Le Centre d'Acclimatation Zoologique de Monaco, situé au pied du célèbre rocher, à proximité du stade Louis II, a été fondé par le Prince Rainier III souverain de Monaco en 1954, au retour d'un de ses voyages d'Afrique. Lors de sa création, l'établissement présentait surtout des primates de diverses espèces, mais les collections animales se sont peu à peu enrichies par de nombreuses acquisitions, dons et achats, dont certaines espèces très rares en captivité à l'époque. Dans les années 1970, le centre d'acclimatation présentait même trois espèces d'anthropoïdes, diverses autres espèces de petits primates, de nombreux félins ainsi que quelques grands mammifères et en particulier un éléphant asiatique. Une école de dressage se trouvait également au sein du parc. De tout temps, les relations entre la Principauté de Monaco et le monde du cirque ont été importantes et un certain nombre d'animaux présentés au Centre d'Acclimatation Zoologique de Monaco provenaient du monde circassien.
Accroché au flanc du rocher, surplombant la mer et le petit port de la principauté, le centre d'acclimatation, bientôt renommé Jardin Animalier de Monaco, bénéficie d'une situation pittoresque. Celle-ci ne lui offre qu'une superficie limitée et aucun agrandissement n'est envisageable dans le cadre urbain où est installé le zoo. La présentation animale est donc limitée par ce paramètre. Suite à plusieurs campagnes, menées principalement par des organisations britanniques anti-zoos, et à la prise en compte de l'espace limité dont dispose le parc, un certain nombre d'espèces imposantes ont été transférées dans d'autres parcs. Il s'agit en particulier du rhinocéros blanc, des orangs-outans, des chimpanzés et de certains fauves. Soucieuse d'améliorer le bien-être des pensionnaires du parc, la direction, menée depuis 1999 par Jean-Marie Vitti, a engagé une campagne de restructuration et de modernisation des installations. De petites espèces ont pris possession des lieux et un certain nombre d'améliorations ont été effectuées. L'enrichissement du milieu a été développé dans certaines installations et l'équipe animalière a été en partie renouvelée.
L'entrée du Jardin Animalier de Monaco se trouve à Fontvieille, en contrebas du rocher où se situe le palais. Une fois l'entrée franchie, le visiteur découvre à sa gauche une volière circulaire où vivent des makis cattas et à sa droite une allée couverte qui longe trois vastes vivariums. Plusieurs éléments naturels, un substrat et de petits bassins agrémentent ces structures où sont présentés des iguanes verts, des pythons indiens et des pythons réticulés. Une partie de l'enclos de l'hippopotame est visible à l'arrière des terrariums grâce à des baies vitrées.
Le Jardin Animalier de Monaco est organisé en plusieurs niveaux successifs, aménagés en forme de terrasse. Ceux-ci longent le rocher qui domine la baie et ne sont traversés que par un seul sentier longeant lui-même les enclos du niveau en question. En contournant le petit enclos des makis, le visiteur atteint le deuxième niveau, le plus récent, seulement inclus dans le zoo depuis le milieu des années 1980, où se trouve une série de volières occupées par diverses espèces : cacatoès des Moluques, gris du Gabon, amazone à front bleu, touraco violet, perruche ondulée, perruche callopsite, inséparables, mainate religieux et perruche à collier. En contrebas se situe l'enclos de l'hippopotame amphibie Pollux. Le visiteur surplombe à partir du deuxième niveau les deux enclos où vit cet animal. Pollux provient initialement d'un safari anglais puis a fait partie de la ménagerie du Cirque Amar-Carington en 1984 et 1985. Il a été recueilli par le Jardin Animalier de Monaco en juin 1986, suite aux difficultés que connaissait l'établissement propriétaire de cet animal. L'installation de l'hippopotame est composée d'un premier enclos au sol terreux relié à un second au sol carrelé. Un petit bassin se trouve au bout de l'installation. En arrière-plan de cette installation réduite apparaît le port de Monaco où sont amarrés de luxueux yachts. En continuant sur le même sentier, le visiteur trouve à sa droite l'ancien enclos du rhinocéros blanc du Jardin Animalier de Monaco. Il s'agissait d'une femelle nommée Margareth. Cette dernière avait été recueillie en juin 1986 à l'âge de deux ans dans les mêmes conditions que l'hippopotame Pollux. Elle a été transférée au courant du mois de mai 2001 vers l'African Safari de Plaisance du Touch, situé non loin de Toulouse. Ce transfert a été effectué dans le cadre de l'EEP et Margareth a rejoint à l'African Safari un mâle adulte nommé Bulldozer. L'ancien enclos du rhinocéros blanc est actuellement occupé par des cobes lechwe et des nandous. L'allée se termine devant le petit enclos du dromadaire qui vit en solitaire. L'extrême bout du Jardin Animalier de Monaco a ainsi été atteint et il est nécessaire d'emprunter à présent l'allée qui continue sur le troisième niveau du parc.
Un groupe de wallabies de Bennett sont présentés dans un enclos et plusieurs toucans vitellins vivent dans une volière voisine. Le visiteur découvre ensuite une petite zone consacrée à la faune domestique. Des lapins et des cochons vietnamiens cohabitent dans un enclos et des écureuils sont présentés dans une volière. Des hamsters communs et des canards vivent dans un autre enclos recouvert d'un filet. L'enclos suivant abrite des moutons à tête noire. Une basse-cour diverse composée de poules, d'oies et d'autres animaux évolue en liberté dans cette zone du parc.
Un sentier permet d'accéder au quatrième et dernier niveau du Jardin Animalier de Monaco. Celui est situé le long de la paroi rocheuse et cette dernière forme l'arrière-plan d'un certain nombre d'enclos. Autrefois, la totalité de ce niveau était consacrée à la présentation de félins et de primates et les cages formaient une longue rangée le long de la falaise. Trois espèces de primates sont présentées à cet endroit dans divers enclos de petite taille et dont l'aménagement est limité à quelques cordes et branchages. Les panneaux d'information sont assez limités et l'identification des espèces est, de ce fait, soumise aux connaissances relatives des visiteurs. Lors de ma visite, j'ai pu observer un groupe de capucins bruns, une espèce de cercopithèque pouvant être des moustacs et des makis varis noir et blanc. En continuant le long du même sentier, le visiteur trouve à sa droite plusieurs enclos rocheux. La séparation avec le public est matérialisée par une simple baie vitrée d'une hauteur assez réduite. Un peu de végétation et des abris sommaires complètent ces structures. Des chèvres naines vivent dans le premier enclos, des porcs-épics à crête dans le second et des maras sont présentés dans le troisième. En descendant quelques marches, il est possible d'observer, toujours à sa droite, des tortues terrestres dans un enclos clos. Le sentier, assez étroit jusqu'à présent, s'élargit en une sorte de petite place. A droite se trouvent les enclos des chiens de prairie à queue noire et des ratons laveurs. Ces deux structures ont été aménagées récemment et la conception intérieure des enclos est assez intéressante. Des tonneaux enfouis dans le sol servent d'abri aux chiens de prairie ; une végétation plus ou moins importante, des bassins et un fond rocheux complètent l'ensemble. Un escalier mène à une partie du troisième niveau où ont été installés une aire de jeux, un bassin où sont présentés des tortues aquatiques et des canards carolins, et un enclos où vivent des tortues grecques.
Après cette incursion, le visiteur peut retourner sur ses pas et atteindre à nouveau le quatrième et dernier niveau. Une installation composée de deux enclos circulaires est occupée par des panthères. Une petite maison divisée en deux loges relie les deux cages à gros barreaux. Le volume d'évolution des animaux est assez limité et l'enrichissement du milieu peu développé. Un couple tacheté vit dans la première structure. La femelle, Pitou, est née le 25 février 1993 au Cirque Arlette Gruss ; le mâle, Sirus, est né le 16 mai 1994 au Cirque Arlette Gruss. Une panthère noire mâle vit dans le second enclos : Diam est né le 10 juillet 1990 dans le même cirque.
Au courant des années 1970, le Jardin Animalier de Monaco a présenté une importante collection d'anthropoïdes constituée d'un groupe de chimpanzés, d'un couple d'orangs-outans, qui a produit des rejetons hybrides à deux reprises, et même de trois mâles gorilles. Le dernier orang-outan, mâle hybride, a quitté Monaco à la fin des années 1990 pour rejoindre le Jungle Park Las Aguilas à Ténérife, tandis que les deux gorilles survivants avaient déjà été transférés à Singapour en 1983. Une ancienne cage circulaire, autrefois lieu de vie des orangs-outans et aujourd'hui inoccupée, située non loin des enclos des panthères, est un témoignage de cette époque. Un enclos accolé à l'ancienne maison des primates abrite des aras chloroptères et des aras ararauna. Ces derniers vivent sur divers perchoirs. Un vivarium est installé dans un bâtiment situé en face des aras. De grandes fresques murales forment un décor exotique. Le premier vivarium est de grande taille et abrite plusieurs varans à gorge blanche. Les autres vivariums se trouvent dans une longue salle rectangulaire et abritent de nombreuses espèces de reptiles mais aussi d'amphibiens et de poissons. Les espèces présentées sont les suivantes : crapaud géant, agame aquatique, piranha rouge, python royal, mygale rosée du Chili, crapaud sonneur à ventre rouge, triton, serpent roi noir du Mexique, scorpion empereur, agame aquatique, gecko à deux têtes et serpent roi de Californie.
La dernière installation du quatrième niveau est celle de la tigresse blanche nommée Nina. Cette dernière est née en octobre 1991. Quelques baies vitrées séparent les visiteurs du fauve tandis que des gros barreaux complètent la structure. Un deuxième enclos inoccupé, de taille encore plus réduite, se trouve à côté de celui de la tigresse. Un toit métallique recouvre l'ensemble.
Le visiteur atteint la sortie en empruntant un petit sentier qui mène à nouveau au premier niveau et à l'enclos des makis cattas.
En conclusion, le Jardin Animalier de Monaco est aujourd'hui une des dernières ménageries royales au monde. Il a su se séparer d'un certain nombre d'espèces pour lesquelles il ne pouvait proposer des conditions optimales de vie. Par ailleurs, une visite dans ce zoo est une agréable promenade parmi la végétation et quelques représentants de la faune, tout cela au milieu d'un espace urbanisé à l'extrême.
La politique de modernisation du Jardin Animalier de Monaco s'est poursuivie au cours des dernières années. La collection animale a évolué avec le départ et le décès des espèces de grandes tailles et l'arrivée de nouvelles petites espèces ; c'est surtout la collection d'oiseaux qui s'est bien étoffée, sous l'impulsion principale du chef-animalier, Laurent Peyronel, qui a longtemps travaillé au Parc Zoologique et Botanique de Mulhouse (France).
C'est ainsi que le visiteur peut observer aujourd'hui à Monaco, parmi bien d'autres, des choucadors à oreillons bleus (Lamprotornis chalybaeus), de sympathiques colins écaillés (Callipepla squamata) et de rares touracos à huppe splendide (Tauraco porphyreolophus). Plusieurs volières ont été regroupées et agrandies, avec ainsi une hauteur et un volume plus importants, et ont également été végétalisées.
L'hippopotame mâle Pollux, âgé d'environ 25 ans, est encore présent et est un peu la mascotte du lieu ; c'est un animal qu'il serait de toute manière difficile de placer dans un autre établissement zoologique, et l'amélioration de son enclos, avec probablement l'agrandissement de son bassin, est actuellement à l'étude. Un peu plus loin, depuis la mort du dromadaire, l'enclos de ce dernier est occupé par quelques pécaris à collier. L'ancien enclos du rhinocéros a aussi été transformé avec une thématique sud-américaine ; nandous d'Amérique, maras et capybaras y vivent aujourd'hui. L'évolution récente du Jardin Animalier de Monaco peut également être illustrée par la transformation de l'ancienne cage des orangs-outans, qui, après rénovation, abrite aujourd'hui quelques suricates sur une superficie identique à celle autrefois consacrée aux grands singes !
Les derniers fauves ont quitté le parc il y a plusieurs années déjà, les panthères transférées dans un refuge sud-africain en janvier 2008 et la tigresse blanche décédée peu de temps auparavant. Les primates du Jardin Animalier de Monaco, capucins bruns, makis cattas et makis varis noir et blanc, disposent aujourd'hui d'espaces plus grands et réaménagés. Le parc s'investit aussi dans la récupération de reptiles confisqués et son équipe, constituée de sept soigneurs animaliers, prend cette tâche à cœur, ainsi que la récupération et le soin d'oiseaux locaux, lorsque cela est requis.
Malgré toute cette évolution positive depuis le début des années 2000, le Jardin Animalier de Monaco reste limité par sa superficie et sa configuration actuelle. C'est aussi une structure particulière, véritable ménagerie royale, et le Prince Albert II de Monaco s'y rend régulièrement et suit avec intérêt son évolution récente. Le Jardin Animalier de Monaco reste peu connu, même au sein de la Principauté de Monaco qui est pourtant une destination touristique majeure !