Le Zoo de la Flèche est le plus ancien parc zoologique privé français. Dès 1946, Jacques Bouillault, âgé alors de 22 ans, présente dans des enclos en bois, qu'il a construit lui-même près de La Flèche au lieu-dit le Tertre Rouge, une cinquantaine d’animaux : blaireaux, marmottes, renards, rapaces, reptiles et quelques singes qui lui ont été donnés par des militaires rentrant d'Indochine.
Ouvert officiellement au public en 1950 sur 2 hectares, le parc se modernise et accueille de nouvelles espèces comme les félins. Jacques Bouillaud a pour habitude de commenter la visite et de rentrer dans les cages pour un tête à tête avec ses pensionnaires. Soucieux de mettre en valeur la faune régionale, il crée en 1961 un musée de sciences naturelles. Puis en 1971, passionné depuis son enfance par les reptiles, Jacques Bouillault réalise un gigantesque vivarium, où sont présentés une multitude d'espèces de reptiles de toutes les régions du globe : des caïmans, des iguanes, des tortues... 270 000 visiteurs affluent alors chaque année vers le Zoo de La Flèche.
Homme de la nature, il considère ses animaux comme ses enfants et ne néglige rien pour leur confort et leur nourriture. Malheureusement, à côté de cela, il n'est pas un homme de gestion administrative et l'immense développement du parc s'accompagne de charges très lourdes. Entre-temps, de nombreux zoos se sont créés en France, ce qui entraîne de la concurrence d'où une diminution du nombre de visiteurs et des recettes. Confronté à des problèmes financiers insurmontables, Jacques Bouillault est contraint, la mort dans l'âme, à vendre son zoo. En juin 1988, Raymond Da Cunha, assureur, rachète le parc puis le cède à son fils, Stéphane Da Cunha, le 30 septembre 1997. Celui-ci entame de lourds travaux d'investissement afin de moderniser et d'embellir le parc qui en quelques années est devenu, avec près de 300 000 visiteurs, un grand zoo français.
Nouveauté 1997 : "Marine World", otaries de Californie, manchots de Humboldt et loutres cendrées d'Asie
Nouveauté 1998 : éléphants d'Afrique
Nouveauté 1999 : "Wild Arctic", ours polaires et loups blancs de l'Arctique
Nouveauté 2002 : petits mammifères et en particulier les petits pandas
La collection de primates du Zoo de La Flèche est assez importante : makis cattas, chimpanzés, makis varis, mandrills, colobes guérézas, atèles de Colombie, saïmiris jaunes, saïmiris à tête noir, tamarin pinchés, ouistitis à pinceaux, sakis, gibbons concolores... Le couple de chimpanzés du parc a été offert à un autre zoo afin d'être introduit dans un nouveau groupe. Il est donc en instance d'être transféré. Un gibbon concolore est né le 17 septembre 2001. Il se nomme Sibu. Siwa et Taleo, deux makis cattas, ont vu le jour le 7 mars et le 10 avril 2002.
Le vivarium, qui a été construit en 1971, héberge différentes espèces de reptiles. Différentes espèces de fauves sont aussi présentées à La Flèche : tigres du Bengale, panthères noires de Java (Panthera pardus melas), lions d'Afrique, pumas, guépards. Les petits félins sont également bien représentés : lynx d'Europe, chat pêcheurs, serval. Les enclos ne sont pas récents, mais des efforts sont en cours. Les panthères vont bientôt être transférées dans un enclos plus vaste et les chats pêcheurs sont abrités dans un enclos tout neuf associant bois, verre et végétation. Deux ours bruns européens vivent dans une fosse.
Le groupe de girafes est composé de cinq individus : un mâle nommé Twiga et quatre femelles nommées Madao, Iringa, Elise et Lindief. Un groupe de zèbres de Chapman vit dans un grand enclos. Un petit est né 21 juillet 2002. Elle a été nommée Victoria.
Depuis quelques années, le Zoo de La Flèche crée des regroupements d'espèces selon leur zone géographique d'origine. Le "Bush australien" peut en être un exemple. En effet, dans un même lieu, vivent différentes espèces originaires de l'Australie : grands kangourous, émeus et gouras. Le bassin des hippopotames a été conçu pour rapprocher au maximum les visiteurs des animaux. En effet, le public se retrouve nez à nez avec l'hippopotame faisant surface à 50 centimètres derrière une vitre et une balustrade. Les clôtures séparant le public et l'enclos des hippopotames sont également intéressantes. De grosses bûches de bois plantées à même le sol et espacées d'environ 30 centimètres forment une barrière naturelle. Le "Marine World", inauguré en 1997, regroupe différents espèces aquatiques. Des otaries de Californie vivent dans un grand bassin. Un groupe de manchots de Humboldt et des loutres cendrées d'Asie sont présentés à l'arrière de celui-ci. Les loutres sont nourries avec du poisson vivant pour réveiller leur instinct de chasseresse. Ce complexe totalise plus de 1 200 000 litres d'eau. Trois loutrons ont vu le jour le 9 mai 2002.
Le "Wild Arctic", inauguré en 1999, regroupe, quant à lui, des espèces arctiques. Une immense installation héberge des ours polaires. Il comprend, entre autre, un bassin de 800 000 litres d'eau. 200 m² de baies vitrées offrent aux visiteurs plus de 40 mètres de vision sous-marine. Un deuxième enclos, lui aussi de grande taille, abrite un groupe de loups blancs de l'Arctique. Cette espèce est assez rare dans les parcs zoologiques.
La nouveauté 2002 du Zoo de La Flèche est la présentation de nouvelles espèces de petits mammifères et en vedette le petit panda. Une belle installation abrite des loutres du Canada. Le bassin, de forme circulaire, est composé de différentes vitres permettant une vision sous-marine. Enfin, la "Pampa argentine", autre zone géographique recréée, regroupe dans un même enclos différentes espèces sud-américaines : tapirs du Brésil, alpagas, nandous et capybaras.
L'installation des éléphants fût la nouveauté majeure de l'année 1998 au Zoo de La Flèche. Deux éléphantes d'Afrique, hébergées actuellement au zoo, sont arrivées à cette date en provenance du Zoo de Dvur Kralove (République Tchèque). Kara est âgée de 34 ans et Katka de 31 ans. Elles disposent d'un parc extérieur de 2500 m² avec un bassin de 50 m² au centre de l'enclos. Des troncs de pin sur pied leur permettent de s'y frotter. Le pourtour de l'enclos est électrifié et muni d'une fosse. Du fait de larges espaces boisés, les animaux sont à certains endroits éloignés de plus de 30 mètres des visiteurs. Le bâtiment de nuit possède trois boxes de 30 m² chacun.
Le dressage vétérinaire, aussi appelé medical training, est utilisé au Zoo de La Flèche avec les éléphants. Le but de ce dressage est d'enseigner à l'animal à se laisser manipuler en toute confiance par l'équipe animalière, ceci afin de pouvoir intervenir plus facilement pour les soins vétérinaires, par exemple pour faire des prises de sang, des échographies ou même des soins bénins. Ceci permet d'éviter très souvent l'anesthésie qui est dangereuse et difficile à maîtriser.
En conclusion, le Zoo de La Flèche est un parc qui a une véritable histoire évoquée avec tendresse, malgré un certain nombre de difficultés économiques. Depuis quelques années, les rénovations et les nouveautés sont nombreuses et les visiteurs le ressentent bien.