Le zoo, acteur de la conservation animale

Le zoo, acteur de la conservation animale

Messagepar Philippe » Dimanche 26 Février 2017 5:09

Lundi 27 février 2017, pour la journée internationale de l’ours polaire, l’ourson star du zoo de Mulhouse fera sa première sortie. L’occasion de revenir sur les espèces menacées et le rôle que l’homme peut jouer dans leur protection.

« Nous avons atteint un point de rupture, l’extinction d’espèces phares est proche », assure Marion Cabrol, « education manager » au zoo d’Amnéville. De son côté, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), organisation de référence chargée de suivre l’état des espèces dans le monde depuis 1948, déclare que, sur les 85 604 espèces étudiées, 24 307 sont menacées d’extinction.

La faute encore et toujours à l’homme, facteur limitant à la sauvegarde des espèces. Destruction de l’habitat, pollution, chasse de viande de brousse ou braconnage… les causes sont multiples. Selon les scientifiques, les espèces disparaissent mille à dix mille fois plus vite aujourd’hui qu’au siècle dernier. Alors, il faut agir et vite. « C’est là que le zoo contemporain a un rôle à jouer », affirme Marion Cabrol.

Divertissement et outil pédagogique à une époque sans internet, où les animaux étaient les absents de la télévision et où le safari n’était pas « démocratisé », les missions des parcs zoologiques ont, depuis, évolué. « Protéger et avertir de l’imminence de la disparition pour responsabiliser les gens, c’est l’essence même du zoo depuis quelques années », précise l’employée d’Amnéville.

C’est pour cela qu’ont été lancés, à partir de 1985, des EEP (Programmes européens pour les espèces menacées), dans tous les zoos membres de l’association européenne des zoos et aquariums. Le principe est qu’un EEP est ouvert en captivité, par espèce, à partir du moment où cette dernière n’arrive pas à se maintenir naturellement à l’état sauvage. Cette conservation ex situ permet d’avoir un réservoir génétique par espèce, de faire évoluer la recherche et de réintroduire certains animaux.

« Le cheval de Przewalski, une des espèces en EEP sur les 16 du parc de Sainte-Croix, a pu être réintroduit en Mongolie », détaille le directeur adjoint, Jan Vermeer. Pour d’autres, la réintroduction n’est encore qu’une utopie : « À quoi bon réintroduire un tigre si on ne peut pas lutter contre le braconnage ? », soupire Marion Cabrol. À l’heure actuelle, le fauve – qui ne compte plus que 4 000 individus dans la nature – est toujours très demandé sur le marché chinois. Finalement, pour ces espèces, la captivité en EEP reste la meilleure solution. « Même si le but n’est pas de transformer les zoos en musées vivants des espèces disparues », met en garde la jeune femme.

Voilà pourquoi la conservation se joue aussi in situ, c’est-à-dire en milieu naturel. Soit en créant un projet de conservation d’une espèce menacée, soit en soutenant financièrement une action déjà créée. À ce titre, le zoo d’Amnéville a déboursé plus de deux millions d’euros sur les cinq dernières années dans divers programmes de conservation, des mammifères marins aux primates africains. Sainte-Croix a choisi, pour sa part, de sauver les insectes en Lorraine, grands oubliés de la protection animale. La valeur des animaux ne se mesure pas à leur charisme mais à leur rôle écologique.

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Ici, le vaste enclos des éléphants à Amnéville. D’abord outils de divertissement, les zoos ont aujourd’hui une mission de protection et sensibilisation.
Source : Vosges Matin.
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