitres, les deux Strasbourgeois Magretta et Simon ne décrochent pas des yeux les quatre cétacés noir et blanc. « Dans la nature, impossible d’être si près. C’est fou d’approcher des animaux que l’on ne peut voir qu’à la télé », se réjouissent-ils.

L’orque Inouk s’échoue sur la plateforme et pose devant les appareils photo. « Ça aussi, on n’aura plus le droit de le faire », pointe la responsable des soigneurs Katia. Selon les mesures, le parc a entre six mois et trois ans pour se mettre en conformité. Il a lancé une pétition pour « autoriser la reproduction des cétacés » et faire parler « cette majorité silencieuse » de visiteurs, comme Jeanine, Magretta ou Simon, qui soutiennent Marineland dans l’ombre des gradins du bassin des orques.

Image
Un soigneur avec orque au Marineland d’Antibes, le 14 mai.

Source : Libération.
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Mardi 23 Mai 2017 7:54

Pendant que leurs avocats réfléchissent à comment dénoncer l’arrêt...


Voici le lien vers un article du Monde sur " la fronde des delphinariums" dont l'intégralité est toutefois réservée aux abonnés du quotidien : http://www.lemonde.fr/biodiversite/arti ... L-32280539
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Mercredi 12 Juillet 2017 9:25

La riposte de Marineland contre Ségolène Royal

Le parc animalier basé à Antibes a déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre l'interdiction de la reproduction en captivité des orques et dauphins.


Marineland pourra-t-il encore jouer les maternités ? Le parc animalier azuréen a annoncé avoir déposé le 7 juillet 2017 un recours devant le Conseil d'Etat contre l'arrêté interdisant la reproduction en captivité des dauphins et des orques. Cette décision avait été prise par Ségolène Royal, ancienne ministre de l'écologie, le 3 mai dernier.

La fin des delphinariums ?

La direction de Marineland pointe en premier lieu les « incohérences » du texte : " L'arrêté adopté et publié dénature le travail et les échanges résultant de plus de deux années de concertation entre les services de l'Etat, les associations de défense des animaux et de protection de l'environnement et les professionnels du secteur, en vue d'adapter l'arrêté de 1981 aux connaissances et savoir-faire acquis au fil des années. "

Le parc va plus loin en estimant que la mise en œuvre de l’arrêté " conduira inéluctablement, contrairement aux objectifs affichés, à une altération des comportements naturels des animaux, des risques pour leur santé et, à long terme, une moindre protection des espèces concernées ". Il demande la réécriture du texte " avec l’aide d’un comité scientifique reconnu ".

Si la riposte est nourrie, c’est que Marineland voit son modèle économique directement menacé par l’arrêté «Royal». Le parc accuse même l’ancienne ministre de " condamner à terme, l'activité des delphinariums français ". Considéré comme le plus grand parc animalier marin d'Europe (350 espèces et un million de visiteurs par an), Marineland est depuis plusieurs années la cible de critiques de la part des associations protectrices des animaux.
Source : https://tribuca.net
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Mercredi 12 Juillet 2017 10:08

Interdiction de la reproduction des dauphins en captivité : Marineland attaque l'arrêté de Ségolène Royal devant le Conseil d'État

Le parc d'animations aquatiques a annoncé son intention de contester devant la justice l'arrêté interdisant la reproduction des dauphins en captivité. Selon la direction, cette mesure aurait des conséquences dévastatrices pour le secteur.

Ce lundi 11 juillet 2017, le parc Marineland situé à Antibes a annoncé avoir introduit un recours devant le Conseil d’État pour contester l’arrêté interdisant la reproduction des dauphins et des orques en captivité. Pour le parc animalier, cet arrêté met en danger " à terme l’activité des delphinariums français ".

Un arrêt signé par Ségolène Royal


Le 6 mai dernier, soit la veille de la veille de la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, l’ancienne ministre de l’environnement Ségolène Royal avait signé un arrêté paru au Journal officiel prévoyant à l’origine " un contrôle étroit de la reproduction des dauphins " en fonction de " la configuration et la taille des bassins ".

Pour autant, la ministre en a décidé autrement en proposant tout bonnement que la reproduction des orques et des dauphins en captivité soient tout simplement interdites. " Ainsi, seuls les orques et les dauphins actuellement régulièrement détenus peuvent continuer à l'être, sans ouvrir à de nouvelles naissances ", peut-on lire dans l’arrêt publié au Journal officiel.

Des changements de dernière minute qui passent mal

Les responsables de Marineland dénoncent ces changements de dernière minute. " Madame La Ministre a introduit dans l'arrêté des modifications de dernière minute bouleversant son économie générale ", déplorent-ils dans un communiqué, en évoquant un texte qui " dénature le travail et les échanges résultant de plus de deux années de concertation entre les services de l'Etat, les associations de défense des animaux et de protection de l'environnement et les professionnels du secteur ".

" Ce faisant, Madame la ministre a excédé ses compétences (notamment en interdisant la reproduction des dauphins et en condamnant, à terme, l'activité des delphinariums français) ", poursuit Marineland. " Il résulte, au sein même de l'arrêté, des contradictions et incohérences rendant impossible la mise en œuvre de celui-ci et conduisant inéluctablement, contrairement aux objectifs affichés par l'arrêté, à une altération des comportements naturels des animaux, des risques pour leur santé et, à long terme, une moindre protection des espèces concernées ", souligne le parc animalier.

Réécrire le texte ?


Les responsables de Marineland semblent être enclins à discuter pour améliorer le texte et empêcher la fin de cette filière dans le futur. " Marineland souhaite que l'arrêté soit réécrit avec l'aide d'un comité scientifique reconnu, et qu'il tienne compte pleinement de l'arrêté de mars 2004 encadrant les activités zoologiques ", concluent-ils.

Les critiques se sont multipliées ces dernières années contre l'exploitation d'orques et de dauphins au Marineland d'Antibes, le plus grand parc d'attractions marin d'Europe.
Source : LCI.
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Vinch » Mercredi 12 Juillet 2017 10:16

Il était évident que le Marineland allait riposter: les cétacés et leur progéniture, même à très faible espérance de survie post-natale, sont leurs plus gros arguments commerciaux.
Sans eux, la clef sera vite mise sous la porte, à moins de se reconvertir en profondeur.
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Vik'tier » Mercredi 12 Juillet 2017 11:40

Vinch a écrit:Sans eux, la clef sera vite mise sous la porte, à moins de se reconvertir en profondeur.

Avec la fin annoncée de la présentation des orques au Marineland ( 4 individus de la même famille + interdiction d'IA depuis les Etats Unis ) il faudra de toutes façons qu'ils remplacent, peu à peu, ce qui a été la principale attraction du parc depuis sa création.
Pour découvrir mon univers → http://www.viktorlemoult.com/
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Mercredi 12 Juillet 2017 13:24

Et dire que le grand dauphin (Tursiops truncatus) bénéficie d'un EPP géré par le e Dolfinarium de Harderwijk (Pays-Bas)...
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Mercredi 12 Juillet 2017 22:56

Marineland introduit un recours contre l'arrêté Royal sur les delphinariums

Le parc animalier Marineland a annoncé lundi 10 juillet 2017 avoir introduit un recours contre l'arrêté du 3 mai sur les delphinariums. Le texte, publié au journal officiel, interdisait notamment la reproduction des dauphins et des orques en captivité.

" Madame la ministre a introduit dans l'arrêté des modifications de dernière minute bouleversant son économie générale " a déclaré le parc animalier Marineland le 10 juillet 2017 à l'occasion de l'introduction d'un recours devant le Conseil d'Etat contre l'arrêté de l'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal.
Le texte, publié le 6 mai 2017 au journal officiel, interdisait notamment la reproduction en captivité des orques et dauphins et imposait l'augmentation de la taille des bassins d'au moins 150% d'ici à 2020.
L'arrêté avait été modifié juste avant sa publication, et prévoyait uniquement à l'origine " un contrôle étroit de la reproduction des dauphins " en fonction de " la configuration et la taille des bassins ". Des ajouts de dernières minutes que dénonce aujourd'hui Marineland devant la justice, notamment au nom de " contradictions et incohérences rendant impossible la mise en oeuvre " de l'arrêté.

" Comment peut-on empêcher la reproduction autrement que par une substance ? "

Joint par téléphone, Pascal Picot, directeur général de Marineland, justifie l'action introduite par le parc en soulignant ce qu'il considère comme incohérent au sein du texte : " Dans un même arrêté on interdit la reproduction et l’administration de substance chimique modifiant le comportement naturel d’un animal. " Le responsable arguant ne pas savoir empêcher la reproduction des animaux sans l'utilisation de telles substances à l'heure actuelle. Une technique qui ne manque d'ailleurs pas de l'inquiéter : " Si on donne de la contraception à long terme sur un dauphin on ne sait pas si c’est bon pour lui car il n’existe pas d’étude " affirme-t-il.

Autre critique formulée par le parc à l'encontre de l'arrêté : le chlore ! " L’arrêté dit 'on ne peut plus utiliser de chlore' donc cela veut dire qu’on ne peut même plus nettoyer les animaux avec de l’eau car même dans l’eau du robinet il y a du chlore ", poursuit Pascal Picot. La difficulté se doit malgré tout d'être relativisée puisque l'arrêté n'interdit pas en soi le chlore dans l'eau mais uniquement l'emploi de "produits chlorés". Dans son article 9 il précise par exemple que l'établissement doit disposer " d'un équipement de neutralisation du chlore potentiellement présent dans l'eau potable utilisée ".

Le nombre minimum d'individus poserait problème en cas de décès de l'un d'eux

" L’arrêté dit qu’il faut 6 dauphins dans un bassin, si l'un d'entre eux meurt, que faire des 5 autres ? " s'interroge le directeur de Marineland. En pratique l'arrêté impose bien un nombre minimum d'individus de chaque espèce par établissement : 6 pour les dauphins et 3 pour les orques. Il s'agit en effet d'espèces "sociales". Mais, si le texte interdit bien la reproduction des orques et dauphins en captivité, empêchant de fait aux parcs d'auto-renouveler les effectifs de leurs animaux, rien ne s'oppose en revanche à leur transfert d'un parc animalier à un autre. L'article 14 du texte attaqué ne fait effectivement qu'encadrer les modalités de transport des animaux entre les structures, pas les proscrire.

Dans son communiqué, le parc tempère cependant son action en expliquant ne pas être opposé par principe à une réforme de la réglementation applicable aux delphinariums : " Marineland souhaite que l'arrêté soit réécrit avec l'aide d'un comité scientifique reconnu. " Une déclaration précisée par Pascal Picot : " Il est évident qu’en 2017 les techniques et la science ont évolué donc le précédent arrêté de 2004 doit être réécrit.[...] Il faut quelque chose d’applicable dans l’intérêt des animaux. "

L'intérêt des animaux c'est justement ce qui motiverait l'action du parc, bien au delà des intérêts financiers liés à l'obligation de moderniser et d'augmenter la taille de leurs infrastructures. " Notre combat est pour sauver nos animaux et non leur faire mal, là on mène un combat animalier " conclut le directeur général du parc. S'agissant de Marineland, les dispositions de l'arrêté ne devraient s'appliquer qu'à compter de novembre 2017, sauf pour l'extension des tailles de bassins, chantiers pour lesquels il est laissé un délai de 3 ans.
Source : Sciences et Avenir.
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Vinch » Mercredi 12 Juillet 2017 23:07

Qu'on interdise une fois pour toutes.
Concernant le chlore, dans la quasi totalité des seaquariums, les bassins sont nettoyés vide à la javel, avec les animaux échoués au fond.
Et que devient l'eau sale très très chlorée ? Elle ne va certainement pas dans les stations d'épuration. Elle est rejetée telle quelle directement dans la Méditerranée.
C'est juste infâme.
Des images dans ce lien, que je vous laisse découvrir:
https://keepwhaleswild.wordpress.com/20 ... s-bassins/
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar jukala » Jeudi 13 Juillet 2017 5:14

C'est bien de balancer des textes et images sans vérifier les faits, et sans se poser de questions, bravo.

Avez-vous été dans chaque delphinariums/parcs marins du monde entier pour vous permettre de dire, d'affimer que la quasi totalité vide ses bassins pour les nettoyer ? (Je vois bien le Dolfinarium Harderwijk vider son lagon pour le nettoyer, avec les dauphins dedans)
De quand date les photos ? D'où elles proviennent ?
Personne ne se posent ce genre de questions avant de partager des informations ? Personne ne vérifie les faits ? Parce que ce sont des cétacés captifs, si ça va dans votre sens de penser, même si ce ne sont pas des faits, c'est vrai quand même ?
Membres de forums qui travaillent en parcs animaliers, et même visiteurs du forum, ça ne vous fait rien quand des intox circulent sur les animaux dont vous vous occupez ? Sur votre travail ? Quand on vous traite de tous les noms, allant jusqu'à vous comparez aux gardiens d'Auschwitz ? Quand on vous menace de mort ?

Concernant le dernier article partagé, c'est bien de savoir que les transferts ne sont pas interdit. L'association Cetasea sera soulagé d'apprendre qu'elle pourra transférer les cétacés et autres mammifères marins quand son ou ses refuges seront créées et opérationnelles. D'ailleurs, pour le moment et aux dernières nouvelles, ces refuges seront sous la forme se rapprochant d'un lagon, parce que, je cite :
"Le lieu idéal en milieu sauvage est très difficile à trouver entre la pollution, les plastiques, les grandes marées, les tempêtes, les ports, les plages touristiques, les côtes surexploitées, les côtes dangereuses, les nuisances sonores…"
citation extraite de cette publication datant du 24 janvier 2017
https://www.facebook.com/Cetasea/posts/ ... nref=story

Sur ce, bonne journée
jukala
 
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar Philippe » Jeudi 13 Juillet 2017 8:03

Jukala, je ne sais pas trop à qui vous vous adressez, vos propos paraissant viser les personnes ayant partagé des articles au sein de cette liste de discussion.

Ayant mis en ligne plusieurs d'entre eux pour la seule journée d'hier, je vous signale que la source de tous était systématiquement mentionnée.
Donc cela ne me dérange pas de les partager sur ce forum...

Par ailleurs, selon un article mis en ligne mardi 12 juillet 2017 sur le site de la Fondation 30 Millions d'amis, Planète Sauvage (44) a également déposé un référé devant le Conseil d’Etat.

Ces précisions apportées, bonne journée...
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar okapi » Jeudi 13 Juillet 2017 9:52

Jukala, je ne comprends pas cette réaction: vous êtes pour ou vous êtes contre la captivité des cétacés? Diffuser des images à charge, et ces photos et vidéos qui ne semblent pas être des "montages", donc cela signifie qu'elles reflètent une réalité, même ponctuelle, sont édifiantes, non? Il y a sans doute des établissements plus précautionneux, mais certains ont moins d'états d'âme que d'autres et je ne vois pas en quoi montrer ces images est dommageable... Travaillez-vous dans un delphinarium?
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Re: Un arrêté mofidie les conditions de détention des cétacé

Messagepar gibbon » Jeudi 13 Juillet 2017 12:59

Je connaissais déjà tout jeune les dauphins et les orques par les documentaires animaliers, mais les deux visites que j'ai effectuées au SeaWorld d'Orlando dans les années 1990 m'ont vraiment impressionné et ont encore plus éveillé mon intérêt pour les mammifères marins. Puis j'ai connu Marineland en 1997, et avec le temps je me suis rendu compte que cette captivité ne leur convenait pas. Aujourd'hui, je n'aime pas les spectacles d'animaux, parce qu'ils sont anti-pédagogiques et qu'ils sont contraignants pour ces derniers. Mais je pense qu'une captivité pour les dauphins, plus respectueuse, sans spectacles, avec des bassins beaucoup plus spacieux et naturels, pourrait être bénéfique pour leur protection, car cela permettrait de les faire connaitre au public, et de manière plus intelligente. Je suis de ceux qui pensent que le fait de voir un animal en vrai est bien plus impactant que de voir le même animal uniquement à travers des images. Certes, certains documentaires animaliers sont superbes, et il y a des photographies d'animaux impressionnantes, mais il est évident qu'aucune image ne peut toucher, ni impressionner, ni émerveiller autant que le fait de voir un animal devant soi. C'est bien plus évocateur, surtout qu'il y a aussi souvent les aspects olfactif et sonore, ce que les photos et les vidéos ne transmettent pas, ou presque pas. D'ailleurs, Madame Royal, en tant qu'ancienne ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, devrait être consciente de ce pouvoir de la vision du réel qui est rappelé par la circulaire 99-136 du 21 septembre 1999 relative à l'organisation des sorties scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires publiques :
« L'école est le lieu d'acquisition des savoirs. Elle est ouverte sur le monde qui l'entoure. C'est pourquoi les enseignant(e)s organisent des activités à l'extérieur de l'école. Les sorties scolaires contribuent à donner du sens aux apprentissages en favorisant le contact direct avec l'environnement naturel ou culturel, avec des acteurs dans leur milieu de travail, avec des œuvres originales... Les supports documentaires, papier ou multimédia aussi précieux soient-ils, ne suscitent ni la même émotion, ni les mêmes découvertes. Les sorties concourent ainsi à faire évoluer les représentations des apprentissages scolaires en les confrontant avec la réalité. »

Je pense donc que le problème n'est pas la captivité des cétacés dans l'absolu, mais la captivité telle qu'elle est aujourd'hui. Elle est en effet critiquable : les spectacles d'animaux, les bassins trop petits, tout cela donne beaucoup d'arguments aux anti-delphinariums. Mais « captivité des cétacés » est-elle fatalement synonyme de « delphinarium » ? Pas sûr. Prenons, par exemple, les primates qui jadis étaient systématiquement enfermés dans des cages bétonnées. Qui aurait pu imaginer, il y a un siècle, maintenir et présenter des singes dans de grands espaces végétalisés à ciel ouvert tels qu'îles ou enclos de contact ? Personne, évidemment. Pourtant, cela a bien été fait. Pour les cétacés, ce pourrait très bien être la même chose : les maintenir en captivité autrement que dans des petits bassins avec des spectacles semble impossible. Mais l'est-ce vraiment ? Ce n'est pas parce qu'une chose est inimaginable aujourd'hui, qu'elle n'est pas réalisable, et on pourrait très bien imaginer une évolution de la captivité des cétacés, du moins des dauphins, similaire à celle des primates, des félins ou des oiseaux, qui sont passés de cages ridicules à d'immenses îles, enclos ou volières naturels.
« Les oiseaux ne descendent pas des dinosaures, ce sont des dinosaures à proprement parler. »
Guillaume Lecointre
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