Après avoir appris sur un journal régional le retour de la « Faune Reptilienne » en Vendée, je me suis rendu en ce début de mois à la Tranche sur Mer, où l’exposition itinérante de reptiles n’avait plus fait son apparition depuis 3 ans.
Ce chapiteau en toile entièrement démontable qui s’étend sur une surface de 1000 m², s’expose provisoirement dans différentes villes de France et d’Europe, depuis son inauguration en 1975 par Pierre Durand.
Avec lui, il emmène dans ses 35 véhicules l’une des plus grandes collections de reptiles vivants d’Europe de l’Ouest : 320 pensionnaires de plus de 90 espèces que je vais en partie vous présenter à travers ce post photos, en commençant par une petite présentation des conditions de détention :
Vues générales de deux des rangées de terrariums pour serpents et petits lézards :
Détail d’un des terrariums (Une centaine au total), ici occupé par des serpents ratiers :
Notez l’aménagement, qui bien qu’entièrement artificiel, a été poussé pour recrééer au mieux le milieu naturel des animaux (Rochers, plantes, souches, substrat au sol…)
Au centre de l’exposition, deux enclos aménagés à ciel ouvert sont occupés par les deux plus grandes espèces de tortues présentées, la tortue sillonée et la tortue géante des Seychelles :
Enfin, la rangée du fond est dédiée à la présentation des crocodiliens dans de petits bassins de forme rectangulaire reliés à une plage de béton.
A présent, voici un aperçu de la collection :
La principale attraction de l’exposition, qui est également l’une des plus grandes raretés, réside dans la présentation de deux crotales diamantins de l’Ouest (Crotalus atrox) depourvus d’écailles, et donc appelés de forme « sans écailles ».
Les deux spécimens, l’un de coloration beige tacheté de brun-vert, l’autre albinos, ce qui est unique en Europe ; ont été acquis auprès du Zoo de Barcelone (Espagne) en début d’année 2008.
Cette mutation dite « scaless » touche principalement des vipères heurtantes, des serpents jarretières, des couleuvres à goutelettes et certaines espèces de crotales, qui les rend mutants d’écailles. Cette anomalie les rend très recherchés par les collectioneurs, qui peuvent les élever en captivité sans principales difficultés, mais elle est également très handicapante pour les animaux lorsqu’ils sont atteints de cette forme dans le milieu naturel.
Crotale diamantin de l’Ouest (Crotalus atrox) sans écailles
Crotale diamantin de l’Ouest (Crotalus atrox) sans écailles et de forme albinos
Parmi les autres serpents vénimeux, notons la présence d’un crotale diamantin de l’Ouest (Crotalus atrox) albinos :
De bothrops (Bothrops neuwiedii), espèce sud-américaine particulièrement rare en captivité, au venin nécrosant très actif et dangereux :
De mocassins à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix) :
De très rares cobras cracheurs de Malaisie (Naja sputatrix), connus pour leur faculté à cracher du venin à plus de deux mètres de distance, visant les yeux de son adversaire :
D’un cobra à lunnettes albinos (Naja naja) :
D’un très rare cobra egyptien, ou de Cléopatre (Naja haje) :
D’un cobra à monocle (Naja kaouthia) de forme grise olivâtre :
Et d’une vipère de Lébétine (Deboia lebetina\Vipera lebetina), serpent vénimeux vivant de l’Est de l’Europe à l’Ouest de l’Asie, en passant par l’Afrique du Nord, dont la taille peut atteidnre le mètre cinquante :
Une dizaine d’espèces d’autres serpents, constricteurs et non vénimeux, évoluent aux côtés des vénimeux, parmi les quels d’impressionnants spécimens de pythons réticulés (Python reticulatus) et de python molures (Python molurus), mais également deux superbes pythons verts des arbres (Morelia viridis) :
Plusieurs boas de Duméril (Acrantophis dumerili) :
Des serpents-ratiers lignés de Taïwan (Elaphe taeniura frisei) :
Et des pythons améthystes (Morelia amethystina) :
Côté lacertiliens, le groupe est représenté par plusieurs espèces d’iguanes, de varans, de geckos et de petits lézards, notamment un grand groupe d’iguanes verts (Iguana iguana) :
Des agames barbus (Pogona vitticeps) :
Deux groupes de scinques à langue bleue (Tiliqua scincoides) :
Un superbe téju rouge (Tupinambis rufescens) :
Des varans des savanes (Varanus exanthematicus), seule espèce de varanidé présentée :
Et des zonosaures à 4 lignes (Zonosaurus quadrilineatus), petit lézard dit « plat » endémique à Madagascar et peu courant en parcs zoologiques :
Chez les chéloniens, plus connus sous le nom de « tortues », la collection est un peu plus limitée, bien que l’on puisse trouver quelques espèces intéressantes et parfois impressionnantes, comme cette imposante tortue alligator (Macrochelys temminckii), ici exposant sa langue en forme de ver de terre pour attirer ses proies (Le plus souvent des petits poissons) :
Un plan de la tête, particulièrement singulière, d’une chélydre serpentine, ou tortue happante (Chelydra serpentina) proche parente de la précédente, bien qu’un peu plus petite :
Sur la terre ferme, on remarque la présence des petites tortues-boîtes de Malaisie (Cuora amboinensis), et de tortues « tabatières (Terrapene carolina), une tortue boîte d’Amérique du Nord :
Un groupe d’une dizaine de tortues sillonées, ou à éperons (Geochelone sulcata) :
Et trois tortues géantes d’Aldabra (Geochelone gigantea) :
Enfin, chez les 8 espèces de crocodiliens, ce sont les alligators du Mississipi (Alligator mississipiensis) qui font figures d’attractions pour les visiteurs, notamment l’un des spécimens, Mickey, qui a atteint un poids et une taille rarement observées en Europe.
(Ici l’un des plus petits spécimens) :
Sont également présents deux crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus) :
Des crocodiles marins (Crocodylus porosus), des crocodiles à museau long, ou faux-gavials africains (Crocodylus cataphractus), de plus petits crocodiles nains (Osteolaemus tetraspis) :
Des caïmans communs (Caiman crocodilus), des caïmans yacare (Caiman crocodilus yacare) et la véritable rareté de l’exposition, un spécimen de caïman noir (Melanosuchus niger). Cette espèce proche de l’alligator, par son allure générale et sa taille (Près de 6 mètres) est l’un des prédateurs les plus féroces du continent sud-américain, qui se serait parfois même attaqué à l’homme. Il fut chassé pour sa peau jusqu’au bord de l’extinction, avant d’être protégé, ce qui a permis de réhausser ses effectifs en milieu naturel. En captivité, on lui préfère les caïmans de taille plus réduite (Cités ci-dessus par exemple) et dont on maîtrise mieux l’élevage, ce qui le rend espèce très rare en parcs zoologiques : Moins de 5 établissements en posséderaient aujourd’hui à travers l’Europe :