Et hop ! Une nouvelle fois, un marsupial a pris la tangente dans le département. L’animal bondissant a été repéré lundi chez un particulier à Vernon. Il a réussi à s’enfuir et court toujours.
Décidément, l’Eure semble être une terre promise pour les wallabies. L’un d’eux parcourt actuellement des kilomètres dans la campagne mais aussi en ville.
Le marsupial a été formellement vu sur les bords de Seine, à Vernon, il y a deux jours.
Inutile de tourner le regard vers la célèbre serre zoologique Biotropica (Val-de-Reuil) : elle n’a recensé aucun animal manquant dans son parc de wallabies.
Disparu depuis trois semaines !
En fait, l’animal s’est échappé de l’Écoparc de Mercey « il y a au moins trois semaines », explique le chargé de communication du Syndicat d’études et de traitements des ordures ménagères. Lequel Setom a créé une mini-réserve de wallabies non loin de son site d’enfouissement, à quelques encablures de Vernon.
« Il nous a été signalé près de l’Écoparc il y a quelques semaines. Nous avons improvisé une battue mais le wallaby s’était évanoui dans la nature. Il n’y a pas de trou dans la clôture ni de tunnel en dessous. On ne sait pas comment il s’est faufilé, poursuit Frédéric Maurice. Les pompiers nous l’ont signalé lundi quand il a été aperçu à Vernon. »
« Il était très vif »
Une visite qui n’est pas passée inaperçue ce lundi, comme en témoigne une habitante.
« Fais attention, un wallaby se balade près de la maison » : quand Ingrid Fafin a reçu le SMS de son compagnon qui longeait le quai de Seine pour se rendre au travail, vers 7 h 15, elle a d’abord cru à une plaisanterie. Le couple regardait justement la veille une émission sur les kangourous à la télévision. « Puis j’ai vu une ombre passer sur la terrasse. J’ai regardé par la fenêtre et je suis tombée nez à nez avec lui. L’animal a paniqué. Il a sauté dans le terrain derrière la maison. Il est resté environ une heure ici. » La jeune femme de 27 ans a aussitôt prévenu les pompiers, leur jurant qu’elle était « nette, ni alcoolisée, ni droguée ! » Une précision réitérée lorsqu’elle a appelé l’école de sa fille, afin de la prévenir de son retard, pour cause de wallaby dans le jardin... « Les pompiers et la police n’ont pas réussi à l’attraper. Ils lui ont couru après lorsqu’il s’est enfui mais il était très vif, c’était impressionnant ! », raconte-t-elle, encore surprise par l’événement.
Pas une première
Ce n’est pas la première fois donc qu’un wallaby surprend l’Eurois au détour d’un chemin et mobilise les secours.
À l’été 2013, une petite femelle wallaby appartenant à un particulier avait erré du côté du Neubourg pendant au moins un mois et demi. S’était-elle évadée ou avait-elle été relâchée dans la nature ? Quoi qu’il en soit, ce wallaby avait été rattrapé à la mi-septembre par un habitant de Saint-Didier-des-Bois, dans un état de santé très fragile. L’animal avait alors été confié au docteur François Huyghes, vétérinaire de Biotropica.
Ne pas y toucher
« Si vous apercevez un wallaby, il ne faut pas chercher à le saisir, rappelait hier Laetitia Lassalle, soigneur animalier chez Biotropica. Le mieux est de le laisser car vous risqueriez de prendre un coup de poing, de patte ou de griffes. Les wallabies sont très puissants. »
Mais que risque cette sorte de petit kangourou une fois perdu dans la nature normande ? « Il n’est pas en danger à partir du moment où il sera près d’une forêt et pourra donc facilement se nourrir de feuilles et d’herbe. Il ne mourra pas de faim et de froid, poursuit Laetitia Lassalle. Mais il risque d’être tué par une voiture. Et la chasse ouvre bientôt, c’est aussi un risque important pour lui », note la soigneuse de Biotropica.
Misère animale
Contrairement à ceux de Biotropica ou de l’Écoparc de Mercey, le plus souvent, ces animaux ne sont pas déclarés. « Les wallabies, à domicile, finissent obèses car ils sont mal nourris. Ou bien ils meurent de diabète. C’est un animal sensible », insistait dans nos colonnes le docteur François Huyghes. Le vétérinaire dénonçait « la misère animale à cause de l’inconstance humaine à laquelle il est régulièrement confronté. Des gens achètent sur impulsion, pensant qu’ils peuvent s’en occuper. La détention des wallabies est soumise à autorisation des services vétérinaires » et les particuliers ne sont donc pas libres d’en détenir.
Voilà aussi pourquoi ces propriétaires qui les lâchent dans la nature ou voient leur animal de compagnie prendre la poudre d’escampette se font très discrets.
Source : Paris Normandie.
