Après une riche journée à La Reserva située à à El Castillo de las Guardas, nous découvrons le lundi 3 avril 2006 le Zoo de Carmona. A l'origine petit parc ornithologique, ce parc a été complètement modifié en juin 1995 pour étendre sa collection à de nombreux mammifères. Nous n'avons que peu d'informations précises à son sujet et c'est donc avec beaucoup de curiosité que nous nous garons sur le parking en terre.
La visite débute par deux allées de cages pour oiseaux dont un hocco à pierre (Pauxi pauxi), plusieurs hoccos alectors (Crax alector), des grands hoccos (Crax rubra)... Un complexe pour grands carnivores avec trois enclos est le lieu de présentation d'un couple de lions avec quatre jeunes lionnes, de trois ours bruns et d'un couple de cobes à croissant (!).
Nous croisons ensuite les premiers primates présentés sur le site : un siamang en compagnie d'un gibbon lar dans une petite cage et un couple d'hamadryas en piteux état. Tout au fil de la visite, nous allons découvrir une riche collection de primates, constituée de près d'une trentaine d'espèces, rarement présentées dans des conditions optimales, souvent dans de petites cages sombres et peu aménagées. En voici une liste compilée le jour de ma visite : un groupe d'une trentaine de jeunes babouins de Guinée ; un macaque rhésus mâle seul ; deux vervets (Chlorocebus aethiops) appartenant sûrement à deux sous-espèces différentes ; des makis cattas ; un sajou brun (Cebus apella) ; un cercopithèque de De Brazza (Cercopithecus neglectus) seul ; quatre chimpanzés dans un enclos à ciel ouvert avec de hauts murs percés de quelques vitres d'observation ; un couple de cercopithèques mones (Cercopithecus mona mona) ; un maki varié noir et blanc ; encore un cercopithèque mone, cette fois seul ; un groupe de sept ou huit jeunes cercopithèques mones ; un couple d'étranges cercopithèques, le mâle étant probablement un Cercopithecus mitis stuhlmanni et la femelle un Cercopithecus mitis albogularis, tous les deux accompagnés d'un jeune né de leur union ; des makis à front blanc ; un groupe de vervets avec jeune ; deux macaques à queue de lion mâles ; des ouistitis à toupet blanc ; des ouistitis de Geoffroy avec des ouistitis à pinceaux noirs et des tamarins à mains rouges ; encore des makis à front blanc ; deux saïmiris en mauvais état général ; un maki à ventre roux en compagnie de deux makis cattas ; encore un groupe de quelques vervets ; un couple de macaques à queue de cochon dont un gros mâle ; deux groupes de macaques japonais ; des macaques rhésus.
Le reste des présentations sont assez banales avec, entre autres, quelques lamas et yacks dans un enclos herbeux, un couple de dromadaires, des poneys, des ânes et un cheval aux sabots mal entretenus, de nombreuses chèvres naines, deux fosses pour des ratons laveurs, quelques écureuils...
La collection de volatiles a, semble-t-il, été relativement réduite depuis juin 1995. Nous observons des autruches, des émeus, des casoars (rares dans de petits zoos tels que celui-ci), quelques volailles et dindons, des anatidés et oiseaux d'eau dans la partie centrale du parc, des grands ducs d'Europe, des gouras, des aras, des caracaras, un élevage de colombes et une grande volière avec flamants, ibis sacrés, pintades huppées (Guttera pucherani), paons, grues couronnées, pénélopes à gorge bleue (Pipile pipile) et ibis blancs (Eudocimus albus).
Du côté des carnivores, nous découvrons encore une panthère noire, un caracal, quelques coatis dans un petit enclos bétonné et une cage vide où est apposé un panneau mentionnant des lynx roux. Deux espèces de reptiles, tortue sillonnée et iguane vert, sont également présentées. Enfin, vers la sortie, nous trouvons un nouvel enclos, aménagé il y a très peu de temps pour accueillir deux jeunes hippopotames ; le bassin dont ils disposent est d'une taille vraiment ridicule.
Pour conclure notre visite, nous discutons un peu avec le directeur et une personne en charge de l'administration, tous deux croisés dans une allée. Ils ne parlent malheureusement pas anglais et il nous est donc difficile d'entreprendre une véritable conversation, mais nous apprenons tout de même que de nombreux animaux, dont une grande part des primates, proviennent de saisies douanières.
En conclusion, le Zoo de Carmona présente une très riche collection de primates, souvent de souches pures et provenant de saisies douanières, directement du milieu naturel. Ils représentent ainsi un potentiel intéressant pour les programmes d'élevage en captivité, mais l'implication du parc dans la conservation et la pédagogie sont encore à développer. De plus, les structures d'accueil des animaux sont à améliorer.
Le Zoo de Carmona est fermé depuis le 10 décembre 2006, probablement définitivement. Il semblerait qu'une partie de la collection animale ait été conservée sur place à titre privé.