D’autres squales attendus
140.000 visiteurs ont fréquenté l’an dernier l’Aquarium de Saint-Gilles. La structure, entièrement privée, profite du retour des touristes et poursuit son développement pour attirer de nouveaux visiteurs. Ancienne cadre informatique de la Fnac, Pascale Bocchiardo tombe sous le charme de l’Aquarium en 2013. Elle le rachète sans connaître le milieu dans lequel elle investit. « Je me suis entourée de personnes très compétentes », justifie-t-elle.
Depuis son arrivée, elle a fait entrer la structure dans l’ère numérique. Des lives sont régulièrement organisés sur Facebook, des bornes numériques ont été installées... « On veut faire vivre une expérience particulière à nos clients », précise Pascale Bocchiardo. Le nourrissage des requins est ainsi devenu une activité ouverte au public. Le succès est au rendez-vous. « Les visiteurs sont très intéressés. Ils nous posent beaucoup de questions », se félicite encore la gérante.
Les requins sont une des attractions principales de l’aquarium. Quatre requins pointes noires et un requin léopard sont déjà visibles. Les deux nouvelles femelles pointes blanches seront prochainement transférées dans un bassin accessible au regard des visiteurs. Un mâle est attendu pour la fin du mois. Lui aussi devra passer par une période d’acclimatation avant d’être montré au public. Une femelle léopard est également attendue ainsi que des raies pointes bleues et des murènes ruban.
L’aquarium réfléchit également à créer de nouveaux bassins. Après le départ de l’exposition sur les mammifères marins en Nouvelle Calédonie, la direction envisage d’implanter un nouveau bassin dans lequel des raies seront introduites. D’autres petits bassins seront installés sur les côtés. « L’idée est qu’un soigneur puisse venir sur un rocher, au milieu du bassin, pour s’occuper des raies devant le public », détaille Pascale Bocchiardo.
L’Aquarium de Saint-Gilles est ouvert tous les jours de 10 h à 18 heures.
Comment l’aquarium participe à la préservation des espèces
Dans les coulisses de l’aquarium de Saint-Gilles les Bains à La Réunion, les scientifiques se livrent à un important travail de conservation des espèces.
L’objectif est multiple : il s’agit autant d’alimenter les différents bassins en poissons ou en coraux, que de limiter les prélèvements en mer tout en proposant certains poissons aux structures similaires ou même aux magasins spécialisés.
« En 2016, nous avions l’autorisation de prélever 500 espèces en mer. Nous en avons finalement prélevé 150. Nous sortons en mer, à environ 300 ou 400 mètres des côtes, pour attraper les poissons les plus petits possibles. Leur taille est comprise entre 5 et 15 mm. Plus on les prélève petit, mieux ils s’adaptent en milieu clos », explique Rémi Dardare, co-responsable aquariologie. Ces poissons sont prélevés avant d’arriver dans le lagon.
Visite guidée des coulisses
Le passage de l’extérieur de la barrière de corail à l’intérieur du lagon est un instant très sensible. « C’est le moment où ils sont le plus exposés à la prédation. Sur un million d’œufs pondus, un poisson seulement parvient à l’âge adulte », précise Rémi Dardare.
Dans les bassins situés derrière la zone de visite de l’aquarium, on trouve de nombreuses espèces. Certaines sont très rares ou bientôt interdites à la commercialisation sur le marché international. C’est le cas de l’apogon de Banggai. Ce poisson menacé, inscrit sur la liste de l’UICN est indexé en annexe 1 de la Convention de Washington. Son physique élégant en fait un poisson très demandé dans le milieu de l’aquariophilie. L’aquarium de Saint-Gilles s’applique donc à les reproduire pour les proposer notamment aux autres aquariums de métropole.
Si la reproduction de l’apogon de Banggai est relativement maîtrisée, c’est une autre histoire pour le poisson-ange nain. « Ce poisson est très recherché dans le milieu de l’aquariophilie. Mais sa reproduction est très compliquée. Au stade larvaire, les aliments qu’on lui donne doivent mesurer 40 microns ! », détaille Remi Dardare. L’aquarium a toutefois bon espoir de réussir la reproduction de ces poissons. Il s’attache aussi à bouturer des coraux. Cela permet de créer des environnements naturels dans les bassins ou de repeupler les zones dégradées du lagon.
Tout ce travail est présenté au public à l’occasion d’une «visite guidée des coulisses». Encadré par un technicien biologiste, vous découvrirez les salles de soins, de quarantaine, de filtration et le laboratoire.
Source : http://actus.clicanoo.re
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