Installé au cœur d'anciennes carrières d'extraction de pierres coquillières, le Zoo de Doué bénéficie d'un décor troglodytique remarquable : carrières à ciel ouvert, à-pics rocheux, tunnels et cascades fournissant un cadre naturel incomparable. Abandonnées pendant plusieurs dizaines d'années, les carrières ont été naturellement envahies par une végétation aux allures exotiques. Bambous, bananiers, palmiers, yuccas et fougères contribuent à renforcer cette ambiance et immergent les visiteurs dans un autre monde. Chaque enclos est conçu pour recréer un décor naturel autour des animaux, conjuguant le bien-être animal et le plaisir des visiteurs.
Le Zoo de Doué est le premier parc français à avoir accueilli en 1991 un couple de pandas roux. Ils se sont reproduits de nombreuses fois depuis cette date.
Le "canyon des panthères" est composé de trois grands enclos paysagés d'une superficie d'environ 600 m² chacun dans lesquels se trouvent des bassins, des arbres, des rochers, tout un aménagement correspondant aux comportements de ces fauves. Un couple de panthère de Sri Lanka vit dans le premier enclos. Le deuxième enclos abrite un couple de panthères des neiges. Le mâle, âgé de 3 ans, et la femelle, âgée de 6 ans, sont nés en captivité, l'un en France et l'autre en Suède. Ils ont eu leur premier petit, un mâle, en 2000. Une autre portée de quatre petits a vu le jour le 12 juillet 2002. Enfin, le troisième couple présenté appartient à la sous-espèce des léopards de Perse. Ils vivent au zoo depuis 1994. La première naissance a eu lieu le 22 juin 2002. Il s'agit d'un mâle et d'une femelle nommés respectivement Igor et Erevan.
Plusieurs cavités rocheuses permettent d'accéder à une grande volière naturelle. Un des tunnels, de plus de 100 mètres de long, a été entièrement creusé par l'équipe du zoo entre décembre 1996 et mars 1997. La grande volière abrite de nombreuses espèces d'oiseaux en totale cohabitation. Une cascade et de la végétation agrémentent le lieu qui est vraiment impressionnant. D'autres oiseaux sont hébergés à proximité : flamants du Chili et différentes espèces d'aras. Un petit vivarium abrite quelques espèces dans de vastes terrariums.
Vous pouvez à présent monter au niveau supérieur en empruntant un ascenseur vitré ou des escaliers. Vous avez alors une vue remarquable sur la végétation luxuriante du niveau inférieur. Le Zoo de Doué abrite depuis 1985 un couple de loups à crinière qui se reproduit régulièrement. La dernière portée date de 2000 et les 6 petits ont tous été placés à présent dans différents espaces zoologiques européens. La curée des vautours est une animation très intéressante et impressionnante. En effet, les visiteurs se retrouvent au milieu de ces oiseaux lors de leur repas. Tous les singes présentés au Zoo de Doué (atèles, gibbons, macaques, colobes...) vivent sur des îles spécialement aménagées pour eux. Le zoo a été un précurseur en France dans la construction de ce type d'habitats très appréciés des primates. Trois espèces différentes de gibbons se répartissent chacune sur une île spécialement aménagée pour eux : le gibbon à favoris roux (Hylobates concolor gabriellae), le siamang et le gibbon à mains blanches. Ils se reproduisent régulièrement. Les groupes sur les îles se composent, en général, d'un couple, d'un jeune de l'année passée et du dernier-né de l'année.
Le Zoo de Doué élève des tigres de Sumatra depuis 13 ans. Le premier couple, dont le mâle est arrivé en 1988 en provenance d'Allemagne, a élevé 13 petits, qui, une fois sevrés, sont partis dans différents parcs européens et même en Australie. Le couple actuel est formé du mâle initial et d'une femelle âgée arrivée d'Allemagne en 1995. Ce couple n'est plus autorisé à se reproduire, car surreprésenté génétiquement. Le parc possède également un couple de lions qui provient de cirques et dont on ne favorise pas la reproduction, car, l'origine génétique de ces lions n'étant pas déterminée, ils n'ont pas de valeur en termes de conservation. La plupart des zoos français ont le même problème. Le but est, à la mort de ces animaux, d'héberger des individus d'une sous-espèce menacée afin d'en favoriser, cette fois-ci, la reproduction. Les enclos sont de très grandes tailles. Le public a la possibilité d'observer les animaux à partir de différents points d'observation.
Le Zoo de Doué héberge un couple d'hippopotames pygmées installé dans un bassin qui permet de les voir évoluer sous l'eau. Ce couple composé de Marisa, femelle née au Zoo de Bâle le 12 septembre 1989, et de Clafoutis, mâle né au Zoo de Duisburg le 14 juin 1991, est arrivé en avril 1998. Ils ont eu un petit en 1999 et un autre en 2001 : Bagatelle, mâle né le 14 janvier 2001, qui vit toujours avec ses parents. Le parc présente des loutres cendrées d'Asie depuis 4 ans. Le groupe est formé d'un couple reproducteur et de quelques jeunes. Un groupe de manchots du Cap est en prêt d'élevage du Zoo d'Amsterdam.
Le Zoo de Doué héberge des guépards depuis une quinzaine d'années. Le couple actuel, originaire d'Afrique orientale, s'est reproduit pour la première fois cette année et quatre petits ont vu le jour le 15 avril 2002. Ce sont deux mâles et deux femelles. Leur arrivée est bienvenue du fait de la rareté de cette espèce et particulièrement des difficultés d'élevage qu'elle présente. Le zoo a décidé de participer à l'EEP de l'ours à lunettes en accueillant pour l'été 2000 un couple d'ours à lunettes venu au monde en Suisse. Waïka, femelle âgée de 4 ans, est née Zoo de Zürich et Tremento, mâle de 5 ans, est né au Zoo de Bâle. Un enclos de 2500 m² a été construit spécialement pour eux avec une cascade, plusieurs zones arborées pour qu'ils puissent construire leurs nids, et des zones découvertes afin que le public puisse les observer.
Le Zoo de Doué présente actuellement un groupe de 7 girafes du Niger (Giraffe camelopardalis peralta). Leur parc a été construit dans une carrière de belle taille. Elles le partagent avec deux zèbres et Jeannette, une femelle dromadaire. Le couple fondateur du parc est né au Zoo du Bois de Vincennes où la sous-espèce est élevée depuis de nombreuses générations. Sacha et Alice ont déjà élevé plusieurs petits à Doué. Les dernières girafes nées au zoo sont Boumba, mâle né le 10 janvier 2001, fils de Sacha et Anaïs, et Majida, femelle née le 7 juillet 2001, fille de Sacha et Elizée.
Le Zoo de Doué a accueilli durant les mois de juillet et août 2002 deux sculpteurs de l'île de Bali. Artistes spécialistes de la sculpture animalière, ils ont effectué des sculptures monumentales dans des troncs de séquoia. Les espèces sculptées sont emblématiques du zoo : le tigre de Java, un couple de girafes du Niger, l'ours à lunettes du Pérou ou encore l'hippopotame du Niger. Le Zoo de Doué oriente une grande partie de son action vers le développement de projets de conservation in situ. En 2001, pour les 40 ans d'existence du parc, Pierre Gay et son équipe ont lancé le défi de soutenir un nombre symbolique de 40 projets, projets concernant des espèces et écosystèmes du monde entier : la sauvegarde des girafes au Niger, la recherche du tigre de Java, la réhabilitation des ours à lunettes au Pérou... Les problèmes que rencontrent beaucoup d'espèces sont très souvent dus aux activités humaines. Ces projets se doivent alors d'intégrer tous ces différents paramètres et accompagner les populations locales dans une gestion durable de leurs ressources naturelles. L'association "Ambassades Animales", créée en octobre 2001 par Pierre Gay, est entièrement dédiée au financement et au développement des 40 projets. En conclusion, le Zoo de Doué est un grand parc français qui développe les programmes de conservation in situ auxquels il participe et qui offre à ses pensionnaires des enclos paysagés de qualité.
Février 2010, visite par un froid glacial à la réouverture après le repos hivernal. La première carrière semble bien vide depuis le départ des flamants et des aras vers la nouvelle grande volière sud-américaine, inaugurée en 2009. L'ancienne volière des calaos bicornes est aujourd'hui occupée par des calaos terrestres d'Abyssinie, mais c'est la restructuration complète de cette première carrière qui est en cours de réflexion.
La carrière des léopards, qui accueille toujours trois espèces, devrait également être partiellement remodelée et n'accueillir plus que deux espèces à terme. Les enclos, pourtant relativement spacieux, apparaissent aujourd'hui plus restreints et ternes que lorsqu'ils sont sous le couvert d'une végétation dense.
Cette nouvelle visite en 2010 est surtout l'occasion de découvrir la nouvelle volière sud-américaine, gigantesque et impressionnante... Elle n'était qu'en cours d'aménagement lors de mon dernier passage en juillet 2008 et a finalement été inaugurée au courant de l'été 2009. Elle couvre une superficie de près d'un hectare, a été creusée au milieu des falaises de falun et culmine à vingt mètres de hauteur. Près de 300 oiseaux y vivent déjà et forment un superbe ballet aérien. Je note plus particulièrement la présence de quatorze aras hyacinthes, de conures de Patagonie d'une sous-espèce particulière (Cyanoliseus patagonus bloxami), d'un groupe de flamants du Chili, de multiples anatidés... Un vieux condor des Andes éjointé vit également au sol, mais devrait être remplacé à terme par de jeunes individus volants. L'ajout de plusieurs dizaines d'oiseaux est encore prévu, dont plus particulièrement le transfert de la colonie de manchots ou encore l'arrivée de pélicans thage (Pelecanus thagus), directement du Chili. Un couple de fourmiliers géants devrait bientôt prendre possession de l'enclos terrestre.
La seconde volière, également aménagée au cœur d'une carrière, mais qui date de plus d'une trentaine d'années, a été restructurée sur une thématique européenne. A la sortie de celle sud-américaine, elle fait aujourd'hui un peu piètre figure, alors qu'elle m'avait tant impressionné en 2002, lors de ma première visite à Doué.
Au niveau supérieur, les îles des primates, innovatrices au milieu des années 1980, ont un peu mal vieilli. La superbe carrière des rhinocéros noirs, qui accueille aujourd'hui un mâle et deux femelles en cohabitation avec 3.0 gazelles Dama et 3.0 gazelles dorcas ainsi que pintades et oies de Gambie, est toujours aussi impressionnante. Je reste encore une fois ébahi par la qualité de cette réalisation inaugurée en 2005 ! Le couple de rares loutres géantes du Brésil est arrivé en 2007 et une première reproduction a été enregistrée en juillet 2009 ; seul un des petits a survécu jusqu'à aujourd'hui. L'enclos des girafes, qui conclut aujourd'hui ma visite, a été largement agrandi en 2008 et est bordé d'un sympathique lieu de restauration, Le Camp des Girafes.