Conçu selon un concept novateur, La Vallée des Singes prenait exemple sur Apenheul, installé à Apeldoorn aux Pays-Bas et inauguré en 1971. Ce parc fut l'un des premiers à présenter sa collection de primates en semi-liberté dans de grands enclos naturels, dans lesquels le visiteur pouvait entrer et ainsi approcher les animaux au plus près dans leur environnement. Des groupes sociaux structurés furent rapidement constitués à Apenheul et de nombreux succès de reproduction furent rapidement enregistrés. Apenheul est devenu au fils des ans un exemple majeur pour la présentation de primates en captivité, tout en impliquant de plus en plus ses visiteurs dans la conservation globale des milieux et de la biodiversité.
C'est ainsi que son créateur et ancien directeur, Wim Mager, un primatologue de renommée internationale, et Jan Vermeer, ancien animalier à Apenheul, furent impliqués dès l'origine dans la conception de La Vallée des Singes en France. La construction du parc, financée par des fonds locaux, nationaux et européens, coûta un peu plus de trois millions d'euros. Une fondation, appelée Conservatoire pour la Protection des Primates, fut également créée pour permettre le développement de programmes d'enrichissement et de suivi des animaux à La Vallée et supporter des projets de conservation in situ. Enfin, La Vallée des Singes fut inaugurée le 14 juillet 1998 avec approximativement 200 primates appartenant à une quinzaine d'espèces. Une équipe française, dirigée par Emmanuel Le Grelle, fut progressivement mise en place pour prendre le relais mais Jan Vermeer resta très impliqué et travaille toujours au sein du parc aujourd'hui.
Après trois années de fonctionnements, un premier agrandissement eut lieu avec la création d'un nouvel espace pour accueillir des mandrills ; des titis, appartenant à une espèce peu courante en captivité, furent également ajoutés à la collection. Des patas et des géladas rejoignirent Romagne en 2002. L'année 2004 fut un tournant majeur avec un agrandissement de la surface du parc de plus de 50% pour atteindre 15 hectares, avec un investissement de plus de deux millions d'euros, et l'arrivée de six nouvelles espèces, dont un groupe de chimpanzés mâles. Lors de la fermeture pour l'hiver, le bilan fut très prometteur avec près de 170 000 visiteurs, un record. Le millionième visiteur depuis l'inauguration fut également accueilli en 2004 et de nombreuses naissances furent enregistrés dont deux gorilles. En 2005, les travaux dans cette nouvelle zone furent achevés avec l'aménagement d'une nouvelle mini-ferme, d'une nouvelle aire de jeux et de plusieurs huttes pédagogiques. L'année 2006 fut marquée par une vingtaine de naissances, portant à près de 300 le nombre de primates nés à Romagne depuis 1998. La politique de parrainage des animaux fut encore poussée avec plus de 400 parrainages tout au long de l'année. Les projets sont encore nombreux et variés, mais, dès à présent, l'équipe de La Vallée des Singes a apporté et développé en France une nouvelle conception de la captivité pour les primates et un tout autre regard sur ces animaux si proches de nous !
La Vallée des Singes est ouverte chaque année de mars à novembre. Plusieurs panneaux d'information sont apposés avant l'entrée et indiquent les règles simples à suivre pour pénétrer dans le parc et profiter de son concept novateur ; les visiteurs ne doivent ni toucher ni nourrir les primates, mais sont invités à prendre leur temps et à observer patiemment les animaux. Les horaires des différentes animations sont également rappelés.
La Vallée des Singes est divisée en une série de territoires successifs séparés les uns des autres ou des visiteurs par des canaux qui s'intègrent à merveille dans le cadre végétal du parc.
Le premier territoire que le visiteur découvre à La Vallée est celui des saimiris à tête noire (Saimiri boliviensis peruviensis). Initialement, une unique population, constituée d'une cinquantaine de saimiris, vivait ici et formait l'un des plus grands groupes captifs pour cette espèce. Suite à la création naturelle de deux sous-groupes au sein de cette population, il a finalement été décidé, fin 2006, de les séparer et de présenter un des deux groupes sur un autre territoire du parc que le visiteur découvrira plus loin. Une dizaine de naissances de saimiris sont enregistrées chaque année à Romagne.
Un petit bâtiment est camouflé dans la dense végétation de cette espace de 6000 m² ; deux îles le bordent de chaque côté. A gauche, deux singes laineux (Lagothrix lagotricha) mâles occupent la première tandis qu'une famille de sakis à tête pâle (Pithecia pithecia) vit sur celle de droite.
Le second territoire de La Vallée des Singes est celui des géladas (Theropithecus gelada). Un groupe de six animaux, deux mâles, deux femelles et deux jeunes mâles nés sur place, vit actuellement sur la vaste île, peu arborée pour répondre aux besoins de ces primates terrestres. En 1998, à l'inauguration, ce territoire était utilisé pour héberger un groupe de magots puis des patas et les premiers géladas y furent introduits en 2002. Finalement, La Vallée des Singes put obtenir un groupe reproducteur de géladas en janvier 2005 et les premières naissances furent enregistrées dès le mois d'octobre.
Dans le troisième territoire, le visiteur se retrouve à nouveau en contact direct avec les primates présentés. Il s'agit ici d'un groupe d'une vingtaine de magots (Macaca sylvanus). L'enclos dispose d'un dense couvert arboré et est d'une très grande superficie. La diversité botanique permet également aux animaux de varier leurs prises alimentaires tout au long de l'année. Il faut noter que les macaques ne disposent pas d'un bâtiment intérieur, tout à fait inutile pour ces animaux dans cette partie de la France où les hivers sont doux.
A l'inauguration du parc en 1998, les magots disposaient également du deuxième territoire, où vivent aujourd'hui les géladas ; ils furent aussi un temps présentés en compagnie de mouflons à manchettes. En traversant le territoire des magots, le visiteur peut avoir un premier aperçu de l'île des gorilles qui se situe à droite.
Le quatrième territoire, constitué d'une zone boisée de 6000 m², est consacré à Madagascar avec la présentation de trois espèces de lémuriens. Il s'agit de groupes unisexes, composés uniquement de mâles en surplus, ces espèces étant fortement représentées en captivité en Europe. Une petite vingtaine de makis cattas (Lemur catta) cohabitent avec une dizaine de makis varis noir et blanc (Varecia variegata variegata) et de makis varis rouges (Varecia variegata rubra) ainsi qu'un lémur à front blanc (Eulemur albifrons).
En quittant le territoire des lémuriens, le visiteur découvre à gauche un premier poste d'observation de l'île des mandrills et à droite une vaste île tout en longueur qui longe le territoire des lémuriens. Une famille de siamangs y était présentée depuis 1998 jusqu'à leur départ pour le Zoo d'Amnéville (France) à la fin de l'année 2006. Ils ont depuis été remplacés par un groupe de très rares atèles à face rouge (Ateles paniscus). La Vallée des Singes a, en effet, accueilli en août 2006 un groupe de six atèles à face rouge femelles et un jeune singe hurleur roux en provenance d'un centre de soins de Guyane française. Ce dernier prenait en charge les animaux, dont une grande majorité de jeunes primates, saisis chez des particuliers ou sur les marchés locaux ; il a malheureusement dû fermer ses portes en 2006 et une solution rapide devait être trouver pour les animaux dont la réintroduction n'était pas immédiatement possible. La Vallée des Singes s'est donc proposée pour accueillir quelques primates.
Après une période d'acclimatation et de quarantaine en France, le jeune singe hurleur a rejoint le Zoo de Francfort (Allemagne) en octobre 2006. Trois atèles ont également été envoyés au GaiaPark Kerkrade Zoo (Pays-Bas) pour y former un nouveau groupe, tandis que les trois autres étaient conservés à Romagne et présentés sur l'ancienne île des siamangs. Un mâle nommé Quasimodo les a rejointes en avril 2007 en provenance du Zoo de Berlin (Allemagne) ; il vivait auparavant chez des particuliers, ayant recu dans sa jeunesse une nourriture inadaptée, ce qui explique les malformations de sa colonne vertébrale. Le groupe est constitué également d'un jeune atèle à ventre blanc né à Romagne, élevé à la main suite au décès précoce de sa mère et qui n'a pas pu être réintroduit dans son groupe d'origine.
Avant d'atteindre l'installation des gorilles, le visiteur trouve encore une aire de jeux et une buvette.
Le territoire des gorilles est sûrement le plus impressionnant et le mieux réussi parmi tout ce qui a déjà été réalisé pour cette espèce, qu'il n'est pas si facile de bien accueillir et élever en captivité. L'île, totalement naturelle, englobe une superficie de 4000 m² boisée, le sol étant recouvert de broussailles permettant aux animaux de se soustraire à la vue des visiteurs et de leurs congénères. Les animaux peuvent également accéder librement aux arbres. Le bâtiment des gorilles a été conçu sur le modèle de celui d'Apenheul (Pays-Bas) ; il est constitué de cinq loges dont trois principales, dont le sol est recouvert d'un substrat écologique. L'agrandissement du bâtiment ou la construction d'un nouveau est actuellement envisagé au vu des succès d'élevage obtenus. Une petite île située sur la façade du bâtiment des gorilles héberge un groupe reproducteur de ouistitis pygmées de l'Ouest (Callithrix pygmaea pygmaea).
Le groupe de gorilles des plaines de l'ouest (Gorilla gorilla gorilla) est aujourd'hui constitué de dix individus, cinq mâles et cinq femelles, suite à la naissance de six animaux depuis septembre 1999. Il s'agit donc du plus grand groupe de gorilles présenté en France. Ils cohabitent sur leur île avec un couple d'ascagnes à nez blanc (Cercopithecus ascanius schmidti) et un groupe de colobes guérézas (Colobus guereza).
L'histoire du groupe de gorilles présenté à La Vallée des Singes est très particulière et intéressante. En 1998, pour l'ouverture, un couple de gorilles fut accueilli en provenance d'Allemagne. Le mâle, Yaoundé, était réputé asocial et dangereux. Né en novembre 1983 au Zoo de Wassenaar (Pays-Bas), il était alors le septième gorille à voir le jour dans ce pays. La première naissance avait été enregistrée en janvier 1979 dans ce même parc de Wassenaar. Par la suite, Apenheul à Apeldoorn avait enregistré quatre autres naissances entre août 1979 et décembre 1982. Entre temps à Wassenaar, un second petit avait vu le jour en février 1981 mais n'avait survécu que quelques mois. Yaoundé fut le troisième et dernier gorille né dans ce parc, qui ferma définitivement ses portes en 1985, après divers déboires financiers. Yaoundé fut transféré à Rotterdam (Pays-Bas) en février 1986, à l'âge de deux ans et demi. Il y vécut peu de temps avant de rejoindre Dublin (Royaume-Uni) en juin 1988 puis Amsterdam (Pays-Bas) en mars 1990. On tenta de l'intégrer fin 1992 à un groupe de mâles non reproducteurs en cours de formation au Loro Parque à Puerto de la Cruz (Espagne, Ténérife). Finalement, il fut envoyé au Zoo de Nuremberg (Allemagne) en avril 1997. La Vallée des Singes, où il arriva le 28 mai 1998, était donc son septième lieu de vie et sa réputation n'avait fait qu'empirer tout au long de son parcours dans ces différents zoos.
A la même époque, une vieille femelle, nommée Virunga, née approximativement en 1970 dans la nature et importée au Zoo de Leipzig (Allemagne) en 1974, fut également transférée en France à La Vallée des Singes. Par chance, deux autres animaux rejoignirent le groupe quelques mois plus tard, le 7 août 1998. Il s'agissait de Gaja et de Golda, femelles nées approximativement en 1972 et importées à Prague (République Tchèque) en 1973, qui y avaient vécu jusqu'en 1990, année durant laquelle elles furent transférées ensemble au fameux Zoo de Dvur Kralove (République Tchèque).
A la fin de l'année 1998, La Vallée des Singes proposait donc à ses visiteurs l'observation de quatre gorilles dans l'une des installations les plus intéressantes et les plus naturelles conçues pour ces animaux. Un événement remarquable et inattendu se produisit au début de l'automne 1999 lorsque Virunga donna naissance à un jeune mâle le 27 septembre. Les animaux avaient été regroupés depuis moins d'un an et demi et aucun n'avait d'expérience préalable de reproduction, à part Virunga qui, en 1986 à Leipzig, avait donné naissance à un petit qui n'avait malheureusement survécu qu'un mois. Personne n'avait donc espéré un jeune gorille à La Vallée à aussi court terme. Le jeune mâle fut nommé Badongo et sa mère l'éleva avec succès.
Une quatrième femelle rejoignit le groupe en novembre de la même année. Cette fois beaucoup plus jeune que les deux premières, Moseka est née en janvier 1984 à Wilhelma de Stuttgart (Allemagne). Elle a vécu à Heidelberg (Allemagne) à partir de 1987 puis au Zoo de Duisburg (Allemagne) dès 1990 avant de rejoindre la France. Malheureusement, Golda décéda le 1er décembre 1999, ramenant à nouveau le groupe à cinq individus.
L'arrivée de Moseka fut concluante puisqu'un second gorille, prénommé par la suite Kibali, fils de Moseka, naquit le 25 mars 2001. La boucle fut bouclée en avril 2002 lorsque Gaja, troisième femelle, donna à son tour naissance à un petit. Alors âgée de plus de 31 ans, elle fut considérée comme l'une des femelles les plus âgées à avoir procréé et enfanté en captivité. Elle ne sut malheureusement pas allaiter son petit, une jeune femelle qui fut nommée Kwanza. Celle-ci fut donc retirée de ses soins et élevée par l'équipe du parc qui s'investit quotidiennement pour tenter de conserver le lien de la petite Kwanza avec son groupe de départ. L'animal fut finalement réintégré avec beaucoup de succès au sein du groupe quelques mois plus tard. En 2004, deux nouvelles naissances furent enregistrées, à nouveau deux mâles : Sango, fils de Moseka né le 12 août, et Lomako, fils de Virunga né le 19 novembre.
Enfin, Gaja, elle aussi, eut un second petit, le 20 février 2006. La jeune femelle fut nommée Miliki, mot signifiant "lait" en lingala, langue congolaise. Malheureusement, tout comme pour son premier petit, après trois jours d'une longue attente, Gaja n'avait toujours pas allaité la petite. Bien que la philosophie de La Vallée des Singes soit de privilégier l'allaitement naturel, l'équipe dut se résoudre à enlever le bébé à sa mère pour pouvoir l'élever au biberon. Ce furent les soigneurs animaliers qui prirent en charge les soins de Miliki, lui apportant, les premiers temps, un biberon de 30 millilitres toutes les deux ou trois heures, soit près de dix biberons par jour. Miliki se montra très attentive à son environnement et très joueuse dès son plus jeune âge. Elle fut présentée tous les jours au groupe de gorilles afin de garder une bonne relation avec ses congénères.
Le 5 septembre 2006, Miliki a, dans un premier temps, été réintroduite auprès de sa mère et de sa grande sœur Kwanza. Face au succès de cette première phase, les trois animaux ont rejoint le reste du groupe à peine une semaine plus tard. Ce fut un grand moment d'émotions pour toute l'équipe du parc et les personnes présentes. Les deux autres femelles et les nombreux jeunes gorilles ont, sous la surveillance attentive du mâle Yaoundé, accueilli avec intérêt la nouvelle venue. L'après-midi même, l'ensemble du groupe put accéder à la vaste île extérieure et Miliki fit ses premiers pas dans l'herbe. La stupéfiante réintroduction de Miliki est à nouveau l'illustration du succès des méthodes novatrices mises en place à La Vallée des Singes.
Après avoir observé les gorilles, le visiteur peut se diriger vers le septième territoire. Au passage, il longe l'île des atèles à ventre blanc, que nous décrirons plus loin, et a un premier point de vue sur celle des gibbons à favoris du Laos. L'ancienne mini-ferme se trouve également à cet endroit et a été transformée en petite aire de jeux en 2005, suite à la création d'une nouvelle ferme dans une autre zone du parc. Des cochons d'Inde vivent dans deux petits enclos aux abords de cette aire de jeux.
Le septième territoire, aménagé en 2001, est consacré à des primates africains et est constitué de deux vastes îles et d'un bâtiment central. L'île la plus petite est le lieu de vie d'un groupe de colobes noir et blanc du Kenya (Colobus guereza kikuyuensis) et de cercopithèques Diane de Roloway (Cercopithecus roloway). Un groupe d'une vingtaine de mandrills (Mandrillus sphinx) vit sur la seconde île, densément boisée. Des naissances sont régulièrement enregistrées au sein de ce groupe.
Le visiteur atteint ensuite la nouvelle zone du parc, inaugurée en 2004. Cette année-là, six nouvelles espèces furent accueillies à Romagne. La première île, de très grande superficie, est occupée par une famille de très rares gibbons à favoris du Laos (Nomascus leucogenys siki). Un jeune est né le 19 mars 2005.
La visite se poursuit par un petit territoire, autrefois lieu de présentation d'une exposition à propos de la forêt tropicale atlantique, aménagé début 2007 pour accueillir trois espèces de primates en contact direct avec le public. Il s'agit de tamarins lions à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas) et de ouistitis de Geoffroy (Callithrix geoffroyi), nouvellement arrivés, et de la famille de callicèbes roux (Callicebus cupreus cupreus) qui vivait auparavant avec les sakis à tête pâle installés au début de la visite.
Le dixième territoire a accueilli jusque fin 2006 un groupe de capucins à poitrine jaune, arrivé à Romagne en 2004 lors de l'agrandissement. De nombreuses relocations et transferts d'espèces ont été effectués en interne au parc au cours de l'hiver 2006-2007 et c'est finalement l'important groupe de capucins bruns (Cebus libidinosus) qui a hérité de ce territoire et y est aujourd'hui présenté, en contact direct avec les visiteurs. Il dispose également d'un nouveau bâtiment. A partir de ce territoire, le visiteur a également une première vue sur l'île principale des singes laineux.
La nouveauté majeure de l'année 2004 fut sûrement l'arrivée d'un groupe de dix chimpanzés occidentaux (Pan troglodytes verus) mâles. Ces animaux, nés dans un laboratoire biomédical hollandais, étaient conservés dans l'optique de projets futurs. Face à l'arrêt progressif des recherches sur les anthropoïdes à l'échelle européenne, plusieurs groupes de chimpanzés ont été placés dans différents zoos européens. La Vallée des Singes s'est alors proposée pour accueillir l'un d'entre eux. Une vaste île de 6000 m² leur a été aménagée. Elle dispose de très nombreux arbres et éléments naturels fort appréciés des chimpanzés. Il n'est d'ailleurs pas toujours facile de les observer tant la végétation est dense.
Un vaste bâtiment se trouve à une des extrémités de l'île ; conçu à l'origine pour pouvoir être visitable, il n'est finalement que rarement ouvert au public, les chimpanzés passant la majorité de leur temps à l'extérieur. De plus, ces animaux sont assez facilement excitables et il n'est pas rare de voir des interactions agonistiques avec les visiteurs.
Suite au vaste agrandissement en 2004, La Vallée des Singes se dota également en 2005 d'une nouvelle mini-ferme, beaucoup plus vaste que la précédente. Il s'agit d'un vaste enclos de contact où vivent des chèvres naines, des moutons d'Ouessant, des cochons domestiques, un veau de race Parthenaise et de nombreuses volailles, dont des poules Marans, des nègres-soies, des pintades de Numidie... Des baudets du Poitou vivent dans un enclos voisin.
Une cafétéria se situe également à cet endroit du parc et dispose d'une vaste terrasse extérieure avec vue sur l'aire de jeux voisine. Enfin, avant de retrouver les primates, le visiteur trouve encore trois huttes africaines, utilisées pour diverses présentations temporaires, expositions ou stands. On peut noter également la présence en totale liberté dans le parc de quelques maras (Dolichotis patagonum), de wallabies de Bennett (Macropus rufogriseus) et d'anatidés, dont des tadornes Casarca, des canards carolins, des mandarins...
La visite se poursuit par une vaste île tout en longueur, elle aussi créée en 2004. Une dizaine de capucins à épaules blanches (Cebus capucinus) y évoluent ; il s'agit d'une espèce particulièrement intéressante et peu courante en captivité, dont La Vallée des Singes gère d'ailleurs le stud-book à l'échelle européenne.
Après cette découverte des nouveautés 2004, le visiteur rejoint à nouveau le centre du parc. Il trouve un premier territoire où vivent en cohabitation plusieurs espèces de petits primates sud-américains. Il s'agit d'un couple de tamarins lions dorés (Leontopithecus rosalia), d'une famille de ouistitis à toupet blanc (Callithrix jacchus), d'une famille de sakis à tête pâle (Pithecia pithecia) et d'une famille de callicèbes roux (Callicebus cupreus cupreus). Des tamarins empereurs de l'Amazone (Saguinus imperator subgrisescens) vivent également sur une île juste à côté.
Les callicèbes ont été de tout temps très rares en captivité et peu de zoos européens en ont présentés. Leur taxonomie est d'ailleurs toujours très discutée et les animaux maintenus captifs n'ont pas toujours été clairement identifiés, menant à l'élevage et la reproduction d'hybrides. En 2000, La Vallée des Singes a obtenu quatre callicèbes roux en provenance du California Regional Primate Center de Davis (Etats-Unis). Ce centre a fourni à l'époque plusieurs zoos grâce à des succès d'élevage intéressants au sein de la colonie établie dès les années 1970. Une première naissance a été obtenue à Romagne en mars 2001, une première en Europe. Depuis, plusieurs succès ont été enregistrés chaque année, menant à plus de huit naissances à l'heure actuelle, et deux groupes reproducteurs ont pu être formés. Des échanges ont également été effectués avec d'autres zoos européens et la population européenne, constituée d'une cinquantaine d'individus, montre une croissance intéressante.
Le quatorzième territoire, le dernier de la visite, est constitué à nouveau d'un vaste enclos de contact de 3000 m² où vit le second groupe de saimiris à tête noire (Saimiri boliviensis peruviensis) et de trois îles. De l'ouverture en 1998 jusque fin 2006, ce territoire était occupé par le groupe de capucins bruns.
Un groupe de singes laineux (Lagothrix lagotricha) est présenté sur la première île à droite. Il s'agit d'une espèce impressionnante mais très délicate à maintenir en captivité. La Vallée des Singes a enregistré une première naissance en 1998, une première en France, et, depuis, trois autres petits singes laineux ont vu le jour à Romagne.
Deux autres îles se trouvent de l'autre côté du territoire. La plus grande héberge un groupe d'atèles à ventre blanc (Ateles hybridus), espèce d'atèles peu courante en captivité géré en EEP depuis 2000. Plus d'une dizaine de naissances ont déjà été obtenues à La Vallée. Des capucins à poitrine jaune (Cebus xanthosternos) vivent sur la seconde île, située à l'arrière du bâtiment ; arrivés à Romagne en 2004, ces capucins furent autrefois présentés sur le dixième territoire.
Le visiteur peut ensuite retraverser le territoire des petits primates sud-américains et contourner l'île des capucins à épaules blanches pour rejoindre le bâtiment d'accueil et la sortie.
De nombreux nourrissages, accompagnés d'une discussion pédagogique avec les soigneurs, sont organisés tout au long de la journée en saison. Ils permettent aux visiteurs d'observer les animaux de plus près et d'en apprendre plus sur les espèces présentées, sur leur biologie, leurs comportements ainsi que les problèmes qu'elles rencontrent dans leur milieu naturel. La Vallée des Singes est un des seuls parcs français où il est possible d'assister au nourrissage de chacune des espèces présentées et ces moments sont sûrement parmi les points forts d'une visite.
En conclusion, La Vallée des Singes est un parc thématique unique en son genre en France. Il offre à ses visiteurs une découverte pédagogique de plus de 350 primates dans un contexte tout à faire naturel. Des méthodes de présentation innovantes, de nombreux succès de reproduction, mais aussi d'élevage, et une forte participation à des programmes de conservation in situ sont à souligner.