Euthanasies: Planckendael sur la sellette de la presse belge

[Philippe]

Le parc animalier de Planckendael, en Belgique, euthanasie parfois des animaux en surnombre et qui n’ont nulle part d’autre où aller. Cela s’est encore produit le mois dernier avec une algazelle (une antilope d’une espèce menacée d’extinction) et deux bisons.

Les animaux euthanasiés ont ensuite servi de nourriture à d’autres pensionnaires du parc, rapporte Het Laatste Nieuws ce vendredi 17 avril 2015.

Ce type d’antilope appartient à une espèce en voie d’extinction. On trouve encore des algazelles dans les parcs animaliers mais très peu vivent encore dans la nature.

Selon la Société royale de zoologie d’Anvers (KMDA), propriétaire de Planckendael, ces euthanasies touchent les animaux «en surnombre» et qui ne peuvent être accueillis dans un autre parc animalier en Europe. «Nous essayons que cela se produise le moins possible (...) L’euthanasie est le dernier recours, mais nous n’avons parfois pas d’autre choix.»

Source : http://www.sudinfo.be

[didier]

Message qui vient d'être posté sur la page Facebook du Zoo d'Anvers :

A la suite de l'attention portée aujourd'hui dans les médias, nous tenons à apporter de plus amples explications. Planckendael et le ZOO d'Anvers sont des parcs où on vit et meurt. Même si nous aimerions que tous nos animaux restent en vie, certains meurent. Tantôt de vieillesse, tantôt des suites d'une maladie et nous sommes parfois contraints de les euthanasier. Ce n'est bien évidemment pas de gaieté de cœur. Nous le faisons par nécessité, après mûre réflexion et recherche approfondie d'autres options. C'est toujours une décision difficile à prendre pour nous et nous comprenons que le sujet soit sensible.
Laisser des animaux venir au monde est important. C'est primordial pour la biodiversité mais aussi pour le comportement naturel des animaux et du groupe d'animaux. Parfois, cela entraîne un nombre excessif d'animaux au sein de notre groupe. Nous regardons d'abord si d'autres parcs animaliers peuvent accueillir convenablement ces animaux. De temps en temps hélas, nous ne leur trouvons pas de place adéquate. Lorsque toutes les options ont été épuisées et que toutes les possibilités ont été recherchées, il arrive que nous euthanasiions ces animaux. Cela ne se fait jamais à la légère. C'est une décision extrêmement pénible pour nous. Lorsqu'il n'y a aucune contre-indication médicale et que les conditions légales strictes sont remplies, nous offrons ces animaux en nourriture à nos carnivores. Nous jugeons irresponsable de jeter cette viande à la poubelle.

[Jonathan]

Nul part où aller ? Il n'y a vraiment aucun moyen pour eux de faire dons de ces animaux à d'autre parc zoologique ? Je suis conscient que cela représente des coûts des deux cotés, du zoo donneur et du receveur, mais quand même

Je ne sais pas vraiment comment se déroule un transfert entre zoo (si quelqu'un pouvait me renseigner, notamment niveau coût etc =)), mais euthanasier un animal me parait vraiment aller à l'encontre des programmes de conservation zoologique... :/

[Kitzo.]

Aucun parc n'ont voulu de cet animal, paraît-il.

[Jonathan]

Mouai ... c'est marrant mais je n'y crois pas trop

[Vinch]

l'irresponsabilité, c'est de céder à la facilité de l'euthanasie. C'est juste un crime.

[Philippe]

Pas de plainte de Gaia contre Planckendael

Dans un premier temps, l'association Gaia ne déposera pas de plainte à l'encontre de Planckendael après l'euthanasie d'un animal en voie de disparition par le parc animalier. " Nous espérons ne pas devoir en arriver là ", a indiqué vendredi 17 avril Michel Vandenbosch, président de Gaia. L'organisation de défense des droits animaliers souhaite ouvrir une discussion avec Planckendael sur le sujet.

" Nous voulons que Planckendael revoie sa politique ", note Michel Vandenbosch. Le président de Gaia plaide en faveur d'un contrôle plus rigoureux des naissances.

Planckendael a euthanasié le mois dernier trois animaux en surnombre (une antilope d'une espèce menacée d'extinction et deux bisons), après quoi ils ont servi de nourriture à d'autres animaux du parc, a révélé Het Laatste Nieuws vendredi.

" Le problème peut être évité. On laisse ces animaux voir le jour parce qu'on sait que les petits attirent le public et rapportent donc de l'argent. En d'autres termes, on crée soi-même le problème ", poursuit Michel Vandenbosch. Si un problème de surnombre persiste, un endroit doit être activement recherché pour les bêtes, selon lui. En cas d'échec, " un espace doit être aménagé pour leur permettre de vivre dans de bonnes conditions " à Planckendael.

Pour Gaia, le terme " euthanasie " est mal choisi puisque " l'euthanasie est censée libérer d'une souffrance, alors qu'il s'agit ici d'animaux en parfaite santé ". L'organisation espère que Planckendael acceptera de mener un débat sur la question. " Ils ont mon numéro, je suis joignable ", note Michel Vandenbosch.
" Nous espérons pouvoir régler cette affaire d'une autre manière que par une plainte. Nous ne l'excluons pas, mais l'utiliserons en dernier recours ", conclut le directeur.

Source : www.7sur7.be

[Jacqueline]

l'irresponsabilité, c'est de céder à la facilité de l'euthanasie. C'est juste un crime.

C'est pourtant très courant, dans tous les zoos du Monde...
La viande sert ensuite à alimenter les carnivores.
Quoi de plus normal?

[Vinch]

Pas dans tous les zoos du monde !!! Un bon nombre de zoos, dont certains parmi les plus connus, sont éthiquement contre la pratique des euthanasies de complaisance. Parmi eux, le Bioparc de Doué-La-Fontaine ou le ZooParc de Beauval.

[raphaël]

De mon point de vue, la seule et vraie question qui mérite débat et qui fait polémique au sein des zoos est bien celle du contrôle des populations par abattage des naissances excédantes. Autrement dit, pour ou contre l'euthanasie comme moyen de régulation ?

Parce que le détail de "les animaux ont été donnés à manger aux carnivores du zoo", ça me parait totalement inintéressant et secondaire. C'est du sensationnalisme de bas étage. L'euthanasie, j'y suis personnellement opposé, et de nombreux parcs et coordinateurs de Programmes d'Elevage sont contre. Mais si quelqu'un décide de tuer ses animaux en trop... Une fois que c'est fait, franchement, on s'en fout qu'ils le donnent aux lions ou qu'ils le brûlent.

La question est même plus large que ça. Certains parcs pratiquent l'euthanasie à la naissance. Ils n'ont pas les moyens techniques d'empêcher la reproduction, mais ils tuent l'animal en trop dès qu'il voit le jour. Ici on a laissé l'animal vivre, grandir, avant de le tuer plus tard quand on s'aperçoit qu'il est implaçable. La problématique est un peu différente.

Enfin dans tous les cas je crains que ça soit un débat impossible à résoudre...

[Jacqueline]

Cela ne fait pas débat au sein des zoos, seuls quelques amateurs zoolâtres dissertent sur ce sujet...
Il est évident que les nombreux mâles excédentaires sont "euthanasiés" pour servir de nourriture aux carnivores.
Et, OUI, dans tous les zoos du monde!

[okapi]

J'imagine qu'il s'agit essentiellement des herbivores, non? Ce n'est pas l'essentiel du plan de collection de Doué... Beauval, en revanche...

[Lupast]

Je profite du sujet pour évoquer une situation face à laquelle je suis resté très surpris :

Le zoo en question a une meute de loups du Canada. Une des femelles (la soeur de la femelle dominante) se fait agresser régulièrement par la meute depuis quelques mois déjà. Il s'avère qu'elle est gestante et que la mise bas est imminente. Le personnel est conscient que les petits seront tués dès la naissance par la meute (la situation s'est déjà présentée l'année précédente) et les petits qui ne seraient pas tués seront euthanasiés par le vétérinaire.

Quelles sont vos réactions face à ça ? Est-ce une pratique qui devrait ne pas être choquante ? Car le personnel ne semble en rien perturbé ..

[jean-marc]

Cela ne fait pas débat au sein des zoos,

Pour info l'AFdPZ a organisé un colloque qui a duré 2 jours en janvier dernier sur les problèmes de gestion de collections et des surplus...alors si, cela fait débat au sein des zoos...il serait bon de se renseigner avant d'écrire des choses inexactes..

[emil19]

Il faut essayer prendre le sujet de façon rationnelle :

Solution 1 : contraception chimique
- Avantage : Réversible
- Inconvénient : Pollution, risque de toxicité pour l'animal, coût (si vous mettez de l'argent là dedans vous ne le mettez pas pour la protection in situ par exemple), mobilisation de terrains qui pourrait être utilisé à d'autres fins (reproduction d'une autre espèce par exemple)

Solution 2 : réintroduction dans le milieu naturel
- Avantage : Passage direct à la phase finale de la conservation
- Inconvénient : Rapport coût/bénéfice aléatoire (l'opération peut ne servir qu'à nourrir les prédateur ou les braconniers du point d'arrivée) : Il faut donc que le territoire d'arrivée soit prêt.

Solution 3 : bachelors group / stérilisation
- Avantage : Réversible pour les bachelors group
- Inconvénient : Coût (il faut nourrir ces animaux, les soigner, etc. ... De l'argent qui aurait pu servir à la protection in situ par exemple) ; mobilisation de terrains qui pourrait être utilisé à d'autres fins (reproduction d'une autre espèce par exemple)

Solution 4 : Abattage
- Avantage : La nourriture pour les carnivores fait faire des économies et cet argent peut servir à la protection in situ par exemple (... ça sauve une vache au passage ) ; ça libère de l'espace pour faire de la reproduction d'une autre espèce par exemple.
- Inconvénient : Irréversible ; Et ce n'est jamais très agréable d'abattre un animal que l'on connait.

A partir de ça, pour moi, le cas de chaque espèce, et même de chaque individus, est à étudier. Mais en gros : Plus l'espèce est en dangers et plus elle a un mode de vie proche du couple plus la solution 4 doit être éliminée. Plus l'espèce est bien représentée en parcs et in situ et plus elle a des mœurs de harem plus la solution 4 semble la plus adaptée, a priori (typiquement de nombreuses sous-espèces de girafes, ou le mouflon d'Europe).

Dans ce schéma, autant j'arrive à justifier, pour moi, Copenhague avec la girafe réticulée autant pour l'oryx algazelle, c'est plus gris ... je suis bien incapable de donner mon avis sans plus d'éléments.

Un bon article avec la directrice de Thoiry sur Copenhague justement :http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/26/un-zoo-n-est-pas-la-spa_4390026_3244.html