Marc Jaeger, le gérant du parc Planet Exotica, organise jusqu’au mardi 6 octobre 2015 une formation sur les nouveaux animaux de compagnie à risque en présence de spécialistes.
Certains animaux de compagnie sont comme les technologies de l'information et de la communication. Ils ne sont plus vraiment nouveaux. Si chats et chiens gardent la préférence d'une majorité de Français, serpents, mygales et autres tortues ont leurs adeptes. Pour autant, puisqu'il faut bien désigner cette catégorie d'animaux, ils restent dans le langage courant des NAC, des nouveaux animaux de compagnie, parfois dangereux.
Marc Jaeger, lui-même expert en serpents et crocodiliens et gérant du parc Planet Exotica, à Royan, a eu l'idée d'organiser une formation axée sur les « NAC à risque ». « Ce genre de formations est rare », admet l'intéressé. Elles apparaissent pourtant nécessaires, quand on écoute les différents spécialistes invités depuis hier à intervenir devant la quinzaine de stagiaires, « des professionnels, soigneurs dans des parcs, mais aussi de simples particuliers, amateurs de ce type d'animaux », souligne Marc Jaeger. L'une de ses amatrices d'animaux exotiques n'a pas hésité à venir de Belgique pour bénéficier des connaissances du parterre d'intervenants.
Un biologiste de renom
La Belgique est bien proche de Royan, comparé à l'Australie. Le professeur Bryan Grieg Fry a consenti à quitter son île-continent pour répondre à l'invitation de son ami Marc Jaeger, qui n'a nul besoin de survendre son invité vedette. Bryan Grieg Fry est incontestablement une sommité. Biochimiste et biologiste moléculaire, il étudie les espèces venimeuses, qu'il s'agisse de serpents ou même de poissons, en quête d'antidotes et même d'applications plus larges dans le domaine de la médecine.
La toxicité de certaines espèces a de quoi effrayer. « Chez certains animaux, elle est même démesurée », s'amuse presque Didier Bougard, spécialiste des reptiles aquatiques. « Certains serpents qui ne se nourrissent que de souris ont un venin capable de tuer 20 êtres humains ! »
Si leur connaissance est la matière est déjà grande, les stagiaires de cette première formation organisée à Planet Exotica vont pourtant aller de découverte en découverte, d'ici à mardi soir. Pour leur bien et celui de leurs compagnons atypiques, qu'ils admirent autant qu'ils doivent s'en méfier.
L'homme, le vrai danger
À force de parler du danger de ces serpents et autres drôles de petites bêtes venimeuses, on en oublierait qu'il suscite un engouement croissant. Certains se contentent de visiter des parcs à thèmes, comme celui qu'a créé Marc Jaeger. D'autres vont plus loin dans la passion, jusqu'à posséder chez eux des NAC présentant des risques. « Mais le risque humain est plus grand que le risque animal. Le premier danger, c'est le risque causé par des imbéciles, des gens incompétents qui veulent quand même élever des animaux dangereux », a défendu hier le juriste Christian Caffy, lors de son intervention sur la législation en la matière.
Marc Jaeger le constate, « l'abandon de NAC est un vrai phénomène. On prend une tortue de Floride ou un serpent. Petit, c'est tout mignon, mais quand il grandit, il prend plus de place. Parce qu'ils n'ont plus les moyens de les entretenir ou plus assez de place, certains propriétaires les relâchent dans la nature. »
Au moins les quelques particuliers qui suivent la formation proposée par Marc Jaeger ont-ils conscience de leur responsabilité. S'il en est encore besoin, les différentes interventions et les exercices de manipulation prévus jusqu'à mardi la leur rappelleront.
Source :
Sud-Ouest.
